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Délibération et pouvoir dans la cité grecque

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Françoise Ruzé

Avant-propos

A mes parents, Tika et Grand-Père, et à Pierrot, qui auraient tant aimé voir cet ouvrage achevé.

Texte intégral

1Ce livre présente le texte révisé d'une thèse soutenue en février 1993 ; il a largement bénéficié des remarques, critiques et suggestions des collègues qui m'ont fait l'amitié de bien vouloir participer au jury de soutenance, les Professeurs Henri van Effenterre, Philippe Gauthier, Michel Humbert, Christian Le Roy et Edmond Lévy ; c'est malgré eux que j'ai parfois maintenu mon point de vue, mais ils m'ont beaucoup aidée, chacun à sa manière, à corriger bien des faiblesses et je ne saurais trop les en remercier. Si la participation aux séminaires de Philippe Gauthier, d'Edmond Lévy et Michel Casewitz m'avait déjà beaucoup apporté, il me faut toutefois distinguer l'un des membres de ce jury car, beaucoup le savent, cet ouvrage est le résultat d'années d'amitié, de travail, de réflexions et de discussions plus ou moins vives, avec Henri van Effenterre ; c'est à ses côtés que j'ai appris à questionner les textes, à chercher la clef qui permette de les sortir des visions préconçues pour en faire les témoins exigeants et têtus de cette vie sociale et politique quotidienne qui était l'objet de ma recherche. Malgré quelques désaccords persistants, mes analyses se sont nourries de ces échanges et du long cheminement à travers les inscriptions archaïques qui gardent encore trop souvent leur mystère. Le cadre de ces discussions fut souvent le séminaire qu'il dirigeait à la Sorbonne, au centre Gustave Glotz, et je crains d’avoir largement exploité les idées qui fusaient alors : je les ai si bien faites miennes que je ne saurais plus distinguer entre ce que je dois au « patron », ou à François Aron, à Micheline van Effenterre, à Marguerite Guyot, à Madeleine Moret, à Hélène Nicolet ou à Anne Surel, et ce qui vient de mes propres réflexions. Ma dette à leur égard est d'autant plus grande que l'amitié, la tolérance et la gaîté qui régnaient dans ces retrouvailles hebdomadaires autour d’une même passion - comprendre comment vivaient et pensaient ces Grecs des siècles archaïques - m'ont beaucoup aidée à mener cette étude à son terme.

2Bien des amis ont accepté avec générosité et patience de lire ou d'écouter certaines parties de ce travail encore à peine ébauché, je pense notamment à Marie-Claire Amouretti, à Nicole Loraux ou à Marcel Piérart ; d'autres ont assumé la tâche ingrate de relever les multiples erreurs que conserve un travail que l'on croit terminé, de me faire bénéficier de leurs suggestions, de procéder à quelques vérifications : ce n'est certainement pas de la faute de Philippe Dautrey, Bernard Genzling, Geneviève Hoffmann, Bernard Legras ou Daniel Nony s'il reste des imperfections, mais grâce à eux, elles ont beaucoup diminué.

3Il fallait, enfin, se décider à mettre un terme à une recherche qui pouvait encore s'éterniser. Ce moment serait-il arrivé si, de Caen, Elisabeth Deniaux et Claude Orrieux ne m'avaient fait signe ? La retraite de celui-ci s'annonçait et, si je voulais avoir une chance de retrouver la ville de mes débuts de carrière, il fallait répondre à leur chaleureuse incitation ; je n'aurai malheureusement pas pu profiter plus d'une année du partage avec un savant dont l'intelligente érudition, la finesse et la bonté m'émerveillaient semaine après semaine.

4Ajouterai-je, pour terminer, que les discussions avec un mari qui, comme beaucoup de spécialistes d’histoire contemporaine, affectait de ne rien connaître à l'histoire ancienne, m'ont permis de préciser bien des idées, et que ses encouragements, en plus de ses patientes relectures et corrections, m'ont convaincue qu'il n'était pas inutile de poursuivre cette enquête et de la publier ? J'espère que mes collègues, quelle que soit leur période privilégiée, pourront trouver ici de quoi nourrir leurs réflexions ; le succès des efforts de Marcel Detienne pour apprendre aux historiens, intéressés par les modalités de prise de décision en communauté, à confronter leurs travaux à ceux des anthropologues montre que la ténacité triomphe de bien des obstacles.

5Cette liste des amitiés et des aides efficaces, liste incomplète car il y aurait encore beaucoup à dire sur les amis du centre Glotz et ceux des universités de Paris I et de Caen, témoigne de la prétention qu'il y aurait à se croire l'auteur exclusif d'un ouvrage préparé en milieu universitaire. Mais quand il faut faire des choix, risquer des interprétations, des rapprochements et raconter la vie politique de ces Grecs devenus des compagnons au fil des ans, alors on prend seul ses responsabilités. De même que Michel Christol a pris le risque, au nom des Publications de la Sorbonne, de publier ce texte, et le voici englobé dans la grande masse des remerciements que j'ai tenté de rassembler ici.

© Éditions de la Sorbonne, 1997

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