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    Plan détaillé Texte intégral Les peuples en présence Les traces de l’identité gothique parmi les Neuf Peuples Aire-sur-l’Adour, résidence royale gothique Notes de bas de page Auteur

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    Ce livre est recensé par

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    Les Goths chez les Neuf Peuples

    Renée Mussot-Goulard

    p. 677-687

    Texte intégral Les peuples en présence Les traces de l’identité gothique parmi les Neuf Peuples Aire-sur-l’Adour, résidence royale gothique Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Le foedus qui permit en 418 aux guerriers goths de s’installer dans un certain nombre de résidences du sud-ouest de la Gaule, créa une sors gothica aux limites incertaines (on ne possède pas le traité) et bientôt mouvantes car ne demandant qu’à s’élargir. Un texte indique sans équivoque la présence gothique dans la province des Neuf Peuples à l’extrême sud-ouest de la Gaule, au premier tiers du Ve siècle1.

    Les peuples en présence

    2Deux groupes humains (au moins) sont alors en présence. D’une part se trouvent les Neuf Peuples, héritiers des antiques Aquitani, généralement appelés provinciales, encadrés par un ordo qui se veut romain. C’est dire qu’il s’agit d’une population aux habitudes bien ancrées, tôt christianisée (le siège d’Eauze est vivant au IIIe siècle), ayant adopté la langue latine sur ses vieux et tenaces substrats euskariens, et nostalgique des dernières décennies du IVe siècle, temps de richesse et de beauté dont demeuraient encore, malgré les catastrophes, de puissants vestiges. Conformément à l’accord de l’assemblée tenue en Arles pendant l’été 418, les plus importants personnages ont accepté le principe de l’installation des Goths qui devaient leur assurer, après le passage des Barbares suèves, alains et vandales, une possible survie de leur rêve romain. Il serait cependant faux de ne voir dans les Neuf Peuples que des attardés d’un empire décadent. Leur ralliement à Rome n’a pas été complet, leur originalité demeure des plus fortes ; ils ont conscience de former une stirps héritière des peuples qui s’étaient longuement opposés à César, munie de ses traditions ancestrales vigoureuses et jalouse de son sol. La tâche des Goths pourrait s’y révéler d’un accomplissement difficile2.

    3Les Vesi goths (aristocratie guerrière des Goths) qui prennent place parmi eux sont en revanche en quête d’une terre à défendre contre tous envahisseurs et fauteurs de troubles, mais aussi d’une patrie où vivre et demeurer. Le portrait que Sidoine, qui les a bien connus, trace d’eux, les montre vêtus et bottés de cuir, attachés à leur religion arienne, à leur langue gothique, à leurs légendes héroïques (celles du temps d’Hermanaric et Athanaric surtout), à leur organisation sociale où reiks, buccellaires et saïons ne vivent que pour la guerre. Les chevaux, la chasse au faucon ou à l’arc, les intéressent plus que les divertissements « romains » aux ambiances feutrées et parfumées. Ils sont sans réaction devant les moissons et les pampres qui font la joie des « provinciaux » aisés vivant dans le calme de leurs villae, car les travaux des champs ne les intéressent pas et bien après leur départ vers l’Espagne, on leur reprochera d’avoir laissé se répandre les friches. Pour l’heure ils ont une mission guerrière à accomplir dans une région où Rome n’est plus capable d’intervenir, un peu par la faute des institutions romaines qui n’ont trouvé que le foedus consenti à des guerriers « barbares » pour s’adapter à des situations nouvelles, un peu par la faute des « provinciaux » qui répondent souvent par la révolte bagaude aux difficultés impériales3.

    4Des deux groupes, c’est celui des Goths qui détient le pouvoir. Bientôt persécuteurs des catholiques, soudés et isolés dans une identité de groupe fermé arien, de parler germanique, ces guerriers apparaissent comme le peuple maudit de l’histoire de la France qui fait cause commune avec les « provinciaux ». Le pouvoir gothique, en partie délégué dans un premier temps par Rome se fit de plus en plus autonome, au temps d’Euric surtout (466-484), lorsque la sors gothica devenait royaume. Les Goths n’ont été perçus par les historiens, dans le meilleur des cas, que comme les témoins de la longue agonie de l’Empire, susceptibles d’assurer la transmission du message romain au Moyen-Âge, encore que ce rôle soit maintenant de plus en plus attribué aux Francs. C’est trop et pas assez à la fois.

