Version classiqueVersion mobile

L'industrialisation contemporaine des Pays-Bas

 | 
André Fischer

Conclusion

Texte intégral

11) - Une situation géographique exceptionnelle dans le cadre de l'Europe Nord-occidentale, un dynamisme démographique permettant de disposer d'un large réservoir de main-d'oeuvre, les avantages comparatifs procurés par la paix sociale et le coût relativement faible du travail, la tradition de libéralisme et d'ouverture du marché intérieur, la volonté de doter le pays d'une puissante industrie de base, la présence de quelques très grandes entreprises dans des secteurs de pointe, l'étroite coordination spatiale et sectorielle entre les politiques économique, régionale et d'aménagement du territoire... autant de phénomènes originels susceptibles d'assurer le succès de l'industrialisation contemporaine et de donner à la croissance régionale néerlandaise des caractéristiques spécifiques permettant de la distinguer de celle des pays voisins.

2Au fil des années, ces excellentes conditions initiales sont rapidement devenues caduques, d'où une transformation radicale des modalités de l'industrialisation régionale. Le renversement des comportements démographiques traditionnels, l'apparition d'une insuffisance en main-d'oeuvre disponible, la fin de la paix sociale et la hausse accélérée des salaires consécutives, entre autre, à l'appartenance au Marché Commun, font perdre aux Pays-Bas quelques atouts déterminants dans le cadre de la concurrence internationale et rendent plus difficile la mutation des régions périphériques où les crises régionales se multiplient en raison de la trop fréquente spécialisation dans les industries traditionnelles.

3Par ailleurs, et c'est là un aspect fondamental de la question, les efforts entrepris aux profits des régions périphériques sont constamment contrecarrés par les effets de l'exceptionnelle conjonction qui existe aux Pays-Bas entre la localisation de la zone métropolitaine majeure et celle des principaux équipements industrialo-portuaires. Cette conjonction induit tout à la fois une vigoureuse discrimination dans la localisation des activités économiques, aux bénéfices de l'Ouest du pays, et une ségrégation qualitative dans la nature des activités, au détriment des régions attardées ou en crise.

4Considérée dans sa globalité, l'évolution industrielle régionale contemporaine des Pays-Bas n'est en fin de compte pas particulièrement originale. Ici, comme dans plusieurs autres pays d'Europe occidentale, se retrouvent l'insuffisante efficacité des mesures mises en oeuvre par les pouvoirs publics dans le cadre de leur politique régionale, le relatif échec de la décentralisation, une plus grande dispersion géographique des emplois de simple exécution assortie d'une plus forte concentration relative des activités motrices, les difficultés de toute politique de freinage de la croissance dans les régions saturées, la transformation des perspectives mêmes de la croissance régionale du fait de la primauté progressivement attribuée aux activités tertiaires dans le processus de développement à partir de la fin des années Soixante.

5A l'échelle des diverses régions, l'évolution contemporaine est néanmoins suffisament diversifiée et contrastée pour nous permettre d'esquisser une typologie des comportements régionaux.

62) - La croissance industrielle régionale présente toujours des caractères multiples, c'est pourquoi la typologie des comportements est ici abordée sous trois aspects : la croissance globale relative, l'évolution différentielle qualitative, la recherche des composantes de la croissance.

72-1) - Par rapport à l'évolution nationale des emplois industriels au cours de la période 1949-1970, les provinces se répartissent en quatre groupes bien distincts. Drenthe, Frise et Zélande constituent le premier groupe, celui qui se caractérise par la plus forte croissance relative et par une augmentation assez faible du nombre des emplois en valeur absolue (15,16 % du gain national). La croissance relative est encore élevée dans le groupe N-Brabant-Gueldre-Groningue qui accueille à lui seul la moitié de l'augmentation brute du nombre des emplois, dont 28,5 % pour le N-Brabant principal bénéficiaire du mouvement d'industrialisation. Les trois provinces de l'Ouest constituent un ensemble très homogène : s'il retient le quart des nouveaux emplois, il est surtout caractérisé par une croissance relative nettement inférieure à la moyenne nationale. Le dernier groupe est formé par l'Overijssel et le Limburg : c'est ici que la croissance relative est la plus faible, inférieure à la moitié de celle enregistrée au niveau du pays, l'augmentation brute du nombre des emplois étant également fort limitée (9,55 % du gain national).

8Apparemment donc, l'industrialisation contemporaine, exprimée en valeur relative, a surtout bénéficié aux régions périphériques. C'est ce qu'exprime le tableau classé des taux et indices de croissance pour la période 1949-1970.

  • 1 Entreprises AIS. Bât. et Util. Publ. exclus

Tableau no 1 - La croissance relative des emplois industriels 1949-19701

Taux de Croissance

Indice de Croissance

PAYS-BAS

+ 38,9 %

100

Drenthe

+ 164,1 %

420

Frise

+ 123,5 %

316

Zélande

+ 88,0 %

225

N-Brabant

+ 66,7 %

170

Gueldre

+ 64,3 %

164

Groningue

+ 54,4 %

159

Utrecht

+ 29,3 %

75

Hollande-S

+ 22,4 %

57

Hollande-N

+ 20,6 %

53

Limburg

+ 18,9 %

48

Overijssel

+ 16,3 î

41

Source : statistiques CBS/AIS

9Une décomposition de l'évolution entre les décennies Cinquante et Soixante montre que c'est essentiellement au cours des dix dernières années que les écarts se creusent entre les régions.

10Drenthe, Frise et Zélande connaissent alors une vigoureuse accélération de l'industrialisation relative (indices de croissance supérieurs à 1 000) tandis qu'en Groningue, Gueldre et N-Brabant la croissance reste supérieure au rythme national (indices compris entre 440 et 720). Partout ailleurs la décennie Soixante est une période de "désindustrialisation relative" marquée : le nombre des emplois reste à peu prés stationnaire dans l'Ouest mais le Limburg et l'Overijssel perdent respectivement 17 396 et 8 150 emplois, ce qui se traduit par des indices de croissance négatifs de - 793 et - 420.

11L'évolution de la valeur de "l'indice d'industrialisation" entre 1950 et 1970 permet une autre approche des comportements régionaux. Cet indice exprime le rapport du nombre des actifs du secteur secondaire à la population active totale ayant un emploi, il est de valeur 100 pour les Pays-Bas où le rapport est de 52,4 % en 1950 et de 34,8 % en 1970.

12En 1950 comme en 1970, les provinces d’Overijssel-Gueldre-N-Brabant et Limburg ont un indice supérieur à 100, ce sont les régions "industrielles" du pays. Ailleurs, l'indice est inférieur à 100 aux deux dates, exception faite de la Drenthe où l'indice devient supérieur à 100 en fin de période, ce qui traduit l'importance de son industrialisation relative. La comparaison de la valeur des indices entre les deux dates permet d'introduire différents types de situation et d'évolution :

  • 2 Toutes entreprises. Bât. et Util. Publ. exclus.

