Les églises des Ordres Mendiants à Nice au XVe Siècle : plans et architecture
p. 371-388
Texte intégral
1Au cours du XIIIe siècle, les représentants des quatre principaux ordres mendiants s'installent à Nice1. Les dominicains y paraissent en 1234 ; le 14 avril 1242 ils reçoivent en donation, d'un niçois exilé à Gênes, un vaste terrain où ils établissent église et couvent. L’emplacement choisi est à la limite occidentale de la ville basse, à proximité immédiate de l'arsenal et de l'endroit où s'ouvrira la Porte Saint-Eloi. C'est aussi vers 1235 que les franciscains se fixent aux abords de la ville près de la chapelle Saint-Récupérat qui domine les marécages de Limpia. Le 17 novembre 1250, Augier Badat leur cède un terrain de même surface que celui des prêcheurs, au centre de la ville basse. Ils y construisent leur couvent devant la Porte des Pressoirs, à peu de distance du pont, accès principal de la ville2. L'arrivée des ermites de saint Augustin reste imprécise. Ils auraient d'abord occupé un ermitage au Mont Gros avant de se fixer vers 1280 hors les murs, entre le Paillon et un faubourg qui disparaît à la fin du XIVe siècle. En 1405, ils obtiennent de se transférer dans la vile pour y desservir l'église Saint-Martin ; ils ne font que traverser la Porte Pairolière, déjà dite des Augustins3. Derniers arrivés, les carmes s'installent vers 13.00 sur la rive droite de la rivière, au débouché du Pas-du-Paillon, gué qui dessert la Porte Saint-Eloi. Ils sont autorisés, eux aussi en 1405, à venir en ville.
2Au cours du XVe siècle on assiste à Nice à une rénovation complète des principaux édifices religieux. Ce sont aussi bien la cathédrale reconstruite par ses évêques que les églises des couvents mendiants. Malheureusement, à l'exception de l'église des Cordeliers, tous ces édifices ont disparu. Les rares vestiges conservés et les quelques dessins que nous en possédons ne permettent pas d'en avoir une idée précise, notamment en ce qui concerne élévation et décor. Quelques documents d'archives, des plans et des descriptions permettent cependant de dresser le tableau d'un patrimoine architectural qui a dû être remarquable.
3Nice, avec les régions provençale et ligure, est restée fidèle à l'architecture romane, caractérisée en particulier par sa première cathédrale. Les églises des couvents mendiants et les autres édifices cultuels devaient vraisemblablement s'y rattacher. Ce n'est que tardivement que l'art et le style gothiques se développent dans le comté de Nice. L’église de Saint-Etienne-de-Tinée fut consacrée en 1397, mais la travée de chœur conservée accolée à un édifice baroque réalisé entre 1784 et 1789 est plus tardive. Ses nervures, liernes et tiercerons à méplat, ses clefs plates, son unique formeret au chevêt, dénoncent le tout début du XVIe, comme la voute du porche de la paroissiale d'Utelle et, à Bonson, celle, splendide, de la chapelle Saint Jean-Baptiste4.
4Dans le dernier quart du XVe siècle est édifiée la paroissiale de La Tour-sur-Tinée qui reste le meilleur exemple d’architecture religieuse gothique pour la région. D'autres églises gothiques seront construites entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle dans le Comté, à Tende (1462-1506), La Brigue (1484-1509), Roquebilière (1533), Utelle (début XVIe). Nice précède donc sa région d'un demi siècle environ et tient pour elle, dans ce domaine, un rôle d'exemplarité. Les premiers à reconstruire leurs églises, sont les ordres mendiants qui, d'abord implantés extra muros, refluent derrière l'enceinte en 1405. Les augustins qui obtiennent la vieille église Saint-Martin, la reconstruisent autour de 1424 date à laquelle ils reçoivent pour cette entreprise une aumône ducale de 50 florins annuels5. Les carmes qui s'installent au Puy de la Coste, commencent le 9 mars 1406 d'y construire une église. Le Portail de Majesté, principale relation entre les deux parties de la ville, prend dès lors, parfois, le vocable de Porte des Carmes6. Nous ne possédons aucun détail architectural sur ces deux églises et leurs couvents.
5Quatre grands chantiers vont se dérouler dans la seconde moitié du XVe siècle. Il s'agit d'abord de la reconstruction de la cathédrale Sainte-Marie. L'édifice et ses annexes se trouvent en très mauvais état déjà au début du siècle. En 1429 une bulle du pape Martin V engage les Niçois à la reconstruire, accorde des facilités pour ce faire et précise l'étendue des travaux. Ceux-ci furent lents, peut-être interrompus, plus certainement retardés. Ils ne sont terminés que vers 1486, année où on y achève la chapelle Sainte-Catherine. Ils sont complétés d'embellissements : une chapelle Saint-Martin y est consacrée en 1492 ; des peintures murales et des panneaux peints sont ajoutés en 14997. L'édifice conservait le plan basilical à trois nefs, terminé par un chevêt comprenant abside et absidioles. Un couvrement sur croisées d’ogives à nervures apparentes8 terminait cet ensemble de 38 m de long sur 17,50 m de large, dont on a conservé, outre les soubassements, quelques chapiteaux remployés dans le cloître du couvent des clarisses. Ils ont des corbeilles ornées de simples feuilles d'eau rabattues, caractéristiques du gothique tardif des Alpes méridionales. Les dimensions de cette cathédrale, dont l'extension se trouvait limitée par les constructions qui l'avoisinaient sur la plateforme supérieure du château, sont un peu plus modestes en longueur que celles des églises construites à la même époque par les couvents mendiants et qui dépassaient 40 mètres. Par contre, avec ses trois nefs approfondies de chapelles latérales, elle s'élargit davantage, les églises conventuelles ne dépassant pas en largeur 12 à 14 mètres.
