Jean d’Arcy et le financement de la télévision dans les années 1950
p. 69-82
Texte intégral
1« La RTF n’existe que pour créer et [...] le produit fabriqué par elle se nomme distraction, information et culture et non comptabilité ou signal rayonné1. » Cet extrait d’une note adressée par Jean d’Arcy indique clairement, à un moment pourtant où, le 20 mai 1959, un nouveau statut mieux adapté vient d’être voté, tout à la fois les priorités qui sont celles du directeur des programmes de télévision de 1952 à 1959 et les contraintes qui continuent d’être les siennes alors qu’il est sur le point de quitter ses fonctions. Un « budget trop étroit2 » pèse sur ses choix tout au long d’une période qui voit cependant la télévision faire des progrès substantiels, en dépit d’un contexte difficile.
2Lorsque Jean d’Arcy prend la tête de la direction des programmes en 1952, la situation n’est guère reluisante. La France n’est sortie des difficultés de la reconstruction qu’en 1950. Le premier plan Monnet, qui s’achève en 1952, n’a pas eu pour priorité la télévision – ni les biens de consommation d’une manière générale. La Radiodiffusion souffre la première de cette situation. À l’heure du resserrement des effectifs et du budget des administrations, la « jeune et petite administration peine à financer sur ses ressources propres un réseau à moitié détruit par les bombardements3 ». Et en 1952, la reconstruction du réseau définitif des émetteurs radio n’est pas encore terminée4. À cette date, un plan d’équipement évalue à 9 milliards d’investissement la mise en place d’un réseau de télévision pour quatre ans de pleine exécution : 1 725 millions de francs seulement ont été investis de 1945 à 19525. Le budget alloué aux programmes n’est que de 240 millions de francs pour trente-quatre heures de programmes. Ce n’est aussi qu’en 1952 que démarre véritablement le marché des récepteurs de télévision autour de la norme – pourtant définitivement fixée en 1948 – de 819 lignes. Les achats annuels réels de téléviseurs ont à peine atteint les 18000 postes, le parc, les 20000 récepteurs. Il faut près de 6 mois de salaire à un ouvrier pour acquérir un poste « modèle courant ».
3En 1959, sept ans plus tard, la France a surmonté les difficultés de la reconstruction. Elle entre peu à peu dans une ère d’abondance où consommer devient la norme. La télévision a enfin obtenu un statut. Le parc des téléviseurs compte un million et demi de postes et plus de 450000 ont été achetés dans l’année (soit une multiplication par près de 25 en sept ans) ; le budget des programmes de télévision atteint un milliard 470 millions6. Le petit écran offre plus de cinquante heures de programmes en 1959.
4Comment Jean d’Arcy réussit-il sur la période à financer un nombre croissant d’heures de programmes ?
5Face aux nombreuses chausse-trappes, il doit trouver la manière d’augmenter les recettes tout en gérant au plus près les moyens et le personnel.
Des chausse-trappes nombreuses
6Outre la priorité accordée au réseau au détriment des programmes, il faut compter avec le contrôle étroit et tatillon du ministère des Finances et un budget des programmes qui, en dépit de sa hausse, demeure déficitaire.
La priorité accordée au réseau
7Jean d’Arcy ne conteste pas la nécessité d’accorder la priorité au réseau. Dans un exposé au Comité de télévision en octobre 1953, il insiste sur le problème posé par « l’infrastructure (installation de nouveaux émetteurs)7 », fort réduite à cette date. Le véritable déblocage des crédits pour la télévision a en effet lieu le 31 décembre 1953 (lancement du second Plan). Peu de temps auparavant, la redevance est augmentée et des possibilités d’emprunt sont offertes à la RTF pour assurer le relais d’une administration qui jusque-là s’autofinance pratiquement. Un budget de 34 milliards de francs est alloué à la RTF – dont 20 milliards sont réservés à la télévision. Deux sources alimentent alors le budget de la télévision : ses ressources propres (autofinancement) de 1 à 1,5 milliard par an, et un emprunt à raison de 3 milliards par an (plafond, à l’origine, de 15 milliards8) jusqu’en 1957. Affecté prioritairement au réseau, ce déblocage ne suffit pas. La France n’est pas entièrement couverte à la fin des années 1950. Ces retards doivent beaucoup, selon Jean d’Arcy, à des facteurs « géographiques9 » :
La France, de par sa forme hexagonale, doit construire et exploiter pour couvrir son territoire un réseau d’émetteurs et de relais beaucoup plus important que les autres télévisions d’Europe. Le réseau anglais avec un seul relais de Londres à Glasgow couvre 90 % de son territoire. L’Italie avec un relais Milan/Palerme et un autre relais Turin/Venise atteint presque au même pourcentage. La France avec un relais Lille/Paris/Marseille qui est presque de longueur comparable couvre à peine un tiers de son territoire. Toutes données techniques étant les mêmes, l’heure de télévision coûtera finalement techniquement plus cher en France que dans les autres pays d’Europe pour de simples considérations géographiques. C’est ainsi que l’on constate que pour la BBC les dépenses techniques d’exploitation représentent environ 40 % en 1955 et 37 % pour 1956 du budget total de télévision alors qu’en France les mêmes dépenses représentent 56 % en 1956 et 55 % en 1957 du budget total.
