Les chanoines d’Angers au temps du roi René (1434-1480) : serviteurs de l’État ducal et de l’État royal
p. 105-116
Texte intégral
1Étudier la place des hommes d’Église dans les rangs des serviteurs de l’État aux derniers siècles du Moyen Âge n’a, il faut l’avouer, rien d’original. En sa phase native, l’État moderne – qui tirait l’essentiel de son autorité et de son efficacité des hommes qui peuplaient les appareils1 – a recruté nombre de ses cadres dans la pépinière de compétences qu’était alors l’Église. Pourtant, si la contribution du personnel ecclésial à la formation et au service de l’État s’impose comme une évidence, les études sont loin d’avoir le caractère systématique que l’on pourrait souhaiter. Ainsi, les jalons ne manquent pas en ce qui concerne le rôle et les fonctions politiques des évêques2, mais l’emploi des chanoines au service des États est un chantier qui mérite d’être fouillé plus avant, dans le sillage de quelques études récentes3. Ma contribution cherchera donc à présenter une étude de cas mais dans un contexte politique et religieux particulier : la capitale d’une principauté où les collèges de chanoines sont nombreux.
2De la constitution de la province en apanage par Jean II le Bon au profit de son fils Louis en 1356 jusqu’à la mort de René en 1480, les ducs d’Anjou ont disposé de plus d’un siècle pour organiser et gouverner leur principauté. L’Anjou n’était toutefois qu’un des territoires de ces princes possessionnés par ailleurs en Provence, à Naples et bientôt en Lorraine au XVe siècle. Il leur fallait donc construire dans chaque domaine une structure administrative en mesure de fonctionner lorsqu’ils résidaient mais capable aussi en leur absence d’assurer la continuité du gouvernement. La ville d’Angers, capitale du comté érigé en duché en 1360, devient le lieu de la centralisation des organes de gouvernement : le Conseil ducal, qui y est définitivement fixé par ordonnance le 8 mai 1453, et la Chambre des comptes, attestée pour la première fois en 1368 et réformée ensuite à diverses reprises4. Il leur fallait également trouver des hommes.
3La cité épiscopale d’Angers est riche en chapitres de chanoines. Outre la cathédrale Saint-Maurice et ses trente chanoines, une soixantaine de prébendes se répartissent entre six églises collégiales, de fondation ancienne (Saint-Jean-Baptiste, Saint-Laud, Saint-Maimbeuf, Saint-Martin, Saint-Maurille et Saint-Pierre). Depuis le milieu du XIVe siècle, des dignitaires et des chanoines se distinguent au service des ducs d’Anjou ou des rois de France, à l’instar de leurs évêques5, mais la documentation disponible impose toutefois une double limitation à mon étude, d’ordre topographique et chronologique. Un dénombrement exhaustif des chanoines n’est en effet possible que pour deux églises : la cathédrale, pour laquelle les sources médiévales sont fort heureusement complétées par des listes – fautives par endroit – de prébendés du XVe siècle établies par leurs lointains successeurs du XVIIe siècle à partir de registres aujourd’hui disparus6 ; la collégiale Saint-Laud d’autre part, ancienne chapelle du château comtal, érigée en chapitre au milieu du XIe siècle par le comte qui s’intitule alors « seigneur et abbé »7, et sur laquelle n’a jamais cessé de peser la tutelle des princes angevins ; les registres de délibérations capitulaires, régulièrement tenus à partir des années 1420, constituent ici la source principale8.
4Les sources contraignent donc à limiter l’enquête au temps du « bon roi René », entre 1434 et 1480, lorsque la crise de l’autorité pontificale et la Pragmatique sanction de 1438 livrent encore une fois l’Église de France au pouvoir politique et permettent au roi et aux princes de caser leurs serviteurs, notamment dans les chapitres de chanoines, ou de les y recruter. Or dans le même temps, les deuils qui s’abattent sur la famille de René et le privent progressivement d’héritier mâle en ligne directe encouragent son neveu Louis XI à préparer la récupération du duché d’Anjou. Les églises d’Angers ont-elles été le théatre de cette rivalité dans les derniers temps du règne de René d’Anjou ?
5La première partie de cette étude cherchera à mesurer la part des chanoines serviteurs de l’État ducal et à apprécier la nature de leurs services, tout en s’attachant à quelques personnalités canoniales, véritables piliers de l’État des princes angevins. Il conviendra ensuite d’identifier les chanoines serviteurs de l’État monarchique, et d’évaluer l’emprise des rois de France sur les corps capitulaires d’Angers au cours des règnes de Charles VII et Louis XI et ses éventuelles transformations.
