• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15463 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15463 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Éditions de la Sorbonne
  • ›
  • Internationale
  • ›
  • Le Parti social-démocrate suédois et la ...
  • ›
  • Première partie. Le parti social démocra...
  • ›
  • Majorité et minorité : Le conflit intern...
  • Éditions de la Sorbonne
  • Éditions de la Sorbonne
    Éditions de la Sorbonne
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Un Congrès "imprévisible" Les options fondamentales : la question militaire La collaboration avec les Libéraux Notes de bas de page

    Le Parti social-démocrate suédois et la politique étrangère de la Suède

    Ce livre est recensé par

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Majorité et minorité : Le conflit interne du Congrès de Novembre

    p. 83-90

    Texte intégral Un Congrès "imprévisible" Les options fondamentales : la question militaire La collaboration avec les Libéraux Notes de bas de page

    Texte intégral

    Un Congrès "imprévisible"

    1Ce dernier se tient à Stockholm du 23 novembre au 1er décembre 1914 et réunit 178 délégués, dans une "atmosphère chargée"1. Le discours d’ouverture de Branting annonçait déjà le conflit et le règlement de comptes entre les tendances. Il posait d’entrée de jeu les deux problèmes sur lesquels l’essentiel du débat allait porter : la Défense nationale "pour laquelle le groupe parlementaire avait formulé une proposition positive" et la collaboration démocratique "avec les éléments bourgeois proches de nous", nécessaire pour la garde de la neutralité, comme pour la réalisation des réformes indispensables. "Il appartient au Congrès de se prononcer et de dire si nous allons par principe, nous isoler en tant que Parti". Si cette décision survenait et si le Congrès venait à décider que le S.A.P. "irait son chemin tout seul", alors, déclara Branting, ce serait "évidemment sous une autre direction"2. Avant même que le débat ne fût engagé sur le fond Branting et les majoritaires tentèrent de désorganiser l’opposition radicale en demandant au Congrès l’invalidation des pouvoirs de deux de ses principaux chefs Z. Höglund et C.N. Carleson, respectivement désignés comme représentants par les districts de Halland et de Norrbotten bien qu’ils fussent domiciliés à Stockholm. Par 84 voix contre 64 le Congrès s’y refusa. Bien plus, il adopta la proposition de Göran Palm en faveur de la représentation au Congrès de la S.S.U., où se recrutait la plupart des adversaires de la Direction du parti. Enhardie par ses premiers succès, l’opposition développa alors une offensive systématique contre les organes dirigeants du parti, groupe parlementaire et Comité Directeur où prédominait la tendance Branting. Le but de cette offensive était de réaffirmer l’autorité souveraine du Congrès sur les autres instances du Parti. C’est ainsi que Höglund et Carlesson demandèrent que les procès-verbaux du groupe parlementaire fussent remis au Comité de Décharge. Les membres du Conseil de Confiance (Förtroenderådet) du groupe parlementaire, Branting, Rydén, Thorsson en particulier, s’y opposèrent farouchement faisant valoir que le groupe n’était pas l’élu des membres, mais des électeurs du Parti "quatre fois plus nombreux", et que, seule son activité publique devait être appréciée du Congrès. Par 98 voix contre 52 le Congrès se rangea à leur avis3. De même quand la Section de Stockholm, dont les délégués soutenaient pour la plupart Z. Höglund, proposa l’institution de congrès annuels, elle ne put réunir une majorité (65 voix contre 85). Mais c’est surtout la composition du Comité Directeur qui fût l’objet des attaques de l’opposition. Ses 23 membres étaient élus par le Congrès et pendant trois ans constituaient la plus haute instance du Parti. La réunion de Congrès annuels aurait eu pour corollaire la réduction du Comité Directeur à neuf membres "tous domiciliés à Stockholm"4. Le but évident de cette manoeuvre était d’affaiblir la tendance Branting, notamment en y réduisant la représentation de certains districts en particulier celui de Scanie, un des plus fidèles à Branting. Ström – lui-même Stockholmois – déclara lors du débat du 25.11 : "que les Scaniens redoutent tout changement dans la composition du Comité Directeur se comprend aisément quand on songe qu’ils y ont trois places alors que beaucoup d’autres districts n’en ont aucune". Le Scanien G. Nilsson (Kristianstad) répliqua "qu’il était justice que la Scanie eût 3 représentants puisqu’elle constituait le quart du Parti". Ce fût un des rares épisodes où émergea le conflit souterrain, et dont on mesure mal l’ampleur, entre les différents districts5 du S.A.P. : conflit régional entre les districts du Sud et du Centre, Scanie, Östergötland, Värmland et ceux du Nord, notamment celui de la ville de Stockholm et du Norrbotten ; conflit politique entre la Scanie acquise au réformisme de Branting et Stockholm foyer principal du radicalisme, opposition sociologique aussi entre des zones proportionnellement moins industrialisées et où le Parti avait pénétré le petit paysannat, et les foyers industriels de la région de Stockholm, des mines et des forêts du Norrland. Le Congrès ne décida de maintenir le statu quo, en ce qui concerne la composition du Comité Directeur, que par 71 voix contre 57. Au cours de la discussion, I. Vennerström avait fait remarquer que "sur les 23 membres du Comité Directeur, 17 étaient membres du Groupe Parlementaire, et que sur les 7 membres de la Commission Exécutive (Verkställande Utskottet) 4 l’étaient aussi6. Ce fût la nouvelle brèche par laquelle le groupe radical chercha une fois encore à investir la citadelle majoritaire. La section de Stockholm proposa dans une motion "qu’au maximum 1/3 des membres du Comité Directeur soient des parlementaires"7. Branting s’indigna que les parlementaires "parce qu’ils avaient reçu un mandat" puissent être considérés comme "dangereux par le peuple souverain". Ceci, déclara-t-il est "de la démocratie primitive" et procède d’une tendance qui consiste à penser que "la masse est a priori plus apte à comprendre que ceux qui ont l’intelligence et la compétence"8. A.C. Lindblad dénonça de son côté "les tendances anarcho-socialistes" de l’oppostion. Par 93 voix contre 54 le Congrès se refusa à exclure les parlementaires du Comité Directeur. Il apparaît donc que dans ces votes la minorité groupait 50 à 60 délégués, soit un bon tiers du Congrès, alors qu’elle n’avait que quelques représentants au sein du Comité Directeur et du Groupe Parlementaire. Elle réussit même à faire décider par le Congrès, par 84 voix contre 67, que les membres du Comité Directeur n’auraient pas le droit de vote dans les Congrès à venir. Les réactions du Congrès semblaient "imprévisibles"9 et les tendances étaient capables de constituer des majorités variables selon les cas. C’est alors, si l’on en croit Palmstierna, qu’au cours d’une réunion à l’hôtel Anglais réunissant autour de Branting 125 délégués sûrs" on se serait décidé à la scission au cas où dans les jours à venir la majorité subirait une défaite lors du vote sur le socialisme ministériel et lors de l’élection de la nouvelle Commission Exécutive.

