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    Plan détaillé Texte intégral Un héritageUn parcours conforme au milieuLe discours politique et idéologique Notes de bas de page Auteur

    Jean d’Arcy

    Ce livre est recensé par

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    Jeunesse et genèse de la stratégie communicationnelle chez Jean d’Arcy

    Sylvie Pierre

    p. 23-31

    Texte intégral Un héritageUn parcours conforme au milieuLe discours politique et idéologique Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1« L’histoire politique des médias doit s’enrichir d’une étude de la socialisation des hommes, de la formation de leurs opinions au long de leur itinéraire en particulier », écrit Jean-Noël Jeanneney1. En d’autres termes, il est nécessaire de donner du sens au parcours professionnel et, pourquoi pas, idéologique singulier d’un acteur de la télévision en France et d’en dégager une logique. C’est précisément le parcours de Jean d’Arcy et ses influences sur la manière de construire et diriger le média que nous nous proposons d’analyser au travers les points les plus caractéristiques et les plus révélateurs de son action. Celle-ci s’appuie sur son héritage familial et culturel, ses engagements et ses rencontres déterminantes.

    Un héritage

    2Fils aîné de Richard d’Arcy et de Lucie Huyot, Jean Gustave Charles Jules, baron d’Arcy, est né le 10 juin 1913 à Versailles. La famille d’Arcy se réclame de Norman d’Arcy (première génération), ou de « de Arecy » selon les chroniques, chevalier normand (fin du xie siècle) compagnon de Guillaume le Conquérant. Il est issu de la branche irlandaise de la famille qui entre au service du roi de France au xviiie siècle. Sa postérité comprend tous les d’Arcy français de l’époque contemporaine. Le titre de baron remonte à l’ancêtre Richard (1729-1781). Son père, capitaine de cavalerie, est chevalier de la Légion d’honneur2.

    3Une analyse des représentations de cette noblesse est nécessaire. Il est en effet manifeste que ses origines, son éducation et sa formation auront une influence décisive sur son parcours et ses convictions. Porteur d’un titre, héritier d’une importante famille de l’aristocratie militaire qui « sert le pays » depuis cinq cents ans, Jean d’Arcy est baron.

    4Les armes des d’Arcy de France sont « d’azur à neuf croisettes recroisettées d’argent, posées 3, 3, 3 accompagnées de trois quintefeuilles de même, 2 et 1 ». Les supports sont deux lions et la devise, « Un Dieu, un roy3 ». Ce blason représente l’aristocratie militaire et, à ce titre, exprime l’évolution exemplaire de la noblesse en même temps qu’il concentre un ensemble de propriétés particulièrement rares (ancienneté de la noblesse, titre de baron, importance du capital culturel, social, symbolique)4.

    Un parcours conforme au milieu

    5La scolarité de Jean d’Arcy se déroule dans un établissement privé eudiste puis jésuite – collège et lycée Saint Jean-de-Béthune à Versailles – où il grandit dans une ambiance chrétienne et studieuse. Les activités religieuses constituent des occupations importantes. La fréquentation de la messe, des cérémonies, l’apprentissage des prières, l’éducation religieuse, font partie des devoirs fondamentaux avec le sentiment d’avoir des obligations envers les plus déshérités5. 11 est scout de France et développe durant son enfance « l’esprit d’équipe » propre à ce mouvement6.

    6Après les baccalauréats philosophie et mathématiques (1932), il prépare, chez les jésuites, HEC (École des hautes études commerciales) dont il sort diplômé en 1933. Il amorce une carrière bancaire, parallèlement à des études de droit à l’université de Paris. L’analyse de son action montre l’influence de cette formation sur sa « stratégie marketing de la culture médiatique » à la RTF : l’explicitation d’une vision, d’une politique faite de valeurs et de respect des publics, la prise en considération des parties prenantes, dont les attentes et les goûts du public, l’analyse des pratiques sur le plan international, le développement de la qualité des programmes, du service (avec l’appui de l’industrie et de la recherche), de l’offre et du réseau de distribution, la recherche de partenaires et de soutiens (dont les enseignants et les réseaux catholiques). Son combat consiste aussi à obtenir de vrais statuts, à la fois pour les personnels et pour la télévision et à mettre en place un système de gouvernance en relation avec le politique. En d’autres termes, il est possible de dire qu’il est à l’origine d’un modèle industriel moderne de la télévision.

    7Son service militaire décide pourtant le jeune homme à intégrer l’armée comme lieutenant d’artillerie (1935). Roger Stéphane témoigne : « Curieux homme et curieux que Jean d’Arcy ait été officier. Son père l’était mais lui ne s’était pas destiné au métier des armes, il avait fait d’autres études. C’est au moment où Hitler prit le pouvoir, en 1933, qu’il décida d’entrer dans l’armée7. » Ses supérieurs remarquent un jeune homme brillant et « d’une parfaite éducation », voué à une brillante carrière militaire8.