8Il regrette cependant que l’on n’ait pas pensé avant à accroître le nombre de téléspectateurs – et donc consacré davantage d’argent pour les programmes :
Nous nous trouvons actuellement pendant les années où l’extension du réseau se répercute uniquement en charges d’exploitation et d’amortissement, sans les rentrées substantielles que devrait représenter l’arrivée d’un contingent important de téléspectateurs qui ne rejoindront la RTF que dans plusieurs années. L’extension du réseau en Angleterre n’a commencé qu’en 1957. Jusque-là, seul l’émetteur de Londres fonctionnait mais quand elle a commencé à construire son réseau qui représente la charge la plus lourde, la BBC avait déjà un million de téléspectateurs […]. Au contraire, la RTF a dû construire son réseau très rapidement alors que ses réserves avaient déjà été consacrées à la reconstruction du réseau de radiodiffusion sonore et alors quelle ne réunissait que 100000 téléspectateurs10.
9Ainsi, la RTF a fait « supporter le poids de son insuffisance de recettes aux dépenses artistiques ». L’essentiel de la manne budgétaire est allé au réseau.
10Au-delà des facteurs géographiques ou techniques (insuffisance du plan de Stockholm), le ministère des Finances traîne des pieds. En 1957, la revue Entreprise fustige ainsi la rue de Rivoli, qui bloque les crédits pour le réseau en 1957 :
Depuis 1952, la RTF consacre annuellement environ 3 milliards de francs à son équipement TV dont le tiers provient de ses bénéfices d’exploitation, ce qui représente un autofinancement et constitue la tranche dite « inconditionnelle » par opposition à la tranche « conditionnelle » de 2 milliards quelle est autorisée à emprunter. C’est cette dernière qui a été bloquée par les services des Finances pendant un an11.
11Tatillonne lorsqu’il s’agit de financer le réseau, la rue de Rivoli l’est plus encore lorsqu’il s’agit de financer des « saltimbanques » jugés bien peu conformes « à l’esprit fiscal et administratif ».
« L’œil des Finances regarde les saltimbanques12 »
12Jean d’Arcy ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit de juger la tutelle financière du ministère des Finances :
Ce contrôle étroit des Finances a certainement été un des obstacles au développement normal de la radio-télévision en France. Le pouvoir et le ministère des Finances ignoraient tout d’une maison dont l’objectif est la production de programmes D’autant qu’il y avait plusieurs clans aux Finances. Je me souviens d’une conversation qui eut lieu lors de la préparation du IIe Plan, où un certain nombre de cerveaux du ministère des Finances étaient partisans d’une commercialisation, d’une privatisation immédiate de la radio-télévision. D’où, pendant un temps, une lutte interne autour de la nécessité ou non du monopole. Toutes les activités d’une radio-télévision sont de nature à effrayer les gens des Finances. Il semblait alors – et j’ai retrouvé cela aussi bien à la BBC qu’aux Nations unies – impossible de faire entrer les emplois des personnels de création dans une grille, aussi perfectionnée fût-elle. Ce phénomène des personnels dans le statut et hors statut dure depuis la Libération13.
13Un article de Paris-Presse du 20 septembre 1955 se fait également l’écho des rigidités financières d’une rue de Rivoli qui entend appliquer à la lettre les principes de la comptabilité publique14. L’article pointe des dysfonctionnements aberrants :
Son budget est divisé en une série de compartiments étanches. D’Arcy a épuisé son budget de location de câbles. Il aurait besoin de 2 millions pour un programme d’Eurovision. Il a trois millions disponibles sur son chapitre « carburant ». Il ne peut pas payer sa location de câbles avec ses millions d’essence. Il doit rendre les trois millions qu’il a en trop et attendre l’année suivante pour demander dans la loi de finances 2 millions de plus pour les câbles dont il aurait eu besoin pour un reportage d’actualité huit mois plus tôt.
14Un regard du côté des archives du ministère des Finances nous donne la mesure du fossé qui sépare Jean d’Arcy de sa tutelle financière. En témoignent les nombreux allers-retours en 1954 pour pouvoir régler la somme exigée par la société Pathé pour une location de films. Alors que la société Pathé refuse de « livrer cinq films de très bonne qualité pour lesquels un accord a été mis sur pied, sous prétexte que des locations effectuées depuis deux mois ne leur ont pas été réglées », l’agence comptable de la Radiodiffusion-télévision française à l’inspection des finances n’accepte de régler que dans les délais impartis dans les cadres d’une administration. Car « les délais d’ordonnancement ne s’imposent pas à la direction des programmes de télévision comme une donnée inaccessible de nature, mais sont le fait d’une administration dont elle fait partie ». Elle refuse dans le même temps de régler une note plus élevée :
Ensuite, il m’est difficile d’admettre comme un impératif catégorique que « le prix actuel de location de films vient d’être augmenté et varie entre 150000 et 250000 F ». Jusqu’à plus ample informé, le prix, passé, actuel ou futur, de location de films n’est pas un diktat, mais le résultat de contrats synallagmatiques qu’il appartient à l’administration de la Radiodiffusion, en tant que partie, de mieux discuter.