L'observance
6Le chantier de la cathédrale, décidé en 1429 mais achevé seulement vers 1486, fut peut-être précédé de celui des observants. Les franciscains observantes reçurent l'autorisation de s’établir à Nice, suivant la demande qu’en avaient fait la ville par l'intermédiaire de son gouverneur Georges de Piossasco commandeur de l'ordre de Saint Jean-de-Jérusalem, et Carlo Lascaris des comtes de Vintimille, seigneur de La Brigue9. Dès le 25 avril 1460, la ville adresse une supplique au duc pour obtenir l'autorisation d'acheter le site convenant au nouveau couvent ; le duc répond aussitôt au gouverneur de la fournir10. Le 20 octobre le duc confirme son autorisation11. Avant la fin de l'année le Conseil publie un acte dans lequel il désigne quelques uns parmi les principaux citoyens de Nice pour diriger la construction d'un couvent Sainte-Croix12. Le 7 février 1461 un acte d'achat par la ville est établi pour 400 florins d’un terrain "pour établir et construire le deuxième couvent des P.P. de Saint-François, dits de l’Observance, que le Saint-Siège avait autorisé à la duchesse Anne à bâtir dans le duché de Savoie"13. Ce terrain, sis als Carmes vielhs, fut acquis par l’entremise des syndics Manuel Uso di Mare, Obert Galleani, Emmanuel Caroli, et Antoine Brandi. L'acte fut enregistré par le notaire Antoine Garneri. Le jardin appartenait à Giacomo Andrei14.
7C'est par une lettre, qui n'est datée que du 7 septembre 1461 que le provincial de Provence accepte la fondation du couvent des mineurs réformés de Nice15. Le terrain acheté par la ville fut remis au frère François de Ravenne représentant de l'ordre à Nice et premier gardien ; y fut bâti un couvent et une église placée sous le vocable de la Sainte-Croix ; celle-ci fut consacrée solennellement par Mgr Barthélémy Chuet évêque de Nice le 5 mai 1474. Cet édifice, qui passe pour avoir été particulièrement monumental et d'une architecture remarquable, aurait été en grande partie financé par Carlo Lascaris16. En 1479 Philibert de Compeys, gouverneur de la ville et du comté, personnalité qui rassemblait "toutes les vertus d'un véritable chrétien", passe marché avec Henri de Bolembeca du Tricastin et Pierre Tasson dit Pétraquis du diocèse de Cambrai, tous deux sculpteurs établis à Grasse, pour les stalles du chœur et les sculptures de son maître-autel selon les modèles donnés par François de Ravenne, gardien17. Rien n'en a été conservé : aucun vestige, pas la moindre représentation graphique. En effet la première vue de Nice est celle qu'exécute Enea Vico pour illustrer le siège de 1543 ; le couvent observantin y figure mais sous une forme simplifiée inutilisable. Toutefois l'église y présente de vastes proportions, semble comporter trois nefs ; le mur latéral sud est percé de sept baies qui pourraient correspondre à autant de travées ; le chœur, tourné vers l'ouest, est coiffé d'une coupole sur tambour monumentale ; un clocher très élevé se termine par une flèche élancée. Ces quelques détails, plausibles, correspondent-ils à la réalité ? Ce dessin comporte à la fois des maladresses et des exactitudes ; d'autre part, étant isolée, l'église des observants, monument niçois célèbre à son époque, a pu faire l'objet d'une représentation plus précise que d’autres éléments de la ville elle-même.
8Nous devons donc nous contenter du témoignage laconique de Gioffredo à son sujet. "Cette église était très réputée par son style, ses dimensions et son architecture ; le chœur en était particulièrement vaste et majestueux"18. L'église était "alors citée comme un modèle d'élégance"19. L'année suivant sa consécration elle fut embellie d'une triptyque de Louis Bréa, considéré aujourd'hui comme l'œuvre maîtresse du peintre ; deux autres des œuvres d'art qui s'ajoutèrent dans les années suivantes sont conservées dans l'église de Cimiez. Ce couvent se trouva assez vaste pour accueillir le chapitre général de la branche observantine de l'ordre en 1535, le pape, son escorte et sa suite en 1538. Il fut détruit en juillet 1543, avant le siège de Nice puis ses ruines saccagées par les assaillants. Les vestiges furent rasés après le dégagement de la ville, en septembre-octobre 1543.