    8En 1942, il intègre l’Armée secrète9 dont l’objectif est de regrouper des militaires résistants10. Son engagement est influencé en particulier par des rencontres déterminantes au sein de réseaux comme celui d’Henri Frenay11. Dans le livre d’hommages réalisé à l’occasion des soixante ans de Jean d’Arcy, Maurice Schumann témoigne :

    Le « centurion » Jean d’Arcy avait depuis six ans embrassé la carrière des armes quand retentit le faux toscin de septembre 1939. La guerre sans uniforme fut, pour les soldats de métier, une épreuve plus dure encore que pour les autres soldats de l’armée des ombres ; elle répondait à leur vocation, mais sous un autre visage que celui dont leur adolescence avait dessiné les traits ; elle commençait par un acte d’apparente désobéissance, alors qu’ils avaient choisi la discipline consentie comme expression de leur liberté. Mais, une fois remportée cette double victoire sur eux-mêmes, les Frenay, les Bénouville, les d’Arcy furent, au premier chef, ce que Barrès nomme, avec admiration et une pointe d’envie, « un homme-un »12.

    9Son engagement, qui s’affirme désintéressé13, n’est pas sans renforcer chez ce descendant de la noblesse le sentiment, sinon la conviction, d’appartenir à une « lignée militaire ». Son activité militaire lui donne l’occasion d’affirmer son autorité sur les autres hommes, de maintenir la différence tout en manifestant et en entretenant la camaraderie. Il est avant tout « un homme d’arme » et à ce titre incarne le sens du devoir envers la patrie, le sens de l’honneur. L’effet de « noblesse oblige » aura de nombreuses conséquences sur la trajectoire de Jean d’Arcy aussi bien dans ses modes de vie que dans sa vie professionnelle (son mode de management par exemple). Le sens de l’honneur, mais aussi la préférence pour les activités désintéressées, sont au cœur de son système de valeurs.

    10La vision du monde qu’il acquiert durant cette période repose avant tout sur le sentiment d’une appartenance à une communauté, sur l’idée que les hommes sont impliqués dans la vie de la nation et dans la défense de leur pays. Cette conception suppose que l’on s’engage avec détermination, au prix d’efforts et de sacrifices parfois14. On note dans la généalogie de sa famille de nombreux ancêtres morts au combat. La notion « du sens du devoir » est ainsi observée au cours des générations et étendue à l’ensemble de son action, ce qui l’amène à plusieurs reprises à adopter des attitudes de défiance vis-à-vis du pouvoir. En avril 1956, il n’hésite pas à remettre sa démission afin de peser sur la décision de donner un statut à la RTF :

    Il me semble impossible, tant vis-à-vis du gouvernement que vis-à-vis des spectateurs, de continuer à assumer les fonctions qui m’ont été confiées, devant une telle dégradation de la notion de service public. Je demeure convaincu que la situation peut être redressée, l’autorité de l’État rétablie, la confiance du personnel en la satisfaction de ses légitimes revendications restaurée, par l’attribution à la RTF d’un statut d’établissement public, que vous avez fait mettre à l’étude dès votre arrivée au ministère. Il est, je crois, nécessaire que le Parlement comprenne l’urgence d’une telle décision. Si ma démission peut contribuer, dans une mesure si infime soit-elle, à faire venir cette question en discussion, elle n’aura pas été inutile15.

    11Comme le souligne Michèle Rebel, responsable de la programmation : « Jean d’Arcy ne vivait pas comme un bourgeois, c’était un aristocrate. Il avait une grande idée de la télévision, autre qu’une ambition personnelle. Il servait la cause, c’était pour lui une façon de servir la France16. » Son passé lègue en quelque sorte ce « climat psychologique », qui lui permet de développer la télévision en étant respecté et suivi de tous. Comme le déclare Jean-Marie Drot : « Jean d’Arcy était toujours très mêlé aux décisions mais sur le plan des idées seulement. On est loin des intrigues actuelles. Il servait la cause, car c’était pour lui une façon de servir la France17. »

    12Il n’est pas interdit de penser qu’il puisse exister chez lui un sentiment de solidarité, d’appartenance à un corps, à une société dont les frontières ne sont pas nationales, ce qui expliquerait son attachement à la dimension internationale et sa capacité à démontrer pratiquement la faisabilité technique des échanges sur le terrain (semaine franco-britannique, couronnement de la reine Elizabeth II, création de l’instrument Eurovision). Des années plus tard, ses propos témoignent du même dessein :

    Il serait paradoxal mais ceci est un avis purement personnel, que ces cinquante ans d’expérience à l’échelon national ne soient pas mis à profit à l’échelle internationale et que pour les structures nouvelles à bâtir l’on retombât dans les tâtonnements des débuts. Clairement, par l’article vi du Traité de l’espace, les États sont responsables des activités de leurs ressortissants dans l’espace et sont donc directement et individuellement responsables des communications spatiales. Déduire cependant de ce fait qu’ils doivent eux-mêmes directement contrôler les programmes émis serait retomber dans la même erreur de gestion directe faite par certains à l’origine de la radiodiffusion. Ce serait un pas en arrière considérable sur cette voie de la liberté de l’information ouverte en 1948 par la Déclaration universelle des droits de l’homme dont il est nécessaire de relire l’article 1918.

