Militaires en République, 1870-1962
Les officiers, le pouvoir et la vie publique en France
Du maréchal de MacMahon au général de Gaulle, militaires et hommes politiques entretiennent des relations dominées par une mutuelle incompréhension et une large suspicion. Les premiers accusent les politiques de diviser les Français en professionnels de la chicane, quand les seconds suspectent nombre d’officiers de rêver au renversement de la République.
Ce livre dépasse les stéréotypes habituels. En une cinquantaine de contributions, il étudie toutes les formes de participation des officie...
Note de l’éditeur
Actes du colloque international tenu au Palais du Luxembourg et à la Sorbonne les 4, 5 et 6 avril 1996.
Ouvrage publié avec le concours du Centre d’Études d’Histoire de la Défense (Ministère de la Défense) et du Centre d’Histoire de la France Contemporaine (Université Paris-X-Nanterre).
Éditeur : Éditions de la Sorbonne
Lieu d’édition : Paris
Publication sur OpenEdition Books : 3 février 2021
ISBN numérique : 979-10-351-0488-7
DOI : 10.4000/books.psorbonne.61562
Collection : Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles | 47
Année d’édition : 1999
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-85944-362-7
Nombre de pages : 734
Olivier Forcade, Éric Duhamel et Philippe Vial
RemerciementsJean Delmas et Olivier Forcade
IntroductionPremière partie. Institutions militaires et instances de décision
1. Instances, processus et hommes de décision
Martin S. Alexander
Le général Maurice Gamelin, Chef d’état major général de l’armée, et les gouvernements (1935-1940)Élisabeth Du Réau
Gouvernement, haut commandement et politique de défense : les choix français des années trenteBernard Chantebout
Le partage des responsabilités de la défense entre politiques et militaires de 1945 à 1962Dominique Mongin
Le rôle des militaires dans le choix de l’arme atomique avant 19582. De l’apolitisme à Faction politique : réseaux, entourages et jeux d’influences
Jacques Frémeaux
L’armée coloniale et la République (1830-1962)Jean Martinant de Préneuf
L’amiral de Cuverville, un « amiral chrétien » entre en politique (1890-1912)Philippe Vial
La Quatrième et son maréchal : un essai d’interprétation du comportement politique d’Alphonse JuinAntonio Varsori
La perception des chefs militaires français en politique par le Foreign Office (1946-1958)Deuxième partie. Les militaires au risque de la politique
1. Les responsabilités ministérielles : études biographiques croisées
Serge Berstein
Les militaires ministres de la guerreGeorges Gugliotta
Un grand commis de la République : Le général de Cissey (1810-1882), réorganisateur de l’armée françaiseJean-Charles Jauffret
Un sabreur au gouvernement : le général de Galliffet, ministre de la Guerre (22 juin 1899-28 mai 1900)Jean Perrier-Cornet
Le maréchal Pétain, ministre de la Guerre (9 février-8 novembre 1934)Philippe Vial
Un ministre paradoxal, le général Kœnig (19 juin/14 août 1954 – 23 février/6 octobre 1955)2. Les militaires et les Assemblées délibératives
Jean-Charles Jauffret
L’œuvre des militaires de la commission de réorganisation de l’armée, 1871-1875Jacques-Olivier Boudon
De l’armée au palais du Luxembourg : Les officiers devenus sénateurs inamoviblesGilles Le Béguec
Amiraux et généraux au parlement (1899-1940)Philippe Nivet
Les militaires au conseil municipal de Paris (1900-1944)3. Les militaires au risque des partis
Rosemonde Sanson
L’alliance républicaine démocratique et les militairesMathias Bernard
Les militaires dans les partis conservateurs sous la Troisième République : Un engagement naturel ?Corinne Bonafoux-Verrax
Le général de Castelnau au service de la patrie et de la foiJean-Paul Thomas
Le parti social français et le monde militaireJacques Nobécourt
Notes sur « le militarisme » de La RocqueKlaus-Jürgen Muller
L’anticommunisme et les militaires en France et en Allemagne (1920-1940)Philippe Buton
Les militaires et le communisme à la LibérationBernard Lachaise
Les militaires et le gaullisme au temps du Rassemblement du peuple français (1947-1955)Troisième partie. Cultures, sensibilités et engagements
1. Cultures et sociabilités politiques des officiers
Bernard Boëne
La spécificité militaire conduit-elle à l’apolitisme ?Jean-Paul Cointet
La Légion française des combattants et les officiers (1940-1944)Jean Planchais
Du technique à la politique : à la rubrique « défense » du journal Le Monde (1945-1965)Raoul Girardet
La désobéissance légitime 1940-1962Pierre Dabezies
Subversion, antisubversion, autosubversionJean-Christophe Sauvage
L’I.H.E.D.N. ou la rencontre des hauts fonctionnaires, des militaires et des personnalités du secteur économique et social2. Les grandes crises nationales et l’appel de la politique
Éric Bonhomme
Les militaires et le gouvernement de défense nationale : les officiers républicains de la défaite à la politiqueChristophe Prochasson
État de droit et ordre militaire : les officiers dans les grands procès de l’affaire DreyfusVincent Duclert
La République devant l’armée Les ministres de la Guerre pendant l’affaire Dreyfus (1894-1899)Christine Levisse-Touzé
Les chefs militaires face à la défaite (16 juin-10 juillet 1940)Romain H. Rainero
Pétain : un maréchal en politique dans le regard des ItaliensJean Delmas
Les officiers en résistance et en politiqueClaude D’Abzac-Épezy
L’épuration dans l’armée, mythe et réalitéÉric Duhamel, Olivier Forcade et Philippe Vial
ConclusionMaurice Vaisse
PostfaceDu maréchal de MacMahon au général de Gaulle, militaires et hommes politiques entretiennent des relations dominées par une mutuelle incompréhension et une large suspicion. Les premiers accusent les politiques de diviser les Français en professionnels de la chicane, quand les seconds suspectent nombre d’officiers de rêver au renversement de la République.