Les chanoines et l’État ducal
6Le chapitre cathédral Saint-Maurice compte trente chanoines prébendés dont huit sont dignitaires : le doyen, le trésorier, les trois archidiacres, le chantre, le pénitencier et le maître-école. Entre 1434 et 1480, les sources livrent les noms de cent six chanoines, parmi lesquels une quinzaine occupent leurs stalles avant l’avènement de René9. Le chapitre Saint-Laud se compose, à la fin du Moyen Âge, d’un doyen, un chantre, et sept chanoines sans dignité ; au total, pour les années 1434-80, quarante quatre individus obtiennent une prébende à Saint-Laud. Parmi eux, huit sont également membres du chapitre cathédral, ramenant l’effectif global de cent cinquante à cent quarante deux individus ; il s’agit de deux doyens de Saint-Laud (Michel Grolleau et Jean de La Vignolle), deux chantres (Guillaume Tourneville et Guillaume Clérembault), et des chanoines Alain Lequeu, Jean de Beauvau, Jean de La Réauté et Hardouin Bréhier. Plusieurs chanoines de la cathédrale ou de Saint-Laud détiennent par ailleurs un canonicat dans une autre collégiale de la ville.
7Deux cas de figure sont à distinguer quant aux relations qu’entretiennent ces individus avec la personne de René ou l’État ducal. Un premier contingent, fort d’une trentaine de chanoines des deux églises, se compose d’hommes qui ne semblent pas être serviteurs de l’État mais dont la famille s’illustre parmi les fidèles ou les fonctionnaires du duc. À la cathédrale, nous pouvons relever parmi d’autres : les quatre prébendés issus de la famille Beauvau, dont trois fils du sénéchal d’Anjou Bertrand de Beauvau († 1474)10 ; Brandelis de Champagne, de la famille de Pierre Ier de Champagne († 1485), prince de Montorio et d’Aquila au royaume de Naples, chevalier de l’ordre du Croissant, grand-maréchal et vice-roi de Sicile11 ; les chanoines Jean puis Jacques de La Croix, parents d’Antoine, secrétaire puis argentier de René12 ; quant à Pierre de Laval, doyen de Saint-Maurice entre 1462 (à l’âge de neuf ans !) et 1465, il n’est autre que le beau-frère de René. Pareil clientélisme se retrouve également à Saint-Laud pour au moins onze chanoines, dont notamment Jean Breslay, fils du conseiller du duc d’Anjou René Breslay, Jean Le Roy, fils de Pierre Le Roy dit Benjamin, vice-chancelier de René, ou encore Hardouin Bréhier dont le père Simon est argentier de Jeanne de Laval13. Les registres de Saint-Laud révèlent sans ambiguité que la faveur ducale est le fondement de nombre de promotions canoniales dont bénéficie la parenté de fidèles serviteurs14, mais la nature des sources utilisables pour la cathédrale interdit de conclure à l’identique pour Saint-Maurice.
8En deuxième lieu se trouve le groupe des chanoines serviteurs personnels du duc d’Anjou : ils sont au moins au nombre de vingt-deux (soit 15 % de l’effectif global des années 1434-80), dont treize des quarante quatre prébendés de Saint-Laud, et quatorze sur cent six à la cathédrale ; parmi eux, cinq détiennent successivement ou simultanément un canonicat dans l’une et l’autre de ces deux églises. Pour seize de ces vingt-deux chanoines, l’entrée dans un chapitre s’apparente à la fois à une récompense de services antérieurs et à la rétribution de fonctions en cours15 ; les six autres ont été recrutés pour servir alors qu’ils détenaient déjà leur prébende16. Dans la catégorie des serviteurs devenus chanoines, il faut souligner que près de la moitié ont aussi décroché une dignité garantissant prestige et ressources : à Saint-Laud, les doyens Jean Allardeau (1466) et Jean de La Vignolle (1473-85), et les chantres Matthieu Duport (1450-56), Guillaume Tourneville (1456-67) et Simon Terrien (1477) ; à la cathédrale, le doyen Jean de La Vignolle (1465-95) et l’archidiacre Alain Lequeu (1442-50).
9Les chanoines serviteurs de l’État suivent en effet une double carrière, bénéficiale et séculière, la seconde s’effectuant évidemment à l’extérieur de la structure canoniale même si les activités déployées pour le compte du duc n’ont pas été étrangères aux promotions dans les corps capitulaires – confirmant ainsi l’idée que l’exercice d’une fonction a pour corollaire une meilleure insertion sociale et une situation plus avantageuse dans le système bénéficiai17. Quels étaient les services rendus qui pouvaient justifier de telles promotions – même s’ils ne devaient guère favoriser l’exacte résidence attendue des chanoines ?
10Il est clair que la parenté ou la clientèle ou encore l’ambition peuvent soutenir une belle carrière dans l’Église et l’État18, mais un parcours universitaire et l’obtention de grades sont à la fin du Moyen Âge une clé de la réussite19. Aussi ne sera-t-on pas surpris de trouver au moins quinze gradués parmi les vingt-deux chanoines d’Angers identifiés comme serviteurs du duc : quatre maîtres ès arts, un bachelier, deux licenciés et huit docteurs ; pour ceux ayant fréquenté une faculté supérieure, neuf sur onze sont des juristes ce qui est pour le moins banal20. Mais il faut aussi noter que le niveau des fonctions au service de René d’Anjou ne reproduit pas la hiérarchie des grades universitaires, du moins pas systématiquement.