Les prêcheurs
9La reconstruction des églises des dominicains et des Cordeliers est mieux connue, d'autant plus que des plans nous en sont conservés. Contemporaines, de proportions voisines, elles peuvent faire l'objet d'un intéressant rapprochement. Les FF. Prêcheurs avaient remanié leur édifice primitif au début du XIVe siècle ; en 1323 ils sont autorisés à couper cent arbres pour la construction et la couverture de leur église. Devenue trop petite, se trouvant en mauvais état à la fin du XVe siècle, ils décident de la rebâtir. La reconstruction dut être complète et dans de plus vastes proportions20. Elle est solennellement consacrée le 21 décembre 1482 par Barthélémy Chuet, évêque de Nice, en présence du vice-gouverneur de Nice et du Comté, le savoisien François de Miolans, et des syndics Costanzo André, licencié ès lois, Pierre Buschetta, Antoine Caïs, Nicolas Agliando21. Un riche armateur niçois, Christophe Gioffredo, régla les frais de la cérémonie ; il finançait la construction d'une chapelle latérale dédiée à Sainte Marie-Madeleine qu'il venait de fonder le 5 septembre 148222, peu avant la consécration et qui se trouvait au nord-est de l'église, parallèle à la nef23. La même année est fondée une chapelle Saint-Honorat. Le 10 juillet 1487, le chevalier Jacques Grimaldi, baron de Beuil, fonde par testament une chapelle dans l'église24.
10La chapelle Saint-Pancrace se trouve accolée à une tour en 160125 ; en 1785 la confrérie de Saint-Pancrace était toujours érigée dans l'église26. En 1653, une confrérie de la Bonne Mort entretient la chapelle Saint-Joseph. Enfin, le 12 novembre 1594 une réunion se tient "dans le cloître devant la chapelle Sainte-Croix" au sujet d'une chapelle Saint-Laurent que les frères J.-Baptiste et André Galléan, tous deux fils de feu le capitaine Marc-Antoine Galléan, s'engagent à reconstruire et agrandir ; elle est "la plus proche de la partie gauche du grand autel". La chapelle Sainte-Croix existe déjà en 145227.
11Les descriptions de Simian et de Rohault de Fleury nous ont conservé quelques unes des caractéristiques de cette église. Les murs étaient en petites pierres carrées et en briques ; les premières pourraient indiquer le maintien d'une partie des murs de l'édifice antérieur. Les supports intérieurs, des pilastres, s'appuient sur des bases carrées ; ils soutiennent des croisées d'ogives à nervures apparentes de section prismatique. Ces nervures se prolongent sous la corniche où des culs-de-lampe, ou consoles, les reçoivent. Les voûtes n'étaient pas appareillées ; Des fenêtres en plein cintre s'ouvraient dans les parties hautes. Elles se voient sur un dessin du chanoine Borriglione (1590) ; une moulure denticulée les encadre ; l'une était conservée en 1871. Enfin un portail latéral, percé dans le mur nord, présentait un tympan et un linteau historié28.
12B. Montagnes publiait un plan et une coupe levés en 1830. L'église avait déjà subi des transformations. Notamment le chœur avait été séparé de la nef par une cloison et peut-être démoli ; pourtant Simian en 1862 comptait cinq travées ce qui est exact si on tient le chœur pour l'une d'elles ; il précisait d'ailleurs : "l'abside rectangulaire". Rohault n'en voyait plus que quatre neuf ans plus tard. Sur le plan de 1830 ne sont plus visibles que les piliers qui encadraient l'entrée du chœur, ce qui les a fait assimiler à des contreforts épaulant le chevêt. Le plan dressé en 1825 par J.-Antoine Scoffier, architecte de la ville de Nice, est plus complet29. Grâce à son échelle nous savons que l'édifice se développait sur 55 m hors tout ; la façade ajoutée au XVIIIe siècle présentait une largeur de 30,30 m hors tout. Intra muros l'église mesurait 52,50 m. La nef comprenait quatre travées. La mesure de la première reste incertaine car son couvrement n'est pas figuré sur le plan ; elle occupe une longueur de 13,70 m, mais un vestibule ou narthex peut avoir été rajouté au XVIIIe lors de la construction de la façade. Nous serions enclin à le penser ; dans ces conditions la longueur de cette première travée devrait être ramenée à environ 11,40 m. Cette hypothèse peut être confortée par la longueur de la travée suivante. Sa mesure et celles des deux autres travées est précisée par le dessin du couvrement qui est figuré. Ce sont : 2e travée = 11,40 m, 3e travée = 9,40 m, 4e travée = 9,30 m. La largeur de la nef est constante : 12,10 m. Enfin le chœur, presque carré, mesure 8,50 de profondeur sur 8,10 m de large.
13Au moins six chapelles latérales sont reconnaissables au nord ; le maintien du portail latéral permet de localiser celles de Sainte-Marie-Madeleine, Sainte-Anne, Saint-Barthélémy. Au sud la présence d'un couloir tout au long de la nef ne permet plus de distribuer les chapelles ; tout au plus peut-on supposer qu'elles étaient symétriques aux premières, d'autant plus qu'on retrouve les mêmes décrochements au long des murs extérieurs nord et sud. Le plan de 1825 éclaire d'un jour nouveau un édifice malheureusement disparu sans avoir été étudié. Néanmoins plusieurs problèmes restent posés. En particulier les ouvertures qui pouvaient exister au chevet restent inconnues. Enfin le dessin et le plan datés du 22 juin 1767, découverts par Georges Barbier, restituent l'aspect de la façade et les proportions de l'église et de ses annexes dans leur environnement ; le plan, très sommaire, n'indique que quatre chapelles latérales de chaque côté de la nef30.
