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    Plan détaillé Texte intégral La mobilisation suédoise La solution logique (den logiska lösningen) La loi militaire du 12 septembre 1914 Notes de bas de page

    Le Parti social-démocrate suédois et la politique étrangère de la Suède

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Le règlement du problème militaire

    p. 66-76

    Texte intégral La mobilisation suédoise La solution logique (den logiska lösningen) La loi militaire du 12 septembre 1914 Notes de bas de page

    Texte intégral

    La mobilisation suédoise

    1Dès le 2 août 1914, les affiches bleues et jaunes de la mobilisation convoquèrent certaines unités de la Landstorm des régions côtières de la frontière terrestre suédo-finnoise dans un délai de 6 heures1. Deux classes de conscrits ayant déjà passé par l’école des recrues, et qui devaient effectuer leurs périodes régulières à l’automne, furent appelées à l’avance. Toutes les forteresses reçurent leurs garnisons de temps de guerre2. Le 3 août, la flotte fût à son tour mobilisée, notamment quatre classes (1907 à 1912) du service de mer3. Lorsque quelques jours après, le 11 août, le Hemliga Utskott, se réunit pour la première fois, le dispositif suédois fût connu avec plus de précision. Mise à part Älvsborg, face au Kattegat, les principales forteresses mises sur pied de guerre étaient toutes situées face à l’Est : Boden dans le Norrland, Vaxholm et Oskar Fredriksborg à l’entrée de Stockholm, l’île de Gotland en Baltique, et Karlskrona4, le grand port militaire du sud-est5. Cependant, l’attaque russe ne vint pas. Ce fût heureux pour la Suède, car le système de défense mis en place paraissait bien faible6. Dès le 25 août, certaines unités de la Landstorm furent renvoyées dans leurs foyers ou affectées à la surveillance des voies ferrées, des ponts etc... L’heure du danger semblait passée. Lindhagen pût déclarer au Riksdag : "On voit dans les campagnes ces patrouilles tristes qui vont garder des gares et tous les ponts possibles, grands et petits, et on ne peut s’empêcher de se demander : est-ce bien nécessaire ?"7. Le 18 septembre 1914, lors de la seconde réunion du Hemliga Utskott, Gustave V informa les représentants du Riksdag d’une nouvelle répartition de la flotte : Le croiseur 1Örnen" et la division de torpilleurs "Orkan" qui, de leur base de Luleå, couvraient le Norrland étaient ramenés dans l’archipel de Stockholm ; par contre la flotte de Göteborg était renforcée par une division de torpilleurs de l’escadre de Stockholm. De même des unités d’artillerie étaient transférées sur la côte ouest et rattachées aux 3ème et 1er corps d’armée (Göteborg et Hälsingborg)8.. Manifestement le Russe cessait d’être l’adversaire unique. Il est vrai que depuis la mi-août le gouvernement suédois était informé que "tout le nord de la Finlande était vide de troupes russes" et que c’était dans le sud du pays que se trouvaient stationnés enciron 100 000 hommes" en protection contre une attaque allemande9. En octobre l’entrée en guerre de la Turquie aux côtés des Empires centraux vint enlever toute vraisemblance immédiate au projet d’agression russe contre la Suède10. De fait, dans les jours qui suivirent, les garnisons russes du Grand Duché furent sensiblement dégarnies. Au début de novembre le journal "Dagen" put faire état d’informations selon lesquelles on avait compté 47 trains de 700 hommes chacun redescendant de Finlande vers Pétrograd11.

    2La réduction de la menace militaire russe entraîna, du 25 août au 1er novembre, une démobilisation progressive des forces suédoises. Seuls les effectifs de la garnison de Gotland (environ 5 000 hommes), ainsi que ceux des troupes de protection (Skyddstrupperna) furent maintenus.

    3Ainsi donc la crainte d’une invasion russe ne fût-elle alors sérieusement éprouvée que pendant les deux premières semaines d’août. Cette crainte semble d’ailleurs avoir été réciproque. Des rumeurs circulièrent alors à Saint-Pétersbourg selon lesquelles la flotte allemande avait quitté Kiel en direction de Bornholm et de Gotland où elle devait se réunir à la flotte suédoise de Karlskrona pour opérer dans le Golfe de Finlande. La flotte russe de l’amiral Von Essen avait même, le 9 août 1914, mis le cap sur Fårösund pour contraindre l’escadre suédoise, au besoin par le feu, à regagner sa base de Karlskrona12. Simultanément à cette tension suédo-russe l’Allemagne avait demandé, dès le 7 août, que la Suède fermât par des champs de mines les passes de l’Öresund situées dans ses eaux territoriales, ce à quoi le Ministère Hammarskjöld s’était refusé13. L’ambassadeur allemand à Stockholm, Von Reichenau, insista à plusieurs reprises auprès de Wallenberg dans le courant d’août et de septembre. A la fin de septembre il avertit le ministre suédois de l’entrée imminente de sous-marins anglais en Baltique14 et demanda le retrait de toutes les balises et bouées lumineuses de Flintrännan15, puis l’extinction des phares suédois de l’Öresund. Devant la menace allemande de mouiller des mines dans le détroit, la Suède devait se résigner le 19 octobre à l’extinction de ses phares de Tistlarna à Öland.

    4La première quinzaine d’août 1914 se caractérisa donc par un développement maximum de la mobilisation suédoise et par des difficultés avec les principaux belligérants. C’est au cours de la même période, et sous la pression de ces événements, que les Partis au sein du Riksdag durent s’accorder sur le projet de loi militaire.

    La solution logique (den logiska lösningen)

    5Mis en place en mars 1914 pour résoudre rapidement la question militaire, le gouvernement Hammarskjöld n’y était toujours pas parveni à un moment où, pourtant, la crise européenne et la guerre l’avaient obligé à procéder à une mobilisation partielle. Le Parti Social-démocrate s’était décidé pour une ligne positive16 qui, tout en étant farouchement combattue par son aile gauche, restait fortement en deça du programme des libéraux et de la droite. Dès les premiers jours de mars, le S.A.P. avait mis en forme une ’esquisse de programme militaire" dont les aspects essentiels étaient les suivants :

    1. pour ce qui était de l’armée de terre, Rydén avait fait triompher le principe du service militaire de 180 jours dans l’infanterie, partagé en une période de 4 mois d’instruction (rekrytskola) en été (sommarlinjen) suivie de trois périodes de "répétition" (repetitionsövningar) de 20 jours chacun. Branting n’avait pas réussi à imposer la nécessité d’un entraînement d’hiver (vinterutbildning). Du plan de rationalisation de l’infanterie proposé par Thorsson à la 3ème Försvarsberedningen, le Parti espérait une économie de 2,2 millions de couronnes. Il s’était prononcé en faveur du statu quo pour le temps de service dans les armes spéciales, sauf pour celui du train lui aussi ramené à 180 jours, ce qui devait permettre une économie supplémentaire de 320 000 couronnes. La dissolution de 2 divisions de cavalerie, la division de cavalerie scanienne et la division d’artillerie montée devait entraîner une nouvelle économie de 3 millions de couronnes. Enfin, 1,7 million de couronnes pourraient être épargnées par diverses réformes touchant au parc hippique et à la musique militaire. C’était donc, au total, une économie d’environ 7 millions de couronnes que la refonte de l’armée de terre devait permettre.
    2. pour la flotte, le S.A.P. se prononçait pour les forces locales à Hämösand, Stockholm, Karlskrona et Göteborg. La flotte côtière serait composée, pour les 20 prochaines années, du "Sverige" et de 5 cuirassés du type Oskar II, de 12 contre-torpilleurs et de 12 sous-marins. Le Parti était prêt à consentir des crédits de construction annuels de 4 millions de couronnes. Ce programme où, comme le souligna Branting, l’essentiel portait sur les sous-marins et où le nombre de cuirassés était très inférieur à celui proposé par les autres partis, semblait rendre possible une économie de 4 à 5 millions de couronnes.
    3. enfin, dans le domaine de la défense côtière, le S.A.P. s’était prononcé pour l’abandon pur et simple de la position de Fårösund17 et pour la modernisation de la ligne de défense intérieure de l’archipel de Stockholm (Vaxholm-Oskar Fredriksborg). Il s’opposait par contre résolument à la ligne de fortification extérieure de l’archipel18.