11Une première catégorie de serviteurs regroupe les individus chargés des soins du corps et de l’âme du duc lui-même. Herman (ou Hervien) de Vienne occupe une place originale ; docteur en médecine, chirurgien de René dans les années 144021, Herman s’engage par serment à ne plus pratiquer son art et poursuit une belle carrière bénéficiale : chanoine de Saint-Maurice (1453-91), il est aussi doyen de Saint-Martin (1454-91) et titulaire de la cure de Villevêque de 1474 au moins à sa mort en 149122. En dépit du penchant bien connu de René pour les confesseurs mendiants, deux chanoines ont rempli cette charge : Jean Bernard, par ailleurs chancelier, et Jean Perrot, abbé de Toussaint et à ce titre chanoine de la cathédrale23. Viennent enfin des chapelains de René, récompensés et rétribués par une prébende : Philippe Boutillat, chantre de la chapelle comtale à Aix-en-Provence (où il est chanoine de Saint-Sauveur) en 1449, puis en Anjou à partir de 1454, devient chanoine de Saint-Laud (1454-56) et plus tard de la cathédrale entre 1470 et 148224 ; Pierre Donnel et Simon Terrien occupent la même fonction à la chapelle d’Aix avant d’obtenir respectivement un canonicat (1475-94) et la chantrerie (1477) à Saint-Laud d’Angers.
12Les responsabilités administratives et politiques remportent pourtant largement et justifient le qualificatif de serviteurs de l’État. Certains chanoines ne remplissent que des missions temporaires au service du duc, à l’image du maître-école Jean Bohalle, ou de Renaud Cornilleau, doyen de Saint-Maurice (1446-62), rédacteur des statuts de l’ordre du Croissant fondé par René, qui tenait ses réunions dans la cathédrale d’Angers. Mais les fonctions permanentes dominent nettement, avec d’abord les secrétaires et conseillers : ceux de René lui-même (Jean Allardeau, Jean de La Réauté, Jean de La Vignolle et Jean du Rocher), de sa première épouse Isabelle de Lorraine (Thibaud Lemoine et Matthieu Duport), ou de sa mère Yolande d’Aragon comme Jean Michel, bientôt évêque d’Angers25, ou Jean Porcher.
13Les hommes d’Église occupent par ailleurs les principaux offices du gouvernement ducal. La chancellerie est ainsi tenue par l’archidiacre – devenu archevêque de Tours (1441-1466) – Jean Bernard entre 1440 et 145126, auquel succède Jean de Beauvau, ancien chanoine pour lors évêque d’Angers. La contribution du personnel canonial au fonctionnement de la Chambre des comptes d’Anjou est également très prononcée, et cela avant même le règne de René27. À partir de 1437, la Chambre est ramenée à six membres, auxquels il faut adjoindre le président des Comptes à partir de 1442. Le premier président est Alain Lequeu, jusqu’à sa mort en 1450 ; ambassadeur de Yolande d’Aragon, conseiller de René qui le présente au canonicat de Saint-Laud en 1436 et à l’archidiaconé d’Angers à Saint-Maurice en 1442, Lequeu est nommé président des Comptes « par considération des longs travaux, peines, diligences et services » qu’il a rendus aux princes angevins28. En 1464, à la mort de son successeur Guillaume Gauquelin (laïc, ancien secrétaire d’Isabelle de Lorraine), la présidence est supprimée pour être rétablie en 1467 en faveur du doyen de la cathédrale Jean de La Vignolle.
14Guillaume Tourneville, chanoine de Saint-Pierre à partir de 1448, chantre de Saint-Laud entre 1456 et 1467, enfin prébendé du chapitre cathédral de 1465 à sa mort le 9 juillet 1477, mérite une mention particulière29. Il est certainement le chanoine le plus lié au duc d’Anjou ; par sa fidélité, par la variété des services rendus pendant quatre décennies, il peut être regardé comme un véritable pilier de l’État angevin. Secrétaire de René, commis à diverses affaires en Barrois (1441) et surtout en Provence, il est nommé le 16 novembre 1458 maître-auditeur des Comptes d’Anjou en tant que « personne suffisant espert et bien entendu en fait de finances et de comptes », bien qu’il soit licencié en lois ; son activité à la Chambre est attestée par près de 300 actes. Spécialisé dans les voyages entre l’Anjou et la Provence où René s’est retiré depuis 1471, mentionné au nombre des exécuteurs testamentaires du duc en 1474, Tourneville a laissé un testament olographe daté du 8 septembre 1476, qui permet d’évaluer sa fortune à plus de 3 700 l.t.30. Le service du duc a eu sa part dans la constitution d’un tel pécule, le seul office aux Comptes valant 100 l.t. de gages annuels. Loin de décliner avec le temps, le rôle de Tourneville est allé croissant, son activité ayant été déterminante au milieu des années 1470, au moment de la disgrâce de Jean de La Vignolle que le duc d’Anjou devait finalement destituer de la présidence des Comptes le 8 août 1477 « pour ce qu’il était grandement pourveu au service de monseigneur le roi »31 ! Le duc d’Anjou ne pouvait être plus clair.