    5En presque un siècle de présence dans le Sud-Ouest, quelques faits précis donnent un autre reflet de la vie des Goths, encadrés en partie seulement par des institutions romaines qui n’étaient pas les leurs, et par des peuples qui n’avaient pas partagé leur longue et légendaire marche des rives de la Baltique à celles du Bosphore, de la Méditerranée à l’Océan. Puissants mais isolés, les Goths, bien accueillis pendant le temps du danger, assurèrent efficacement et rapidement la sécurité de la région. L’installation contre les puissances de la mer d’un puissant ducatus autour de Bordeaux toucha l’organisation novempopulanienne en réunissant la cité des Boiates à la métropole aquitaine en laquelle elle fut désormais fondue4. Le renforcement des anciens castra comme le prouvent les fouilles du Palestrion à Saint-Sever, un quadrillage intelligent des zones les mieux placées pour surveiller l’horizon occidental et la voie de la Garonne, montrent qu’ils remplirent bien leur contrat dans le pays des Neuf Peuples. Le danger passé, les provinciaux ne les ressentirent plus comme nécessaires, les supportèrent moins bien pour finalement les regarder comme étrangers et leur devenir hostiles. Les Goths « en colère » – c’est l’image la plus fréquente de leur caractère dans l’œuvre de Sidoine Apollinaire – s’enfermèrent par nécessité autant que par orgueil dans une identité qui était sans lien aucun avec les Neuf Peuples. Ils refusèrent de parler latin et, en dehors de leur propre langage, ne tolérèrent que la langue grecque dans leurs rapports avec les puissances extérieures5. Ils restèrent eux-mêmes : le transfert contemporain et ultérieur de leur identité en Espagne le montre, comme leurs traces parmi les Neuf Peuples. On ne saurait les relever toutes ici, et notamment, dans le domaine de la pensée, on ne peut qu’évoquer leurs attirances scientifiques, mathématiques et astronomiques dont l’étude demande de plus longs développements, ou encore leurs constructions de centres fortifiés, héritage très complexe mais parfaitement adapté. Il faut aller au plus simple et d’abord au plus petit.

    Les traces de l’identité gothique parmi les Neuf Peuples

    6L’objet considéré à ce jour comme l’indice de leur présence est le peigne en os décoré, hérité de la civilisation de Cernjahov, celle des Goths avant leur arrivée en Gaule. Sept d’entre eux ont été découverts en un périmètre relativement étroit autour de Condom (Gers), dans des domaines antiques situés le long de la Baïse et de l’Osse. Trouvés dans les cours des villae, près des canalisations, en dehors de structures archéologiques closes et bien définies dans le temps et l’usage, ils ont été identifiés grâce à de récents travaux. Objets de toilette et de prestige, aimés des femmes surtout, ils apportent la preuve que les Gothes dont les cris assourdissaient les Gallo-Romains étaient aussi des femmes sensibles aux parures. Les peignes des environs de Condom sont bien découpés, de forme harmonieuse, et leur sobre décor répartit agréablement de simples ocelles sur leurs sommets arrondis. On pouvait aussi bien les placer dans une bourse suspendue à la taille que les utiliser pour retenir les cheveux, et dans ce cas les perdre facilement. Datés avec précision de la première moitié du Ve siècle pour leur apparition en Gaule, ils sont les héritiers directs des peignes goths de la culture de Cernjahov, les Goths étant réellement présents et attestés sur les lieux de leur découverte6.

    7Une culture matérielle, un mode de parure et d’habillement propre aux Goths se sont maintenus en Gaule comme en Espagne. C’est le témoin de la survie de leur identité en milieu novempopulanien. Sidoine Apollinaire montre au temps de Théodoric II (453-466) et d’Euric (466-484) les Goths vêtus à leur manière, sans recherche comme il le souligne avec malice dans sa description des « sénateurs » goths siégeant ( ?) debout, chaussés de bottes de cuir de cheval, vêtus d’un manteau de peau relevé de part et d’autre des jambes et laissant voir leurs genoux. Ils se coiffent en soulignant ou dégageant l’arc important de leurs sourcils mais couvrent leur oreilles. Une intaille sur saphir représentant le roi Alaric II (484-507) confirme le port de la cuirasse ou du vêtement gothique, la coiffure, la simplicité volontaire de la mise7. Ils n’ont rien oublié de leurs caractéristiques de groupe. Il n’est pas jusqu’aux phalères des mors de leurs chevaux qui ne portent la marque de leur propre culture artistique, de leurs goûts mûris dans leurs étapes orientales8. D’autres éléments de parure non encore suffisamment étudiés viendront assurément enrichir sous peu le catalogue des objets gothiques novempopulaniens comme les fibules portées haut sur le torse, enrichies de métal cloisonnant des grenats ou taillées dans l’argent bruni et brillant, plaques et décors de ceinture, colliers, pendeloques et bracelets.

