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Le port de New York et le commerce extérieur américain

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Jean Heffer

Troisième partie. L’avant-pays

L’avant-pays

Texte intégral

1Rien n’empêche d’appliquer aux pays le même type de raisonnement qu’aux marchandises. New York renforce sa position quand il augmente sa part de trafic d’un produit dont le poids s’accroît dans le commerce extérieur des Etats-Unis ; inversement, s’il s’agit d’un article dont l’importance relative diminue, il s’affaiblit par rapport à l’ensemble de ses rivaux. Il en va de même pour les régions ou les pays d’où viennent les importations et où sont expédiées les exportations. New york. améliore sa position. globale quand te taux, de croissance de ses échanges avec une région donnée

  1. est supérieur au taux de croissance des échanges de cette région avec l’ensemble des Etats-Unis, si ce taux est lui-même supérieur au taux moyen national, ou
  2. tui est inférieur, si ce taux est lui-même inférieur au taux moyen national.
    New york, au contraire, voit sa position globale se détériorer quand te taux de croissance de ses échanges avec une région donnée
  1. est inférieur au taux de croissance des échanges de cette région avec l’ensemble des Etats-Unis, si ce taux est lui-même supérieur ou égal au taux moyen national, ou
  2. tui est superieur, dans le cas où ce taux est lui-même inférieur au taux moyen national.

En d’autres termes, pour s’affirmer, il ne suffit pas d’être relativement fort dans les zones commerciales dynamiques ; encore faut-il éviter d’être trop solidement implanté dans les régions en perte de vitesse. De même, pour décliner, il ne suffit pas de présenter des faiblesses dans le commerce avec les pays qui ont les meilleures perspectives d’avenir ; le renforcement, dans les échanges, de la part des régions en voie d’assoupissement peut aboutir au même résultat.

2Ce schéma peut être testé à partir de deux types de données : la valeur des importations et des exportations, et le tonnage des navires aux entrées et aux sorties. On s’attend à ce que les conclusions soient identiques dans les deux cas, mais des divergences sont possibles, dans la mesure où les bateaux servent aussi au transport des passagers. Pour éviter une trop grande dispersion, j’ai regroupé les pays desservis en huit régions :

3l’Europe occidentale (EO)

4la Méditerranée (ME)

5les Caraïbes (C A)

6l’Asie-Océanie (AS)

7l’Afrique au Sud du Sahara (AF)

8les pays situés sur la côte atlantique (AA) et pacifique (AP) de l’Amérique du Sud

9 l’Amérique du Nord (AM).

Ces ensembles qui correspondent bien aux principaux courants de la navigation maritime ont parfois été divisés en sous-ensembles pour une analyse plus fine :

10– l’Europe occidentale en 5 composantes :

11le Royaume-Uni (RU)

12la France et la Suisse (FR)

13l’Allemagne et les Pays-Bas (AL), difficilement séparables à cause du transit rhénan la Belgique (BG)

14la Baltique (BA) : Scandinavie et Russie du Nord

15– la Méditerranée en 3 :

16la péninsule ibérique (SP)

17l’Italie et l’Autriche-Hongrie (IT)

18le bassin oriental et la Mer Noire (MO)

19– les Caraïbes en 4 :

20les Antilles espagnoles (CU) : Cuba et Porto Rico

21le Mexique et l’Amérique centrale (MX)

22la Colombie et le Venezuela (CV)

23les autres Antilles (WI)

24– la façade atlantique de l’Amérique du Sud en 2 :

25le Brésil (BR)

26l’Argentine et l’Uruguay (AR)

27– l’Asie-Océanie en 3 :

28l’Extrême – Orient : Chine et Japon (FE)

29l’Inde (IN)

30les archipels du Pacifique (PA) : Indes néerlandaises, Philippines, Australie-Nouvelle-Zélande, Hawaii.

  • 1 Pour les arrivées de navires à New York, il est possible de compléter ce trou à partir des microfil (...)

31On étudiera donc d’abord, à partir des statistiques d’importations et d’exportations, la géographie du commerce extérieur américain de 1860 à 1900 qui servira de référence pour juger de la performance new-yorkaise qu’on ne peut appréhender, d’après les documents officiels publiés, qu’à partir de 1868/9. Ensuite, cette appréciation sera confrontée aux renseignements tirés des données concernant les entrées et les sorties de navires, de façon à préciser le bénéfice que New York tire de ses lignes maritimes. Dans les données publiées, il y a malheureusement un trou qui couvre les années 1865/6 à 1869/701, mais cela n’empêche pas de se faire une idée précise des changements qui interviennent dans l’avant-pays des Etats-Unis entre le retour de la paix civile et la fin du XIXème siècle et de ses conséquences sur le commerce new-yorkais.

Notes

1 Pour les arrivées de navires à New York, il est possible de compléter ce trou à partir des microfilms des Archives Nationales à Washington : Record group 36. M 1066. Registers of Vessels Arriving at the Port of N ew York from Foreign Ports, bobines 9 à 13.

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