Archives architecturales & recherche en histoire de l’architecture, une cohabitation paradoxale
p. 27-35
Texte intégral
1Il existe probablement une incompatibilité insurmontable entre la pratique architecturale, l’enseignement du projet d’architecture d’une part et la recherche en histoire de l’architecture d’autre part. Pourtant, les écoles d’architecture font preuve d’une sorte de disposition naturelle à développer des centres d’archives, ils y sont considérés comme partie prenante de ce que la tradition des trente dernières années a accrédité sous la désignation assez optimiste d’« Histoire et théorie de l’architecture »1. Mais singulièrement cette incompatibilité de principe n’empêche nullement le développement des recherches au sein de ces fonds d’archives, il nous faudrait par conséquent tenter d’identifier en quoi elle les oriente et en quoi elle influe sur leur développement. Il faudrait identifier les biais d’observation qu’elle induisent, en repérer les déterminismes et les conséquences. Une telle approche critique serait bien entendu strictement auto-référencielle et asservie à ce corpus. Sans prétendre à une objectivité univoque, l’analyse que nous proposons tente de gagner en « couleurs » et en différenciation en se hissant au-dessus des paradigmes courants dans le milieu de ladite « recherche architecturale ». Elle se met ainsi en situation de poser des questions fondamentales concernant les visées épistémologiques de cette rétrologie, appelée tantôt « Histoire », tantôt « Théorie et histoire » et elle cherche à évaluer les champs considérés et la nature des investigations qui y sont conduites. À défaut d’une telle méta-information, l’étendue et le contenu des champs spécifiques de la critique architecturale et de l’histoire de l’architecture demeurent impossibles à circonscrire et leurs contenus respectifs restent opaques. La contribution proposée ici souhaite « faire diligence » et offrir au lecteur les indicateurs utiles à la critique des travaux dont elle rend compte.
2Les Archives de la construction moderne (ACM-EPFL — École polytechnique fédérale de Lausanne) ont émergé, comme il se doit, au sein d’une école d’architecture. Elles étaient logiquement appelées à devenir la pierre angulaire d’un « Institut de théorie et d’histoire de l’architecture » (ITHA)2, à l’instar de ce qui avait été mis en place à l’École polytechnique fédérale de Zurich, près de vingt ans plus tôt. L’École d’architecture de Lausanne, fondée au début des années 1950 par Jean Tschumi, se trouvait entre 1980 et 1990 dans une concurrence claire avec celle de Zurich et avec la vigoureuse relève tessinoise, dont on ne devinait pas encore qu’elle allait faire irruption dans le champ sous la forme d’une Académie d’architecture. Un service d’archives au sein de cet « ITHA » était clairement pensé en posture subordonnée aux impératifs de la production du discours architectural, lui-même commis à la promotion de l’architecture produite par les ténors de l’école lausannoise et relayé par celle-ci, entendue comme structure de production et de reproduction.
3Le recrutement d’un historien de l’art3, ayant pour surcroît l’habitude de se désigner comme un « appareilleur de souvenirs » dans ce milieu très à cheval sur les prérogatives fut bientôt perçue comme une erreur de casting ; une résistance opiniâtre de l’intéressé aux « manipulations mémorielles », à laquelle est venu s’ajouter une mise en doute permanente des finalités de sa pratique professionnelle, ont assez rapidement levé toute ambiguïté sur la possibilité de subordonner durablement les objectifs scientifiques du centre d’archives aux priorités et aux préférences générées par les préoccupations des praticiens, occupés à élaborer un discours à propos de leur art. C’est dans ce contexte sommairement évoqué ici, mais dont la compréhension est essentielle au propos, que s’est développé la recherche sur l’histoire des concours d’architecture. Nous en dressons ci-après une sorte de bilan critique.
