1Ainsi qu’elles peuvent être synthétisées sur la figure 2.
2Michel Foucault, Surveiller et punir, Paris, Gallimard, 1975, p. 35.
3John Watts, The Making of Polities (Europe, 1300-1500), Cambridge, Cambridge University Press, 2009, p. 41. Pour John Watts, la consolidation du pouvoir royal au xve siècle est sous-tendue par l’intensification de la participation collective et par la négociation constante entre la population et le gouvernement, schéma dans lequel s’inscrit bien l’exemple troyen.
4Celui-ci fait aussi référence à sa discrétion documentaire : « Même si les textes officiels continuent de proclamer l’obéissance, des textes plus confidentiels révèlent une critique régulière, chez les dirigeants et au sein de la population ordinaire. » Xavier Nadrigny, « Un sentiment national à la fin du Moyen Âge ? L’étude du cas toulousain », Revue historique, 679/3, 2016, p. 513-548, ici p. 544. Il se fonde aussi sur les recherches de J. C. Scott, et explique que ces opinions contraires se disent dans une sphère « cachée », soustraite aux regards des dominants, et donc des historiens, en « une grande variété de formes discrètes de résistance qui n’osent pas dire leur nom ». Voir James C. Scott, La domination et les arts de la résistance. Fragments du discours subalterne, Paris, Éditions Amsterdam, 2019, p. 33 et 105-117. Pour une présentation générale de la pensée de James C. Scott et une réflexion sur ses limites, voir Christian Lazzeri, « Domination, rationalité et résistance : “l’infra politique” des groupes subalternes de James C. Scott », Sociologie, 4/12, 2021.
5Arlette Farge, Dire et mal dire. L’opinion publique au xviiie siècle, Paris, Seuil, 1992.
6C. Billen différencie à ce sujet les villes françaises des villes flamandes dans Claire Billen, « Dire le Bien Commun dans l’espace public. Matérialité épigraphique et monumentale du bien commun dans les villes des Pays-Bas, à la fin du Moyen Âge », dans É. Lecuppre-Desjardin et A.-L. Van Bruaene (dir.), De Bono Communi, op. cit., p. 71-88, notamment p. 87.
7Il s’agit du même processus qu’observe Joseph Morsel à Nuremberg. Ce qui est en jeu, c’est alors « la possibilité de construire un savoir historique qui ne soit pas seulement la reconduction du scénario des vainqueurs », J. Morsel, « Sociogenèse d’un patriciat », art. cité.
8AMT, Boutiot, BB54, fol. 30v-32.
9Sur les modalités d’adoption par les élites municipales du loyalisme royal, voir Y. Lignereux, Lyon et le roi, op. cit.
10Cette confusion entre la mémoire urbaine et la mémoire du groupe patricien se retrouve dans de nombreux contextes, comme l’a étudié Élisabeth Crouzet-Pavan, « Jeux d’identités : mémoires collectives et mémoires individuelles – l’exemple vénitien », dans H. Brand, P. Monnet et M. Staub (dir.), Memoria, communitas, civitas, op. cit., p. 21-31, p. 30. Elle explique l’efficacité de la diffusion du sentiment monarchique, car, comme le dit É. Lecuppre-Desjardin, « la maîtrise des moyens (de communication) ne suffit pas à garantir l’efficacité d’un discours qui se doit de dépasser le stade de la propagande pour atteindre celui des certitudes partagées », É. Lecuppre-Desjardin, Le royaume inachevé des ducs de Bourgogne, op. cit., p. 53.
11Brigitte Bedos-Rezak, « Du modèle à l’image. Les signes de l’identité urbaine au Moyen Âge », dans Marc Boone, Élodie Lecuppre-Desjardin et Jean-Pierre Sosson (éd.), Le verbe, l’image et les représentations de la société urbaine au Moyen Âge. Actes du colloque international tenu à Marche-en-Famenne du 24 au 27 octobre 2001, Anvers, Garant, 2002, p. 189-205, p. 198 ; C. Bulté, Image dans la ville, op. cit., p. 224.
12Ainsi, une pratique très courante, proche du budget, « l’estat par provision » existe depuis 1330-1340 en France et en Flandre, alors que leur destruction par Louis XI et l’absence d’une institution stable de « conseil des finances » a laissé croire aux historiens que ces documents remontaient seulement au milieu du xve siècle. Jean-Baptiste Santamaria, « Comptabilité publique et innovation à la fin du Moyen Âge : les institutions princières et l’émergence d’une culture numérique dans un ordre conservateur », Médiévales, 76, 2019, p. 113-132.
