Les bandes, le « rat » d’hôtel et les écumeurs
Vol et voleurs dans la nouvelle chronique judiciaire (1880-1940)
p. 47-59
Texte intégral
1En 1879, voleur Delattre fait la une du Petit Parisien. Jeune homme, âgé de 23 ans, il vient d’être condamné à la peine capitale. L’éditorialiste s’en émeut. Il trouve que la sanction est disproportionnée : « On a puni en lui non le détrousseur de gens, mais le penseur ? Pour ses actes, on ne lui aurait pris que sa liberté, et on veut lui prendre la tête, pour des paroles ? » En effet, lecteur et auteur de petits textes, il justifie, lors des débats en cour d’assises, le vol en général et ses propres larcins en particulier. Mais il n’a pas commis de brutalité. Il n’a ni donné de coups ni fait verser le sang. Son butin est constitué d’un réveille-matin, de casseroles de cuivre et de boutons de manchettes. Pour le journaliste, ce voleur n’est qu’« un de ces imbéciles farouches, un de ces fats cyniques, qui, ayant pris ou feint de prendre au sérieux les déclarations des traîtres de mélodrames et des misanthropes d’assommoir, se drapent dans un empathique mépris [...]1 ». Pour autant, cette attitude ne justifie pas le verdict de mort. Il ne mérite pas le châtiment qui l’attend. Le voleur a certes fait brûler cinq feuilles de papier, mais ce n’est pas un incendiaire ni un assassin, alors comment expliquer la sévérité du jury ? Les douze hommes choisis au sein d’une liste de notables ont-ils pris peur, ont-ils eu le sentiment que la propriété était menacée par des discours ? Et que s’ils se montraient indulgents, ils seraient responsables d’un assaut généralisé contre la propriété privée ? En général, le vol d’une misérable pièce d’étoffe, la soustraction d’un portefeuille fatigué, l’appropriation d’une redingote avachie n’ont pas les honneurs des chroniqueurs judiciaires célèbres. Audacieux, brutal, inquiétant, étrange, attirant, improbable, extraordinaire, tel doit apparaître le vol sous la plume des signatures prestigieuses que les quotidiens à grand tirage recherchent. À l’inverse, les rapines misérables, les grappillages, les vols modestes n’intéressent guère. Les vols jugés en correctionnelle ou aux assises représentent pourtant le contentieux majeur, mais suscitent peu de commentaires ou d’analyses de la part de criminologues ou de spécialistes des activités criminelles. Les journalistes de renom s’en détournent, les abandonnant aux obscurs confrères de la rubrique des faits divers. Autant le crime sanglant fait l’objet de discours abondants, autant le vol est méprisé ou ignoré. Peut-être parce qu’il relève presque du banal et de l’ordinaire. Mais lorsque le chroniqueur judiciaire choisit de relater une audience, il est plus proche du poète que du philosophe. Il ne cherche pas, ou du moins rarement, derrière tel procès, des invariants ou des lois qui expliqueraient les comportements humains. Il ne cherche pas davantage à faire œuvre de moraliste. Une affaire se réduit le plus souvent à elle-même et il ne semble pas question de généraliser, de trouver à partir d’un cas des enseignements universels. Le chroniqueur, lui, est plutôt séduit. C’est le charme vénéneux ou mystérieux qui l’attire, même si son compte rendu peut provoquer l’horreur et la répulsion car il s’accompagne parfois de crime de sang.
Les bandes
2Au tournant des années 1880, le phénomène des bandes prend de l’ampleur. Les complaintes publiées ou les petits textes apparentés insistent sur les voleurs de Lille, sur les voleurs de L’Isle-Adam, sur les brigands des Alpes, ou encore sur l’exécution d’un chef de bande à Toulouse2. Les bandes de jeunes, les rôdeurs de barrières, les Apaches et les enfants des fortifs s’imposent dans les représentations du temps. Tout se passe comme si le groupe validait l’idée de l’armée du crime, du milieu structuré, dressant les plus jeunes et les plus agiles à commettre toutes sortes d’actions illégales, afin de leur donner un véritable apprentissage. Les mémoires de M. Goron, ancien chef de la Sûreté3, consacrent un chapitre aux banquiers des voleurs, un autre aux différentes manières de dévaliser son prochain et un autre encore à la bande des Habits noirs. Ainsi, pour les lecteurs, il existe bien non pas des individus isolés, sans liens entre eux, mais une « franc-maçonnerie de la pègre4 ». Publiée en volumes, puis reprise dans des périodiques, cette vision de la criminalité est dans l’air du temps. Elle accrédite l’idée d’une organisation secrète et diffuse des voleurs. À lire les comptes rendus d’Albert Bataille, c’est bien le sentiment de l’existence de bandes qui s’impose. Le vol ne semble plus une activité quasi artisanale mais une activité industrielle. En effet, à travers le choix des affaires, transparaît la volonté de faire en sorte que le vol ne soit pas isolé. Il est manifestement important pour l’instruction et pour l’accusation de montrer qu’il existe une véritable association. Une telle façon de faire ressemble parfois à une véritable obsession, tant l’insistance du président ou de l’accusation apparaît déplacée, construite sans véritable rapport avec les faits exposés. Dans un procès des années 1880, au moment où la nouvelle chronique judiciaire prend son essor, un voleur nommé Knobloch parvient en partie à retourner la situation en montrant que sa bande n’est qu’une fable et que lui-même ne correspond pas au personnage présenté dans l’acte d’accusation. Il déclare qu’il a menti et que, s’il a désigné un nommé Kirail, c’était « pour avoir un complice », il répète qu’il a menti sur tout. Il précise que, s’il s’est laissé accuser, c’est « parce que j’avais envie