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    Plan détaillé Texte intégral Prédire ou comment façonner l’avenir en le disantEntreprendre ou comment faire bouger les lignesRéguler ou comment libérer l’audiovisuel Notes de bas de page Auteur

    Jean d’Arcy

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Jean d’Arcy. Satellite, câble, vidéo : nouvelles technologies et régulation audiovisuelle

    Léonard Laborie

    p. 201-215

    Texte intégral Prédire ou comment façonner l’avenir en le disantAu départ : une triple révolution techniqueÀ l’arrivée : décentralisation et libertés accruesEntre déterminisme et déterminationEntreprendre ou comment faire bouger les lignesLa télédistribution : Multivision, Multividéo et Vidéo-Cités dans les premiers « nœuds du câble »Réguler ou comment libérer l’audiovisuelPour une distinction entre service public et monopole d’ÉtatPour une séparation entre transmission et programmationPour une autorité indépendante de régulation Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1À la suite du canular du magazine Chronic’art, selon lequel un « physicien de l’information » américain avait prophétisé l’avènement du réseau des réseaux dès la fin des années 1950, une journaliste du magazine VSD.fr a récemment présenté Jean d’Arcy comme « l’homme qui avait vraiment prédit Internet1 ! ». Ses preuves : des images d’archives authentiques, provenant d’un entretien télévisé réalisé en 1969 à Talloires, au bord du lac d’Annecy, en marge d’une réunion internationale sur les communications par satellites. Jean d’Arcy, qui était alors directeur des services audiovisuels de l’Organisation des Nations unies à New York, y exposait sa vision de l’avenir des médias. Mises en ligne par l’Ina sous le titre « Internet, l’anticipation », ces images ont été visionnées plusieurs dizaines de milliers de fois2.

    2Pour certains, la carrière audiovisuelle de Jean d’Arcy se compose de deux parties, l’une pendant laquelle il a été pionnier, l’autre pendant laquelle il a été « prophète3 ». L’entretien de Talloires illustre bien ce goût et ce sens de l’anticipation : Jean d’Arcy y annonçait avec conviction l’avènement d’un nouveau monde audiovisuel, à la croisée des réseaux de télécommunication, de télévision et des puissances de calcul informatiques, créateur de « possibilités extraordinaires de circulation des images et des sons », bouleversant « tous les actes pratiques de la vie4 » et pas seulement les manières de se distraire et de s’instruire. On comprend que cet entretien ait un fort écho actuellement. Il revient à l’historien de rappeler que son impact fut très important lors même de sa diffusion, dans l’émission Eurêka, en novembre 1969. Mais pour d’autres raisons : c’était surtout l’annonce de la chute inéluctable des monopoles d’État en matière audiovisuelle qui avait alors retenu l’attention. Disant cela, le prophète ne s’était pas fait que des amis en son pays. Le journaliste Michel Treguer lui écrivait ainsi à propos de l’émission qu’il animait :

    Le directeur général a failli la censurer totalement, m’a accusé successivement d’être l’homme de main de je ne sais quels groupes privés, puis de n’avoir fait cette émission que pour vous donner la parole ; enfin il m’a interdit le débat et exigé que M. Mercier, tout seul, vienne à l’antenne dire que tout cela était bien lointain5.

    3Entre l’écho actuel et l’écho passé de ces images, s’est déroulée l’histoire largement oubliée du satellite et du câble en France, et notamment des entreprises que s’employa à développer Jean d’Arcy.

    4Ce dernier prit officiellement congé de l’Onu en août 1971, se trouvant de retour en France avec son épouse comme des « exilés6 ». À Paris, les autorités ne lui firent aucune place particulière. Âgé de cinquante-huit ans, Jean d’Arcy n’avait pas le tempérament à vivre en retraité. Plus que jamais, il décida de se projeter vers l’avenir, cherchant à discerner ses contours. Roger Stéphane dira plus tard qu’il le sentait à l’époque « véritablement obsédé par les techniques nouvelles et notamment par le câble7 ». Claude Santelli, qui le rencontre en 1981, a le même souvenir : « Simplement, il ne voyait que l’avenir8. » Mais la dimension performative de la prospective n’échappait nullement à Jean d’Arcy. Pour lui, en effet, ceux « qui scrutent l’avenir du fait qu’ils émettent des idées, sont en quelque sorte des créateurs qui font des prophéties que les gens s’empressent de réaliser9 ».

    5Il alla même au-delà. Ne se contentant pas de donner des idées pour que d’autres les réalisent, il passa à l’action et se fit lui-même entrepreneur. Dans les innombrables colloques, conférences, réunions, auxquels il participa dans les années 1970, on rappelait ses fonctions passées, mais on lui donnait pour qualité celle de « président » ou « administrateur » de « sociétés ». C’était donc volontiers en entrepreneur privé que l’homme souhaitait être désormais présenté. Parmi les multiples activités qu’il continua d’avoir parallèlement, ce sont celles liées à ses entreprises qui étaient sans doute les plus neuves dans son parcours. Ce sont elles aussi qui, de notre point de vue, éclairent d’un jour nouveau l’histoire des médias audiovisuels en France durant cette période située entre la réforme de l’ORTF et la première forme de libéralisation du début des années 1980.

    6Rendre compte de cette partie méconnue de la vie de Jean d’Arcy, entrepreneur de l’audiovisuel : tel est donc l’objet de la présente contribution, écrite principalement à partir des archives conservées à l’Ina et au Conservatoire régional de l’image à Nancy. Je montrerai tout d’abord que l’action de Jean d’Arcy s’est fondée sur une analyse des dynamiques techniques. Celles-ci dessinaient en effet à ses yeux un nouvel horizon audiovisuel, forçant à considérer les monopoles comme une chose du passé. Je présenterai ensuite les entreprises qu’il a créées ou tenté de créer à l’ombre de ces monopoles persistants. Elles ne l’ont pas rendu riche, mais l’ont placé d’une manière originale au carrefour des expérimentations et des innovations de l’époque. Je terminerai en présentant sa conception de la régulation audiovisuelle et son implication dans les différentes instances chargées de définir la politique française en la matière.

    Prédire ou comment façonner l’avenir en le disant

    7L’un des traits les plus distinctifs de Jean d’Arcy est sans doute sa grande attention aux innovations techniques10. S’il s’appliquait tant à saisir leurs dynamiques, c’est qu’il était persuadé que c’étaient elles qui primaient dans l’évolution des structures audiovisuelles et dans les modalités d’exercice et de partage du pouvoir qui leur étaient attachées. Pour lui, le satellite, le câble et la vidéo annonçaient plus qu’une évolution, une révolution qui ferait passer de l’ère des mass media monopolisés et exclusifs à des formes plus décentralisées et ouvertes. Non seulement il s’en réjouissait, mais il entendait y participer, en mettant son poids dans la balance.

    Au départ : une triple révolution technique

    8Dans le courant des années 1960, Jean d’Arcy voyait, avec d’autres et en relation avec eux, émerger dans le « foisonnement11 » de l’époque trois techniques dont il analysait à chaud les conséquences potentielles en terme d’organisation future des médias.

    9Le satellite tout d’abord. Les premiers lancements, à la grande médiatisation desquels il a d’ailleurs participé, eurent lieu entre 1957 (Spoutnik) et 1965 (Intelsat 1, dit Early Bird, premier satellite géostationnaire12). C’était pour lui la promesse d’un décloisonnement des espaces télévisuels et politiques nationaux, d’abord par l’intensification des relais internationaux (Mondovision), ensuite par la télévision directe par satellite. Ainsi seraient remises en cause vingt années d’existence de la télévision, qui avait été, disait-il en 1966, un « instrument de nationalisme accru, construisant de nouvelles barrières entre les nations13 ».

