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Jean Monnet

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Gérard Bossuat
, 
Andreas Wilkens

Sixième partie. Annexes

Les Archives de Jean Monnet

Texte intégral

1La Fondation Jean Monnet pour l’Europe à Lausanne possède l’ensemble des archives conservées par Jean Monnet. Ces archives représentent quelque 1 500 dossiers et couvrent toute sa vie, avec toutefois de grandes disparités entre les différentes périodes de son existence.

2Avant la Seconde Guerre mondiale, les fonds sont très fragmentaires. De la jeunesse, il ne reste que quelques livres reçus durant la scolarité, de la Première Guerre mondiale, quelques dizaines de pièces concernant l’organisation interalliée du ravitaillement à Londres, en 1918. Pour les années 1920, trois petits dossiers évoquent la Transamerica Corporation, la Banque des Règlements Internationaux et la Conférence navale de Londres. C’est le fonds chinois qui illustre la décennie des années 1930 avec quelques milliers de pièces sur la China Development Finance Corporation, l’assistance au gouvernement chinois et les activités de Monnet, Murnane & Co.

3Les archives les plus complètes commencent avec la Seconde Guerre mondiale. Elles sont alors organisées selon deux critères principaux : Sept fonds reflètent la chronologie et correspondent à des périodes durant lesquelles Jean Monnet a rempli des fonctions particulières. Les autres sont organisés selon la nature de la documentation.

4Le fonds de la Seconde Guerre mondiale est articulé autour de quatre moments de l’activité de Jean Monnet : La Coordination franco-britannique (1939-1940), la mission aux États-Unis dans le cadre du British Supply Council (1940-1943), la mission à Alger pour le rétablissement de l’unité française et l’équipement de l’armée française en Afrique (1943) et la mission à Washington pour le compte des autorités françaises (1943-1946).

5Le fonds du Plan de modernisation et d’équipement de la France couvre la période 1946- 1952 et retrace l’élaboration du Plan, les travaux du Conseil du Plan, les relations avec les États-Unis, la situation économique et financière de la France et en particulier les problèmes d’investissements.

6Le fonds du Plan Schuman va de la Déclaration du 9 mai 1950 à la signature du Traité de Paris. Celui de la CECA débute avec la mise en place des institutions jusqu’à la démission de Jean Monnet de la Haute Autorité en 1955.

7Deux autres fonds s’inscrivent dans la même tranche chronologique : la Communauté européenne de défense et la Communauté politique européenne.

8Enfin, le plus important des fonds chronologiques, par l’étendue de la période couverte comme par son importance quantitative, est celui du Comité d’action pour les États-Unis d’Europe. Il couvre la période 1955-1975 et comprend 600 dossiers. Ce fonds est articulé autour de quatre volets : les documents qui illustrent les activités du Comité, soit les 18 séances tenues et les déclarations et résolutions auxquelles elles ont donné lieu ; la documentation thématique dont disposait le Comité pour ses travaux, qui aborde tous les grands problèmes de l’époque ; la correspondance ; la comptabilité.

9Quelques autres fonds répondent au critère de la nature de la documentation : les notes roses, qui forment une collection qui permet de suivre les réflexions de Jean Monnet presque quotidiennement ; les agendas ; le fonds des discours, déclarations et interviews de Jean Monnet, constitué et enrichi au fur et à mesure des dépouillements et qui a déjà permis de répertorier plus de 400 déclarations publiques.

10Jean Monnet étant, dans la plupart des cas, à l’origine des institutions qui se mettent en place, ses archives offrent cette richesse unique d’illustrer les phases de conception de ces institutions et tout le travail qui a précédé leur mise sur pied et leur fonctionnement. Le meilleur exemple est peut-être la déclaration du 9 mai 1950, dont les neufs projets successifs sont conservés dans les archives.

11L’importance du réseau de relations entretenu par Jean Monnet confère à ses archives une valeur particulière pour de nombreux chercheurs qui travaillent sur une personnalité de l’époque et y trouvent des documents sur ses relations avec Jean Monnet. D’où le choix, dans l’organisation des papiers, de ménager des entrées par correspondants ou de constituer des dossiers personnels.

12Jean Monnet accordait une grande importance à la nécessité de rendre publique son action et entretenait des relations très suivies avec des dizaines de journalistes. Un reflet de cette préoccupation est la présence dans ses archives de milliers de coupures de presse, qui illustrent l’écho considérable que rencontrait chacune de ses actions, dans la presse européenne et américaine.

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