    6L’ensemble des dépenses militaires annuelles devait s’élever à 70 millions de couronnes. Ces dispositions avaient été ratifiées par le Comité Directeur quelques jours plus tard malgré la vive opposition de Fredrik Ström et de Ivar Vennerström. Branting avait souligné que cet engagement avait été permis par la participation des commissaires socialistes (Branting, Rydén, Thorsson) aux Försvarsberedningarna où ils avaient pu participer à l’enquête objective qui y avait été menée. Quand il avait déclaré : "Nous ne pouvons par une critique purement négative nous placer en dehors de toute influence sur la solution du problème"19 , il était bien apparu que le S.A.P. entrait dans une voie nouvelle. Cependant les concessions auxquelles il était disposé restaient encore très éloignées du programme gouvernemental présenté officiellement lors de la réunion du nouveau Riksdag et vivement discuté lors du Remissdebatt20 quelques jours après21. Le gouvernement Hammarskjöld avait proposé un service de 340 jours dans l’infanterie comprenant une période de formation de base (Rekrytskola) et des périodes de répétitions, et organisé selon le principe de la ligne d’hiver continue (Sammanhängande vinterlinje) de novembre à juin. Selon ce système qui avait été défendu par le Parti conservateur (Allmänna valmansförbundet) pendant la campagne électorale, les recrues auraient été convoquées à l’automne, période de dépression sur le marché de l’emploi, et libérées en été, quand l’activité devenait plus grande, notamment dans le domaine agricole22. Pour la flotte, le projet gouvernemental prévoyait la mise en construction de 3 cuirassés du type F (F-båten), analogue au "Sverige" en cours de construction grâce à la souscription nationale de 191223. Pour tenter d’égaliser les positions, et pour se prononcer sur le projet gouvernemental, on avait constitué en mai un comité de la Défense (Första särskilda utskottet ou Försvarsutskottet) de 24 membres24, comprenant les principaux chefs de partis, et en plus, des experts militaires comme le général Wrangel (artillerie côtière), le colonel Carl Hamilton (artillerie de campagne), le lieutenant-colonel Åkerman (infanterie) et le capitaine de Frégate Ericsson25. Le groupe parlementaire Social-démocrate désigna pour ce comité H. Branting, G. Thorsson, V. Rydén, V. Larsson et A.C. Lindblad26. Les libéraux eurent la présidence du comité, confiée à Staaf, et furent représentés par leurs meilleurs hommes : David Bergström, M. Hellberg, Kvarnzelius, D. Persson i Tällberg, R. Hamilton, Petersson i Påboda et E.A. Nilsson. Il semblait évident que dans la recherche d’une solution du problème militaire l’attitude du parti libéral devait être décisive. Or parmi les représentants libéraux deux courants s’opposaient : un courant "nihiliste"27 avec Persson i Tällberg, Petersson i Påboda et Raoul Hamilton, et un courant favorable à une solution de compromis avec M. Hellberg, Kvarnzelius, E.A. Nilsson et surtout Nils Edén, qui, bien que seulement suppléant, exerça une grande influence sur le débat, notamment dans les questions navales28. Certains Libéraux, et Staaf lui-même, laissèrent entrevoir la possibilité d’un accord sur la base de concessions réciproques dans la domaine du temps de service dans l’infanterie et dans celui de la construction d’une flotte cuirassée. Des négociations s’ouvrirent alors le 27 juillet entre Conservateurs et Libéraux, avec la participation des Sociaux-démocrates. Staaf proposa la construction de 2 cuirassés du type "Sverige", de 4 contre-torpilleurs et de 5 grands sous-marins pour la période 1915-1919. Rydén estima que c’était "un heureux compromis"29. Mais la droite continua à juger nécessaire la construction de 3 cuirassés, ce contre quoi l’aile gauche des Libéraux manifesta une vive opposition, soutenue en cela par les Sociaux-démocrates, notamment Thorsson.

    7Dans le domaine du temps de service dans l’infanterie, les Libéraux, longtemps partisans d’un service de 240 jours avec "ligne partagée", acceptèrent le 1er août de le voir porter à 310 jours30. Les Conservateurs cependant se prononcèrent le 3 août en faveur d’un service de 335 jours et de la "ligne continue". Sur les 2 questions fondamentales la négociation avait donc échoué et les concessions libérales étaient demeurées vaines31. C’est alors que le 4 août Branting intervint pour presser les "partis bourgeois" de s’unir, promettant de ne pas attaquer cet accord en raison des circonstances exceptionnelles32. Mais le 6 août lors de la réunion du Comité de la Défense (Försvarsutskottet), les Libéraux déclaraient qu’il était inutile de continuer. La négociation était rompue33. Le 8 août, brusquement, on assista à un énorme coup de théâtre : la presse de Stockholm publia la lettre que Staaf adressait à Hammarskjöld, et dans laquelle il assurait que le gouvernement pourrait compter sur une majorité dans les chambres, comme au Comité de la Défense, grâce à l’appoint des voix libérales. Que cette décision, prise après une réunion houleuse du Parti libéral34, exprimât non pas une conviction profonde mais la volonté de se sacrifier pour le bien du pays, ne fit de doute pour personne, même à droite35. Toutefois, à l’intransigeance des Conservateurs, Staaf eût pu opposer une intransigeance égale, en s’appuyant sur la rigueur de l’opposition des "nihilistes" de son Parti, et sur le sentiment d’humiliation que le rejet des concessions libérales y faisait surgir. Les invitations à "l’unité bourgeoise" de Branting eussent été sans le moindre écho. Que Staaf ne l’ait pas fait, ne peut en définitive s’expliquer que de deux façons : d’une part les Libéraux n’osaient pas affronter les prochaines élections, du début de septembre, sans avoir trouvé une solution au problème36. D’autre part Staaf a pu penser que l’échec du gouvernement Hammarskjöld sur la question de la défense aurait entraîné sa démission et son remplacement probable par un ministère Trygger37 comportant des risques bien plus grands pour la neutralité du pays38. Il y a bien des raisons de croire que la même préoccupation motivait l’attitude de Branting, et que le rôle de médiateur qui avait été le sien le 4 août visait, au-delà d’un accord sur la défense, au maintien d’un ministère moins dangereux pour la politique étrangère du pays que celui qui eût été sans doute appelé à le remplacer. Certes, une autre solution eût été possible : l’accord entre les Libéraux et les Sociauxdémocrates. Les documents du S.A.P. révèlent qu’avant de se rallier à Hammarskjöld, Staaf s’était tourné vers Branting, Thorsson et Rydén, dans le cadre du "Försvarsutskottet", et leur avait demandé de soutenir contre la droite le programme libéral, c’est-à-dire notamment le service de 310 jours dans l’infanterie39. En vain. Branting, Thorsson et Rydén étaient restés tout aussi fermes sur leurs positions que Trygger et Lindman, pour la droite, sur les leurs. Cependant de ces deux intransigeances, celle du S.A.P. était la moins négociable puisque, en raison de la distance séparant les programmes libéral et socialiste dans la question du temps de service dans l’infanterie (310 jours pour les premiers, 180 pour les seconds), il n’y avait quasiment aucune chance de trouver un terrain d’entente. Non sans logique, Branting favorisait donc la seule issue possible : l’entente entre Libéraux et Conservateurs qui, au moins, devait garantir le maintien du Ministère Hammarskjöld et de la politique de neutralité définie le 3 août et le 8 août. Le Socialdemokraten publia la lettre de Staaf à Hammarskjöld40, en soulignant plus particulièrement que les Libéraux avaient finalement renoncé au principe de la "ligne partagée", au profit de la "ligne continue" de novembre à juin. Branting, pris à partie par la presse libérale qui l’accusait "d’irresponsabilité", crût devoir rappeler que c’était les Libéraux qui avaient refusé au printemps l’offre socialiste de constituer une "plateforme de gauche" pour résoudre la question de la défense nationale41. Le ralliement "patriotique" de Staaf à Hammarskjöld fût suivi d’intenses négociations entre Libéraux et Conservateurs, dont les Sociauxdémocrates, qui les avaient appelées de leurs voeux, furent exclus. Dès le 10 août fût décidée la création d’une sous-commission du Försvarsutskottet, chargée de rechercher un accord sur les points où persistaient des divergences. En fait, tout se négocia entre quatre hommes, Lindman et Trygger pour les Conservateurs, Staaf et Nilson pour les Libéraux. Tous quatre conférèrent avec le premier ministre les 16, 17 et 20 août42. Le nombre des cuirassés fût finalement réduit à deux, ce que la droite ne se résigna à accepter qu’à la condition qu’un crédit annuel de construction de 6,5 millions de couronnes fût prévu pour une période cinq ans. Entre-temps Staaf avait publié un Manifeste aux électeurs libéraux43 pour justifier l’abandon de ses positions notamment de la "ligne partagée". Il rappela comment son Parti, en raison des risques de guerre, avait accepté l’augmentation du temps de service dans l’infanterie de 280 à 310 jours, et comment la droite, moins soucieuse de l’unité nationale, avait négligé cette concession. Les Sociauxdémocrates avaient répondu, de leur côté, qu’ils soutiendraient certainement les 310 jours contre les Conservateurs, en cas d’échec de leur propre projet, qu’en attendant ils ne voulaient pas abandonner.