d’aller en Nouvelle-Calédonie ! (Rires)5 ». Mettant le public de son côté, il semble parvenir à montrer que l’association de malfaiteurs est une chimère, qu’elle n’a jamais existé et qu’il a dénoncé Kirail car il le connaissait depuis l’école, mais il aurait très bien pu désigner n’importe qui. Il ajoute encore une autre raison : « Les mamans croient toujours qu’on a été entraîné par le complice ! Ainsi moi, quand maman vient me voir, je lui dis : "C’est ce misérable Gilles qui m’a fait ce que je suis !" Gilles en dit autant à sa mère sur mon compte. Ça fait plaisir aux mamans6. » Lors du même procès, un singulier accusé est ramené à l’audience. En effet, voleur assassin, il avait déjà été condamné à mort, puis gracié. En fonction de la jurisprudence du moment, il ne pouvait pas être condamné à une peine inférieure et ne pouvait plus être conduit au pied de l’échafaud pour y subir le supplice de la guillotine puisqu’il avait déjà reçu le pardon de l’État. Lui-même déclare : « Je n’ai jamais eu de bande. (Bruit)7. » Tous les trois ont été au théâtre de l’Ambigu ou au théâtre Beaumarchais. Knobloch y a rencontré Kirail qui affirme que ce denier lui est complètement inconnu. Ici, malgré le fait que trois accusés se retrouvent dans le box, rien n’accrédite l’idée d’une organisation qui planifie, cambriole, recèle. Aux yeux des jurés, il ne fait aucun doute qu’ils sont coupables, mais la « justesse » de l’accusation s’avère contestable, voire expéditive. Il y a bien eu vol, il y a eu crime, il y a eu aussi entente entre deux criminels, pour autant il n’a pas existé de bande, malgré l’argumentation inlassablement ressassée au cours des débats. L’évocation fantasmatique d’une compagnie occulte ne parvient pas à s’imposer et rend ainsi un peu moins redoutables les voleurs assassins.
3D’autres procès attestent cette fois de la présence d’une organisation derrière des vols en série. Pour le public, c’est l’actualisation du roman de Balzac qui aperçoit une « nation dans la nation », une « classe spéciale », celle des voleurs qui « se glissent partout8 ». Les audiences attirent un public nombreux, et la plupart des chroniqueurs judicaires se retrouvent sur le banc de la presse. La bande de voleurs n’est pas si éloignée de l’assemblée de comploteurs ou du cercle des conspirateurs fomentant dans l’ombre une action d’éclat. Derrière les apparences, comme derrière un décor de théâtre, un monde souterrain, gigantesque et dangereux existe, dont les acteurs tissent la toile. C’est l’univers des bas-fonds ou du milieu qui attire et fait frémir. Chacun imagine une criminalité cachée qui étend ses ramifications, un peu comme si la corporation des voleurs n’avait pas vraiment été dissoute par la Révolution française mais s’était maintenue ou du moins s’était reconstituée pour désormais agir au grand jour. C’est donc le phénomène du vol organisé et celui des bandes qui suscitent l’engouement. La bande de Neuilly, dont les membres sont jugés en 1892, est l’une d’elles, peut-être la plus célèbre de la période, au point qu’une complainte sur un air de Béranger est vendue9. L’un de ses membres, le terrible Ivorel, présenté comme un dessinateur qui a mal tourné, avait déjà fait partie de la « banque des voleurs10 ». Avec sa voix grêle, qu’il essayait de forcer et de rendre grave, il répond d’emblée : « Je suis un misérable, c’est vrai, un voleur, c’est vrai, mais la société n’a rien fait pour moi11. »
4Dans le box des accusés se trouvent neuf hommes sur les treize que comptait la bande. Ceux qui sont visibles ne ressemblent pas à des escarpes. En effet, « jamais bande de voleurs n’eut un aspect plus bourgeois12 ». Ils sont habillés avec élégance et ne correspondent pas à des personnages de roman. À la tête du groupe, une sorte de patriarche, entrepreneur de funérailles. Il a de « beaux favoris à la russe » et une « belle redingote à la propriétaire ». Au président qui lui demande s’il est le chef de la bande ? il répond « en minaudant : – Le chef ? Oh ! pas du tout13 ». Les autres portraits soulignent que l’auditoire est bien en présence de voleurs qui sortent de l’ordinaire. L’un, « avec son teint chaud et ses pattes de lapin coupées court, ressemble à un toréador en disponibilité », un autre est un « blondin doux, controversant sur le droit pénal avec le zèle d’un débutant à la conférence des stagiaires14 ». Un autre accusé se voit reprocher par le président d’être un employé des pompes funèbres dont le salaire ne lui suffisait pas et d’être devenu l’« agent d’une société de voleurs ». Si la bande est jugée en cour d’assises, c’est qu’un vol a mal tourné, la victime ligotée est morte étouffée. Lorsque les débats entrent véritablement dans l’histoire à la fois du vol, des techniques, des dates et du recel, le chroniqueur judicaire se lasse, ne veut pas embêter ses lecteurs et se contente d’une phrase pour résumer toute cette journée du procès : « Avec la dernière partie de l’audience, nous entrons dans l’examen fastidieux des vols commis par la bande André15. » Contrairement au public de la cour d’assises, le lecteur n’en saura rien, tout au plus apprendra-t-il que l’on a saisi des rossignols, des pinces-monseigneur et des empreintes de serrures moulées. Considérées comme trop triviales ou trop éloignées des hommes et femmes ordinaires, ou trop proches du procès-verbal de police, les activités concrètes des voleurs sont donc passées sous silence. Il s’agit finalement de conserver l’image d’un groupe de voleurs plus ou moins homogène, correspondant aux représentations que le plus grand nombre se fait de la bande, devenue objet médiatique.