    Les options fondamentales : la question militaire

    2Ce n’est guère qu’à partir du 27 novembre, quand le Congrès aborda les deux questions fondamentales de la Défense nationale et de la collaboration avec les Libéraux, que le rapport des forces vint à se préciser. Le débat sur la Défense nationale fût ouvert par la minorité du Comité de Décharge10 qui demanda que le Congrès exprimât son désaccord du "programme de défense positif" publié au printemps par le Comité Directeur11, en raison de sa non-conformité avec le § III du programme du Parti12. Ce fût à Värner Rydén, pour la majorité, qu’il appartint de défendre les nouvelles orientations assignées au S.A.P. Rydén estima qu’en 1911 son attitude avait été "incomplète" (ofullständig) car le groupe parlementaire "n’avait pas eu accès à tous les documents nécessaires". Mais, ensuite, avaient été créées les Commissions de la Défense (Försvarsberedningarna) auxquelles les Sociauxdémocrates avaient participé, "j’ai alors acquis la conviction que la Suède pouvait se défendre en cas d’agression, notamment grâce à l’arme sous-marine". Cependant les délégués socialistes avaient simultanément estimé possible, par des économies et des réformes de structure, la réduction du service et du budget militaire13. Ce programme "positif", estima Värner Rydén, avait amené au "Parti" "un grand nombre de nouveaux électeurs" qui lui avaient assuré 24 nouveaux députés au Riksdag. Pour l’opposition représentée par Adolf Lundgrehn et C.N. Carleson "le cas de la Belgique détruite et saignée à blanc montrait où pouvait conduire la neutralité armée pour les petits Etats". La Social-démocratie devait donc "même en ces heures d’épreuves", demeurer un parti de paix, et ne pas se laisser "comme les autres" emporter par le vent du militarisme14. L’intervention de Branting une fois encore constitua le moment essentiel de ce débat : partout en Europe, déclara-t-il, les Socialistes s’étaient ralliés aux valeurs nationales, mais sur ce point le Parti est divisé. Certains se refusaient à admettre "qu’un point de vue puisse se modifier sous l’effet d’une meilleure information" et rappelaient "l’attitude du Sultan Omar qui fit brûler la bibliothèque d’Alexandrie en disant : ou bien ses livres disent la même chose que le Coran et alors ils sont inutiles, ou bien le contraire et alors on ne doit pas les lire”. Ceux qui prenaient prétexte du cas de la Belgique pour prêcher la neutralité désarmée oubliaient que si la Suède ne montrait pas sa volonté de se défendre "alors son destin serait décidé de l’extérieur"15. Branting conclut sous les applaudissement du Congrès16 : "Aucun grand parti ne peut accepter consciemment la perte de la liberté et du droit à disposer de sa destinée". Branting venait de redresser une situation compromise et C.N. Carleson dût faire quelque peu machine arrière en venant affirmer qu’il ne niait pas le "devoir de se défendre" et que la question n’était pas "Défense ou pas", mais la forme de cette dernière et les possibilités d’en réduire le poids. Les résultats du vote furent particulièrement serrés, l’opposition réunissant 61 mandats contre 70 qui approuvaient le Manifeste du 7 mars. Certains minoritaires crurent alors trouver dans l’évocation du "cas Christiernsson’’17 une nouvelle occasion de discréditer la majorité. Le Comité de Décharge s’était accordé pour exprimer un blâme (ogillande) à l’encontre de Christiernsson pour son attitude lors du vote de la loi militaire du 12 septembre. Mais certaines sections Norrlandaises, notamment celles de Kiruna et de Gällivara, réclamèrent son exclusion pure et simple18. Branting intervint alors, et, sans se solidariser de Christiernsson qu’il acceptait de voir l’objet d’un blâme, demanda au Congrès de ne pas recourir à l’exclusion "le Parti Socialdémocrate devait admettre la liberté de pensée et d’expression". Rydén, quant à lui, estimait que la question devait être simplement "retirée de l’ordre du jour". Le Congrès finalement rejeta ces deux attitudes extrêmes et se contenta du blâme proposé par le Comité de Décharge. Après ces escarmouches, le véritable combat s’engagea, le 29 novembre, pour la formulation du programme en matière militaire. Le Comité Directeur proposait la formulation suivante :

    Lutte contre le Militarisme
    Réduction progressive des charges militaires jusqu’au désarmement
    Traités d’arbitrage obligatoire, neutralité Scandinave permanente
    Renforcement de la collaboration internationale des organisations ouvrières contre la guerre306.

