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La nature a-t-elle encore une place dans les milieux géographiques ?

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Paul Arnould
, 
Éric Glon

Troisième partie. De la diversité des approches culturelles de la nature

Les arrière-plages plantées en filaos à La Réunion : les enjeux de protection d’un espace naturel « construit »

Judith Klein

Texte intégral

1Rares sont aujourd’hui, sur l’île de La Réunion, les littoraux non bâtis. Cela est particulièrement vrai sur la façade occidentale, où ne subsistent que peu d’espaces « naturels » au sens où l’entend le législateur, c’est-à-dire libres d’urbanisation. Portant les rares plages de sable blanc de File, qui s’épanouissent à l’abri d’un récif corallien frangeant de 25 kilomètres de long tout au plus, la côte sous le vent est en effet presque continûment occupée, sur les premières dizaines de mètres en arrière de la ligne de rivage, connus sous le nom de « cinquante pas géométriques », par des villas, des complexes hôteliers ou des équipements touristiques et de loisirs. Lorsqu’elle ne l’est pas, le paysage le plus caractéristique est celui de boisements de filaos (Casuarina equisetifolia) qui occupent l’arrière-plage, boisements aujourd’hui réduits à la portion congrue et suscitant d’autant plus d’intérêt de la part des acteurs de la protection de l’environnement sur l'île qu’ils sont relictuels et fragiles d’une part, identitaires des littoraux réunionnais d’autre part. Ces arrière-plages sont en effet des espaces récréatifs très fréquentés, en grande majorité par une population de résidents, et de créoles plus particulièrement, auxquels le paysage est familier.

2Depuis la promulgation, en décembre 1996, de la loi « relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur de la zone dite des cinquante pas géométriques dans les départements d’outre-mer », les parties « naturelles » de ce qu’il reste de la réserve domaniale peuvent être remises en gestion au Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres (ci-après Conservatoire du littoral). Le littoral de l’Hermitage, sur la commune de Saint-Paul, est une de ces plages plantées en filaos dans la deuxième moitié du xixe siècle. Il fut le premier espace identifié pour la mise en œuvre de cette politique définie près de vingt ans après les premières actions du Conservatoire du littoral à La Réunion. Au travers de cet exemple, on sera amené à s’interroger d’une part sur la nature que l’on protège à La Réunion et par là sur ce qu’il reste de nature sur ses littoraux, d’autre part sur la nécessaire prise en compte des désirs des usagers dans la gestion d’une nature construite et participant de l’identité paysagère d’un lieu.

La protection des littoraux réunionnais présente un bilan en demi-teinte que la loi de 1996 sur les cinquante pas géométriques ne pourra que modérément infléchir

3Le Conservatoire du littoral, établissement public créé en 1975 et chargé « de mener, dans les cantons côtiers [...] une politique foncière de sauvegarde de l’espace littoral, de respect des sites naturels et de l’équilibre écologique », a commencé à fonctionner effectivement à La Réunion deux ans après sa création. La mise en place du Conseil des rivages de l’océan Indien, instance consultative composée à parts égales de conseillers généraux et régionaux appelés à se prononcer sur l’opportunité des projets d’acquisition avant leur soumission au conseil d’administration du Conservatoire du littoral, remonte en effet au 1er septembre 1977. Depuis, l’établissement a acquis à La Réunion une dizaine de sites couvrant 800 hectares environ et correspondant à un linéaire côtier de 8 kilomètres.

4Au sein de l’ensemble des départements d’outre-mer, le patrimoine réunionnais fut le plus précocement constitué mais les sept premières acquisitions furent réalisées entre 1980 et 1985, et les suivantes plus de dix ans plus tard. Il est remarquable que, à l’exception de deux sites protégés, localisés sur la commune de Sainte-Rose au nord du piton de la Fournaise, tous les autres concernent le littoral occidental de l’île. On pourrait être enclin à penser que le Conservatoire du littoral a mené des acquisitions déséquilibrées dans le but de sauvegarder des espaces sur les littoraux les plus menacés de l’île, la côte sous le vent étant en effet la plus attractive et de ce fait la plus densément occupée. Un examen détaillé du patrimoine du Conservatoire du littoral entre Saint-Denis au nord et Petite-Île au sud oblige pourtant à voir les choses sous un angle différent. Il s’avère d’une part que la plupart des sites acquis sont de taille réduite et qu’ils ne détiennent qu’un patrimoine naturel relativement pauvre. La nature littorale protégée par le Conservatoire du littoral n’est souvent en rien remarquable et les espaces les plus convoités n’ont pas pu être soustraits aux pressions d’urbanisation (cf. carte 1).

carte 1. Les acquisitions du Conservatoire du littoral de La Réunion

5Le premier site acquis fut, en 1980, celui du Chaudron, sur le front de mer de la ville de Saint-Denis, au droit d’un quartier connu pour les émeutes qui l’ont agité à plusieurs reprises. Il s’étend entre un littoral rocheux et inhospitalier et la route nationale longeant la côte. Ses dimensions sont très modestes, son identité périurbaine, l’intérêt paysager très réduit et l’intérêt écologique inexistant : le Conservatoire du littoral a répondu, dans ce cas, à la sollicitation d’élus de la commune et a pu par ce biais apparaître auprès des collectivités comme un précieux partenaire dont la politique devait être soutenue.