Les chanoines et l’État royal
15Retrouver des chanoines serviteurs de l’État monarchique est une constante au cours des derniers siècles du Moyen Âge, et les règnes de Charles VII (1422-61) et de Louis XI (1461-83) en donnent la mesure : les prébendés angevins sont au moins neuf à servir la monarchie durant les vingt-sept années de Charles VII qui coïncident avec René d’Anjou, et huit pour les dix-neuf années concernées du règne de Louis XI parmi lesquels deux figuraient déjà au nombre des serviteurs de son père, soit un effectif de quinze individus. Si les chanoines serviteurs de l’État ducal se répartissaient à peu près équitablement entre Saint-Laud et Saint-Maurice, les prébendés de la cathédrale fournissent cette fois la très large majorité des serviteurs de la monarchie32.
16Quelques serviteurs de l’État monarchique brillent par la brièveté de leur séjour dans les chapitres angevins, attendu que leur haute naissance et la faveur royale les vouaient à de plus grandes destinées. Jacques Jouvenel des Ursins († 1457), furtif chanoine de la cathédrale (1442-44), avocat du roi depuis 1436, devient à la fois président de la Chambre des comptes royaux et archevêque de Reims en 1444, transféré sur le siège de Poitiers en 144933. Plus tard, Jean d’Amboise, chanoine de Saint-Maurice (1471-74), est maître des requêtes de l’hôtel de Louis XI en 1472 et siège au conseil entre 1472-75 ; il devient évêque de Maillezais (1478-81) puis de Langres34.
17Une poignée d’autres remplissent des fonctions variées mais mineures au service des rois. Pierre Lhéritier est chapelain de Charles VII jusqu’à sa mort en 143935 ; Jean Jouzeau, autre chanoine de Saint-Laud (1456-85), ou Aubin Dubois à la cathédrale (1478-88), sont chargés de missions ponctuelles sans détenir – du moins avant 1480 – de charges ou d’offices fixes36.
18Le groupe des parlementaires est néanmoins le mieux fourni, avec au moins huit membres37 :
- Jean de Vailly, doyen de la cathédrale (1432-46), député du chapitre à Bourges en 1438, siège au Parlement de 1425 à 146138.
- l’archidiacre André Cottin († 1462), conseiller au Parlement depuis 144039.
- Thibaud de Vitry, trésorier de Saint-Maurice (1442-† 1464), siège à Poitiers puis à Paris où il est aussi chanoine de Notre-Dame40.
- Jean de La Jumelière, seigneur du lieu en Anjou, archidiacre d’Outre-Loire (1452-† 1464) est reçu au Parlement en 1454 et en disparaît en 1462/341.
- Guillaume Fournier, chanoine de la cathédrale (1430-† 1490), pénitencier puis trésorier ; il est le fils de Jean Fournier, chancelier d’Anjou mais surtout maître (1426-35) puis président des Comptes de Charles VII (1435-37), qui siège à quelques reprises au Conseil entre 1425 et 1452 ; Guillaume apparaît au Parlement en 1455, disparaît entre 1462 et 1469, et siège à nouveau en 148042.
- Jean de La Réauté est conseiller de René à ses débuts ; il s’illustre ensuite au service de la monarchie, en son Parlement : conseiller clerc en 1454, président des enquêtes à partir de 1458, il préside le Parlement entre 1469 et 1473 et décroche alors – avec dispense de résidence – une prébende à la cathédrale (1472-† 1481) qu’il cumule avec celle de Saint-Laud (1444-79) quelques années43.
- Jean de La Vignolle, nouveau venu au Parlement, en 1461, et Jean Balue, conseiller-clerc dont nous allons reparler.
19Les chanoines parlementaires forment un groupe relativement homogène par leur période d’exercice au service de l’État royal, la plupart ayant siégé au cours du règne de Charles VII. À l’avènement de Louis XI, une nouvelle donne intervient : Jean de Vailly et Jean de La Jumelière disparaissent du Parlement, peut-être victimes de la « foire aux places » des premiers mois du règne44, et deux autres meurent en 1464. Dans le même temps, si Jean de La Réauté doit au nouveau roi une belle promotion, Jean Balue et Jean de La Vignolle sont les seuls chanoines nouveaux chargés d’un office dans l’administration centrale après la mort de Charles VII.
20Il est donc évident que Louis XI n’a pas plus que son père envahi les chapitres d’Angers en y plaçant pléthore de serviteurs. Pourtant, la continuité d’un règne à l’autre n’est qu’apparente. Sous Charles VII, les chanoines d’Angers participent au gouvernement central de l’État, et l’exemple de Jean Bernard, tour à tour maître des requêtes du roi (1424-39), conseiller et chancelier de René, puis ambassadeur et membre du Conseil royal avec ses frères en 145445, montre que le service du roi et du duc ne s’excluent pas, au nom de la bonne entente entre le prince angevin et son beau-frère. Avec Louis XI, les chanoines n’appartiennent plus qu’exceptionnellement aux organes centraux de l’État mais, en hommes de terrain, ils sont dorénavant investis de missions en Anjou. Cette évolution répond-elle aux changements du contexte politique ?