« Objets reconstruits à partir de sources par des procédés reproductibles »4
4Reconstruire ou construire un objet historique ayant probablement existé, c’est l’entreprise à laquelle nous nous sommes livrés en mettant sur pied une recherche sur les concours d’architecture dans la région de la Suisse caractérisée par sa pratique de la langue française. Dans l’ouvrage consacré à ce sujet5, les auteurs ont rendu compte très précisément de l’étendue et de la portée des méthodologies descriptives mises en œuvre, de sorte que leur « invention » de ce sujet d’histoire pouvait légitimement se placer comme objet d’une recherche dans la mesure où elle se frayait un chemin « entre faits insignifiants et significations arbitraires »6. À notre avis, la portée des résultats de cette recherche ont validé son ambition ; mais revenons en arrière. Initialement, la démarche fut totalement pragmatique, fondée sur des séries documentaires et des publications spécialisées propres au champ de l’architecture (revues spécialisées dans les sciences et les techniques). La première curiosité et impulsion de la recherche avait été de se demander si X, architecte issu de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (ENSBA), où il avait fréquenté l’atelier Pascal, avait ou non brillé dans le champ des concours et quelle était au fond sa place au « top 50 » des architectes de son temps. Rapidement et par cercles concentriques, les questions sont venues s’ajouter aux questions, les interrogations et les hypothèses se faisant et se défaisant tour à tour. Les concours étaient-ils ce « stade idéal des joutes de l’art et de l’esprit » ? étaient-ils le lieu de distinguer les meilleurs, inter-pares, où permettaient-ils aux « outsiders de gagner une audience » ? Des hypothèses externes, tirées du champ de la sociologie, ne manquèrent pas de corser encore les interrogations. Les concours d’architecture étaient-ils, à l’image de l’ENSBA, un instrument de production du champ et de reproduction de ses protagonistes ?
5Curieusement, cette matière si riche et si diverse n’avait guère été explorée7. Il faut dire que le phénomène connaît une géographie particulière qui veut que d’une part la France avec son ENSBA ait exporté la French Architecture au point d’en faire une global taste of class un siècle avant la dite « globalisation », qu’elle ait exporté ainsi les concours d’émulation de l’École, mais sans offrir à cette forme de concurrence un terrain d’élection sur le sol national. L’institution des Architectes des bâtiments de France ayant mis ces derniers à l’abri de toute manifestation de concurrence, quelle qu’elle fût.
Description sommaire d’une recherche
6Le système académique contraint en général les candidats à une recherche à mettre en place un dispositif détaillé d’intentions, de méthodologies et de moyens de parvenir à leurs fins. On comprend a priori le bien-fondé bureaucratique de cet appareil de précautions, mais on pourrait parier que la majorité des requérants sent bien le caractère fastidieux de ces opérations qui, tous comptes faits, exigent des solliciteurs d’avoir littéralement fait la recherche pour obtenir les moyens de la conduire.
7Considéré sous ce rapport, le travail sur les « Concours d’architecture en Suisse romande 1870-1990 » a bénéficié de circonstances exceptionnelles, dans la mesure où les moyens8 des longues recherches de dépouillement ont été fournis sur la foi d’une déclaration d’intention des plus sommaire et sur la bonne mine des auteurs, précédée d’une certaine réputation de sérieux. La recherche sur les sources s’est déroulée en une suite de phases de test, d’évaluation, de validation et de généralisation. Il a été procédé à la mise sur pied d’un fichier des concours d’architecture, dont il suffira de dire qu’il fut réalisé par le « détournement » de quelques rubriques d’un fichier d’inventaire d’objets architecturaux, établi aux normes du Conseil de l’Europe. La logistique informatique ayant été obtenue par un détournement mineur du logiciel Hypathie, développé aux fins du catalogage d’archives d’architecture et comprenant des index informant sur les protagonistes et les objets bâtis9.