6La même année que le Chaudron, fut acquis dans la commune de Saint-Leu, au centre-ouest de l’île, le site de la Pointe au Sel, promontoire volcanique se terminant en falaise et dominant la baie de Saint-Leu. Son originalité et son principal intérêt résidaient dans la présence de salines maçonnées édifiées pendant la Seconde Guerre mondiale et abandonnées depuis.

7Un an plus tard, en 1981, 13 hectares étaient acquis au nord de cette même baie, de part et d’autre de la route nationale, dans une zone envahie par un épineux exotique communément appelé « z’épinard » (Dichrostachis cinerea), et de ce fait inaccessible au public et difficile à mettre en valeur.

8En 1982, 15 hectares en marge de terrains aménagés pour les loisirs par la commune de Petite-Île, à l’est de Saint-Pierre, lui ont été rachetés pour éviter la construction d’un lotissement : le paysage de Grande-Anse est celui d’un piton volcanique au cratère égueulé formant un balcon sur l’océan.

9En 1985, une trentaine d’hectares comprenant marécages, prairies, fourrés et terres en canne autour de l’étang du Gol ont permis de protéger une partie, si infime soit-elle, d’une des trois zones humides de l’île, située au débouché du Bras de Cilaos.

  • 1 Le dossier de Terre-Rouge a posé un problème de doctrine au Conservatoire du littoral du fait de s (...)

1023 hectares furent ensuite acquis à Saint-Pierre, au sud de l’île, après avoir suscité des débats et au terme d’une procédure longue1. C’est non seulement le caractère urbain marqué de ce site mais aussi sa taille réduite qui ont été à l’origine des débats auxquels se sont livrés les membres du Conservatoire du littoral ; bien qu’il soit incomparable avec celui du Chaudron, le littoral de Terre-Rouge, situé à la sortie de Saint-Pierre, n’en reste pas moins un site qui ne répond pas aux critères d’intervention fixés par le Conservatoire du littoral ; en cela, il ne se distingue pas fondamentalement du reste du patrimoine de l’établissement sur le littoral occidental de La Réunion.

11Les acquisitions réalisées dans l’ouest, on vient de le montrer, sont en effet à la fois petites, tous les sites acquis par l’établissement y ayant une superficie inférieure à 50 hectares et trois d’entre eux ne représentant même pas 20 hectares – alors que le seuil de 20 hectares est celui que le Conservatoire du littoral se fixe, considérant que, en deçà, l’intervention d’un organisme national ne se justifie pas-, et en position marginale par rapport aux zones récifales et aux secteurs où la pression d’urbanisation est la plus forte, qu’il s’agisse de la baie de Saint-Paul, de celle de Saint-Leu ou du secteur balnéaire situé entre Saint-Gilles et la Saline, au nord du Rocher des Colimaçons. La dernière acquisition sur le littoral occidental, celle de la Grande Chaloupe, réalisée en 1997, porte certes sur une superficie se rapprochant de la moyenne nationale (258 hectares) et présente un intérêt écologique indéniable. Elle concerne cependant des terrains sur lesquels les menaces sont très limitées : il s’agit d’une ravine portant quelques vestiges de la forêt semi-xérophile qui couvrait les basses pentes occidentales de l’île avant qu’elles ne soient défrichées dans leur presque totalité.

12Il apparaît par conséquent que le déséquilibre des acquisitions qui semblait être à la défaveur du littoral au vent l’est au contraire du littoral sous le vent, très peu protégé au regard des menaces dont il est l’objet, alors même que 361 hectares de forêt humide à Bois-Blanc, d’un intérêt majeur en termes de conservation et de restauration de la flore endémique de l’île, et un site emblématique et très touristique, l’Anse des Cascades, sur le versant oriental de La Réunion, ont très précocement bénéficié de l’intervention du Conservatoire du littoral. On ne peut pas pour autant dire que le versant au vent de l’île est bien protégé puisque ni le littoral sud-est, ni le littoral nord-est n’ont fait l’objet d’acquisitions. Le seul constat que l’on puisse faire est le suivant : sur le littoral sous le vent, les sites acquis à ce jour ne remplissent pas la fonction de coupure d’urbanisation – du fait de leur petite taille – et n’ont pas porté sur les espaces les plus convoités. Dans la mesure où l’acquisition du Cap La Houssaye est en passe d’aboutir, plus de 600 hectares devraient être protégés au nord du littoral balnéaire, à la sortie sud du bourg de Saint-Paul, et former une vaste coupure d’urbanisation ; mais la maîtrise foncière de cet éperon rocheux couvert d’une savane anthropique, approuvée lors du conseil d’administration du 29 octobre 1998, est longtemps entrée en concurrence avec les projets routiers destinés à désengorger la circulation dans cette partie de l’île.