    10La deuxième technique était le câble coaxial. Constitué de deux conducteurs en cuivre centrés sur le même axe et mis au point initialement pour la téléphonie, ce câble en venait à se déployer dans les années 1960 à New York, sous les yeux de Jean d’Arcy, pour la transmission d’images. L’objectif initial était de pallier la mauvaise réception de la télévision couleur induite par les gratte-ciels, suivant l’usage qui jadis avait été fait de simples câbles pour distribuer les émissions radio14. Mais ses capacités de transmission toujours croissantes lui permettaient d’acheminer d’autres programmes, locaux ou satellitaires, beaucoup plus nombreux que ceux diffusés par voie hertzienne. Plus révolutionnaire encore, il permettait au récepteur d’interagir, par un canal de retour. Il promettait ainsi la fin de ce qui était perçu par Jean d’Arcy comme un état conjoint de pénurie télévisuelle (par rapport à l’abondance des médias imprimés ou radiodiffusés) et de passivité du spectateur.

    11La troisième technique enfin était la vidéo légère, qui consistait en l’enregistrement, la reproduction et la lecture d’images animées par et pour le grand public. Avec la « caméra-stylo », la légèreté désacralisait la production audiovisuelle. Mais des trois, c’était la technologie la plus instable au début des années 1970, ni les formats ni les usages n’étant fixés. Ce qui faisait dire à Jean d’Arcy par exemple en 1972 : « Je ne crois pas [...] au développement de la cassette à usage individuel. Son usage est institutionnel et passe par le câble15. »

    12La vidéo n’en restait pas moins pour lui riche d’un potentiel de libération des individus par rapport à une production et à une diffusion d’émissions centralisées, verticales. L’ordinateur et ce que l’on commençait à connaître sous le nom de téléinformatique étaient présents dans son champ de vision, mais en périphérie.

    À l’arrivée : décentralisation et libertés accrues

    13Jean d’Arcy posa à la fin des années 1960 une sorte d’équation dont il ne démordrait plus, reliant techniques, institutions de la communication audiovisuelle et organisation politique16. La combinaison du satellite, du câble, de la vidéo et de l’ordinateur devait selon lui créer une pression remettant en cause les structures en place, décloisonnant les espaces médiatiques, procurant de l’abondance, de l’interactivité et de la décentralisation. Les heures de la domination sans partage des médias de masse et des monopoles, publics ou privés, audiovisuels ou de télécommunication, semblaient comptées.

    14L’épanouissement de techniques qui en étaient encore à leurs débuts promettait l’entrée dans une nouvelle ère de communication autour de group media plus adaptés à la diversité des publics professionnels, ethniques, culturels, géographiques, et plus ouverts17. L’espoir était là, dans l’émancipation de spectateurs qui seraient aussi désormais acteurs des réseaux. Décentralisés, ces derniers rendraient un pouvoir de communiquer jusqu’alors confisqué par l’establishment, ravivant dans un même mouvement la vie locale et la démocratie. Les nouvelles techniques de communication étaient ainsi le meilleur remède aux maux dont la société moderne souffrait :

    Devant cette atomisation des collectivités locales, ce vide des grands ensembles que nous déplorons aujourd’hui, ce nivellement des goûts, des traditions et des cultures qui suscitent partout frustration des minorités comme contestation de leur part, ce sentiment si répandu de non-participation, tous phénomènes dont les mass media, y compris la télévision, sont en partie responsables, la tâche qui aujourd’hui s’impose est en effet celle de la reconstruction du tissu social à l’échelle des relations humaines directes18.

    15De manière intéressante, si le but de la télévision était inchangé par rapport au lendemain de la guerre, relevant toujours d’un idéal de « démocratisation de la vie publique19 », la télévision, telle quelle existait et telle que d’Arcy l’avait construite, était devenue une partie du problème, non plus une partie de la solution. La démocratisation supposait de revenir sur l’idée de programmes s’adressant à tous, à la masse des Français égaux devant leur poste, au profit d’une plus grande liberté. D’Arcy se voyait-il en Chaban de la « Nouvelle société » audiovisuelle ?

    Entre déterminisme et détermination

    16Dans ses entretiens avec François Cazenave, Jean d’Arcy explique que la dynamique des techniques était à la base de sa pensée et – l’un n’allant pas sans l’autre chez lui – de son action :

    Certains m’ont accusé de changer d’avis sur le monopole, parce que j’avais des intérêts dans une société de télédistribution. C’est au contraire parce que je commençais à avoir des doutes sur la nécessité du monopole – j’avais même la certitude qu’il n’en fallait plus, étant donné l’avance de la technologie – que je m’intéressais à la télédistribution. Et non l’inverse20.

    17La sensibilité à la technique confinait ici à un certain déterminisme : comme si les techniques dessinaient l’avenir des sociétés.

    18Jean d’Arcy avait certes une foi sincère dans cette promesse technique d’une plus grande liberté d’expression et de communication des hommes. Il suivait certes l’optimisme dont il se réclamait si volontiers – quand la technologie est là, avait-il coutume d’exposer, l’homme veut en faire l’usage qui le rend libre. Mais il ne pouvait pas échapper au stratège qu’il était que ce déterminisme technique rendait plus autoréalisatrices ses propres projections.

    19Au demeurant, il était bien conscient que sur une même pente historique, différentes trajectoires étaient toujours possibles. Plus qu’un déterminisme, c’est une détermination, un volontarisme qui le portaient à agir : « Tout est encore neuf, tout est encore possible – si nous le voulons bien, si finalement nous avons confiance dans l’homme21. » À titre personnel, c’était par l’entreprise qu’il comptait faire advenir ce nouveau monde (audiovisuel) qu’il sentait poindre. Il ne fallait pas que la France passât à côté. Sous cet angle, l’engagement entrepreneurial fut une manière de faire de la politique, autrement.

    Entreprendre ou comment faire bouger les lignes

    20Formé à l’École des hautes études commerciales, Jean d’Arcy a trouvé ou retrouvé aux Etats-Unis le goût du risque de l’entreprise privée, de laquelle il attendait une plus grande indépendance personnelle et qu’il vivait comme une forme d’action civique. Lors d’un dîner-débat de Peuple et Culture, animé par Joseph Rovan, il expliquait :

    L’initiative privée c’est nous et nous l’avons oublié. D’autres pays ne l’ont pas oublié car ils se sont fondés sur elle. Le Canada comme les États-Unis sont des pays de pionniers qui ont conservé la notion que c’est sur l’individu que repose la construction permanente de la nation. […] Quand il s’agit de la télédistribution, il s’agit que nous-mêmes la fassions et que nous ne nous en remettions pas à l’État-providence pour la faire22.

    21La création de plusieurs sociétés matérialisa cette vision résolument « antidirigiste23 », pour ne pas dire libérale. Le contexte réglementaire et commercial était très incertain. En ce début des années 1970 en effet, les technologies semblaient plus lisibles, mais tout était encore en ébullition. Qui devait construire les nouveaux réseaux, les exploiter et quels programmes mettre à disposition, selon quel modèle économique ?

