L’antimilitarisme aux États‑Unis : quelques pistes de réflexions
p. 261-266
Texte intégral
1Alors que les historiens sont nombreux à se consacrer à l’étude de la guerre aux États-Unis, l’historiographie sur l’antimilitarisme est en revanche peu nombreuse et est dominée par des auteurs souvent antimilitaristes1. L’antimilitarisme n’est cependant pas un objet étranger à l’histoire américaine même s’il est moins présent qu’en France. Le dictionnaire Webster date la première occurrence du terme en 1895. L’antimilitarisme se pense comme l’hostilité au pouvoir de l’institution militaire sans se limiter au refus de la guerre, le pacifisme2. À l’échelle nationale ses militants s’opposent à la militarisation de la société, à l’échelle internationale, à une politique extérieure agressive. Ils sont des acteurs du mouvement social.
2Cette contribution ne se veut pas définitive. Elle cherche à cerner les formes de l’antimilitarisme américain et à mettre en avant ses spécificités nationales. Étudier l’antimilitarisme, c’est en effet s’interroger en creux sur la place des forces armées dans la culture politique américaine et sur le rapport des Américains à la guerre et au monde. Le propos s’inscrit dans la longue durée pour pouvoir mettre en évidence des évolutions. L’exhaustivité étant impossible, nous nous arrêterons sur quelques moments significatifs.
Aux origines de l’antimilitarisme
L’héritage du combat pour l’indépendance
3Les Américains gagnent leur indépendance par les armes. C’est d’ailleurs la victoire militaire qui fait de George Washington le premier président des États-Unis. Ce n’est cependant pas la totalité du pays qui est en armes. Même au cœur des pires difficultés militaires, il n’est pas question de recourir à la conscription. L’institution militaire n’a pas bonne réputation car elle est associée à l’oppression britannique3. Surtout, les indépendantistes considèrent que rejoindre les forces armées doit relever d’une décision personnelle au nom de la défense des libertés individuelles. Ils sont en outre attachés à leur milice, la mobilisation militaire locale héritée des temps coloniaux.
4La guerre gagnée, de nombreuses voix s’élèvent contre l’idée d’une armée permanente en temps de paix. Les pacifistes, souvent mus par des considérations religieuses à l’instar des anabaptistes et des quakers, considèrent qu’il faut par principe refuser la guerre et par conséquent l’armée. Leur influence est cependant marginale. Ce sont surtout les partisans de Thomas Jefferson, ardents défenseurs d’un État central limité et de la défense des droits individuels, qui expriment leur opposition à une armée permanente. Des incidents, comme ceux de Newburgh en mars 1783 où des anciens combattants prennent les armes contre le non-paiement de leur solde, les confortent dans leur choix.
5Le pragmatisme conduit cependant les rédacteurs de la Constitution à doter en 1787 le pays d’une force armée permanente en temps de paix. Les États-Unis doivent pouvoir se défendre face aux puissances européennes et aux tribus amérindiennes. Elle est cependant de taille réduite. En cas de danger grave, il est prévu de la renforcer avec des volontaires. La conscription est refusée car jugée liberticide. Pour se garantir encore plus contre tout militarisme les civils sont décisionnaires sur les questions militaires. Enfin, un second amendement à la constitution est ajouté en 1791. Il garantit que chacun puisse assurer sa propre défense en stipulant que « une milice bien ordonnée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas enfreint4 ».
6La culture politique américaine est démocratique et antimilitariste. Les forces armées sont peu visibles dans l’espace public. Elles ont peu de pouvoirs. Le métier des armes est d’ailleurs dévalorisé comme le rappelle le terme soldiering associé au xixe siècle à l’oisiveté. À l’exception des officiers c’est l’emploi des hommes sans qualification ni talent. Dans ce contexte, l’antimilitarisme a peu l’occasion de s’exprimer.
L’opposition à la guerre plus que l’antimilitarisme au xixe siècle
7Le seul temps propice à l’expression de l’antimilitarisme est celui des guerres et encore ce n’est pas systématique. Prenons l’exemple de la seconde guerre d’Indépendance contre la Grande-Bretagne (1812-1815). Les forces armées montrent leurs limites. Pour les Américains le responsable des difficultés militaires est le président James Madison. Ils dénoncent la « guerre de M. Madison » tandis qu’ils saluent comme des héros les rares soldats victorieux à l’instar d’Andrew Jackson. L’opposition à la guerre est politique avant d’être dirigée contre l’institution militaire. Il en va de même lorsque les États-Unis font la guerre au Mexique (1846-1848) au nom de la « destinée manifeste ». Des voix discordantes s’élèvent à l’instar d’Henry Thoreau, qui refuse de payer l’impôt pour ne pas financer la guerre et rédige un essai sur La désobéissance civile (Civil Disobedience ou Resistance to Civil Government, 1849). Son œuvre nourrira au xxe siècle l’action des antimilitaristes, mais en son temps on ne peut pas parler d’antimilitarisme.