15Ainsi, puisque l’administration de la Radiodiffusion est « intégrée à l’État […] qui, justement, à titre d’actionnaire, de puissance publique, de bailleur de fonds et de subventions et d’administrateur, s’intéresse au cinéma », l’affaire doit se régler entre « administrations ». On mesure l’ampleur de l’incompréhension du fonctionnement d’une administration qui doit sans cesser négocier avec des partenaires privés sur le marché privé des entreprises de spectacle15. Les cachets sont aussi l’occasion de multiples récriminations de la part du ministère des Finances. Même si l’on admet la nécessité d’une « grande liberté et une grande souplesse dans la fixation des cachets », l’absence de règles « heurte les procédures administratives ». Une discussion s’engage ensuite autour des cachets normalement élevés « des artistes de talent » et anormalement « élevés » des anonymes, tandis que l’on regrette que « cette administration [ait] peu l’esprit fiscal16 ».
16Les Finances ont l’œil fixé sur des saltimbanques dont ils voudraient faire des administrateurs – des saltimbanques qui malgré la hausse du budget des programmes sont loin d’avoir les coudées franches.
Un budget en hausse mais constamment déficitaire : « On se croirait chez Méliès mais Méliès devenu fou17 »
17Certes, le budget augmente mais de façon inégale et insuffisante. Les 400 millions de francs constants sont atteints en 1953. Mais alors que, dès 1947, l’administration estimait qu’une exploitation commerciale ne pouvait débuter qu’à quarante heures par semaine18, ce budget finance à peine quarante heures par mois (graphique 1).

Graphique ! – Une offre de programmes croissante de 1947 à 195919
18À titre de comparaison, la BBC dispose en 1953 d’un budget d’un milliard de francs, soit plus de deux fois plus20. Le budget passe à 580 millions en 1954 (+ 45 %). Il ne dépasse le milliard qu’en 1957. Son évolution en francs constants sur la période indique une croissance inégale (graphique 2). Les hausses sont fortes en 1953 et 1954. Elles ralentissent en 1957, tandis qu’on observe une baisse en 1958 (– 14 % environ).
19Inégale, cette progression est également insuffisante. Jean d’Arcy souligne à l’envi durant toute la période le manque de moyens dont il dispose. La télévision est constamment déficitaire : « Alors que le déficit en 1954 était de 1 200 millions, en 1955 de 1 300 millions, il est en 1956 de 2 300 millions et sera en 1957 de 2 600 millions21. » Cette insuffisance des moyens ne touche pas seulement aux moyens techniques matériels. Elle pose des problèmes de recrutement que Jean d’Arcy pointe régulièrement. Il assure ainsi en 1958 que « les difficultés de recrutement de personnel pèsent lourdement sur notre situation et, si nous disposons de 5 studios et 7 équipements de reportages, nous n’avons pas suffisamment de personnel, ni de crédits de cachets d’ailleurs, pour les exploiter à plein rendement. Nous ne pouvons utiliser que 4 équipements de reportages extérieurs sur 7, et avec 5 studios, nous devons bien constater en 1958 que nous pouvons faire moins d’émissions dramatiques qu’en 1957 avec 4 studios, car nous manquons de personnel technique et de personnel de plateau22 ».

Graphique 2 – Le budget des programmes de télévision
de 1950 à 1959
20Comment Jean d’Arcy s’efforce-t-il de surmonter des obstacles qui, à ses yeux, pèsent avant tout sur la création ?
« Plus on vendait de postes, plus il y avait d’argent23 » : la recherche impérative de nouvelles recettes
21Une des solutions passe naturellement par l’augmentation des recettes avec trois axes : faire progresser les ventes de téléviseurs, augmenter la redevance, introduire la publicité à la télévision.