Tableau no 2 - Evolution des Indices d'industrialisation 1950-19702

Tableau no 2 - Evolution des Indices d'industrialisation 1950-19702

13Par conséquent, en fonction de l'évolution nationale et compte tenu du poids relatif du secteur secondaire, la période 1950-1970 est une période "d'industrialisation" en N-Brabant, Groningue, Frise, Zélande et Drenthe et une période de "désindustrialisation relative" en Overijssel, Gueldre, Limburg, Utrecht, Hollande-N et Hollande-S.

14La référence à l'indice d'industrialisation conduit à analyser de façon plus fine l'évolution des rapports entre les actifs industriels et l'ensemble de la population active.

15De la comparaison des taux de croissance respectifs du nombre des emplois industriels et du nombre des actifs tous secteurs se dégagent trois grands types de comportement régional (compte tenu du fait que l'emploi agricole est partout en nette régression) : les provinces où l'industrialisation est le fait dominant de l'évolution contemporaine (les provinces du Nord et la Zélande), celles où l'industrialisation et la tertiairisation s'équilibrent (Gueldre et N-Brabant), les provinces où la croissance du secteur tertiaire est largement prédominante (les provinces de l'Ouest mais aussi l'Overijssel et le Limburg).

  • 3 Entreprises AIS. Bât. et Util. Publ. exclus, période 1949-1970
  • 4 Actifs ayant un emploi, période 1950-1971

Tableau no 3 - Emplois industriels3 et population active4 croissance comparée

Tableau no 3 - Emplois industriels3 et population active4 croissance comparée

(3) E.I. = emplois industriels. P. A. = population active Source : statistiques CBS.

16La carte ci-dessous exprime les rapports entre la croissance régionale du nombre des actifs ayant un emploi et celle du nombre des emplois industriels. Elle permet de mettre en évidence l'originalité de la Drenthe, qui présente les taux de croissance les plus élevés dans les deux cas, et de l'Overijssel qui, au contraire, présente les taux de croissance les plus faibles (carte no 53).

17Dans le tableau no 3 ci-dessus, seules les entreprises industrielles employant plus de 10 personnes ont été prises en compte. Certains correctifs doivent être apportés si on considère la totalité des entreprises, en particulier pour ce qui concerne les rapports entre les emplois secondaires et tertiaires. En 1950, la Hollande-S, la Zélande et la Frise comptent plus d'actifs dans le secteur tertiaire que dans l'industrie (le Bâtiment et les Utilités Publiques exclus). En 1971, les provinces d'Overijssel, Limburg et N-Brabant comptent plus d'emplois dans l'industrie que dans les activités tertiaires. Entre les deux dates, la croissance relative des emplois tertiaires est également supérieure à celle des emplois industriels dans les provinces de Groningue, N-Brabant et Gueldre. Pour les emplois tertiaires, le taux de croissance est supérieur à la moyenne nationale en Utrecht, N-Brabant et Gueldre (respectivement : + 195,6 %, + 150,2 %, + 148,8 % contre + 112 %) alors qu'il est particulièrement faible en Frise (+ 49,9 %) et en Zélande (+ 45,9 %).

18La situation de ces deux dernières provinces conduit à évoquer la question des relations qui peuvent exister entre l'évolution des emplois industriels et celle de la population urbaine régionale, cette dernière étant exprimée par le pourcentage de la population, résidant dans des communes de plus de 50 000 habitants. En 1950 comme en 1970, la Zélande ne compte encore aucune commune de cette catégorie ; l'industrialisation y est spécifiquement liée aux organismes portuaires et non pas au phénomène urbain. Les trois provinces du Nord ont ici une position originale : contrairement à ce qui se passe partout ailleurs, la croissance des emplois industriels est plus rapide que celle de l'urbanisation, reflet de l'essor industriel des villes régionales qui comptent presque toutes parmi les noyaux officiels d'industrialisation. L'Overijssel, pour sa part, présente une situation très particulière : c'est ici que la croissance de l'urbanisation est la plus rapide (+ 287 %) alors que le taux de croissance des emplois tertiaires reste inférieur à la moyenne nationale (+ 107 %) et que celui des emplois industriels est le plus faible de ceux enregistrés dans les provinces au cours de la période 1950-1970 (+ 16,3 %). Ces données traduisent deux phénomènes : les effets du retard qui caractérise l'Overijssel en matière d'activités tertiaires et la mutation sectorielle interne qui s'est manifestée dans l'industrie régionale.

POPULATION ACTIVE ET EMPLOIS INDUSTRIELS –CROISSANCE COMPAREE–

POPULATION ACTIVE ET EMPLOIS INDUSTRIELS –CROISSANCE COMPAREE–

19Si on considère la structure de répartition des emplois industriels selon les diverses branches d'activité, d'autres caractéristiques de l'évolution régionale peuvent être mises en évidence.

20Dans chaque province ainsi qu'au niveau du pays, les emplois se répartissent entre les 11 grandes branches d'activité selon des pourcentages donnés. La structure de répartition des emplois de chaque unité géographique peut donc être représentée par un point dans un espace vectoriel multi-dimensionnel. En calculant, d'une part, la distance entre le point représentant l'une des unités géographiques et le point d'isostructure, qui correspond à une situation idéale où les emplois se répartissent de façon égale entre toutes les branches, et, d'autre part, la distance à un point représentatif de la situation dans laquelle tous les emplois se concentrent dans une seule branche, on peut définir un "Indice de Spécialisation Relative" des unités géographiques exprimé par la formule :

21Dans cette formule d représente la distance au point d'isostructure et dmax la distance au point représentatif de la situation dans laquelle tous les emplois se concentrent dans une seule branche. L'indice est tel que Is = 0 lorsque toutes les branches emploient le même nombre de salariés (diversification maximale) et Is = 100 lorsqu'une seule branche d'activité est représentée (spécialisation totale).

22Pour les années 1949 et 1970, et compte tenu de la répartition en 11 branches d'activité, la construction de l'indice par rapport au point d'isostructure pour chaque unité géographique se fait en appliquant la formule :

23dans laquelle xi = le pourcentage régional des emplois dans la branche i et 9,09 = le pourcentage des emplois dans chacune des 11 branches considérées. L'indice est nul pour d = 9,09 et l'uni té géographique la plus spécialisée est à une distance dmax = 95,34, ce qui correspond à l'indice 100.

24Le tableau suivant donne les résultats obtenus pour le pays et les 11 provinces en 1949 et 1970.

Tableau no 4 - Evolution des indices de spécialisation relative 1949-1970 construction sur le point d'isostructure

Tableau no 4 - Evolution des indices de spécialisation relative 1949-1970 construction sur le point d'isostructure

25Les indices supérieurs à celui des Pays-Bas traduisent une spécialisation plus grande que celle de l'industrie nationale tandis que les indices inférieurs expriment une plus grande diversification de l'industrie des régions. La dispersion de la valeur des indices régionaux est plus faible en 1970 (écart maximum 17,6) qu'en 1949 (écart maximum 34,9), ce qui traduit un rapprochement progressif des structures régionales de répartition sectorielle des emplois. Le tableau fait surtout apparaître l'ampleur de la mutation intervenue dans l'industrie du Limburg : elle est la plus spécialisée en 1949 (à cette date l'activité charbonnière retient plus de 60 % des salariés de l'industrie) et la plus diversifiée en 1970 (date à laquelle les industries extractives n'emploient plus que 15,3 % des salariés de l'industrie). La mutation structurelle est également forte en Overijssel au cours de cette période, résultat du rapide déclin relatif de l'industrie textile qui emploie 24,5 % de la main-d'oeuvre industrielle régionale en 1970 contre 50,8 % en 1949.

