Marianne à l’école. Les images de la République dans les manuels d’histoire de l’école primaire (1880-1990)
p. 131-146
Texte intégral
1À l’école primaire, comme au collège ou au lycée, la classe d’histoire fut, écrit Jean-Pierre Rioux, « au cœur de l’ambition républicaine dès le temps fondateur de Jules Ferry1 ». Les manuels d’histoire à l’usage des écoles primaires semblent donc devoir figurer en bonne place parmi les ouvrages offrant des images de la République.
2Prétendre présenter les images de la République dans les manuels d’histoire de l’école primaire pour une durée d’un siècle environ peut sembler irréaliste ou immodeste. Des centaines d’ouvrages différents, si ce n’est des milliers, ont été publiées pendant cette période ; à l’évidence, tous ne peuvent être étudiés, du moins pas dans le cadre d’un colloque. Nous avons travaillé à partir de soixante-huit manuels2 destinés à des élèves des cours élémentaires, des cours moyens – ce sont les plus nombreux – et du cours supérieur ; cette communication présente donc nécessairement un caractère partiel regrettable. Une seconde difficulté se présente ; en un siècle l’édition scolaire s’est profondément métamorphosée : la part du texte a régressé, tandis que l’image a pris une importance grandissante. Alors que des ouvrages des années 1880 n’offrent au regard que de rares et minuscules vignettes en noir et blanc, ceux des années 1990 présentent une illustration hautement colorée et pléthorique ; on peut se demander s’il est bien raisonnable de comparer des livres matériellement et pédagogiquement si différents les uns des autres.
3Cependant, travailler sur un siècle est la seule méthode permettant de saisir des évolutions, des césures qui pourraient être dues à un changement d’instructions officielles, à un événement particulier – par exemple le bicentenaire de la Révolution française –, ou aux effets produits par certains travaux historiques, comme ceux de Maurice Agulhon sur les représentations de la République.
Les programmes d’histoire de l’école primaire3
4Il ne s’agit ici ni d’étudier les programmes pour eux-mêmes ni de suivre l’évolution de l’enseignement de l’histoire à l’école primaire dans une perspective idéologique ou pédagogique, mais de donner des contenus d’enseignement afin de déterminer le type de manuels dans lesquels pourront se trouver des représentations de la République.
5L’article premier de la loi du 28 mars 1882 mit l’histoire au rang des disciplines obligatoirement enseignées ; quelques mois après, le 27 juillet, une série d’arrêtés donna les indications nécessaires sur l’organisation pédagogique, le plan d’études et les programmes. L’ensemble formé par l’histoire, la géographie et l’éducation civique, qui se trouvait donc détachée de l’instruction morale – alors que la loi du 28 mars 1882 les associait –, devait comporter « environ une heure de leçon tous les jours4 ». Les élèves du cours préparatoire devaient simplement se familiariser avec certains récits ou hauts faits du passé de la France. Au cours élémentaire, la période étudiée s’étendait de la Gaule au début de la guerre de Cent Ans, les élèves du cours moyen devant connaître le déroulement des six siècles suivants. Quant aux élèves du cours supérieur, ils étaient initiés à quelques périodes de l’Antiquité et revoyaient une grande partie de l’histoire de France, mise en relation avec l’histoire générale5. Le 18 janvier 1887, un arrêté relatif à « l’exécution de la loi organique de l’enseignement primaire » du 30 octobre 1886 conserva des dispositions identiques6. Un arrêté de janvier 1894 confirma cette division de l’enseignement de l’histoire dans les écoles primaires en deux grands cycles, mais reporta la coupure chronologique instituée entre le cours élémentaire et le cours moyen du début à la fin de la guerre de Cent Ans. Les périodes moderne et contemporaine étaient présentées aux élèves du cours moyen, la Révolution et le xixe siècle n’étant abordés qu’en classe de cours moyen deuxième année7. L’arrêté du 23 février 1923 garda cette répartition : les élèves de la section préparatoire se familiarisaient avec « les biographies d’hommes illustres » ; les périodes s’étendant de la Gaule à la Réforme étaient enseignées à ceux des cours élémentaires, les élèves des deux années du cours moyen devant apprendre « les principaux faits et les principales dates de 1610 à nos jours ». Au cours supérieur, figurait toujours l’enseignement de l’Antiquité et des « grandes questions de l’histoire de France dans leurs rapports avec l’histoire générale8 ». En 1938, furent introduits des éléments concernant l’histoire du travail et des questions de civilisation9. Les instructions prises en 1942, insistaient sur « la continuité de l’effort français à travers tous les régimes pour construire, maintenir, relever notre pays10 ». Les programmes de 1944 reprirent ceux de 1923. Les instructions du 17 octobre 1945 distinguèrent nettement l’enseignement des différents cycles. Au cours élémentaire, des « récits simples et concrets » devaient présenter les « grandes figures » et les « épisodes les plus marquants » de l’histoire nationale, tandis qu’au cours moyen était introduite une histoire continue de la France, de la préhistoire jusqu’à la Libération. Les élèves de la classe de fin d’études étaient invités à approfondir quelques grandes questions se rapportant au développement de la civilisation et aux conditions du travail de l’Antiquité jusqu’à l’époque contemporaine ; figuraient explicitement dans le programme l’œuvre de la Première République et la République démocratique11.