  • 2 C’est la loi no 84-747 du 2 août 1984 instituant un régime particulier pour les régions d’outremer (...)

13Dans le bilan que le Conservatoire du littoral a dressé de son action vingt ans après sa création, le retard dans la protection des rivages de La Réunion fut clairement énoncé et expliqué d’une part par le contexte de pression urbaine forte, d’autre part par le morcellement du foncier (Conservatoire du littoral, 1995). Les propositions de protection à long terme faites à l’issue de ce bilan s’appuyaient très largement sur le zonage du schéma d’aménagement régional et du schéma de mise en valeur de la mer (ci-après respectivement SAR et SMVM), les secteurs d’intervention potentielle étant ceux des « zones littorales de protection forte » et des quelques coupures d’urbanisation où la pression foncière est importante2.

14Les principes retenus dans le SAR-SMVM, publié en 1995, en matière de protection sont les suivants : préservation des espaces remarquables (au sens de l’article L. 146-6 du code de l’urbanisme), notamment les récifs, les lagons, les plages et les mangroves ; identification des coupures d’urbanisation ; protection des espaces naturels et agricoles ; protection forte des zones récifales et des plages. Ont par conséquent été délimités, d’une part, des espaces agricoles, « de protection forte » ou simplement « à vocation agricole », d’autre part, des espaces naturels, « de protection forte » lorsqu’il s’agissait d’espaces naturels remarquables ou caractéristiques du littoral, ou « à vocation naturelle » lorsqu’ils devaient simplement jouer le rôle de coupures d’urbanisation.

15Le littoral de l'Hermitage a été défini dans le SAR-SMVM comme un espace à vocation naturelle. Si l’Hermitage n’est pas un espace naturel remarquable, le plan d’eau qui le borde est en revanche un « paysage exceptionnel » présentant un « intérêt écologique très fort » et par conséquent une « zone maritime de protection forte ». C’est à ce titre que sa protection est apparue comme une priorité, notamment après la promulgation de la loi de 1996 relative aux cinquante pas géométriques.

16Institution particulière aux littoraux des départements d’outre-mer, la réserve des cinquante pas géométriques existe depuis les débuts de la colonisation. À partir de 1736, elle fut mentionnée systématiquement dans les actes de concession sur File de Bourbon. D’origine coutumière, la réserve des cinquante pas du roi, rebaptisée plus tard cinquante pas géométriques, fut rattachée au domaine de la Couronne puis au domaine public de l’État, du fait du rôle stratégique qui lui avait été assigné. La bande littorale de 81,20 mètres comptés à partir de la limite du rivage de la mer devait en effet assurer la sécurité des colonies en plus de remplir des objectifs économiques. Largement bâtis, concédés, vendus ou occupés illégalement, les cinquante pas géométriques ont même, pendant trente ans, été incorporés dans le domaine privé de l’État. La loi « littoral » de 1986 les a réintégrés dans le domaine. À La Réunion pourtant, ce qu’il restait du domaine public maritime des cinquante pas géométriques à la veille de la promulgation de la loi « littoral » représentait des superficies très réduites – un état des lieux de la réserve a alors montré que, depuis leur création, les cinquante pas géométriques avaient été vendus pour moitié au moins, et qu’ils ne représentaient plus qu’une centaine d’hectares, le reste étant géré par l’Office national des forêts, utilisés pour la construction d’infrastructures, ou encore avaient fait l’objet de baux emphytéotiques. Cela laissait présager des effets très limités de la loi du 30 décembre 1996.

La nature à l'Hermitage entre perceptions et réalité : regards croisés du législateur, des acteurs de la protection et des usagers

17Le texte de 1996 consacre entre autres un principe énoncé dès la création du Conservatoire du littoral mais dont la mise en œuvre a tardé, celui de confier à l’établissement la protection, en priorité, de la bande littorale des cinquante pas géométriques ; les acquisitions de terrains situés en amont de la réserve ne devaient constituer qu’une deuxième partie d’un programme d’actions dans les départements d’outre-mer. La réintroduction des cinquante pas géométriques dans le domaine public maritime, prévue dans l’article 37 de la loi « littoral » de 1986, étant apparue comme une mesure insuffisante pour lutter contre la progression de leur urbanisation, il fut décidé que « les espaces naturels situés à l’intérieur de la zone [des cinquante pas géométriques] ser(aient) remis en gestion au Conservatoire du littoral pour être gérés dans les conditions prévues aux articles L 243.1 à 10 du code rural ». Le SAR a constitué une base de travail pertinente pour la définition, au moins à petite échelle, des périmètres concernés. La remise en gestion au Conservatoire du littoral ne remet aucunement en question le principe énoncé dans la loi portant création de l’établissement, qui prévoit que « la gestion des immeubles dont l’établissement public est propriétaire ou affectataire est réalisée par voie de conventions avec les collectivités locales ou leurs groupements, les établissements publics ou les fondations et associations spécialisées agréées à cet effet ». Le principal changement réside en réalité dans le fait que les parties définies comme naturelles sur les cinquante pas géométriques, jusque-là gérées, comme le reste du domaine public maritime, par les services déconcentrés du ministère de l’Équipement, le seront par le représentant local du Conservatoire du littoral.