    13Le nom de d’Arcy constitue sans doute la marque distinctive qui concourt le plus directement à entretenir la croyance des membres de sa famille en l’existence d’une différence qui les sépare des non-aristocrates, un ensemble de signes et/ ou de barrières établissant une coupure ont aussi un pouvoir de différenciation. Parmi tous les signes et emblèmes inscrits de façon durable dans l’espace, le château occupe une place importante. Outre le château de Monrepos19, la famille d’Arcy possède des généalogies, des blasons qui contribuent aussi à forger, à développer ou à renforcer parmi les descendants de la noblesse la conscience « de ne pas être comme les autres ». Dès l’enfance, Jean d’Arcy vit immergé dans cet univers de vestiges, de symboles et de signes. Même s’il prend ses distances avec l’univers aristocratique, il en reste marqué, en quelque sorte.

    Le discours politique et idéologique

    14François Mitterrand lui confie un rôle dans les relations internationales à la RTF, nouvellement créée, et particulièrement dans la bataille en faveur du 819 lignes20.

    15Wladimir Porché le charge alors avec Stéphane Mallein (directeur des services techniques), en liaison avec Henri de France (directeur de la Compagnie générale de télévision), des relations internationales dans le domaine de la télévision21. Jean d’Arcy fait ainsi son entrée à la télévision, convaincu par le potentiel de l’outil dont on vient de lui confier la responsabilité.

    16Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le directeur des programmes met déjà en œuvre ses idées au sein des postes qu’il occupe dans différents ministères. Mais c’est à son arrivée à la RTF qu’il s’attache à expliciter sa vision du média et cherche à l’imposer dans la sphère publique en utilisant de multiples stratégies.

    17Faute de réel pouvoir, il doit faire preuve de créativité et imaginer des tactiques multiples pour atteindre ses objectifs, qui sont de plusieurs ordres et s’inscrivent dans la durée et dans l’espace. À court terme, les objectifs structurels internes concernent les forces morales : cohésion de l’équipe, invention du métier de réalisateur22. Les objectifs techniques visent à aboutir au rapprochement des formats, indispensable pour permettre l’essor de la télévision au niveau national et international23. Sur le plan international, il s’agit de développer le média au-delà des frontières et de créer des alliances24. Les objectifs à moyen terme visent à créer une structure européenne25 et à imposer un statut propre à la télévision jugée trop administrative et dépendante du pouvoir26. Les objectifs à long terme sont idéologiques et visent à défendre la liberté de communication, la culture populaire au service des plus éloignés du savoir, à voir dans la télévision un lien social entre les hommes et les peuples27. Le caractère visionnaire de cette conception de la télévision consiste à l’envisager comme un outil à portée universelle au service de la compréhension entre les peuples28.

    18Les événements liés à la guerre vont susciter chez lui un fort sentiment de responsabilité vis-à-vis de la société qui va notamment provoquer le désir d’apporter une contribution positive au sort de l’humanité. Philippe Breton voit dans cet attachement à la communication une réponse à la barbarie29.

    19Dans le prolongement des réflexions de Norbert Wiener sur la cybernétique, c’est à la télévision que Jean d’Arcy croit pouvoir réaliser son rêve d’un outil à portée universelle. Son ambition, affirmée dès son arrivée à la RTF, est de concevoir un système audiovisuel qui tienne compte des grandes caractéristiques de la télévision de l’époque, mais il pressent qu’à terme la société sera une société d’information et de communication. La télévision est donc un médium en devenir, même si elle touche encore peu de téléspectateurs dans les années 1950. Par ailleurs, elle est inséparable d’un cadre national et des logiques qui le sous-tendent ; son rôle dans l’espace public est lié aux identités collectives et nationales, à une période de l’histoire où les valeurs doivent être réaffirmées. Incontestablement, la télévision peut constituer, parmi d’autres, un facteur d’identité nationale. Elle s’articule autour du thème fondamental de l’accès à la culture comme production de sens et de mémoire. Ce thème est à la base de sa réflexion théorique et politique. Sur le plan du fonctionnement symbolique, la notion de liberté et de démocratie joue un rôle central dans la construction d’une vision du monde bâtie autour de l’information et de la communication. Sur le plan de la logique pragmatique, il s’attache au développement et à l’organisation de la télévision, à son inscription dans la vie publique. La recherche de l’audience est manifeste mais prudente et divers dispositifs sont mis en place pour parvenir à tracer les chemins qui mènent vers les spectateurs (télé-clubs, appui sur des leaders d’opinions comme la Ligue de l’enseignement, les réseaux d’éducation populaire).