6Les années 1970 se caractérisèrent par les activités dites d’éveil, définies par les arrêtés du 18 mars 1977, du 7 juillet 1978 et du 16 juillet 1980. Les élèves des cours élémentaires devaient apprendre à situer dans le temps les faits historiques des xixe et xxe siècles, et ceux des cours moyens à maîtriser la succession de grandes périodes historiques, l’accent étant mis sur des aspects de la vie quotidienne et de la civilisation matérielle. Ce type d’enseignement, attentif à la structuration du temps et de l’espace, notamment pour les plus jeunes élèves, introduisit aussi des méthodes qui l’emportèrent souvent sur les contenus disciplinaires ; se sentant impuissants à accomplir ce que l’on attendait d’eux ou considérant que les matières dites d’éveil, par opposition aux matières fondamentales, n’étaient pas indispensables, de nombreux instituteurs ne firent plus que très irrégulièrement des leçons d’histoire. Historiens et professeurs d’histoire s’en émurent ; la classe politique, la presse et l’opinion publique furent saisies. Des colloques furent organisés ; en janvier 1984, celui de Montpellier rassembla bon nombre d’historiens universitaires d’une grande notoriété. Cette campagne en faveur de l’histoire produisit ses effets : le 18 juin 1984, parut un nouvel arrêté qui, sans abandonner les exigences précédentes, devait rendre importance et régularité à l’enseignement de l’histoire à l’école primaire. Pour l’essentiel, les élèves de la deuxième année du cours élémentaire avaient à se familiariser avec la société dans laquelle ils vivaient, et ceux des deux années du cours moyen devaient étudier sept grandes périodes, s’étendant de la préhistoire au xxe siècle. Les annexes aux instructions comprennent « des repères significatifs », parmi lesquels les principaux apports de la Seconde et de la Troisième République figuraient en bonne place. Les grandes orientations de 1985 furent globalement conservées par les instructions du 23 mai 1985, du 22 février 1995 et du 14 février 2002.
7Selon les programmes, les manuels du cours moyen et du cours supérieur, ou du cours moyen seul, après la disparition du cours supérieur sont donc les plus susceptibles d’offrir des représentations de la République, que l’on peut cependant s’attendre à trouver aussi dans des manuels de cours élémentaires des cinq dernières décennies.
Les illustrations des couvertures
8Deux motifs poussent à traiter à part les couvertures des manuels. Les images contenues à l’intérieur du livre doivent être mises en rapport les unes avec les autres et avec le texte qui les environne, afin de dégager des liens de complémentarité ou, au contraire, des décalages, des discordances. Au contraire, la couverture peut être considérée isolément. Par ailleurs, elle s’impose de manière immédiate aux regards du lecteur – ici l’enfant –, frappe son esprit et son imagination et lui communique instantanément une première image de l’histoire de la France et des Français. Il n’est pas indifférent qu’y figure une gravure préhistorique, une miniature médiévale, le portrait d’un roi ou une République. Or, très peu de couvertures de manuels arborent une République, ou même un symbole républicain ou le portrait d’un « grand homme » dont la vie peut être identifiée à un combat pour la République, comme celle de Gambetta, par exemple.

Figure 19
E. Zévort, L’Histoire nationale racontée aux adolescents, Librairie d’Éducation nationale, 1906
9Sur les soixante-huit livres étudiés, seuls trois offrent une couverture représentant la République ; mais il faut préciser que les couvertures de certains manuels ne sont pas illustrées12. En 1906, Edgar Zévort, recteur de l’académie de Caen, publia, à la Librairie d’Éducation nationale, un manuel pour le cours moyen et supérieur et pour les cours d’adultes, intitulé L’Histoire nationale racontée aux adolescents (voir figure 19). Sur un fond cartonné gris beige, une allégorie féminine sereine et majestueuse se tient assise dans une barque dont la proue se termine par une figure de bélier ; sa main droite est posée sur le faisceau des licteurs, tandis que la gauche élève un flambeau. Coiffée d’une couronne de lauriers, elle porte une armure, un baudrier et une sorte de cape, laissant la poitrine et les épaules dégagées. Sur sa jambe gauche est appuyé un bouclier, mais aucune arme offensive ne complète cet équipement guerrier ; un coq se tient perché devant elle, sur l’embarcation, et sur une banderole, d’où s’élance un rameau d’olivier, se déploie une devise ternaire associant un mot français et deux mots latins : « Force. Pax. Labor ». Les coins supérieurs de la couverture sont occupés par un faisceau de licteurs surmonté d’un bonnet phrygien et des feuilles de chêne ; les coins inférieurs sont occupés par deux grands rameaux de lauriers, par une ruche, à gauche, et une charrue, à droite. De cette République et de ses entours émane une impression de vigilance et de force défensive, qui correspond davantage aux mots « Force » et Pax qu’au mot Labor.