    8Le groupe important des mosaïques novempopulaniennes du Ve siècle, qui certes ne sont pas toutes imputables aux Goths, a de son côté enregistré une manière nouvelle9. À côté des éléments coutumiers de l’école dite d’Aquitaine qui connaissent une évolution normale, on perçoit dans certaines réalisations des éléments nouveaux, comme dans les décors géométriques de certaines céramiques « dérivées sigillées paléochrétiennes » qui n’entrent pas dans les classements connus mais sont en revanche fréquents dans les régions occupées par des groupes germaniques10. Quelques thèmes, comme la feuille d’acanthe devenue ici très pointue, et « l’arbre de vie » se répandent avec insistance tandis que les ateliers – d’Aire semble-t-il – taillent d’inégales tesselles dans les ophites, marbres, calcaires, tous issus des Pyrénées, terres cuites ou pâtes de verre, et que les mortiers des supports deviennent indifférenciés11. Montmaurin (Haute-Garonne), Jurançon, Lescar, Augreilh, Lalonquette (Pyrénées-Atlantiques), Séviac (Gers) et d’autres villae utilisent en compositions assez étendues des motifs géométriques simples dont la qualité esthétique n’est due qu’à leur abondance, au « coup d’œil » général qui suscite une impression de mouvement. Les croix, certes présentes en bien d’autres régions, sont traitées de manière originale, croix « tournantes » surtout, que l’on peut classer en trois séries. La première est la croix formée de quatre « gamma », tournée vers la droite ou vers la gauche, toujours inscrite dans un carré à Sorde (Landes), à Montmaurin-La Hillère (Haute-Garonne), à Augreilh (Landes), Auriébat (Hautes-Pyrénées). La croix « basque », parfois très enroulée, parfois multipliée, tournant indifféremment à droite ou à gauche, inscrite parfois dans un carré mais le plus souvent dans un cercle, orne les sols de Montmaurin, Auriébat, Bielle (Pyrénées-Atlantiques). Enfin, à Taron (Pyrénées-Atlantiques), le symbole solaire se déploie en une flambée de mèches tournoyantes. Le plus étrange décor en mosaïque de cette région à cette époque est constitué par le dessin d’un motif architectural venu d’Orient et connu des Vandales, utilisé au sol tantôt de façon isolée dans les angles des pièces, tantôt répété en soutiens de portiques : c’est une colonne prenant parfois des allures de palmier. Ce trompe-l’œil trop hiératique n’est que d’un médiocre effet décoratif (Augreilh), même lorsqu’il propose la restitution d’arcatures « visigothiques » comme à Taron. Le portique et les absides opposées sont très fréquents dans les décors architecturaux et surtout dans l’architecture des temps et lieux gothiques. La plupart des villae citées ont été indiquées comme occupées par les Visigoths par leurs fouilleurs, et l’on y retrouve les céramiques et verres réputés goths. Dans tous les cas, il n’y a dans ces décors que bien peu de trouvailles esthétiques et les inlassables répétitions des petits motifs géométriques constituent l’aveu d’un manque d’intérêt pour l’art des villae, même si elles servent, comme à Augreilh, de résidence de plaisance au gouverneur d’un gros château empli de buccellaires et de saïons actifs.

    9À chacune des extrémités de la Garonne, les rois goths tinrent leur cour en de véritables centres résidentiels, comme le firent leurs voisins burgondes à Genève ou Lyon. Il n’y a pas une capitale, mais selon les besoins et les temps, une résidence préférée. La « palladienne » Toulouse a parfois retenu l’attention comme résidence du « Mars gothique de la Garonne ». C’est là que se rendit précipitamment Thorismond à la mort de son père Théodoric Ier tué sur le champ de bataille appelé mauriacus en 451, afin d’asseoir sa puissance. Résidence sûre des Goths, de leurs assemblées, de leurs trésors, Toulouse était gardée par de grosses garnisons, protégée par de bonnes murailles. Les métropolitains de Tours condamnés à l’exil y furent placés sous surveillance après 470, et ses prisons accueillirent les indésirables capturés en Hispanie. La Daurade couverte d’or, éclairée de « vitraux » de verre églomisé irradiant la basilique de teintes jaunes et vertes, était l’église de leur rituel arien. Non loin s’élevait un palais à deux absides opposées, car l’église et le palais gothiques sont toujours proches l’un de l’autre et le plus souvent situés hors du cœur de la cité antique12. Mais on sait que Bordeaux, elle aussi enfermée dans de gros murs qui devaient tenir bon quelques siècles encore, reçut la cour visigothique, et bien évidemment son contingent de prélats nicéens astreints à résidence : Césaire d’Arles profita de son séjour forcé en cité bordelaise pour inciter la population à la désobéissance vis-à-vis du prince arien et soutenir son apostolat par quelques retentissants actes de bravoure à moins que ce ne soient des miracles13. Chez les Neuf Peuples, on ne saurait oublier une autre résidence, bien définie dans son temps et dans son rôle : Aire-sur-l’Adour.

    Aire-sur-l’Adour, résidence royale gothique

    10C’est au temps d’Euric que la qualité de résidence royale d’Aire-sur-l’Adour apparaît incontestablement dans les textes. C’est là que Séronat reçut les ordres royaux lui enjoignant de réduire les résistances arvernes en 47014. C’est là que fut promulgué le recueil de droit romain appelé Bréviaire d’Alaric selon un document du 2 février 506. Que pouvait représenter cette cité des Neuf Peuples pendant les règnes des deux derniers Visigoths de Gaule ?

