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L’atomisme aux XVIIe et XVIIIe siècles

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Jean Salem

Préface

Texte intégral

1André Tosel m’avait généreusement proposé d’organiser, sous l’égide du Centre d’Histoire des Systèmes de Pensée Moderne qu’il dirigea jusqu’en juin 1998, une journée consacrée à l’étude de L’Atomisme aux XVIIe et XVIIIe siècles. L’écho qu’a rencontré cette belle idée (laquelle a fini par prendre corps le dimanche 26 octobre 1997, à la Sorbonne, salle Liard) m’a confirmé dans cette conviction qu’il y a lieu de susciter toujours davantage éditions, traductions et recherches touchant les œuvres et les polémiques soulevées tout au long des siècles par les promoteurs extrêmement nombreux de théories corpusculaires fort diverses. Il y a là une immense matière érudite que l’on a trop fréquemment délaissée. Il y a là un pan immense de l’histoire des idées qui a partie liée tout à la fois avec l’histoire des sciences et avec un certain type d’engagement philosophique.

  • 1 Cf. Bachelard (G.), Les Intuitions atomistiques, Paris, Boivin, 1933, p. 11 : « Est-il corps de do (...)
  • 2 Ibid., p. 17 : titre du Chapitre premier de la Première partie de l’ouvrage.
  • 3 Bachelard (G.), L’Activité rationaliste de la physique contemporaine [1951], [Paris, P. U. F., 2e (...)
  • 4 Bachelard (G.), La Formation de l’esprit scientifique [1938], Paris, Vrin, 8e éd. : 1972, p. 123.

2Car si l’atomisme ne mène pas nécessairement au matérialisme1, il y incline indiscutablement puisqu’il place au cœur du débat philosophique une réflexion sur la structure de la matière. Quant à l’histoire des sciences, elle gagne incontestablement à revenir toujours davantage de cette thèse fort sommaire et paradoxale qui passa longtemps pour un dogme, – thèse selon laquelle la physique contemporaine ne devrait rien ou presque rien à ce que Bachelard appelait avec un certain dédain : la « métaphysique de la poussière »2. Avant le XIXe siècle, cette idée que l’être est un et, tout à la fois, sporadique n’aurait guère produit, nous dit-on, que des rêveries plus ou moins bien construites autour des thèmes de la pulvérulence et de la granulation de toute chose. Rien, par conséquent, ne justifierait cet « engagement irréfléchi qui placerait la notion [contemporaine] de corpuscule dans la perspective des intuitions philosophiques de l’atomisme traditionnel »3,rien sinon « l’optimisme récurrent des historiens des sciences qui veulent souvent plaquer sur les découvertes anciennes les valeurs nouvelles »4.

  • 5 Cf. au premier chef : Mabilleau (L.), Histoire de la philosophie atomistique, Paris, Alcan, 1895 ; (...)
  • 6 Sans même parler de termes aussi mal maîtrisés que le sont les mots de «création », d’« annihilati (...)
  • 7 Cf. Pullmann (B.), L’atome dans l’histoire de la pensée humaine, Paris, Fayard (“Le temps des scie (...)

3Nous, nous pensons, tout à l’inverse, qu’il y aurait lieu de réécrire une histoire de l’atomistique : 1°/ afin de rafaîchir ce qu’on peut consulter là-dessus dans d’excellents ouvrages qui sont désormais devenus des classiques5 ; 2 / afin de prévenir les malentendus et les légions d’amphibologies qui interdisent aux savants et aux philosophes de s’entendre sur les mots eux-mêmes6 ; 3°/ afin de faire mieux ressortir que cette intuition de l’essentielle discontinuité de tout ce qui apparaît – laquelle, même dans les époques pré-scientifiques, n’a nullement été l’apanage des Grecs (on la trouve chez les Arabes comme en Inde) – ne peut pas avoir précédé la microphysique actuelle à la façon dont l’obscurité de la nuit précède la lumineuse clarté des aurores7.

  • 8 Voyez ci-dessus, la note 3 de cette même page.
  • 9 Ainsi, touchant les Mottécallemîn, le travail de Dhanani Alnoor (The Physical Theory of Kalam : At (...)
  • 10 Voyez par exemple, les travaux de V. Lyssenko concernant l’atomisme indien (Journal asiatique, 199 (...)

4Il y aurait lieu également de renouveler ou de multiplier les investigations “sectorielles” qui ont été conduites jusqu’ici : soit parce qu’à l’instar des grandes synthèses qu’on a dites8, les enquêtes naguère entreprises à propos de tel ou tel groupe de philosophes atomistes commencent à dater quelque peu et méritent d’être mises à jour9, soit parce que, bien plus simplement, on a négligé d’explorer de vastes terres vierges que quelques voyageurs isolés commencent à peine de parcourir10.

