Précédent Suivant

Critères de datation épigraphique pour les Gaules et les Germanies

p. VII-XII


Texte intégral

Critères onomastiques

duo nomma (prénom et gentilice)

persistent jusqu’au milieu du Ier siècle ; extrêmement rare après 50

duo nomina (gentilice + surnom)

pas avant le milieu/fin du Ier s. ; se généralisent à la fin du IIe s.
mais attention au rôle des différents personnages : les duo nomina apparaissent plus tôt pour celui qui ne joue pas un rôle essentiel (le défunt pour une épitaphe)

abréviation du gentilice

à partir du milieu du IIe s.

tria nomina

persistent plus longtemps en Narbonnaise qu’ailleurs (jusqu’au IIIe s.) et plus longtemps chez les notables

tribu

mention se raréfie à partir du milieu du IIe s. mais persiste chez les notables

pseudo-tribu

apparaît au milieu du IIe s.

sobriquet

introduit par sive ou qui et ; à partir du IIe s.

signum

isolé du reste du texte, au génitif ou au datif ; à partir du IIIe s.

Formules funéraires

« l’abondance verbale est tardive » : les rubriques qui suivent détaillent ce principe fondamental

Défunt au nominatif

formule la plus ancienne : Ier s.
attention : ne s’applique pas à sibi fecit, vivus fecit etc.

ossa hic sita sunt + nom du mort au génitif ou ossa + génitif

Ancien : Ier s.

h(ic) s(itus) e(st)

Ancien : Ier s.

t(estamento) f(ieri) i(ussit) ; h(eres) f(aciendum) c(uravit)

formules anciennes : Ier s. ; rares ensuite

nom du mort au génitif, seul

Ancien : Ier s., mais surtout valable en Italie

défunt au datif, seul

apparaît au Ier s., début du IIe s.

DM(S)

apparaît sous les Flaviens, peu ou pas abrégé jusqu’au début du IIe s.
se répand du sud vers le nord : s’impose en Germanies à la fin du Ier s.

memoria

apparaît au IIe s. ; devient courant, surtout avec aeterna, au début du IIIe s.

mention de l’âge du mort

absence sans signification
apparaît au milieu du Ier s. en Lyonnaise, à la fin du Ier s.
dans les Germanies (plus tôt pour les soldats)

qui, quae vixit + âge du défunt

à partir du milieu du 1er s

adjectifs moraux ou affectifs

absence non significative apparaissent sous les Julio-claudiens, mais plutôt à partir du milieu du Ier s. ; ils se multiplient à la fin du IIe s.

plus d’un adjectif, ou formules développées

à partir de la deuxième moitié du IIe s. jusqu’au milieu du IIIe s.

dédicataire qualifié par un terme générique (femina, puer, homo…) qui s’ajoute au terme de parenté

à partir du milieu du IIe s.

durée de vie conjugale

plus fréquente à partir du IIIe s.

vixit + formule (sine ulla animi laesione…)

fréquent à partir de la fin du IIe s.

qualificatifs d’affliction pour les dédicataires (infelicissimus…)

à partir de la fin du IIe s.

qualification par un nom au lieu d’un adjectif (pietas pour pius)

à partir de la fin du IIe s.

qualificatifs individuels au superlatif, emploi familial privé
- optimus
- sanctissimus

à partir de Marc Aurèle
à partir de la fin du Ier s., se développe au IIe s.
plus tardif qu’optimus

Formulaires religieux

in honorem domus divinae

apparaît en toutes lettres au début du IIe s (135), abrégé très vite ; fréquent à partir du milieu du IIe s.

deo, deae

après le nom du dieu : apparaît sous Hadrien
avant le nom du dieu : apparaît sous Antonin le Pieux

In hdd + deo

lère moitié du IIIe s. au plus tôt

pro salute

non exploitable

Augustus, sanctus

non exploitable

sacrum

de l’époque augustéenne au milieu du IIIe s. ; fréquent au Ier s., il se raréfie après 200

Junoni Reginae

apparaît au milieu du IIe s.