    3Mais de nombreuses motions appelaient une radicalisation du programme, notamment le remplacement de l’expression "réduction progressive des charges militaires jusqu’au désarmement" par le seul "Désarmement" (Avväpning)19. Face à cette offensive le Comité Directeur demanda au Congrès de maintenir le § III sans modifications ou de le renvoyer devant la Commission du Programme ou devant lui-même, afin qu’il fût étudié et éventuellement remodelé en vue du prochain Congrès20. En même temps le Comité Directeur demandait au Congrès d’abandonner la résolution Weidenhayn de 1908 condamnant les Sociétés de tir (Skytterörelse)21 ainsi que la Résolution Vennerström de 191122. Mais, à la surprise quasi générale, Branting, Thorsson, Lindblad et Palmstierna se dissocièrent de cette position et demandèrent que la "réduction progressive des charges militaires jusqu’au désarmement" fût liée à "l’augmentation des garanties de paix" (med växlande fredsgarantier). En d’autres termes il était clair que Branting et ses proches estimaient dérisoire une réduction des charges militaires aussi longtemps que durerait le conflit européen et, en conséquence, ils cherchaient à conférer au programme plus de réalisme23. Peut-être même en adoptant une position plus "positive" que celle du Comité Directeur visaient-ils à contrebalancer l’action de ceux qui militaient en faveur du désarmement pur et simple, de manière à favoriser la rencontre d’une majorité se retrouvant sur la proposition du Comité Directeur. En fait tous ces calculs furent déjoués, le Congrès adoptant contre Branting et les nihilistes la proposition faite par F. Ström de maintenir le § III, mais décidant aussi de ne pas le renvoyer devant la Commission de Programme. Ce vote acquis par 75 voix contre 65 montrait une fois de plus la force à peu près égale des deux courants à l’intérieur du Congrès. Plus révélateur peut-être encore de la force que conservait le courant radical fût le vote, par 87 voix contre 56, du maintien de la résolution Vennerström dont le Comité Directeur avait réclamé l’abandon, et de celui, par un score très voisin (84/55) de la résolution Weidenhayn24. Bien que Branting ait pu prétendre après coup que l’opposition s’était "tenue sur la défensive" et qu’il n’avait pu être cette fois question comme en 1911 de donner au programme un caractère plus hostile à la défense25, il est difficile de sous-estimer les défaites subies par le Comité Directeur. Quoi qu’on ait pu dire26 le débat sur la défense n’avait pas permis aux majoritaires d’imposer totalement au Congrès la nouvelle voie dans laquelle depuis le printemps ils s’étaient engagés. Comme l’écrit Palmstierna, le Congrès demeurait "rétif" (motsträvig)27.