    8L’alternative pour Staaf était donc claire : ou bien laisser les trois projets s’opposer au Riksdag en une procédure dont la durée s’accommodait mal de la gravité de la situation européenne, ou bien faire le sacrifice de sa conviction pour le bien du pays. Rendant compte de ce Manifeste dans lequel il dénonçait un "trompe l’oeil", Lindman a fait observer que Staaf devait bien savoir que, finalement, les Socialistes auraient accepté les 310 jours44. Il est en effet probable qu’ils l’auraient fait sous la pression des circonstances, tout en préférant dans l’immédiat en laisser la responsabilité politique aux Libéraux, même au prix d’une nouvelle aggravation des charges pesant sur la nation. Cette attitude déjà dénoncée, non sans quelque mépris, par Lindman, était loin de faire l’unanimité dans les rangs sociauxdémocrates. L’aile gauche du Parti, d’accord en cela avec Lindman, qualifiait le comportement de Branting "d’insoutenable double jeu"45. Lors de la réunion du Comité Directeur du journal "Socialdemokraten", le 19 août 1914, Z. Höglund fit les plus expresses réserves sur l’attitude du journal qui s’était fait la tribune de l’appel lancé aux "partis bourgeois"46 pour les inviter à réaliser entre eux un accord assuré de la passivité du S.A.P. "Cette politique, déclara-t-il, a été tout à la fois l’abandon des positions théoriques et du programme électoral du Parti"47. Au groupe parlementaire, par contre, uni autour du programme de mars 1914, personne ne s’opposa à la manoeuvre de Branting, tant il est vrai, sans doute, que dans le fond les députés socialistes trouvaient quelque satisfaction à voir les Libéraux porter les responsabilités des nouvelles charges qu’allait entraîner la nouvelle loi militaire. Lindhagen, lui-même, qui n’avait pas craint, le 19 août, de rompre la loi du silence au Riksdag en se faisant l’avocat d’une neutralité nordique désarmée, ne souffla mot48. Le 23 août, enfin, furent publiés dans la presse suédoise les résultats des négociations menées entre Hammarskjöld et les représentants conservateurs et libéraux du Försvarsutskottet49. Assuré désormais d’une majorité parlementaire, le projet gouvernemental ne pût faire l’objet d’un vote que le 12 septembre, en raison des élections législatives qui avaient commencé à se dérouler le 2 et qui ne se terminèrent que le 25. Seules les contraintes de la campagne électorale expliquent que Branting ait pu, dans un discours prononcé le 7 septembre à Stockholm, parler de "capitulation libérale" dans la question de la défense50. On imagine sans peine l’indignation de la presse libérale face à la "duplicité" du président du Parti Social-démocrate. Dans son Manifeste du 2 septembre, le Comité Directeur du S.A.P. confondait dans ses critiques tous les partis "bourgeois", et affirmait notamment que ces derniers étaient prêts à voter d’un commun accord le service d’un an, la construction d’une flotte cuirassée et un budget militaire de 100 millions de couronnes, sans égard pour la population. Au lieu de se lier pour plusieurs années, il eût mieux valu, estimait-il, "attendre les leçons de la guerre en cours". Les Sociauxdémocrates s’opposaient donc au projet de loi et aux "charges déraisonnables qu’il comportait", tout en réaffirmant leur volonté de défendre jusqu’au bout "la liberté et l’indépendance du pays"51. C’est donc en plein déroulement de la campagne électorale que le projet de loi fût soumis au Riksdag. Si l’on songe de plus que l’accord Staaf-Hammarskjöld du 8 août ne laissait place à aucune surprise, on comprend dès lors que les députés se soient réunis devant des tribunes à demi vides.

    La loi militaire du 12 septembre 1914

    9Les principales dispositions du projet de loi étaient les suivantes :