8Dans un premier temps, un fichier des concours publiés dans la presse professionnelle10 et corporative a été établi. Ce fichier ne comprend que les seuls concours agréés par les associations d’ingénieurs et architectes11. La période considérée couvre un siècle décisif, dans la mesure où les années 1870 du xixe sont une période charnière dans la structuration de la profession d’architecte, en France comme à l’exportation. Le fichier constitué et ses index informent principalement sur tous les lancements de concours d’architecture, d’urbanisme et sur quelques concours pour des ouvrages du génie civil, en prenant soin de mentionner la constitution du jury, la nature du programme, le type de concours et les conditions particulières. Il informe de manière détaillée sur le jugement, nomme spécialement les concurrents primés, les achats et les mentions. À l’occasion de la saisie, chaque concours se voit caractérisé par au moins deux entrées, la première à l’occasion du lancement, la seconde au jugement, éventuellement une troisième rend compte d’une réalisation. Cette manière de faire permet de suivre très finement l’évolution d’une intention édilitaire, les projets proposés et les conditions de la réalisation. L’index des « objets » d’architecture, dans la mesure où il permet d’enregistrer, de localiser et de caractériser aussi bien des objets construits que des types ou des projets, permet une analyse spatiale, qui ouvre la possibilité d’isoler des « géographies artistiques » de concurrents protagonistes. L’index des personnes, enrichi d’informations biographiques puisées aux rubriques nécrologiques des périodiques cités, permet, lorsqu’on le croise avec les types bâtis ou les lieux, de mieux apprécier les caractéristiques de la commande dont bénéficient les architectes.
9Une définition restrictive et claire du corpus des concours retenus pour la recherche satisfait aux conditions énoncées par Pomian de « reconstruction » d’un objet historique par le recours à des procédés « reproductibles ». En premier lieu, cette manière de revendiquer la scientificité des travaux, de l’exposer et de la justifier est sans doute satisfaisante en elle-même, mais elle s’explique avant tout par le souci d’introduire une discrimination efficace à l’encontre d’autres approches, plus intuitives, empiriques. En second lieu, la méthode a permis d’accumuler un ensemble de sources utiles à l’histoire et constituant une « série12 documentaire ». Il est à noter du reste, qu’à défaut de cette série artificielle, la reproduction précisément de la procédure décrite produira la constitution du même corpus. Cela va sans dire, c’est du moins ce que l’on croit ! Notre anticipation optimiste avait imaginé que cette documentation deviendrait un passage sinon obligé de la recherche, du moins que l’érudition en tiendrait compte. Il n’en fut rien, des « historiens » de l’architecture publient rien de moins que des « dictionnaires », œuvres ambitieuses s’il en est, sans se préoccuper le moins du monde de ce matériel13, l’ensemble reste très sous-exploité. C’est malheureusement l’état de l’histoire de l’architecture en Suisse française qui s’écrit en creux ou par défaut.
10Les limites du corpus décrit sont mises en évidences par des comparaisons ponctuelles, fortuites le plus souvent, qui interrogent le statut du concours d’architecture. Certains articles de la presse professionnelles, publiés spécialement à l’occasion de contestations, laissent deviner un écart sensible entre le champ des concours documentés, tels que connus et reconnus des instances qui organisent la profession et une grande quantité de « cas particuliers de la concurrence », que les acteurs se plaisent à nommer concours. Ces pratiques apparentées que notre recherche n’a fait qu’entrevoir et que nous avons pu estimer dans un cas particulier semblent à certaines époques avoir une importance telle qu’il conviendrait de leur prêter attention. On peut risquer l’hypothèse que le champ de la commande d’architecture est à certaines époques traversé d’une grande quantité de pratiques capables de régler la concurrence et de l’émuler et que seule une petite partie serait à proprement parler les « concours », régis et contrôlés par les associations ayant qualité d’émettre et de contrôler les règlements.
À propos des résultats de cette recherche
11D’une manière générale, notre travail s’est limité à l’interprétation des contenus les plus évidents des matériaux collectés. Leur caractère manifeste a permis de repérer des spécialistes de certains types bâtis14, le développement du phénomène dans un espace particulier15, les spécificités de certaines catégories de maîtres de l’ouvrage16 ou encore la destinée particulière d’un protagoniste17. Une impressionnante quantité de contenus latents ont été entrevus, ils attendent encore d’être interrogés. Singulièrement, on classera dans ce registre la foule des problèmes plus spécifiquement architecturaux (nous entendons par là : stylistiques et sémiologiques, spatiaux, constructifs, sociologiques, économiques ou immobiliers) qui demeurent comme en friche. Faute de combattants. Dans le même registre, les délibérations des jurys, les comptes-rendus critiques informent avec une densité exceptionnelle sur l’évolution des discours à propos de l’architecture ; on peut s’étonner qu’un tel terreau qui ferait les délices d’une analyse lexicologique ou linguistique reste inexploité.