8Avec la guerre de Sécession (1861-1865) c’est la question de la conscription qui cristallise le discours antiguerre. L’ampleur des pertes oblige le Nord comme le Sud à y recourir malgré l’hostilité historique des populations. Si le patriotisme conduit une majorité des hommes à accepter leur sort, à New York des émeutes provoquent plus d’une centaine de morts en juillet 1863. Les émeutiers s’opposent à la conscription mais également à la décision du président Lincoln de faire de l’émancipation des esclaves un but de guerre. Ils s’inscrivent aussi dans la tradition de l’émeute urbaine et raciale sans avoir pour autant un discours antimilitariste.
La naissance de l’anti-militarisme
L’antimilitarisme révolutionnaire
9Les choses changent à la fin du xixe siècle. Le discours antimilitariste se structure sous l’influence de groupes révolutionnaires d’inspiration anarcho-syndicaliste ou socialiste. Ils accusent les forces armées d’être au service d’un capitalisme oppresseur, en particulier lorsqu’il s’agit de réprimer les grèves. Leurs sources d’inspiration viennent d’Europe à une époque où se créent des réseaux transnationaux5. L’antimilitarisme s’américanise cependant avec la création d’un syndicat, les Industrial Workers of the World (IWWs) en 1905. À leur apogée en 1917, les wooblies comptent 150 000 membres. Ils sont peu nombreux à l’échelle du pays mais particulièrement implantés dans l’Ouest, où ils multiplient les grèves. Leur militantisme est très actif mais leur association avec les idées socialistes et anarchistes les marginalise dans la société américaine.
L’antimilitarisme au prisme de la puissance
10Au tournant du xxe siècle, l’antimilitarisme trouve surtout un terreau dans les nouvelles orientations de la politique étrangère. Avec la guerre victorieuse contre l’Espagne l’Amérique accède en 1898 à la puissance et s’éloigne de son isolationnisme traditionnel. L’annexion des Philippines fait même du pays une puissance coloniale, ce à quoi les Américains s’étaient toujours refusés. Les opposants s’organisent au sein d’une ligue anti-impérialiste, qui réunit des personnalités comme l’homme d’affaires Andrew Carnegie, le philosophe William James ou encore Samuel Gompers, le patron du syndicat mainstream AFL. Ils espèrent convaincre leurs compatriotes d’abandonner une telle politique. L’exposition de 1907 à Jamestown est l’occasion de nouvelles mobilisations. Ses détracteurs estiment qu’elle glorifie une Amérique belliqueuse et militariste en donnant la part belle à la mémoire de la guerre de 1898 et à la puissance de la flotte6.
11Les membres de la Ligue et les groupes d’inspiration révolutionnaire mènent leur combat chacun de leur côté, leurs références politiques étant trop éloignées pour faire cause commune. Leur échec tient cependant surtout au fait qu’ils sont à contrecourant d’une société nationaliste et fière de ses forces armées7. Par ailleurs, même si les forces armées se développent à cette époque, et notamment la marine, l’absence d’une militarisation de la société donne un faible écho à leurs propos.
Les moments de l’antimilitarisme
12Les Américains se satisfont de forces armées réduites. Ils n’acceptent leur développement que lorsqu’ils estiment qu’il leur faut combattre dans une guerre légitime. C’est le cas en 1898 ou encore pendant la Seconde Guerre mondiale. Seuls les conflits perçus comme non légitimes donnent lieu à des poussées d’antimilitarisme.
La Première Guerre mondiale
13C’est le cas de la Première Guerre mondiale. Les États-Unis optent pour la neutralité en août 1914 et, pour la majorité des Américains, le militarisme allemand fait figure de repoussoir. L’enlisement du conflit conduit cependant l’administration Wilson à organiser la préparation militaire du pays au printemps 1916 à travers une loi sur la Défense nationale. C’est pour l’empêcher qu’est créée une Union américaine contre le militarisme (American Union Against Militarism). Elle dénonce la collusion entre le pouvoir et les hommes d’affaires qu’elle suspecte de vouloir entrer en guerre pour s’enrichir. Malgré une action militante très intense, elle n’obtient pas satisfaction. Les États-Unis déclarent finalement la guerre à l’Allemagne le 6 avril 1917. L’entrée en guerre ne va pas de soi pour de nombreux Américains, antimilitaristes mais aussi pro-Allemands ou progressistes.