Faire progresser les ventes de téléviseurs
22Le journal télévisé montre que la télévision est, dès ses débuts, un outil de conquête du public et de vente des récepteurs. On utilise le direct pour promouvoir le service public télévisuel mais surtout on associe précocement journal télévisé, sports et grands événements. Le 21 juillet 1950, un sujet est ainsi consacré aux « efforts des constructeurs et démonstrateurs de télévision pour le Tour de France ». La promotion de la télévision est ici faite à travers le Tour de France dont on choisit de diffuser d’ailleurs dans le sujet, les passages les plus marquants. Deux vecteurs privilégiés de diffusion apparaissent : les vitrines des revendeurs et les cafés qui autorisent une écoute collective aux non-possesseurs de téléviseurs. Le document montre d’ailleurs que les vitrines des revendeurs sont ornées de banderoles qui vantent le Tour de France. Tout au long du reportage, la caméra, en insistant sur la foule qui se presse et se bouscule autour des postes de télévision – une foule majoritairement masculine –, s’attarde aussi longuement sur quelques personnages, souvent en gros plan. On peut observer la fascination qu’exerce sur eux le petit écran. En nous montrant ces mines réjouies et fascinées, le succès remporté par le petit écran, le journal télévisé se fait directement le promoteur des récepteurs de télévision. Il ne se prive pas de faire sa propre publicité : une banderole nous indique les horaires de diffusion. Il ne masque pas davantage le nom du constructeur qui assure la diffusion dans le café.
23Jean d’Arcy s’inscrit dans le prolongement de ses prédécesseurs. Il a parfaitement compris cette nécessité pour le service public de faire vendre des postes. Il ne s’en cache pas, même s’il affirme dans le même temps ne pas vouloir écouter le public :
On cherchait aussi à vendre des postes – La joie de vivre de Spade, Trente-six chandelles de Nohain, comme les matchs de football et de rugby, y ont certainement beaucoup contribué – de manière à avoir le plus de spectateurs possible [...]. D’abord c’était notre rôle : il s’agissait de développer le service public de la télévision. Ensuite, c’était une preuve que nous correspondions tout à fait au désir du public. Enfin, ça fait plaisir de faire plaisir. Et plus on vendait de récepteurs, plus il y avait d’argent, plus on pouvait faire des émissions. La boucle était bouclée24.
24Ainsi, dès son arrivée à la tête des programmes de télévision, il se fixe pour objectif d’augmenter le parc des téléviseurs, espérant atteindre le chiffre de 100000 postes l’année suivante25. On le voit suivre pas à pas, à chaque réunion, les chiffres du parc et des ventes de récepteurs – et espérer rapidement une baisse des prix26.
25Augmenter les recettes, c’est faire vendre plus de postes pour accroître les recettes de la redevance. La question de l’augmentation de la redevance se pose à cet égard à plusieurs reprises, au ministère des Finances et auprès de la direction des programmes.
De la hausse de la redevance…
26Il n’est pas surprenant de voir le directeur des programmes de télévision lier – puisque la redevance glane l’essentiel des recettes de la RTF – l’insuffisance des recettes à celle du montant de la redevance. Interrogé par une revue spécialisée en électronique et électroménager en 1956, ce dernier fait opportunément remarquer qu’une « heure de télévision coûte 5 fois plus cher qu’une heure d’émission radio. Or la redevance n’est que trois fois plus importante – 1 500 F contre 4500 F27 ». Dans une note de la même année, il poursuit son raisonnement. Ainsi, « par suite d’une taxe insuffisante – le terme "taxe" insistant bien sur le caractère fiscal de la redevance –, la RTF s’est trouvée contrainte de faire supporter le poids de son insuffisance de recettes aux dépenses artistiques28 ». Il insiste d’ailleurs sur le fait « qu’une fraction des contribuables considère comme normale une augmentation d’impôts ». S’il s’en remet au Parlement – « il appartient donc au Parlement de se prononcer souverainement en faveur de l’augmentation de la taxe qui, seule, permettra au service public de continuer sa mission »–, il prend soin alors de ne pas se lier les mains : il ne faut ainsi pas « lier cette augmentation de la taxe à une augmentation du nombre d’heures d’émissions ». Rappelons que, pour les parlementaires, la redevance « a été dès l’origine instituée pour améliorer les volumes et la qualité des programmes29 », les emprunts devant servir au réseau – mais le « contrat » n’a pas été respecté. Il argue ainsi que « c’est infléchir dangereusement la signification de cette taxe dans le sens d’un abonnement du téléspectateur à un nombre d’heures de programmes données » mais surtout rappelle ses contraintes techniques et budgétaires : « Les services techniques comme la direction des programmes sont obligés aujourd’hui de reconnaître que par suite des rappels en Algérie, du déficit considérable en personnel (les 250 emplois), par suite enfin du déplacement aux Buttes Chaumont, cette augmentation du nombre d’heures n’est pas immédiatement réalisable30. » Jean d’Arcy est donc assez logiquement favorable à une hausse de la redevance, dont le taux progresse sur la période puisqu’elle passe de 3 000 F courants (alors 20 % du salaire mensuel d’un ouvrier) en 1949 à près de 6000 F courants, mais insuffisamment pour couvrir les déficits.
27C’est sans doute ce qui explique que Jean d’Arcy milite – dans les strictes limites d’une télévision publique – pour l’introduction de la publicité commerciale.