12Le concours d’architecture objectivé et devenu « objet de connaissance », il est de nature à porter un éclairage révélateur sur la structuration de la profession, sur ses stratégies de reproduction ; une seule contribution à l’ouvrage dont il est question s’est attaquée à un des aspects du problème en envisageant « l’architecture française à l’exportation »18. Cette piste pourtant stimulante, est restée sans suites. Faut-il en déduire que finalement seuls les architectes ont le souci de l’historiographie de leur art mais que celle-ci étouffe sous le poids de leur sollicitude ? Faut-il penser que cette corporation préfère voir les concours comme un objet de sa foi que comme un objet de sa connaissance ? Tout cela resterait à démontrer. Le recul des années écoulées depuis la conduite de cette recherche nous porte plutôt à considérer la nécessité d’élargir le champ, du cueillir des instruments méthodologiques et des hypothèses sur les arbres les plus divers, de s’en repaître et de se réjouir de regards « hors champ ». Car en définitive : « l’errance des nomades est seulement formelle, car elle est limitée à des espaces uniformes »19, une constatation aussi cruelle force à lever le nez. En principe.
Quelques résultats substantiels cependant…
13La recherche sur les concours d’architecture a permis d’établir pour la première fois une chronologie fine et fondée de la constitution par vagues successives entre 1876 et 1939 de l’institution des concours d’architecture en Suisse romande. À son origine on trouve une succession d’architectes suisses issus de l’ENSBA, la première vague autour de Louis Bezencenet (1843-1922), contemporain des énoncés fondamentaux de Julien Guadet. Il s’agit sans doute d’une manifestation exceptionnelle par sa densité, sa cohérence et sa durée de la force de l’architecture française comme produit d’exportation.
14L’analyse des données collectées pour cette recherche permet de retracer comment ce système, dont ils maîtrisent la rédaction et l’évolution des règles, permet aux élèves de l’ENSBA de valider leur production en même temps que de lui assurer des débouchés et de contrôler une fraction significative de la commande. Ils créeront ainsi peu à peu, par le biais de la protection du titre, un système dont les effets corporatistes s’apparentent au « monopole de l’embauche » visé dans le milieu du xxe siècle par certains syndicats ouvriers.
15Le matériel collecté pour cette recherche met en évidence comment les concours d’architecture canalisent une intense émulation et à quel point ils sont à l’origine d’une impressionnante production à caractère prospectif. Il y là une incroyable foisonnement de propositions « gratuites » : elles se comptent dans une région comme la Suisse romande et pour la période étudiée en dizaines de milliers de projets proposés, pour quelques centaines de réalisations ! Aucune profession, aucune pratique libérale des xixe et xxe siècles ne peut se targuer d’avoir autant offert de créativité socialement utile « à fond perdu ». Considéré du champ de ruines sociales, civiques et politiques laissées dans le monde en général et en Europe spécialement par trente années de néo-libéralisme dérégulateur, cela rend songeur l’observateur le plus endurci sur l’évolution du lien social et sur celle du sens des responsabilités civiques.
16La recherche a également ouvert une fenêtre sur des pans entiers de l’histoire urbaine, offrant comme « en passant » l’identification de thèmes de nouvelles recherches fertiles. Une série de grands concours a par exemple déclenché des débats publics qui posèrent, à l’échelle d’une ville ou d’un État, de véritables questions d’urbanisme, d’aménagement du territoire, de choix stratégiques et sociaux, d’expression architecturale. Le concours apparaît dans ces débats comme étant constitué depuis longtemps en instance de la « médiance » chère à Augustin Berque20. On peut s’étonner cependant que ce potentiel de créativité urbanistique, politique et civique n’ait guère été mis à profit. Mais bien souvent les concours sont aussi l’occasion d’une théâtralisation des décisions édilitaires, conduisant à l’adoption de solutions monumentales, représentatives, fortement rhétoriques.