    20Pour Jean d’Arcy, la télévision est un service public et à ce titre, elle s’inscrit dans un rapport de service entre le spectateur et le programme, en particulier à une période où le nouveau média doit séduire le grand public :

    Grâce à la télévision, qui apporte un spectacle complet, maintenant à domicile, nous pouvons apporter la satisfaction de ces besoins intellectuels et spirituels, qui ne sont plus réservés ainsi aux classes riches, aux classes aisées, comme c’était le cas jusqu’ à maintenant. C’est en cela que nous sommes un service, et un service public30.

    21La notion et le projet de télévision universelle au service des peuples sont ainsi historiquement affirmés dans le même esprit que la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, dont René Cassin, l’un des initiateurs, est proche de Jean d’Arcy. Cette approche est incontestablement utopique, mais formuler ce projet dès 1952 montre un réel attachement à des valeurs universelles. En véritable stratège, il fera converger son action vers cet idéal par une politique des programmes ambitieuse qu’il entend diriger :

    Le producteur de toutes les émissions, c’est le directeur de la télévision. C’est lui qui, autour d’un thème donné, devrait réunir auteur, réalisateur, comédiens et toute l’équipe de production. Interposer, entre la direction et le réalisateur, des producteurs délégués, me paraît donc un abandon de responsabilités31.

    22Cette conception l’amène à avoir une influence directe sur la conception du programme de télévision tout au long de son mandat.

    23Les stratégies de reconversion de Jean d’Arcy, membre de la noblesse et porteur d’une culture élitiste, expliquent que son projet de bâtir une télévision soit un projet politique, refusant le clivage entre une culture considérée comme privilégiée et une culture populaire plus légitime32. La dimension idéologique de ses discours prônant la démocratisation de la culture ne peut nous faire ignorer que ce projet répond en partie aux préoccupations de mouvements d’éducation populaire comme Peuple et culture33 ou des idées portées par le Conseil national de la Résistance34.

    24Il est possible de dire que les facteurs à prendre en compte pour comprendre et pour expliquer le recours différentiel à ses stratégies de mutation sont multiples et complexes : ses parcours suivis ne sont pas directs, les mouvements de reconversion ne sont pas unilinéaires et ne constituent pas l’aboutissement d’une décision unique ou préméditée. Ils se présentent le plus souvent comme une succession ou un enchaînement d’événements ou de circonstances, d’étapes, de rencontres, parfois de ruptures. Sa trajectoire est placée entre logiques sociohistoriques, sociopolitiques et socio-économiques et un agir stratégique individuel ancré sur son héritage culturel et familial et des valeurs comme la liberté, la justice et l’engagement.

    Notes de bas de page

    1 Jean-Noël Jeanneney, « Les médias », dans René Rémond (dir.), Pour une histoire politique, Paris, Seuil (Points histoire), 1996, p. 14.

    2 De son union avec Lucie Huyot naissent trois enfants : Jean d’Arcy en 1913 ; Marie-Thérèse en 1917, Richard en 1919 et un quatrième enfant, une fille, qui meurt à la naissance en 1921. On trouvera toutes les informations relatives à sa famille dans Jean du Roscôat, Généalogie de la famille d’Arcy, archives privées, 1982, 263 p.

    3 Ces armes ont évolué au cours des siècles. Les quintefeuilles semblent appartenir à la tradition la plus ancienne, ainsi que la devise. Les premiers d’Arcy connus portent « d’argent à trois quintefeuilles de gueules ». Il est facile de dire que les croisettes sont ajoutées à l’occasion d’une croisade (ce serait alors la troisième, avec Richard Cœur de Lion), mais ce n’est qu’une hypothèse. Les d’Arcy portent de nombreux titres au cours des siècles. En France, le roi Louis XVI leur accorde un titre de comte (porté aujourd’hui par l’aînée des branches françaises) et un titre de baron, porté par la cadette des branches françaises ; voir Jean du Roscôat, Généalogie de la famille d’Arcy, op. cit.

    4 Sur ce point, voir Sylvie Pierre, Jean d’Arcy, penseur et stratège de la télévision, Bry-sur-Marne, Ina Éditions, 2012.