26Si on considère l'évolution de la valeur des indices entre les deux dates, on obtient une indication sur les tendances dominantes dans les diverses régions. La tendance est à une plus grande spécialisation en Drenthe, Pays-Bas, Gueldre, Hollande-N, N-Brabant, Groningue et Hollande-S (les unités géographiques étant classées selon l'intensité décroissante de la tendance). L'évolution se fait au contraire vers une plus grande diversification en Frise, Zélande, Utrecht, Overijssel et Limburg (les unités étant ici classées selon l'intensité croissante de la tendance). Le graphique ci-dessous exprime cette opposition dans les tendances : les points situés en zone A correspondent à une plus grande spécialisation relative alors que ceux situés en zone B, au-dessous de la bissectrice, correspondent à une diversification croissante (figure no 52).

27Le calcul de l'indice sur le point d'isostructure permet d'appréhender les variations structurelles de l'industrie régionale dans le temps par rapport à une structure idéale de référence dont la position est fixe (à condition de conserver le même nombre de branches d'activités). On peut également calculer l'indice de spécialisation relative pour chaque région par rapport au point représentatif des Pays-Bas. Ce point n'ayant pas la même position dans le temps, du fait de l'évolution de l'industrie au niveau national, la comparaison de la valeur des indices entre deux dates exprimera une variation différentielle de la spécialisation relative.

Fig no 52 - LES INDICES DE SPECIALISATION RELATIVE 1949-1970

Fig no 52 - LES INDICES DE SPECIALISATION RELATIVE 1949-1970

28En 1949, par rapport au point représentatif des Pays-Bas, les indices régionaux s'inscrivent entre une valeur minimale 15,2 (Gueldre) et une valeur maximale 64,9 (en Limburg), ils présentent donc une large dispersion. Le Limburg, la Frise et l'Overijssel sont alors les régions les plus spécialisées avec des indices de 64,9, 46,2 et 43,1 respectivement.

29La situation de 1970 fait apparaître un regroupement général de la valeur des indices qui s'inscrivent dans la fourchette 1-24. La plus forte spécialisation relative se rencontre alors en Limburg (Is = 24), Drenthe (Is = 20,8), Frise (Is = 20) et Overijssel (Is = 19) tandis que l'industrie de la province de Utrecht offre pratiquement le même schéma de répartition interbranches que celle du pays.

30La caractéristique majeure de l'évolution relative des régions par rapport à celle du pays est la tendance partout prédominante à une plus grande diversification, tendance surtout marquée en Utrecht, Overijssel, Frise et Limburg. C'est ce que traduit la position de toutes les provinces dans le secteur B du graphique ci-dessous construit sur le point représentatif des Pays-Bas (Figure no 53).

31Au niveau de l'évolution quantitative globale, la synthèse des résultats obtenus à partir des divers critères évoqués jusqu'ici permet de mettre en évidence quelques similitudes dans les comportements régionaux. Overijssel et Limburg, les vieilles régions industrielles en pleine mutation, ont toujours des comportements très voisins, de même que les trois provinces de l'Ouest qui correspondent à la grande zone métropolitaine du pays. La Gueldre comme le N-Brabant présentent des croissances industrielle et tertiaire équilibrées. Une industrialisation assez vigoureuse mais une urbanisation encore faible caractérisent l'évolution de la Frise comme celle de la Zélande, bien que les contextes régionaux soient ici fort différents. La Drenthe, où l'industrialisation relative est la plus rapide, et le Groningue, où la croissance industrielle est plutôt limitée, ont des évolutions plus divergentes.

Fig no 53 - LES INDICES DE SPECIALISATION RELITVE 1949-1970

Fig no 53 - LES INDICES DE SPECIALISATION RELITVE 1949-1970

322-2) - Dans les régions, l'évolution industrielle contemporaine ne se traduit pas seulement par des contrastes plus ou moins accusés en matière de croissance des effectifs employés ; elle s'exprime aussi par d'importantes mutations qualitatives.

33Dans le premier chapitre, les diverses branches d'activité industrielle ont été réparties en "groupes de comportement" sur la base des taux de croissance de leurs effectifs au cours de la période 1950-1970. La confection mise à part, car elle représente un cas un peu particulier, quatre groupes majeurs se sont ainsi dégagés : celui des industries dynamiques (industries graphiques-métallurgie-chimie), celui des activités en expansion (papier et industries alimentaires), le groupe des industries en stagnation (céramique-verre-bois-cuir-caoutchouc) et les activités marquées par un net déclin de leurs effectifs (textile et industries extractives).

34Le groupe I, celui des industries dynamiques, est fort hétérogène. Il va de soi que la croissance des emplois dans les industries graphiques n'a pas la même signification que celle des emplois dans les deux autres secteurs, ni du point de vue structurel, ni sur les plans économique et géographique. Par ailleurs, les contrastes sont grands au sein même de la branche "métallurgie" dans laquelle sont regroupées des activités aussi dissemblables que les constructions navales (dont les effectifs employés diminuent rapidement) et l'électrotechnique (dont le développement contemporain est tout à fait remarquable). En dépit de cette hétérogénéité, on peut considérer que la référence à l'évolution relative des industries du groupe I permet d'appréhender de façon convenable l'essentiel des mutations qualitatives intervenues dans l'industries des diverses régions.

35Entre 1949 et 1970, les emplois dans les industries du groupe I augmentent aux Pays-Bas de 295 876 unités, dont 108 263 pour les trois provinces du Sud, 97 817 pour les trois provinces de l'Ouest, 56 033 pour les deux provinces orientales et 33 763 pour les trois provinces du Nord.

36Exprimée en valeur relative, la croissance des effectifs employés dans ce groupe d'industries présente une caractéristique fondamentale : elle est très rapide en Limburg ainsi que dans les provinces septentrionales alors qu'elle est faible dans les provinces de l'Ouest, les seules où les taux de croissance sont inférieurs à la moyenne nationale.

  • 5 Entreprises AIS.