17On peut suivre aussi, au travers de ce matériel, comment les concours d’architecture ont contribué à la professionnalisation des acteurs de l’art de bâtir. Selon l’importance du programme, la hiérarchie des participants admis à concourir, selon leur formation, leur origine. Les conflits récurrents sur le suivi des jugements ou sur les jugements eux-mêmes mettent en scène la différenciation au sein de la profession même. Les débats récurrents sur le règlement des concours d’architecture en témoignent de manière spectaculaire. Ils culminent dans la presse technique (Bulletin technique de la Suisse romande, organe de la SIA et de la SVIA) en 1939, en un concours pour un règlement des concours !
18La scène des concours telle qu’elle se donne à voir met en évidence le fait qu’ils ouvrent souvent sur un marché plus large et permettent quelque fois de réinvestir l’expérience acquise précédemment. Ce phénomène permet l’émergence de véritables spécialistes de tel ou tel type bâti. Ils créent par exemple, les conditions favorables entre les deux guerres mondiales pour, les rares cas d’élargissement de la géographie artistique de certains architectes.
19Par la situation tendant à l’hégémonie que cette institution a procurée aux anciens élèves de l’ENSBA (en tous cas jusqu’à la seconde guerre mondiale), elle a aussi assuré la promotion d’une architecture aujourd’hui mal-aimée, mais remarquablement efficace : le « rationalisme académique » ; qui a pourtant contribué dans les villes de Suisse romande à la mise en place entre 1870 et 1940 d’un parc immobilier de grande qualité. Si cette architecture est contestée au plan stylistique, la qualité des plans ne laisse de surprendre par sa grande versatilité, concrétisée par une capacité à s’adapter aux programmes les plus divers.
Épilogue
20« History is a hardcore of interpretation, surrounded by a thin pulp of disputable facts. »21
21Rétroactivement, l’évocation de ces fragments de la connaissance, leur agencement en un argument cohérent ne permettent peut-être pas de sentir à quel point la véritable recherche dans ce domaine comme dans les autres porte sur un matériau de laboratoire auquel on imprime le spectre variable de ses questionnements, nourris aux sources les plus diverses.
Notes de bas de page
1 Nous ne discuterons pas ici la pertinence de cette appellation, il nous suffira de dire nos doutes sur l’usage du terme « théorie » dans un contexte qui demeure sans rapport avec des pratiques scientifiques expérimentales. Il nous a toujours semblé curieux que dans le contexte d’une école « polytechnique » cet usage échappe au débat critique.
2 L’ITHA a été créé le 1er janvier 1988 au sein du département d’Architecture de l’EPFL par l’architecte Jean-Marc Lamunière et l’historien Jacques Gubler. Il existera jusqu’au 31 décembre 2001, date à laquelle une réforme des structures de l’EPFL valide son intégration à l’Institut d’architecture (IA) de la Faculté Environnement naturel, architectural et construit (ENAC). Les Archives de la construction moderne (ACM) créées le 1er août 1988, sont dirigées depuis le début par l’auteur de ces lignes, historien de l’art, élève à l’Université de Genève du professeur Maurice Besset. Le 1er janvier 2002, les ACM sont devenues un laboratoire à part entière au sein de la faculté ENAC.
3 L’auteur, voir note précédente.
4 Krzysztof Pomian, Sur l’histoire, Gallimard, Paris, 1999.
5 Pierre Frey et Ivan Kolecek (dir.), Concours d’architecture et d’urbanisme en Suisse romande, Histoire et actualité, Payot, Lausanne, 1995 ; voir spécialement : François Jolliet, Pierre Frey, « Établir le fichier des concours d’architecture », pp. 151-153 et François Jolliet, Pierre Frey, « De l’institution des concours d’architecture, chronologie, 1876-1939 », pp. 147-150.