    La collaboration avec les Libéraux

    4D’évidence tout l’engagement du Parti en matière de défense s’éclairait par la politique préconisée par les tendances devant le problème de la collaboration éventuelle avec le parti libéral. Dès le 27 novembre, Branting avait prononcé un grand discours dans lequel il avait d’abord rappelé que le Comité Directeur avait estimé qu’il était du devoir "du plus grand Parti de la gauche de prendre l’initiative et que cette initiative avait rencontré un accueil positif de la part des Libéraux". Le vrai problème, avait poursuivi Branting, n’était pas celui de la constitution d’un Ministère, mais de l’accord préalable sur une plateforme politique commune, sur "un programme minimum". Vouloir donner à ce programme un caractère et une ampleur inacceptables au Parti Libéral eût été le condamner sciemment à l’avance et par conséquent rejeter les Libéraux vers la droite ou permettre la poursuite paisible du gouvernement minoritaire de cette dernière. Après quoi "le jugement de nos électeurs en 1917 risquerait d’être inconfortable pour nous". Contre Branting le principal orateur avait été Z. Höglund "derrière lequel l’opposition s’était rassemblée"28. Pour lui le pouvoir ce n’était pas seulement "un certain nombre de mandats parlementaires", c’était aussi la force des organisations socialistes et de la "conscience de classe de tous les militants". Le développement de la puissance du Parti, estimait-il, n’était qu’apparente et ne recouvrait pas une force intérieure égale. Un cinquième, à peine, des électeurs Sociauxdémocrates appartenaient aux organisations du Parti, le mouvement syndical faisant encore face à de nombreuses difficultés, et le mouvement coopératif "restant toujours dominé par de puissantes tendances petites bourgeoises". En somme, les structures et les bases économiques sur lesquelles aurait pu reposer un gouvernement Social-démocrate manquaient totalement et l’expérience était condamnée à échouer. D’autre part, Höglund doutait qu’on pût faire confiance aux Libéraux "qui jusqu’alors n’avaient jamais montré beaucoup de fidélité à leurs promesses". Dans la question de la défense, d’ailleurs, comment concilier la volonté social-démocrate, rappelée par son programme, de travailler à la "réduction progressive des charges militaires" avec la politique du Parti libéral favorable au maintien, sinon à l’augmentation, des crédits militaires ? De nombreuses délégations cependant se déclarèrent favorables à l’ouverture de négociations avec les Libéraux29 tout en estimant que faute d’un accord sur un programme minimum de réforme toute collaboration des deux partis se trouvait exclue30. Cette collaboration supposait évidemment aussi que le S.A.P. respectât la loi militaire du 12 septembre. Pour certains délégués comme Gustave Wahl (Stockholm) cette situation contradictoire était, à la longue, intenable : comment financer une politique de réformes sociales si les revenus de l’Etat étaient de plus en plus absorbés par les armements ? Pour la même raison il semblait douteux qu’on pût réduire les droits de douane et donc la cherté de la vie. La question militaire restait donc bien, à cet égard, comme le déclara I. Vennerström "le plus grand écueil", mais de toutes façons la loi militaire serait appliquée, et sans doute valait-il mieux qu’elle le fût par un gouvernement de gauche31. Le Congrès eut finalement à choisir entre les deux projets : celui de l’opposition présenté par Gottfried Björklund (Stockholm) favorable à une collaboration avec les Libéraux sur la base du programme minimum mais hostile à "la constitution d’un ministère de coalition" et celui de V. Rydén pour le Comité Directeur favorable au contraire à une "collaboration en vue de la formation d’un gouvernement" (medverkan för regeringsbildande). Le Comité Directeur réunit alors une majorité plus large que lors des votes précédents (90 voix contre 58). Cette affirmation in fine de la tendance favorable à Branting allait se trouver confirmée de façon éclatante lors de l’élection, dans l’après-midi du 29.11, des instances supérieures du Parti, Commission Exécutive et Comité Directeur, appelées à guider le mouvement jusqu’au Congrès de 1917. Bien que l’opposition eût été presque aussi forte que l’autre courant parmi les délégués élus au Congrès, aucun nouveau représentant n’en fût élu32. Cette attitude jugée "peu loyale" s’expliquait en grande partie, selon l’opposition, par le fait que le Comité Directeur pourtant privé du droit de vote par le Congrès, avait jugé que cette disposition n’avait pas d’effet immédiat et avait donc "contribué largement à s’élire lui-même33. Branting, désormais assuré de sa liberté d’action, jusqu’en 1917, put déclarer dans son discours de clôture que ce Congrès "avait été un des plus importants depuis longtemps". Tout en déplorant que le Comité Directeur n’eût pu réaliser l’unité sur plusieurs questions essentielles, il se réjouissait de constater que le Congrès avait compris les exigences de l’heure et décidé de "tirer les conséquences de la victoire électorale de septembre". Le Parti s’engageait sur une "nouvelle voie". Et certes le réformisme l’avait emporté sur l’orthodoxie révolutionnaire dont désormais Höglund plus que Lindhagen était la figure de proue. Ce Congrès "que l’opinion et la presse libérales avaient suivi avec passion34 apportait à Branting ce à quoi il avait sans doute le plus travaillé : un blanc-seing pour une collaboration avec les Libéraux. Mais ce blanc-seing n’avait pas été accordé sans quelques conditions. De même sa politique en matière de défense n’avait été approuvée que par une majorité de 9 voix. En acceptant de voir armer et mobiliser la Suède et en condamnant le nihilisme de naguère Branting pouvait certes songer avant tout à assurer la défense du pays, bien qu’en novembre 1914 la réalité du "danger russe" se fût très sensiblement atténuée. On est conduit cependant à penser que son attitude fût avant tout dictée par la volonté de se rapprocher des Libéraux et de briser ce paradoxe qui faisait du premier parti de la Chambre basse un parti d’opposition. Quand le 30 novembre, la section de Vetlanda proposa une motion demandant à ce que le Riksdag fût saisi d’un projet de médiation suédoise pour "obtenir de tous les Etats la mise en oeuvre d’un désarmement total" le Comité Directeur estima que cette motion35 "ne devait pas être prise en considération par le Congrès" et Palmstierna pût déclarer "qu’il n’était pas raisonnable de proposer un plan de paix rapide quand l’Europe brûlait de tous les côtés". De même une motion de la Section de Hällestad pour une "puissante campagne d’agitation en faveur du désarmement" se heurta à une fin de non recevoir du Comité Directeur. Enfin, quand Bjelenin36, venu saluer le Congrès au nom du Parti Social-démocrate russe, avait dénoncé "la trahison des chefs du grand parti Social-démocrate allemand et de bien d’autres qui ne voyaient les choses que du point de vue de la légitime défense nationale" (det nationella självförsvaret), Branting avait demandé au Congrès d’exprimer unaniment et sans débat sa réprobation contre de tels propos. Une fois encore l’opposition était venue de Z. Höglund qui avait répliqué que de nombreux socialistes suédois estimaient, comme les Russes, "que les Allemands avaient trahi"37. Une fois encore le vote serré (54 voix pour Branting, 50 contre) avait montré la force du courant nihiliste. Or Staaf avait rappelé à Branting, quelques jours à peine avant l’ouverture du Congrès, que le fondement de la politique militaire des Libéraux pour les 3 années à venir serait "d’exécuter scrupuleusement ce qui avait été décidé"38. Ainsi comprend-on mieux que Branting ait condamné avec tant d’énergie toutes les attitudes extrêmes qui risquaient de lui alliéner les Libéraux. Sa correspondance avec Staaf au lendemain du Congrès conduit à douter qu’il y ait réussi pleinement. "Notre Congrès est terminé et a donné son accord aux lignes proposées par ce Comité Directeur ; j’espère qu’il n’y a pas d’obstacle à l’ouverture d’une négociation en vue de la collaboration de la gauche"39, lui écrit Branting au début décembre. La réponse que lui fit Staaf ne dissimulait pas les difficultés qui restaient à surmonter, puisque le but de la Socialdémocratie restait le désarmement ; or "l’exécution scrupuleuse" de la loi militaire de septembre 1914 s’accomodait mal de "la réduction progressive des charges militaires jusqu’au désarmement". En fait, estimait Staaf, c’était plutôt à une "augmentation progressive" (successiv ökning) des charges militaires qu’il fallait s’attendre dans les prochaines années. "Nos points de vue semblent opposés, à moins que, comme on le dit de certains côtés, le texte du Congrès exprime un souhait pour l’avenir, qui ne s’appliquerait pas à la période de collaboration des deux Partis"40. Il semble cependant que du côté des Libéraux il n’y eût alors aucune hâte à revendiquer le pouvoir41. Dans une lettre à Staaf du 17.12, Ehrensvärd recommandait de poursuivre la discussion dans le seul but d’assurer le maintien de la neutralité42. De son côté Adelswärd, le 31.12.1914, considérait qu’il fallait "éviter tout ce qui pourrait entraîner la démission du gouvernement43. Il était d’ailleurs plus que douteux que Gustave V consentît dans l’immédiat à faire appel à Staaf qui était loin d’être "persona grata" à la Cour depuis les incidents du printemps 191444. Ainsi comme le constate Ture Nerman, un des proches de Höglund, la minorité avait elle fait la preuve qu’elle représentait plus que "la phalange de Stormklockan" et que dans le parti coexistaient deux grands courants que plusieurs votes avaient révélés de force à peu près égale45. Comme le courant de gauche était beaucoup moins représenté au sein du groupe parlementaire et du Comité Directeur qu’il n’avait été au Congrès, les conflits étaient inévitables46. Comme on l’a vu47, lors du 5ème Congrès de la S.S.U. (28-30 décembre 1914), Höglund qui en était le Président protesta encore contre l’attitude du Parti qui avait abandonné son anti-militarisme, "contrairement à sa doctrine", puis fit adopter à une immense majorité une motion portant que dans certaines circonscriptions la S.S.U. pourrait à l’avenir présenter des candidats propres, c’est-à-dire distincts de ceux du S.A.P. Il fût également décidé que pour les campagnes électorales futures les jeunes Socialistes ne travailleraient que pour les candidats qui se seraient prononcés clairement pour le désarmement48. Un des membres du Comité Directeur (Centralstyrelse), Einar Ljungberg, était allé plus loin encore : il fallait résolument utiliser les moyens extra-parlementaires, organiser une intense agitation dans les clubs, les sections et les syndicats. La guerre mondiale avait appris à ne pas faire confiance dans le parlementarisme, et la social-démocratie "avait fait faillite avec sa tactique parlementaire". Elle avait suivi "le même chemin que le christianisme". Il fallait préparer partout des actions de masse jusqu’à "la grève générale en cas de guerre"49. Le fossé s’élargissait donc encore entre les dirigeants du Parti et ceux de la S.S.U., malgré le vote de la "résolution unitaire"50 adoptée en conformité avec les décisions du Congrès de novembre.