L’éventualité de la publicité
28Lorsque Jean d’Arcy accède à la tête de la direction des programmes de télévision, la publicité existe déjà. Chantal Duchet a récemment montré l’importance de ce qu’elle considère comme un « modèle économique télévisuel des années 1950 », un modèle inscrit par Antoine Pinay dans la loi de finances du 24 mai 1951. Il s’agit encore de pallier le manque d’argent. Pour ne pas heurter la chambre des représentants, Pinay désigne cette publicité sous le terme d’émissions « compensées » qui doivent « défendre les industries françaises et servir le développement économique du pays31 ». Chantal Duchet montre que ceux qui y sont autorisés (entreprises publiques, parapubliques, regroupements d’intérêts agricoles et industriels) font de la « réclame » à la télévision tandis qu’il existe de la publicité indirecte (placement de produits – c’est le cas d’une émission chargée d’expliquer aux téléspectateurs le fonctionnement de la télévision le 22 mars 1951 avec le concours de Philips) et des émissions compensées mixtes (programmes fournis clés en mains). Si les émissions compensées fournissent des émissions et rapportent à la télévision – 42 millions d’anciens francs selon Chantal Duchet en 1951, près de 4 milliards en 196732, elles ne représentent en réalité qu’un faible pourcentage (1 à 2 %) du budget total de la télévision.
29Ce qui explique sans doute que Jean d’Arcy milite à plusieurs reprises pour une publicité de marques. Dans une note sur le projet de statut de la RTF, datée du il juillet 1956, il s’indigne de ne pas voir envisagée « la possibilité de faire de la publicité ». Il n’hésite pas à stigmatiser les pouvoirs publics français : ainsi « c’est se montrer particulièrement retardataire (la publicité existe maintenant dans la plupart des pays d’Europe : Angleterre, Allemagne, Italie, Hollande) ». Balayant l’argument selon lequel le public n’en voudrait pas, il cite l’exemple des postes périphériques, qui, installés aux frontières de la France mais émettant pour la France, se financent par la publicité – et concurrencent la RTF dans les zones où ils diffusent les programmes. Alors :
Pourquoi maintenir par la loi les avantages des postes « périphériques » ? L’introduction de la publicité sur une chaîne de radio et sur la future seconde chaîne de télévision ne serait pas refusée par le public. On ne voit pas au nom de quel principe on prive l’industrie et le commerce d’un support extraordinairement efficace ni surtout pourquoi on inscrit cette interdiction dans la loi33.
30Cette introduction ne doit cependant pas s’opérer au détriment du service public de télévision. L’annonceur ne doit pas « exercer d’influence sur le programme34 ». La télévision doit rester une télévision publique35.
31Parvenir à financer la télévision, c’est essayer d’augmenter les recettes mais c’est aussi – et majoritairement sur la période – gérer au plus près les moyens et le personnel.
Gérer au plus près les moyens et le personnel
32« De 1952 à 1959, j’ai passé mon temps – tout comme Paul Gilson à la radio – à inventer des combinaisons extraordinaires pour permettre à la télévision d’exister et pouvoir payer les gens. Ce que certains ministres appelaient mes "fantaisies administratives" et mon "autonomisme"36. » Ce propos de Jean d’Arcy dit assez clairement la nécessité pour lui de gérer au plus près un maigre budget, sans lâcher sur un certain nombre de priorités.
La lutte pour la rémunération du personnel
33Au cœur de ces priorités, se trouve la rémunération du personnel, qui seule permet son recrutement. Et la tâche n’est pas aisée. On l’a vu, la rue de Rivoli peine à concevoir la spécificité de l’administration de la télévision et des personnels de création. Pour autant, Jean d’Arcy ne cesse de réclamer tout au long de la période un statut et, derrière, des salaires à la hauteur des tâches. Il se bat en particulier pour une juste rémunération de ceux qu’il place au cœur du dispositif et qui sont les oubliés de l’administration : les personnels de création. À la suite du projet de statut de la RTF en 1956, il stigmatise les « règles de gestion administrative de la RTF », qui attisent les conflits, favorisent les fonctionnaires au détriment du « personnel non fonctionnaire (personnel dit " artistique", journalistes, etc.) », ce qui gêne le recrutement et perturbe le fonctionnement de la télévision. En effet, « les différences de traitement et de statut entre ces deux catégories de personnel sont la cause de grèves permanentes auxquelles aucun remède ne peut être trouvé pour l’instant au sein de la fonction publique37 ». Il développe par la suite, en 1957, son argumentation, défendant le fait qu’il faut mieux payer les artistes à la télévision. S’il est « difficile pour un contractuel Onu travaillant treize jours pour une série d’émissions de comprendre les raisons qui font que pour ces émissions, son salaire est 16000 F frais de mission non compris tandis qu’on paie 500000 F le réalisateur », il faut aussi rémunérer un « génie de création », qui risque d’aller voir ailleurs. « Entreprise de spectacle », la télévision est en concurrence avec « tous ceux qui font du spectacle »– et notamment Télé Luxembourg ou Télé Monte-Carlo ; le problème se pose effectivement :
Le secteur artistique de la maison perçoit ainsi des rémunérations qu’il estime normales parce qu’il les compare à celles qu’on lui offre à l’extérieur et qui semblent absolument anormales au secteur administratif et au secteur technique qui, dépendant de la fonction publique, ne comprennent pas une disparité qu’ils jugent purement scandaleuse.