13Guy Saupin, « Le pouvoir municipal en France à l’époque moderne. Bilan historiographique des vingt dernières années », dans Philippe Hamon et Catherine Laurent (dir.), Le pouvoir municipal de la fin du Moyen Âge à 1789, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012, p. 15-55. Sur la vigueur des assemblées d’habitants à l’époque moderne, voir Stéphane Gal, « Entre loyalisme et rébellion : les assemblées générales de la ville de Grenoble (1588-1598) », Revue d’histoire moderne & contemporaine, 49/3, 2002, p. 7-25 et Robert Descimon, « L’exercice politique de la bourgeoisie : les assemblées de la Ville de Paris de 1528 à 1679 », Les Cahiers de Framespa, 23, 2017.
14Pour B. Chevalier, et à sa suite, D. Rivaud, le milieu du xvie siècle est le moment où se développent de nouveaux antagonismes politico-religieux qui redéfinissent en profondeur les gouvernements municipaux ; D. Rivaud, Les villes et le roi, op. cit., p. 269. Le temps de l’accord parfait est rompu. La lecture quelque peu différente de cet accord parfait fait interpréter différemment la suite.
15J. Paton, Le corps de ville de Troyes, op. cit., p. 82.
18Tous ces épisodes sont relatés dans ibid., notamment p. 89.
21Th. Godefroy, Le cérémonial François, op. cit., t. 1, p. 894-895. Voir Victor E. Graham, « The 1564 Entry of Charles IX into Troyes », Bibliothèque d’humanisme et Renaissance, 48/1, 1986, p. 105-120.
22J. Paton, Le corps de ville de Troyes, op. cit., p. 61.
25Selon Albert Babeau, La ville sous l’Ancien Régime, Paris, Didier, 1880, p. 160. Cité par J. Paton, Le corps de ville de Troyes, op. cit., p. 66.
26Voir par exemple les violences décrites avec force détails dans le procès-verbal de l’assemblée du 11 juin 1628, AMT, BB32, fol. 21v-25v.
28Th. Boutiot, Histoire de la ville de Troyes, op. cit., t. 4, p. 299, cité par J. Paton, Le corps de ville de Troyes, op. cit., p. 59.
30Jules-Joseph Vernier (éd.), Cahiers de doléance du bailliage de Troyes et du bailliage de Bar-sur-Seine pour les états généraux de 1789, Troyes, Imprimerie P. Nouel, 1909, t. 1, p. 287 et t. 3, p. 207.
31J. Paton, Le corps de ville de Troyes, op. cit., p. 180.
32J’emprunte cette expression à A. Jamme, « Mémoire vive et mémoire morte », art. cité.
33J. Paton, Le corps de ville de Troyes, op. cit., p. 75.
34AMT, A54, fol. 82v-83. Id., Le corps de ville de Troyes, op. cit., p. 182-183.
35Ce sont souvent les villes qui ont auparavant été identifiées comme des « villes de prévôté » par A. Thierry, avant que cette catégorisation ne soit remise en question. Le caractère tardif de leurs institutions municipales connues a conduit pendant longtemps à un relatif désintérêt des historiens à leur encontre : « Le régime qui gouverne ces villes de prévôté a si peu de relief que, pour la plupart d’entre elles, leur histoire au xive siècle est absolument inconnue », écrit A. Blondel alors qu’il s’apprête à fournir une étude de la ville de Chartres du xiiie au xviie siècle : André Blondel, Essai sur les institutions municipales de Chartres, spécialement du xiiie au xviie siècle, Genève, Mégariotis, 1903. A. Rigaudière, le dit encore, au seuil de sa thèse sur Saint-Flour : « Entre Seine et Loire […], cette vaste zone des provinces du Centre dont l’histoire médiévale a été si négligée par les historiens », Albert Rigaudière, Saint-Flour, ville d’Auvergne au bas Moyen Âge. Étude d’histoire administrative et financière, Paris, Presses universitaires de France, 1982, t. 1, p. 17. Son étude y remédie grandement.
36B. Chevalier, Tours, ville royale, op. cit., p. 82-83.
37B. Léthenet, Espions et pratiques du renseignement, op. cit., p. 164-166.
38AM Mâcon, BB13, fol. 81v, cité dans J. Paton, Le corps de ville de Troyes, op. cit., p. 310.
40B. Chevalier, Les bonnes villes de France, op. cit., p. 208-209.
41V. Challet, « Des murs, des signes et des mots », art. cité, p. 187 et suiv.
42Une commission est constituée en 1420, après le siège de la ville par le dauphin, renouvelée en 1421 et 1425, on parle alors des XII de la ville. Mais à partir de 1440, les commissions sont plus irrégulières. Cette commission est réunie pour la dernière fois le 23 janvier 1461.
43B. Chevalier, Tours, ville royale, op. cit., p. 94-95.
44D. Rivaud, Les villes et le roi, op. cit., p. 269.
45K. Weidenfeld, La police de la petite voirie à Paris, op. cit., p. 24-25.