    5On constate donc un renforcement et une intransigeance croissante des tendances politiques à l’intérieur du Parti. Les heurts répétés dont il était le théâtre étaient-ils la conséquence d’une aggravation de la condition économique de la classe ouvrière suédoise dans laquelle se recrutait l’immense majorité des membres du Parti ?

    Notes de bas de page

    1 F. Ström, op. cit., p. 35.

    2 Sveriges Socialdemokratiska Arbetarepartis nionde Kongress, 23.11.1914, p. 22.

    3 Sveriges Socialdemokratiska Arbetarepartis nionde kongress, 24.11.1914, p. 57. Du côté de l’opposition, Lindhagen déclara que le but n’était pas d’exercer une plus grande critique sur le groupe parlementaire mais de donner aux "couches profondes" du Parti (de djupa leden) l’occasion de faire connaître son opinion à la Direction.

    4 Réserve de Sv. Persson, Neuman, Sandler, Ström, Vennerström le 25.11.1914.

    5 Cest-à-dire les Fédérations régionales.

    6 Sveriges Socialdemokratiska Arbetarepartis nionde Kongress, 25.11.1914.

    7 Motion n° 76, 25.11.1914. Des motions identiques furent déposées par les sections de Norrköping, Söderhamn, Norrtälje, Ystad.

    8 Ibid, 26.11.1914.

    9 E. Palmstierna, op. cit., I p. 80.

    10 Oscar Kypengren, John Bohlin, August Carlsson.

    11 Manifeste du 7 mars 1914.

    12 Celui de 1911 réclamait "La réduction progressive des charges militaires jusqu’au désarmement (successiv minskning av militärbördoma fram mot avväpning).

    13 Rydén précisait de plus que le groupe parlementaire socialdémocrate, à une exception près, avait été unanime à ce sujet

    14 Socialdemokr. Arbetarepartis nionde Kongress, 27.11.1914.

    15 Ibid.

    16 Socialdemokratiska Arbetarepartis nionde Kongress, 27.11.1914. Pourtant dans ce moment on assista à certains revirements favorables à la défense, tel celui de Fabian Månsson.

    17 Cf. Supra p. 166

    18 Ström, op. cit., p. 39.

    19 Notamment les sections de Göteborg, Ystad, Västervik, Nynäshamn, Halmstad, Hällestad.

    20 Cest-à-dire pour 1917.

    21 Cf. Supra p. 57.

    22 Cf. Supra p. 63.

    23 La division du Parti est alors clairement résumée par Viktor Larsson, député de Vasterås, qui déclara : "Nous n’arriverons pas à l’unité sur ce point. Certains veulent que le programme prenne un caractère totalement antimilitaire. Une minorité du Comité Directeur voudrait qu’il reçût une formulation nouvelle en accord sur la nouvelle tactique du Parti en matière de Défense... Dans ces conditions il vaudrait mieux n’ajouter aucune modification" (Sveriges Socialdemokratiska Arbetarepartis nionde Kongress, 29.11.1914, p. 161).

    24 Il est à noter toutefois que Branting, adversaire déclaré de la Résolution Weidenhayn et qui d’ailleurs tint avec Thorsson à exprimer des réserves à l’issue du vote fût rejoint par certains membres de l’aile radicale. Ainsi Fr. Ström et I. Vennerström réclamaient-ils l’abandon de la condamnation des Sociétés de Tir "la classe ouvrière pouvait être contrainte par l’agressivité des classes et partis bourgeois de lutter pour sa libération par des moyens autres que parlementaires".

    25 Herbert Tingsten, op. cit., II, 170.

    26 Z. Höglund (op. cit., p. 49) fait cette remarque : "Rien d’étonnant qu’après ces votes contradictoires les deux partis aient crié victoire".

    27 E. Palmstierna, op. cit., p. 81.

    28 F. Ström, op. cit., p. 42.

    29 Lors de la réunion du Comité Directeur du 4 au 7 octobre 1914, un Comité de 5 membres (Branting, Lindqvist, Palmstierna, Rydén et Wickman) avait été désigné à cet effet. Cependant l’absence de Staaf qui se trouvait en Norvège jusqu’au 15 novembre, n’avait pas permis à ces négociations de s’ouvrir avant la tenue du IXème Congrès socialdémocrate (Socialdemokratiska Partistyrelsens Berättelse för år 1914, p. 50).