14Bel édifice gothique d'environ 55 m sur 30 m, sa largeur totale se rétrécit au fil des travées ; il semble que deux chapelles latérales jumelées se soient ouvertes de part et d'autre de chacune des travées ; on en aurait ainsi compté huit de chaque côté, soit seize en tout. C'est une disposition que l'on retrouve dans une église dominicaine contemporaine de la région, celle de Taggia. Commencée en 1459, à la suite de la mission de prédication de P. Cristoforo da Milano, elle ne fut achevée qu'en 1486 et consacrée le 8 août 1490. Des architectes et sculpteurs lombards, Gaspari Lancia et Filippo de Carlona pour les premiers, Giovanni di Montorfano et Gaggini da Bissone pour les autres y travaillèrent31. L'édifice, plus petit qu’une travée, présente un chevêt tripartite et un faux transept, il est donc un peu différent de l'église niçoise. On sait pourtant que les ateliers qui animèrent le chantier étaient réputés et que la communauté de Pigna profita de leur présence pour leur confier la reconstruction de la paroissiale ; ils vinrent donc dans le comté de Nice. Ce pourrait être une orientation de recherche concernant les constructeurs de l'église niçoise. En Provence on peut la rapprocher de l'église dominicaine de Carpentras commencée en 1402-1403, achevée (deux dernières travées) en 1497 :48 m de long, 24 m de large chapelles comprises, donc nef d'environ 12 m de large, chœur de 9 m sur 8 m, et de couvrement plus bas. Plus ancienne, l'église de Sisteron-La-Baume (1246-1270) développe 45 m de long sur 16 m de large et présente une abside carrée à chevêt plat percé d'un triplet.
15L'église des prêcheurs de Nice continua d'être embellie. Le cardinallégat François de Clermont accorda en 1517 le bénéfice d'une indulgence perpétuelle à ceux qui en financeraient les réparations. A cette époque elle remplace la cathédrale lors des grandes cérémonies. La plateforme du château se trouve bouleversée par les travaux d'extension des fortifications qui gênent l'accès de Sainte-Marie de Platea. Ainsi le 30 septembre 1521 Charles III épouse Béatrix de Portugal chez les dominicains. Elle conservera cette fonction jusque vers 1530.
Les cordeliers
16L'église des cordeliers dont subsistaient d’importants vestiges en 1976, étudiés à la faveur de travaux, est mieux connue32. Plusieurs inscriptions relatives à ses transformations ont été conservées. L'une d'elles fait état de travaux inaugurés en 141033. En 1438, l'église est encore réparée. L'année précédente le roi René accordait aux mineurs niçois un droit de quête pour toute la Provence, geste politique qui lui permet de se ménager les faveurs d’un ordre influent à un moment où il envisage une nouvelle revendication, sur le comté de Nice34. D’éminentes familles du comté possédaient chez les cordeliers leur chapelle. Honorat Grimaldi, co-seigneur de Cagnes, Antibes et autres lieux, par testament du 8 août 1433, élit sépulture dans la chapelle de la Crucifixion qu’il y possédait ; son épouse, Marietta Lascaris, fille de Luchino seigneur de Tende, l'imite par son testament du 4 juillet 143735. En 1440, le gardien du couvent est Francesco Prioris36. L'édifice était alors en mauvais état ; la voûte nécessitait des réparations qui justifièrent une cérémonie solennelle pour reconsacrer les autels. Gioffredo en rapportant ce détail, dresse un inventaire des autels intérieurs de l'église franciscaine, précieux document pour la connaissance des cultes qui y étaient entretenus par les familles niçoises.
17On y rencontre des autels de Saint-Antoine-de-Padoue, Saint-Laurent, des Onze Mille Vierges, des Dix Mille Martyrs ; ceux de Saint-François, de l'Annonciation, des Saints-Apôtres Pierre et Paul. La famille Sardina entretient dans le chœur près d'un portail d'accès, l'autel de la Vierge. Enfin s'ajoute l’autel des Saints Jean et Louis. Soit au moins dix autels latéraux en comptant celui de la Crucifixion cité plus haut. Certains de ces autels se maintinrent jusqu'à la Révolution. C'est le cas de celui de Saint-Antoine-de-Padoue, situé côté Epître, où en 1751 Joseph Hongrand, natif de Saint-Sauveur, fait garnir de marbre le tabernacle et "tout ce qui encadre et surmonte le tableau du saint" et fait apposer ses armes sur l'autel et sur son caveau qui le précède, ornementations réalisées par le maître marbrier Nicolas Ravena37. C'est dans la chapelle de l’Annonciation que le 13 mai 1680, le sénateur Emmanuel-Philibert-Amédée Palavicino, comte de Perlo, né à Turin, épouse Angèle Badat, fille de Victor-Amédée comte de Malaussène ; en août 1696 une de leurs filles Marie Christine et en novembre 1699 leur fils Charles-Joseph furent inhumés dans cette chapelle38. La cérémonie commencée le 28 décembre 1442 avec la bénédiction d'un premier autel se poursuivit les jours suivants présidée par Louis Badat, évêque de Nice, et Fra Raimondo, moine franciscain récemment élu évêque d'Iglesias et Sulcis en Sardaigne39. En 1477, une croix de marbre blanc, tréflée, portant le séraphin ailé de la vision de François d'Assise et divers médaillons, dressée sur une colonne torse, est érigée devant le couvent au milieu du cimetière qui s'étendait sur une partie de l'actuelle place Saint-François. Elle porte cette inscription :
"Hoc opus fieri fecit venerabilis frater Ludvic(us) Terrini ordinis
Minorum hui(us) c(onventus) MCCCCLXXVII Die V IVNII"40.