10En 1909, la Bibliothèque d’éducation, « fondée par les Instituteurs français », édita une Histoire de France, à l’usage du cours moyen et supérieur, rédigée par C. Calvet (figure 20), agrégé d’histoire et proviseur du lycée Michelet. La couverture, de couleur orange, est chargée de figures allégoriques et de dessins symboliques assez nombreux. Sur la partie gauche, assise sur une estrade et à l’ombre du drapeau, la République, habillée à l’antique et coiffée d’un bonnet phrygien posé sur sa longue chevelure, tient dans sa main droite un livre intitulé Histoire du peuple français et, dans la gauche, un rameau de feuilles d’olivier. À sa gauche, sont dessinés une branche de laurier et un vase antique ; à ses pieds figurent un bas-relief représentant un penseur, une palette de peintre, le buste d’une Alsacienne, un livre ouvert dont les pages offrent les noms de « Michelet, H. Martin, L. Blanc, Victor Hugo, Lamartine, Musset », une gerbe de blé et une faucille. Sur la partie droite de la couverture, dans le lointain, un grand soleil darde ses rayons, sur lesquels se détachent une cheminée d’usine et des ateliers, tandis que le plan intermédiaire est occupé par des champs. Cette République est idéologiquement avancée, elle prône l’amour de la patrie et de son histoire, celui des arts et du travail et n’oublie pas les territoires perdus en 1871.

Figure 20
C. Calvet, Histoire de France, Cours moyen supérieur, Bibliothèque d’éducation, environ 1895
11Beaucoup plus récent, le cours de M. et S. Chaulanges, publié par Delagrave en 1985 et destiné au cycle moyen, possède une couverture composée de quatre images, correspondant à des époques différentes de l’histoire : le Moyen Âge est symbolisé par une miniature extraite des Très Riches Heures du duc de Berry, la période moderne par un cliché représentant des détails des grilles du château de Versailles (l’effigie du Roi-Soleil et deux fleurs de lys). Quant à l’époque contemporaine, elle est associée aux évolutions politiques et technologiques : le xixe siècle est représenté par une image de la Seconde République, représentée debout sur un piédestal, entourée de drapeaux tricolores, auréolée d’un soleil resplendissant, les bras grands ouverts dans un geste d’ouverture et d’accueil, chaque main tenant une grande palme. La partie basse de la composition est occupée par un TGV.
12Sans offrir véritablement une image de la République, d’autres livres possèdent néanmoins une couverture à laquelle s’attache l’image d’une France républicaine. La Nouvelle Histoire de la France et de la civilisation française de F. Bernard et F. Redon, publiée par Fernand Nathan en 1950, est ornée d’une vignette en noir et blanc qui se détache sur le fond orange de la couverture et représente le célèbre bas-relief de Rude, sculpté sur l’Arc de Triomphe, connu sous le nom de La Marseillaise. Pour Claude Billard et Pierre Guibbert, la reproduction de ce bas-relief équivaut à une représentation de la République : « Protectrice un peu distante des fils de France, gage de leur bonheur en temps de paix, elle [la République] peut pourtant s’animer lorsque l’indépendance nationale est en cause, et descend de son piédestal. Marianne, qui se souvient de ses origines tumultueuses, rajeunit et prend alors les traits de l’indomptable « Marseillaise » de Rude qui figure sur la couverture de certains manuels comme la première Image de la France », écrivent-ils dans leur Histoire mythologique des Français13. La couverture de L’Histoire de France de E. Pradel et M. Vincent, publiée par Sudel en 1973, à destination du cours élémentaire, associe la représentation d’une fausse pellicule photographique, qui, de haut en bas, déroule sept images14, et un croquis réalisé à partir de La Liberté guidant le peuple de Delacroix. C’est aussi la représentation de ce tableau qui occupe une grande partie de la couverture d’un livre intitulé Pour connaître la France, édité par Hachette en 1985. Enfin, la même année, la Librairie Hatier publia un manuel à l’usage des cours moyens ; à l’exclusion d’un étroit bandeau portant l’inscription Histoire CM Hatier. Images et mémoire des Français, toute la couverture est occupée par une illustration de L’Histoire d’Alsace racontée aux petits enfants d’Alsace et de France de Hansi : Rouget de Lisle chante la Marseillaise dans le salon de Dietrich, le maire de Strasbourg ; dans le ciel étoilé traversé par la masse de la cathédrale, des combattants précédés d’une figure allégorique et menés par un officier à cheval, soutenus par le son d’un tambour et par la vue du drapeau tricolore, s’élancent à l’assaut. D’une lucarne sort aussi un drapeau tricolore, dont la partie blanche est ornée d’un faisceau des licteurs, surmonté d’un bonnet phrygien à cocarde, la hampe du drapeau portant elle-même cette coiffure symbolique15. Dans un registre à caractère patriotique et républicain, il est encore possible de citer la couverture d’un manuel réservé aux élèves de deuxième année du cours moyen, édité par Istra en 1990, qui offre la reproduction d’un tableau exécuté par Hippolyte Berteaux16, exposé au Petit Palais en 1895, et représentant un Soir de fête nationale17.
