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La coopération universitaire entre la France et le Québec

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Jacques Portes
, 
Sylvain Simard

II. Les experiences de cooperation

C) Le centre Jacques Cartier

Alain Bideau

Texte intégral

Alain BIDEAU, Directeur du Centre Jacques CARTIER

1Le Centre Jacques CARTIER, Centre d’études, d’échanges et de recherches Lyon-Canada – Québec, a été créé à l’automne 1984. Ce Centre présente un caractère très original qu’il convient de souligner : c’est la première fois que l’ensemble des actions de coopération scientifique et culturelle d’une ville et bientôt d’une région se trouve rassemblé dans une structure souple de coordination.

2Il est une institution inter-universitaire qui regroupe à la fois neuf grandes écoles installées à LYON (1), les trois universités lyonnaises et les facultés catholiques de LYON (2), plus le CNRS – Administration Déléguée de la 7ème Circonscription et un de ses laboratoires propres (3), le Centre d’Actualisation Scientifique et Technique, le Pôle Génie Biologique et médical Rhône-Alpes, les Hospices Civils de LYON, la Fondation Marcel Mérieux, et des collectivités locales comme le Conseil Général du Rhône (4).

3Ce regroupement du potentiel "recherche lyonnais" pour développer et élargir les actions de coopération avec le CANADA et la Province du Québec est bien sans équivalent. Tout en respectant l’autonomie et les prérogatives de chacune de ses composantes, le Centre Jacques Cartier entend créer les condition d’un "plus" permettant de renforcer les liens déjà noués et d’apporter des moyens complémentaires aux fonds propres à chaque établissement afin de promouvoir l’ensemble des activités scientifiques et culturelles orienté sur le Canada et le Québec. Il espère atteindre un tel objectif en utilisant la plus grande partie des ressources qu’il a su mobiliser (cotisations des institutions membres, subventions canadiennes et québécoises, appui financier du Ministère Français des Affaires Etrangères et des Ministères de tutelle, mécénat...) pour offrir une aide concrète à des projets présentés par les établissements membres.

4Aujourd’hui, le Centre Jacques Cartier n’est plus seulement une "structure lyonnaise". Les différentes activités réalisées ou en cours ont commencé à intéresser d’autres partenaires. Saint-Etienne a ouvert la voie, l’Alliance Universitaire Scientifique et Economique de Saint-Etienne (Ause) et le Centre Hospitalier Régional de Saint-Etienne sont devenus de nouveaux membres (5). Demain, peut-être, Grenoble ! Dicté par un très réel souci d’efficacité, le Centre se veut largement ouvert. Il n’est pas à la recherche de nouveaux membres mais accueille volontiers tout partenaire lui permettant de mieux réaliser l’ensemble des objectifs qu’il s’est fixé.

5Parmi ceux clairement exprimés, nous avions, dès 1984, souhaité une rencontre avec le monde économique et industriel en soulignant que l’expérience accumulée par le milieu scientifique qui effectue de longs séjours au Canada et au Québec pouvait-être mieux utilisée. Dans le cadre de la coopération Franco-Québécoise, la Commission Permanente a reconduit le programme de soutien au développement économique entre les régions de France et la Province du Québec. En 1986, la région Rhône-Alpes a été identifiée officiellement comme quatrième région française participant à ce programme. Ainsi, le Centre Jacques Cartier et la Chambre de Commerce et d’industrie de Lyon (6) ont-ils été chargés de la mise en application de ce programme offert aux entreprises et qui comprend deux volets :

  • Mission de sensibilisation qui s’adresse à des industriels d’un même secteur, chargés de recueillir sur place des informations techniques dont, au retour, ils feront profiter l’ensemble de la corporation. Réciproquement, l’accueil en Rhônes-Alpes de chefs d’entreprises québécois de même secteur est prévu.
  • Echanges PME-PMI : offerts à un propriétaire dirigeant d’entreprise de notre région, souhaitant découvrir l’environnement nord-américain d’une PMI de même secteur du Québec, et réciproquement pour ce dernier quelques semaines plus tard, donnant aux deux entreprises la possibilité d’échanger leurs expériences en matière technique et de management et de parvenir à une expérience efficace et durable entre-elles. Actuellement, cinq dossiers d’entreprises, dont trois du secteur Génie Biologique et Médical ont été transmis.

6Bien au-delà des programmes de recherche scientifique et culturelle qui sont traditionnellement de son ressort, le Centre Jacques Cartier a permis à une action plus large de s’amorcer. Par exemple, la participation de la région Rhône-Alpes aux actions de coopération Franco-Québécoise telles que, l’échange PME-PMI en amont des missions ACTIM, les missions sectorielles de sensibilisation économique et industrielle ou le programme CRIQ ANVAR d’aide à l’innovation technique conjointe, devrait ouvrir les échanges traditionnels à la clientèle des entreprises, et leur permettre de profiter de la dynamique régionale, de ses effets démultiplicateurs, en particulier au niveau des organismes comme les Chambres de Commerce.