  • 3 Cette Charte est un document-cadre qui fixa les orientations de la politique environnementale. Le (...)

18Le caractère résiduel des cinquante pas géométriques à La Réunion ne fut pas sans conséquences sur les choix que le Conservatoire du littoral a fait, dans ce département, en matière d’intervention sur la réserve : le texte de 1996 prévoit en effet que l’établissement puisse refuser la remise en gestion de certaines parties identifiées comme naturelles, une collectivité territoriale prenant alors le relais ; or, alors que les secteurs littoraux à vocation balnéaire ont été exclus des affectations dans les Antilles, ces mêmes secteurs, beaucoup plus rares, font précisément l’objet d’une revendication de la part de l’établissement, quelles qu’en soient les difficultés de gestion. La priorité accordée à la protection des secteurs balnéaires était en outre déjà inscrite dans la Charte réunionnaise de l’environnement en 19953.

  • 4 Defos du Rau J., L’île de La Réunion, étude de géographie humaine, 1960.

19La revendication par le Conservatoire du littoral de la gestion des cinquante pas géométriques de l’Hermitage est remarquable à deux titres. Ce secteur littoral est d’une part largement anthropisé, la végétation qui le couvre est d’autre part le résultat d’une plantation ; son caractère naturel est par conséquent très relatif. Lorsque, en 1980, la Direction départementale de l’équipement (DDE) de La Réunion rédige une brochure sur l’aménagement et l’environnement du littoral de l’île, c’est le secteur balnéaire, de Saint-Gilles à la Saline, qui est choisi pour illustrer les transformations d’un bord de mer sous l’effet du développement touristique et les problèmes liés à l’aménagement du littoral. Le littoral de l’Hermitage, au sud du port de Saint-Gilles, en constitue le cœur. En 1950, Saint-Gilles-les-Bains, au nord du secteur de l’Hermitage, n’est qu’une modeste station balnéaire, née avec l’arrivée du chemin de fer en 1882. Le lotissement pavillonnaire qui la prolonge vers le sud, construit sur les pas géométriques, s’est développé à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Defos du Rau4 en fait cette description en 1960 :

« [... ] la station s’est développée sur la rive sud et pousse de plus en plus dans la pinède de filaos, où s’alignent, au bord de la plage, une cinquantaine de villas coquettes et modernes, louées par les habitants ou possédées par les bourgeois de Saint-Denis. À cette plage d’allure aristocratique s’oppose la petite plage populaire et familiale de l’Étang-Salé-les-Bains, sur les sables gris, et celle, plus modeste encore, du Manapany ; tout récemment, une ligne de villas se construit en forêt, au bord du lagon, à la Saline. »

  • 5 La plantation des filaos sur le littoral sous le vent a été initiée par les Ponts et Chaussées en  (...)

20En 1960, le hameau de l’Hermitage ne compte que 314 habitants. C’est au cours de la décennie 1970 que les transformations paysagères les plus marquantes se produisent. Lotissements pavillonnaires et hébergements touristiques lourds ont raison de la forêt de filaos déjà largement dégradée du fait à la fois d’un manque d’entretien et de coupes sauvages. De cette « magnifique forêt bordant le lagon », il ne reste actuellement qu’une bande très étroite de filaos, entre le haut de plage et l’ancienne voie du chemin de fer, sur les pas géométriques non concédés, alors qu’au milieu du xxe siècle elle couvrait le littoral jusqu’à une profondeur qui pouvait atteindre près de 700 mètres5. Au nord du site, le boisement a une profondeur moyenne de 30 mètres et n’excède nulle part 50 mètres, au sud du site sa moyenne est de 45 mètres. En arrière du sentier ouvert à la circulation automobile qui emprunte l’ancien tracé du chemin de fer, se succèdent constructions individuelles, hôtels, centres de vacances et équipements de loisirs au sein desquels le secteur boisé fait figure d’enclave.