21La fin du règne de René est dominée par les problèmes que pose sa succession. Son testament de juillet 1474 prend acte de la disparition de ses héritiers mâles en ligne directe en destinant le duché de Bar à René II de Lorraine (petit-fils de René par sa fille Yolande), et en laissant l’Anjou et la Provence à son neveu Charles du Maine. Furieux, Louis XI décrète la saisie de l’Anjou et fait citer son oncle... devant le Parlement de Paris. Au terme des accords de Lyon (mai-juin 1476), la saisie est levée mais René doit livrer le château d’Angers à un capitaine du roi, et laisser en place les institutions municipales créées par le roi pour s’attacher la bourgeoisie d’Angers46. La nomination à vie du premier maire, Guillaume de Cerisay, conseiller influent de Louis XI47, mécontenta pourtant la population comme en témoigne une assemblée houleuse – où se trouvaient « advocats, gens d’Église, et autres gens » – tenue aux Carmes d’Angers en 1478 et qui fut sévèrement punie sur ordre du roi48. Les vues de Louis XI sur l’Anjou supposaient donc des agents locaux, et l’Église semble y avoir eu sa part.
22Louis XI a tout particulièrement cherché à s’appuyer sur les détenteurs du pouvoir ecclésiastique plutôt que sur les simples chanoines. Les accidents de la liste épiscopale d’Angers au cours de son règne sont une première preuve, irréfutable, de l’alourdissement de l’emprise royale. En 1439, alors qu’il avait recommandé Guillaume d’Estouteville aux électeurs angevins, Charles VII s’était plié au choix du chapitre en faveur de Jean Michel, protégé de Yolande d’Aragon, et le soutint ensuite contre Rome49. Avec Louis XI, le pouvoir royal fait et défait désormais les évêques ; en 1467, pour remplacer Beauvau, excommunié, il impose son conseiller Jean Balue, maître-clerc à la Chambre des comptes et « premier du Grand Conseil du Roy », pourtant bientôt emprisonné50 ; en 1479, le roi doit écrire à plusieurs reprises au chapitre d’Angers pour l’obliger à prendre Auger de Brie – qui avait participé à la répression de 1478 ! – à l’évêché51, mais l’archevêque de Tours refusa la confirmation, et le protégé du roi dut se contenter de l’administration du diocèse et du titre d’évêque electus nondum consecratus52.
23Les difficultés des évêques ont renforcé le rôle du chapitre cathédral et, en premier lieu, le poids du doyen. La Vignolle détient le décanat de Saint-Maurice de 1465 à 1495, qu’il cumule avec celui de Saint-Laud de 1473 jusqu’à sa résignation en faveur de son neveu René de La Vignolle en 148553. Par opportunisme, ou parce qu’il est emblématique des hésitations du clergé angevin dans les années 1470, le doyen d’Angers eut un parcours tortueux. Secrétaire de René, il apparaît ensuite en tant que conseiller au Parlement de Paris en 1461, mais résigne jusqu’en 146954. Le 30 octobre 1467, René d’Anjou le nomme président des Grands Jours d’Angers et, trois jours plus tard, président des Comptes. Inscrit dans la liste des exécuteurs du duc en 1474, sa faveur décline à partir de 1475/6, au moment de la saisie du duché, lorsque La Vignolle penche vers le roi. Le 12 janvier 1476, Louis XI intervient pour que son « amé et féal conseiller » soit investi de « l’administration, régime et gouvernement de l’espirituel dudit évesché »55 ; c’est à La Vignolle que le roi écrit personnellement le 25 avril 1479 afin d’imposer l’élection d’Auger de Brie56. Tout au long de ces années, en tant que doyen de Saint-Laud, Jean de La Vignolle reçoit aussi de nombreux serments – dont celui exigé du chapitre cathédral ! – que le roi envoyé prêter sur la Vraie Croix de cette église, une tradition affirmant que la mort était dans l’année la sanction divine de tout parjure57.
24Le cas de La Vignolle est toutefois trop engagé dans le siècle pour être représentatif, et il ne faut pas exagérer l’importance des ecclésiastiques dans la réalisation des projets angevins de Louis XI. Le roi tente de s’assurer des évêques à sa convenance, place quelques créatures fidèles dans les chapitres d’Angers58, et utilise les services de certains chanoines, mais il agit ici comme il le fait ailleurs. La saisie de l’Anjou en 1474-1476 est la seule occasion où Louis XI a ouvertement sapé l’autorité de René en son duché. Mais les oppositions à cette mainmise, notamment dans le clergé, l’ont ensuite ramené à un peu plus de retenue et de patience. Les pieux « voyages » du roi en Anjou lui permettaient malgré tout de surveiller l’héritage à venir.
25Au service de l’État, les chanoines d’Angers ont donc eu leur part puisque près d’un quart d’entre eux ont rempli des missions ou tenu des offices dans l’administration ducale et/ou royale. L’enquête prosopographique n’aurait-elle que celui-là, elle a le mérite de nous donner la mesure – même approximative, car l’exhaustivité reste en la matière un idéal inaccessible – de la part des prébendés de deux églises angevines parmi les serviteurs de l’État angevin et de l’État monarchique et, par là même, d’éclairer le fonctionnement de ces appareils d’État au XVe siècle.