    11La métropole nicéenne et administrative, selon les usages romains, était à Eauze. Les rapports entre Aire et Eauze se révélaient possibles car les cités étaient voisines, reliées par la voie romaine. En fait, le siège métropolitain d’Eauze resta vacant pendant la majeure partie du règne d’Euric qui n’eut donc pas à redouter la force métropolitaine. Ce sont les besoins gothiques plus que la proximité de la métropole, qui trouvèrent à Aire une situation excellente. À l’abri de la rivière de l’Adour, dominant tout le pays des Neuf Peuples et surveillant les vallées pyrénéennes et notamment la Soule qui fut largement occupée, Aire est au milieu d’une zone fortifiée qui suit le cours du fleuve. À Lapurdum un gros château verrouille le fleuve du côté de l’Océan. À l’Est, la haute vallée est tenue par le non moins imposant château de Turba tandis que la partie médiane est confiée aux guerriers du Palestrion15. L’Adour devint le fleuve « sacré » des Goths qui lui donnèrent le nom d’Alphée, puisqu’aussi bien il baignait le Palestrion, autre Olympie16.

    12La résidence d’Aire présente un autre avantage, celui d’offrir des relations faciles avec l’Espagne où la politique des Goths, sensible depuis le règne de Théodoric II, s’alourdit au temps d’Euric et se caractérise par un constant va-et-vient. De Toulouse, il n’y a point de route ou de col facile. D’Aire, tout cela existe, conduisant vers les régions souhaitées : la route romaine franchit au plus court le col du Somport, le seul passage des Pyrénées centrales praticable toute l’année, ce qui est important en cette fin du Ve siècle, humide et fraîche17.

    13La tradition locale situe le « palais d’Alaric » sur le flanc de la ville haute appelée le Mas d’Aire, au-dessus du fleuve. Des pierres provenant de ses ruines sont mentionnées dans les travaux monumentaux de la ville au XVIIe siècle. Non loin de l’emplacement présumé du château se trouve une église possédant des vestiges antiques. Les conditions matérielles, bien frôlement établies et dont il serait nécessaire d’avoir confirmation par l’enquête archéologique, semblent réunies pour constituer au Mas une résidence royale gothique : palais, église sont proches l’un de l’autre (on sait que les rois suivent leur liturgie dès l’aube, avant tout acte de gouvernement) et, ensemble, ces édifices sont extérieurs au cœur de la cité, comme à Toulouse18.

    14L’activité dont Aire fut le centre toucha des domaines fort divers mais on n’en retiendra ici que les plus connus. Et d’abord son rôle d’épicentre de la persécution contre les chrétiens nicéens au temps d’Euric. Goth de langue, de foi, d’histoire, de culture et d’aspirations, Euric ignora tout des « provinciaux » envers lesquels il n’eut que méfiance, et des Romains qu’il couvrit de son mépris. Si la persécution prit sous son gouvernement un tour plus aigü, c’est que l’isolement sur lequel s’appuyait la puissance gothique devenait de moins en moins efficace comme moyen de gouvernement des populations. L’arianisme, théorie du prêtre Arius condamné par le concile de Nicée de 325 et qui niait la nature divine du Christ sur terre, avait été adopté par les Goths au temps de leur splendeur et faisait partie de l’identité gothique. La foi arienne devint la pierre de touche de la puissance des Goths parmi les Neuf Peuples qui étaient nicéens. Il y eut sans doute dans les populations quelques cas de compromissions avec l’arianisme des puissants, mais il semble plutôt que l’intransigeance d’Euric s’accompagna en cette région d’un renouveau de la foi populaire. Euric décapita l’Église de la province en laissant le siège métropolitain d’Eauze vacant ainsi que les sièges où une franche opposition s’était manifestée comme Auch, Comminges, Lectoure et en ne laissant nommer que des prélats qu’il jugeait « assoupis ». Peine perdue. L’hagiographie locale, avec Sever et Justin de Bigorre, Clair de Lectoure, Girons et Valère de Comminges, voit s’élever partout des martyrs que la population honore d’un culte fervent : arbres toujours verts (Comminges), fleurs vivant au rythme de la prière et non au rythme des saisons (Bigorre), sarcophages de prêtres sortant des sols pavés (Aire), car la terre des Neuf Peuples fait cause commune avec les catholiques19. La manière dure d’Euric eut les résultats inverses de ceux qu’il escomptait. Alaric II prit autrement le problème, cherchant à noyer les différences entre dogmes nicéen et arien, mais l’épiscopat veillait et n’accepta jamais le prince hérétique. Les Goths ne surent pas convertir. Bien pire, car, de même que des princesses de lignage royal n’avaient pas hésité à épouser des Romains tel le maître des milices Aétius, certains des compagnons royaux étaient attirés par le catholicisme.