14La conscription, qui se met en place pendant l’été 1917, cristallise les tensions bien au-delà de ces groupes. De nombreux Américains y voient une mesure liberticide. Ils gardent par ailleurs le souvenir des émeutes du temps de la guerre civile. Les opposants les plus radicaux se retrouvent au sein d’une ligue anti-conscription (No-Conscription League). Ils incitent les jeunes hommes à ne pas rejoindre leur régiment ou à déserter. Dans l’Oklahoma, des fermiers s’opposent à la conscription en dénonçant « une guerre de riches faite par les pauvres » comme d’autres opposants à la conscription l’avaient déjà fait pendant la guerre civile8. D’après les chiffres officiels, 337 000 mobilisables auraient échappé à leurs obligations militaires. Ils seraient en fait dix fois plus9.
15Dans leur combat, les radicaux font alliance avec des plus modérés. Ils se réunissent en mai 1917 au sein d’un Conseil populaire de l’Amérique pour la démocratie et la paix (People’s Council of America for Democracy and Peace). L’incapacité du gouvernement à convaincre les Américains du bien-fondé de la guerre, malgré un effort de propagande intense, explique ce rapprochement. À cela s’ajoutent les craintes pour les libertés individuelles que fait naître l’interventionnisme croissant du gouvernement fédéral dans la vie privée. Les antimilitaristes n’obtiennent pas gain de cause, mais ils poursuivent leur combat au début des années 1920 et ce malgré la répression qui frappe les radicaux, la Red Scare. Ils mènent notamment des campagnes pour empêcher le recrutement d’officiers de réserve dans les universités.
16La guerre favorise l’antimilitarisme mais également le développement du patriotisme. Quatre millions d’hommes se retrouvent sous les drapeaux et ce faisant redéfinissent leur rapport à l’armée. Ils deviennent des soldats-citoyens10. Une fois le conflit fini, les anciens combattants s’associent pour défendre leurs droits tandis que la littérature populaire glorifie l’expérience combattante. Rapidement cependant, les représentations négatives associées historiquement aux forces armées reprennent le dessus, comme lorsque le président Hoover fait réprimer par la troupe en 1932 la « marche du bonus » organisée pour réclamer le paiement des indemnités de guerre des anciens combattants. La culture s’en fait aussi largement l’écho à travers des auteurs comme Hemingway.
Le Vietnam
17La guerre du Vietnam constitue un autre moment de développement sans précédent de l’antimilitarisme (fig. 14). À l’automne 1967, plusieurs dizaines de milliers de manifestants défilent devant le Pentagone, le bâtiment du secrétariat à la Défense. La culture s’empare aussi de la contestation. Joan Baez reprend Le déserteur de Boris Vian. Des œuvres jusque-là confidentielles trouvent un vaste public, comme Johnny s’en va-t-en guerre (Johnny Got His Gun), le roman écrit en 1939 par Donald Trumbo pour dénoncer les horreurs de la Première Guerre mondiale, qui est porté à l’écran en 1971. La contestation gagne même massivement l’armée à partir de 1968 lorsque la guerre semble perdue. Les cas de rébellion contre les officiers se multiplient, certains soldats allant jusqu’au fragging, le lancer de grenades contre leur commandant11. Démobilisé et de retour au pays, l’ancien combattant est conspué ; du jamais vu. Une partie des Américains ne croit plus en leur armée et en leur pays, dont ils estiment qu’il a perdu son âme.
18Le discours antimilitariste est très présent chez les opposants à la guerre. Il reprend des thèmes présents dans les conflits précédents. Les antimilitaristes dénoncent une « sale guerre », une guerre illégitime, où les Américains abuseraient de leur puissance. Ils mettent en avant les liens étroits entre l’État, les forces armées et les entreprises d’armement, le complexe militaro-industriel mis en place depuis la Seconde Guerre mondiale et qui fait craindre à certains un développement du militarisme. Le président Eisenhower lui-même, dans son discours d’adieu le 17 janvier 1961, avait appelé à encadrer de manière démocratique son développement12. Le recours à la conscription à partir de 1965 amplifie la contestation mais également les désertions. Environ 30 000 draft dodgers auraient rejoint le Canada, que son Premier ministre, Pierre Elliott Trudeau, présente en 1969 comme « un refuge contre le militarisme13 ». L’antimilitarisme est également amplifié par des phénomènes conjoncturels : la médiatisation qui donne un écho sans précédent aux émotions populaires et surtout la contestation de l’ordre établi et la perte de crédibilité des institutions durant cette décennie qui touche tout particulièrement l’armée comme en témoigne l’affaire des « papiers du Pentagone »14. Il faut attendre l’élection de Ronald Reagan en 1980 pour que l’Amérique retrouve sa confiance et même la victoire dans la guerre du Golfe en 1991 pour que les Américains expriment à nouveau collectivement leur fierté à l’égard de leur armée.