5Dans les comptes rendus des tribunaliers célèbres, les chefs de bande ne ressemblent pas à Cartouche, à Mandrin ou à Lacenaire. Ce sont plutôt des personnages rassurants. Leur physique tout en rondeur, leur langage choisi, leur conduite placide en font plutôt un grand frère, un oncle respectable, voire un notaire qui gère la fortune familiale en bon père de famille, se méfiant des placements spéculatifs et hasardeux. Maurice Talmeyr retrace en 1896 l’histoire d’une bande dirigée par un personnage paré du titre de marquis. Il se trouve qu’il n’était pas un inconnu, au Service anthropométrique, précise-t-il, « on y retrouva une photographie du vieux voleur. Il y était un peu moins ridé, un peu moins gris, mais toujours gentleman et déjà respectable16 ». À l’audience, le chef de la bande n’a pas une physionomie extraordinaire, elle est plutôt quelconque ou « neutre ». Aussi, dès que le public est capable de comprendre qu’il s’agit de l’âme de la bande, on assiste à un « mouvement de stupéfaction dans la salle, et ce qui la cause, c’est la perfection confondante avec laquelle il représente physi quement l’Administration ». En effet, son visage correspond aux représentations que chacun se fait du chef de bureau, car « ce petit homme gros, à lorgnon fumé, à nez busqué, avec sa barbe en pointe inégalement argentée, sa forte tête portée suffisamment en arrière, son ironie de bureaucrate et son ventre qu’il semble avoir pris sur un rond-de-cuir », incarne bien le prototype du chef de bureau17. D’autant qu’il semble posséder un charisme hors du commun. Lors de son interrogatoire comme au moment des questions qui lui sont directement posées, il a réponse à tout. Rien ne semble le troubler et c’est un « mur d’impudence imperturbable et courtoise18 » qui se présente au public. À la fin des années 1890, les bandes de voleurs sont remplacées par les anarchistes et la bande à Bonnot qui occupent l’essentiel de l’actualité criminelle. Les courriéristes des tribunaux semblent les abandonner, alors que le roman de Georges Darien19 est publié et que les exploits d’Alexandre Jacob, le cambrioleur anarchiste, commencent à être connus20.
6Toutefois, après la Première Guerre mondiale, quelques chroniqueurs reprennent le thème de la bande. Le traitement qui en est fait semble répondre à une visée : il faut faire frémir le public en évoquant un retour en barbarie ou plus exactement à des techniques qui appartiennent à un autre âge. C’est ainsi que le chroniqueur du journal intitule un de ses comptes rendus : « Les bandits de grands chemins21 ». Même s’ils ne sont que deux, ils sont « unis comme deux frères siamois dans une longue complicité ». Ils ont du « cran » et chacun reven dique sa responsabilité y compris le fait d’avoir détroussé les fils du sénateur du Pas-de-Calais. À plusieurs reprises, l’auditoire se laisse aller à rire, les armes à feu étaient vides ou ne contenaient que des projectiles de papier. Mais les jurés se montrent insensibles à tout. Ils ne reconnaissent aucune circonstance atténuante et envoient la petite bande au bagne. On ne badine pas avec le vol sur une route nationale. D’autres chroniques, signées André Salmon, Jean et Jérôme Tharaud ou Géo London, choisissent, en nombre limité il est vrai, des attaques de voleurs plus spectaculaires dans les trains, plus particulièrement dans le Sud de la France. C’est ainsi qu’en 1934 les pilleurs de train marseillais, proches du grand banditisme, ont droit à plusieurs colonnes22. Ces années correspondent aux enquêtes sur le milieu, aux articles un peu fracassants de Détective, et il semble bien que la chronique reflète ainsi les préoccupations d’une époque qui n’ont pas grand-chose à voir avec les vols de bicyclettes, de voitures ou de tous autres objets de valeur à un moment où la société française connaît une montée du vol23.