Le corpus iconographique des manuels
13La couverture correspondant à l’ensemble du livre, et donc à une longue période, l’on peut comprendre que les auteurs, ou l’éditeur, aient choisi comme illustration une image correspondant à un siècle reculé. En revanche, divers chapitres d’histoire contemporaine sont tous susceptibles d’inclure des images de la République ; leur absence ne pourra pas être expliquée par des considérations d’ordre chronologique. Or, l’ensemble iconographique formé par les centaines d’images disséminées dans les derniers chapitres des manuels n’offre qu’un nombre très restreint de représentations de la République.
Les représentations des statues de Dalou et de Morice
14L’une de ces représentations l’emporte sur toutes les autres : le magnifique groupe sculpté par Dalou, connu sous le nom de Triomphe de la République, érigé sur la place de la Nation en 1899. Il est représenté dans cinq livres, respectivement édités en 1904, 1906, 1925, 1927, le cinquième ouvrage ne portant pas d’indication chronologique. Dans le manuel de Gauthier et Deschamps conçu pour des élèves du cours moyen, publié par Hachette en 1904, l’image représentant l’œuvre de Dalou est accompagnée d’un vers du Chant du Départ de Marie-Joseph Chénier – « Les Français donneront au monde la paix et la liberté » – et d’un commentaire affirmant que la République demeure « inébranlable » malgré les manœuvres des monarchistes, qu’elle est « libre, égalitaire, prospère et puissante » et qu’elle se dresse « radieuse sur l’Europe »18. En 1906, J. Guiot et F. Mane, intitulèrent « L’amour de la France et de la République » un paragraphe de leur manuel, destiné aux élèves du cours moyen et du cours supérieur : les jeunes lecteurs étaient conviés à aimer la République dont ils recevaient les « bienfaits », sous forme de « l’instruction qui convient aux hommes libres » et permet d’accéder à « toutes les carrières ». Les auteurs joignirent à la représentation du monument de Dalou ce commentaire : « Voyez ce remarquable groupe le Triomphe de la République qui s’élève sur une des immenses places de la capitale. L’ensemble de l’œuvre ne respire ni la guerre ni la haine. Majestueusement la République se dresse au-dessus du Monde ; elle le protège de son bras étendu ; aussi quelle confiante douceur est empreinte sur son noble visage. Tout autour sont rangés les arts de la Paix : le Commerce, l’Industrie, le Travail. Que signifient ces deux puissants lions Symboles autrefois de la force destructive, ils sont désormais maîtrisés ; ils traînent le glorieux char. Sur eux s’appuie le génie de la Civilisation : il porte haut, bien haut, son lumineux flambeau qui dissipe les ténèbres et éclaire les peuples avec une éblouissante clarté19. » Le groupe de Dalou est encore représenté, sous forme d’une vignette, dans un livre de G. Duvillage de 1925 ; l’image se trouve en regard d’un court texte relatif aux sculpteurs et aux peintres du xixe siècle, dans lequel le nom de Dalou n’est pas cité, contrairement à celui de François Rude, créateur du « magnifique groupe » de la Marseillaise20. En 1927, A. Aymard publia dans la collection dirigée par Gauthier et Deschamps un manuel destiné aux élèves du cours moyen et du cours supérieur ; le Triomphe de la République y figure accompagné d’un texte qui vante « l’énergique beauté » de cette République « calme et triomphante », ainsi que la robustesse des gens du peuple qui l’environnent21. Enfin, nous avons encore relevé une image du Triomphe de la République dans un manuel de L.E. Rogie et P. Despiques, lui aussi rédigé pour des élèves du cours moyen et du cours supérieur édité par Rieder et Cie22 ; une courte légende indique que le monument est de Jules Dalou et qu’il fut érigé place de la Nation à Paris.
15L’autre grande statue parisienne de la République, celle de Morice, érigée en 188323, occupe l’arrière-plan d’une image représentant le bal du 14 juillet 1880 dans un livre de A. Aymard, pour les élèves du cours élémentaire, publié en 1933 ; bien que l’œil du lecteur soit surtout attiré par le pantalon rouge d’un soldat, par les robes claires des femmes ou par les décorations tricolores de l’estrade sur laquelle se tient un orchestre, il discerne sans peine la masse sombre de la statue, la masse claire du piédestal, les silhouettes de deux figures allégoriques féminines et du lion24. Dans un ouvrage beaucoup plus récent, édité en 1996, un « chromo de l’époque », dit la légende, représente cette même statue. L’illustration, de grand format, représente un bataillon scolaire défilant au pied du monument le 14 juillet 1883. La République elle-même, deux allégories, le lion et l’urne du suffrage universel, l’inscription du piédestal (« À la gloire de la République française – Paris MDCCCLXXIX Vote du conseil municipal XVIII mars »), la date de 1789 et le mot « Patrie » sont parfaitement lisibles ; au premier plan, figure une fillette coiffée d’un bonnet phrygien et ceinte d’une écharpe tricolore25. Une série de consignes accompagnent ce document ; les enfants sont ainsi priés de dire « dans quelle ville et dans quel lieu se déroule la scène », de lire « l’inscription sur le monument au centre de la place » et de déchiffrer la date de « la construction » (sic), mais aucune question ou aucune explication ne se rapporte à la figure de la République, à sa représentation en femme, aux symboles qu’elle porte ou aux autres figures allégoriques.