19L’antimilitarisme tend à se complexifier ces dernières années. Les débats autour de la légitimité de l’intervention en Irak en 2003 lui donnent un nouvel écho tout comme le développement des budgets alloués à la Défense (plus de 858 milliards de dollars en 2023). À côté de ses détracteurs traditionnels on constate surtout un nouvel activisme, qui émane de mouvements qu’on placerait à l’extrême droite de l’échiquier politique ; des Américains qui se retrouvent dans la valorisation des milices et dans une dénonciation d’un gouvernement fédéral jugé trop développé et liberticide ; des défenseurs absolus du premier amendement. Longtemps négligée, l’étude de l’antimilitarisme est incontestablement un terrain de recherche qui est à développer pour mieux comprendre l’Amérique.
Notes de bas de page
1Voir l’ouvrage classique de Arthur A. Ekirch Jr, The Civilian and the Military: A History of the American Antimilitarism Tradition, Oakland, The Independent Institute, 2010 [1956].
2Francis McCollum Feeley (éd.), Les mouvements pacifistes américains hier et aujourd’hui, Paris, FMSH, 2007.
3Le texte de la déclaration d’Indépendance du 4 juillet 1776 justifie la rupture en faisant notamment valoir que le roi George III « […] a maintenu chez nous en temps de paix, des armées permanentes, sans le consentement de nos législatures. Il a prétendu rendre le pouvoir militaire indépendant et supérieur au pouvoir civil. Il s’est joint à d’autres pour nous soumettre à une juridiction étrangère à notre Constitution et non reconnue par nos lois, donnant son assentiment à leurs prétendus actes de législation qui autorisent le cantonnement sur notre sol de troupes en nombre important ; leur épargnent, par des simulacres de procès, toute punition pour les meurtres qu’elles pourraient commettre parmi les habitants de nos États […] » (voir Jean-Michel Lacroix, Histoire des États-Unis, Paris, Puf, nouvelle édition 2018, p. 604).
4Lacroix, Histoire des États-Unis, op. cit., p. 617.
5Un congrès antimilitariste est organisé à Amsterdam en juin 1904. Il donne naissance à l’Association internationale antimilitariste.
6L’exposition célèbre le tricentenaire du premier établissement anglais permanent en Amérique. US Congressional Record, 31 janvier-15 février 1907, p. 2248‑2249.
7La guerre de 1898 commence comme une réponse à l’explosion du cuirassé Maine dans le port de La Havane.
8Jeannette Keith, Rich Man’s War, Poor Man’s Fight: Race, Class, and Power in the Rural South during the First World War, Chapell Hill, University of North Carolina Press, 2004. Sur la guerre civile, voir David Williams, « Fighting the Rich Men’s Fight ». Rich Man’s War: Class, Caste, and Confederate Defeat in the Lower Chattahoochee Valley, Athens, University of Georgia Press, 1998.
9Christopher Capozzola, Uncle Sam Wants You, World War I and the Making of the Modern American Citizen, Oxford, Oxford University Press, 2008 (nouvelle édition en 2010), p. 7‑8.
10Voir notamment Jennifer D. Keene, World War I: The American Soldier Experience, Lincoln, University of Nebraska Press, 2011.
11George Lepre, Fragging: Why US Soldiers Assaulted their Officers in Vietnam, Lubbock, Texas Tech University Press, 2011. L’auteur identifie 900 incidents ayant abouti au décès de près de 100 officiers.
12Voir https://www.eisenhowerlibrary.gov/sites/default/files/file/farewell_address.pdf, consulté le 12 avril 2020.
13Luke Stewart, « “Hell, they’re your problem, not ours”: Draft Dodgers, Military Deserters and Canada-United States Relations in the Vietnam War Era », Études canadiennes/Canadian Studies, 85, 2018, p. 67‑96. Les propos de Trudeau sont rapportés dans le journal montréalais, Le Devoir, dans un article du 4 juin 2008.
14Ces documents sur l’intervention américaine en Indochine puis au Vietnam sont réunis à partir de 1967 à la demande du secrétaire à la Défense Robert McNamara. Supposés être confidentiels ils sont publiés contre l’avis du gouvernement en 1971 dans le New York Times, puis le Washington Post.
Auteur
Hélène Harter est professeure des universités en histoire contemporaine à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne où elle est membre du laboratoire SIRICE et dirige le Centre de recherches d’histoire américaine (CRHNA). Spécialiste de l’histoire des États-Unis et du Canada, elle est notamment l’auteure des États-Unis dans la Grande Guerre (Tallandier, 2017), de La civilisation américaine (Presses universitaire de France, en collaboration, 2020), de Pearl Harbor (Tallandier, Texto, 2021) et des Présidents américains : de Washington à Joe Biden (Tallandier, Texto, 2022, avec André Kaspi).
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
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