Les aventuriers
7Pour susciter la curiosité, il faut le plus souvent une personnalité hors du commun, presque magnétique. Un vol mystérieux laisse supposer que son auteur n’est pas un criminel de bas étage, qu’il aurait pu être, dans d’autres circonstances, capitaine d’industrie, leader d’opinion, meneur d’hommes, magicien ou encore explorateur. La littérature a bien sûr contribué à susciter l’attrait pour les bandits mystérieux respectant un code d’honneur. Les aventures d’Arsène Lupin sont sans aucun doute les plus célèbres, et quelques journalistes évoquent parfois les œuvres de Maurice Leblanc, ne serait-ce que dans les sous-titres de leurs articles.
8Toutefois, les chroniques restent assez rares. Même si le « bandit » n’est pas stigmatisé, se trouvant presque transformé en héros des temps modernes, il reste un voleur qui par « nature » ou par « essence » n’intéresse guère. Avant la Grande Guerre, en dehors des propagandistes anarchistes, de Clément Duval et de quelques autres24, peu de voleurs ont les honneurs de la presse à grand tirage. Prado fait exception. Arrêté en flagrant délit pour un vol de bijoux, il a tiré sur un gardien de la paix. Henri Vonoven couvre le procès du 5 au 15 novembre 1888. « Tout en lui, relate le chroniqueur, piquait la curiosité. Sa naissance d’abord et son passé. On ignorait son vrai nom. Il acceptait, pour être jugé, celui de comte Linska de Castillon. » Il avait changé de nom à plusieurs reprises, mais le véritable, s’il était dévoilé, « serait connu de toute l’Europe ». De la sorte, son identité est l’objet de toutes les supputations. Il racontait encore qu’il avait parcouru le monde et qu’il avait épousé une ancienne religieuse à Jérusalem, et s’il n’avait pas la séduction de Pranzini25, il fascinait son entourage. On l’accusait d’avoir commis plusieurs vols mais aussi d’avoir tué une fille galante et tenté à deux reprises d’en d’assassiner une autre. Lors de l’audience, il se montre brillant, capable de citer Cicéron et Diderot, de manier le sarcasme et d’évoquer Joseph et Putiphar, de se montrer cinglant, attendrissant, méprisant, drôle. Prenant la parole une dernière fois, s’adressant vainement au jury, il lui déclare sur le ton de la confession : « Oui, je suis un aventurier. J’ai erré un peu au hasard sur cette vaste scène humaine, n’écoutant que trop tout ce qui palpitait dans mon cœur et bouillait sous mon crâne. Ma vie fut peu recommandable, mais non coupable, je vous jure26. » Prado est exécuté et pourtant seuls les vols ont pu être attestés.
9D’autres voleurs n’utilisent ni arme blanche ni arme à feu et ne sont pas suspectés d’avoir commis un crime de sang. Pour glisser de l’enceinte du tribunal à la colonne d’un journal, il faut que le hasard ait conduit les pas d’un chroniqueur dans la salle ou bien qu’un voleur se soit montré particulièrement hardi et agile, à l’instar des deux cambrioleurs du « diamant rose » en 192727. Tous les deux en effet avaient pénétré nuitamment dans la « salle des gemmes » du château de Chantilly après avoir escaladé la tour d’angle. Tous les deux avaient exercé des petits métiers, l’un était « filateur de poil de lapin angora », l’autre chasseur dans un hôtel. Pour l’occasion, ils s’étaient transformés en acrobates : « Le premier, taillé en force, étant ce qu’en termes de métier on appelle le “porteur", et le second, mince, agile, léger, étant le “sauteur”. » Ils s’étaient emparés du diamant rose connu sous le nom de « Grand Condé », estimé à 10 millions de francs, de pierres précieuses, dont un diamant jaune retiré d’un sabre « ayant appartenu à Abd-el Kader ». Tous les ingrédients sont donc réunis pour transformer ce vol en « belle affaire », d’autant que deux innovations surprennent l’assistance, renforçant l’intérêt donné à ce procès. La première est la déposition de l’« expert diamantaire », considérée comme « sensationnelle » car le « savant spécialiste » exhibe lors du procès le joyau dérobé et retrouvé au bout d’une « précelle ». De la sorte, chacun peut l’admirer : « Il brille orgueilleusement de tous ses feux ; il a bien mérité son nom de "diamant rose". » L’autre nouveauté, quasiment une première dans un procès criminel, est l’introduction du « cinéma ». En effet l’avocat de la défense entend projeter dans la salle des assises, après la première audience, un petit film dans lequel chacun pourra voir la « reconstitution du cambriolage et de quelques scènes annexes ». La cour s’y refuse mais le film est quand même montré à l’hôtel de ville de Beauvais. Y assistent les jurés, les magistrats de la cour, des témoins et les « ayants droit ». Rien dans cette affaire n’est banal. En aucune façon elle n’est représentative de l’univers du vol, mais elle donne à l’opinion publique l’image d’une criminalité astucieuse et d’une défense qui se met à l’unisson en innovant pour en rendre compte. Les lecteurs qui ignorent pratiquement tout des autres procès pour vol, réduits à un chiffre dans une colonne de la statistique judiciaire, se persuadent que la délinquance et la criminalité ont changé, et qu’aujourd’hui, pour être un véritable voleur, il faut être « de son temps ».