Ce livre dépasse les stéréotypes habituels. En une cinquantaine de contributions, il étudie toutes les formes de participation des officiers au pouvoir et à la vie publique, de rétablissement de la Troisième République aux débuts de la Cinquième, de la fin de la guerre de 1870-1871 à la conclusion du conflit algérien.
Le métier des armes est, par essence, de nature politique en ce qu’il participe de la conduite de la cité. Certes la professionnalisation de l’action politique sans parler de la peur qu’inspire aux républicains le césarisme a contribué à maintenir les officiers dans les limites de l’expertise. Mais les grands chefs, au même titre qu’une poignée de hauts fonctionnaires, participent au pouvoir par leur contribution à la définition de la politique de défense et de certains aspects de la politique extérieure.
Par une approche pluridisciplinaire, associant historiens, juristes, politiques et sociologues, universitaires et militaires, ce colloque rompt définitivement avec l’image simpliste de deux mondes étanches l’un à l’autre et renouvelle l’étude des relations entre les officiers et la vie politique.
Olivier Forcade (dir.)
Agrégé d’histoire, professeur à l’École Spéciale militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan, maître de conférence à l’Institut d’Études Politiques de Paris. Il a soutenu une thèse de doctorat d’histoire sur La censure politique en France pendant la Grande Guerre sous la direction de Jean-Jacques Becker en 1998. Il étudie plus particulièrement, l’histoire politique des armées et du renseignement en France dans les années 1900-1945 à laquelle il a consacré articles et communications de colloque. Membre de la Commission Française d’Histoire Militaire (C.F.H.M.– I.H.M.C.), il a participé à la création des musées Maréchal Leclerc et Libération de Paris et Jean Moulin de la ville de Paris. Il est membre du conseil scientifique de l’Historial de la Grande Guerre à Péronne (Somme).
Éric Duhamel (dir.)
Agrégé de l’Université et docteur en Histoire, occupe actuellement les fonctions de maître de conférences à l’université Paris-X-Nanterre et enseigne aussi à l’Institut d’Études Politiques de Paris. Spécialiste de l’histoire du politique en France et en Europe, il a soutenu une thèse sur L’Union démocratique et socialiste de la Résistance 1945-1965 à l’université de Paris-Sorbonne (Paris-IV). Il a édité avec Gilles Le Béguec les actes du colloque sur La reconstruction du Parti radical 1944-1948, L’Harmattan, 1993. Auteur de nombreux articles et contributions à des ouvrages collectifs, il a publié en 1997 La Ve République aux éditions du Seuil et en 1998 François Mitterrand, l’unité d’un homme (Flammarion). Chercheur associé à l’I.H.T.P. (C.N.R.S.), il est co-responsable d’une enquête sur Les Français et la politique dans les années 1960.
Philippe Vial (dir.)
Agrégé de l’Université, dirige la Section Études historiques du Service historique de la Marine, à Vincennes. Maître de conférence à l’Institut d’Études Politiques de Paris, il est également chercheur associé à l’Institut Pierre Renouvin (université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne). Il y achève une thèse en histoire des relations internationales, sous la direction de René Girault, sur Les chefs militaires et la politique extérieure de la France à l’époque de la Guerre froide (1947-1954). Spécialiste des problèmes politico-militaires après 1945, il a déjà publié de nombreux articles que ce soit sur l’ Alliance atlantique, la C.E.D., les aides américaines, la crise de Suez ou la guerre d’Algérie. Il participe depuis 1992 au programme international de recherche « Les identités européennes au xxe siècle », dirigé par René Girault, Gérard Bossuat et Robert Frank.
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