    15Les légendes qui les font connaître demandent une étude critique qui ne permet de leur attribuer qu’une trame historique fort mince mais suffisante. Les Vies de Quitterie et de Sever sont à cet égard tout à fait comparables par les mêmes dérapages pieux, les cacographies identiques d’un roi Adrien possédé des démons qui n’est autre que le roi arien, par « Germain » qui n’est qu’un germain refusé comme époux par Quitterie etc. On peut alors reconnaître le « Scythe » Sever, médecin guérisseur du roi qui ne l’en fait pas moins périr à Palestrion, et Quitterie, virgo sapiens, fille d’un comte goth de grand renom. En Quitterie les historiens locaux ont depuis longtemps reconnu une Witterich non autrement définie, qu’il faut vraisemblablement rattacher au lignage de Vitéric, un Amale vivant à la cour des Visigoths. Comme elle, sa « sœur » Dode, elle aussi porteuse d’un nom appartenant au capital onomastique de la famille amale, Theodahada (plus tard Dhoda, Tota, Dode tant en Gascogne qu’en Espagne) devint l’une des saintes caractéristiques des contreforts pyrénéens20. C’est à Aire que le martyre le plus impressionnant eu lieu, celui de Quitterie, parce qu’il s’agissait d’une princesse gothe réfractaire à un mariage dans sa caste, renégate de la foi et de la civilisation de sa famille. Contre elle, la colère d’Euric fut une fois de plus aveugle et poussée à son paroxysme, car l’attitude de Quitterie portait atteinte à la suprématie de Goths. Suprématie sans doute des plus fragiles. C’est à Aire que plus tard, après le temps des Goths, Quitterie reçut une sépulture tout près de l’ancien palais royal et sans doute dans l’église des Ariens rendue après le concile de 511 au culte catholique. Symbole de la victoire sur les hérétiques, l’église du Mas d’Aire où reposait Quitterie, devint le Saint-Denis des princes de Gascogne au Xe siècle, tandis que Sever servait, pour des siècles, d’emblème de tout combat contre les hérétiques et, en 982, mettait les Normands hors de cette terre devenue Gascogne.

    16C’est encore la nécessité de combattre l’influence grandissante des « provinciaux » dans la société qui entraîna Euric à la promulgation d’un édit qui, certes, s’adresse en latin à tous ses administrés mais qui ne recense que les coutumes des Goths et s’appuie sur la législation de son propre père. On ne sait où ce code fut rédigé mais Aire est incontestablement sa résidence et c’est là qu’il livre combat pour le maintien de l’identité gothique, c’est là encore que son fils Alaric mettra en œuvre une grande consultation juridique : Aire avait donc l’appareil nécessaire à une telle entreprise. De ce code perdu, on sait peu de choses, suffisamment cependant pour en comprendre le sens général qui est celui de la plus grande méfiance des Goths à l’égard des empiétements des « Romains » sur les terres des lots gothiques, activité que confirme la correspondance de Sidoine Apollinaire, dont tous les amis cherchent à retrouver d’anciens domaines partagés au temps du foedus. En même temps, le code contient une confirmation des coutumes des Goths sur lesquelles il faudrait s’étendre longuement car elles sont le reflet d’une société qui domine le pays tout en restant étrangère à l’ensemble des populations avec lesquelles elle cohabite21.

    17Aire fut encore, avant le 2 février 506, le lieu de l’élaboration du Bréviaire (Schedula) d’Alaric, sorte de Pactus permettant aux populations de droit romain de faire usage de ce droit déjà pléthorique, désormais trié et clarifié, et mis en harmonie avec le droit gothique qui en avait lui-même accepté quelques éléments. Aire fait à ce moment-là incontestablement figure de capitale. Une réunion de prêtres et de nobles laïcs, fort comparable aux « conciles » gouvernementaux des Visigoths d’Espagne bien connus pour la période suivante, est convoquée en Aire. Des « provinciaux » choisis et leurs évêques ont été invités à approuver la confection d’un livre que « l’homme respectable », le juriste Aignan, a souscrit. On possède deux versions de la préface du Bréviaire. L’une est adressée au spectabilis vir Timothée, comte de Toulouse et il lui est demandé de faire appliquer ce code dans l’étendue de sa juridiction (forum). L’autre s’adresse à Goïaric, comte d’Aire en des termes voisins. L’exemplaire destiné à Timothée fait cependant apparaître dans son adresse à ce comte la hiérarchie qui existe entre lui-même et Goïaric. Goïaric est comte d’une cité qui est la résidence royale et son titre est celui de vir illuster, ce qui le place au-dessus du spectabilis vir qu’est Timothée, selon son comtemporain Sidoine Apollinaire22. D’autre part, le rôle et la place de Goïaric sont précisés dans l’acte d’« autorité » du seigneur roi Alaric qui préside à l’élaboration du texte et à sa diffusion, regnante domino Alarico rege, ordinante viro illustri Goiarico comité23. Goïaric est plus qu’un comte de cité parce qu’il ordonne au nom du roi et tient dans le trésor du palais d’Aire l’exemplaire princeps du Bréviaire royal.

    18Aire fut bien la résidence essentielle des Goths chez les Neuf Peuples au temps d’Euric et d’Alaric. Elle apparaît en outre comme la résidence principale d’où partent les ordres de gouvernement pour tout le royaume gothique de Gaule.