    1. dans le domaine de la défense terrestre, tous les Suédois se trouvaient mobilisables de 20 à 42 ans, ce qui comportait un accroissement de 3 ans de la période des obligations miliaires qui, jusque là, commençait à 21 ans pour se terminer à 40. Ces 3 années supplémentaires permettaient d’accroître la période de disponibilité du premier ban (bevärings första uppbåd) qui passait donc de 8 à 11 ans et concernait tous les hommes valides de 21 à 32 ans. Les réservistes passaient ensuite dans le second ban (andra uppbådet) pour 4 ans et, enfin dans la Territoriale (Landstormen) pour 8 ans. La période d’instruction, de service militaire proprement dit, était dans l’ensemble, très sensiblement allongée. Dans l’infanterie elle était donc portée à 340 jours52, dont 250 jours d’école des recrues (rekrytskolan) et 3 périodes (repetitionsövningar) de 30 jours chacune, les deuxième, troisième et quatrième années. L’école des recrues, qui auparavant commençait en avril, durait désormais de la fin d’octobre au début de juillet, consacrant le principe de la "ligne continue". Les cadres de réserve restaient plus longtemps sous les drapeaux : 400 jours pour les sous-officiers, 485 pour tous ceux, en majorité des étudiants, qui seraient appelés à devenir officiers. Les réservistes du premier ban de l’infanterie étaient, de plus, soumis à un entraînement de 15 jours au cours de la neuvième ou de la dixième année suivant leur service militaire, et la Landstorm elle-même était soumise à une courte période de 5 jours. Dans la cavalerie, l’artillerie de campagne, le génie et les transmissions le service militaire demeurait fixé à 365 jours, durée à laquelle était porté aussi le temps de service dans l’artillerie de position et de forteresse. Enfin, pour le train et l’intendance le temps de service restait à 240 jours.
    2. dans le domaine naval les inscrits maritimes étaient soumis à un service continu de 360 jours, tandis que les autres appelés pouvaient voir leurs obligations partagées entre une période continue de 260 jours et une période de "répétitions" de 100 jours au cours de la quatrième année. Un plan de constructions navales de 4 ans (1915-1919) était proposé, comprenant 4 contre-torpilleurs, plusieurs sous-marins et 2 cuirassés du type F, analogue au "Sverige", dont l’unité était estimée à 12 750 000 couronnes.
    3. pour financer toutes ces dépenses nouvelles, on prévoyait d’une part des crédits exceptionnels, d’autre part les crédits budgétaires annuels. Les crédits exceptionnels (engångskostnader) représentaient 40 478 915 couronnes pour l’armée de terre, 24 470 890 pour la flotte et 13 104 290 pour la défense côtière, soit un total de 78 054 005 couronnes. Le budget militaire annuel se montait à 93 millions de couronnes, dont 63 pour la défense terrestre et 30 pour la défense navale53. La couverture des dépenses exceptionnelles était partiellement assurée par la création d’un "impôt de la défense" (värnskatt) dont on attendait 75 millions de couronnes. Cet impôt nouveau devait être supporté par les plus riches, et pour 30 % par les sociétés industrielles et commerciales. Le nombre de personnes physiques soumises au "värnskatt" ne devait pas dépasser le chiffre de 50 000, soit environ 1 % de la population. Enfin, la vieille législation militaire était "humanisée"54 par de nouveaux projets de loi concernant le code de justice militaire et les cours martiales et portant d’autre part création d’une charge de commissaire parlementaire aux armées (militieombudsman), confiée par le Riksdag à une haute personnalité investie de la mission de faire respecter la législation militaire et les droits de citoyens en uniforme55.

    10L’ensemble de ces réformes entraînant donc non seulement une totale réorganisation de l’armée suédoise, mais aussi un sensible renforcement que les observateurs des deux camps ont bien noté. Si l’effectif permanent sur le pied de paix ne dépassait pas 20 000 hommes, l’appel du premier ban le portait à 300 000, celui du deuxième ban à 400 000. La Landsstorm était estimée à 150 000 hommes. En fait, en cas de nécessité il semblait possible d’armer rapidement près de 700 000 hommes56. Ainsi donc, après avoir proclamé sa neutralité et s’être assurée de celle de la Norvège, la Suède se dotait-elle d’une force militaire qui, sans atteindre certes l’ampleur de celle des grands belligérants, risquait à tout moment de constituer au bénéfice de l’un d’eux un appoint susceptible d’être déterminant Lindhagen le déclara en plein Riksdag avec sa franchise coutumière : "la Suède est un pays suspecté. On demande : contre qui dirigerez-vous ces armes ? A qui apporterez-vous votre concours ?"57. Pour le Parti Socialdémocrate la réforme militaire comportait, certes, des aspects positifs tels que l’institution de la charge de Militieombudsman ou celle du "värnskatt", mais elle entraînait aussi un accroissement des charges personnelles et financières auxquelles il se refusait à consentir. Son opposition fût justifiée à la tribune de la deuxième chambre, le 12 septembre 1914, par ses deux spécialistes des questions militaires, anciens membres des Försvarsberedningama, Värner Rydén et Fredrik Thorsson. Rydén rappela d’abord les trois principaux points de la réforme combattus par son parti : le service militaire porté à un an, la flotte cuirassée, l’accroissement excessif d’un budget militaire "qui sera de 100 millions et probablement plus". Entre ce programme et celui du S.A.P. la distance était évidemment trop grande. C’est surtout l’alourdissement des charges financières pesant sur la nation qui motivait le refus Social-démocrate, car il n’y avait pas la moindre garantie que "les nouveaux impôts fussent effectivement payés par ceux qui en avaient la capacité. Le "värnskatt" lui-même, qui n’était pourtant qu’un impôt extraordinaire, "faisait déjà l’objet de plaintes de tous côtés". Pourtant, estimait Rydén, il ne devait pas être considéré comme un impôt de transition (övergångsskatt) mais comme un impôt permanent En second lieu le Parti ne voyait pas la nécessité de l’allongement du temps de service, et Rydén rappela que la quatrième Commission de la Défense (Fjärde Försvarsberedningen) avait estimé possible une utilisation plus rationnelle du temps de service existant. D’ailleurs la multiplication des crédits et des effectifs n’était rien sans la volonté intérieure de se défendre, et cette volonté là les couches profondes de la nation n’en seraient habitées que si, à l’intérieur, était poursuivi un travail de croissance et de réformes qui leur inspirât l’amour de la patrie. Enfin Rydén s’attacha à démontrer l’inefficacité de la nouvelle réforme militaire. Dans l’immédiat, en effet, l’armée suédoise ne serait pas renforcée. Les nouvelles classes instruites selon le nouveau système ne seraient pas prêtes avant 1916, et des années devaient s’écouler avant que ce fût le cas de toute l’armée. Or, entre-temps, les expériences de la guerre seraient connues : n’était-il pas déraisonnable de vouloir tout fixer dans les détails, alors que dans quelques mois peut-être, les leçons de la guerre imposeraient des solutions toutes différentes ? Rydén tint cependant à rappeler à la fin de son intervention que son Parti n’en demeurait pas moins favorable à un programme de défense nationale, et que les socialistes français et allemands avaient montré qu’ils n’étaient pas "des apatrides". Thorsson, quant à lui, fit de nombreuses critiques techniques au projet de loi. Il dénonça en particulier le sous-équipement de la Landstorm, déclarant notamment : "quand on voit un de ces Territoriaux, on ne sait guère s’il s’agit d’un militaire ou d’un civil, ce qui est dangereux si l’on songe à ce que l’actualité nous a appris du sort réservé aux francs-tireurs...".