7Actuellement, avec la Chambre de Commerce et d’industrie de Lyon, nous travaillons à la mise en place de 15 stages annuels en entreprises qui seraient offerts à des étudiants québécois, à charge pour l’organisme partenaire, d’offrir la contrepartie pour des étudiants Rhône-Alpins. A partir de l’année 1987, le Conseil Régional Rhône-Alpes a créé une bourse d’excellence annuelle afin de permettre à un chercheur français de séjourner une année à l’institut de Biotechnologie de Montréal.

8En collaboration avec le Centre de Coopération Interuniversitaire Franco-Québécoise, et le CNRS, nous terminons la création d’une base de données informatisées recensant les actions de coopération scientifique et culturelle entre la France, le Québec et le Canada. Nous venons, également, d’entreprendre un inventaire des actions de coopération possibles entre Français et Canadiens-Québécois, (au niveau universitaire et des PME-PMI) en recherches orientés vers le développement dans les technologies suivantes et les applications diverses :

  • micro-électronique
  • biotechnologies
  • matériaux nouveaux

9Le Centre met à la disposition de ses membres un centre de documentation, diffuse toutes les informations qu’il reçoit sur le Canada et le Québec et participe à mieux faire connaître les études canadiennes et québécoises dans la région en organisant des séminaires, des conférences, des débats, des expositions. Depuis 1984, le Centre Jacques Cartier a organisé des expositions comme "Rêves d’Empire", des débats comme celui sur "la gestion des Universités et des Grandes Ecoles", des tables rondes comme celle sur les biotechnologies, a monté en co-production avec le théâtre de la Platte et les Amis de l’Université, une pièce de théâtre de Michel TREMBLAY "C’T’A TON TOUR LAURA CADIEUX", interprétée par Manon GAUTHIER, comédienne québécoise.

10Dans le domaine de la recherche, grâce à un appel d’offre spécifique annuel, 60 équipes rattachées aux établissements membres ont pu soit entreprendre, soit développer ou continuer une action de coopération scientifique avec un partenaire canadien ou québécois, et ce dans tous les champs disciplinaires.

11Enfin, les 24-27 Juin 1987, le Centre Jacques Cartier organise à Lyon 13 colloques scientifiques dans le cadre de ses "Premiers Entretiens" sur les thèmes suivants :

  • la souveraineté au XXIe siècle
  • moyens nouveaux en Génie Civil
  • les politiques d’aménagement des fronts d’eau à Lyon et Montréal
  • aspects des mathématiques discrètes et de l’informatique fondamentale
  • matériaux
  • chimie organique
  • productique
  • les moyens informatiques au service de la langue française
  • biologie du développement
  • les transplantations cardiaques
  • actualités cardiovasculaires
  • démographie historique – élaboration de registres de population à des fins démographiques et génétiques
  • télématique et santé publique.

12Ces rencontres devraient réunir environ 100 Canadiens et un millier de participants.

13La création du Centre Jacques Cartier semble génératrice d’une dynamique très encourageante pour l’avenir. Souhaitons qu’il puisse aider à faire de la ville de Lyon et de la région Rhône-Alpes un lieu privilégié de l’amitié avec le Canada et la Province du Québec.

CARTE D’IDENTITE DU CENTRE JACQUES CARTIER

14Adresse : Centre Jacques-Cartier

15Université LUMIERE – LYON 2

1686 rue Pasteur

1769365 LYON CEDEX 07

18TEL : 78.69.24.45 Poste 221 Télex N° 330637

Président du

Conseil d’Administration : Docteur Charles MERIEUX Directeur : Alain BIDEAU

Secrétaire : Pascale FERREIRA

Membres du Bureau : Colette BERGER, Maître Assistant à l’INSA

19Christian PHILIP, Professeur à l’Université J. MOULIN LYON DI

20Germaine THOMAS-DAVID, Professeur Chargée des Relations Internationales Université C. BERNARD LYON I

21René TRIAU, Directeur Médical Fondation Marcel MERIEUX

22Robert PHILIPPE, Professeur à l’institut Universitaire de Saint Etienne.

ETABLISSEMENTS MEMBRES DU CENTRE JACQUES CARTIER

23(1) Ecole d’Architecture de Lyon

24Ecole Centrale de Lyon

25Ecole Nationale Supérieure des Bibliothèques

26Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat

27Ecole Supérieure de Chimie Industrielle de Lyon

28Ecole Supérieure de Commerce de Lyon

29Ecole Vétérinaire de Lyon

30Institut Français de Gestion

31Institut National des Sciences Appliquées de Lyon

32(2) Université Claude Bernard – LYON I

33Université LUMIERE – LYON 2

34Université Jean Moulin – LYON III

35Faculté Catholique de Lyon

(3) Centre d’Actualisation Scientique et Technique – C.A.S.T.

36C.N.R.S. – Administration Déléguée

37– Institut de recherche en Pédagogie, en Economie et en Audio-Visuel pour la Communication dans les Sciences Sociales

38– Institut de recherche sur la Catalyse

(4) Fondation Marcel MERIEUX

39Hospices Civils de Lyon

40Conseil Général du Rhône

(5) Alliance Universitaire Scientifique et Economique de Saint-Etienne (A.U.S.E.)

41Centre Hospitalier Régional de Saint-Etienne.

(6) Chambre de Commerce et d’industrie de Lyon

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