    La télédistribution : Multivision, Multividéo et Vidéo-Cités dans les premiers « nœuds du câble24 »

    22La première société fut créée dès 1971. Baptisée Multivision, elle devint ensuite Multividéo. Dans cette aventure, Jean d’Arcy ne partait pas seul. Il agrégeait autour de lui les plus grands noms de la finance et de l’industrie. Il avait contacté, dès 1967, la Compagnie financière de Suez25. Le projet consistait à l’époque à établir un partenariat industriel et capitalistique transatlantique pour exploiter à un horizon de dix ans le satellite de télévision directe, Eurosat. L’entreprise devait en quelque sorte forcer les gouvernements à libérer le potentiel des nouvelles technologies aérospatiales, toutes prêtes, sinon, à étouffer sous le poids des monopoles et des souverainetés audiovisuels. Le projet n’aboutit pas, mais il servit sans doute à établir les principes du suivant, qui lui se concrétisa. Jean d’Arcy s’employa ainsi à rapprocher Suez du leader américain de la télévision par câble, Teleprompter. Ensemble, ils formèrent en 1970 International Communications Systems (ICS), basé à Panama, dont l’objectif était de pénétrer le marché européen de la télédistribution, en s’associant au cas par cas à un industriel de l’électronique local. L’avenir paraissait prometteur : l’offre télévisuelle en Europe restait limitée, tandis que la croissance de la télédistribution en Amérique du Nord était spectaculaire (11 % de foyers raccordés, aux États-Unis, 25 % au Canada en 1973). La tactique préconisée par Jean d’Arcy était de ne pas s’attaquer d’abord aux plus grands pays, mais de les « encercler », en partant des plus petits, plus accueillants aux investisseurs privés et américains (Suisse, Belgique, Pays-Bas)26. On ne peut dire ici quel fut le destin global d’ICS, mais il est certain que Multivision fut sa déclinaison française.

    23En France, l’absence de stations de télévision locales, liée à l’encombrement du spectre hertzien et à la tradition centralisatrice, avait préparé une niche pour les réseaux câblés. Pour les programmes, il était envisagé qu’une autre société, Vidéo Cassette Industrie, soit mobilisée, à côté d’autres producteurs, dont principalement les chaînes des pays frontaliers francophones, mais aussi des organisations locales, sur le modèle de la « TV communautaire » canadienne, dite aussi « télévision de clocher ». Quant au modèle économique, il reposait sur l’abonnement. Avec le rapprochement des techniques de télécommunication, par le câble, devait s’opérer aussi un rapprochement avec les techniques de facturation de ce secteur, à la prestation. Le partenaire industriel principal était la Compagnie générale d’électricité auquel s’ajoutait Philips27. Pour les contenus, les partenaires étaient la Librairie Hachette (via Frédéric Rossif et Pierre Lazareff, semble-t-il), avec qui les relations ont été compliquées28, ainsi qu’Havas et Publicis29.

    24Cette société fut mise en sommeil et le relais pris par Video-Cités, à la suite de l’annonce par le gouvernement Messmer en juin 1973 de l’autorisation de câblage de sept villes à titre d’expérience : Chamonix, Cergy, Créteil, Grenoble, Metz, Nice, Rennes. Aux partenaires de la première heure s’ajoutaient : la Lyonnaise des eaux (SLEE) et Coditel (pionnier belge de la télédistribution, filiale d’Electrabel et de General Electric Belgique)30. Autant de forces à même d’imposer Video-Cités dans un paysage oùles uns et les autres avançaient jusqu’alors à la fois de manière très prudente, voire « attentiste31 », et dispersée.

    25L’objectif de l’entreprise n’était pas de faire des études ou de construire des réseaux câblés mais de participer à l’exploitation des sites pilotes. Participer impliquait de faire sa place auprès des autres acteurs mobilisés. A commencer par les monopoles publics ORTF et PTT, qui s’étaient alliés en mars 1972 en créant la Société française de télédistribution. Bien que d’une « importance [...] considérable, sur le papier [...] ses moyens en crédits et en personnel sont faibles et ne rendent pas crédible la pieuse affirmation du Premier ministre que "la mise en route de la télédistribution, c’est la déconcentration du pouvoir de programmer” », analysait rapidement Georges Friedmann32. Le but de la SFT était clair. Officiellement : étudier, promouvoir et standardiser la télédistribution. Officieusement : garder la main sur ce nouveau medium, alors que différentes initiatives commençaient à le faire émerger de manière plus ou moins « sauvage » sur la scène audiovisuelle française et que les appétits privés s’aiguisaient33. Autres acteurs importants : les collectivités locales et la presse. Le gouvernement avait semble-t-il dans l’idée de confier les réseaux à ces trois acteurs, rassemblés au sein de sociétés d’économie mixte. C’est dans cet environnement que Vidéo-Cités devait tenter de s’insérer.

    26Globalement les expériences tournèrent court et l’entreprise Vidéo-Cités avec. Une seule expérience sur les sept décolla, à la ville neuve d’Echirolles (Grenoble). Ce revers avait trois origines selon Jean d’Arcy, que l’on peut suivre dans son diagnostic à chaud34 : la « résistance de l’ORTF » (avec le problème de la publicité qui freinait l’importation de programmes étrangers), la « prudence des PTT », administration qui n’était pas là sur son terrain et qui à partir de 1975 se lança dans le rattrapage du retard téléphonique, coupant les financements pour la télédistribution, et enfin « la méfiance de la presse », qui s’était montrée d’abord intéressée, mais qui renonça finalement, face à l’ampleur des investissements à consentir35.

    27Le vice-président d’alors de la SFT, ingénieur en télécommunications, ajoute dans un témoignage a posteriori que les technologies interactives n’étaient pas mûres36, pas plus d’ailleurs que les esprits. Sur ce dernier point, il souligne : « On était encore proche de mai 1968 et les babas-cool qui voulaient faire joujou avec un studio vidéo local effrayaient les notables. Sauf ceux qui voulaient exploiter le système au bénéfice de leur popularité locale37. » Tout cela enfin prenait place dans un contexte de crise économique qui n’était pas porteur.

    28Cet engagement privé et ces alliances valurent à Jean d’Arcy de vives et durables critiques. De ceux pour qui service public ne rimait qu’avec monopole d’État, d’un côté. De ceux pour qui l’avenir passait encore par une troisième voie, celle des « réseaux populaires de communication », qui devaient privilégier des formes plus légères, hertziennes et autogérées, de renouvellement local de l’audiovisuel, de l’autre :

    Les deux grands groupes industriels de l’électronique française (la CGE et Thomson) appuyés par les deux plus grands groupes financiers privés (respectivement Suez et Paribas), entretiennent depuis trois ans une campagne de presse délirante, aidés dans leur mise en condition de l’opinion par des professionnels de l’audiovisuel, des réformistes et des animateurs culturels naïfs38.

    29Jean d’Arcy n’était-il pas ainsi le principal de ces « professionnels de l’audiovisuel » visés par Jean-Luc Arnaud fin 1974 ?

    30Jean d’Arcy fonde et préside à partir de 1974 une autre société, Vidéo Cassette Industrie (VCI). Son objet était de fournir en contenu les réseaux de télédistribution. Quels contenus ? Le PDG savait être provocateur en faisant certains rapprochements. « Au départ, certains types en tout cas de vidéocassettes sont bien obligés pour être achetés de traiter des sujets que la télévision ne traite pas – que ce soit la catéchèse ou la pornographie39 ! »

    31Sur le terrain de l’édition, la concurrence promettait d’être rude, avec notamment la société Vidéogrammes de France, créée par l’ORTF et la Librairie Hachette. VCI survécut à l’échec des villes câblées en développant une activité de location de matériel vidéo à des équipes de tournage américaines ou japonaises venues filmer en Europe40 et en proposant les services d’un laboratoire professionnel spécialisé dans la duplication de bandes, « depuis l’editing électronique et les trucages jusqu’à la multicopie sur tous standards ainsi que les transcodages et les conversions41 ».