    11Ce débat, perdu d’avance pour le S.A.P., devait être illustré par un nouvel incident créé par Carl Lindhagen. Ce dernier, tout en affirmant son adhésion aux réserves de son Parti, exposa une position beaucoup plus négative, allant jusqu’à récuser le service militaire obligatoire "l’institution la plus ennemie de la culture que les temps modernes aient jamais connue"58, et défendant, une fois encore, la "neutralité désarmée" de la Suède. Lindhagen ne comprenait pas qu’on pût prendre parti pour l’un des belligérants "car aucun d’eux n’a raison". Quand il déclara : "je ne puis être avec le peuple de Franck contre celui de Jaurès, ni avec celui de Jaurès contre celui de Franck", le Président de la deuxième Chambre, Johan Widén, le rappela à l’ordre. "Ceci est pourtant la véritable neutralité" répliqua Lindhagen. "Tenez vous-en au sujet" lui enjoignit Widén. Branting prit par la suite la parole pour protester contre "la façon incorrecte" avec laquelle Lindhagen s’était adressé au Président de la Chambre. "Je considère, déclara-t-il, que la dignité du Parlement exige que nous soutenions tous notre président". D’évidence Branting tenait à prendre ses distances à l’égard de Lindhagen et à faire bien savoir que, bien que membre du même Parti, ce dernier agissait en son nom propre. Il fallait circonscrire au plus tôt ce danger, car autour de Lindhagen se cristallisait un groupe radical comprenant non seulement des Sociaux démocrates de gauche, mais aussi certains Libéraux, notamment du Norrland59. Branting, pourtant lié à Lindhagen par une sympathie ancienne, était soutenu dans cette attitude par ses principaux lieutenants, notamment Palmstierna, Rydén et Thorsson, qui n’acceptaient pas l’indiscipline du Maire de Stockholm. F. Ström rapporte que Thorsson lui déclara peu après : "Lindhagen veut avoir des privlèges, mais nous ne sommes pas un parti à privilèges. Si le bourgmestre fait ce qu’il fait, alors le cordonnier en fera autant60, mais alors nous ne serons plus un Parti mais un cirque de puces"61. En réalité l’indiscipline au sein du Parti face au projet de loi militaire ne devait pas être le fait des seuls nihilistes. Le projet fût en effet adopté62 par 127 voix contre 70 : or, le groupe parlementaire Social-démocrate comprenait 73 membres et, de plus, un groupe de Libéraux vota contre le projet de loi. Le député Social-démocrate de Hälsingborg, A.C J. Christiernsson monta à la tribune pour expliquer les raisons de son adhésion au projet de loi. Il rappela que quand il avait été appelé à siéger au sein des Försvarsberedningarna instituées par Staaf en décembre 191163, il avait eu la conviction qu’un allègement des charges militaires était possible, mais l’analyse objective du problème, à laquelle les députés de l’opposition avaient pu se livrer, lui avait montré qu’au contraire il était inévitable de les augmenter. Christiernsson vota donc pour le projet gouvernemental, tout en faisant observer que son parti ayant cessé d’être hostile ou indifférent à la défense nationale, il était regrettable que la gauche n’ait pu s’unir. Cette déclaration fit impression jusque dans les rangs sociauxdémocrates64, et en tout cas, n’y fût pas condamnée65 ; par contre, au lendemain de l’incident Lindhagen, Branting fût vivement pris à partie par Stormklockan et, d’une façon qui peut paraître paradoxale, le groupe parlementaire Social-démocrate subit de vives critiques de la part de la gauche du Parti, malgré son vote hostile à la loi militaire le 12 septembre. Ce qui était alors reproché aux dirigeants du S.A.P., c’était peut-être moins d’avoir adopté un programme militaire positif, que d’avoir favorisé "l’accord bourgeois” générateur du projet de loi. Face à ces critiques, Branting dévoila quelques jours plus tard le fond de sa pensée66. L’échec du projet de loi militaire eût entraîné, selon lui, la démission du Ministère Hammarskjöld et son remplacement par un ministère peut-être moins ferme dans le maintien de la neutralité. "En temps normal", ajouta-til, "les choses se seraient passées tout différemment". L’opposition, cependant, ne désarma pas pour autant et il est à observer que c’est dans le cadre du journal "Socialdemokraten" qui avait soutenu l’action de Branting67 qu’elle continua à se manifester. Ainsi, en octobre encore, lors de l’assemblée semestrielle de la société d’édition du "Socialdemokraten", Branting se trouva-t-il l’objet de vives attaques de la part de C. Winberg, J.V. Petterson, E. Åström et D. Berg68. Ce dernier déclara notamment "qu’il était inconséquent de commencer par inciter les partis bourgeois à conclure un accord pour ensuite les critiquer, une fois l’accord réalisé"69. La gauche du Parti et la S.S.U. continuèrent de leur côté leur campagne pour le désarmement70. Unies pour la défense de la neutralité et dans la condamnation de la loi du 12 septembre, les deux tendances restaient opposées sur le principe même de la défense nationale. Cependant la loi était votée et la réforme allait peu à peu être mise en application. La question militaire, passée depuis 3 ans au premier plan du débat politique, était résolue. Le "Ministère de Février" avait rempli sa mission, et très logiquement Hammarskjöld remit son mandat à la disposition de Gustave V. Mais ce dernier lui demanda de conserver sa charge, estimant que le fait nouveau de la guerre avait totalement modifié la situation. Sur le plan intérieur, Libéraux et Convervateurs venaient de s’accorder, et les trois Partis du Riksdag avaient unanimement approuvé la politique de neutralité des 3 et 8 août 1914. Il n’en reste pas moins que l’attitude adoptée par le S.A.P. dans la question militaire laissa en son sein des cicatrices indélébiles. En décembre encore, le cinquième Congrès des Jeunesses Sociales Démocrates (S.S.U.) adopta une motion de Z. Höglund dénonçant l’infidélité du Parti à son propre programme, notamment dans la question militaire71. Le Congrès après avoir pris acte des résultats des élections législatives et des décisions du Congrès du S.A.P., approuva la campagne pacifiste menée dans le pays par de nombreux clubs72 . Mais l’objet principal du débat fût naturellement l’attitude à adopter à l’égard du Parti. La S.S.U. ratifia la "résolution unitaire" du Congrès de Novembre73, mais ce ne fût pas sans modification. Alors que cette résolution portait que la Fédération des Jeunesses Socialistes "devait être prête en toutes occasions à soutenir l’activité du Parti en plein accord avec les décisions prises par lui", le Congrès de la S.S.U. promit ce même soutien, mais seulement "en plein accord avec le programme du Parti et les principes du Socialisme"74.. Le Congrès décida en outre de présenter, à l’avenir, ses propres candidats dans certaines circonscriptions75, et même de mener, par des moyens extra-parlementaires, une agitation en faveur du désarmement de la Suède76. Comme le fait observer Ragnar Edenman : "il était manifeste que la rupture entre le Parti et le Mouvement de Jeunesse n’était qu’une question de temps"77. Car les principaux meneurs du Parti et, peut-être plus que Branting lui-même, ses principaux collaborateurs, Rydén, Thorsson, Palmstierna n’étaient pas enclins à faire beaucoup de concessions au groupe Lindhagen-Ström-Höglund. Ce durcissement s’expliquait en grande partie par le succès électoral Social-démocrate lors des élections ordinaires à la deuxième Chambre qui, en septembre 1914, vint confirmer l’ascension du Parti de Branting.

    Notes de bas de page

    1 Socialdemokraten, 3.8.1914. Le journal annonça également la mobilisation partielle en Norvège.

    2 Avec recrutement local : régiments de Norrbotten, Stockholm et Blekinge.

    3 Socialdemokraten, 5.8.1914.

    4 Le 5 août, la population civile de Karlskrona fût invitée à évacuer la ville, officiellement pour ne pas accroître les difficultés de ravitaillement de la garnison renforcée, peut-être par crainte d’une action russe (Socialdemokraten, 6.8.1914).

    5 Stockholm, R.A., Hemliga Utskottets Protokoll, 11.8.1914.

    6 Il semble bien, cependant, que le gouvernement ait fait savoir aux autorités intéressées qu’il fallait s’attendre à une mobilisation générale. Cf. Palmstierna, op. cit., p. 60. Selon des études récentes la mobilisation partielle aurait touché moins de 90 000 hommes des forces terrestres, dont 50 000 réservistes de la Landstorm (Börje Bengtsson, Svensk Mobilisering 1914, Organiserandet av Neutralitetsvakter. Mémoire ronéotypé. Académie Royale de Guerre de Suède, M.H.S., Stockholm, 1973. La force de la défense navale semblait plus redoutable puisque la Suède concentrait dans le Golfe de Bothnie 12 cuirassés de 1ère classe, 1 croiseur, 3 croiseurs-torpilleurs, 8 contre-torpilleurs, 21 torpilleurs de 1ère classe, 14 torpilleurs de 2ème classe et des sous-marins (Flottans Neutralitetsvakt. Redogörelse utarbetad inom Kungl. Sjöförsvarsdepartementet, /Stockholm, 1919, pp. 6-7). Il est vrai que nombre de ces bâtiments étaient de faible tonnage et de type ancien.