26Les clercs au service de l’État, ou les serviteurs de l’État récompensés par un bénéfice ecclésiastique, ont donc des responsabilités variées. Pourtant, si René d’Anjou a employé des hommes d’Église tout au long de son règne et à tous les échelons de l’administration, il n’en va pas de même des rois de France. À l’ère des chanoines d’Angers détenteurs d’offices dans l’administration centrale, sous Charles VII, succède le temps des chanoines d’abord hommes de terrain, la politique du roi visant pour l’essentiel à maintenir localement la mainmise sur le haut clergé. À défaut d’avoir été le bastion avancé de la politique tortueuse de Louis XI, les chapitres angevins ont tout de même vécu au rythme des événements politiques.
27Les ecclésiastiques serviteurs de l’État ont contribué à préparer le passage de l’Anjou sous le gouvernement direct des rois de France. Le modèle administratif des Capétiens et des Valois a toujours inspiré les princes angevins dont les maisons apanagées étaient issues de la famille régnante ; les structures, financières notamment, étaient donc en place pour faciliter une entrée « en douceur » de la province sous administration royale. La permanence du service des hommes d’Église a finalement joué dans le même sens, en donnant l’illusion d’une continuité. Mais après la mort de René, le service de la monarchie, un temps partagé puis en rivalité avec celui des ducs d’Anjou, devint la voie exclusive des carrières administratives et politiques des ecclésiastiques angevins.
Notes de bas de page
1 Prosopographie et genèse de l’État moderne, F. Autrand dir., Paris, 1986, conclusion de Jacques Verger, p. 352.
2 J.-L. Gazzaniga, « Les clercs au service de l’État dans la France du XVe siècle », dans Droits savants et pratiques françaises du pouvoir (XIe-XVe siècle), J. Krynen et A. Rigaudière dir., Bordeaux, 1992, p. 253-278, qui étudie les évêques.
3 Q. Griffiths, « Les collégiales royales et leurs clercs sous le gouvernement capétien », dans Francia, 18 (1991), p. 93-110, et surtout I canonici al servizio dello stato in Europa, secoli XIII-XV, H. Millet dir., Modène, 1992.
4 M. Le Méné, « La Chambre des comptes d’Anjou et les libéralités princières ». dans La France des principautés. Les Chambres des comptes (XIVe-XVe siècle). P. Contamine et O. Mattéoni dir., Paris, 1996, p. 43-54.
5 I. de Brion, Les chanoines de la cathédrale d’Angers de 1356 à 1394, maîtrise d’histoire, Université d’Angers, 1997.
6 BM d’Angers, ms. 695 (627) en particulier, ms. 726-727 (656), ms. 732 (658) pour les compilations modernes ; AD Maine-et-Loire, série 16 G 5 à 17 (fabrique de l’Église d’Angers), et G 342 (testaments) principalement. Sauf exception, je n’ai pas gardé les références aux sources manuscrites, trop longues pour le gabarit imposé à la communication.
7 F. Comte, L. Juret, J.-M. Matz, « Le quartier de la collégiale Saint-Laud d’Angers », dans Les chanoines dans la ville. Recherches sur la topographie des quartiers canoniaux en France, J.-C. Picard dir., Paris, 1994, p. 95-107.
8 AD Maine-et-Loire, G 912 (années 1398-1468) et G 913 (années 1468-1494) ; voir C. Gazon, Les chanoines du chapitre royal Saint-Laud d’Angers à l’époque du roi René (1434-1481), maîtrise d’histoire. Université d’Angers, 1996, dont je reprends les analyses, complétées ponctuellement par mes recherches.
9 Cet effectif, s’il est complet, indiquerait un taux de renouvellement moindre comparé à d’autres chapitres cathédraux, d’après les premiers résultats de l’enquête des Fasti Ecclesiae Gallicanae (Hélène Millet dir., CNRS), dans le cadre de laquelle je prépare le volume d’Angers.
10 Jean de Beauvau (1439-47), trésorier en 1442, évêque de 1447 à 1467 et à nouveau de 1476 à 1479 ; Pierre (1459-85, archidiacre d’Angers) ; Gui (archidiacre, dates incertaines) ; Jean, « clerc tonsuré » (chanoine, 1478-1501).
11 G. Arnaud d’Agnel, Les comptes du roi René, Paris, 1908-1910, t. 2, p. 10 ; t. 3, p. 85.
12 Ibid., t. 1, p. 335 et 340, t. 2, p. 47 ; F. Piponnier, Costume et vie sociale. La cour d’Anjou (XIVe-XVe siècle), Paris, 1970, p. 84 et 159.
13 Respectivement C. Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, 2e éd., t.1, Angers, 1965, p. 511-512 (Breslay) et p. 506 (Bréhier) ; A. Lecoy de La Marche, Le roi René, t. 1, Paris, 1875, p. 488.
14 En 1434, dans le premier registre de Saint-Laud, René est qualifié de Domini naturalis et patronii regis Sicilie, ducis Andegavis (AD Maine-et-Loire, G 912, fol. 6) ; la réception dans la communauté des chanoines se fait vigore letrarum collacionis dom. reg. Sicilie, comme le signalent les registres G 912 et 913.