10Le voleur qui est intéressant, transformé pour quelques jours en vedette, est donc celui qui doit sortir de l’ordinaire, à l’instar de Georges Gauchet, jugé en octobre 1931. À travers le récit du crime et du procès, c’est l’histoire d’une chute qui est contée. Comment un jeune homme qui vit d’« aimables fées » se pencher sur son berceau en est-il venu à tuer pour voler ? Il est plutôt beau garçon, intelligent, a reçu en héritage en 1929 un peu plus de 200 000 francs, a cessé de travailler et dilapide presque tout son argent en « mille folies ». Acculé, n’ayant plus à sa disposition que 10 francs, il entre dans une bijouterie, s’empare de 100 000 francs de bijoux, est surpris, frappe avec une clé anglaise le bijoutier qu’il tue d’un coup de revolver. Son avocat, maître Campinchi, affirmera qu’il a voulu voler mais pas tuer. L’accusation soutiendra l’inverse. L’avocat général dira que le crime a été prémédité, que celui qui se trouve dans le box des accusés est d’abord un criminel avant d’être un voleur. Les avocats de la partie civile diront à peu près la même chose. Pour le public, ce sont moins les détails macabres qui comptent que le récit d’une lente déchéance, jalonnée de consommation de cocaïne, de maîtresses « peu farouches », de nuits passées dans les « boîtes de Montmartre », d’une brouille avec sa mère, d’un oncle qui lui refuse un prêt qui ne servirait qu’à « épater deFs fripouilles28 ». Détective publie sa photo à la une.
11Il reste évidemment le personnage du voleur international, de celui qui fréquente les hôtels de luxe, se glisse parmi les passagers d’un paquebot, se retrouve au bord de la mer, dans une station à la mode, emprunte l’Orient-Express. Le plus célèbre est une femme. Elle est la « grande voleuse internationale », personnage hors normes et hors du commun. Esthotienne, arrêtée à 36 ans, elle aurait commis son premier vol sur les bords de la Volga. Elle est présentée comme une « froide technicienne des grands coups » ou encore comme une « mathématicienne du vol ». Elle aurait volé à Hambourg, Berlin, Constantinople, Tiflis, Saint-Pétersbourg, Rome, Paris29. Dans cette dernière capitale, elle aurait dérobé pour plus d’un million de francs de bijoux en se plaçant comme femme de chambre. Pour Léon Werth, qui assiste à l’audience, ce « personnage tout d’une pièce » est une fiction construite par la justice qui présente un « beau film », celui où défilent les grandes voleuses internationales. Mais l’être de chair et de sang apparaît plus complexe, elle avait un amant, compositeur et comptable. Elle a été aussi femme de chambre à Nice sans rien voler. Mais peu importe l’ambivalence de l’accusée, il faut, souligne le chroniqueur, une coupable que l’on puisse punir sans états d’âme.
12Un autre accusé a lui aussi des allures de personnage romanesque. Il s’agit d’un gentleman cambrioleur : Serge de Lenz. On le surnommait le « Raffles français30 ». Arthur J. Raffles avait été créé en 1898 par Ernest William Hornung, beau-frère d’Arthur Conan Doyle. Héros de romans comme Un cambrioleur amateur ou le Voleur de nuit31, dont on avait tiré une pièce de théâtre qui fut notamment jouée à Washington devant la femme du président Roosevelt en 1903. Elle est traduite et jouée en France à plusieurs reprises à partir de 1906. En 1934, au moment du troisième procès du gentleman cambrioleur, la pièce est annoncée pour être jouée à nouveau à la rentrée, au TNP. En 1924, Serge de Lenz avait déjà été condamné à dix ans de prison, et à l’époque on avait retenu ses « quarante exploits malhonnêtes » et ses « quarante conquêtes féminines ». En mai 1934, il est jugé par la cour d’assises de Rouen et impressionne Géo London qui le présente ainsi : « À 41 ans, svelte, toujours photogénique et souriant, a gardé l’apparence d’un jeune premier sympathique. » Libéré au bout de huit ans, il avait emporté le coffre-fort d’un châtelain de Dieppe. Le procès est plein de rebondissements, de coups de théâtre, de passes d’armes entre l’accusé et le président. Le premier interpellant le second en lui disant : « Oh ! mon Dieu ! Mais c’est un roman. » Le président rétorquant : « Un roman dont vous êtes l’auteur. » Lors des audiences, le public entend toutes sortes de fables. Il assiste au défilé d’experts psychiatriques, dont le docteur Legrain, ancien médecin en chef des asiles de la Seine, qui permet au gentleman cambrioleur d’être acquitté par le Conseil de guerre en 1915. Un autre médecin aliéniste déclare : « Vous ne trouverez pas un type aussi extraordinaire que Serge de Lenz32. »
13Les aventuriers du vol ne sont pas des maraudeurs ordinaires et justifient aux yeux des chroniqueurs et des lecteurs que l’on s’intéresse à eux.