Les représentations de Marianne en buste
16Plus modestes, d’autres représentations sculptées de Marianne ont encore trouvé place dans des manuels scolaires. Ainsi, dans un livre de Gustave Hervé et Gaston Clémendot, un chapitre consacré à « L’œuvre de la Troisième République » contient une gravure représentant une salle de classe ; le graveur, V. Müller, y a placé le tableau de la Déclaration des droits de l’homme et un buste de Marianne, coiffée d’un bonnet phrygien26. C’est encore un buste de la République qui apparaît sur une gravure représentant l’intérieur d’une école, dans le manuel de Désiré Blanchet et Jules Toutain, édité par Belin en 192427 ou dans celui de G. Duvillage28. Le buste peut aussi se trouver sur une gravure représentant un bureau de vote. C’est le cas d’une vignette présente dans un livre de 1923, de Gauthier et Deschamps, pour les élèves du cours élémentaire29 Dans le manuel de C. Calvet, le buste, entouré de quatre drapeaux tricolores, se trouve dans une salle où des conscrits tirent au sort30. Dans le manuel d’Hervé et de Clémendot, est aussi représenté un buste de la République, sur une illustration représentant une salle dans laquelle se tient une réunion publique31.
17D’autres ouvrages contiennent aussi une reproduction d’un bureau de vote ; mais l’image est cadrée de telle sorte que seul le piédestal du buste présent dans la salle est visible, comme dans les manuels de Duvillage et de Aymard32 Que penser de cette « désinvolture » ? Le livre de G. Duvillage, contient, nous l’avons dit, une reproduction du monument de Dalou et une représentation d’une salle de classe avec un buste de Marianne : sa disparition ne peut donc pas être intentionnelle. Faut-il y voir le résultat d’une obligation technique imposée par la mise en page ? Doit-on penser que ce qui était important était de représenter l’accomplissement du devoir électoral et que la présence ou l’absence d’un buste de la République dans le bureau de vote était un signe de mince importance, l’objet essentiel étant l’urne et non le buste de la République, malgré l’association évidente entre le suffrage universel et la République ? De même, la légende de la gravure du manuel Calvet – « Loi militaire (tirage au sort) ; service obligatoire pour tous » – et la présence d’un homme en blouse, d’un bourgeois et d’un séminariste en soutane montrent que l’illustrateur a voulu attirer l’attention des élèves sur les trois conscrits et non sur le buste de la République, d’ailleurs à peine visible dans les plis des drapeaux.
Autres représentations
18Quelques autres représentations de Marianne ont encore été relevées dans des manuels. Ainsi, l’avant-dernier chapitre du manuel d’Edgar Zévort s’ouvre sur une belle gravure de G. Dascher, intitulée Le Relèvement de la France. Assise au centre, une République en toge, coiffée d’un bonnet phrygien et d’une couronne de lauriers, est assise sur un trône dont les accoudoirs sont en forme de lions ; ce siège est lui-même posé sur une estrade ornée d’un écusson frappé des lettres RF, entourées de lauriers. Dans sa main droite, elle brandit une branche de laurier au-dessus d’un groupe d’adultes portant leurs instruments de travail (une masse, un pic, une bêche, une faux, une faucille, un carton à dessins, etc.) ; dans sa main gauche, elle tient un rameau d’olivier qui surplombe un groupe de jeunes élèves accompagnés de leurs maîtres. Adultes, jeunes gens, enfants, tous sont découverts et saluent la République avec gravité et vénération. L’arrière-plan est occupé par une étoile rayonnante et par un paysage composé d’une montagne creusée d’un tunnel, dans lequel s’engage un train, et la mer, avec un phare et des bateaux. Au premier plan, des objets symbolisent diverses activités : une ancre de marine, une roue à engrenages, une palette de peintre, un marteau, une cornue, un caducée, une harpe, une équerre, un compas ; un niveau évoque peut-être autant la franc-maçonnerie que le labeur du maçon. Cette République évoque la paix, le travail et la prospérité. La première page de la dernière partie de l’un des nombreux manuels d’Ernest Lavisse est décorée d’un bandeau dans lequel s’inscrit le sceau de la Deuxième République33.
19Dans un livre de 1931, à l’usage des élèves du cours élémentaire et des élèves des classes de neuvième des lycées et collèges, la page consacrée à la Deuxième République est aussi parée d’un bandeau orné d’une Marianne dont la coiffure est faite d’épis de blé34. Un manuel de 1956, intitulé Belles histoires de France, contient une vignette représentant une Marianne à bonnet phrygien, accompagnée du vers « La République nous appelle » dans un chapitre consacré aux « inventions modernes », qui traite du cinéma et de la radio, dans lequel il n’est absolument pas question de la République35. Un manuel édité par Istra en 1982 renferme trois pages relatives « aux événements que nous célébrons » ; le 14 juillet est, bien sûr, l’une des dates retenues et, sur la page qui lui est consacrée, deux illustrations, se référant au 14 juillet 1880, montrent une Marianne : sur la première, intitulée Le Triomphe de la République, une belle République coiffée d’un bonnet phrygien, tout de blanc vêtue, tient dans sa main droite une épée, pointe tournée vers le sol, et, dans sa main gauche, un grand drapeau tricolore ; la deuxième illustration est une image d’Épinal représentant la remise des drapeaux aux régiments, derrière l’estrade réservée aux personnalités politiques, se voit un buste de la République, là encore coiffée d’un bonnet phrygien36. Dans l’ouvrage, déjà mentionné, publié chez Hatier en 1985, la page de présentation de la France du xixe siècle est suivie d’une représentation d’une très belle République de couleur or sur fond rouge ; Marianne y est représentée en buste, la chevelure couverte d’un bonnet phrygien et ceinte d’épis et de lauriers ; les inscriptions se réfèrent à trois 14 juillet, ceux de 1789, 1790 et 188037.