    19Enquête à poursuivre et texte à compléter, ces quelques remarques sur la vie des Goths parmi les Neuf Peuples soulignent les difficultés rencontrées par ces guerriers en apparence victorieux et forts, peut-être plus fragiles dans leur installation qu’il n’avait pu paraître. Plus attachés à leur identité qu’ils ont su préserver qu’à la survie de Rome, ils témoignent de la précarité d’un tel système de gouvernement auquel il est facile d’opposer le regard de Clovis devant les nicéens qu’il écoute et dont il partage bientôt la foi. L’identité gothique enregistra, elle aussi, de légères modifications, mais conserva ses caractères fondamentaux. Le très goth Euric, époux de la Burgonde arienne Ragnahilde, demeure le symbole de l’orgueil et de la colère gothiques. Ragnahilde partagea avec lui un certain mépris du nom romain : elle aima le chatoiement d’un vase précieux que lui offrit le « provincial » Evodius en hommage de joyeux avènement en 466, mais elle dédaigna sans doute, comme le prévoyait son auteur, la dédicace latine qui l’accompagnait, indigne d’une reine des Goths, attitude que l’auteur mit sur le compte de l’inculture24.

    Image

    Aire, résidence des Goths chez les Neuf Peuples

    Notes de bas de page

    1 A. M. Jimenez Garnica, Origenes y desarollo del reino visigodo de Tolosa (418-507), Valladolid, 1983. Vita Orienta, in AA SS, Mai, t. 1, Anvers, 1680, p. 63. Salvien, De gubernatione Dei, VII, 7, C. Halm éd, MGH, AA, t. 1, Berlin, 1877, p. 165.

    2 R. Mussot-Goulard, Histoire de la Gascogne, Paris, 1996.

    3 H. Wolfram, Histoire des Goths, Paris, 1990. Jordanès, Histoire des Goths, trad. O. Devillers, Paris, 1995. Sidoine Apollinaire, Poèmes et Lettres, A. Loyen éd., 3 vol. Paris, 1960-1970.

    4 La cité des Boiates a disparu de la liste pourtant très complète des cités présentes au concile d’Agde de 506 et elle ne reparaîtra plus.

    5 Sidoine Apollinaire, Carmen XXIII, op. cit., t. 1, p. 52-53. Consentius, expert en langue grecque, peut traiter pour cette raison avec le basileus byzantin comme avec les Goths.

    6 M. Kazanski, Les Goths du Ier auVIIe siècle, Paris, 1991, p. 132-136 ; une excellente question posée p. 89-95 concernant les traces archéologiques des Goths en Gaule.

    7 Kunsthistorisches Museum, Vienne. Intaille sur saphir : Alaricus rex Gothorum. Au-dessus de la tête du roi, le X de rex développé en croix de saint André à branches terminées d’un trait est un symbole fréquent parmi les Goths.

    8 Ch. Boube-Piccot, Une phalère de mors à décor animalier du musée de Lectoure (Gers), in Pallas, Mélanges offerts à Monsieur Michel Labrousse, Toulouse, 1986, p. 385-392.

    9 C. Balmelle, Les mosaïques d’Aquitaine, Gallia, Xe Supplément, IV, 1, 2, 1980, 1987.

    10 J. et Y. Rigoir et J.-F. Meffre, Les dérivées sigillées paléochrétiennes du groupe atlantique, Gallia, 31 (1973), p. 207-363. J. et Y. Rigoir, Les dérivées sigillées paléochrétiennes dans la moitié sud de la France, in Actes du Congrès de Reims de la Société Française d’Études sur les Céramiques Antiques, 1985, p. 49-56.

    11 C. Balmelle, op. cit., IV-2, p. 15 : dans l’introduction à chacun des répertoires de mosaïques l’auteur analyse l’art des céramistes et indique Aire comme centre de fabrication pendant cette période.

    12 A. Bonnery, La cathédrale des Ariens et la fin de l’arianisme à Narbonne, in Gallo-Romains, Wisigoths et Francs en Aquitaine, Septimanie et Espagne, Rouen, 1991, p. 155-160. Enquête archéologique à Toulouse de R. de Filippo, éditée dans Gallia, 1994, p. 180-207, et dans L’Archéologue, no°22 (juin 1996), p. 27.

    13 Vita Cesarii, B. Krusch éd., MGH, Scriptores Rerum Merovingicarum, t. 3, p. 457-501.

    14 Sidoine Apollinaire, Epistulae, II, 1 ; V, 13 ; VII, 7, op. cit., t. I, p. 44, 194 et t. II p. 48.

    15 Laterculus Polemii Silvii, O. Seeck éd., Berlin, 1876, p. 272 (Turba) et Notitia dignitatum Imperii, dans la même édition, p. 216.

    16 P. D. Du Buisson (Dom), Historia Monasterii Sancti Severi, 2 vol., 1681, p. 150. ab Alpheano qui modo vulgo vocatur Aturris, d’après une copie du XVIe siècle d’une charte du Xe siècle.

