L’unité gauloise : de la Gaule indépendante à la Gaule romaine
p. 21-22
Texte intégral
1La Guerre des Gaules. Ce titre, connu de tous, a diffusé l’idée que « la » Gaule n’existe pas. Cette idée a été renforcée par la facilité avec laquelle César put, si l’on croit son rapport, jouer des peuples gaulois les uns contre les autres. Les convictions de nombreux chercheurs ont transformé ces opinions en quasi-certitudes.
2Pourtant, le titre original de l’ouvrage, C. Iulii Caesaris Commentarii rerum gestarum, tout comme ses différents sous-titres1, Bellum Gallicum ou Belli Gallici, ne font jamais état de « Gaules » mais de « guerres gauloises ». Le titre connu, Bello Gallico ou Bellum Gallicum – « De la guerre gauloise » ou « La guerre gauloise » – est, à ce titre, fidèle à l’idée originelle de César. Celui-ci ne traite en effet à aucun moment de la Gaule autrement qu’au singulier, y compris dans son fameux propos introductif Gallia est omnis diuisa in partes tres. Et d’ailleurs, à bien lire le Bellum Gallicum, les manifestations d’union des Gaulois sont nombreuses, observables à différentes échelles et de nature diverse. Si la Gaule préromaine est réputée n’avoir pas existé, il est en revanche admis que la Gaule romaine présentait un tel caractère unitaire. L’assemblée et le culte du Confluent en sont les signes tangibles et les plus connus, et mieux que tout autre, posent la question du lien entre la période de l’Indépendance et celle de l’appartenance au monde romain : à l’unité du culte romain répond l’appellation plurielle, concilium Galliarum, reflet direct de l’impossible unité qui serait un legs de l’Indépendance. Il est donc intéressant de s’interroger sur l’existence, ou non, de pratiques politiques à l’échelle de la Gaule à l’époque de l’Indépendance. Une telle question revient à se demander si la Gaule est une création césarienne, comme on le lit souvent, ou bien si elle préexiste à son arrivée.
3 L’étude de deux faits marquants des Commentaires césariens, les différentes assemblées en Gaule, puis le phénomène des coalitions et l’émergence d’un commandement unique en la personne de Vercingétorix, permet de proposer des réponses.
Notes de bas de page
1 Constans 1926, p. Vi.
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