    5 Entretien avec Jean du Roscoat (ߙ), propos recueillis par Sylvie Pierre, 15 juillet 2002.

    6 Entretien téléphonique avec M. de Longueau, Association des anciens élèves du collège et lycée Saint-Jean-de-Béthune, 20 novembre 2007.

    7 Roger Stéphane (hommage de), « Jean d’Arcy », Bulletin du CHTV, n° 7, juin 1983, p. 22 et suiv.

    8 Les appréciations données par ses supérieurs durant son activité dans l’armée montrent un jeune homme de caractère promis à une belle carrière : « Officier de valeur, plein d’initiative, aimant les responsabilités, d’une grande maturité d’esprit malgré son jeune âge, d’une parfaite éducation. A été tout à fait remarquable comme adjoint au chef du service des transmissions du régiment. Instructeur de premier ordre, ayant une très grande autorité morale sur son personnel et de parfaites connaissances techniques. » À la fin des campagnes militaires contre l’Allemagne (1940), le colonel Klein souligne lui aussi les qualités du jeune officier d’Arcy : « A rempli au cours des opérations les fonctions d’officier-adjoint au chef des corps. Faisant preuve de très précieuses qualités d’intelligence, de tact, de discrétion et de jugement. Officier d’une très haute valeur morale, entièrement dévoué à sa mission. Parfaitement digne d’être conseillé, encouragé, poussé. Très apte aux emplois d’état-major. » Dossier militaire, n° 0463, Division des archives historiques, château de Vincennes, 10 p.

    9 La constitution de l’Armée secrète date d’entre le printemps et l’automne 1942 ; voir Bénédicte Vergez-Chaignon, Les vichysto-résistants de 1940 à nos jours, Paris, Perrin, 2008, p. 281.

    10 Pierre de Bénouville, Le sacriƒice du matin, Paris, Robert Laffont, 1946, p. 516-519. Les chiffres de l’Armée secrète, en l’absence de tout document précis, ne peuvent qu’être approximatifs. En mai 1943, les effectifs sont évalués à 50000 hommes.

    11 Il rejoint le mouvement de résistance Combat dirigé par Henri Frenay.

    12 Lettre de Maurice Schumann, Hommage à Jean d’Arcy (plus de cent lettres reçues par Jean d’Arcy à l’occasion de son soixantième anniversaire) réalisé par son épouse (Manuela d’Arcy) et donné aux Archives nationales. Couverture imaginée et peinte par Mathieu. Archives nationales de France (AN), MUSEE AE II 3810.

    13 Roger Stéphane (hommage de), « Jean d’Arcy », art. cité, p. 22.

    14 Son dossier militaire fait état de son engagement pendant la campagne de France. Une citation à l’ordre du régiment n° 37 du 4 juillet 1940 stipule : « A fait partie du 5 au 25 juin de la 7e armée dans les rangs de la 11e division et dans une situation difficile au prix des plus dures fatigues a rempli courageusement son devoir. » 11 obtient la croix de guerre 1939-1940.

    15 Note adressée par le directeur général et les directeurs de la RTF à M. le président du Conseil des ministres, sous couvert de M. le secrétaire d’État chargé de l’information, 4 mai 1956, Bulletin du CHTV.

    16 Entretien avec Michèle Rebel, propos recueillis par Sylvie Pierre, 9 avril 2001, Paris.

    17 Entretien avec Jean-Marie Drot, propos recueillis par Sylvie Pierre, 6 avril 2001, Paris.

    18 Jean d’Arcy, Satellites d’éducation et liberté d’information, New York, Onu, non daté, 5 p., fonds Jean d’Arcy, Conservatoire régional de l’image (CR1)/Nancy-Université, Nancy.

    19 La famille de Jean d’Arcy possède le château de Monrepos. Son père, Richard d’Arcy, fils aîné d’Édouard d’Arcy et de Marie-Thérèse de Piedoue d’Heritot, y est né le 3 février 1864. Le château de Monrepos à Cellettes (Loir-et-Cher) est acquis par Eugène, baron d’Arcy (1806-1891), arrière-grand-père de Jean d’Arcy. Édouard d’Arcy, son grand-père, épouse au château de la Sourdière (paroisse de St-Lubin en Vergonnois, Loir-et-Cher) Marie-Thérèse Charlotte de Piedoue d’Heritot et laisse à son frère cadet le château de Monrepos, dans Jean du Roscôat, Généalogie de la famille d’Arcy, op. cit.

    20 Wladimir Porché, « Fiat lux », Bulletin du CHTV, 11, décembre 1984-janvier 1985, p. 24.

    21 Ibid.

    22 Jean d’Arcy, discours, stage international des réalisateurs, 21 octobre 1957, fonds Jean d’Arcy, Comité d’histoire de la télévision (CHTV), Inathèque de France.