Tableau no 5 - La croissance relative des emplois du groupe I 1949-19705

Taux de croissance

Indices de croissance

PAYS-BAS

+ 97,9 %

100

Frise

+ 398,3 %

406

Limburg

+ 379,7 %

387

Drenthe

+ 254,6 %

259

Groningue

+ 190,4 %

194

N-Brabant

+ 134,3 %

137

Gueldre

+ 133,2 %

136

Overijssel

+ 122,0 %

124

Zélande

+ 115,1 %

117

Hollande-N

+ 62,1 %

63

Hollande-S

+ 51,7 %

53

Utrecht

+ 35,8 %

36

37A la vue de ces données, on peut conclure que l'évolution relative obtenue est en conformité avec les objectifs de la politique régionale puisque ce sont les quatre principales régions d'intervention qui viennent largement en tête pour la croissance des emplois dans les industries dynamiques. On sait néanmoins que cette conformité apparente ne doit pas faire illusion, les analyses régionales ayant montré que la croissance en question concerne surtout les emplois de niveau élémentaire.

38Bien entendu, cette évolution n'a pas la même signification dans les diverses provinces. En Frise, et à un degré moindre en Groningue, elle traduit une amélioration des structures industrielles régionales ; par contre, en Limburg et en Overijsell, elle correspond à une mutation qualitative beaucoup plus profonde.

39L'évolution qualitative est également assez contrastée d'une province à l'autre, c'est bien ce qui ressort d'une comparaison entre les indices de croissance des effectifs des industries du groupe I et ceux de l'ensemble des industries. Alors, trois grands types de comportement régional se dégagent : les provinces où la croissance du groupe I est très nettement supérieure à celle de l'ensemble de l'industrie, celles où les mutations qualitatives sont donc les plus grandes ; les provinces pour lesquelles le rapport est inversé mais où les indices restent supérieurs à la moyenne nationale ; enfin, les trois provinces occidentales dont les indices sont, dans les deux cas, inférieurs à ceux des Pays-Bas.

  • 6 Entreprises AIS. Bât. et Util. Publ. exclus.

Tableau no 6 - Groupe I et ensemble de l'industrie6 : croissance 1949-1970

Tableau no 6 - Groupe I et ensemble de l'industrie6 : croissance 1949-1970

40Pour ce qui concerne les provinces d'Overijssel et surtout de Limburg, il n'est pas excessif de parler d'un véritable phénomène de substitution. Alors que le taux de croissance des emplois industriels toutes branches pour la période 1949-1970 n'est que de 18,9 % en Limburg, soit le taux le plus faible après celui de l'Overijssel, le taux de croissance des emplois dans les activités du groupe % atteint 379,7 %, soit le taux le plus élevé derrière celui de la Frise, et c'est précisément ici que la divergence entre les deux mouvements est la plus accusée. Cette évolution correspond à une perte globale de 15 844 emplois industriels et à un gain de 38 234 emplois dans les seules industries dynamiques.

41C'est surtout au cours des dix dernières années que le phénomène de substitution s'affirme : entre 1960 et 1970, l'industrie du Limburg perd 17 396 emplois, essentiellement dans le secteur charbonnier, tandis que les effectifs employés dans les industries du groupe I augmentent de 18 171 unités. Avec une ampleur moindre, une évolution tout à fait comparable se retrouve en Overijssel où l'industrie perd 8 150 emplois, surtout dans le textile, alors que 12 763 nouveaux salariés sont employés dans les activités du groupe I.

42L'analyse des taux de croissance par périodes quinquennales confirme ce double mouvement de mutation qualitative, dans toutes les provinces, et de substitution d'activités, en Limburg et en Overijssel (Figure no 54. I-V). La période 1949-1955 est pour toutes les régions une période de forte croissance des emplois dans les industries dynamiques ; c'est le temps de l'essor des industries nouvelles, de l'orientation délibérée vers les activités métallurgiques et chimiques, en rapport avec la première phase de l'industrialisation contemporaine et les débuts de la politique régionale. Au cours des années suivantes les contrastes s'accentuent entre les évolutions régionales ; la croissance reste vigoureuse dans le Nord alors qu'elle est de plus en plus atténuée dans les provinces de l'Ouest. L'opposition des tendances se renforce au cours de la dernière période, surtout en Limburg, Overijssel, Zélande et Groningue.

43Le secteur métallurgie représente le premier secteur d'emplois industriels aux Pays-Bas : 31 % des salariés en 1949 et 41 % en 1970. Compte tenu de sa diversité interne, sa prise en considération globale ne peut avoir une grande signification au regard des problèmes de la mutation qualitative de l'industrie régionale.

Fig. no 51.I - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES 1949-1955/1955-1960/1960-1965/1965-1970

Fig. no 51.I - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES 1949-1955/1955-1960/1960-1965/1965-1970

Fig. no 54-II - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES

Fig. no 54-II - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES

Fig. no 54-III - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES

Fig. no 54-III - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES

Fig. no 54-IV - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES

Fig. no 54-IV - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES

Fig. no 54-V - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES

Fig. no 54-V - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES

44Une désagrégation est donc nécessaire, en particulier pour isoler les industries électrotechniques (industries électriques et électroniques) généralement considérées comme les industries de pointe par excellence.

45En 1949, les industries électrotechniques regroupent 6,5 % des emplois de l'industrie, et 11,3 % en 1970. Avec un taux de croissance de + 141,5 %, elles constituent le secteur d'activité le plus dynamique de l'industrie néerlandaise.

46Les provinces de Frise-Drenthe-Zélande et Groningue sont celles où leur développement est le plus rapide avec, respectivement, des indices de croissance de 2 738, 1 591, 1 351 et 1 239. Les industries électrotechniques ont trouvé là l'abondante main-d'oeuvre nécessaire à leur expansion. Pour le reste des activités de la métallurgie, les plus forts indices de croissance sont ceux des provinces de Frise-Drenthe-Limburg et N-Brabant, respectivement 441, 406, 335 et 276. Dans les deux cas, les provinces occidentales ont des indices de croissance nettement inférieurs à la moyenne nationale.

47Trois types de situation apparaissent si on compare les évolutions respectives des industries électrotechniques et du reste de la métallurgie : les provinces où la croissance des industries électrotechniques est largement dominante--celles où il y a un relatif équilibre de la croissance des diverses activités de ce secteur--les provinces où la croissance est surtout forte dans les activités traditionnelles de la métallurgie.

Tableau no 7 - Industries électrotechniques et reste de la métallurgie - croissance 1949-1970

Tableau no 7 - Industries électrotechniques et reste de la métallurgie - croissance 1949-1970

48Le rôle des industries électrotechniques est donc considérable dans le processus d'industrialisation des provinces du Nord. On sait qu'il procède surtout de la diffusion régionale des établissements de la firme PHILIPS. Dans le cas de la Zélande, ce sont les difficultés de la construction navale qui expliquent la très faible croissance des autres activités de la métallurgie, les industries électrotechniques connaissant un essor remarquable à Terneuzen et Middleburg. En Limburg, la situation d'équilibre résulte de la double croissance des emplois dans les usines de PHILIPS et dans l'usine de montage automobile de la firme DAF à Born (3 200 emplois en août 1970), tandis qu'en Overijssel elle procède du développement des établissements de PHILIPS à Zwolle et dans la Twente et du dynamisme de la firme STORK de Hengelo, membre du groupe VMF premier constructeur néerlandais de machines. La situation assez originale du N-Brabant, où l'indice de croissance des industries électrotechniques n'est que de 64, résulte sans doute de la stagnation des effectifs employés par PHILIPS à Eindhoven, autour de 40 000 salariés à partir de 1962-1963. L'expansion de la firme s'est réalisé dans les autres provinces ou bien à l'étranger.

