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Philosophies de la nature

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Olivier Bloch

Avant-propos

Olivier Bloch

Volltext

  • 1 On en trouvera le texte en Appendice à celle-ci.

1Nous nous devons, en présentant cet ouvrage, de rendre d’abord hommage à Jean-Pierre Séris, dont la disparition a si tragiquement endeuillé la dernière des quatre journées dont on trouvera ici les Actes : son absence, au moment où il aurait dû prononcer le texte qu’on trouvera en son lieu, n’avait d’abord pas exagérément surpris les organisateurs, à qui il avait dans les jours précédents fait part de sa fatigue, et de son incertitude d’être parmi nous ce jour-là : ce n’est que le lendemain qu’on apprit qu’il n’y reviendrait plus. La tristesse et l’émotion restent pour nous d’autant plus grandes que les notes laissées dans la chambre où la mort l’a frappé attestent qu’il a jusqu’au dernier moment travaillé et retravaillé à sa communication1.

  • 2 Entre forme et histoire, Paris, Les Méridiens-Klincksieck, 1988.
  • 3 Paris, Les Méridiens-Klincksieck, 1990.
  • 4 Paris, P.U.F., 1993. Un Colloque sur Spinoza au XIXe siècle est au programme du C.H.S.P.M. pour 19 (...)
  • 5 Actes à paraître, sous la direction de Jacques Moutaux, aux Publications de la Sorbonne.

2Ces Journées faisaient suite à celles qu’avait précédemment organisées le Centre de recherches sur l’Histoire des Systèmes de Pensée Moderne, en 1985-6 sur la formation de la notion de développement à l’âge classique2, sur Spinoza au XVIIIe siècle3 en 1987 et en 1990 sur Spinoza au XXe siècle4, et en 1992 sur Traduire les philosophes5. Le thème que nous avions cette fois retenu pouvait passer pour doublement daté : d’abord en ce que le terme et l’idée de « philosophies de la nature » paraissent renvoyer, strictement et précisément, aux temps et aux œuvres de l’ère postkantienne en Allemagne, – et du coup en ce que le concept en semble à première vue périmé, par exemple en confrontation et en opposition avec le cas des « philosophies de l’histoire ».

3Cette confrontation peut toutefois être aussi ce qui permet d’en apercevoir la signification multiplement actuelle.

4Actuelle, parce que l'histoire elle-même – resgestoe, et historia rerum gestarum à la fois – est singulièrement mise en question en ces dernières années du XXe siècle, ce qui met en cause la philosophie de l’histoire en général et ses différentes versions, et du coup encore leur rapport aux philosophies de la nature.

5Mais actuelle aussi en ce que le développement des sciences de la nature ne cesse aujourd’hui de poser, et pas seulement en les reposant, nombre de problèmes philosophiques, tant pratiques que théoriques, – encore les aspects qu’on en apercevra ici sont-ils loin d’en épuiser la matière.

6Brèves considérations qui suffiraient à justifier, a parte post, l’extension du champ des « philosophies de la nature » au-delà des bornes du premier dix-neuvième siècle, – qui consolident la pertinence de l’extension a parte ante qu’on en avait fait dès longtemps en remontant jusqu’à l’Antiquité classique pour le moins, – et qui font comprendre la rencontre de notre projet avec celui qu’en avaient formé, sous la direction de Paolo Casini, nos collègues et amis de l’Université de Rome « La Sapienza » : la coordination et la collaboration entre nos deux projets a permis de fructueux échanges entre nos Journées et celles qui, sous le titre de Le Filosofie della natura tra Rinascimento e secolo XX, se sont tenues à Rome du 24 au 26 octobre 1994, et dont les Actes doivent paraître dans la Rivista di Filosofia au début de 1996.

7Même compte tenu de ces échanges, et de quelque allègement qu’ils apportaient à notre tâche, le champ d’investigation et le nombre des contributions sont apparus si larges qu’il nous a fallu en fin de compte pour organiser nos débats pas moins de quatre journées, tenues, comme lors des précédents colloques, le dimanche – deux en mars, deux en fin d’année, – placées chacune sous la responsabilité d’un coordinateur.

8La première journée, celle du 20 mars 1994, sous la responsabilité de Paolo Quintili, rassemblait les contributions portant sur la période « de la Renaissance à l’âge classique ».

9La seconde, sous la responsabilité de Françoise Dastur, était consacrée le 27 mars aux contributions centrées sur « Kant et l’idéalisme allemand ».

10C’est sur « Le xixe siècle » en général que portait la troisième Journée, celle du 27 novembre, placée sous la responsabilité d’Hélène Politis.

11La dernière, sous la responsabilité de Jacques Moutaux, abordait enfin le 4 décembre un large ensemble de questions posées par « Les philosophies de la nature aujourd’hui ».

12On trouvera plus loin, avant les textes des diverses communications de chaque journée, une présentation plus substantielle de leur objet, de leur problématique, et de leur structure, par leurs coordinateurs respectifs.

13Les auteurs des communications ont pu intégrer dans leur texte définitif des éléments de la discussion à laquelle elles avaient donné lieu : nous n’avons pas cru pouvoir cette fois-ci assumer la tâche très lourde, et parfois décevante, de donner un compte-rendu des débats : nous espérons que ceux qui y ont participé, et que nous remercions vivement de leur attention et de leur contribution à la réflexion de tous, ne nous en voudront pas trop, et comprendront que cette absence était aussi une condition de la présente publication dans des délais acceptables.

14novembre 1995

15P.S.— Au moment de mettre la dernière main à cette publication, nous avons eu la douleur d’apprendre, redoublant le deuil de la quatrième journée, la disparition de notre ami l’Inspecteur Général Jacques Moutaux, qui en avait été le maître d’œuvre, comme il avait été un des principaux artisans de l’ensemble de ces journées, et de ces Actes.

Anmerkungen

1 On en trouvera le texte en Appendice à celle-ci.

2 Entre forme et histoire, Paris, Les Méridiens-Klincksieck, 1988.

3 Paris, Les Méridiens-Klincksieck, 1990.

4 Paris, P.U.F., 1993. Un Colloque sur Spinoza au XIXe siècle est au programme du C.H.S.P.M. pour 1996-1997.

5 Actes à paraître, sous la direction de Jacques Moutaux, aux Publications de la Sorbonne.

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