18Nous retrouvons ce personnage six ans plus tard mentionné dans une inscription répartie sur deux plaques de marbre blanc41. Elle apprend que, sous la direction de Louis Terrini profès de l'ordre des Mineurs, l'église fut agrandie, couverte de nouvelles voûtes en 1483. Dix ans plus tard le "grand et singulier bienfaiteur du couvent de Nice" était encore vivant42.
19Ainsi, en 1483, l’église fut partiellement reconstruite. Un nouveau couvrement constitué de voûtes sur croisées d'ogives à nervures apparentes et clefs de voûte plates est installé sur trois travées et probablement sur le chœur. Les caveaux sont élargis. Cette année-là, l'évêque de Nice, Barthélémy Chuet dota le couvent d'une importante bibliothèque. Le couvrement du chœur fut transformé en 1750 lors de la "baroquisation" de l'édifice. Sur les travées de la nef il fut conservé jusqu'au début du siècle lors de l'aménagement d'un cinéma. A cette occasion les voûtes de deux des travées furent démontées. Toutefois les deux clefs de voûtes furent récupérées ; elles se trouvent actuellement sur la colline du Château. Taillées dans du calcaire elles affectent une forme tronconique dont le sommet est sculpté, d'un agneau pascal sur l'une, d'un évêque mitré avec crosse et fleur de lys sur l'autre. Il s’agit de saint Louis d'Anjou, archevêque de Toulouse, frère mineur, inhumé chez les Cordeliers de Marseille en 1297 et dont le culte était très populaire en Provence et en Italie. La troisième travée conserve aujourd'hui encore son couvrement fin XVe.
20Les travaux entrepris en 1976 ont permis d’étudier les vestiges de cette église et d'en restituer le plan. Il s'agit d'un édifice à nef unique sans chapelles latérales. Le plan, rectangulaire, se divise en trois travées ; s'y ajoute une travée de chœur. Toutes ces travées présentent un plan à peu près carré. La longueur totale est de 46,60 m, dont 37,40 m pour la nef, 8,20 m pour le chœur et 1m environ pour la séparation de ces deux éléments. La largeur de la nef est de 12,20 m. A partir de l'entrée, les travées ont successivement : 12,56 m ; 12,02 m, 12,81 m, compris pour chacune d'elles la largeur d’un doubleau, ce qui pour une largeur de 12,20 m leur donne un plan entre doubleaux grossièrement carré. De même le chœur, avec 8,09 m de largeur au chevêt et 8,22 m de profondeur, affecte un même plan. On a reconnu au chevêt trois grandes ouvertures ébrasées de 1,29 m de large pour la centrale et de 0,95 m pour les deux latérales43. Ces ouvertures étirées en hauteur devaient être fermées par des vitraux.
21On peut comparer cette église à plusieurs édifices bâtis en Provence par les cordeliers. Ses dimensions la rapprochent de celles de Draguignan et de Forcalquier par exemple. La première développait une longueur totale de 46 m pour une hauteur de 18,50 m et une largeur de nef de 10,40 m ; s'y ajoutait, ce qui n'était pas le cas à Nice, un unique collatéral large de 4,70 m. Elle se trouvait constituée d’une suite de travées rectangulaires sous croisées d'ogives et d'un chœur carré. La seconde, qui a fait l’objet d'une remarquable restauration, a des proportions très voisines : 45 m de long sur 11 m de large avec abside carrée à chevêt plat. L'église des cordeliers de Digne, avec ses 55m de long, était l'une des plus monumentales parmi celles des couvents franciscains de Provence, comparable en cela à l'église des prêcheurs de Nice. Enfin en Ligurie, la conventuelle des cordeliers de Vintimille, construite après 1313, présente un plan à chevêt plat comparable. Ses dimensions H.T. sont d'environ 35 m x 11,15 m ; son chœur carré mesure à l'extérieur 8,15 m de côté. Elle est conservée aujourd'hui dans la ville haute44.
22D'ailleurs les édifices des cordeliers et des dominicains ont des proportions identiques : même largeur de nef, plus de 23 m ce qui est grand et déterminait des voûtes majestueuses, travées un peu plus courtes chez les dominicains ; enfin chœurs semblables : 8,22 x 8,09 chez les premiers, 8,50 x 8,10 m chez les seconds. De plus les chantiers furent exactement contemporains. Nous ajoutons à cet ensemble l’église Sainte-Marie de Cimiez bien que fondée puis reconstruite par les bénédictins. Elle passa en 1546 aux franciscains de l'Observance en remplacement de l'église Sainte-Croix, citée, détruite lors du siège de 1543.
23Faute de documents nous savons seulement par Louis Durante (1856) que l'église fut reconstruite vers 1450 par les bénédictins. En 1546 lorsqu’elle passe aux observantins elle est dite en mauvais état. En 1557, grâce à l'aide de Mgr François Lambert évêque de Nice sont entrepris d'importants travaux et l'aménagement des premières chapelles latérales au nord. Y a-t-il eu reconstruction ? Si oui dans quelle mesure a-t-on respecté le plan de l'édifice de 1450 ? Nous pencherions pour une reconstruction partielle des parties hautes, donc un maintien du plan, agrandi du XVIe au XVIIIe de chapelles latérales.