49La rapide croissance des emplois dans les activités du groupe I dans les régions périphériques n'est que l'un des aspects de la mutation qualitative qui se manifeste progressivement au cours des années Cinquante et Soixante. Un autre aspect, non moins important, est l'atténuation des contrastes qualitatifs qui existent entre l'industrie de chaque province et l'industrie néerlandaise considérée globalement.

50Ce resserrement autour de la structure nationale moyenne peut être mis en évidence à l'aide des diagrammes triangulaires. Les emplois étant répartis entre les trois groupes de comportement des branches (les industries dynamique-le textile et les industries extractives-les autres industries), la position du point représentatif de la province sur le diagramme exprime la structure de répartition de ses emplois industriels (figure no S5). La comparaison des diagrammes de 1949 et 1970 montre, d'une part, l'importance de la mutation qui a affecté les provinces de Limburg, Overijssel, Frise et Groningue par rapport à l'évolution au niveau des Pays-Bas, d'autre part, le rapprochement général des structures régionales autour de la structure de répartition nationale.

51Ce dernier phénomène apparaît plus nettement encore si on compare les polygones de dispersion construits à partir des diagrammes triangulaires (figure no 56). Toutes les provinces s'inscrivent à l'intérieur du polygone. On voit bien que le polygone de 1970 est plus petit que celui de 1949. La dispersion structurelle régionale par rapport à la situation nationale moyenne est donc moins grande en fin de période.

52Ces résultats ne signifient pas que les régions ont connu des évolutions sectorielles semblables. Les structures de répartition originelles ne sont pas identiques et les diverses branches ont pu évoluer différemment au niveau national et dans chacune des régions. La question qui se pose alors est celle de "l'évolution relative" de l'industrie de chaque région par rapport à l'évolution nationale.

Fig. no 55 - STRUCTURE DES EMPLOIS SELON LES GROUPES DE COMPORTEMENT

Fig. no 55 - STRUCTURE DES EMPLOIS SELON LES GROUPES DE COMPORTEMENT

Fig. no 56 - LES POLYGONES DE DISPERSION

Fig. no 56 - LES POLYGONES DE DISPERSION

53En conservant la ventilation des emplois entre les trois groupes de branches définis précédemment et en appliquant la méthode des écarts à la moyenne, on peut établir des profils de comportements régionaux qui permettent de comparer directement l'évolution sectorielle régionale â celle de l'industrie néerlandaise au cours de la période 1949-1970 (la position O correspond à une évolution identique à celle des Pays-Bas au cours de la période de référence). (Figure no 57. I-V).

54On obtient ainsi cinq types de profils correspondant à autant de types d'évolution régionale relative. Le type 1 correspond à une évolution positive des emplois dans les groupes I et II, la croissance y est plus rapide qu'au niveau national, et à une évolution négative dans le groupe III, dont les emplois croissent moins vite. Ce comportement relatif est celui des provinces de Frise, Groningue et Hollande-N. Le type 2 est caractérisé par une évolution positive des groupes I et III et une évolution fortement négative des emplois du groupe II ; il correspond, bien sûr, aux provinces de Limburg et d'Overijssel. L'évolution négative du groupe I et positive des deux autres groupes définit le type 3, celui de la Gueldre, de Hollande-S et de Utrecht. Le profil de la Drenthe illustre le type 4, marqué par des évolutions négatives en groupes I et III et positive en groupe II. Le type 5, enfin, est celui de N-Brabant et de Zélande où l'évolution est négative pour les groupes I et II et positive pour les seules industries du groupe III.

55Au total, ces profils montrent que : la croissance régionale des emplois dans les industries dynamiques est supérieure à la croissance nationale dans 5 provinces seulement--les emplois dans les industries du groupe II connaissent une croissance relative importante dans les provinces occidentales et dans la région du Nord--l'évolution industrielle du Limburg est celle qui présente les plus grands contrastes par rapport à l'évolution de l'industrie des Pays-Bas.

Fig. no 57-1 - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX

Fig. no 57-1 - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX

Fig. no 57-II - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX

Fig. no 57-II - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX

Fig. no 57-III - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX

Fig. no 57-III - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX

Fig. no 57-IV - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX

Fig. no 57-IV - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX

Fig. no 57-V - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX

Fig. no 57-V - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX

562-3) - Les démarches qui précèdent sont de nature avant tout descriptive et non pas explicative. Une question fondamentale reste donc encore posée : à quels facteurs peut-on attribuer la croissance enregistrée dans les diverses régions au cours de ces années ?.

57On peut admettre que dans une région, la croissance obtenue résulte des effets combinés d'une triple influence : celle de la structure industrielle originelle de la région, celle de l'évolution plus ou moins favorable des structures régionales au cours du temps, celle de facteurs de localisation propres à la région. La méthode de la Shift and Share Analyse permet de préciser le rôle respectif de ces composantes de la croissance et, par conséquent, d'établir une typologie plus explicative des diverses évolutions régionales.

58Dans le cadre de cette méthode, on parle de "croissance" d'une branche d'activité industrielle dans une région lorsque cette branche voit ses emplois augmenter plus vite ou diminuer plus lentement qu'au niveau national au cours de la période étudiée. Si cette acceptation rend l'interprétation des résultats souvent délicate, elle permet une comparaison entre des unités géographiques de niveaux différents ou bien entre des unités d'un même niveau.

59Avant d'en venir aux diverses composantes, une première dstinction entre les régions peut être établie sur la base d'une donnée globale mesurant l'écart entre le comportement de chacune d'elles et celui du pays tout entier au cours de la période 1949-1970. Cette donnée, désignée par le terme de Net Employment Shift (ou NES), correspond à la différence entre la croissance effectivement obtenue dans la région et l'emploi que celle-ci devrait avoir en 1970 si, au cours de la période 1949-1970, l'emploi industriel régional avait eu un taux de croissance iden tique à celui de l'emploi industriel national. La valeur du Net Employment Shift pour chaque région est obtenue en appliquant la formule :

60Yr représente l'emploi industriel de la région en fin de période, Xr l'emploi de la région en début de période, Y l'emploi industriel national en fin de période et X l'emploi industriel national en début de période.

61Par définition, le NES est de valeur nulle pour le pays. Un NES positif pour une région signifie que la croissance régionale a été plus rapide que la croissance nationale ; la part relative de la région dans l'emploi industriel a donc augmenté. Un NES de valeur négative signifie que la croissance régionale a été moins rapide que la croissance nationale ; la part relative de la région dans l'emploi industriel national a diminué.