34Le problème ne se pose pas uniquement au niveau des personnels de création. Après l’ordonnance du 4 février 1959, Jean d’Arcy regrette qu’après le « décrochage de la RTF de la fonction publique », il n’y ait pas eu ajustement des salaires des chefs de service, des directeurs de télévision comme des ingénieurs. Ainsi :
Le problème le plus délicat a toujours été celui du recrutement des chefs de service, les récentes affaires Sallebert ou Rossif en sont l’illustration dernière ; ces deux collaborateurs, qui connaissent les salaires qu’ils peuvent gagner dans l’exercice de leur profession au sein des entreprises privées, ne peuvent se contenter des contrats relativement bas que nous pouvons leur offrir. De ce fait, je n’ai jamais pu recruter comme chefs de service des professionnels véritables […]. Pour pouvoir conserver Pierre Sabbagh, par exemple, nous avons dû lui faire un contrat de 350000 F alors que le directeur général de l’époque gagnait 220000 F par mois et de ce fait nous avons dû l’exclure de la hiérarchie, ne lui confier aucun service et ainsi ne l’utiliser que pour une partie de ses capacités.
35Il regrette aussi que les directeurs, parce qu’ils sont nommés en Conseil des ministres, soient assujettis aux « traitements correspondants de la fonction publique ». Il montre qu’au contraire les directeurs généraux d’Électricité et Gaz de France, « nommés en Conseil des ministres [...] sont payés suivant les tarifs propres à l’établissement qu’ils dirigent38 ».
36Faire fonctionner la télévision, c’est d’abord la faire fonctionner avec du personnel qu’il faut payer. Mais c’est aussi s’obliger à agir en fonction des moyens techniques disponibles – en les utilisant à leur maximum pour montrer qu’ils sont insuffisants.
Des émissions construites en fonction des moyens
37C’est une litanie qui parcourt également toute la période : il faut construire non en fonction des idées mais en fonction des moyens. Jean d’Arcy en fait l’amer constat en 1953 :
Nous en sommes absolument là en télévision : il faut d’abord savoir quel studio nous pouvons utiliser, quelles en sont les dimensions, quels décors nous pouvons installer dans le temps imparti pour leur implantation, combien de caméras nous
pouvons utiliser et quels sont les mouvements qui leur sont permis au milieu des décors construits et à ce moment-là simplement se demander si toutes ces contingences rendent possible l’exécution du programme39.
38D’après Henri Spade, Jean d’Arcy s’efforce donc de créer de nouveaux besoins :
À la rentrée de 1953, Jean d’Arcy ne disposait que de deux cars de reportage. il leur fit faire le travail de trois. [...] Si bien que lorsqu’il eut à sa disposition deux nouveaux cars, il put en demander d’autres. Ceux-ci figuraient dans les prévisions budgétaires du ministre Émile Hugues, à 78 millions l’unité […], Naturellement, Jean d’Arcy employa une méthode semblable pour augmenter la durée hebdomadaire des programmes […]. Des coups de boutoir, un recul partiel, puis un autre progrès. Les bonds créaient la surchauffe, établissaient un besoin, dont la satisfaction définitive était préparée par les retraits40.
39Pourtant, à la fin de la période, en 1958, le constat est pratiquement le même qu’en 1953 : « Au stade actuel de développement de la télévision, celle-ci est encore entièrement tributaire des "moyens” et c’est en fonction de ces moyens que doivent être conçus les programmes41. » Et « c’est ainsi qu’entre deux dramatiques possibles, nous sommes toujours obligés de choisir celle où il y a le moins de décors et le moins de personnages », tandis que la RTF est obligée de « recourir aux films du commerce à raison d’environ deux par semaine bien que son désir personnel soit nettement de renoncer à de telles transmissions qui ne font qu’envenimer nos rapports avec le cinéma quand elles ne trahissent pas, par suite des dimensions de l’écran, l’œuvre des auteurs42 ». Il est vrai qu’une « dramatique coûte entre un million et demi et deux millions de nouveaux francs et l’on peut louer un film au maximum pour 200000 F43 ». Ce recours « forcé » aux « films du commerce » interroge sur une autre spécificité de cette télévision des années 1950 : le recours au direct.
Le direct : choix artistique ou financier ?