24Nous avons là encore une suite de 4 travées, la première carrée ; les 3 suivantes plus courtes que larges restent proches du carré. L = 44 m et 1=12 m. Chœur carré : 7 m x 6,50 m. Des agrandissements successifs devaient transformer cette église et ses abords (cloîtres) notamment aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Conclusion
25Une remarquable rénovation du patrimoine architectural religieux caractérise le XVe siècle à Nice. Ces grands chantiers ont attiré des architectes et maîtres d'œuvres qualifiés et nombreux ; le chiffre des édifices reconstruits et leurs proportions en témoigne. Cette activité architecturale s'accompagne d'une floraison d'œuvres d'art. Fustiers et maîtres sculpteurs réalisent plusieurs ensembles de stalles. A Vence entre 1463 et 1467, le grassois Jacobin Bellot exécute les stalles conservées de la cathédrale ; à la même époque le chanoine Antoine Bonet commande celles de la cathédrale de Fréjus. De nombreux polyptyques viennent orner ces églises nouvelles ; beaucoup, dont nous avons des mentions d'archives, ont disparu45. Il faut situer cette rénovation dans le contexte régional d'un courant de reconstruction religieuse qui affecte la Ligurie occidentale comme le comté de Nice entre 1430 et 1500 et même 1530. Partout ces édifices restent attachés au plan basilical hérité de l'époque romane. Les innovations gothiques n'apparaissent qu’en élévation et dans le couvrement.
26Les édifices des mendiants niçois diffèrent des paroissiales qui ont souvent trois nefs. Ils en conservent cependant les vastes proportions favorables aux célébrations, prédications, à l'accueil des confréries et des sépultures46. Architecture caractéristique donc des mendiants, on peut y distinguer des types particuliers aux ordres eux-mêmes. Ainsi, comme celles d'Albenga (début XIVe) et de Taggia (2de moitié XVe), la conventuelle des dominicains de Nice présente des chapelles latérales. Au contraire les Cordeliers de Nice, comme ceux de Noli (début XIVe) et de Vintimille (post 1313), donnent la préférence à un plan d'une extrême sobriété. Par la rigueur, la sévérité même de ses formes, ce dernier édifice peut se définir comme le plus franciscain de la région ligure47 ; la conventuelle niçoise illustre aussi bien cette caractéristique dans la région orientale de la Provence.
27Enfin, chez les observantins de Nice comme de Savone (post 1470), les conventuelles furent des constructions particulièrement monumentales48.
28L'Italie voisine a pu exercer son influence, mais cette architecture des mendiants niçois s'intégre dans l'ensemble du gothique méridional et on retrouve des éléments comparables ou proches dans tout le midi, en tenant compte de l'attachement au couvrement en voûte appareillée, contrairement à la Ligurie (et, dans certains cas, au Languedoc) qui conserve dans de nombreux cas un couvrement en charpente et toiture même au XVe siècle.

1 Nice, plan de la cathédrale Sainte-Marie du Château, par J.-Gaspard Baldoino, mi-XVIIe siècle (Paris, B.N., Cabinet des Estampes, V a 428, fr. 6), détail.

2 Nice, conventuelle des Franciscains de l'Observance, d'après son unique représentation (Vue de Nice lors du siège franco-turc de 1543, par Enea Vico, graveur italien.

3 Nice, église et petit cloître des Franciscains de l'Observance (Cimiez). État actuel (plan Roland Marghieri) :
A. : Chœur - B. : Oratoire - C. : Sacristie -
D. : Croisée d'ogives du XVe siècle -
E. : Cloître primitif du XVIe siècle.

5 Nice, église des Prêcheurs, proposition de reconstitution du couvrement et de la répartition des chapelles latérales, par l'auteur, d’après le plan Scoffier de 1825.
A. Chapelle Saint-Laurent (frères Galéan, 1594), B. Chapelle Sainte-Marie-Madeleine (Chr. Gioffredo, 1492), C. Chapelle Sainte-Anne et Notre-Dame de Consolation, rebaptisée Saint-Benoît (Caissotti, 1591), D. Chapelle Saint-Barthélémy (hoirs J. Lucema, 1459.1657-1672), E. Chapelle Saint-Jean (1579-1601), F. Chapelle Notre-Dame du Rosaire (?) (J. Chabrier, 1491), G. Cimentière, H. Cloître

6 Nice, église et cloître des Franciscains conventuels, état en 1976 (Relevés de l'Inventaire général, secrétariat de la Région Provence-Côte d'Azur).

7 Vintimille, église des Franciscains conventuels, construite entre 1313 et 1315 (d'après G. Rossini, p. 149).
Notes de bas de page
1 Thévenon (L.), Edifices religieux (églises, chapelles) et développement urbain à Nice du Moyen-Age à l'Empire, thèse de doctorat d'Histoire, Faculté des Lettres, Université de Nice, 1984.
2 Logvinenko (J.), Le couvent des FF. Prêcheurs à Nice (1242-1645), Mém. de maîtrise d'Histoire, Faculté d’Aix, 1948, pour l'arrivée des dominicains ; Thévenon (L.), "Le couvent des Cordeliers à Nice", in Cahiers de la Méditerranée, no 13, décembre 1976, pour celle des franciscains.