    17 Idace, Continuatio chronicarum hieronymianorum ad a. 468, Th. Mommsen éd., MGH., AA, t. XI, 2, Berlin, 1894, p. 1-35. Chronica Gallica, Th. Mommsen éd., MGH, AA, t. IX, Berlin, 1891, p. 631-666. Quelques faits concrets soulignent la présence gothique en Espagne, par exemple l’inscription placée en 483 sur la pile d’un pont refait par ordre d’Euric près de Mérida : Nunc tempore potentis Getarum Eruigii regis quo deditas sibi precepit excoli terras [...] Era DXXI. Inscriptiones christianas de la España romana y visigoda, J. Vives éd., Barcelone, 1942, no 363.

    18 Implantation au « Mas d’Aire », à l’ouest de la cité. De récents travaux d’aménagement viennent de mettre en évidence des fragments de colonnes de marbre sur le site présumé du « palais » (1997).

    19 Grégoire de Tours, Liber de gloria beatorum martyrum, P. Migne éd., PL., t. LXXI chap. XLIX, L, LI, LII, puis CVIII, CIX.

    20 Vita Sancti Severi, AA SS, Novembre, t. 1, p. 211 et AD Landes, H. 14, fol. (rouge) 23 à 43 : troisième Vie du IXe siècle. Vie de Sainte Quitterie, BNF, Ms Estiennot 12771, fol. 173 et suiv. Vie de Sainte Dode, BM Auch, Ms. Daignan du Sendat, vol 76, p. 134-141.

    21 Code d’Euric, K. Zeumer éd., MGH, Legum sectio I, Leges Visigothorum, 1902, p. 3-32. El código de Eurico, E. A. d’ORS éd., Madrid, 1960.

    22 Sidoine Apollinaire, Epistula VII, 9, op.cit., t. III, p. 58. Dans son discours aux citoyens de Bourges, l’auteur déclare que Simplicius, spectabilis, est inférieur à Eucherius et Pannychius, inlustres. A. Loyen, Introduction au t. II, p. XXV.

    23 Auctoritas Alarici Regis in Lex Romana Wisigothorum, G. Haenel éd., Aalen 1849 rééd. 1962.

    24 Sidoine Apollinaire, Epistula IV, 8, op. cit., t. II, p. 130 : Namque in foro tali sive Athenaeo plus charta vestra quam nostra scriptura laudabitur. Sidoine avait composé les vers de la dédicace du vase ciselé offert par son ami. Le mépris de Ragnahilde ne peut être compris par lui que comme de l’inculture.

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    • Renée Mussot-Goulard

      Université de Paris IV, Paris-Sorbonne

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    1 A. M. Jimenez Garnica, Origenes y desarollo del reino visigodo de Tolosa (418-507), Valladolid, 1983. Vita Orienta, in AA SS, Mai, t. 1, Anvers, 1680, p. 63. Salvien, De gubernatione Dei, VII, 7, C. Halm éd, MGH, AA, t. 1, Berlin, 1877, p. 165.

    2 R. Mussot-Goulard, Histoire de la Gascogne, Paris, 1996.

    3 H. Wolfram, Histoire des Goths, Paris, 1990. Jordanès, Histoire des Goths, trad. O. Devillers, Paris, 1995. Sidoine Apollinaire, Poèmes et Lettres, A. Loyen éd., 3 vol. Paris, 1960-1970.

    4 La cité des Boiates a disparu de la liste pourtant très complète des cités présentes au concile d’Agde de 506 et elle ne reparaîtra plus.

    5 Sidoine Apollinaire, Carmen XXIII, op. cit., t. 1, p. 52-53. Consentius, expert en langue grecque, peut traiter pour cette raison avec le basileus byzantin comme avec les Goths.

    6 M. Kazanski, Les Goths du Ier auVIIe siècle, Paris, 1991, p. 132-136 ; une excellente question posée p. 89-95 concernant les traces archéologiques des Goths en Gaule.

    7 Kunsthistorisches Museum, Vienne. Intaille sur saphir : Alaricus rex Gothorum. Au-dessus de la tête du roi, le X de rex développé en croix de saint André à branches terminées d’un trait est un symbole fréquent parmi les Goths.

    8 Ch. Boube-Piccot, Une phalère de mors à décor animalier du musée de Lectoure (Gers), in Pallas, Mélanges offerts à Monsieur Michel Labrousse, Toulouse, 1986, p. 385-392.

    9 C. Balmelle, Les mosaïques d’Aquitaine, Gallia, Xe Supplément, IV, 1, 2, 1980, 1987.

    10 J. et Y. Rigoir et J.-F. Meffre, Les dérivées sigillées paléochrétiennes du groupe atlantique, Gallia, 31 (1973), p. 207-363. J. et Y. Rigoir, Les dérivées sigillées paléochrétiennes dans la moitié sud de la France, in Actes du Congrès de Reims de la Société Française d’Études sur les Céramiques Antiques, 1985, p. 49-56.

    11 C. Balmelle, op. cit., IV-2, p. 15 : dans l’introduction à chacun des répertoires de mosaïques l’auteur analyse l’art des céramistes et indique Aire comme centre de fabrication pendant cette période.