20Dans un tout autre style, un manuel paru chez Bordas en 1976, reproduit une affiche publicitaire réalisée par J. Sennep, en 1959, pour les peintures Soudée, « maison fondée en 178438 ». Utilisant uniquement le bleu, le blanc et le rouge, Sennep a peint trois femmes et deux fillettes, coiffées d’un bonnet phrygien qui porte un numéro (de I à V), vêtues d’un caraco bleu et d’une jupe tricolore. La dernière enfant, pénètre dans une pièce, l’air ravi, suscitant le mécontentement ou l’inquiétude des quatre figures qui la précèdent. Entre les deux fillettes, de la peinture bleue s’échappe d’un pot renversé ; posé à même le sol, un pinceau a servi à écrire « encore une couche ». Avec cette publicité, pour laquelle Sennep a recouru avec humour à l’histoire et à la politique, nous sommes loin des représentations solennelles de la République relevées dans des manuels plus anciens. Le commentaire qui accompagne ce document mentionne la nouvelle République qui « rejoint ses grandes sœurs », le bonnet phrygien, les jupes tricolores, mais aucune information ne se rapporte à la représentation de la République en femme.
Bilan et commentaire
21Tel est l’ensemble, assez mince, il faut bien le dire, des représentations de la République relevées dans les soixante-huit manuels étudiés. Faut-il conclure que leurs auteurs étaient indifférents aux institutions et à la symbolique républicaines ? Assurément non, et diverses considérations permettent de relativiser le déficit des représentations de Marianne dans les manuels d’histoire de l’école primaire. Certains ouvrages, au ton très républicain, n’offrent aucune illustration relative à la République ; c’est le cas, par exemple, d’un ouvrage de L. Brossolette, édité par Delagrave en 1925, dont la couverture est dédiée à Mirabeau. De nombreux sujets, autres que la figure de Marianne, ont été choisis pour exprimer l’attachement aux valeurs et aux institutions républicaines : les reproductions de La Marseillaise de Rude ou de La Liberté guidant le peuple de Delacroix, déjà mentionnées pour les couvertures ; des portraits de « grands hommes » (Gambetta, Jules Ferry, Victor Hugo, mais aussi Lamartine ou les présidents de la République), dont la vie pouvait servir d’exemple aux enfants39 ; des photographies de divers monuments à connotation républicaine, comme la colonne de la Bastille, le Panthéon ou la tour Eiffel, qui apparaît parfois coiffée d’un bonnet phrygien40. Il faut encore signaler des gravures ou des peintures représentant des moments précis de la vie politique, par exemple la mort de Baudin sur une barricade41, l’envahissement du Corps législatif, le 4 septembre 187042, la distribution des drapeaux le 14 juillet 1880 ou des reproductions d’objets sur lesquels figure Marianne, comme la pièce dite « à la Semeuse »43. On peut supposer que ces sujets parurent plus vivants ou plus familiers à de jeunes élèves que la reproduction d’une figure allégorique. Il faut aussi tenir compte de l’importance attachée aux « hommes illustres » dans les pratiques éducatives. Il faudrait, mais la place manque ici, pouvoir s’interroger sur la figure de Marianne considérée comme substitut de Marie. Cette interprétation, pertinente et séduisante quand il s’agit de la décoration des places publiques, peut-elle être retenue pour ce qui touche à l’instruction et à l’éducation des enfants ?
22Par ailleurs, la consultation de certains documents pédagogiques offerts aux instituteurs pour les assister dans l’organisation de leur enseignement laisse malgré tout entrevoir que la République n’occupa pas dans les manuels d’histoire la place à laquelle on s’attendrait. Ainsi – c’est un exemple parmi d’autres –, en 1899, dans ses propositions de répartition mensuelle du programme des élèves du cours moyen, un ouvrage rédigé par un groupe d’instituteurs sous la direction d’un inspecteur primaire ne mentionne explicitement ni la Première, ni la Deuxième, ni la Troisième République. Les leçons du mois de mai, durant lequel devait être étudiée la période courant de la Révolution de 1848 au plébiscite de 1870, sont détaillées en sept lignes ; y figurent le gouvernement provisoire, le suffrage universel, les journées de juin, le coup d’État, le Second Empire, etc., mais de Deuxième République, il n’est pas question. De même, on chercherait vainement les mots de « Troisième République » dans les dix lignes affectées au mois de juin, consacrées aux années s’étendant de « la guerre avec l’Allemagne » à « l’expédition de Madagascar ». Pour le cours supérieur, le mot de « République » apparaît seulement au mois de juin, avec « la Troisième République » et « Réformes de la République ». Une première approche de ces documents pédagogiques, mais il faudrait les étudier de manière plus fine et plus précise que nous ne l’avons fait, amènerait à conclure que les mots de « France » et de « Patrie » sont plus fréquents que celui de « République »44. De même, après avoir analysé des copies du certificat d’études d’écoliers de la Somme, Brigitte Dancel a pu écrire qu’« il est étonnant de constater le faible souvenir laissé par la chute de la royauté et la proclamation de la Première république » ; pour cet auteur, « le bouleversement institutionnel apporté par la Révolution semble occulté par des journées plus chargées d’émotion »45.