    7 Stockholm, A.K., 29.8.1914.

    8 Il s’agissait d’unités d’obusiers du régiment de Göta A2 (Kalmar, Jönköping, Linköping, Norrköping) et du régiment d’artillerie de position du IVème Corps d’armée Ag (Stockholm), cf. Börje Bengtsson, op. cit., p. 37.

    9 Stockholm, R.A., UD 21 U 3, vol. 1193, Ramel ambassadeur à Kristiania à Wallenberg, 15.8.1914.

    10 Cf. E. Palmstierna, Orostid, I, 75, 29.10.1914 : "La Turquie entre en guerre aux côtés de l’Allemagne ! Enfin ! Maintenant la Russie est fixée au sud".

    11 Dagen, 1.11.1914.

    12 Von Essen reçut peu après par radiotélégraphe l’ordre de regagner son port de départ. Aucune escadre suédoise n’avait au reste été dirigée sur Fårösund.

    13 La veille l’Allemagne avait obtenu du Danemark qu’il en fît autant des Bälts et des passes danoises de l’Öresund. Mais la délimitation des eaux suédoises et danoises y demeurait incertaine et une des passes les plus importantes dans l’Öresund sud, Flintrännan resta ouverte, bien qu’une partie de cette dernière pût être considérée comme danoise. Selon la convention de neutralité suédo-danoise de 1912, l’Öresund et les Bälts devaient, dans certaines conditions, rester ouverts à tous les bateaux de guerre.

    14 Le 26.9 L’Etat-Major suédois fit en effet savoir à U.D. qu’on avait repéré des sous-marins vraisemblablement britanniques entre Skagen et Aarhus.

    15 Stockholm, R.A., 21 U 3 : a, vol. 1194, 24 et 26.9.1914.

    16 cf. supra p. 73.

    17 Au nord de Gotland.

    18 Stockholm, S.A.P., Förtroendetsprotokoll, 2.3.1914 ; Riksdagsgruppensprotokoll 3.3.1914.

    19 Stockholm, S.A.P., Partistyrelsensprotokoll, 7.3.1914.

    20 Débat général avant le renvoi en commissions.

    21 Stockholm, A.K., 18 et 27.5.1914.

    22 Cette solution était, naturellement, soutenue en premier lieu par les éléments ruraux du Parti conservateur qui s’opposaient vivement à l’adoption de "la ligne partagée" (delad linje) été-hiver que souhaitaient en particulier les Libéraux. (Arvid Lindman, Dagboksanteckningar… pp. 195-196).

    23 K. Hildebrand, Gustav V som människa och regent, Stockholm, 1948, II, pp. 161 et sqq.

    24 13 représentants de la gauche (8 libéraux et 5 sociaux-démocrates et 11 conservateurs. Arvid Lindman, op. cit., pp. 173-174, Stockholm, R.A., Särskilda Utskottet, 26.5.1914).

    25 Le projet gouvernemental prévoyait, de plus, la construction pour 1915-1919 de deux contre-torpilleurs et de deux sous-marins pour un coût total de 45 232 000 couronnes (projet de loi n° 60. Stockholm R.A. Första Särskilda Utskottet Protokoller 1914 B). Mais la commission s’était montrée favorable à des constructions plus rapides et plus nombreuses en ce domaine (4 contre-torpilleurs et 5 sous-marins). Elle acceptait cependant d’augmenter les crédits prévus pour la modernisation des cuirassés Distrigheten, Åran, Wasa, Manligheten et Oskar II.

    26 Stockholm, S.A.P., Förtroenderådets Protokoll, 20.5.1914 ; Riksdagsgruppens Protokoll, 22.5.1914.

    27 Selon Arvid Lindman, op. cit., p. 189. Le terme est certainement un peu fort.

    28 Que Nils Edén ait été favorable à un renforcement sensible de la défense, apparaît déjà dans son activité au sein des Försvarsberedningar. (cf. Nils Edén, Minnen, Stockholm, 1969, pp. 175-177).

    29 Arvid Lindman, op. cit., p. 193.

    30 Le Socialdemokraten l’annonça le 3.8 en ces termes : "Sous l’influence de la situation internationale le Parti libéral a fait des concessions auxquelles il n’aurait pas consenti en d’autres circonstances".

    31 Socialdemokraten, 5.8.1914 : "La droite rejette les récentes concessions libérales I ".

    32 Commentaire de Lindman, op. cit., p. 198 : "Quelle charlatanerie ! Voir que cet accord est nécessaire, sans oser y contribuer soi-même... quelle misère !".

    33 A. Lindman, op. cit., p. 196.

    34 H.K. Rönblom, Frisinnade Landsföreningen 1902-1927, Stockholm, 1929, p. 250.

    35 Svenska Dagbladet, 9.8.1914 "Enighet i försvarsfrågan ?".

    36 C’est ce que souligne Arvid Lindman, op. cit., p. 199.

    37 Ernst Trygger, 1857-1943. Président du groupe conservateur à la Première Chambre.

    38 Cf. W.M. Carlgren, Ministären Hammarskjöld… p. 167, note 3.

    39 Branting en informa les 11 membres du Comité de Confiance du groupe parlementaire le 8 août (Stockholm, S.A.P., Förtroenderådets Protokoll, 6.8.1914).

    40 Socialdemokraten, 10.8.1914.

    41 Socialdemokraten, 10.8.1914 "Skandinavisk neutralitet och Svensk enighet utåt".

    42 Arvid Lindman, op. cit., p. 190.

    43 Manifest till landets frisinnade valmän, Dagens Nyheter, 19.8.1914.

    44 Arvid Lindman, op. cit., p. 200.

    45 Stormklockan, 15.8.1914.

    46 Socialdemokraten, 7.8.1914.

    47 Stockholm, A.R.A., Socialdemokratensstyrelsens Protokoll, 19.8.1914.

    48 Stockholm, A.K., 19.8.1914. Ragnar Edenman fait observer que Lindhagen était alors à la veille de passer au second plan après avoir été le chef de l’opposition de gauche du Parti de 1912 à 1914. Il allait se trouver supplanté par Z. Höglund qui devait être élu à la deuxième chambre en 1914 et constituer pour Branting un adversaire bien plus redoutable. (op. cit., pp. 198-199).

    49 Socialdemokraten, 28 et 29.8.1914.

    50 Socialdemokraten, 3.9.1914.

    51 Tïll Sveriges Valmän ! Socialdemokratiska Partistyrelsens Berättelse fôrår 1914, Göteborg, 1915, pp. 45-46.

    52 Depuis la loi de 1901 le service de l’infanterie restait fixé à 240 jours.

    53 Le Budget total de l’Etat pour 1914 était d’environ 300 millions de couronnes. Cf. Annexes.

    54 Berättelse över Landsorganisationens Verksamhet är 1914, Stockholm 1915, p. 63.

    55 Cette charge était créée sur le modèle de celle de commissaire de la Justice (Justitieombudsman), sorte de procureur général désigné par le Riksdag pour réprimer les abus de l’administration en provoquant l’action des tribunaux. Le Militieombudsman était donc une sorte de second "tribun de la plèbe" qui, s’annexant les affaires militaires, entraînait la disparition de la Commission civile du Riksdag. Cf. G. Dahlberg et E. Tingsten, Svensk Politisk Uppslagsbok, Stockholm, 1937, pp. 193-194 et 243.