21Malgré le caractère balnéaire marqué du paysage des abords de l’Hermitage, les équipements existant sur l’arrière-plage boisée – sanitaires, jeux pour enfants, établissements de petite restauration, de location de matériel de plage, etc. -, la revendication de sa gestion par le Conservatoire du littoral montre que, dans la perspective d’une protection du littoral réunionnais, la plus petite coupure d’urbanisation vaut autant que des espaces naturels remarquables et que l’établissement ne s’est pas trouvé en situation d’exclure certaines zones naturelles de sa politique, comme il a pu le faire aux Antilles. Qualifier un secteur balnéaire comme celui de l’Hermitage d’espace naturel ne se conçoit que par référence à la disparition, sur le littoral occidental de l’île, du patrimoine faunistique et floristique, et par comparaison avec le patrimoine restant. Ce qui mérite d’être protégé sur le littoral occidental ne ressemble pas à ce que l’on retiendrait sur le littoral oriental, de même que ce qui est exceptionnel à La Réunion – par exemple les formations coralliennes – ne soutient pas la comparaison avec la richesse et l’extension des formations littorales tropicales dans d’autres îles tropicales, par exemple les deux Antilles françaises. Ici, l’acception très large du qualificatif de « naturel » rejoint celle du législateur, pour qui il est simplement synonyme de « non bâti », sans que des considérations sur la nature des éléments constituant le milieu et leur degré de transformation entrent en ligne de compte.

22Cette acception du terme « naturel » est celle qui domine les réponses des usagers de l’Hermitage auxquels nous avons soumis un questionnaire, dans le but de cerner leurs perceptions de cet espace rétro-littoral. Sur un temps court – 18, 24 et 25 novembre 2001 –, 74 personnes ont été interrogées, pour l’essentiel des résidents (61 sur 74), réunionnais pour les deux tiers et d’origine métropolitaine pour un tiers. À l’exception de trois touristes d’origine réunionnaise, qui ont vécu sur l’île avant de la quitter et dont les réponses sont proches de celles des résidents, et d’un Belge, les autres touristes sont des Français de métropole, qui découvrent en général la plage le jour de l’enquête, à trois exceptions près. Cet échantillon est le reflet de la fréquentation de la plage de l’Hermitage, nettement « réunionnaise » ou « locale », par opposition aux plages fréquentées par les touristes ou les « métros », résidents originaires de métropole.

  • 6 Cette préférence des Français pour les paysages les moins travaillés par l’homme rejoint celle exp (...)

23Les trois quarts des personnes interrogées considèrent que l’Hermitage est un espace naturel et se fondent sur la présence d’une végétation arborée, l’absence ou la rareté des constructions, le faible nombre d’établissements touristiques sur la plage pour le démontrer. C’est surtout par comparaison avec d’autres plages de l’île qu’ils définissent par défaut ce qu’est un espace naturel, celui de l’Hermitage étant moins construit et moins fréquenté, et surtout par un public différent. Le recul du stationnement depuis 1998 – les voitures se garaient sous les filaos jusqu’à cette date – a même conféré au site, selon certains usagers, un regain de naturalité. Il n’est pas rare que le naturel soit défini par des personnes interrogées comme ce qui a été soigné, arrangé, aménagé, à l’instar des espaces verts, ou ce qui est entretenu mais sans que l’artifice soit trop visible. Les réponses des résidents d’origine réunionnaise se distinguent de celles des autres usagers : le naturel est ce qui n’a pas été modifié depuis qu’ils connaissent les lieux, ce qui est ancien, d’origine, connu, voire « typique », le paysage d’une arrière-plage plantée de filaos en étant l’archétype et les plages fréquentées par les « métros » et les touristes le contre-exemple6. Un quart des personnes interrogées jugent néanmoins que l’Hermitage n’est pas un espace naturel et se fondent sur le caractère très urbanisé de ses abords et plus largement sur le caractère balnéaire du littoral occidental, sur la présence de restaurants en bord de plage, ainsi que sur le fait que les filaos ont été plantés, pour ceux qui le savent – l’un des usagers compare même leur paysage à celui des pins dans les Landes. Les filaos n’en restent pas moins les éléments du paysage les plus souvent cités pour définir l’Hermitage comme un espace naturel et on les voit tantôt bien alignés, tantôt irrégulièrement disposés. Identitaires du lieu, ces arbres sont souvent cités comme faisant partie du patrimoine réunionnais. Ils sont emblématiques du site et construisent une image originale de la plage tropicale, à rebours de celle que l’on vend aux touristes.

24L’enquête a aussi montré que, quelle que soit leur perception de l’Hermitage, plus de 80 % des personnes interrogées considèrent qu’il existe à La Réunion des espaces plus naturels que la plage de l’Hermitage, et 65 % des littoraux plus naturels – les espaces naturels au sens strict ne sont pas situés sur le littoral mais à l’intérieur de l'île, qu’il s’agisse des Hauts, des cirques, du volcan ou du Piton des Neiges entre autres. S’il leur faut citer des littoraux naturels, ils les situent dans le sud et l’est de l’île, là où l’accès à la mer est difficile – les littoraux à falaise du Sud sauvage par exemple-, ou les plages faites de sable volcanique. Plus rares sont les réponses situant les littoraux naturels sur le littoral sous le vent : on a relevé quelques mentions des plages de Saint-Leu, de la forêt littorale de l’Étang-Salé, du Cap La Houssaye ou de la Pointe au Sel (cf. carte 2).