Les massacreurs
14Georges Claretie était un des « Burgraves » de la chronique judiciaire. Journaliste au Figaro, il était souvent assis à côté d’Henri Vonoven, surnommé, lui, le « prince des chroniqueurs judicaires », dont les articles étaient accueillis par Le Temps. Le tribunalier du Figaro était toutefois le journaliste le plus respecté par les avocats et les magistrats. Il avait la capacité rare d’écouter le « bruit des procès33 ». En février 1910, il intitule l’une de ses chroniques « La pluie de sang » pour évoquer une affaire de vol sanglant dans un appartement parisien situé au premier étage d’un immeuble du boulevard Voltaire. En dessous, un restaurant où un des garçons de café sent que « quelque chose de tiède, de liquide, de rouge et de gluant tombe sur sa main. C’est une goutte de sang, puis une autre ». Au-dessus, l’appartement est fermé à clé. Sur place, il découvre que l’auteur du vol est nécessairement une femme puisqu’une broche est retrouvée ainsi qu’une mèche de longs cheveux dans la main crispée de la victime. Le procès est l’occasion de s’étonner de la sauvagerie et de l’« abominable courage » d’une femme meurtrière. Les débats offrent également le prétexte permettant de revenir sur la légitime défense « classique » des cambrioleurs qui tuent leur victime : « Elle voulait simplement voler, disait-elle ; mais Germaine l’aperçut, saisit la hachette, l’en frappa. Alors, perdant la tête, Rosella Bosch lui arracha l’arme et frappa à son tour34. » Personne ne croit à cette version des faits, mais si l’argument n’avait pas été avancé, l’assistante aurait sans doute été désappointée. Son amant, qui lui aurait demandé d’aller chercher de l’argent et aurait ainsi provoqué le crime, se trouve aussi sur le banc des accusés. 11 n’a pas l’apparence sournoise d’un voleur ni celle d’un assassin. Comme pour le démontrer, il est bien précisé que, excellent ouvrier, il avait un « caractère paisible et doux », et surtout qu’il pêchait à la ligne le dimanche.
15Les auteurs de carnage posent, au-delà des faits, la question des limites permettant de distinguer les voleurs des véritables criminels. Certes, le vol qualifié est, d’un point de vue juridique, un crime, mais, pour nombre de chroniqueurs, de criminologues et d’experts, il existe souvent une frontière infranchissable. Pour d’autres, au contraire, il s’agit simplement d’une étape dans la carrière criminelle. Celui qui s’engage dans cette voie est désormais disposé à commettre toutes sortes d’actions crapuleuses.
16Dans les comptes rendus d’audience, deux grandes figures collectives de voleurs assassins s’imposent. D’un côté, le misérable qui tue mais dont le crime semble plus grand que lui. Il semble dépassé par ce qu’il a fait, comme si l’acte avait été perpétré par un autre. Appartiennent à cette catégorie les auteurs d’un cambriolage qui tourne mal, qui n’avaient rien prévu et qui répondent par la violence. De l’autre, l’assassin qui n’est pas en proie à une vive émotion mais qui tue froidement ou alors avec sadisme. Dès 1886, Albert Bataille, le célèbre chroniqueur du Figaro, restitue pour ses lecteurs un vol commis avec une extrême brutalité dans un train. À parcourir sa chronique, le lecteur a l’impression de se retrouver au Far West, où les attaques de diligence ou de wagon semblent plus fréquentes, mais il a également le sentiment de pénétrer dans le monde des gangsters, car le voleur a utilisé un « coup-de-poing américain, muni de dents35 » contre sa victime afin de mieux la détrousser.