3 Venturini (A.), Evolution des structures administratives... de la viguerie de Nice, thèse Ecole des Chartes, prom. 1980, p. 78, pour l'arrivée des augustins.
4 La collégiale de Saint-Maximin est le seul édifice provençal important d’époque gothique. Encore ne l'est-il que partiellement, puisque seuls le chœur et les cinq premières travées datent de 1295-1316. Le reste, tout en conservant le style initial est plus tardif : sixième travée bâtie en 1404-1412 ; les trois dernières rajoutées entre 1508 et 1532. La façade élevée à titre provisoire ne reçut jamais sa décoration. La paroissiale de Saint-Etienne de Tinée fut consacrée le 19 août 1397 par Mgr Jean de Tournefort évêque de Nice : Cais de Pierlas (E.), La ville de Nice pendant le premier siècle de la domination des Princes de Savoie, Turin, 1898, réédition Nice, 1976, p. 50, note 3.
5 Ibid., p. 502 et Thévenon (L.), Edifices religieux cit, 1ère partie, p. 145 sq.
6 A.C. Nice, Ms Bonifacy (J.), T. V (MsE), f° 80 v°.
7 Thévenon (L.), Edifices religieux cit., 1ère partie, p. 70 sq.
8 Il s'agit là d'une supposition, confortée par la représentation graphique de certains plans bien détaillés où des croisillons en pointillés figurent ce couvrement : Archives du Génie, Vincennes, Atlas 110, f° 54 (Plan du Château de Nice, 1691).
9 A.C. Nice, série GG, liasse 28, pièce 1, parchemin avec sceau (Carignano, 20 octobre 1460). Par bulle du 9 mai 1459, Pie II avait autorisé la création de deux couvents de Mineurs dans les Etats de Savoie. L'autre couvent fut fondé à Turin sous le titre de Sainte Marie-des-Anges et construit hors les murs près du Bastion-Vert : cf. Gioffredo (P.), Storia delle Alpi Marittime, réed. Savigliano, 1978, T. IV, p. 225.
10 Bonifacy (J.), op. cit., T. I (MsA), année 1460, nos 1223 à 1225, f° 61 v°.
11 Ibid., no1227, f° 61 v°.
12 Ibid., no1230, f° 61 v°.
13 A.C. Nice, série GG, liasse 28, pièce 2 (parchemin). Bonifacy 0.), op. cit., T. V (MsE), f° 162 donne la date du 7 février 1461 comme celle à laquelle "on commence à construire le couvent Sainte-Croix".
14 Bonifacy (J.), op. cit., T. I (MsA), année 1461, no 1237, f° 62. Cf. aussi Cais de Pierlas (E.), op. cit., p. 89, note 4 ; Gioffredo (P.), op. cit., t. IV, p. 226, écrit fautivement : "... Manuele, Carlo ed Agostino Brandi ", faisant ainsi des 3e et 4e syndics, trois frères.
15 Bonifacy (J.), op. cit., t. IX (Msl), f° 236. Il est donc rattaché à la même province de Saint-Louis de Toulouse (province de Provence) que le couvent des conventuels ; si ces derniers y demeureront jusqu'à la Révolution, les observantins seront transférés au XVIIe siècle à une province italienne.
16 Fighiera (C-A.), "Les abbés de Saint-Pons à Nice", in Nice Historique, 1970, no l, p. 14, donne 1471.
17 Gioffredo (P.), op. cit., t. IV, pp. 287-88 qui donne cette appréciation du gouverneur et la date. Tisserand (E.), Histoire civile et religieuse de la cité de Nice et du département des Alpes-Maritimes, Visconti et Delbacchi, Nice, 1862, t. I, p. 309 reprend cette date mais confond le diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux avec celui de Troyes, erreur répétée après lui. Cais de Pierlas (E.), op. cit., p. 508 donne 1478 et précise le montant de la dépense : 150 florins.
18 Vraisemblablement un très bel édifice gothique, dont le chœur, nous l'imaginons, devait présenter de grands vitraux : Gioffredo (P.), op. cit., t. IV, p. 269, qui donne cette date ("e siccome quella chiesa,... era molto riguarderole per la sua structura, capacità ed architettura, cosi particolarmente era vago e maestuoso il coro,... fabricato... probabilmente da Carlo Lascaris...").
19 Carlone (A.), Un charivari à Nice, Imp. Canis, Nice, 1853, p. 31.
20 Fighiera (C-A.), "Le Moyen-Age", in Le Comté de Nice, Seghers, Paris, 1980, p. 144. Contra : Montagnes (B.), Architecture dominicaine en Provence, CNRS, Paris, 1979, pp. 38-39, penche pour un édifice du XIIIe siècle remanié dans ses parties hautes.
21 Gioffredo (P.), op. cit., t. IV, p. 293, qui donne le texte d'une inscription mise à jour à l'époque de la rédaction de son ouvrage, à la faveur d'un ravalement des murs.