    32À côté de ces sociétés qui, il faut le dire, ne firent pas la fortune de leur créateur, il y eut d’autres projets. Outre Visiodis, dont nous ne savons rien, deux autres visèrent la création de nouvelles chaînes privées en France. L’idée avait déjà été discutée en 1970 et soutenue par Jean d’Arcy, autour du projet présenté par Télé Monte-Carlo d’extension du Canal 10 à tout le pays. Valéry Giscard d’Estaing avait lui aussi soutenu ce projet, mais pas le président Georges Pompidou. Alors que Giscard était devenu président et que le gouvernement décidait, fin 1979, de lancer les satellites français Telecom 1 et TDF, l’idée d’une chaîne privée refaisait surface. Il s’agissait d’occuper le troisième canal disponible sur ces satellites. Jean d’Arcy se rapprocha de Jean-Louis et de Jean-Claude Servan-Schreiber (Expansion), de Charles de Chambrun, de Nicolas Seydoux (Gaumont) et de Philippe Giscard d’Estaing (LTT, groupe Thomson) pour faire une proposition42. Elle ne fut pas retenue. Jean d’Arcy ne fut pas plus heureux pour la quatrième chaîne, qui lui échappa quelque temps plus tard43. C’est aussi un échec qui conclut en 1975 la tentative de créer une société (Video Entreprises puis Video Communication Service) contractant avec Antenne 2 pour diffuser des programmes de communication des entreprises ou organismes auprès de leurs collaborateurs, actionnaires, adhérents, aux heures matinales où la mire seule était à l’écran44.

    33Les activités de Jean d’Arcy dans l’audiovisuel privé dépassent le cadre de ses propres entreprises. Ces échecs ne l’empêchèrent pas d’être, en particulier, un conseiller écouté de plusieurs sociétés, dont la « CBS européenne », la Compagnie luxembourgeoise de télévision (CLT), qui se lance à la fin des années 1970 dans un projet de satellite à diffusion directe45. Il fut pendant un temps gérant de la société Mediscope qui éditait un journal sur bandes magnétiques destiné aux médecins. Il fut enfin membre de plusieurs conseils d’administration dont Europtronics ou Interaudiovisuel46.

    34C’est en raison de cette situation entrepreneuriale à la fois centrale et indépendante que Jean d’Arcy fut appelé à présider le Syndicat national de la vidéocommunication ainsi que le Groupement intersyndical de la communication audiovisuelle.

    Réguler ou comment libérer l’audiovisuel

    35Durant les années 1960, depuis sa position surplombante à New York, Jean d’Arcy était entendu en France, mais il n’était ni écouté ni attendu. En témoigne cette lettre d’octobre 1969 à son ami Edmond Michelet, ministre des Affaires culturelles, qui, précisons-le, était sans pouvoir sur l’ORTF :

    Ce qui dans la conjoncture actuelle me rend quelque peu nerveux est de voir le manque d’information et de réflexion des milieux officiels sur le développement futur des communications. [...] Au lieu de cela Vaurs, qui n’a réellement semble-t-il aucune ouverture sur l’avenir et représente le passé le plus sombre, fait une « réformette » ornée de « gadgets » inapplicables, qui fait sombrer l’ORTF encore plus bas. Que mon pays ne fasse pas appel à moi, ne serait-ce que pour conseiller, alors que l’Amérique le fait, est, vous l’avouerez, quelque peu exaspérant et a de quoi vous rendre amer47.

    36Auditionné par Lucien Paye, membre, dès sa mise en route en 1973, du Haut Conseil de l’audiovisuel et plus tard membre de la commission Moinot, Jean d’Arcy a pesé dans les débats, mais il ne fut pas celui à qui l’on confia le soin de refonder l’audiovisuel français. Ses prescriptions tranchaient vivement. Au fond, sa philosophie tenait en trois points.

    Pour une distinction entre service public et monopole d’État

    37Il y avait aux yeux de Jean d’Arcy deux risques pour le développement du câble en France. Le premier était la stérilisation par une législation a priori, qui ne prendrait pas le temps d’avoir des retours d’expérience, se rendant par là même aveugle aux évolutions des techniques et des usages. « N’érigeons pas des pyramides nationales écrasant tout48 », implorait-il. Le second était ce qu’il appelait la création de « mini-stations de l’ORTF49 ».

    38En privé, Jean d’Arcy ne cachait pas sa défiance à l’égard de l’Office :

    Voici un monopole d’État qui est devenu colonisé par les copains et les syndicats. On ne peut pas dire qu’il appartient à l’État, on ne peut même pas dire, ce qui serait mieux, qu’il appartient au gouvernement ; il n’appartient en tout cas pas à la Nation. Il est d’autre part, comme tous les grands monstres étatiques, devenu monolithique, beaucoup trop lourd, et il est ingouvernable dans l’intérêt général tel qu’on le concevait50.

    39Autrement dit : monopole public et intérêt général n’allaient pas forcément de pair, alors qu’inversement, entreprise privée et service public pouvaient faire bon ménage.

    40La nécessité de contrôler l’initiative privée et le jeu de la concurrence ne pouvait lui échapper, mais le combat était d’abord pour lui de faire accepter la possibilité de telles initiatives, qu’elles soient d’ailleurs le fait de grands groupes pour soutenir les investissements dans l’infrastructure, d’associations ou d’individus pour la programmation51. Ni tout public, ni tout privé : telle était sa ligne.

    41La loi du 3 juillet 1972 sur le statut de la radio-télévision française étendit le monopole à la télédistribution, prévoyant toutefois des dérogations, dans des conditions à fixer par décret. Jean d’Arcy ne voulut pas diriger le groupe de travail du Haut Conseil de l’audiovisuel chargé d’éclairer la décision52. Favorable à une approche prudente et ouverte, il fut satisfait de l’option prise par le gouvernement de Pierre Messmer d’expérimenter avant d’élaborer tout décret. Il avait d’ailleurs directement défendu cette position auprès de Philippe Malaud, secrétaire d’État chargé de l’information53.

    42La recherche d’un cadre juridique pour la télédistribution dura ensuite plusieurs années. Tenant en haleine la presse, elle finit par déboucher sur les décrets du 28 septembre 1977, limitant les réseaux locaux à n’être que de simples relais techniques des ondes hertziennes54. Le combat fut perdu.

    Pour une séparation entre transmission et programmation

    43Pour Jean d’Arcy, la notion de commun carrier, déjà développée à l’échelle internationale à propos des satellites, était la solution pour organiser au mieux le partage des responsabilités entre les différents acteurs investis dans le câble.

    Sous un tel régime, la société responsable du réseau ne s’occupe que du contenant et non du contenu. Aucune discrimination ne peut être faite parmi les usagers ni parmi les messages, les prix sont fixés à l’avance et le concessionnaire ne fait que construire et exploiter un réseau pour le compte de la collectivité55.

    44La transmission pouvait donc faire l’objet d’un monopole, pas la programmation, qui devait mettre en œuvre le principe, absolument supérieur pour d’Arcy, de liberté d’expression56.