62Pour la période 1949-1970, le calcul de la valeur du NES pour les diverses provinces donne les résultats suivants :

Tableau no 8 - Shift and Share Analyse 1949-1970. Valeurs du N.E.S. en % de l'emploi 1949

A) - N.E.S. positif :

Drenthe
Frise
Zélande
N-Brabant
Gueldre
Groningue

125,32
84,56
49,01
26,48
25,39
15,43

B) - N.E.S. négatif :

Utrecht
Hollande-S
Hollande-N
Limburg
Overijssel

- 9,65
- 16,59
- 17,45
- 20,04
- 22,63

63Ce classement n'exprime pas seulement la vigueur de l'industrialisation contemporaine des régions périphériques, il traduit bien plus le véritable transfert qui s'est opéré des régions industrielles traditionnelles vers les autres provinces et en particulier vers la Drenthe et la Frise dont la croissance relative est tout à fait remarquable.

64Le NES est lui-même la somme des influences des divers facteurs responsables de la croissance régionale. On peut écrire que le NES = effets de la Composante de Structure + effets de la Composante de Mutation + effets de la Composante de Localisation.

65La Composante de Structure (CS) correspond à la plus ou moins bonne composition structurelle de l'industrie régionale à l'origine de la période de référence. Une région qui, en 1949, a relativement plus d'emplois dans les branches dynamiques que l'ensemble national a une CS positive. Si les emplois régionaux se localisent surtout dans les branches stagnantes ou en déclin, la CS est négative. La valeur de cette composante est obtenue par la formule :

66Yi représente l'emploi national de la branche i en fin de période, Xi l'emploi national de la branche i en début de période et Xri l'emploi régional de la branche i en début de période. Y et X représentent les mêmes valeurs que dans la formule précédente. Si une région présente une CS de valeur positive, une plus ou moins grande partie de la croissance qui y est enregistrée doit être attribuée à l'influence de sa bonne structure originelle.

67La Composante de Mutation (CM) exprime l'influence que peut avoir sur la croissance régionale la transformation des structures industrielles de la région au cours du temps. Si la proportion des emplois localisés dans les branches dynamiques augmente, l'évolution structurelle est favorable ; elle est défavorable si le nombre des emplois s'accroît surtout dans les autres branches. La Composante de Mutation correspond donc à la différence entre la CS en fin de période et la CS en début de période soit :

68formule dans laquelle Yri représente l'emploi régional de la branche i en fin de période, les autres valeurs ayant la même signification que précédemment.

69La Composante de Localisation (CL) traduit l'influence de tous les phénomènes autres que ceux liés à la structure industrielle régionale, en particulier celle des phénomènes qui sont en rapport avec la localisation géographique spécifique que représente la région : disponibilités en main-d'oeuvre, présence de matières premières, aides et subventions publiques spéciales espaces aménagés... etc. Sa valeur est obtenue par la formule :

70Une CL de valeur positive signifie qu'une partie au moins de la croissance régionale obtenue doit être attribuée à l'influence de facteurs de localisation locaux. Une CL de valeur négative traduit le fait que la région considérée n'a pas été attractive par rapport aux autres régions du pays.

71Les trois composantes présentent des valeurs fortement contrastées d'une province à l'autre pour la période 1949-1970.

Tableau no 9 - Shift and Share Analyse 1949-1970. Valeurs des composantes en % de l'emploi 1949

CS

CM

CL

Groningue

2,81

3,14

9,48

Frise

3,03

1,88

79,65

Drenthe

- 11,52

- 13,76

150,60

Overij ssel

- 24,65

9,41

- 7,39

Gueldre

- 5,71

0,15

30,95

Utrecht

21,31

- 10,13

- 20,83

Hollande-N

20,48

- 6,70

- 31,23

Hollande-S

24,19

- 9,40

- 31,38

Zélande

17,65

- 0,57

31,93

N-Brabant

- 5,05

1,23

30,30

Limburg

- 61,35

26,21

15,10

72Ce tableau apporte, exprimés sous une autre forme, une confirmation des résultats obtenus par les analyses précédentes. Le Limburg et l'Overijssel se distinguent effectivement par l'ampleur de la mutation structurelle de leur industrie. Les facteurs de localisation locaux jouent le rôle essentiel dans la croissance industrielle des régions périphériques et spécialement en Drenthe et en Frise où il s'agit avant tout des effets de la présence d'une abondante main-d'oeuvre. Par rapport au reste des Pays-Bas, les trois provinces de l'Ouest se comportent comme des régions "peu attractives", la croissance y procède en totalité des effets d'une excellente structure industrielle originelle.

73Il est désormais possible, sur la base de la valeur obtenue pour chacune des composantes, de proposer une typologie explicative de l'évolution industrielle régionale. Six grands types de comportement peuvent être distingués (carte no 54) :

  • le type 1 se définit par la formule CS+.CM+.CL+ ce qui signifie que la croissance régionale procède simultanément des influences structurelles et de la présence de facteurs de localisation favorables. Cette situation est celle des provinces de Frise et de Groningue. L'influence de CL est beaucoup plus grande en Frise où la mutation structurelle n'a qu'un faible rôle.
  • le type 2 est celui de la Zélande ; il correspond à CS+.CM-.CL+. La croissance procède ici surtout de la présence de facteurs de localisation trés favorables (les ensembles industrialo-portuaires de Vlissingen et Terneuzen) et, secondairement, d'une bonne structure originelle (donnée contestable qui résulte sans doute de la non désagrégation du secteur de la métallurgie dont il faudrait distinguer la construction navale).
  • le type 3, CS+.CM-.CL- est celui des trois provinces de l'Ouest qui présentent une remarquable homogénéité dans les comportements. Cette évolution relative est caractéristique d'une grande zone métropolitaine à partir de laquelle on s'efforce de promouvoir la décentralisation. Les valeurs négatives de CM et CL traduisent un moindre dynamisme quantitatif mais correspondent, en réalité, à une tendance permanente à la concentration des activités directionnelles et motrices.
  • le type 4 est celui des provinces de Gueldre, N-Brabant et Limburg dont l'évolution relative se traduit par la formule CS-.CM+.CL+. Pour les trois régions, la valeur négative de CS correspond à l'importance des industries traditionnelles à l'origine de la période (charbon et industries agricoles du Limburg, textile et industrie du cuir en N-Brabant, textile et confection dans le Achterhoek gueldrois). En fait, le Limburg se distingue des deux autres régions par un NES négatif et par l'importance exceptionnelle des effets de la mutation structurelle. Gueldre et N-Brabant ont, au contraire, un NES positif et ce sont ici les facteurs régionaux de localisation qui expliquent l'essentiel de la croissance (ce sont les deux provinces qui ont le plus bénéficié des projections hors de Randstad-Holland, leur proximité géographique se traduisant pour elles par une véritable rente de situation).
  • le type 5, celui de l'Overijssel, correspond à CS-.CM+.CL-. formule caractéristique d'une région trop nettement dominée par une industrie en crise (le textile cotonnier de la Twente) et où les effets d'une mutation structurelle favorable ne compensent pas les inconvénients nés de l'absence de facteurs de localisation trés attractifs (pas de forte disponibilité en main-d'oeuvre comme dans les provinces du Nord et un milieu urbain sous-équipé).
  • le type 6 correspond au cas de la Drenthe dont l'évolution relative se traduit par CS-.CM-.CL+. La formule est ici caractéristique d'une région sous-industrialisée à l'origine et dont toute la croissance industrielle s'est effectuée sur la base d'une trés forte disponibilité en main-d'oeuvre.