25Quelle que soit la définition que l’on retienne de la nature, l’identification de l’Hermitage comme un espace à protéger impose qu’un plan de gestion soit défini et que les choix faits en la matière tiennent compte du caractère très balnéaire de ce littoral et des pratiques du public qui le fréquente le plus souvent.

carte 2. Les littoraux « naturels » à La Réunion

La délicate gestion d’une nature fragile et très fréquentée

  • 7 « L’Hermitage et le Cap La Houssaye acquis par le Conservatoire du littoral », Journal de l’île de (...)

26Les objectifs du Conservatoire du littoral sont d’imposer une « révolution des pratiques » sur la zone de l’Hermitage, qui passe d’une part par la suppression de la circulation sur l’ancien chemin de fer (CFR), dont une ancienne gare abrite aujourd’hui un restaurant, à la limite entre la zone plantée en filaos et les constructions situées en arrière, d’autre part par la destruction des restaurants situés en bord de plage et leur recul au-delà de l’ancienne emprise du CFR, voire leur regroupement. Alors qu'elle était présidente du Conservatoire du littoral, Christine Lazerges, en visite à La Réunion, s’est exprimée en ces termes : « il ne s’agit pas de supprimer les aires de pique-nique mais de faire en sorte que dans un siècle il soit encore possible de pique-niquer en bord de mer7. » Le site doit par conséquent conserver sa vocation d’espace de loisirs, assortie néanmoins d’une révision radicale de la gestion menée jusqu’alors et du paysage qu’elle a créé. Le projet du Conservatoire du littoral est d’aller vers plus de nature à l’Hermitage, il n’est pourtant pas simple à réaliser.

27Dans la mesure où l’arrière-plage sous filaos de l’Hermitage est l’un des principaux sites de pique-nique de l’île, son accessibilité doit être, du point de vue des usagers, la plus facile possible. Reculer le stationnement remet en question la possibilité d’accéder au plus près du lieu de pique-nique avec sa voiture. La DDE considère à juste titre que la suppression de la circulation automobile sur l’ancien chemin de fer est actuellement irréalisable, le projet risquant de se heurter à un manque de maturité des usagers. Il n’est pas pour autant inutile de le mettre à l’étude, la pose de plots de bois pour empêcher que l’on se gare sous les filaos ayant simplement repoussé en amont les problèmes de capacité de stationnement, et l’engorgement, les dimanches et les jours fériés, étant particulièrement préoccupant. La circulation sur le sentier carrossable qui longe l’arrière-plage et ses difficultés représentent un danger pour les enfants jouant à proximité, outre le préjudice paysager dû à la multiplication des véhicules à portée de vue des baigneurs. Quelques aires de stationnement existent déjà en arrière des bâtiments qui bordent l’arrière-plage, mais leur capacité est très insuffisante à l’heure actuelle.

28Des enquêtes menées par les chercheurs de l’université de La Réunion sur un échantillon composé à parts à peu près égales de Réunionnais et de résidents métropolitains ont permis d’apprendre par ailleurs que les usagers de la plage de l’Hermitage refusent l’idée de parcourir plus de 200 mètres à pied pour y accéder, deux tiers environ acceptant de marcher entre 50 et 200 mètres, un tiers environ exigeant que la distance les séparant de leur voiture n’excède pas 50 mètres (V. Cazes-Duvat, comm. pers.). Les résultats que nous avons obtenus au cours de notre enquête sont un peu différents. Un tiers des personnes interrogées n’étaient pas prêtes à se garer plus loin si l’on décidait de protéger davantage le site, les deux tiers étaient favorables à l’idée, à la condition néanmoins qu’il y ait des parkings gardés, la délinquance étant très active sur l’île.

29Plus conflictuel que le recul du stationnement, le sort réservé aux restaurants qui pour certains possèdent une terrasse située à la limite du haut de plage, à quelques mètres de l’eau, divise les acteurs de la protection. On trouve en effet à l’Hermitage une série d’établissements de restauration, certains bénéficiant d’autorisations, d’autres illégalement installés sur les cinquante pas géométriques :

  • au nord d’une limite marquée par l’ancienne gare du CFR, tous les établissements sont en situation régulière, des autorisations d’occupation temporaire (AOT) ayant été délivrées à une quinzaine de commerces qui rapportent entre 100 et 250 milliers de francs par an (environ 15 245 et 38 112 euros). Parmi les lignes d’action définies par le gestionnaire (la DDE) dès 1980 pour résister aux pressions que subissait le secteur, figurait en effet la réglementation de l’implantation des petits services liés à la plage8. Les restaurants, tout en soulignant le caractère balnéaire du site, s’intégraient dans un ensemble déjà largement urbanisé ;
  • au sud de l’ancienne gare de chemin de fer, les restaurants occupent le domaine de l’État dont la gestion avait été confiée à la commune de Saint-Paul par les services fiscaux au milieu des années 1980. La commune avait consenti des baux à des établissements commerciaux ; ils ont été reconduits pendant un moment puis négligés, certains établissements ayant même été vendus alors que le bail accordé était personnel et incessible. Ces restaurants sont, par conséquent, en situation irrégulière.