6 Krzysztof Pomian, op. cit., pp. 117-118, où il explique : « En effet, les techniques et méthodes de recherche, codifiées dans différentes disciplines évoquées plus haut, et dont le nombre s’est grandement accru depuis le xviiie siècle, ne sont rien d’autre que des opérations reproductibles censées reconstruire une réalité à partir des vestiges qu’elle a laissés. Une pareille reconstruction peut être considérée comme vraie, si elle peut être reproduite par n’importe quelle autre personne sachant pratiquer les techniques nécessaires pour la circonstance. »
7 Seul Barry Bergdol, avec The Experimental Tradition, l’avait étudiée.
8 Les crédits nécessaires à la recherche ont été octroyés par la Société suisse des ingénieurs et architectes (SIA).
9 Pierre Frey, Histoire & archives architecturales : éléments méthodologiques & informatiques : le fonds Alphonse Laverrière aux Archives de la construction moderne, thèse présentée au département d’Architecture de l’École polytechnique fédérale de Lausanne, n° 1794 (1998).
10 Bulletin de la Société vaudoise des ingénieurs et architectes (BSVIA), Bulletin technique de la Suisse romande, Eisenbahn, Schweizerische Bauzeitung, Schweizerische Wettbewerbe und Konkurenzen.
11 Soit principalement l’Association suisse des ingénieurs et architectes, mais aussi par certaines associations cantonales, spécialement l’Association vaudoise des ingénieurs et architectes (SVIA), affiliée à la première, mais dont l’existence est en partie indépendante.
12 Nous donnons au terme « série », le sens qu’il a dans la pratique archivistique française comme division primaire du cadre de classement. Voir à ce sujet : Dictionnaire de terminologie archivistique, Munich, New York, Londres, Paris, 1988.
13 Édifiante à cet égard, en même temps qu’exemplaire, est l’entreprise de l’éditeur Birkhäuser, succursale « architecturale » du groupe Bertelsmann qui, flairant un marché porteur, conduisit de 1995 à 1998 une opération de collecte d’information et d’édition du Architektenlexikon der Schweiz 19./20. Jarhundert (Birkhäuser Verlag, Bâle, Boston, Berlin, 1998), sous la direction scientifique de mesdames I. Rucki et D. Huber. Ces directrices de publication se sont expressément détournées des sources dont il est question ici, au nom de leur liberté intellectuelle. Qu’importe, puisqu’entre-temps, l’Architekturlexikon peut être considéré à son tour comme source d’une sociologie de la profession d’architecte, de ses techniques de promotion, de ses solidarités critiques, corporatistes et dynastiques. Outre l’abattage auquel se sont livrés quelques rédacteurs pigistes, le Lexikon est un admirable chassé-croisé de validations réflexives délicatement diaprées et adroitement focalisées. Quant à l’intérêt d’une version « papier » à l’âge de la diffusion électronique, de la duplication intégrale et de la mise à jour permanente, elle ne peut s’expliquer que par des considérations économiques.
14 Martine Jaquet, « Dessine-moi une école! », op. cit., pp. 111-127.
15 Nicolas Babey, « La Chaux-de-Fonds : concours et plan en damier entre écriture classique et écriture moderne », op. cit., pp. 85-95.
16 Martin Fröhlich, « Édilité publique fédérale : la Poste, 1885-1902 », op. cit., pp. 48-51.
17 Pierre Frey, Alphonse Laverrière, « L’entrée en lice d’un protagoniste », op. cit., pp. 61-74
18 Sylviane Leprun, « L’architecture française à l’exportation, : les élèves suisses des Beaux-Arts de Paris », op. cit., pp. 52-60.
19 Hegel, cité par Guy Debord.
20 Augustin Berque, Médiances, de milieux en paysages, Belin, Paris, 2000. Édition originale, Reclus, 1990.
21 Auteur inconnu, cité par Mirko Grmek, Histoire du Sida, Payot, Paris, 1995.
Auteur
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