    30 Dans ce programme minimum le premier point était "une politique de neutralité inébranlable" (orygglig). Parmi les autres réformes on relevait : l’abolition de l’échelle électorale des 40 degrés, la réduction de la fiscalité indirecte, la diminution progressive des droits de douane, la révocation de la législation de classe, (cf. aussi Ernst Wigforss, Minnen, II, p. 76).

    31 C’est ce que déclara un délégué d’Orebro, H. Åkerberg : "Si la droite reste au pouvoir nous risquons d’avoir 8 cuirassés, sinon nous n’en aurions que deux. Cela signifie beaucoup pour le peuple qui devra payer".

    32 Déclaration de Z. Höglund le 1.12.1914.

    33 Déclaration de Z. Höglund le 1.12.1914.

    34 Arne Helldén, Svensk Tidskrift, 1948, p. 644 : "När Socialdemokraterna 1914 gjorde silt vägval".

    35 Motion 43, rejetée par le Congrès.

    36 En réalité le bolchevique Alexandre Chliapnikov (1885-1937 ou 1943), époux d’Alexandra Kollontay (1872-1952). Selon Gustav Johansson (Lenin och den nordiska arbetarrörelsen, Stockholm, 1970, p. 39) le véritable auteur du message et de ces propos était Lénine, alors en Suisse. Lénine, de Berne, avait écrit à Chliapnikov le 14 novembre en lui demandant de parler contre "l’opportunisme international", de dénoncer ouvertement les "opportunistes allemands", et de rappeler que les travailleurs russes avaient exprimé leurs sentiments par le refus du groupe socialdémocrate de la Douma d’adopter les crédits militaires. "Bien sûr, ajoutait-il, Branting n’aimera pas ça, mais nous n’avons pas à faire plaisir aux opportunistes" (Olga Hess Gankin et H.H. Fisher, "The Bolsheviks and the World War. The origine of the Third International, Stanford, 1940, p. 197-198. Sur Alexander Chliapnikov cf. Michael Futrell. Northern Underground. Episodes of Russian Revolutionary Transport and Communications through Scandinavia and Finland 1863-1917 • Londres 1963, pp. 85- 117.

    37 Cf. Z. Höglund, Från Branting till Lenin, Stockholm, 1953, p. 123.

    38 Stockholm, A.R.A., Brantings Samling, Staaf à Branting, 20.11.1914.

    39 Stockholm, A.R.A., Brantings Samling, Branting à Staaf, 7.12.1914.

    40 Stockholm, A.R.A., Brantings Samling, Staaf à Branting, 9.12.1914.

    41 Leif Kihlberg, Karl Staaf, Tome II, Stockholm, 1963, p. 375.

    42 Ibid.

    43 Uppsala, U.B., Staafs Samling, Adelswärd à Staaf, 31.12.1914.

    44 Joh. Widéns Dagbok, J. Widéns Samling, U.U.B., 17.12.1914.

    45 Nya Samhället, 3.12.1914.

    46 C’est pourquoi le 25 novembre la Section de Stockholm avait présenté au Congrès une motion favorable à la tenue de Congrès annuels, motion qui avait été repoussée par 87 mandats contre 65 (Protokoll från Sveriges Socialdemokratiska Arbetarepartis nionde Kongress… pp. 65-74.

    47 Cf. Supra p. 169-171

    48 Stockholm, A.R.A., Socialdemokratiska Ungdomsförbundets femte Kongress protokoll, 30.12.1914.

    49 Ibid., 29.12.1914.

    50 Préparée par le club d’Uddevalla, elle prévoyait que tout club devait au plus tard six mois après sa formation et après la mise en application de ses statuts adhérer à la section locale du Parti.

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Cette publication numérique est issue d’un traitement automatique par reconnaissance optique de caractères.

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Les Europe des Européens

    Les Europe des Européens

    René Girault et Gérard Bossuat (dir.)

    1993

    Le marché du charbon, un enjeu entre l’Europe et les États-Unis de 1945 à 1958

    Le marché du charbon, un enjeu entre l’Europe et les États-Unis de 1945 à 1958

    Régine Perron

    1996

    L’Europe des Français, 1943-1959

    L’Europe des Français, 1943-1959

    La IVe République aux sources de l’Europe communautaire

    Gérard Bossuat

    1997

    Les identités européennes au XXe siècle

    Les identités européennes au XXe siècle

    Diversités, convergences et solidarités

    Robert Frank (dir.)

    2004

    La soif de Jérusalem

    La soif de Jérusalem

    Essai d’hydrohistoire (1840-1948)

    Vincent Lemire

    2011

    Misère de l’historiographie du « Maghreb » post-colonial (1962-2012)

    Misère de l’historiographie du « Maghreb » post-colonial (1962-2012)

    Pierre Vermeren

    2012

    Autour des morts de guerre

    Autour des morts de guerre

    Maghreb - Moyen-Orient

    Raphaëlle Branche, Nadine Picaudou et Pierre Vermeren (dir.)

    2013

    Capitales culturelles, capitales symboliques

    Capitales culturelles, capitales symboliques

    Paris et les expériences européennes (XVIIIe-XXe siècles)

    Christophe Charle et Daniel Roche (dir.)

    2002

    Le Paris des étrangers depuis 1945

    Le Paris des étrangers depuis 1945

    Antoine Marès et Pierre Milza (dir.)

    1995

    Au service de l’Europe

    Au service de l’Europe

    Crises et transformations sociopolitiques de la fonction publique européenne

    Didier Georgakakis

    2019

    Le laboratoire démocratique : le Mexique en révolution 1908-1913

    Le laboratoire démocratique : le Mexique en révolution 1908-1913

    Elisa Cárdenas Ayala

    2001

    Diplomatie et religion

    Diplomatie et religion

    Au cœur de l’action culturelle de la France au XXe siècle

    Gilles Ferragu et Florian Michel (dir.)