    Pour une autorité indépendante de régulation

    45La perspective d’un renouvellement technique profond et d’une ouverture concomitante à des initiatives publiques ou privées d’un nouveau genre induisait dès le début des années 1970 la revendication en France, non plus seulement d’une indépendance de l’audiovisuel à l’égard du pouvoir politique, mais plus largement de la création d’une instance de régulation. C’est ainsi que le rapport Le TAC soulignait, un an après le rapport Paye (1970), l’utilité d’une haute autorité, qui coifferait l’audiovisuel public « mais aussi l’ensemble des nouveaux secteurs de l’audiovisuel, notamment la télédistribution dont le progrès technique rend le développement prévisible, qui demanderont la définition d’un nouveau cadre juridique57 ».

    46Le Haut Conseil était sans pouvoir. Le modèle à suivre pour garantir la liberté audiovisuelle, but à atteindre qui impliquait l’ouverture du monopole mais aussi le contrôle par la puissance publique, était clairement pour Jean d’Arcy celui de la Fédéral Communications Commission américaine. C’est en ce sens qu’il œuvra au sein de la commission Moinot à l’été 1981. La Haute Autorité qui résulta de ces travaux ne correspondait pas à ce modèle, et elle ne lui fut pas non plus confiée. « Il la considéra néanmoins comme un acquis encore perfectible et comme le développement en France d’une nouvelle logique, propre à engendrer une autre approche et une autre pratique pour une gestion plus autonome de l’audiovisuel », selon Henri Pigeat58.

    47Distinguer deux parties, celle du pionnier et celle du prophète, dans la carrière de Jean d’Arcy, ce serait sans doute surestimer ses talents de prospective. La faiblesse du taux de pénétration du câble en France après quarante ans d’histoire est un démenti factuel à ses prévisions. Avec le recul, nous savons par ailleurs que la révolution de la communication est venue davantage des micro-ordinateurs que de la télévision. Il n’empêche qu’internet d’aujourd’hui ressemble beaucoup aux réseaux et aux échanges imaginés dans d’autres milieux que ceux qui l’ont vu naître, durant cette période d’ébullition technique et théorique. Au-delà de cette évaluation de la justesse des vues sur le futur, assez hasardeuse et finalement peu pertinente d’un point de vue historique, s’en tenir à cette dichotomie, ce serait surtout ne pas faire une place suffisante aux activités de Jean d’Arcy en tant qu’entrepreneur et promoteur d’une nouvelle régulation, auxquelles ses « prophéties » étaient fermement rattachées. J’ai précisément voulu faire le lien dans ce texte entre la vision, les « prophéties » et ces éléments de biographie mal connus, qui font que Jean d’Arcy resta en réalité pionnier jusqu’au bout.

    48Le câble fut un sujet brûlant dans les années 1970 en France, même s’il ne donna lieu qu’à des expérimentations relativement modestes dans les faits. Autour de lui se posèrent de très nombreuses questions et se cristallisèrent de nombreux espoirs, liés à la rencontre, ou plutôt au télescopage, de mondes différents – établissements publics, administrations, presse, collectivités locales, groupes industriels et financiers, associations. Semblaient alors rejouer certaines tensions des débuts de l’histoire de la radiodiffusion. L’acteur nouveau était l’ORTF dont l’histoire propre pesa lourdement dans cette « bataille du câble59 ». Jean d’Arcy était lui aussi au cœur de la mêlée. Fervent promoteur de cette technique, il ne réussit pas à l’imposer d’un point de vue entrepreneurial. Il réussit en revanche à faire bouger les lignes, à proposer des alternatives, et finalement, il contribua à mettre les techniques de communication et leur pouvoir de transformation sociale à l’ordre du jour des discussions sur l’avenir du pays. Étranger à sa genèse et à ses développements, ne partageant pas la vision d’un plan d’ensemble piloté depuis Paris, il a paradoxalement préparé les esprits à l’investissement dans le Plan câble décidé par le gouvernement de Pierre Mauroy en novembre 198260.

    49Les dernières années de Jean d’Arcy ont un parfum de liberté et l’allure d’une course quotidienne, avec en vue non pas le lendemain, mais le surlendemain. Henri Vuillard qui faisait son portrait en 1974 disait qu’ à son retour en France « Jean d’Arcy devenait un homme seul et l’homme d’une seule idée61 ». Il faut nuancer : indépendant, il l’était, plutôt que « seul », lié en affaires et en amitiés avec des personnes et des entreprises variées. Quant à son idée, on ne saurait la réduire au câble : elle visait plus loin l’avenir d’un audiovisuel plus libre et d’une communication plus riche. En somme, la double fin du monopole et du monologue.

    Notes de bas de page

    1 Ophélie Meunier, « Jean d’Arcy, l’homme qui avait vraiment prédit Internet », VSD.fr, 10 juin 2008[http://www.vsd.fr/contenu-editorial/l-actualite/video-buzz/599-jean-d-arcy-l-homme-qui-avait-vraiment-predit-internet, site consulté le 15 juin 2012].

    2 http: /www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/lo63o4175/internet-l-anticipation.fr.html, site consulté le 15 juin 2012, 40 491 visionnages à cette date.

    3 « Jean d’Arcy. Hommage du révérend père Pichard », Bulletin du CHTV, n° 7, juin 1983.

    4 Vente par correspondance, courrier, presse seront bouleversés. « La télévision de l’an 2000 », Eurêka, 12 novembre 1969.

    5 Inathèque, fonds CHTV, Jean d’Arcy [désormais CHTV JA], carton 2, lettre non datée.

    6 Inathèque, CHTV JA, carton 16, Jean d’Arcy à Romeo Balaguer, 29 novembre 1971.

    7 Roger Stéphane (hommage de), « Jean d’Arcy », Bulletin du CHTV, n° 7, juin 1983.

    8 Claude Santelli (hommage de), « Jean d’Arcy », Bulletin du CHTV, n° 7, juin 1983.

    9 Inathèque, CHTV JA, carton 3, minutes de la « Première réunion informelle entre chrétiens sur les nouvelles techniques de communication sociale », 12 mai 1972.

    10 François Cazenave (propos recueillis par), Pionnier et visionnaire de la télévision : Jean d’Arcy parle, préface d’Henri Pigeat, Bry-sur-Marne/Paris, Ina/La Documentation française, 1984, 187 p., p. 7-10.

    11 Expression de Pierre Schaeffer, pour qui alors « ça part par tous les bouts ! » Entretien pour l’émission télévisée Eurêka, « Demain la télévision », 15 octobre 1969.

    12 En 1962 ont lieu grâce à Telstar les premiers échanges télévisuels transatlantiques en direct. Sur cet événement : Michel Guillou, La grande aventure du radôme de Pleumeur-Bodou. De l’ambition nationale à la dimension internationale, Rennes, s. n., 2012, 364 p. Au secrétariat général de l’Onu, Jean d’Arcy participe très directement aux comités inter-départements chargés de négocier avec les Américains l’accès de l’Onu aux canaux Intelsat. C’est à ce titre que l’Unesco l’associe à ses réflexions.

    13 « Five Billion Customers » (brouillon daté 28 mars 1966), Inathèque, CHTV JA, carton 2.

    14 Cécile Méadel, « Le câble », dans Jean-Noël Jeanneney (dir.), L’écho du siècle. Dictionnaire historique de la radio et de la télévision en France, Paris, Hachette Littératures, 1999, p. 197-199.