TYPES D’EVOLUTION REGIONALE - shift and share analyse.1949-1970

TYPES D’EVOLUTION REGIONALE - shift and share analyse.1949-1970

743) - A l'échelle du pays tout entier et sur l'ensemble de la période étudiée, des résultats trés positifs ont été obtenus en matière d'industrialisation régionale lorsqu'on considère l'évolution du nombre des emplois industriels. Il en va tout autrement pour ce qui concerne les aspects qualitatifs de la croissance.

75Tant qu'il s'est agi de créer le plus grand nombre d'emplois possible, les provinces périphériques ont eu une force d'attraction certaine. Avec le passage à la période au cours de laquelle les mutations qualitatives de l'industrie s'imposent comme l'objectif essentiel, la ségrégation dans les implantations devient de plus en plus rigoureuse et la problématique régionale change. Il faut désormais doter les régions extérieures de nouveaux facteurs d'attraction car l'industrie est bien plus exigeante en matière d'environnement et de milieu.

76La question qui se pose alors est celle du bilan global de l'industrialisation des diverses régions du pays.

77Au cours des quinze premières années, la politique économique régionale est d'abord et avant tout une politique industrielle. A partir des années 1965-1966, une transformation majeure intervient, tant à l’échelle du pays qu'au niveau des diverses régions : l'essor des activités tertiaires prend peu à peu le relais de la croissance industrielle comme fondement principal du développement régional. La nature même de la problématique régionale se modifie donc ce qui se traduit, d'une part, par l’incorporation de l'action régionale dans le cadre élargi de la politique d'aménagement du territoire, d'autre part, par le passage de l'ère de la décentralisation industrielle dominante à l'ère de la décentralisation administrative et tertiaire.

78Sur l'ensemble de la période, le mouvement d'industrialisation conduit effectivement à un certain rapprochement des structures industrielles régionales, grâce à un réel essor de l'industrie dans les régions périphériques et à un certain freinage de la concentration dans les provinces de l'Ouest. Mais il faut bien distinguer ici les aspects quantitatifs des aspects qualitatifs du bilan. La "période quantitative" de 1'industrialisation, celle au cours de laquelle il s'agit avant tout de créer le plus grand nombre d’emplois possible, est une période de croissance pour toutes les régions périphériques qui sont alors attractives du fait de leur richesse en main-d'oeuvre disponible. Au contraire, ces mêmes régions deviennent trés handicapées en raison de leurs insuffisances structurelles avec l'émergence de la "phase qualitative" de l'industrialisation, phase au cours de laquelle l'accent est mis sur la compétitivité et où, par conséquent, la croissance des emplois industriels se ralentit du fait de la multiplication des exigences en matière d'environnement et du fait de la pratique d'une stratégie spatiale plus sélective de la part des entreprises. A bien des égards, on peut dire que le véritable bilan, c'est le renforcement de la ségrégation qualitative aux profits de l'Ouest dont les pouvoirs ne cessent de croître (il faut y ajouter Eindhoven et les villes de la bordure du Veluwe) et l'obtention, trés significative, d'une "croissance industrielle sans création corrélative de milieu industriel" dans les provinces du Nord du pays.

79Exprimée en termes de créations d'emplois, l'industrialisation des régions périphériques doit finalement peu de choses à la décentralisation (stricto sensu) des industries de l'Ouest ce qui peut, en partie, s'expliquer par l'impossibilité de disperser les activités industrielles structurellement liées aux activités maritimes. Dans les autres régions, le rôle essentiel revient à quelques grandes entreprises qui, attirées par les grands réservoirs de main-d'oeuvre, ont multiplié les implantations d'établissements dans les zones d'intervention : en tout premier lieu PHILIPS et AKZO, mais aussi les DMS, DAF et UNILEVER ainsi que quelques filmes d'origine étrangère. L'analyse du rôle de ces grandes entreprises, et en particulier l'étude de l'expansion néerlandaise de PHILIPS, montre bien les effets de la pratique de la dispersion sélective des emplois : les zones d'intervention accueillent surtout les activités banales employant une main-d'oeuvre peu qualifiée alors que les activités de niveau supérieur se concentrent en Randstad-Holland, à Eindhoven, Arnhem, Nijmegen et Apeldoorn. Du seul point de vue qualitatif, 1a discordance est donc assez nette entre la stratégie spatiale des grandes firmes et les objectifs poursuivis par la puissance publique dans le cadre de sa politique régionale et de sa politique d'aménagement du territoire.

80Pour ce qui concerne le développement des activités industrielles, il apparaît, en définitive, que les zones d'intervention des espaces périphériques ont subi les effets d'une triple concurrence. D'abord celle des "centres de croissance" de la périphérie de Randstad-Holland, la proximité constituant ici un facteur d'attraction d’autant plus grand qu'elle se doublait du bénéfice de mesures spécifiques à l’industrialisation. Ensuite, celle de la "région centrale" des Pays-Bas qui a largement bénéficié du desserrement des activités de l'Ouest, sa situation relative lui procurant une véritable rente de localisation. Enfin, celle des régions voisines d'Allemagne et de Belgique, où les entreprises ont souvent trouvé des conditions d'implantation particulièrement avantageuses aux plans financier, fiscal et technique.

81Au niveau local, dans les régions périphériques, les "réussites" les plus notables de la période sont celles de quelques centres qui ont pu combiner la fonction de noyau officiel d'industrialisation avec la situation de pôle d'urbanisation liée à la politique d’aménagement régional. Grâce à la convergence des investissements de tous ordres, ces centres ont pu devenir de véritables pôles régionaux de croissance (Oss, Emmen Etten-Leur...). Dans la majorité des cas, cependant, l'industrialisation contemporaine se solde ici par l’apparition de problèmes nouveaux liés à la trop grande dominantion locale d'une seule firme et à l’insuffisante diversification de l'industrie (Emmen, Drachten, Stadskanaal...et même Delfzijl). Si la majorité de ces centres a effectivement bénéficié du mouvement de croissance des activités industrielles au cours de la première phase, il semble que l'émergence de la seconde phase, celle de la tertiairisation, représente pour la plupart d'entre eux le début d’une période de blocage de la croissance et du développement.