  • 11 Lasswitz (K.), Geschichte der Atomistik vom Mittelalter bis Newton, Hambourg et Leipzig, L. Voss, (...)
  • 12 Kargon (R. H.), Atomism in England from Hariot to Newton, Oxford, Clarendon Press, 1966.
  • 13 Pour des références bibliographiques plus précises, le lecteur voudra bien se reporter à la page d (...)

5Le projet dont résulte l’ouvrage qu’on va lire tient un peu à ces deux raisons. Premièrement, ni l’ouvrage classique de Lasswitz11 ni même des travaux tels que l’Atomism in England from Hanot to Newton de Kargon ne sont de toute première jeunesse12 ; quant aux importants travaux de P. Redondi sur Galilée, de F. De Gandt sur Torricelli, de D. Garber sur Descartes, de S. Gómez Lopez sur D. Rossetti, etc.13, ils concentrent bien évidemment l’attention du lecteur sur une œuvre plus que sur une époque entière, et sur un homme plutôt que sur deux ou trois siècles d’histoire des idées.

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61. Dans la première partie de l’ouvrage qu’on va lire (partie intitulée : “Pour ou contre l’atomisme ?”), c’est tout d’abord un jeune physicien, Armand Le Noxaïc (un physicien qui s’attache par ailleurs à composer une Histoire du vide, depuis les Anciens jusqu’à nous), qui souligne que l’espace vide apparent dont Pascal a soutenu que c’était certainement du vide renferme en vérité… des millions de particules émanant du mercure. Frédéric De Buzon s’attache ensuite à faire ressortir comment, malgré la relation de l’expérience du Puy-de-Dôme, Descartes a continué de considérer que sa matière subtile suffisait à réfuter à la fois l’hypothèse du vide et celle des atomes : l’hypothèse des atomes, parce qu’il y aurait contradiction, selon lui, à ce qu’une chose ait de l’extension sans être de ce fait même divisible ; l’hypothèse du vide, parce que la matière subtile remplit précisément, aux yeux de l’auteur des Principes, le rôle de condition sine qua non du mouvement que les atomistes de l’Antiquité avaient réservé au vide (Descartes s’efforçant, comme l’avaient fait les aristotéliciens avant lui, de plaider pour la possibilité du mouvement dans le plein). Les parties de la matière seraient donc indénombrables et ne sauraient être insécables. Mais leur nombre est-il positivement infini ? là-dessus, Descartes ne se prononce pas. Leibniz, tout à l’inverse, tient expressément pour la division de la matière en acte à l’infini : il était donc intéressant de se pencher – c’est ce qu’a fait Manon Robin – sur l’étrange et très conflictuelle fascination que l’atomisme antique paraît avoir exercée sur Leibniz.

72. On peut parler, en deuxième lieu, d’une véritable “réhabilitation d’Épicure” au XVIIe siècle : c’est de cela que traite surtout la partie suivante de ce recueil. En étudiant de près les Animadversiones in Librum X Diogenis Laertii de Pierre Gassendi, José Kany-Turpin montre tout d’abord qu’il s’agit bien là d’un « travail de philosophe, dans lequel la philologie ne joue qu’un rôle de servante » (p. 61). Dans sa très minutieuse étude, elle signale les confusions que fait Gassendi (celui-ci prend pour des atomes les minimæ partes, les « petites parties » dont parlait Lucrèce) ; elle souligne l’extrême intérêt des innovations qu’il opère (Gassendi tient les semina rerum, les « semences des choses », pour des groupements d’atomes ou « molécules », alors que Lucrèce avait appelé semina les atomes eux-mêmes). Tout en s’efforçant de rendre le vieil atomisme compatible avec la théologie chrétienne (il parle d’âme immortelle et d’organisation par Dieu du chaos), Gassendi, conclut J. Kany-Turpin, nous offre avec son commentaire « la meilleure manière d’aborder et d’interpréter à cette époque la pensée d’Épicure et celle de Lucrèce » (p. 70).

8Quant au Theophrastus redivivus, Marcelino Rodríguez Donís lui consacre ici un véritable petit traité. Bien qu’il soit encore beaucoup moins orthodoxe en épicurisme (l’auteur anonyme de cet important ouvrage est athée, professe l’éternité du monde et… n’admet même pas l’hypothèse des atomes !), le Theophrastus n’en constitue pas moins une illustration passionnante des traditions hédonistes et utilitaires issues préférentiellement d’Épicure, – traditions que véhiculent à l’envi déniaisés, atomistes et autres libertins érudits.