    15 Michel Motte, « La cassette au bout du câble », L’Express, 13-19 mars 1972, p. 116.

    16 « La télévision de l’an 2000 », art. cité.

    17 Jean d’Arcy, « Les communications de demain. La télédistribution », Bourgogne Expansion, n° 62, novembre 1973, p. 27-32, p. 28. Sur ce même thème : Jean Cazeneuve, « Un contrepoids à la massification », ORTF Micro et caméra, n° 50, 1973, p. 7.

    18 Jean d’Arcy, « Un nouveau medium », Communications, n° 21, 1974, p. 9-20, p. 16. Certains restaient plus prudents. Ainsi, pour Jean Fourastié : « Le câble rendra demain possible cette prodigieuse Pentecôte moderne, où chacun peut parler à tous et faire entendre à tous son langage particulier. Mais l’histoire, qui forge les mythes autant quelle les détruit, fait éclater, dans cette double et inlassable activité, la dangereuse fragilité de cette sorte de miracle : qui croit qu’il parle à tous n’est entendu de personne », préface d’Henri Pigeat, Saint écran. Un âge nouveau : la télévision par câble, Paris, Solar, 1974, 220 p.

    19 Sylvie Pierre, « Introduction », dans id., La télévision, le temps des constructeurs. Jean d’Arcy, pensée et stratégies d’un père fondateur, Paris, L’Harmattan, 2011, p. 14.

    20 François Cazenave (propos recueillis par), Jean d’Arcy parle..., op. cit., p. 111.

    21 Préface de Jean d’Arcy, dans Raoul de Foras (trad.), La télévision par câble. Rapport de la Commission Sloan sur les communications par câble, Paris, Hachette, 1973 [1971], P- 10.

    22 CRI (Nancy), fonds d’Arcy, TV /FA 310, « Vous me dites que vous ne voulez plus envisager de position subalterne, c’est pourquoi vous voulez créer quelque chose par vous-même au début », Charles Michelson à Jean d’Arcy, 27 novembre 1969.

    23 Inathèque, CHTV JA, carton 19, « Chances et périls de la télévision par câble », Peuple et Culture, 20 décembre 1972.

    24 Expression de Régine Chaniac, « Trois plans pour le câble : Grande-Bretagne, RFA, France », Dossiers de l’audiovisuel, n° 3, 1985, p. 14-16, ici p. 15.

    25 CRIA, TV/FA 311, Jean d’Arcy à Roger Juncker, Compagnie financière de Suez, 26 mai 1967, et CRI, TV/FA 523-2, « Note sommaire », 10 mai 1967.

    26 CRI, fonds d’Arcy, TV/FA 521, Jean d’Arcy, « Note on International Communications Systems, Ics », 1er mars 1969, p. 5-6.

    27 Pas de trace dans les archives. François Cazenave (propos recueillis par), Jean d’Arcy parle..., op. cit., p. 110.

    28 CRI, TV/FA 313, Didier Fouret à Jean d’Arcy, 8 novembre 1971.

    29 Pas de trace dans les archives. François Cazenave (propos recueillis par), Jean d’Arcy parle..., op. cit., p. 110.

    30 Ibid.

    31 Thomson et CGE en particulier, qui s’étaient partagé en 1969 le marché de l’électronique, ne poussaient pas réellement la télédistribution, craignant de remettre en cause l’ordre établi. Gérard Métayer, « De la continuité dans le changement, au changement dans la continuité. Douze années de politique des communications en France », dans Lina Trudel, Louise Toupin, Guy Brouillette (dir.), Négocier le virage technologique, actes du colloque sur la télématique tenu à Montréal en février 1983, Montréal, Institut canadien d’éducation des adultes, 1983 [http://bv.cdeacf.ca/bvdoc.php?no=2005 _01_0570&C ol=EA & format=htm & ver=old, site consulté le 23 août 2012].

    32 « Avant-propos », Communications, n° 21, 1974, p. 1-7, ici p. 5.

    33 CRI, TV/FA 288, Alain Dangeard et al., « Télévision par câble », rapport de la mission effectuée aux États-Unis et au Canada du 18 novembre au 4 décembre 1970.

    34 Inathèque, CHTV JA, carton 28, Jean d’Arcy, « Nouvelle problématique de la télédistribution », 8 avril 1981.

    35 Maurice Bujon, président directeur général du Midi libre et membre du conseil d’administration de l’ORTF avait suggéré, dans un rapport remis en novembre 1972, que les réseaux soient construits et exploités par des sociétés d’économie mixte, ouvertes en premier lieu à la presse.

    36 Le degré d’interactivité souhaitable pour les réseaux faisait en réalité partie du débat. Les ingénieurs du consortium PTT-ORTF poussaient pour une forte interactivité tandis que les acteurs privés avaient tendance à vouloir commencer par tester des réseaux moins sophistiqués. Rémy Le Poitevin, « La télévision par câble », ORTF Micro et Caméra, n° 49, 1973, p. 6-10, ici p. 9.

    37 Philippe Picard, « Témoignage », Bulletin de l’IREST, n° 90, avril 2002.

    38 Jean-Luc Arnaud, « L’ORTF et le reste... Paysage après la bataille », Interférences, n° 1, décembre 1974, p. 5.

    39 Jean-Luc Arnaud, « L’ORTF et le reste... Paysage après la bataille », Interférences, n° i, décembre 1974, p. 5.

    40 Inathèque, CHTV JA, carton 16, Jean d’Arcy, note pour M. Gensous, directeur de l’exploitation, TDF, 14 août 1979.

    41 N. Jouenne, La vidéocassette, mémoire de fin d’études de l’École de haut enseignement commercial pour les jeunes filles, 1974-1975, CRI, TV/FA 308, p. 110. Est-ce Videocassette Industrie qui devint Video Centre International en 1976, dont d’Arcy était conseiller ?

    42 Inathèque, CHTV JA, carton 28, Jean-Claude Servan-Schreiber, « Note sur l’utilisation d’un satellite de télécommunications pour l’exploitation d’une télévision payante en France », 30 avril 1981.

    43 L’entouraient Marc Tessier, Simone Harari, Bernard Brochand, Léo Scheer, MM. Duval, Emery et Lefevre, Inathèque, CHTV JA, carton 27.

    44 Le gouvernement mit fin à ce projet alors qu’il avait été validé sur le principe par le conseil d’administration d’Antenne 2. Les partenaires de Jean d’Arcy étaient le Crédit lyonnais, les Assurances générales de France, Antenne 2, Jean Frydman et Pierre Dauzier, CRIA TV/FA 291.

    45 François Cazenave (propos recueillis par), Jean d’Arcy parle..., op. cit., p. 85.

    46 À l’invitation de Jacques Boulin et de François de Menestrel (SAT) pour Europtronics. Le rôle d’intermédiaire de Jean d’Arcy est précieux à divers acteurs : « Monsieur Jean d’Arcy a été associé dès l’origine à la mise sur pied du projet de banque de données en tant que membre du conseil d’administration d’interaudiovisuel et il a eu l’idée du rapprochement entre ECM Databank et l’organisation de Bernard Chevry. Il nous semble tout à fait souhaitable que cette entreprise puisse continuer à bénéficier des conseils et de la grande expérience de Jean d’Arcy », François Lesterlin à Jean d’Arcy, « ECM Databank. Mémo du 16 janvier 1981 », 20 janvier 1981, Inathèque, CHTV JA, carton 19.