40On met souvent en avant l’importance du direct dans la télévision des années 1950. Au-delà des raisons artistiques qui plaident pour le choix du direct, des raisons techniques – et financières – expliquent ce choix. Justifiant la nécessaire hausse des émissions en direct au sein du Comité de télévision de 1953, Jean d’Arcy invoque certes en premier lieu des « raisons de style » mais il mentionne en second lieu des raisons financières : « Le direct est bien moins cher44. »
41Il souligne dans le même temps l’impossibilité de faire des émissions en différé pour des raisons techniques. En effet, « pour le moment nous pouvons faire soit du film comme le cinéma avec toutes les sujétions, particulièrement financières, du film, soit du direct avec également toutes les sujétions du direct, mais nous ne pouvons pas faire une émission en conserve comme le fait la radio et la retransmettre deux ou trois jours après » car « le différé – au sens que l’on donne à ce terme en radio n’existe pas du tout à la télévision45 ». Pourtant, le « différé » pourrait être l’occasion aussi de faire à long terme des économies – en même temps que de proposer des programmes spécifiques à la télévision. Interrogé sur le coût jugé excessif -12 millions de francs – d’un long métrage réalisé pour la télévision, Madame Bovary, ce qui paraît « beaucoup par rapport au budget si mince de la télévision », Jean d’Arcy argue de la rentabilité à long terme d’un tel programme. C’est pour lui un très gros « capital » que d’avoir enregistré une émission. Wladimir Porché le soutient, assurant qu’« un programme enregistré est susceptible de s’amortir si de Paris, il part en province, puis s’il est exporté ». Le « 12 millions deviennent, au bout de deux ans, un million46 ». En dépit du kinescope, l’insuffisance technique demeure en 1958 et provoque à nouveau les regrets de Jean d’Arcy, regrets qui sont aussi financiers :
Au stade actuel du développement de la télévision en France, le « différé », au sens radiophonique du terme, n’existe encore pratiquement pas. C’est un autre lourd handicap […]. L’enregistrement par kinescope, malgré les améliorations, n’atteint pas encore une qualité d’image suffisante pour tenir lieu réellement de différé47.
42L’utilisation du direct tient donc aussi à une gestion au plus près des moyens et des dépenses.
43L’ancien élève de HEC – qui aurait pu être inspecteur des finances – est donc extrêmement attentif au financement des programmes. Il parvient à faire beaucoup avec peu. Il s’efforce de faire face à de nombreux obstacles, d’abord en s’efforçant d’augmenter les recettes – sans perdre de vue le lien évident avec le marché des téléviseurs – puis en gérant de la façon la plus efficace possible le personnel et les moyens. Il est d’ailleurs fier d’annoncer en 1956, chiffres à l’appui, que « l’heure de télévision est meilleur marché que l’heure de télévision en Grande-Bretagne48 »– 1 800000 pour la RTF contre 3 120000 pour la BBC. Difficile à vérifier, le chiffrage n’apparaît pas aberrant. Le directeur des services généraux de la RTF évalue en 1955 le prix de revient moyen horaire des émissions à 1171000 F « sans compter la quote-part de la télévision dans les frais généraux communs aux services radio et télévision et le service de la dette49 ». Déficitaire dans les années 1950, le budget de la télévision continue de l’être dans les années 1960, qui sont pourtant celles où les Français s’équipent massivement en téléviseurs. La performance de Jean d’Arcy – plus de programmes malgré une faiblesse persistante de moyens – n’en est que plus nette.50
Notes de bas de page
1 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, note pour le directeur général, direction des programmes de télévision, 20 mai 1959.
2 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, rapport pour le conseil des programmes, 4 juillet 1958.
3 Edith-Hélène Bousser-Eck, « La radiodiffusion française sous la IVe République, monopole et service public, août 1944-décembre 1953 », thèse de doctorat d’histoire sous la direction de Jean-Jacques Becker, université Paris X-Nanterre, 1997, p. 199.
4 Ibid., p. 523.
5 Ibid., p. 391.
6 Henri Spade, « Un intérim qui nous remplissait d’espoir », Bulletin du CHTV, n° 7, juin 1983, p. 31.
7 Comité de télévision, compte rendu de la séance du jeudi 1er octobre 1953.
8 Commissariat général au Plan, Commission de la radiodiffusion et télévision, Rapport en vue de l’établissement du troisième plan de modernisation et d’équipement, radiodiffusion et télévision, juillet 1957, archives du ministère des Finances.
9 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, note à l’attention de M. Brisson, 5 décembre 1956.
10 Ibid.
11 « Télévision française, 36 difficultés », Entreprise, 1957, p. 34.
12 François Cazenave (propos recueillis par), Pionnier et visionnaire de la télévision : Jean d’Arcy parle, préface d’Henri Pigeat, Bry-sur-Marne/Paris, Ina/La Documentation française, 1984, 187 p., p. 67.
13 Ibid., p. 68.
14 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, Paris Presse, 20 septembre 1955.
15 Inspection générale des finances, 27 juillet 1954, service des comptables divers (agence comptable de la radiodiffusion télévision française), archives du ministère des Finances, 4 A 2282, 552/54.