    23 Jean d’Arcy, lettre au Président de la RAI au sujet des raisons du choix des 819 lignes, 10 décembre 1948, p., fonds Jean d’Arcy, CRI/Nancy-Université, Nancy.

    24 Jean d’Arcy, note sur les échanges européens de programmes de télévision en direct, 6 juin au 4 juillet 1954 et conducteurs des programmes, RTF, 6 p., fonds Jean d’Arcy, CHT, Inathèque de France ; Jean d’Arcy, conférence de presse, Échanges européens de programmes de télévision, 2 juin 1954, RTF, archives Jean d’Arcy, 5 p., CHT, Inathèque de France.

    25 Jean d’Arcy, discours, l’Eurovision, conférence de l’Otan sur la politique d’information, Otan, 28 janvier 1955, 9 p., fonds Jean d’Arcy, CHT, Inathèque de France.

    26 Ibid., Jean d’Arcy, note adressée au ministre : état des lieux de la RTF, il juillet 1956.

    27 Ibid., Jean d’Arcy, Exposé sur la télévision, Comité de télévision, jeudi 1er octobre 1953, 30 p. ; ibid., Jean d’Arcy, discours, considérations générales sur la télévision : distraire, informer, instruire, 1953, Ligue française pour l’enseignement, 6 p. et version manuscrite corrigée, 26 p., fonds Jean d’Arcy, CRI/ Nancy-Université, Nancy.

    28 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, Inathèque de France, Jean d’Arcy, « La télévision au service de la compréhension internationale », Paris, Unesco, 29 juin-1er juillet 1960, 10 p.

    29 Philippe Breton, L’utopie de la communication. Le mythe du « village planétaire », Paris, La Découverte, 1995,P. 94.

    30 Jean d’Arcy, discours, stage international des réalisateurs, 21 octobre 1957, 28 p., fonds Jean d’Arcy, CHTV, Inathèque de France.

    31 Jean d’Arcy, Exposé sur la télévision..., op. cit.

    32 Leo Lowenthal, Literature, Popular Culture, and Society, Englewood Cliffs, Prentice-Hall, 1961. Un auteur comme Lowenthal défend l’idée que le clivage entre culture d’élite et culture populaire remonte en fait à la Renaissance, voire à l’époque des Communes au Moyen Âge, quand commence à émerger, entre noblesse, clergé et peuple, une nouvelle classe, celle des marchands, dont les progrès vont ébranler peu à peu l’architecture féodale d’une culture qui n’avait encore rien de « national ».

    33 Peuple et culture est un réseau français d’associations d’éducation populaire. Fondé au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le réseau défend le droit à l’éducation et à la culture pour tous et tout au long de la vie. Les principaux fondateurs sont Joffre Dumazedier, Bénigno Cacérès, Paul Lengrand, Joseph Rovan. Joffre Dumazedier, Télévision et éducation populaire. Les télé-clubs en France, Paris, Unesco, 1955. Livre dédicacé à Jean d’Arcy : « Pour Monsieur d’Arcy avec l’espoir que ce livre servira notre cause commune : la télévision populaire et culturelle à la fois », 20 février 1956, fonds Jean d’Arcy, CRI/ Nancy-Université, Nancy.

    34 Les liens d’amitié et de respect qu’il noue avec des hommes comme Henri Frenay ou Edmond Michelet vont perdurer. Il partage surtout leurs idéaux qu’il fera siens, comme le confirme Pierre Messmer : « Il était très marqué par la Résistance, comme la plupart des hommes qui y ont été engagés », entretien avec Pierre Messmer, propos recueillis par Sylvie Pierre, 12 décembre 2002.

    Auteur

    Sylvie Pierre

    Docteur en sciences de l’information et de la communication, enseigne à l’université de Lorraine (Centre de recherche sur les médiations, EA 3476) depuis 1998. Elle a été éditeur de programmes à la Cinquième chaîne, chaîne du savoir et de la connaissance, à Paris, de 1994 à 1998, sous la direction de Jean-Marie Cavada et Jérôme Clément. Elle a soutenu en juin 2010 une thèse en sciences de l’information et de la communication sous la direction du professeur Éric Schmulevitch, intitulée Jean d’Arcy, penseur et stratège de la télévision. Un engagement et une ambition, récompensée par le prix de l’Inathèque mention recherche (novembre 2011). Sa thèse a été publiée en 2012 chez Ina Éditions dans la collection Médias histoire.

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    1 Jean-Noël Jeanneney, « Les médias », dans René Rémond (dir.), Pour une histoire politique, Paris, Seuil (Points histoire), 1996, p. 14.

    2 De son union avec Lucie Huyot naissent trois enfants : Jean d’Arcy en 1913 ; Marie-Thérèse en 1917, Richard en 1919 et un quatrième enfant, une fille, qui meurt à la naissance en 1921. On trouvera toutes les informations relatives à sa famille dans Jean du Roscôat, Généalogie de la famille d’Arcy, archives privées, 1982, 263 p.