    47 Inathèque, CHTV JA, carton 2, Jean d’Arcy à Edmond Michelet, 15 octobre 1969.

    48 Inathèque, CHTV JA, carton 3, Jean d’Arcy, « Séance de clôture. Micab-Vidca 10 mars 1972 », 22 mars 1972.

    49 Ibid.

    50 Inathèque, CHTV JA, carton 3, minutes de la « Première réunion informelle entre chrétiens sur les nouvelles techniques de communication sociale », 12 mai 1972.

    51 Proche de Jean d’Arcy, Henri Pigeat faisait en 1974 la synthèse : « Si la libre entreprise représente en principe un ferment de dynamisme et une certaine garantie de responsabilité, elle n’est cependant pas non plus sans danger. Elle peut conduire, à l’issue d’une concurrence farouche, à des concentrations d’entreprises et enfin à la constitution de monopoles privés, peut-être aussi à des risques graves d’arbitraire », Henri Pigeat, Saint écran…, op. cit., p. 115.

    52 Roland Sadoun (hommage de), « Jean d’Arcy », Bulletin du CHTV, 6, mars 1983.

    53 François Cazenave, Jean d’Arcy parle..., op. cit., p. 106.

    54 Décrets 77.1097 et 77.1098.

    55 Ibid.

    56 Raoul Ergmann (hommage de), « Jean d’Arcy », Bulletin du CHTV, 6, mars 1983.

    57 Ibid.

    58 Henri Pigeat, préface à François Cazenave (propos recueillis par), Jean d’Arcy parle…, op. cit., p. 11.

    59 Ibid.

    60 On peut même dire que l’échec de Jean d’Arcy à surpasser les obstacles au développement de la télédistribution en France a permis au Plan Câble de faire le pari d’un saut technologique, à travers la fibre optique, dans un pays vierge quasiment de tout réseau câblé.

    61 Henri Vuillard, « Jean d’Arcy et la passion d’informer », Hommes et commerce, n° 135, janvier-février 1974, p. 26-29.

    Auteur

    Léonard Laborie

    Est chargé de recherche au CNRS (UMR Irice, Centre de recherche en histoire de l’innovation). Ses travaux portent principalement sur l’histoire européenne des réseaux de communication et sur l’histoire de la coopération technique internationale aux xixe et xxe siècles. Il est par ailleurs secrétaire scientifique du Comité d’histoire de l’électricité. Il a notamment publié : L’Europe mise en réseaux. La France et la coopération internationale dans les postes et les télécommunications (années 1850-années 1950), Bruxelles, Peter Lang, 2010 ; « Fragile links, frozen identities : The governance of télécommunication networks and Europe (1944-1953) », History and Technology, vol. 27, n° 3, septembre 2011, p. 311-330 ; secrétaire scientifique du Comité d’histoire de l’électricité, il est associé à l’institut des sciences de la communication du CNRS.

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    1 Ophélie Meunier, « Jean d’Arcy, l’homme qui avait vraiment prédit Internet », VSD.fr, 10 juin 2008[http://www.vsd.fr/contenu-editorial/l-actualite/video-buzz/599-jean-d-arcy-l-homme-qui-avait-vraiment-predit-internet, site consulté le 15 juin 2012].

    2 http: /www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/lo63o4175/internet-l-anticipation.fr.html, site consulté le 15 juin 2012, 40 491 visionnages à cette date.

    3 « Jean d’Arcy. Hommage du révérend père Pichard », Bulletin du CHTV, n° 7, juin 1983.

    4 Vente par correspondance, courrier, presse seront bouleversés. « La télévision de l’an 2000 », Eurêka, 12 novembre 1969.

    5 Inathèque, fonds CHTV, Jean d’Arcy [désormais CHTV JA], carton 2, lettre non datée.

    6 Inathèque, CHTV JA, carton 16, Jean d’Arcy à Romeo Balaguer, 29 novembre 1971.

    7 Roger Stéphane (hommage de), « Jean d’Arcy », Bulletin du CHTV, n° 7, juin 1983.

    8 Claude Santelli (hommage de), « Jean d’Arcy », Bulletin du CHTV, n° 7, juin 1983.

    9 Inathèque, CHTV JA, carton 3, minutes de la « Première réunion informelle entre chrétiens sur les nouvelles techniques de communication sociale », 12 mai 1972.

    10 François Cazenave (propos recueillis par), Pionnier et visionnaire de la télévision : Jean d’Arcy parle, préface d’Henri Pigeat, Bry-sur-Marne/Paris, Ina/La Documentation française, 1984, 187 p., p. 7-10.

    11 Expression de Pierre Schaeffer, pour qui alors « ça part par tous les bouts ! » Entretien pour l’émission télévisée Eurêka, « Demain la télévision », 15 octobre 1969.

    12 En 1962 ont lieu grâce à Telstar les premiers échanges télévisuels transatlantiques en direct. Sur cet événement : Michel Guillou, La grande aventure du radôme de Pleumeur-Bodou. De l’ambition nationale à la dimension internationale, Rennes, s. n., 2012, 364 p. Au secrétariat général de l’Onu, Jean d’Arcy participe très directement aux comités inter-départements chargés de négocier avec les Américains l’accès de l’Onu aux canaux Intelsat. C’est à ce titre que l’Unesco l’associe à ses réflexions.

    13 « Five Billion Customers » (brouillon daté 28 mars 1966), Inathèque, CHTV JA, carton 2.

    14 Cécile Méadel, « Le câble », dans Jean-Noël Jeanneney (dir.), L’écho du siècle. Dictionnaire historique de la radio et de la télévision en France, Paris, Hachette Littératures, 1999, p. 197-199.

    15 Michel Motte, « La cassette au bout du câble », L’Express, 13-19 mars 1972, p. 116.

    16 « La télévision de l’an 2000 », art. cité.

    17 Jean d’Arcy, « Les communications de demain. La télédistribution », Bourgogne Expansion, n° 62, novembre 1973, p. 27-32, p. 28. Sur ce même thème : Jean Cazeneuve, « Un contrepoids à la massification », ORTF Micro et caméra, n° 50, 1973, p. 7.

    18 Jean d’Arcy, « Un nouveau medium », Communications, n° 21, 1974, p. 9-20, p. 16. Certains restaient plus prudents. Ainsi, pour Jean Fourastié : « Le câble rendra demain possible cette prodigieuse Pentecôte moderne, où chacun peut parler à tous et faire entendre à tous son langage particulier. Mais l’histoire, qui forge les mythes autant quelle les détruit, fait éclater, dans cette double et inlassable activité, la dangereuse fragilité de cette sorte de miracle : qui croit qu’il parle à tous n’est entendu de personne », préface d’Henri Pigeat, Saint écran. Un âge nouveau : la télévision par câble, Paris, Solar, 1974, 220 p.

    19 Sylvie Pierre, « Introduction », dans id., La télévision, le temps des constructeurs. Jean d’Arcy, pensée et stratégies d’un père fondateur, Paris, L’Harmattan, 2011, p. 14.

    20 François Cazenave (propos recueillis par), Jean d’Arcy parle..., op. cit., p. 111.

    21 Préface de Jean d’Arcy, dans Raoul de Foras (trad.), La télévision par câble. Rapport de la Commission Sloan sur les communications par câble, Paris, Hachette, 1973 [1971], P- 10.

    22 CRI (Nancy), fonds d’Arcy, TV /FA 310, « Vous me dites que vous ne voulez plus envisager de position subalterne, c’est pourquoi vous voulez créer quelque chose par vous-même au début », Charles Michelson à Jean d’Arcy, 27 novembre 1969.