Maires, Matronae

apparaît sous les Flaviens en Germanies, antérieur plus au sud

genio loci

apparaît au milieu du IIe s. (non valable sans loci)

diis deabusque omnibus

apparaît au milieu du IIe s.

numinibus Augusti, Augustorumi

non exploitable

numini Augusti

Julio-claudiens

ascia

apparaît dans la 2e moitié du IIe s.

sarcophages

en l’absence de critères archéologiques ou décoratifs, ne constituent pas un critère de datation

Critères divers

formules militaires

unité désignée à l’ablatif seul ou précédée de ex

époque julio-claudienne, disparaît sous les Flaviens

durée de service exprimée par aera au lieu de stipendia

époque julio-claudienne, disparaît sous les Flaviens

unités auxiliaires identifiées mais sans numéro

époque julio-claudienne, disparaît sous les Flaviens

légion sans épithète

première moitié du Ier s.

no de légion seul sans miles

fin République - début Empire

praefectus fabrum

primipile en fin de cursus : avant le milieu du Ier s. en début de cursus : à partir du milieu du Ier s.

langue, écriture

compénétration des lettres

surtout Ier s. ; plutôt vers le début en Narbonnaise et en Aquitaine méridionale

karissimus pour carissimus

aucune valeur chronologique

l., lib., libertus

1. : Ier s., disparaît au début du IIe s.
lib. : très rare au Ier s., apparaît à la fin du Ier s., devient courant au IIe s.

lib. Aug. ou Aug. lib.

aux Ier-IIs. mentionné entre le nom et le surnom ; à partir des Sévères après le surnom toute mention d'affranchi impérial disparaît vers 230

formules impériales ou sociales

fortissimus, sanctissimus … appliqué aux empereurs

IIIe s. au plus tôt

restitutor orbis Romani, propagator

IIIe - IVe s.

C.V. ; V.E. ; V.E.M.

postérieur à Hadrien ; devient courant à partir de Marc Aurèle

C.P.

apparaît dans la 2e moitié du IIe s.

N.B. : ces critères, en principe valables pour l’ensemble des Gaules et des Germanies, sont éventuellement à moduler en fonction de la paléographie et de la chronologie des supports quand on peut les établir pour les séries locales.

Critères militaires

Légions rhénanes

Image

Garnison de Lyon

Image

Bibliographie

Bibliographie

▪ E. Stein, Die kaiserlichen Beamten und Truppenkorper im römischen Deutschland unter dem Prinzipat, Vienne, 1932, p. 288-289.

▪ H. schönberger, Die römischen Truppenlager der frühen und mittleren Kaiserzeit zwischen Nordsee und Inn, BRGK 66,1985, p. 321-497.

▪ B. Pferdehirt, Die römischen Okkupation Germaniens und Retiens von der Zeit des Tiberius bis zum Tode Trajans, JRGZM 33,1986, p. 221-320.

▪ K. Strobel, Bemerkungen zum Wechsel zwischen den Legionen XIV Gemina und XXII Primigenia in Mainz, Germania 66,1988, p. 437-453.

▪ F. Bérard, Bretagne, Germanie, Danube : mouvements de troupes et priorités stratégiques sous le règne de Domitien, dans Les années Domitien (= Pallas 40, 1994), p. 221-240.

▪ M. Reddé, Le camp de Mirebeau et l’histoire de la Ville légion Auguste sous les Flaviens, dans R. Goguey et M. Reddé, Le camp légionnaire de Mirebeau, Mayence, 1995, p. 373-380.

▪ F. Bérard, La garnison de Lyon à l’époque julio-claudienne, dans Militaires romains en Gaule civile. Actes de la table ronde de mai 1991, Lyon, 1993, p. 9-22.

▪ F. Bérard, La cohorte urbaine de Lyon : une unité à part dans la Rangordnung ?, dans La hiérarchie (Rangordnung) de l’armée romaine sous le Haut-Empire. Actes du congrès de Lyon (15-18 septembre 1994), Lyon, 1995, p. 373-382.

Précédent Suivant

Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.