16 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, convention entre le directeur général et l’agence France Vidéo, 15 avril 1954-
17 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, Comité de télévision. Compte rendu de la séance du jeudi 1eroctobre 1953.
18 E.H. Bousser-Eck, La radiodiƒƒusion ƒrançaise…, op. cit., p. 391.
19 Pascal Griset, Les révolutions de la communication, xixe-xxe siècle, Paris, Hachette, 1991 , [1947], p. 164 ; J.-J. Ledos, « Le paysage audiovisuel mondial autour des années 1950 », dans Michèle de Bussierre et al. (dir.), Les années cinquante à la radio et à la télévision, journée d’études du 9 février 1990, Paris, Groupe d’études historiques sur la radiodiffusion/Comité d’histoire de la radiodiffusion/Comité d’histoire de la télévision, 1991 [1948], p. 58 ; Henri Spade, L’album de ƒamille de la télévision ƒrançaise, 1950-1959, Paris, Robert Laffont/Éditions des Alouettes, 1978, p. 10, 26, 50 et 78 (jusqu’en 1954) ; Annuaire statistique de l’INSEE (à partir de 1954).
20 Pascal Griset, Les révolutions de la communication, xixe-xxe siècle, Paris, Hachette, 1991 , [1947], p. 164 ; J.-J. Ledos, « Le paysage audiovisuel mondial autour des années 1950 », dans Michèle de Bussierre et al. (dir.), Les années cinquante à la radio et à la télévision, journée d’études du 9 février 1990, Paris, Groupe d’études historiques sur la radiodiffusion/Comité d’histoire de la radiodiffusion/Comité d’histoire de la télévision, 1991 [1948], p. 58 ; Henri Spade, L’album de ƒamille de la télévision ƒrançaise, 1950-1959, Paris, Robert Laffont/Éditions des Alouettes, 1978, p. 10, 26, 50 et 78 (jusqu’en 1954) ; Annuaire statistique de l’INSEE (à partir de 1954).
21 H. Spade, L’album de ƒamille de la télévision française..., op. cit., p. 78.
22 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, note à l’attention de M. Brisson, 5 décembre 1956.
23 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, rapport pour le conseil des programmes de télévision, 4 juillet 1958.
24 F. Cazenave, Jean d’Arcy parle, op. cit., p. 43.
25 Ibid.
26 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, Comité de télévision, compte rendu de la séance du jeudi 1er octobre 1953.
27 Ibid.
28 J. Fargeaud, « TV, où en es-tu ? », Électro-Magazine, n° 61, novembre-décembre 1956, p. 15.
29 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, note à l’attention de M. Brisson, 5 décembre 1956.
30 Hélène Eck, « La redevance », dans Jean-Noël Jeanneney (dir.), L’écho du siècle. Dictionnaire historique de la radio et de la télévision en France, Paris, Hachette littératures, 1999, p. 237.
31 Hélène Eck, « La redevance », dans Jean-Noël Jeanneney (dir.), L’écho du siècle. Dictionnaire historique de la radio et de la télévision en France, Paris, Hachette littératures, 1999, p. 237.
32 Chantal Duchet, « Le modèle économique télévisuel français des années 1950 », dans Gilles Delavaud, Denis Maréchal (dir.), Télévision : le moment expérimental, Rennes, Apogée, 2011, p. 67.
33 Ibid., p. 81.
34 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, note sur le projet de statut de la RTF, 11 juillet 1956.
35 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, Cinéma, décembre 1958.
36 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, débat sur l’avenir de la télévision, 1961. « Aux 4 coins de l’opinion », Le Figaro, 15 février 1961.
37 F. Cazenave, Jean d’Arcy parle, op. cit., p. 67.
38 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, note sur le projet de statut de la RTF, 11 juillet 1956.
39 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, note sur l’échelle de salaires des collaborateurs de la RTF, s. d.
40 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, Comité de télévision, compte rendu de la séance du jeudi 1er octobre 1953.
41 H. Spade, « Un intérim... », art. cité, p. 31 et suiv.
42 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, rapport pour le Conseil des programmes, 4 juillet 1958.
43 Ibid.
44 F. Cazenave, Jean d’Arcy parle, op. cit., p. 41.
45 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, Comité de télévision, compte rendu de la séance du jeudi 1er octobre 1953.
46 Ibid.
47 Ibid.
48 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, rapport pour le Conseil des programmes, 4 juillet 1958.
49 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, note à l’attention de M. Brisson, 5 décembre 1956.
50 J. Fargeaud, « TV, où en es-tu ? », art. cité, p. 15.
Auteur
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Isabelle Gaillard
Est agrégée d’histoire, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Pierre Mendès France (Grenoble 2). Elle est l’auteur d’une thèse La télévision comme objet de consommation en France des années 1950 au milieu des années 1980, réalisée sous la direction de Jacques Marseille. Ses recherches et ses publications portent sur les domaines de la télévision et de la consommation.
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