30Le fait que les cinquante pas géométriques de l’Hermitage aient été jusqu’à un passé très récent confiés à deux gestionnaires différents a contribué à ce que la confusion la plus complète règne dans les esprits des commerçants installés sur le site et que leurs réactions soient très vives à l’annonce des projets du Conservatoire du littoral. Les démontages opérés dans les années passées par la DDE sur son domaine de compétence ont alimenté le ressentiment des occupants sans titre, délogés, à l’égard de ceux que la commune n’inquiétait pas ; les patrons des établissements aujourd’hui menacés s’élèvent contre la rigueur nouvelle à leur endroit, alors qu’ils se sont constitué une clientèle importante. L’un d’entre eux est à la tête de l’Hacienda Coco Beach, établissement créé en 1964 sous un autre nom, qui recevait un touriste sur dix et 5 000 visiteurs par an. La position du Conservatoire du littoral consiste à proposer la soustraction de la partie supérieure des cinquante pas géométriques de l’Hermitage du statut de domaine public et d’y rassembler les restaurants. L’activité commerciale serait alors gérée par la commune. La DDE en revanche ne conçoit pas que les profits retirés de concessions accordées à des activités commerciales sur le domaine public échappent au gestionnaire et estime indispensable le maintien d’une activité commerciale pour pérenniser l’entretien de la zone plantée.

31En effet, la manne financière que représente la quinzaine de commerces bénéficiant d’AOT permettrait d’entretenir le site et notamment les plantations de filaos, dont certaines dépérissent. Plusieurs arbres sont déchaussés, résultat de l’érosion de la plage sous l’effet combiné d’actions anthropiques et d’une dynamique naturelle. Les filaos étant caractérisés par leur longévité réduite et leur entretien requérant sur le littoral sous le vent des soins constants, contrairement aux peuplements du littoral au vent largement arrosé, la question de leur remplacement par d’autres essences se pose à l’Hermitage. Et, avec elle, celle de la manière dont la transformation du paysage végétal sera menée et présentée au public. En somme, si l’activité commerciale est envisagée séparément de la gestion de l’arrière-plage, les moyens financiers seront nécessairement insuffisants pour la restauration de la forêt littorale ; si en revanche les restaurants sont considérés comme faisant partie intégrante du site, la restauration de la strate arborée, l’entretien et la propreté du site seront assurés. La question des crédits de gestion est liée à celle de l’entretien du site, alors même que l’impératif de qualité des paysages balnéaires, inscrit dans les documents d’orientation (notamment le schéma de services des espaces naturels et ruraux), est indissociable d’un montage financier pérenne.

Conclusion

32On peut, en conclusion, revenir sur les enseignements offerts par le transfert des cinquante pas géométriques de l’Hermitage au Conservatoire du littoral. Il est apparu que les définitions que l’on peut donner de la nature sont pour le moins variées, selon qu’il s’agit de celle du législateur, de celle des gestionnaires ou encore des usagers : ainsi, elle est synonyme pour le premier de ce qui est libre d’urbanisation ; cette acception très large n’est que rarement retenue par d’autres locuteurs, même s’il est reconnu que les milieux géographiques sont largement anthropisés et que les éléments de nature sont pour certains, notamment la végétation, le produit d’une construction plus ou moins ancienne selon les lieux. Les gestionnaires du littoral à La Réunion ont eux-mêmes des vues divergentes sur la politique à définir à l’Hermitage et font valoir des principes contradictoires en matière de mise en valeur d’espaces naturels, qu’ils soient ou non situés dans un secteur balnéaire du littoral.

33Le conflit opposant la Direction départementale de l’équipement et le Conservatoire du littoral autour de la gestion de l’espace naturel de l’Hermitage en est une illustration. Il apparaît que les regards des usagers sur la nature à l’Hermitage doivent en tout état de cause être pris en compte dans les choix de gestion retenus, afin de répondre le mieux possible aux attentes en matière de loisirs, tout en assurant une protection à long terme de ce littoral. Liée à ce qui précède, la relativité du caractère naturel d’un espace est apparue de manière éclatante dans le cas de l’Hermitage. Le caractère balnéaire de ce littoral n’a pas empêché que sa gestion soit revendiquée par le Conservatoire du littoral, dans la mesure où, sur le littoral occidental de l’île, un espace libre d’urbanisation, aussi réduit soit-il, fait figure d’exception.