17D’autres vols commis avec une grande violence annoncent la peur de la délinquance juvénile. Ces cambriolages peuvent être commis seul, en duo ou en bande. Dans ce dernier cas, par l’effet d’entraînement, des gestes d’une rare cruauté peuvent être perpétrés. Maurice Talmeyr s’intéresse à plusieurs d’entre eux qui ont vécu leur enfance dans des lieux similaires, passant d’un garni infâme à une chambre immonde à Asnières. En effet, écrit-il, c’est bien de ce « fumier que partira un jour, comme une bande de mouches charbonneuses, toute une association de petits assassins36 ». La bande s’agrège autour de la mère de l’un d’entre eux. Elle dérobe de la nourriture, parfois en rouant de coups un marmiton qui effectue une livraison. Elle vole de la volaille, des bouteilles de vin, des gâteaux, des bonbons, de l’argent aussi. Un jour, elle décide de faire un grand coup et de ne plus se contenter des caves et des garde-manger. Pour cela, elle décide de se rendre chez une « vieille belle », veuve d’un notaire, habitant désormais à Paris, dans une petite maison. Ils échafaudent un vague plan et pour eux le vol et l’assassinat ne font qu’un. Le massacre est projeté et ordonné. Un des membres de la bande lui apporte une lettre, un autre se précipite sur elle et « lui crève la tête d’un coup de mèche de vilebrequin » ; un autre encore lui saute dessus « pour l’achever à coups de talon » ; un quatrième reste dehors à faire le guet. À l’intérieur, ils se livrent à d’autres exactions sur le corps pantelant et mourant de la vielle dame, puis les « trois gamins » fouillent toutes les pièces et reviennent avec 23 francs, des couverts et quelques bijoux : « Ils étaient éblouis37. » À l’audience, l’un est présenté comme le véritable spécialiste du vol, mais c’est un « gringalet fatal », à la bouche mince et au « nez pincé, avec de longs yeux noirs fuyants ». Un autre, « avec sa face verdâtre », tient à faire une déclaration : « Vous avez un jeune homme de bonne famille qui s’est laissé tomber dans un moment fatal38 !... »
18Par la suite, la figure du voleur monstrueux, du tueur de vieillards ressurgit épisodiquement39. Une question sous-jacente finit par tarauder les contemporains. Ces voleurs sanguinaires sont-ils isolés ? Ces organisateurs méthodiques et cyniques pour qui l’existence humaine n’a guère de prix, si ce n’est celui des choses volées, représentent-ils des exceptions monstrueuses ou sont-ils les fruits d’une époque ? En 1936, le monstre de l’Artois est enfin jugé. Fils d’un riche marchand de charbon d’Achicourt, il a tué à coups de bâton deux sœurs âgées de 90 ans et 75 ans, puis un mois plus tard, il tuait à nouveau à coups de bâton un couple de vieillards40. À l’audience, il a « une expression de bestialité qui frappe tout de suite ». Son propre père le qualifie de brute. Il n’exprime guère de regrets et il déclare que, s’il a tué la deuxième fois, c’est parce que le vieillard hémiplégique l’avait traité de « crapule » et de « voleur ». Avec l’argent du vol, il se rend chez un coiffeur puis il fréquente « toutes les maisons closes de la région41 ». La même année, un autre voleur est condamné à mort. Son crime ? Avoir tiré sur l’agent qui voulait l’arrêter à Montreuil. Or, âgé de 32 ans, ce « monte-en-l’air » qui semble inoffensif et timide, et a l’allure d’un adolescent imberbe était un vrai spécialiste. Il avait exercé une seule profession, celle de « cambrioleur », et dans son domaine il a fait preuve d’une réelle « maestria » puisqu’il a pu acheter une « villa de luxe » à Neuilly-Plaisance. Lors de son procès, les jurés apprennent qu’il avait avec lui des gants blancs, seize fausses clés et une somme d’argent. Il était également en possession d’un revolver et il s’en explique : « Vous savez ce que c’est, dans notre milieu. On a toujours peur de se faire "arranger" par d’autres. Alors on s’arme42. »
19Les chroniqueurs judiciaires, dans leur manière de procéder, ne sont pas si éloignés des aliénistes et des experts psychiatriques qui choisissent un cas illustrant une pathologie ou un type de comportement ou encore un univers psychique. Les courriéristes des tribunaux retiennent en effet quelques procès autour d’un type de voleur, puis sans le dire, peut-être même de manière inconsciente, ils construisent une typologie qui s’adresse à tous les lecteurs, de l’anonyme à François Mauriac ou Jacques Lacan. L’opération de discernement qu’ils proposent rend le vol à la fois intéressant et intelligible. Pour autant, ils n’ont pas l’intention d’emprisonner le réel dans des théories, ce qu’ils veulent, c’est raconter une histoire au plus près de ce qu’ils estiment être la vérité. Mais si le voleur s’avère être un déshérité de la vie, un ouvrier au chômage ou une femme en cheveux, à la robe froissée et au manteau élimé, il n’a guère sa place ici, à moins qu’il puisse faire rire à ses dépens. Dans ce cas, il est relégué ailleurs, ne pouvant être accueilli dans l’espace dévolu aux grands procès, il est placé dans la sous-rubrique des causes pittoresques43. Il n’en reste pas moins que les signatures illustres de la presse judiciaire, à travers quelques chroniques représentant tout de même une centaine de pages consacrées aux voleurs, parviennent à montrer que le vol constitue un univers composite : il a ses personnalités, ses manières de faire, ses lieux, ses exploits et ses horreurs. Le vol, tel qu’il est présenté, est en partie distinct de la misère ou de la quotidienneté ; le vol domestique n’est jamais évoqué, et finalement tout se passe comme s’il n’existait que des « forbans policés », des professionnels du cambriolage ou des voleurs sanguinaires.
Notes de bas de page
1 Le Petit Parisien, 12 avril 1879.
2 Par exemple Causes célèbres du Nord et du Pas-de-Calais, cour d’assises de Douai, Vols qualifiés, La bande des jardins de Lille, Douai, L. Crépin, 1885 ; Crime de L’Isle-Adam, Paris, Maison Baudot, 1883 ; Les brigands des Alpes, Tulle, Impr. Martial Bossoutrot, 1877 ; Exécution de Rieubernet, Carcassonne, Impr. P. Polère, 1875 ; bande de la taille. Grand drame judiciaire, cour d’assises d’Aix, Saint-Étienne, Impr. Montagny, 1872.