    3 Ces armes ont évolué au cours des siècles. Les quintefeuilles semblent appartenir à la tradition la plus ancienne, ainsi que la devise. Les premiers d’Arcy connus portent « d’argent à trois quintefeuilles de gueules ». Il est facile de dire que les croisettes sont ajoutées à l’occasion d’une croisade (ce serait alors la troisième, avec Richard Cœur de Lion), mais ce n’est qu’une hypothèse. Les d’Arcy portent de nombreux titres au cours des siècles. En France, le roi Louis XVI leur accorde un titre de comte (porté aujourd’hui par l’aînée des branches françaises) et un titre de baron, porté par la cadette des branches françaises ; voir Jean du Roscôat, Généalogie de la famille d’Arcy, op. cit.

    4 Sur ce point, voir Sylvie Pierre, Jean d’Arcy, penseur et stratège de la télévision, Bry-sur-Marne, Ina Éditions, 2012.

    5 Entretien avec Jean du Roscoat (ߙ), propos recueillis par Sylvie Pierre, 15 juillet 2002.

    6 Entretien téléphonique avec M. de Longueau, Association des anciens élèves du collège et lycée Saint-Jean-de-Béthune, 20 novembre 2007.

    7 Roger Stéphane (hommage de), « Jean d’Arcy », Bulletin du CHTV, n° 7, juin 1983, p. 22 et suiv.

    8 Les appréciations données par ses supérieurs durant son activité dans l’armée montrent un jeune homme de caractère promis à une belle carrière : « Officier de valeur, plein d’initiative, aimant les responsabilités, d’une grande maturité d’esprit malgré son jeune âge, d’une parfaite éducation. A été tout à fait remarquable comme adjoint au chef du service des transmissions du régiment. Instructeur de premier ordre, ayant une très grande autorité morale sur son personnel et de parfaites connaissances techniques. » À la fin des campagnes militaires contre l’Allemagne (1940), le colonel Klein souligne lui aussi les qualités du jeune officier d’Arcy : « A rempli au cours des opérations les fonctions d’officier-adjoint au chef des corps. Faisant preuve de très précieuses qualités d’intelligence, de tact, de discrétion et de jugement. Officier d’une très haute valeur morale, entièrement dévoué à sa mission. Parfaitement digne d’être conseillé, encouragé, poussé. Très apte aux emplois d’état-major. » Dossier militaire, n° 0463, Division des archives historiques, château de Vincennes, 10 p.

    9 La constitution de l’Armée secrète date d’entre le printemps et l’automne 1942 ; voir Bénédicte Vergez-Chaignon, Les vichysto-résistants de 1940 à nos jours, Paris, Perrin, 2008, p. 281.

    10 Pierre de Bénouville, Le sacriƒice du matin, Paris, Robert Laffont, 1946, p. 516-519. Les chiffres de l’Armée secrète, en l’absence de tout document précis, ne peuvent qu’être approximatifs. En mai 1943, les effectifs sont évalués à 50000 hommes.

    11 Il rejoint le mouvement de résistance Combat dirigé par Henri Frenay.

    12 Lettre de Maurice Schumann, Hommage à Jean d’Arcy (plus de cent lettres reçues par Jean d’Arcy à l’occasion de son soixantième anniversaire) réalisé par son épouse (Manuela d’Arcy) et donné aux Archives nationales. Couverture imaginée et peinte par Mathieu. Archives nationales de France (AN), MUSEE AE II 3810.

    13 Roger Stéphane (hommage de), « Jean d’Arcy », art. cité, p. 22.

    14 Son dossier militaire fait état de son engagement pendant la campagne de France. Une citation à l’ordre du régiment n° 37 du 4 juillet 1940 stipule : « A fait partie du 5 au 25 juin de la 7e armée dans les rangs de la 11e division et dans une situation difficile au prix des plus dures fatigues a rempli courageusement son devoir. » 11 obtient la croix de guerre 1939-1940.

    15 Note adressée par le directeur général et les directeurs de la RTF à M. le président du Conseil des ministres, sous couvert de M. le secrétaire d’État chargé de l’information, 4 mai 1956, Bulletin du CHTV.

    16 Entretien avec Michèle Rebel, propos recueillis par Sylvie Pierre, 9 avril 2001, Paris.

    17 Entretien avec Jean-Marie Drot, propos recueillis par Sylvie Pierre, 6 avril 2001, Paris.

    18 Jean d’Arcy, Satellites d’éducation et liberté d’information, New York, Onu, non daté, 5 p., fonds Jean d’Arcy, Conservatoire régional de l’image (CR1)/Nancy-Université, Nancy.