15 Jean Allardeau, Philippe Boutillat, Pierre Donnel, Matthieu Duport, Jean de La Réauté, Jean de La Vignolle, Thibaud Lemoine, Alain Lequeu, Jean Michel, Jean Perrot, Jean Porcher, Simon Terrien, Guillaume Tourneville, Herman de Vienne, Michel de Villejust.
16 Jean de Beauvau, Jean Bernard, Jean Bohalle, Renaud Cornilleau, Gui Pierres pour SaintMaurice ; Guillaume Ruelle pour Saint-Laud.
17 I canonici..., op. cit. n. 3, p. 268.
18 B. Guénée, Entre l’Église et l’État. Quatre vies de prélats français à la fin du Moyen Âge, Paris, 1987, p. 20-47.
19 En dernier lieu, voir J. Verger, Les gens de savoir en Europe à la fin du Moyen Âge, Paris, 1997.
20 Matthieu Duport, chantre de Saint-Laud, bachelier en décrets ; Guillaume Tourneville, licencié en lois, comme Thibaud Lemoine qui résigne en 1434 lorsqu’il est promu évêque de Chartres (C. Port, Dictionnaire..., op. cit. n. 13, t. 2, p. 355) ; les docteurs en droit sont Jean Bernard, Jean Bohalle, Renaud Cornilleau, Jean de La Réauté, Jean de La Vignolle et Gui Pierres.
21 A. Lecoy de La Marche, Le roi René, op. cit. n. 13, t. 1, p. 500 ; F. Piponnier, Costume..., op. cit. n. 12, p. 223.
22 C. Port, Dictionnaire..., op. cit. n. 13, t. 3, p.711 ; AD Maine-et-Loire, G 2820 pour la cure de Villevêque (avec date erronée dans C. Port).
23 Jean Perrot (ou Porron), docteur en théologie (et non en droit comme l’indique par erreur Gallia christiana, t. 14. Paris, 1856, c. 712), confesseur entre 1466 et 1469-1470, chanoine entre 1473 et 1475.
24 Y. Esquieu, « La musique à la cour provençale du roi René », dans Provence Historique, 126 (1981), p. 299-312 (p.303) ; F. Robin, « Les chapelles seigneuriales et royales françaises au temps de Louis XI », dans La France de la fin du XVe siècle. Renouveau et apogée, P. Contamine et B. Chevalier dir., Paris, 1985, p. 237-263 (p. 242).
25 Je me permets de renvoyer à J.-M. Matz, « Jean Michel, évêque d’Angers (1439-1447) : un “saint” évêque réformateur ? », dans Crises et réformes dans l’Église, Paris, 1991, p. 335-356.
26 Jean Bernard, chanoine et grand archidiacre (1434-41), ensuite archevêque de Tours, est le frère d’Etienne Bernard dit Moreau, receveur général des finances et trésorier du duc d’Anjou : voir J. d’Etiau, « Jean Bernard, archevêque de Tours », Revue de l’Anjou, n.s., 9 (1884), p. 174-188.
27 L’ordonnance de Louis II en 1400 énumère les conseillers des Comptes ; parmi eux se trouvent l’évêque d’Angers Hardouin de Bueil (1374-1439), le doyen de Saint-Maurice Jean d’Escherbaye (1380-1412), et Brient Prieur, chanoine depuis 1388, docteur en droit civil et maître-école ; voir A. Lecoy de La Marche, Le roi René, op. cit, n. 13, t. 2, p. 211.
28 Ibid., t. 1, p. 450.
29 Outre les nombreuses sources manuscrites utilisées, voir les notices le concernant dans C. Port, Dictionnaire..., op. cit. n. 13, t.3, p. 610 ; C. Gazon, Les chanoines..., op. cit. n. 8, p. 74-5 ; C. Francheteau, Le monde ecclésiastique et ses relations avec le pouvoir en Anjou d’après les registres de la Chambre des Comptes (1450-1483), maîtrise d’histoire, Université de Nantes, 1979, p. 101-2.
30 AD Maine-et-Loire, G 342.
31 AN, P 1334/10, fol. 94v-95, cité par M. Le Méné, « La Chambre des comptes... », op. cit. n. 4, p. 44.
32 Les chanoines de Saint-Laud sont Pierre Lhéritier, Jean Jouzeau ; Michel Grolleau, doyen de Saint-Laud (1466-73), est par ailleurs prébendé de la cathédrale, comme La Réauté et La Vignolle.
33 T. Basin, Histoire des règnes de Charles VII et Louis XI, Paris, 1855, p. 186-7 ; F. Autrand, Naissance d’un grand corps de l’État. Les gens du Parlement de Paris (1345-1454), Paris, 1981, p. 78 ; P.-R. Gaussin, « Les conseillers de Charles VII (1418-1461) », dans Francia, 10 (1982), p. 67-130 (p. 118).
34 Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, t. 2, Paris, 1914, c. 1074 ; P.-R. Gaussin, « Les conseillers de Louis XI (1461-83) », dans La France de la fin du XVe siècle..., op. cit. n. 24, p. 106-134 (p. 110).