    56 L’ambassadeur britannique à Stockholm, Sir Esme Howard, estimait les effectifs mobilisables de la Suède à 720 000 hommes après la réforme de 1914. Londres, F.O. 371/2473. Howard à F.O., 24.6.1915. Cette estimation est aussi celle de Lucien Maury, op. cit., p. 435.

    57 Stockholm, A.K., 12.9.1914.

    58 Socialdemokraten, 14.9.1914.

    59 Fredrik Ström, op. cit., p. 23.

    60 Fredrik Thorsson, avant d’être député, (puis Ministre des Finances en 1918) avait exercé la profession de cordonnier à Ystad.

    61 Fredrik Ström, op. cit., p. 24.

    62 Du moins l’article 1, chapitre 1, relatif à la conscription et à l’organisation de l’armée.

    63 Cf. supra p. 64.

    64 E. Palmestierna, op. cit., p. 62.

    65 Cependant Branting tint à préciser au cours du débat que c’était un "avis personnel que le Parti ne partageait pas" (A.K. 12.9.1914).

    66 Stockholm, A.R.A., Socialdemokratens Styrelsen, 16.9.1914.

    67 Notamment le 10 août où Branting avait publié un grand article invitant Libéraux et Conservateurs à résoudre ensemble la question militaire.

    68 Le Comité Directeur était composé de A.W. Nyberg, Président, F. Ström et J.A. Eriksson, Vice-Présidents, A. Kämpe, Secrétaire, Z. Höglund, C. Ståhlberg, E. Åström, et en qualité de représentant de la rédaction H. Branting.

    69 Stockholm, A.R.A., Tidningsföreningen Socialdemokratens Halvårsstämma, 25.10.1914.

    70 En particulier, à l’occasion d’une grande réunion publique le 27.9 à la Maison du Peuple (Folketshus) de Stockholm, animée par Lindhagen, Höglund et Carleson, et dont le Socialdemokraten fit un compte-rendu assez neutre.

    71 Stockholm, A.R.A., Socialdemokratiska Ungdomsförbundets Femte Kongress Protokoll, 28-30.12.1914.

    72 C’est ainsi que le seul Karl Kilbom avait tenu, en Novembre, des réunions à Borås, Trollhättan, Grimslund, Åmål, Vänersborg, Lidköping, Alingsås, Skövde, Falköping, Ulricehamn. La S.S.U. serait passée de 7 585 membres à la fin de 1914 à 9 343 au début de 1915.

    73 Cf. infra pp. 188-200.

    74 Z. Höglund. Minnen i Fackelsken, II… p. 130.

    75 Stormklockan, 9.1.1915.

    76 Un des membres du Comité Central, Einar Ljungberg plaida en faveur de l’agitation dans les clubs, dans les sections, dans les syndicats, et de la grève générale en cas de guerre : "La guerre mondiale nous a appris à ne pas faire confiance dans le parlementarisme. La Socialdémocratie a fait faillite avec sa tactique parlementaire".

    77 R. Edenman, op. cit., p. 193.

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    1 Socialdemokraten, 3.8.1914. Le journal annonça également la mobilisation partielle en Norvège.

    2 Avec recrutement local : régiments de Norrbotten, Stockholm et Blekinge.

    3 Socialdemokraten, 5.8.1914.

    4 Le 5 août, la population civile de Karlskrona fût invitée à évacuer la ville, officiellement pour ne pas accroître les difficultés de ravitaillement de la garnison renforcée, peut-être par crainte d’une action russe (Socialdemokraten, 6.8.1914).

    5 Stockholm, R.A., Hemliga Utskottets Protokoll, 11.8.1914.

    6 Il semble bien, cependant, que le gouvernement ait fait savoir aux autorités intéressées qu’il fallait s’attendre à une mobilisation générale. Cf. Palmstierna, op. cit., p. 60. Selon des études récentes la mobilisation partielle aurait touché moins de 90 000 hommes des forces terrestres, dont 50 000 réservistes de la Landstorm (Börje Bengtsson, Svensk Mobilisering 1914, Organiserandet av Neutralitetsvakter. Mémoire ronéotypé. Académie Royale de Guerre de Suède, M.H.S., Stockholm, 1973. La force de la défense navale semblait plus redoutable puisque la Suède concentrait dans le Golfe de Bothnie 12 cuirassés de 1ère classe, 1 croiseur, 3 croiseurs-torpilleurs, 8 contre-torpilleurs, 21 torpilleurs de 1ère classe, 14 torpilleurs de 2ème classe et des sous-marins (Flottans Neutralitetsvakt. Redogörelse utarbetad inom Kungl. Sjöförsvarsdepartementet, /Stockholm, 1919, pp. 6-7). Il est vrai que nombre de ces bâtiments étaient de faible tonnage et de type ancien.

    7 Stockholm, A.K., 29.8.1914.

    8 Il s’agissait d’unités d’obusiers du régiment de Göta A2 (Kalmar, Jönköping, Linköping, Norrköping) et du régiment d’artillerie de position du IVème Corps d’armée Ag (Stockholm), cf. Börje Bengtsson, op. cit., p. 37.

    9 Stockholm, R.A., UD 21 U 3, vol. 1193, Ramel ambassadeur à Kristiania à Wallenberg, 15.8.1914.

    10 Cf. E. Palmstierna, Orostid, I, 75, 29.10.1914 : "La Turquie entre en guerre aux côtés de l’Allemagne ! Enfin ! Maintenant la Russie est fixée au sud".

    11 Dagen, 1.11.1914.

    12 Von Essen reçut peu après par radiotélégraphe l’ordre de regagner son port de départ. Aucune escadre suédoise n’avait au reste été dirigée sur Fårösund.

    13 La veille l’Allemagne avait obtenu du Danemark qu’il en fît autant des Bälts et des passes danoises de l’Öresund. Mais la délimitation des eaux suédoises et danoises y demeurait incertaine et une des passes les plus importantes dans l’Öresund sud, Flintrännan resta ouverte, bien qu’une partie de cette dernière pût être considérée comme danoise. Selon la convention de neutralité suédo-danoise de 1912, l’Öresund et les Bälts devaient, dans certaines conditions, rester ouverts à tous les bateaux de guerre.

    14 Le 26.9 L’Etat-Major suédois fit en effet savoir à U.D. qu’on avait repéré des sous-marins vraisemblablement britanniques entre Skagen et Aarhus.

    15 Stockholm, R.A., 21 U 3 : a, vol. 1194, 24 et 26.9.1914.

    16 cf. supra p. 73.

    17 Au nord de Gotland.

    18 Stockholm, S.A.P., Förtroendetsprotokoll, 2.3.1914 ; Riksdagsgruppensprotokoll 3.3.1914.

    19 Stockholm, S.A.P., Partistyrelsensprotokoll, 7.3.1914.

    20 Débat général avant le renvoi en commissions.

    21 Stockholm, A.K., 18 et 27.5.1914.

    22 Cette solution était, naturellement, soutenue en premier lieu par les éléments ruraux du Parti conservateur qui s’opposaient vivement à l’adoption de "la ligne partagée" (delad linje) été-hiver que souhaitaient en particulier les Libéraux. (Arvid Lindman, Dagboksanteckningar… pp. 195-196).

    23 K. Hildebrand, Gustav V som människa och regent, Stockholm, 1948, II, pp. 161 et sqq.

    24 13 représentants de la gauche (8 libéraux et 5 sociaux-démocrates et 11 conservateurs. Arvid Lindman, op. cit., pp. 173-174, Stockholm, R.A., Särskilda Utskottet, 26.5.1914).