3 Sur les mémoires de policiers, voir Dominique Kalifa, « Les mémoires de policiers : l’émergence d’un genre ? », dans Crime et culture au XIXe siècle, Paris, Perrin, 2005, p. 67-102.
4 Les mémoires de M. Goron, ancien chef de la Sûreté. Haute et basse pègre, Paris, Ernest Flammarion, vol. 3, p. 194.
5 Albert Bataille, Causes criminelles et mondaines de 1880, Paris, Dentu et Cie, 1887, p. 2ro.
6 Ibid., p. 211.
7 Ibid., p. 212.
8 Honoré de Balzac, « Considérations », Code des gens honnêtes, ou L’art de ne pas être dupe des fripons, Paris, J.N. Barba, 1825, p. I.
9 La bande de Neuilly, Paris, Maison Baudot, 1883.
10 Albert Bataille, Causes criminelles et mondaines de 1892, Paris, E. Dentu, 1893, p. 221.
11 Ibid., p. 223.
12 Ibid., p. 222.
13 Ibid., p. 226.
14 Ibid., p. 222.
15 Ibid., p. 231.
16 Maurice Talmeyr, Sur le banc, 3e série, Histoire d’une bande, Paris, Plon, 1896, p. 1 et 10-11.
17 Ibid., p. 29.
18 Ibid., p. 30.
19 Georges Darien, Le voleur, Paris, Omnibus, 2005 [1897], p. 317-611.
20 Alexandre Jacob, Souvenirs d’un révolté, publiés en feuilleton en 1906, voir Alexandre Marius Jacob, Écrits, Montreuil, L’Insomniaque, 2004.
21 Géo London, Les grands procès de l’année 1931, Paris, Les Éditions de France, 1932, p. 232-235.
22 Id., Les grands procès de l’année 1934, Paris, Les Éditions de France, 1935, p. 1-45. Sur cette affaire, voir aussi, dans le présent ouvrage, la contribution de Laurence Montel.
23 Les vols qualifiés jugés ont augmenté à partir de 1913 puis ont connu une décrue à partir de 1922 ; ils ont à nouveau progressé à la fin des années 1920 jusqu’en 1933, puis enregistrent une baisse très nette à partir de 1934. Compte général de l’administration de la justice criminelle, Paris, Imprimerie nationale, 1928, 1934 et 1936, p. VII.
24 Albert Bataille, Causes criminelles et mondaines de 1888, Paris, E. Dentu, 1889, p. 315-329.
25 Sur Pranzini, voir Id., Causes criminelles et mondaine de 1887, Paris, E. Dentu, 1888, p. 419-489.
26 Henri Vonoven, La belle affaire, Paris, Gallimard, 1925, p. 83.
27 Géo London, Les grands procès de l’année 1927, Paris, Les Éditions de France, 1928, p. 208.
28 Jugé par la cour d’assises de la Seine en octobre 1931, Géo London, Les grands procès de l’année 1931, op. cit., 1932, p. 190-204.
29 Léon Werth, Cour d’assises, Paris, Rieder, 1932, p. 248-252.
30 Géo London, Les grands procès de l’année 1934, op. cit., p. 97,
31 Voir la dernière réédition : E.W. Hornung, Raffles, cambrioleur amateur, Paris, Omnibus, 2007.
32 Géo London, Les grands procès de l’année 1934, op. cit., p. 107. Voir, dans le présent ouvrage, la contribution de Dominique Kalifa.
33 Pierre Loewel, Tableau du palais, Paris, Gallimard (Les Cahiers bleus), 1929, p. 214.
34 Georges Claretie, Drames et comédies judiciaires. Chronique du palais, Paris/Nancy, Berger-Levrault, p. 49.
35 Albert Bataille, Causes criminelles et mondaines de 1886, Paris, E. Dentu, 1887, p. 116 et 115.
36 Maurice Talmeyr, Sur le banc, 2e série, Paris, Plon, 1892, p. 257.
37 Ibid., p. 269.
38 Ibid., p. 281.
39 Il existe quelques comptes rendus relatifs à des vols commis avec violence mais pas nécessairement contre de vieilles personnes. Par exemple, Géo London, Les grands procès de l’année 1935, Paris, Les Éditions de France, 1936, p. 205.
40 Géo London, Les grands procès de l’année 1936, Paris, Les Éditions de France, 1937, p. 135.
41 Ibid., p. 139.
42 Ibid., p. 101-105.
43 Par exemple, Géo London, Les grands procès de l’année 1932, Paris, Les Éditions de France, 1933, p. 266.
Auteur
-
Frédéric Chauvaud
Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Poitiers, responsable de l’axe « Sociétés conflictuelles » du Criham (EA : 4270), est un spécialiste de l’histoire de la justice, de la violence et du corps. Il a publié une dizaine de livres et dirigé une vingtaine d’ouvrages.
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