22 A.D.A.M., Série 2 G, liasse 68, pièce 1.
23 Logvinenko (J.), op. cit., p. 13, a souligné le fait que Christophe Gioffredo n'avait pas financé la reconstruction, mais seulement la chapelle Sainte-Madeleine et la cérémonie de consécration. Il n'a pas été suivi par les historiens qui ont mentionné cette église, notament Fighiera (C-A.), op. cit., p. 144 ; B. Montagnes, cite une description de Rohault de Fleury de 1871 (B.N. Ms nouvelles acquisitions françaises 20.825) : "Vers la fin du XVe siècle, les voûtes menaçant ruine, Christophe Gioffredo les fit remplacer par les voûtes actuelles qui sont érigées sur des cintres aigus", p. 85.
24 A.D.A.M., Série H, liasse 1121 (chapelle Saint-Honorat) ; A.C. Nice, Bonifacy (J.), t. I (MsA), op. cit., no 1443 (fondation J. Grimaldi).
25 A.D.A.M., Archives Hospitalières, Hospice de la Charité, B 21 (registre), article C, f° 7 v°.
26 A.D.A.M., série B, liasse 96.
27 A.D.A.M., Série H, liasse 1121, pièce 7. Fondée par les disciplinants-Pénitents Blancs qui l'occupent jusqu'en 1518, elle semble avoir été indépendante de l'église et s'ouvrir dans le cloître.
28 Simian (A-P.), "L'ancienne église Saint-Dominique à Nice", in Bulletin Monumental, 3e série, t. VIII, Paris, 1862, pp. 272-74, article reproduit dans Armanae Nissart, 1910, pp. 25-27, avec une photo des travaux de démolition montrant la façade intacte.
29 A.D.A.M., Série Ni, Paesi per A e B, mz°7, pièce 23. Je remercie ici le R.P. Bernard Montagnes qui m’a fait l'amitié de me communiquer plus tard un 3e plan, inédit, daté 1809, conservé aux Archives du Génie à Vincennes ; il complète les deux autres.
30 A.D.A.M., Lettere Particolari, microfilms, 1 Mi 8, R4. Nous en remercions G. Barbier.
31 Marocco (B.), Il San Domenico di Taggia, éd. Alzani, Pignerol, 1980, pp. 11 et 13.
32 Thévenon (L.), "Le couvent des Cordeliers" cit., pp. 61-69, donne un compte-rendu des recherches effectuées à cette époque.
33 Thévenon (L.), Edifices religieux cit., 1ère partie, p. 142.
34 Gioffredo (P.), Op. cit., vol. IV, pp. 121-122.
35 Ibid., p. 121.
36 Ibid., p. 145.
37 A.D.A.M., Insinuation, acte daté 1751.
38 Perlo (localité du Piémont, près de Ceva). Doublet (G.), "Le régiment ducal Croix Blanche à Nice", in Nice Historique, 1930, no 6, pp. 206-207.
39 Gioffredo (P.), op. cit., vol. IV, p. 158. (Iglesias : au Sud-Ouest de l'île : cathédrale Sa Chiara romane 1285-88, revoûtée en 1576-88. Sulcis : nom antique de l’îlot de Sant'Antioco prieuré fondé par Saint-Victor-lez-Marseille en 1102 ; évêché au XIIIe regroupé au XVIe avec le précédent).
40 Sur ce monument : Cais de Pierlas (E.) : op. cit., pp. 295-296 et Kerval (L. de), Le couvent des Frères Mineurs et le sanctuaire N.-D. de Cimiez, Nice, 1901, pp. 144-45. Renversée et brisée en 1793, elle fut sauvée par un habitant du quartier qui en recueillit les morceaux et les cacha. Après le Concordat, elle fut, le 19 juin 1804, transportée à Cimiez où elle fut redressée le 13 juillet devant le couvent franciscain. Elle fut l'objet d'un nouvel acte de vandalisme dans la nuit du 7 au 8 juillet 1979.
41 Ces deux plaques détachées de l'intérieur de l'église furent scellées dans la façade au début du XIXe siècle. Lors des travaux de 1976 elles en furent détachées et déposées au Palais Lascaris. Pour le texte et sa traduction cf. Thevenon (L.), "Le couvent des cordeliers" cit., p. 58.
42 Bibliothèque de Cessole, Ms 27, Bonnifacy (J.), Sujets religieux, ch. 27g. Etat des religieux du couvent de Cimiez avec notice sur chacun f° 5, et Notice sur la fondation et l'historique du couvent (1387-1667) f° 8.
43 Nous ne reviendrons pas ici sur le détail des fouilles et l'étude des appareils et des caveaux que nous avons présenté dans les Cahiers de la Méditerranée, no 13, pp. 61 à 66.
44 Rossini (G.), L'architettura degli ordini mendicanti in Liguria nel due e Trecento, coll. Storico-archeologica della Liguria occidentale, vol. XXII, Istituto Intern. di Studi Liguri, Bordighera, 1981, pp. 145-149, fig. 71.
45 Cf. à ce sujet : Bres (J.), Note d'archivio cit., p. 137 sq., et L'arte nella estrema Liguria occidentale. Notizie inedite, 1914 et Labande (L-H.), Les primitifs français, peintres et peintres-verriers de la Provence occidentale, Tome 1er (textes), Tacussel, Marseillle, 1932.
46 Montagnes (B.), op. cit., pp. 72-73.
47 Rossini (G.), op. cit., p.149.
48 Ibid., plans : fig. 58 (S. Domenico d'Albenga), 88 (S. Domenico de Taggia), 93 (S. Giacomo de l'Observance de Savone).
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