    2016

    Voir plus de livres
    1 / 12
    Les Europe des Européens

    Les Europe des Européens

    René Girault et Gérard Bossuat (dir.)

    1993

    Le marché du charbon, un enjeu entre l’Europe et les États-Unis de 1945 à 1958

    Le marché du charbon, un enjeu entre l’Europe et les États-Unis de 1945 à 1958

    Régine Perron

    1996

    L’Europe des Français, 1943-1959

    L’Europe des Français, 1943-1959

    La IVe République aux sources de l’Europe communautaire

    Gérard Bossuat

    1997

    Les identités européennes au XXe siècle

    Les identités européennes au XXe siècle

    Diversités, convergences et solidarités

    Robert Frank (dir.)

    2004

    La soif de Jérusalem

    La soif de Jérusalem

    Essai d’hydrohistoire (1840-1948)

    Vincent Lemire

    2011

    Misère de l’historiographie du « Maghreb » post-colonial (1962-2012)

    Misère de l’historiographie du « Maghreb » post-colonial (1962-2012)

    Pierre Vermeren

    2012

    Autour des morts de guerre

    Autour des morts de guerre

    Maghreb - Moyen-Orient

    Raphaëlle Branche, Nadine Picaudou et Pierre Vermeren (dir.)

    2013

    Capitales culturelles, capitales symboliques

    Capitales culturelles, capitales symboliques

    Paris et les expériences européennes (XVIIIe-XXe siècles)

    Christophe Charle et Daniel Roche (dir.)

    2002

    Le Paris des étrangers depuis 1945

    Le Paris des étrangers depuis 1945

    Antoine Marès et Pierre Milza (dir.)

    1995

    Au service de l’Europe

    Au service de l’Europe

    Crises et transformations sociopolitiques de la fonction publique européenne

    Didier Georgakakis

    2019

    Le laboratoire démocratique : le Mexique en révolution 1908-1913

    Le laboratoire démocratique : le Mexique en révolution 1908-1913

    Elisa Cárdenas Ayala

    2001

    Diplomatie et religion

    Diplomatie et religion

    Au cœur de l’action culturelle de la France au XXe siècle

    Gilles Ferragu et Florian Michel (dir.)

    2016

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    Éditions de la Sorbonne
    • amazon.fr
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    • lcdpu.fr
    ePub / PDF

    1 F. Ström, op. cit., p. 35.

    2 Sveriges Socialdemokratiska Arbetarepartis nionde Kongress, 23.11.1914, p. 22.

    3 Sveriges Socialdemokratiska Arbetarepartis nionde kongress, 24.11.1914, p. 57. Du côté de l’opposition, Lindhagen déclara que le but n’était pas d’exercer une plus grande critique sur le groupe parlementaire mais de donner aux "couches profondes" du Parti (de djupa leden) l’occasion de faire connaître son opinion à la Direction.

    4 Réserve de Sv. Persson, Neuman, Sandler, Ström, Vennerström le 25.11.1914.

    5 Cest-à-dire les Fédérations régionales.

    6 Sveriges Socialdemokratiska Arbetarepartis nionde Kongress, 25.11.1914.

    7 Motion n° 76, 25.11.1914. Des motions identiques furent déposées par les sections de Norrköping, Söderhamn, Norrtälje, Ystad.

    8 Ibid, 26.11.1914.

    9 E. Palmstierna, op. cit., I p. 80.

    10 Oscar Kypengren, John Bohlin, August Carlsson.

    11 Manifeste du 7 mars 1914.

    12 Celui de 1911 réclamait "La réduction progressive des charges militaires jusqu’au désarmement (successiv minskning av militärbördoma fram mot avväpning).

    13 Rydén précisait de plus que le groupe parlementaire socialdémocrate, à une exception près, avait été unanime à ce sujet

    14 Socialdemokr. Arbetarepartis nionde Kongress, 27.11.1914.

    15 Ibid.

    16 Socialdemokratiska Arbetarepartis nionde Kongress, 27.11.1914. Pourtant dans ce moment on assista à certains revirements favorables à la défense, tel celui de Fabian Månsson.

    17 Cf. Supra p. 166

    18 Ström, op. cit., p. 39.

    19 Notamment les sections de Göteborg, Ystad, Västervik, Nynäshamn, Halmstad, Hällestad.

    20 Cest-à-dire pour 1917.

    21 Cf. Supra p. 57.

    22 Cf. Supra p. 63.

    23 La division du Parti est alors clairement résumée par Viktor Larsson, député de Vasterås, qui déclara : "Nous n’arriverons pas à l’unité sur ce point. Certains veulent que le programme prenne un caractère totalement antimilitaire. Une minorité du Comité Directeur voudrait qu’il reçût une formulation nouvelle en accord sur la nouvelle tactique du Parti en matière de Défense... Dans ces conditions il vaudrait mieux n’ajouter aucune modification" (Sveriges Socialdemokratiska Arbetarepartis nionde Kongress, 29.11.1914, p. 161).

    24 Il est à noter toutefois que Branting, adversaire déclaré de la Résolution Weidenhayn et qui d’ailleurs tint avec Thorsson à exprimer des réserves à l’issue du vote fût rejoint par certains membres de l’aile radicale. Ainsi Fr. Ström et I. Vennerström réclamaient-ils l’abandon de la condamnation des Sociétés de Tir "la classe ouvrière pouvait être contrainte par l’agressivité des classes et partis bourgeois de lutter pour sa libération par des moyens autres que parlementaires".

    25 Herbert Tingsten, op. cit., II, 170.

    26 Z. Höglund (op. cit., p. 49) fait cette remarque : "Rien d’étonnant qu’après ces votes contradictoires les deux partis aient crié victoire".