35 AD Maine-et-Loire, G 912, fol. 45v-54v ; testament conservé (BM Angers, ms. 1916, fol. 13).
36 Dubois (parlementaire à partir de 1485) avait la mission de tenir le roi informé de l’issue de l’élection à l’évêché en 1479 (Lettres de Louis XI, J. Vaesen et E. Charavay éd., t. 8, Paris, 1903, p. 58).
37 E. Maugis, Histoire du Parlement de Paris de l’avènement des rois Valois à la mort d’Henri IV, 2e éd., Genève, 1977, t. 3, p. 93 et 101, donne Guillaume Compaing, archidiacre d’Angers, comme membre du Parlement ; il est inconnu des listes de dignitaires angevins.
38 Ibid., t. 3, p. 100 ; il est fils de Jean Ier de Vailly, président du Parlement de Poitiers (F. Autrand, Naissance..., op. cit. n. 33, p. 199 notamment).
39 E. Maugis, Histoire du parlement..., op. cit. n. 37, t. 3, p. 90.
40 Ibid., t. 3, p. 53 et 73 ; la famille de Vitry est de celles qui ont transformé le Parlement en « affaire de familles » (F. Autrand, Naissance..., op. cit. n., p. 79).
41 E. Maugis, Histoire du parlement..., op. cit. n. 37, t. 3, p. 95.
42 Pour Jean Fournier, également chancelier d’Anjou et de Provence, P.-R. Gaussin, « Les conseillers... », op. cit. n. 33, p. 116 ; pour son fils, E. Maugis, Histoire du parlement..., op. cit. n. 37, t. 3, p. 95, 101 et 113.
43 E. Maugis, ibid., t. 2, p. 77-78, et t. 3, p. 81, 95, 99 et 101 ; P.-R. Gaussin, « Les conseillers... », op. cit. n. 33, p. 123, le signale au conseil en 1460-1461 ; C. Port, Dictionnaire..., op. cit. n. 13, t.3, p. 229, le confond avec un homonyme également chanoine de Saint-Laud (1453-64), qui est le fils de Gilles de La Réauté, proche de René, juge ordinaire d’Anjou et du Maine.
44 P. Contamine, « Louis XI, la prise de pouvoir, la foire aux places (Juillet-septembre 1461) », dans Des pouvoirs en France (1300-1500), Paris, 1992, p. 131-146.
45 P.-R. Gaussin, « Les conseillers... », op. cit. n. 33, p. 110.
46 J. Varangot, Les institutions municipales d’Angers de 1474 à 1584, thèse École des Chartes, Paris, 1932.
47 A. Lapeyre et R. Scheurer, Les notaires et secrétaires du roi (1461-1515), t. 1, Paris, 1978, p. 79-81.
48 « Journal des événements qui sont arrivés en Anjou depuis l’an 1447 jusqu’à l’an 1499 par messire Guillaume Oudin (prêtre du Ronceray) », C. de Sanzay éd., Revue de l’Anjou, 4 (1857), p. 130-132 pour ces faits.
49 Voir supra, n. 25.
50 Le roi lui avait obtenu des prébendes, pour quelques mois en 1461 et à partir de 1462, puis la trésorerie en 1464-65 ; sur le personnage, voir l’étude ancienne de H. Forgeot, Jean Balue, cardinal d’Angers, Paris, 1895, et F., Bréguet, « La carrière angevine du cardinal Balue (1457-1491) », dans Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, t. 93, 1986, p. 155-170.
51 Lettres de Louis XI, op. cit. n. 36, t. 7, Paris, 1900, p. 294-5 (25 avril 1479 : « Mon intencion est qu’ils procèdent à élection en la personne de maistre Augier de Brye, lequel je désire de tout mon cueur..., en main d’omme qui me soit féable et agréable »), et t. 8, Paris, 1903, p. 6-7 (13 mai 1479 : « ... de quoy n’en avez riens fait. Et pour ce, incontinent ces lettres veues, élisez-le, car pour nous riens ne souffririons que autre eust l’évesché que nostredit conseillier »).
52 Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, t. 10, Paris, 1938, p. 688-9 ; C. Port, Dictionnaire..., op. cit. n. 13, t. 1, p. 523-524.
53 Sur La Vignolle, qui mériterait une biographie, il faut pour l’instant se contenter de C. Port, Dictionnaire..., op. cit. n. 13, t. 4, p. 761.
54 E. Maugis, Histoire du Parlement..., op. cit. n. 37, t. 3, p. 101.
55 Lettres de Louis XI, op. cit. n. 36, t. 6, Paris, 1898, p. 37-8.
56 Ibid., t. 7, Paris, 1900, p. 294-295.
57 J.-M. Matz, « Religion et politique à la fin du Moyen Âge : la Vraie-Croix de Saint-Laud d’Angers », dans Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 94 (1987), p. 241-263.
58 Entre 1469 et 1473, le doyen de Saint-Jean-Baptiste est Pierre de Cerisay, secrétaire et notaire du roi, conseiller au Parlement, frère du premier maire d’Angers nommé à vie en 1475 (A. Lapeyre et R. Scheurer, Les notaires..., op. cit. n., p. 81-82, et E. Maugis, Histoire du Parlement..., op. cit. n 37, t. 3, p. 107).
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