    12 A. Bonnery, La cathédrale des Ariens et la fin de l’arianisme à Narbonne, in Gallo-Romains, Wisigoths et Francs en Aquitaine, Septimanie et Espagne, Rouen, 1991, p. 155-160. Enquête archéologique à Toulouse de R. de Filippo, éditée dans Gallia, 1994, p. 180-207, et dans L’Archéologue, no°22 (juin 1996), p. 27.

    13 Vita Cesarii, B. Krusch éd., MGH, Scriptores Rerum Merovingicarum, t. 3, p. 457-501.

    14 Sidoine Apollinaire, Epistulae, II, 1 ; V, 13 ; VII, 7, op. cit., t. I, p. 44, 194 et t. II p. 48.

    15 Laterculus Polemii Silvii, O. Seeck éd., Berlin, 1876, p. 272 (Turba) et Notitia dignitatum Imperii, dans la même édition, p. 216.

    16 P. D. Du Buisson (Dom), Historia Monasterii Sancti Severi, 2 vol., 1681, p. 150. ab Alpheano qui modo vulgo vocatur Aturris, d’après une copie du XVIe siècle d’une charte du Xe siècle.

    17 Idace, Continuatio chronicarum hieronymianorum ad a. 468, Th. Mommsen éd., MGH., AA, t. XI, 2, Berlin, 1894, p. 1-35. Chronica Gallica, Th. Mommsen éd., MGH, AA, t. IX, Berlin, 1891, p. 631-666. Quelques faits concrets soulignent la présence gothique en Espagne, par exemple l’inscription placée en 483 sur la pile d’un pont refait par ordre d’Euric près de Mérida : Nunc tempore potentis Getarum Eruigii regis quo deditas sibi precepit excoli terras [...] Era DXXI. Inscriptiones christianas de la España romana y visigoda, J. Vives éd., Barcelone, 1942, no 363.

    18 Implantation au « Mas d’Aire », à l’ouest de la cité. De récents travaux d’aménagement viennent de mettre en évidence des fragments de colonnes de marbre sur le site présumé du « palais » (1997).

    19 Grégoire de Tours, Liber de gloria beatorum martyrum, P. Migne éd., PL., t. LXXI chap. XLIX, L, LI, LII, puis CVIII, CIX.

    20 Vita Sancti Severi, AA SS, Novembre, t. 1, p. 211 et AD Landes, H. 14, fol. (rouge) 23 à 43 : troisième Vie du IXe siècle. Vie de Sainte Quitterie, BNF, Ms Estiennot 12771, fol. 173 et suiv. Vie de Sainte Dode, BM Auch, Ms. Daignan du Sendat, vol 76, p. 134-141.

    21 Code d’Euric, K. Zeumer éd., MGH, Legum sectio I, Leges Visigothorum, 1902, p. 3-32. El código de Eurico, E. A. d’ORS éd., Madrid, 1960.

    22 Sidoine Apollinaire, Epistula VII, 9, op.cit., t. III, p. 58. Dans son discours aux citoyens de Bourges, l’auteur déclare que Simplicius, spectabilis, est inférieur à Eucherius et Pannychius, inlustres. A. Loyen, Introduction au t. II, p. XXV.

    23 Auctoritas Alarici Regis in Lex Romana Wisigothorum, G. Haenel éd., Aalen 1849 rééd. 1962.

    24 Sidoine Apollinaire, Epistula IV, 8, op. cit., t. II, p. 130 : Namque in foro tali sive Athenaeo plus charta vestra quam nostra scriptura laudabitur. Sidoine avait composé les vers de la dédicace du vase ciselé offert par son ami. Le mépris de Ragnahilde ne peut être compris par lui que comme de l’inculture.

    Milieux naturels, espaces sociaux

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    • (2009) The Cambridge History of the Byzantine Empire c.500–1492. DOI: 10.1017/CHOL9780521832311

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    Mussot-Goulard, R. (1997). Les Goths chez les Neuf Peuples. In F. Morenzoni & Élisabeth Mornet (éds.), Milieux naturels, espaces sociaux (1‑). Éditions de la Sorbonne. https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.27785
    Mussot-Goulard, Renée. « Les Goths chez les Neuf Peuples ». In Milieux naturels, espaces sociaux, édité par Franco Morenzoni et Élisabeth Mornet. Paris: Éditions de la Sorbonne, 1997. https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.27785.
    Mussot-Goulard, Renée. « Les Goths chez les Neuf Peuples ». Milieux naturels, espaces sociaux, édité par Franco Morenzoni et Élisabeth Mornet, Éditions de la Sorbonne, 1997, https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.27785.

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    Morenzoni, Franco, et Élisabeth Mornet, éd. Milieux naturels, espaces sociaux. Paris: Éditions de la Sorbonne, 1997. https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.27485.
    Morenzoni, Franco, et Élisabeth Mornet, éditeurs. Milieux naturels, espaces sociaux. Éditions de la Sorbonne, 1997, https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.27485.
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