    27 E. Palmstierna, op. cit., p. 81.

    28 F. Ström, op. cit., p. 42.

    29 Lors de la réunion du Comité Directeur du 4 au 7 octobre 1914, un Comité de 5 membres (Branting, Lindqvist, Palmstierna, Rydén et Wickman) avait été désigné à cet effet. Cependant l’absence de Staaf qui se trouvait en Norvège jusqu’au 15 novembre, n’avait pas permis à ces négociations de s’ouvrir avant la tenue du IXème Congrès socialdémocrate (Socialdemokratiska Partistyrelsens Berättelse för år 1914, p. 50).

    30 Dans ce programme minimum le premier point était "une politique de neutralité inébranlable" (orygglig). Parmi les autres réformes on relevait : l’abolition de l’échelle électorale des 40 degrés, la réduction de la fiscalité indirecte, la diminution progressive des droits de douane, la révocation de la législation de classe, (cf. aussi Ernst Wigforss, Minnen, II, p. 76).

    31 C’est ce que déclara un délégué d’Orebro, H. Åkerberg : "Si la droite reste au pouvoir nous risquons d’avoir 8 cuirassés, sinon nous n’en aurions que deux. Cela signifie beaucoup pour le peuple qui devra payer".

    32 Déclaration de Z. Höglund le 1.12.1914.

    33 Déclaration de Z. Höglund le 1.12.1914.

    34 Arne Helldén, Svensk Tidskrift, 1948, p. 644 : "När Socialdemokraterna 1914 gjorde silt vägval".

    35 Motion 43, rejetée par le Congrès.

    36 En réalité le bolchevique Alexandre Chliapnikov (1885-1937 ou 1943), époux d’Alexandra Kollontay (1872-1952). Selon Gustav Johansson (Lenin och den nordiska arbetarrörelsen, Stockholm, 1970, p. 39) le véritable auteur du message et de ces propos était Lénine, alors en Suisse. Lénine, de Berne, avait écrit à Chliapnikov le 14 novembre en lui demandant de parler contre "l’opportunisme international", de dénoncer ouvertement les "opportunistes allemands", et de rappeler que les travailleurs russes avaient exprimé leurs sentiments par le refus du groupe socialdémocrate de la Douma d’adopter les crédits militaires. "Bien sûr, ajoutait-il, Branting n’aimera pas ça, mais nous n’avons pas à faire plaisir aux opportunistes" (Olga Hess Gankin et H.H. Fisher, "The Bolsheviks and the World War. The origine of the Third International, Stanford, 1940, p. 197-198. Sur Alexander Chliapnikov cf. Michael Futrell. Northern Underground. Episodes of Russian Revolutionary Transport and Communications through Scandinavia and Finland 1863-1917 • Londres 1963, pp. 85- 117.

    37 Cf. Z. Höglund, Från Branting till Lenin, Stockholm, 1953, p. 123.

    38 Stockholm, A.R.A., Brantings Samling, Staaf à Branting, 20.11.1914.

    39 Stockholm, A.R.A., Brantings Samling, Branting à Staaf, 7.12.1914.

    40 Stockholm, A.R.A., Brantings Samling, Staaf à Branting, 9.12.1914.

    41 Leif Kihlberg, Karl Staaf, Tome II, Stockholm, 1963, p. 375.

    42 Ibid.

    43 Uppsala, U.B., Staafs Samling, Adelswärd à Staaf, 31.12.1914.

    44 Joh. Widéns Dagbok, J. Widéns Samling, U.U.B., 17.12.1914.

    45 Nya Samhället, 3.12.1914.

    46 C’est pourquoi le 25 novembre la Section de Stockholm avait présenté au Congrès une motion favorable à la tenue de Congrès annuels, motion qui avait été repoussée par 87 mandats contre 65 (Protokoll från Sveriges Socialdemokratiska Arbetarepartis nionde Kongress… pp. 65-74.

    47 Cf. Supra p. 169-171

    48 Stockholm, A.R.A., Socialdemokratiska Ungdomsförbundets femte Kongress protokoll, 30.12.1914.

    49 Ibid., 29.12.1914.

    50 Préparée par le club d’Uddevalla, elle prévoyait que tout club devait au plus tard six mois après sa formation et après la mise en application de ses statuts adhérer à la section locale du Parti.

    Le Parti social-démocrate suédois et la politique étrangère de la Suède

    X Facebook Email

    Le Parti social-démocrate suédois et la politique étrangère de la Suède

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Le Parti social-démocrate suédois et la politique étrangère de la Suède

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Mousson-Lestang, J.-P. (1989). Majorité et minorité : Le conflit interne du Congrès de Novembre. In Le Parti social-démocrate suédois et la politique étrangère de la Suède (1‑). Éditions de la Sorbonne. https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.50708
    Mousson-Lestang, Jean-Pierre. « Majorité et minorité : Le conflit interne du Congrès de Novembre ». In Le Parti social-démocrate suédois et la politique étrangère de la Suède. Paris: Éditions de la Sorbonne, 1989. https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.50708.
    Mousson-Lestang, Jean-Pierre. « Majorité et minorité : Le conflit interne du Congrès de Novembre ». Le Parti social-démocrate suédois et la politique étrangère de la Suède, Éditions de la Sorbonne, 1989, https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.50708.

    Référence numérique du livre

    Format

    Mousson-Lestang, J.-P. (1989). Le Parti social-démocrate suédois et la politique étrangère de la Suède (1‑). Éditions de la Sorbonne. https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.50613
    Mousson-Lestang, Jean-Pierre. Le Parti social-démocrate suédois et la politique étrangère de la Suède. Paris: Éditions de la Sorbonne, 1989. https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.50613.
    Mousson-Lestang, Jean-Pierre. Le Parti social-démocrate suédois et la politique étrangère de la Suède. Éditions de la Sorbonne, 1989, https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.50613.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Éditions de la Sorbonne

    Éditions de la Sorbonne

    • Mentions légales
    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Facebook
    • X
    • Flux RSS

    URL : http://editionsdelasorbonne.fr/

    Email : edsorb@univ-paris1.fr

    Adresse :

    212, rue Saint-Jacques

    75005

    Paris

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement