À une déesse inconnue
|Avertissement
Texte intégral
1Ce livre comprend un cycle de cours d’agrégation que j’ai tenus en janvier et février 2002, à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. J’ai voulu rester fidèle au style discursif et au contenu des cours, visant essentiellement à fournir des informations. Pour cette raison, les références aux sources normatives et doctrinales ainsi qu’à la littérature sont réduites à l’essentiel et offrent naturellement un tableau qui est surtout celui de la tradition italienne. De ce point de vue, le livre avoue volontiers son origine et ne veut avoir d’autre but qu’une prise de contact entre des traditions scientifiques différentes sur le terrain de l’enseignement universitaire. D’un autre style (et d’une autre épaisseur) sont par exemple les publications parues en France ces derniers temps sur le même thème : je cite pêle-mêle, La Justice. L’obligation impossible, W. Baranès et M.-A. Frison-Roche dir., Paris, Éditions Autrement, 1995 ; Ch. Godin, La Justice, Paris, Éditions du Temps, 2001 ; La Justice. Entretiens avec Paul Ricœur, Le Philosophoire, 15 (2001) ; mais je ne veux pas oublier le numéro de Laboratoire italien, 2/2001, dédié à Magistrature et politique, dans lequel, poursuivant un dialogue commencé il y a dix ans avec mes amis du Centre de Recherches sur la pensée politique italienne (CERPPI) de l’École Normale Supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, maintenant à Lyon, j’ai exposé les premiers résultats de mes réflexions et recherches sur la justice dans la pensée juridique et politique du début des temps modernes.
2Le titre de l’ouvrage demande aussi une brève explication. Il se réfère à la conception de la justice au Moyen Âge et au début des temps modernes, en tant que panorama d’idées et de doctrines. Mais on aurait pu aussi se référer à la justice tout court, pour souligner que dans le monde pré-moderne, la réalité du droit est fondamentalement doctrinale (dans une dimension qu’il me plaît de continuer à appeler théologico-juridique). Ce livre présuppose donc d’autres enquêtes plus fondées, portant surtout sur les aspects historiques et institutionnels (il suffit de penser à l’important volume intitulé Justice et législation, sous la direction de A. Padoa Schioppa, Paris, PUF, 2000) et veut être une simple introduction à un sujet fondamental dans l’histoire de la pensée juridique médiévale et moderne. Plutôt que de tenter une synthèse, on a cherché ici à illustrer par des exemples un parcours essentiel dans l’histoire de la pensée juridique européenne.
3Je voudrais donc exprimer mes plus vifs remerciements à Marie-Dominique Couzinet, à qui je dois le privilège d’avoir fait l’expérience de professeur invité à l’Université Paris I, et le soin apporté à la rédaction de la version française des cours. Ma reconnaissance la plus cordiale va aussi au directeur de l’UFR de philosophie, Denis Kambouchner, à JeanFrançois Kervégan, Marie-France Renoux-Zagamé et à tous les collègues qui m’ont accueilli avec un extraordinaire sens de l’amitié et avec la vivacité d’esprit qui fait de Paris et de la France, aujourd’hui, comme hier, une terre de liberté intellectuelle incomparable. Mes remerciements vont aussi aux collaborateurs du Département de Philosophie, au personnel de la Bibliothèque de la Sorbonne et aux membres du Service des Personnels Enseignants de l’Université Paris I - en premier lieu, à Madame Martine Corbin-, qui ont facilité mon séjour en résolvant tous les problèmes avec une patience infinie et une grande gentillesse.
4Trente, Pâques 2002.
© Éditions de la Sorbonne, 2003