93. Mais voici qu’ Egidio Festa nous parle d’accusations de débauche et de relâchement dans les mœurs, ainsi que d’un procès des athées à l’occasion duquel on arrêta plusieurs atomistes italiens. Voilà qui suffirait à justifier le titre de la troisième partie de cet ouvrage : "La foi peut-elle s’accommoder de l’atomisme ?”. C’est qu’à Pise particulièrement, plusieurs savants se réclamant de Galilée (parmi lesquels se détache la figure de Donato Rossetti) avaient tâché de promouvoir le système des atomes,des atomes doués de tendances, de haines et autres répugnances les rendant susceptibles de s’unir ou de se repousser. E. Festa souligne la difficulté – difficulté que Galilée lui-même éprouva et qu’avait déjà rencontrée Démocriteà concilier atomisme physique et continuisme géométrique. Comment peut-on bien penser que les continus sont composés d’indivisibles ? —Pour faire bon compte, précise-t-il, les jésuites du Collegio Romano émirent des censures aussi bien contre l’indivisible physique que contre l’indivisible mathématique…

  • 14 Boyle (R.), The Excellency of the Mechanical Philosophy, in The Works of the Honourable Robert Boyl (...)

10Et c’est, selon Sophie Roux, l’indétermination et la volonté de concilier religion chrétienne et philosophie mécanique qui fit manquer à Robert Boyle la constitution de la « philosophie » corpusculaire que, pourtant, traditionnellement on lui prête. Ainsi la façon dont Descartes explique la formation d’un monde par l’instauration de quelques lois de la nature paraît-elle aussi impie à R. Boyle que l’idée épicurienne selon laquelle le monde s’engendre tout seul et par hasard (cf.p.130) : « Lorsque je parle de la philosophie corpusculaire ou mécanique, écrit-il, je suis loin de penser à la manière des épicuriens que les atomes, se rencontrant par chance dans un vide infini, sont capables de produire le monde et tous ses phénomènes, ou à la manière de certains philosophes modernes que Dieu n’a qu’à mettre une certaine quantité invariable de mouvement dans toute la masse de la matière pour fabriquer le monde, les parties matérielles étant capables de s’assembler dans un tel système par leurs propres mouvements sans qu’ils soient guidés »14. Boyle défend aussi, contre les cartésiens, l’usage des causes finales en philosophie naturelle. A vouloir contenter tout le monde et les Pères, il ne laisse guère, d’après S. Roux, que la silhouette d’un chimiste aux vues ambiguës doublé d’un expérimentateur de talent.

114. J’ai enfin regroupé, en quatrième lieu, les communications portant sur Newton et sur deux autres auteurs (Denis Diderot et David Hume) qui ont traité des atomes après lui. Dans cette dernière partie de l’ouvrage, Loup Verlet s’essaie tout d’abord à forger une psychanalyse de l’atomisme newtonien. Certes, ce sont très probablement les expériences sur la réfraction de la lumière et le « phénomène des couleurs » qui, dans l’activité proprement physicienne de Newton, ont pu donner corps à son atomisme. Toutefois, son obsession de l’ordre, son inquiétude essentielle ainsi que sa peur d’un chaos toujours imminent, et enfin sa curiosité jamais démentie pour la prisca sapientia, pour l’alchimie des Anciens, – tout cela, selon Loup Verlet, doit également être pris en compte si l’on désire rendre raison du surgissement chez Newton d’un intérêt plus que soutenu pour l’atomistique.

12Diderot, tout en rompant le lien qui avait généralement réuni l’atomisme et le mécanisme (il prête en effet une « force active », une sensibilité aux molécules, aux composantes les plus élémentaires des corps), se représente la force – l’« affinité » qui pousse tels et tels éléments à se réunir – sur le modèle de l’attraction newtonienne. C’est là ce que montre Catherine Larrère : car Diderot est surtout soucieux de laisser entendre qu’il n’est pas impossible à la matière de sentir ; et son atomisme vitaliste paraît être la conséquence obligée de ce souci fondamental. Quant à Hume, ainsi que l’explique Patrick Ghrenassia, il réserve le nom d’atome… aux perceptions simples qui n’admettent ni division ni séparation. Hume – qui veut être le Newton de l’esprit humain – développe ainsi un atomisme non-corpusculaire et compare les principes d’union et de cohésion de nos idées simples à l’attraction que Newton a décrite dans le monde naturel. Ses atomes, autrement dit, ne sont pas matériels (l’idée de substance, n’est à ses yeux, qu’une collection d’idées simples) ; mais ils ne sont pas davantage “psychiques”, en ce sens que l’esprit n’est pas selon Hume une substance à laquelle les perceptions seraient inhérentes.