34Dans les Antilles françaises, où les cinquante pas géométriques ont été beaucoup moins largement vendus à des particuliers mais font l’objet d’occupations illégales à l’origine de la promulgation de la loi de décembre 1996, la richesse du patrimoine littoral explique que la politique du Conservatoire du littoral ait été différente : là, les secteurs balnéaires ne sont pas revendiqués par l’établissement qui se concentre sur des secteurs plus riches, notamment les côtes bordées de mangroves. La nature que le Conservatoire du littoral veut protéger sur les rivages antillais n’est pas la même qu’à La Réunion où le patrimoine est modeste : la main de l’homme y est moins visible et la proximité de ses établissements moins immédiate.

Bibliographie

Références bibliographiques

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Notes

1 Le dossier de Terre-Rouge a posé un problème de doctrine au Conservatoire du littoral du fait de sa situation périurbaine. Sauf pour des cas exceptionnels au vu de l’intérêt du site ou de dimensions exceptionnelles, l’établissement a pour principe de ne pas procéder à l’acquisition de petits sites qui risquent à terme de se trouver complètement enserrés dans l’urbanisation. Dans le cas d’espèce, l’acquisition de zones de canne garantissait un peu d’air autour du site.

2 C’est la loi no 84-747 du 2 août 1984 instituant un régime particulier pour les régions d’outremer qui leur a reconnu, dans son article 3, des « compétences particulières dans l’élaboration d’un schéma d’aménagement qui fixe les orientations fondamentales en matière de développement, de mise en valeur du territoire et de protection de l’environnement ». L’article 13 de cette même loi prévoit que les SAR valent schémas de mise en valeur de la mer (SMVM), lesquels fixent les « orientations fondamentales de la protection, de l’aménagement et de l’exploitation du littoral ». Le décret no 86-1252du5 décembre 1986 relatif au contenu et à l’élaboration des SMVM prévoit qu’ils déterminent la vocation générale des différentes zones et précisent les vocations des différents secteurs de l’espace maritime et les conséquences qui en résultent pour l’utilisation des diverses parties du littoral qui lui sont liées.

3 Cette Charte est un document-cadre qui fixa les orientations de la politique environnementale. Le rapport d’évaluation préalable à la Charte souligna que les seuls sites du Conservatoire du littoral faisaient l’objet d’une réelle préservation, bien qu’il existât de nombreux litiges fonciers dans certains secteurs. Le texte même de la Charte prévoyait, un an avant la loi de 1996, que les « zones naturelles des plages et arrière-plages des pas géométriques, en accord avec le zonage du littoral proposé par le SAR », soient transférées à l’établissement.

4 Defos du Rau J., L’île de La Réunion, étude de géographie humaine, 1960.

5 La plantation des filaos sur le littoral sous le vent a été initiée par les Ponts et Chaussées en 1857, en même temps qu’était tracée la route littorale entre Saint-Paul et Trois-Bassins. Les populations riveraines ont, par la suite, procédé à des plantations supplémentaires.

6 Cette préférence des Français pour les paysages les moins travaillés par l’homme rejoint celle exprimée pour les paysages ruraux, ordonnés selon une hiérarchie qui place en tête les espaces les moins travaillés par l’homme, les landes, les prairies naturelles, puis les vergers, ensuite les champs cultivés et enfin les jardins potagers. Exemple cité dans Bruno Maresca, Pascale Hébel, L’environnement. Ce qu’en disent les Français, ministère de l’Aménagement du territoire et de l’environnement, Paris, La Documentation française, 1999.

7 « L’Hermitage et le Cap La Houssaye acquis par le Conservatoire du littoral », Journal de l’île de La Réunion, 25 juillet 2001.

8 Était aussi envisagée la maîtrise de l’évolution des derniers espaces disponibles, notamment par la création d’une zone d’aménagement concerté (ZAC), intégrant les nouveaux projets de lotisseurs et prévoyant la création d’équipements publics (zones de loisirs, centre commercial, zone inconstructible...),le maintien et l’intégrité du domaine public : plage, anciens « chemins de pêcheurs », CFR... et l’accès du plus grand nombre à la mer, la protection, l’aménagement et l’entretien de la zone des pas géométriques, en restructurant et créant des aires de stationnement, de pique-nique et de jeux. DDE Réunion-GEP, Le littoral de La Réunion, aménagement et environnement, 1980.

Table des illustrations

Légende carte 1. Les acquisitions du Conservatoire du littoral de La Réunion
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/30453/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 179k
Légende carte 2. Les littoraux « naturels » à La Réunion
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/30453/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 118k

Auteur

Professeure agrégée de géographie, ENS lettres et sciences humaines, Lyon.

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