    25 Le projet gouvernemental prévoyait, de plus, la construction pour 1915-1919 de deux contre-torpilleurs et de deux sous-marins pour un coût total de 45 232 000 couronnes (projet de loi n° 60. Stockholm R.A. Första Särskilda Utskottet Protokoller 1914 B). Mais la commission s’était montrée favorable à des constructions plus rapides et plus nombreuses en ce domaine (4 contre-torpilleurs et 5 sous-marins). Elle acceptait cependant d’augmenter les crédits prévus pour la modernisation des cuirassés Distrigheten, Åran, Wasa, Manligheten et Oskar II.

    26 Stockholm, S.A.P., Förtroenderådets Protokoll, 20.5.1914 ; Riksdagsgruppens Protokoll, 22.5.1914.

    27 Selon Arvid Lindman, op. cit., p. 189. Le terme est certainement un peu fort.

    28 Que Nils Edén ait été favorable à un renforcement sensible de la défense, apparaît déjà dans son activité au sein des Försvarsberedningar. (cf. Nils Edén, Minnen, Stockholm, 1969, pp. 175-177).

    29 Arvid Lindman, op. cit., p. 193.

    30 Le Socialdemokraten l’annonça le 3.8 en ces termes : "Sous l’influence de la situation internationale le Parti libéral a fait des concessions auxquelles il n’aurait pas consenti en d’autres circonstances".

    31 Socialdemokraten, 5.8.1914 : "La droite rejette les récentes concessions libérales I ".

    32 Commentaire de Lindman, op. cit., p. 198 : "Quelle charlatanerie ! Voir que cet accord est nécessaire, sans oser y contribuer soi-même... quelle misère !".

    33 A. Lindman, op. cit., p. 196.

    34 H.K. Rönblom, Frisinnade Landsföreningen 1902-1927, Stockholm, 1929, p. 250.

    35 Svenska Dagbladet, 9.8.1914 "Enighet i försvarsfrågan ?".

    36 C’est ce que souligne Arvid Lindman, op. cit., p. 199.

    37 Ernst Trygger, 1857-1943. Président du groupe conservateur à la Première Chambre.

    38 Cf. W.M. Carlgren, Ministären Hammarskjöld… p. 167, note 3.

    39 Branting en informa les 11 membres du Comité de Confiance du groupe parlementaire le 8 août (Stockholm, S.A.P., Förtroenderådets Protokoll, 6.8.1914).

    40 Socialdemokraten, 10.8.1914.

    41 Socialdemokraten, 10.8.1914 "Skandinavisk neutralitet och Svensk enighet utåt".

    42 Arvid Lindman, op. cit., p. 190.

    43 Manifest till landets frisinnade valmän, Dagens Nyheter, 19.8.1914.

    44 Arvid Lindman, op. cit., p. 200.

    45 Stormklockan, 15.8.1914.

    46 Socialdemokraten, 7.8.1914.

    47 Stockholm, A.R.A., Socialdemokratensstyrelsens Protokoll, 19.8.1914.

    48 Stockholm, A.K., 19.8.1914. Ragnar Edenman fait observer que Lindhagen était alors à la veille de passer au second plan après avoir été le chef de l’opposition de gauche du Parti de 1912 à 1914. Il allait se trouver supplanté par Z. Höglund qui devait être élu à la deuxième chambre en 1914 et constituer pour Branting un adversaire bien plus redoutable. (op. cit., pp. 198-199).

    49 Socialdemokraten, 28 et 29.8.1914.

    50 Socialdemokraten, 3.9.1914.

    51 Tïll Sveriges Valmän ! Socialdemokratiska Partistyrelsens Berättelse fôrår 1914, Göteborg, 1915, pp. 45-46.

    52 Depuis la loi de 1901 le service de l’infanterie restait fixé à 240 jours.

    53 Le Budget total de l’Etat pour 1914 était d’environ 300 millions de couronnes. Cf. Annexes.

    54 Berättelse över Landsorganisationens Verksamhet är 1914, Stockholm 1915, p. 63.

    55 Cette charge était créée sur le modèle de celle de commissaire de la Justice (Justitieombudsman), sorte de procureur général désigné par le Riksdag pour réprimer les abus de l’administration en provoquant l’action des tribunaux. Le Militieombudsman était donc une sorte de second "tribun de la plèbe" qui, s’annexant les affaires militaires, entraînait la disparition de la Commission civile du Riksdag. Cf. G. Dahlberg et E. Tingsten, Svensk Politisk Uppslagsbok, Stockholm, 1937, pp. 193-194 et 243.

    56 L’ambassadeur britannique à Stockholm, Sir Esme Howard, estimait les effectifs mobilisables de la Suède à 720 000 hommes après la réforme de 1914. Londres, F.O. 371/2473. Howard à F.O., 24.6.1915. Cette estimation est aussi celle de Lucien Maury, op. cit., p. 435.

    57 Stockholm, A.K., 12.9.1914.

    58 Socialdemokraten, 14.9.1914.

    59 Fredrik Ström, op. cit., p. 23.

    60 Fredrik Thorsson, avant d’être député, (puis Ministre des Finances en 1918) avait exercé la profession de cordonnier à Ystad.

    61 Fredrik Ström, op. cit., p. 24.

    62 Du moins l’article 1, chapitre 1, relatif à la conscription et à l’organisation de l’armée.

    63 Cf. supra p. 64.

    64 E. Palmestierna, op. cit., p. 62.

    65 Cependant Branting tint à préciser au cours du débat que c’était un "avis personnel que le Parti ne partageait pas" (A.K. 12.9.1914).

    66 Stockholm, A.R.A., Socialdemokratens Styrelsen, 16.9.1914.

    67 Notamment le 10 août où Branting avait publié un grand article invitant Libéraux et Conservateurs à résoudre ensemble la question militaire.

    68 Le Comité Directeur était composé de A.W. Nyberg, Président, F. Ström et J.A. Eriksson, Vice-Présidents, A. Kämpe, Secrétaire, Z. Höglund, C. Ståhlberg, E. Åström, et en qualité de représentant de la rédaction H. Branting.

    69 Stockholm, A.R.A., Tidningsföreningen Socialdemokratens Halvårsstämma, 25.10.1914.

    70 En particulier, à l’occasion d’une grande réunion publique le 27.9 à la Maison du Peuple (Folketshus) de Stockholm, animée par Lindhagen, Höglund et Carleson, et dont le Socialdemokraten fit un compte-rendu assez neutre.

    71 Stockholm, A.R.A., Socialdemokratiska Ungdomsförbundets Femte Kongress Protokoll, 28-30.12.1914.

    72 C’est ainsi que le seul Karl Kilbom avait tenu, en Novembre, des réunions à Borås, Trollhättan, Grimslund, Åmål, Vänersborg, Lidköping, Alingsås, Skövde, Falköping, Ulricehamn. La S.S.U. serait passée de 7 585 membres à la fin de 1914 à 9 343 au début de 1915.

    73 Cf. infra pp. 188-200.

    74 Z. Höglund. Minnen i Fackelsken, II… p. 130.

    75 Stormklockan, 9.1.1915.

    76 Un des membres du Comité Central, Einar Ljungberg plaida en faveur de l’agitation dans les clubs, dans les sections, dans les syndicats, et de la grève générale en cas de guerre : "La guerre mondiale nous a appris à ne pas faire confiance dans le parlementarisme. La Socialdémocratie a fait faillite avec sa tactique parlementaire".

    77 R. Edenman, op. cit., p. 193.

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