    19 La famille de Jean d’Arcy possède le château de Monrepos. Son père, Richard d’Arcy, fils aîné d’Édouard d’Arcy et de Marie-Thérèse de Piedoue d’Heritot, y est né le 3 février 1864. Le château de Monrepos à Cellettes (Loir-et-Cher) est acquis par Eugène, baron d’Arcy (1806-1891), arrière-grand-père de Jean d’Arcy. Édouard d’Arcy, son grand-père, épouse au château de la Sourdière (paroisse de St-Lubin en Vergonnois, Loir-et-Cher) Marie-Thérèse Charlotte de Piedoue d’Heritot et laisse à son frère cadet le château de Monrepos, dans Jean du Roscôat, Généalogie de la famille d’Arcy, op. cit.

    20 Wladimir Porché, « Fiat lux », Bulletin du CHTV, 11, décembre 1984-janvier 1985, p. 24.

    21 Ibid.

    22 Jean d’Arcy, discours, stage international des réalisateurs, 21 octobre 1957, fonds Jean d’Arcy, Comité d’histoire de la télévision (CHTV), Inathèque de France.

    23 Jean d’Arcy, lettre au Président de la RAI au sujet des raisons du choix des 819 lignes, 10 décembre 1948, p., fonds Jean d’Arcy, CRI/Nancy-Université, Nancy.

    24 Jean d’Arcy, note sur les échanges européens de programmes de télévision en direct, 6 juin au 4 juillet 1954 et conducteurs des programmes, RTF, 6 p., fonds Jean d’Arcy, CHT, Inathèque de France ; Jean d’Arcy, conférence de presse, Échanges européens de programmes de télévision, 2 juin 1954, RTF, archives Jean d’Arcy, 5 p., CHT, Inathèque de France.

    25 Jean d’Arcy, discours, l’Eurovision, conférence de l’Otan sur la politique d’information, Otan, 28 janvier 1955, 9 p., fonds Jean d’Arcy, CHT, Inathèque de France.

    26 Ibid., Jean d’Arcy, note adressée au ministre : état des lieux de la RTF, il juillet 1956.

    27 Ibid., Jean d’Arcy, Exposé sur la télévision, Comité de télévision, jeudi 1er octobre 1953, 30 p. ; ibid., Jean d’Arcy, discours, considérations générales sur la télévision : distraire, informer, instruire, 1953, Ligue française pour l’enseignement, 6 p. et version manuscrite corrigée, 26 p., fonds Jean d’Arcy, CRI/ Nancy-Université, Nancy.

    28 Fonds Jean d’Arcy, CHTV, Inathèque de France, Jean d’Arcy, « La télévision au service de la compréhension internationale », Paris, Unesco, 29 juin-1er juillet 1960, 10 p.

    29 Philippe Breton, L’utopie de la communication. Le mythe du « village planétaire », Paris, La Découverte, 1995,P. 94.

    30 Jean d’Arcy, discours, stage international des réalisateurs, 21 octobre 1957, 28 p., fonds Jean d’Arcy, CHTV, Inathèque de France.

    31 Jean d’Arcy, Exposé sur la télévision..., op. cit.

    32 Leo Lowenthal, Literature, Popular Culture, and Society, Englewood Cliffs, Prentice-Hall, 1961. Un auteur comme Lowenthal défend l’idée que le clivage entre culture d’élite et culture populaire remonte en fait à la Renaissance, voire à l’époque des Communes au Moyen Âge, quand commence à émerger, entre noblesse, clergé et peuple, une nouvelle classe, celle des marchands, dont les progrès vont ébranler peu à peu l’architecture féodale d’une culture qui n’avait encore rien de « national ».

    33 Peuple et culture est un réseau français d’associations d’éducation populaire. Fondé au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le réseau défend le droit à l’éducation et à la culture pour tous et tout au long de la vie. Les principaux fondateurs sont Joffre Dumazedier, Bénigno Cacérès, Paul Lengrand, Joseph Rovan. Joffre Dumazedier, Télévision et éducation populaire. Les télé-clubs en France, Paris, Unesco, 1955. Livre dédicacé à Jean d’Arcy : « Pour Monsieur d’Arcy avec l’espoir que ce livre servira notre cause commune : la télévision populaire et culturelle à la fois », 20 février 1956, fonds Jean d’Arcy, CRI/ Nancy-Université, Nancy.

    34 Les liens d’amitié et de respect qu’il noue avec des hommes comme Henri Frenay ou Edmond Michelet vont perdurer. Il partage surtout leurs idéaux qu’il fera siens, comme le confirme Pierre Messmer : « Il était très marqué par la Résistance, comme la plupart des hommes qui y ont été engagés », entretien avec Pierre Messmer, propos recueillis par Sylvie Pierre, 12 décembre 2002.

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