23Reste à poser une dernière question relative à la répartition de ces représentations de Marianne dans le temps et à l’incidence de certains événements, comme le bicentenaire, ou à celle… des travaux de Maurice Agulhon. Mais, sans doute ne sont-elles pas assez nombreuses pour que la chronologie ait véritablement un sens ; il faudrait en outre connaître les motivations des personnes, auteurs ou éditeurs, qui ont choisi les illustrations des ouvrages. Tout ce que nous pouvons dire en ce domaine est que, lorsque nous avons nous-même choisi la belle représentation rouge et or de Marianne, mentionnée plus haut, pour illustrer un chapitre du livre Images et mémoire des Français, nous l’avons fait en référence et en hommage aux travaux de Maurice Agulhon, dont le livre Marianne au combat avait été édité six années plus tôt.
Notes de bas de page
1 J.-P. Rioux, « À quoi servent les cours d’histoire ? », L’Histoire, n° 202, septembre 1996, p. 49.
2 Ces ouvrages se répartissent ainsi dans le temps : années 1880, 2 ; 1900, 5 ; 1910, 3 ; 1920, 18 ; 1930, 5 ; 1940, 3 ; 1950, 5 ; 1960, 4 ; 1970, 1 ; 1980, 8 ; 1990, 6 ; les autres ouvrages ne sont pas datés.
3 Voir B. Dancel, Enseigner l’histoire à l’école primaire de la IIIe République, Paris, PUF, 1996 ; P. Garcia et J. Leduc, L’enseignement de l’histoire en France de l’Ancien Régime à nos jours, Paris, Armand Colin, 2003.
4 Organisation pédagogique. Plan d’études et programmes des écoles primaires publiques, arrêtés le 27 juillet 1882, Paris, Librairie Hachette et Cie, 1882, article 16, V, 4.
5 Ibid., p. 17.
6 Journal des instituteurs, supplément au n° 8, 20 février 1887, p. 12.
7 Bulletin administratif du ministère de l’Instruction publique, n° 1092, 6-13 janvier 1894,p. 11-12. Des variations existaient entre les écoles selon le nombre de classes : certaines écoles possédaient deux classes distinctes pour les deux années du cours moyen, d’autres n’en avaient qu’une.
8 Ibid., n° 2508, 15 mars 1923, p. 336, 338-339, 341, 344-345.
9 J. Girault, « Instituteurs syndiqués et enseignement de l’histoire entre les deux guerres », Actes du colloque Cent Ans d’enseignement de l’histoire (1881-1981), Revue d’histoire moderne et contemporaine, hors série, 1984, p. 140-141.
10 A. Troux, A. Girard, Histoire de la France des origines à 1919. Second cycle. Certificat d’études, Paris, Hachette, 1942, p. VII.
11 Nouveaux programmes de l’enseignement primaire. Arrêté du 17 octobre 1945, Paris, Librairie Vuibert, 1945, p. 19.
12 C’est le cas, par exemple des ouvrages d’E. Lavisse, Histoire de France. Cours moyen, Paris, Librairie Armand Colin, 1912 et de G. Duvillage, Histoire de la France expliquée aux enfants. Histoire de la nation et histoire de la civilisation. Cours élémentaire et cours moyen, nouvelle édition, Paris, Bibliothèque d’éducation, 1925. G. Duvillage est l’un des pseudonymes de Gaston Henri Clémendot (1868-1952), instituteur et militant socialiste de l’Yonne, voir Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier, t. 22, p. 350-351.
13 C. Billard et P. Guibbert, Histoire mythologique des Français, Paris, éditions Galilée, 1976, p. 204.
14 Vercingétorix au cœur d’une bataille, un château fort, Christophe Colomb découvrant l’Amérique, Richelieu dans son cabinet de travail, le moulin de Valmy, une locomotive à vapeur et le débarquement de soldats américains débarquant en 1944.
15 M. Benoît, G. Chauvin, M.-C. Des Déserts et J. Lalouette, Images et mémoire des Français. Histoire. Cours moyen, Paris, Hatier, 1985.
16 Hippolyte Dominique Berteaux (1843-1928), élève d’Hippolyte Flandrin, était un peintre d’histoire et de scènes de genre.
17 J.-M. Laporte et D. Paris, Histoire de la France de 1715 à nos jours. Cm2, Paris, Istra, 1990.
18 Gauthier et Deschamps, Cours moyen d’histoire de France, Paris, Hachette, 1904, p. 135.
19 J. Guiot et F. Mane, Histoire de France depuis les origines jusqu’à nos jours, Paris, Librairie classique Paul Delaplane, 1906, p. 284-286.