    23 Inathèque, CHTV JA, carton 19, « Chances et périls de la télévision par câble », Peuple et Culture, 20 décembre 1972.

    24 Expression de Régine Chaniac, « Trois plans pour le câble : Grande-Bretagne, RFA, France », Dossiers de l’audiovisuel, n° 3, 1985, p. 14-16, ici p. 15.

    25 CRIA, TV/FA 311, Jean d’Arcy à Roger Juncker, Compagnie financière de Suez, 26 mai 1967, et CRI, TV/FA 523-2, « Note sommaire », 10 mai 1967.

    26 CRI, fonds d’Arcy, TV/FA 521, Jean d’Arcy, « Note on International Communications Systems, Ics », 1er mars 1969, p. 5-6.

    27 Pas de trace dans les archives. François Cazenave (propos recueillis par), Jean d’Arcy parle..., op. cit., p. 110.

    28 CRI, TV/FA 313, Didier Fouret à Jean d’Arcy, 8 novembre 1971.

    29 Pas de trace dans les archives. François Cazenave (propos recueillis par), Jean d’Arcy parle..., op. cit., p. 110.

    30 Ibid.

    31 Thomson et CGE en particulier, qui s’étaient partagé en 1969 le marché de l’électronique, ne poussaient pas réellement la télédistribution, craignant de remettre en cause l’ordre établi. Gérard Métayer, « De la continuité dans le changement, au changement dans la continuité. Douze années de politique des communications en France », dans Lina Trudel, Louise Toupin, Guy Brouillette (dir.), Négocier le virage technologique, actes du colloque sur la télématique tenu à Montréal en février 1983, Montréal, Institut canadien d’éducation des adultes, 1983 [http://bv.cdeacf.ca/bvdoc.php?no=2005 _01_0570&C ol=EA & format=htm & ver=old, site consulté le 23 août 2012].

    32 « Avant-propos », Communications, n° 21, 1974, p. 1-7, ici p. 5.

    33 CRI, TV/FA 288, Alain Dangeard et al., « Télévision par câble », rapport de la mission effectuée aux États-Unis et au Canada du 18 novembre au 4 décembre 1970.

    34 Inathèque, CHTV JA, carton 28, Jean d’Arcy, « Nouvelle problématique de la télédistribution », 8 avril 1981.

    35 Maurice Bujon, président directeur général du Midi libre et membre du conseil d’administration de l’ORTF avait suggéré, dans un rapport remis en novembre 1972, que les réseaux soient construits et exploités par des sociétés d’économie mixte, ouvertes en premier lieu à la presse.

    36 Le degré d’interactivité souhaitable pour les réseaux faisait en réalité partie du débat. Les ingénieurs du consortium PTT-ORTF poussaient pour une forte interactivité tandis que les acteurs privés avaient tendance à vouloir commencer par tester des réseaux moins sophistiqués. Rémy Le Poitevin, « La télévision par câble », ORTF Micro et Caméra, n° 49, 1973, p. 6-10, ici p. 9.

    37 Philippe Picard, « Témoignage », Bulletin de l’IREST, n° 90, avril 2002.

    38 Jean-Luc Arnaud, « L’ORTF et le reste... Paysage après la bataille », Interférences, n° 1, décembre 1974, p. 5.

    39 Jean-Luc Arnaud, « L’ORTF et le reste... Paysage après la bataille », Interférences, n° i, décembre 1974, p. 5.

    40 Inathèque, CHTV JA, carton 16, Jean d’Arcy, note pour M. Gensous, directeur de l’exploitation, TDF, 14 août 1979.

    41 N. Jouenne, La vidéocassette, mémoire de fin d’études de l’École de haut enseignement commercial pour les jeunes filles, 1974-1975, CRI, TV/FA 308, p. 110. Est-ce Videocassette Industrie qui devint Video Centre International en 1976, dont d’Arcy était conseiller ?

    42 Inathèque, CHTV JA, carton 28, Jean-Claude Servan-Schreiber, « Note sur l’utilisation d’un satellite de télécommunications pour l’exploitation d’une télévision payante en France », 30 avril 1981.

    43 L’entouraient Marc Tessier, Simone Harari, Bernard Brochand, Léo Scheer, MM. Duval, Emery et Lefevre, Inathèque, CHTV JA, carton 27.

    44 Le gouvernement mit fin à ce projet alors qu’il avait été validé sur le principe par le conseil d’administration d’Antenne 2. Les partenaires de Jean d’Arcy étaient le Crédit lyonnais, les Assurances générales de France, Antenne 2, Jean Frydman et Pierre Dauzier, CRIA TV/FA 291.

    45 François Cazenave (propos recueillis par), Jean d’Arcy parle..., op. cit., p. 85.

    46 À l’invitation de Jacques Boulin et de François de Menestrel (SAT) pour Europtronics. Le rôle d’intermédiaire de Jean d’Arcy est précieux à divers acteurs : « Monsieur Jean d’Arcy a été associé dès l’origine à la mise sur pied du projet de banque de données en tant que membre du conseil d’administration d’interaudiovisuel et il a eu l’idée du rapprochement entre ECM Databank et l’organisation de Bernard Chevry. Il nous semble tout à fait souhaitable que cette entreprise puisse continuer à bénéficier des conseils et de la grande expérience de Jean d’Arcy », François Lesterlin à Jean d’Arcy, « ECM Databank. Mémo du 16 janvier 1981 », 20 janvier 1981, Inathèque, CHTV JA, carton 19.

    47 Inathèque, CHTV JA, carton 2, Jean d’Arcy à Edmond Michelet, 15 octobre 1969.

    48 Inathèque, CHTV JA, carton 3, Jean d’Arcy, « Séance de clôture. Micab-Vidca 10 mars 1972 », 22 mars 1972.

    49 Ibid.

    50 Inathèque, CHTV JA, carton 3, minutes de la « Première réunion informelle entre chrétiens sur les nouvelles techniques de communication sociale », 12 mai 1972.

    51 Proche de Jean d’Arcy, Henri Pigeat faisait en 1974 la synthèse : « Si la libre entreprise représente en principe un ferment de dynamisme et une certaine garantie de responsabilité, elle n’est cependant pas non plus sans danger. Elle peut conduire, à l’issue d’une concurrence farouche, à des concentrations d’entreprises et enfin à la constitution de monopoles privés, peut-être aussi à des risques graves d’arbitraire », Henri Pigeat, Saint écran…, op. cit., p. 115.

    52 Roland Sadoun (hommage de), « Jean d’Arcy », Bulletin du CHTV, 6, mars 1983.

    53 François Cazenave, Jean d’Arcy parle..., op. cit., p. 106.

    54 Décrets 77.1097 et 77.1098.

    55 Ibid.

    56 Raoul Ergmann (hommage de), « Jean d’Arcy », Bulletin du CHTV, 6, mars 1983.

    57 Ibid.

    58 Henri Pigeat, préface à François Cazenave (propos recueillis par), Jean d’Arcy parle…, op. cit., p. 11.

    59 Ibid.

    60 On peut même dire que l’échec de Jean d’Arcy à surpasser les obstacles au développement de la télédistribution en France a permis au Plan Câble de faire le pari d’un saut technologique, à travers la fibre optique, dans un pays vierge quasiment de tout réseau câblé.

    61 Henri Vuillard, « Jean d’Arcy et la passion d’informer », Hommes et commerce, n° 135, janvier-février 1974, p. 26-29.

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