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13Il ne me reste qu’à ajouter quelques mots, afin de réaffirmer combien je crois à l’actualité de toutes ces recherches. En avril 1997, l’Istituto italiano per gli studi filosofici organisait, à Naples, en avril 1997, un important colloque intitulé : “Atomisme et continuum au XVIIe siècle” ; cependant que les 5 et 6 décembre de la même année, MM. Michel Blay et Vincent Jullien réunissaient une dizaine de spécialistes à l’École Normale Supérieure de Fontenay/Saint-Cloud autour du thème : “L’Atomisme et ses contestations au XVIIe siècle”. Ici, l’on a évoqué notamment ce que le XVIIe siècle doit à l’atomisme du Moyen âge, et traité de Giordano Bruno ou de Roberval ; là, on a pu entendre parler de la matière, des atomes et des corpuscules dans la philosophie de Hobbes ou de l’hypothèse atomistique chez Cyrano de Bergerac. Voilà qui paraît suffisamment témoigner de l’intérêt que semblent susciter toujours davantage les investigations ayant trait à l’histoire de l’atomistique. Voilà qui peut nous laisser espérer bon accueil pour l’ouvrage que nous présentons. C’est un tel accueil que méritent les chercheurs qui ont concouru à son élaboration, – chercheurs dont la commune devise pourrait se formuler ainsi : nous écrivons l’histoire du vrai, car la vérité réside dans le minuscule.

14Paris, le 20 septembre 1999,
Jean Salem

Notes

1 Cf. Bachelard (G.), Les Intuitions atomistiques, Paris, Boivin, 1933, p. 11 : « Est-il corps de doctrines plus mêlé que l’atomisme pris dans son ensemble ? Ne va-t-il pas du matérialisme au monadisme ? ».

2 Ibid., p. 17 : titre du Chapitre premier de la Première partie de l’ouvrage.

3 Bachelard (G.), L’Activité rationaliste de la physique contemporaine [1951], [Paris, P. U. F., 2e éd„ p. 83.

4 Bachelard (G.), La Formation de l’esprit scientifique [1938], Paris, Vrin, 8e éd. : 1972, p. 123.

5 Cf. au premier chef : Mabilleau (L.), Histoire de la philosophie atomistique, Paris, Alcan, 1895 ; mais aussi : Van Melsen (A. G.), From atomos to atom. The history of the concept ‘atom’, transl. by Henry J. Koren, Pittsburg, Duquesne Univ. Press, 1952 (réimpr. : New York, Harper, 1960).

6 Sans même parler de termes aussi mal maîtrisés que le sont les mots de «création », d’« annihilation », etc. – mots qui sont pourtant couramment employés par les savants contemporains-, pensons à l’extrême équivocité du mot « vide » : ce vocable ambigu peut tout aussi bien désigner le vide absolu des anciens atomistes (qui a pour autre nom le néant) que le “vide” très fleuri dont la physique moderne nous dit qu’il regorge d’êtres physiques infimes, invisibles et fugaces.
— N. B. : Toujours à ce même point de vue lexical, la situation devient presque désespérée lorsque la littérature censément destinée à la vulgarisation recourt à des expressions aberrantes en faisant état, par exemple, d’« Idées insécables douées de rythme » là où il suffirait d’écrire que les atomes de Démocrite (parfois appelés par lui ideai) se distinguent entre eux par leur forme (ruthmos). — On vient de citer : Auffray (J.-P.), L’Atome, Paris, Flammarion (“Dominos”), 1997, p. 43.

7 Cf. Pullmann (B.), L’atome dans l’histoire de la pensée humaine, Paris, Fayard (“Le temps des sciences”), 1995.

8 Voyez ci-dessus, la note 3 de cette même page.

9 Ainsi, touchant les Mottécallemîn, le travail de Dhanani Alnoor (The Physical Theory of Kalam : Atoms, Space, and Void, Leyde, Brill, 1994) a-t-il notablement renouvelé l’excellent mais déjà fort ancien ouvrage de S. Pines  : Beitrage zur islamischen Atomlehre (Berlin, Gräfenhaïnichen, A. Heine, 1936).

10 Voyez par exemple, les travaux de V. Lyssenko concernant l’atomisme indien (Journal asiatique, 1995 et 1996).

11 Lasswitz (K.), Geschichte der Atomistik vom Mittelalter bis Newton, Hambourg et Leipzig, L. Voss, 1890 (rééd. : 1926).

12 Kargon (R. H.), Atomism in England from Hariot to Newton, Oxford, Clarendon Press, 1966.

13 Pour des références bibliographiques plus précises, le lecteur voudra bien se reporter à la page dans laquelle figure la première occurrence de ces noms (cf. préalablement, l’Index situé à la fin du présent volume).

14 Boyle (R.), The Excellency of the Mechanical Philosophy, in The Works of the Honourable Robert Boyle, éd. T. Birch, Londres 1772 ; réimp. : Hildesheim, 1966 : IV, p. 68-69.

© Éditions de la Sorbonne, 1999

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