20 G. Duvillage, Histoire de la France expliquée aux enfants…, op. cit.
21 A. Aymard, Histoire de France. Cours moyen et supérieur, Paris, Hachette, 1927, p. 167.
22 L’ouvrage ne porte aucune indication de date d’édition ; les dernières pages se rapportant au septennat d’Émile Loubet, il fut publié entre 1899 et 1906.
23 Voir Maurice Agulhon, Marianne au pouvoir. L’imagerie et la symbolique républicaines de 1880 à 1914, Paris, Flammarion, 1989, p. 72-74.
24 Cours Gauthier-Deschamps, Histoire de France. Premier livre par A. Aymard, illustrations de J. et L. Beuzon, Paris, Librairie Hachette, 1933, p. 113.
25 J.-L. Nembrini, A.-S. Moretti, J. Faux et J. Bordes, Histoire. Cycle 3, niveau 2, Paris, Hachette, 1996, p. 96-97.
26 G. Hervé et G. Clémendot, Histoire de France à l’usage des cours élémentaires et moyen, Paris, Bibliothèque d’éducation, 1904, p. 256.
27 D. Blanchet etj. Toutain, Histoire de France à l’école. Cours élémentaire et moyen, Paris, Eugène Belin, 1924, p. 57.
28 G. Duvillage, Histoire de la France expliquée aux enfants…, op. cit., p. 282.
29 Gauthier et Deschamps, Cours d’histoire de France. Cours élémentaire, nouvelle édition conforme aux programmes officiels du 23 février 1923, Paris, Hachette, 1923, p. 60.
30 C. Calvet, Histoire de France…, op. cit., p. 250.
31 G. Hervé et G. Clémendot, Histoire de France…, op. cit., p. 264.
32 Voir, par exemple, G. Duvillage, Histoire de la France expliquée aux enfants…, op. cit., p. 277 ; Cours Gauthier-Deschamps, Histoire de France. Cours élémentaire par A. Aymard, Paris, Hachette, 1928, p. 138.
33 E. Lavisse, Histoire de France. Cours moyen, Paris, Librairie Armand Colin, 1912, p. 213. Pour ce sceau, voir M. Agulhon, Marianne au combat. L’imagerie et la symbolique républicaines de 1789 à 1880, op. cit., p. 108.
34 P. Besseige et A. Lyonnet, Petite histoire de France, Paris, Istra, 1931, p. 101.
35 R. Ozouf et L. Leterrier, Belles histoires de France. Cours élémentaire, Paris, Belin, 1956, p. 85. Les auteurs, ou l’éditeur, ont sans doute pensé à l’appel du 18 juin.
36 J. Deygout, M. Presle et J. Maréchal, Histoire-Géographie. Sciences humaines et sociales. Cycle moyen, vol. 2, Paris, Istra, 1982, p. 102.
37 M. Benoît, G. Chauvin, M.-C. Des Déserts et J. Lalouette, Images et mémoire des Français…, op. cit., p. 117. (Le cliché vient de la Bibliothèque nationale ; nous n’en avons malheureusement pas conservé la référence précise, qui n’est pas indiquée dans le manuel, comme il est de règle pour les livres scolaires, malheureusement).
38 S. Bégué, R. Ciais, M. Meuleau, La France et les Français autrefois, Paris, Bordas, 1976, p. 88.
39 Pour la place réservée aux grands hommes dans l’enseignement de l’histoire, voir les divers travaux de C. Amalvi ; voir aussi D. Maingueneau, Les Livres d’école de la République. 1870-1914. Discours et idéologie, Paris, Le Sycomore, 1975, p. 128-129.
40 Exemple : G. Dorel-Ferré, Histoire. Cycle moyen, Paris, Armand Colin-Bourrelier, 1985, p. 139.
41 Exemple : R. Ozouf et L. Leterrier, Histoire de France. Cours moyen et supérieur. Classes de 7e et 8e des lycées et collèges, Paris, Librairie classique Eugène Belin, 1959, p. 192.
42 Exemples : A. Bonifacio et P. Maréchal, Histoire de France. Cours moyen, Paris, Hachette, 1954, p. 120 ; G. Dorel-Ferré, Histoire…, op. cit., p. 126.
43 Exemple : A. Bonifacio et P. Maréchal, Histoire de France…, op. cit., p. 127. Voir P. Laurens, « La figure officielle de la République française : monnaies et timbres », La France démocratique. Mélanges offerts à Maurice Agulhon, textes réunis et publiés par C. Charle, J. Lalaouette, M. Pignete, A.-M. Sohn, Paris, Publications de la Sorbonne, 1998, p. 421-422.
44 Organisation pédagogique des écoles primaires élémentaires. Répartition mensuelle des matières du programme accompagnée de conseils pratiques sur l’enseignement de chacune d’elles par un groupe d’instituteurs, sous la direction de M. Stal, inspecteur primaire, Amiens, Librairie Poiré-Choquet, 1899.
45 B. Dancel, Enseigner l’histoire…, op. cit., p. 178.
Auteur
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Jacqueline Lalouette
Université Paris XIII.
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