82En ce qui concerne plus directement le comportement des fîmes, le bilan global de la période conduit à dégager l’existence aux Pays-Bas de deux véritables "frontières intérieures" que les entreprises industrielles ne franchissent pas volontiers : la limite Nord de Randstad-Holland et l’axe de l’Ijssel. Sauf pour quelques trés grandes entreprises recherchant une main-d'oeuvre abondante, s'implanter au-delà de ces limites, c'est ne plus pouvoir bénéficier des effets d'agglomération et des économies d’urbanisation, c'est se retrouver dans des localisations peu compétitives. Par ailleurs, on voit se renforcer au fil des années un double clivage : l'opposition entre les grandes zones industrialo-portuaires de l'Ouest et le reste du pays pour ce qui concerne les types d'activités industrielles, le contraste entre l'ensemble Bandtad-bordure du Veluwe-Eindhoven et les régions périphériques pour ce qui est de la qualité des emplois industriels offerts.

83Peut-on, en définitive, parler d'une originalité de la politique régionale néerlandaise et de l’évolution industrielle des régions des Pays-Bas ? Une comparaison avec d'autres pays de l'Europe occidentale fait ressortir à l'évidence qu'il n'y a ici aucune originalité si on s'en tient au niveau des problèmes posés et des résultats acquis. Il en va tout autrement si on considère les processus.

84Jusqu’à la mise en application de la Règlementation S.I.R. en 1974, le Randstad-Holland est laissé hors du champ d'application de la politique régionale, les pouvoirs publics néerlandais se refusant à adopter des mesures d'interdiction ou de restriction applicables à l'espace métropolitain pourtant de plus en plus congestionné et créateur d’inflation. C'est que le poids de Randstad-Holland est considérable dans l'économie nationale que l'on craint d'affaiblir par une mise en oeuvre de mesures restrictives à l'encontre du développement de l'Ouest. Ceci est d'une importance capitale pour la compréhension de l'évolution des régions périphériques et des résultats qui y ont été obtenus : la décentralisation industrielle se développe alors dans un contexte trés particulier et la question de l'efficacité des mesures incitatives prises en faveur des régions périphériques se pose en des tenues trés spécifiques.

85La politique spatiale néerlandaise est, dés l’origine, une politique sélective qui ne s'applique qu'à un nombre limité de régions et de noyaux officiels. Ce n'est que tardivement que la politique économique régionale perd son "autonomie" et s'insère dans le cadre élargi de la politique d'aménagement du territoire. Les efforts pour promouvoir la décentralisation des industries et l'industrialisation des régions périphériques se fondent sur les seules mesures incitatives mises en oeuvre aux profits des zones à stimuler ou à restructurer. Outre que l'efficacité de ces mesures est directement mise en cause par l'absence de mesures dissuasives appliquées à la zone métropolitaine majeure, leur portée réelle est encore amoindrie par le fait que pour bon nombre d'entreprises, le véritable choix stratégique en matière de localisation ne s'est pas posé en termes de "Randstad ou bien une autre région du pays" mais bien plutôt en termes de "Randstad ou bien une autre région attractive de Belgique ou d'Allemagne" (sans parler des projections plus lointaines en Europe de l'Est ou dans le Tiers Monde, projections liées à la division internationale du travail). Plus qu'ailleurs, sans doute, 1'évolution régionale doit être interprétée à la lumière des effets de la concurrence internationale.

86Il est peu probable que le problème des déséquilibres inter-régionaux aux Pays-Bas puisse être résolu de si têt, d'autant moins que les rapports de force changent avec le transfert de l'horizon économique des fîmes de l'espace national à l'espace européen, voire mondial. Le Randstad-Holland ainsi que les régions voisines immédiates font partie du "noyau central" de l'Europe communautaire alors que les régions orientales et septentrionales du pays sont progressivement rejetées dans "l'espace périphérique européen". Pourtant, dans les deux cas, la Commission des Communautés envisage la disparition de toutes formes d'aides directes attribuées par la puissance publique aux entreprises, ceci pour respecter la clause du maintien de l'égalité des conditions de concurrence. Mais il est bien clair que dans l'optique des responsables de La Haye, il existe encore aux Pays-Bas des régions à développer ou à reconvertir, donc des espaces dont le développement reste lié à une intervention directe de l'Etat.

87L'évolution néerlandaise montre aussi à l'évidence que la concordance entre des objectifs collectifs définis dans le cadre d'une politique régionale et la stratégie spatiale des entreprises, commandée par l'impératif du profit, est de plus en plus difficile à réaliser. C'est bien là le paradoxe de l'économie libérale.

Notes de fin

1 Entreprises AIS. Bât. et Util. Publ. exclus

2 Toutes entreprises. Bât. et Util. Publ. exclus.

3 Entreprises AIS. Bât. et Util. Publ. exclus, période 1949-1970

4 Actifs ayant un emploi, période 1950-1971

5 Entreprises AIS.

6 Entreprises AIS. Bât. et Util. Publ. exclus.

Table des illustrations

Titre Tableau no 2 - Evolution des Indices d'industrialisation 1950-19702
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 120k
Titre Tableau no 3 - Emplois industriels3 et population active4 croissance comparée
Légende (3) E.I. = emplois industriels. P. A. = population active Source : statistiques CBS.
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 134k
Titre POPULATION ACTIVE ET EMPLOIS INDUSTRIELS –CROISSANCE COMPAREE–
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 278k
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 15k
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 33k
Titre Tableau no 4 - Evolution des indices de spécialisation relative 1949-1970 construction sur le point d'isostructure
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 129k
Titre Fig no 52 - LES INDICES DE SPECIALISATION RELATIVE 1949-1970
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 168k
Titre Fig no 53 - LES INDICES DE SPECIALISATION RELITVE 1949-1970
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 177k
Titre Tableau no 6 - Groupe I et ensemble de l'industrie6 : croissance 1949-1970
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 104k
Titre Fig. no 51.I - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES 1949-1955/1955-1960/1960-1965/1965-1970
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 108k
Titre Fig. no 54-II - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 124k
Titre Fig. no 54-III - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 91k
Titre Fig. no 54-IV - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 134k
Titre Fig. no 54-V - TAUX DE CROISSANCE DES EMPLOIS PAR PERIODES QUINQUENNALES
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 108k
Titre Tableau no 7 - Industries électrotechniques et reste de la métallurgie - croissance 1949-1970
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 152k
Titre Fig. no 55 - STRUCTURE DES EMPLOIS SELON LES GROUPES DE COMPORTEMENT
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 117k
Titre Fig. no 56 - LES POLYGONES DE DISPERSION
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 151k
Titre Fig. no 57-1 - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 155k
Titre Fig. no 57-II - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 103k
Titre Fig. no 57-III - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 144k
Titre Fig. no 57-IV - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-21.jpg
Fichier image/jpeg, 67k
Titre Fig. no 57-V - PROFILS DE COMPORTEMENTS REGIONAUX
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-22.jpg
Fichier image/jpeg, 134k
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-23.jpg
Fichier image/jpeg, 22k
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-24.jpg
Fichier image/jpeg, 18k
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-25.jpg
Fichier image/jpeg, 25k
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-26.jpg
Fichier image/jpeg, 23k
Titre TYPES D’EVOLUTION REGIONALE - shift and share analyse.1949-1970
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/37444/img-27.jpg
Fichier image/jpeg, 318k

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Cette publication numérique est issue d’un traitement automatique par reconnaissance optique de caractères.
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search