Antimilitarismes allemands
p. 241-246
Texte intégral
1Pour l’Allemagne en particulier, l’étude de l’antimilitarisme nécessite la présentation préalable de ce que fut le « militarisme », prussien puis allemand, de ses représentations. Du point de vue conceptuel, de l’usage des mots, il n’est en effet pas évident d’appliquer le terme d’« antimilitarisme », au sens donné le plus couramment en France, à toutes les critiques du « militarisme » en Allemagne.
2Ce concept est forgé dans les années 1860 en réaction contre la Prusse, en lien avec l’extension de sa domination et le développement d’un service militaire effectif1. Il désigne donc avant tout l’emprise de l’armée sur la société dans son ensemble, sous-entendant souvent que cette emprise est excessive et néfaste. En 1893, le libéral de gauche, historien et militant de la paix Ludwig Quidde (1858-1941) publie ainsi de manière anonyme une critique en règle de ce militarisme qui réclame une « obéissance de cadavre » (Kadavergehorsam)2. L’historien dénonce non seulement la discipline excessive, mais surtout le débordement des normes militaires sur la société civile. En 1906, l’épisode du « capitaine » de Köpenick illustre pour beaucoup les excès et le ridicule de l’obéissance militaire : un voyou avec un simple habit d’officier réussit à se faire obéir des soldats, à arrêter le maire de Köpenick, près de Berlin, et à lui extorquer de l’argent.
3Il est vrai que l’Empereur se pense d’abord en soldat et que les militaires exercent une influence profonde sur la décision politique dans une société où le libéralisme a peu de prise. À travers les cercles de combattants (Kriegervereine) constitués après 1871, rassemblant presque 3 millions de membres en 1913, les traditions militaires sont à la fois entretenues et considérées comme un élément d’intégration sociale, même si ces cercles ne portent pas toujours des valeurs univoques. Plus largement, l’armée jouit d’un grand prestige et la guerre d’une forte légitimité. Dans ce contexte, les mouvements critiques de ce militarisme se heurtent à de multiples contraintes et s’institutionnalisent plus tardivement que dans les autres pays européens. Dans les milieux nationalistes, et malgré son rayonnement limité, l’engagement pour la paix est violemment délégitimé, accusé d’être un ennemi de l’Empire, d’être porté par des êtres faibles et peu virils. Dès lors, les militants allemands opposés au militarisme se montrent souvent particulièrement prudents pour ne pas alimenter les discours adverses de déloyauté.
4La critique du militarisme se fait au nom de quatre points de vue principaux : libéraux (au sens de l’époque), socialistes, anarchistes et religieux (les deux derniers ne formant que de petits groupes). Bien des partisans (libéraux) de la paix de l’époque wilhelminienne sont des critiques du militarisme allemand dans son incarnation d’alors, mais ne sont pas antimilitaristes au sens d’une hostilité fondamentale et de principe à l’armée, de « révolte » contre les institutions militaires. La critique du militarisme comme système est surtout accentuée dans la social-démocratie, d’autant plus à son aile gauche3. Pour les socialistes, il faut changer la place de l’institution militaire dans la société et démocratiser l’armée. La social-démocratie met au jour un système au service des possédants, tourné vers la mise au pas et la répression intérieure. Les mauvais traitements des soldats à la caserne sont dénoncés dans la presse du parti et particulièrement mis en avant par les plus à gauche, ce qui vaut à Rosa Luxemburg d’être poursuivie en justice en 19144. Tout comme les militants de la paix s’opposent à l’objection de conscience, les socialistes n’appellent ni au refus ni à la désobéissance des recrues. Le rejet fondamental du service armé est, lui, porté par des groupes religieux comme les témoins de Jéhovah et surtout les sectes protestantes pacifistes, que l’on retrouve dans le refus de la conscription pendant les deux guerres mondiales.
5Opposés à l’État, internationalistes et fédéralistes, les anarchistes représentent, eux, un antimilitarisme qui, au-delà de la critique du système dans son ensemble, désigne particulièrement l’armée comme institution répressive. À la différence des socialistes majoritaires, ils n’entendent pas démocratiser ou réformer l’armée mais s’y opposer, la supprimer5. Les anarchistes antimilitaristes, face aux dangers de guerre, appellent à la « grève militaire ». L’écrivain Gustav Landauer (1870-1919), de plus en plus préoccupé, avec les crises marocaines, par la menace, s’efforce de promouvoir ce moyen d’action élargi (grève de masse) et l’autodétermination des peuples contre la guerre6. Dans la pratique, le militantisme anarchiste se marque surtout par des actions de propagande illégales en direction des conscrits et des refus individuels de l’incorporation. Mais ces actions s’articulent aussi avec la « propagande par le fait ». En ce sens, l’antimilitarisme anarchiste légitima la violence de l’action directe tout en agissant contre l’esprit de caserne.
6Avec les militantes du droit des femmes et notamment Helene Stöcker (1869-1943), la lutte contre le militarisme est aussi pensée dans la redéfinition des genres et à travers les formes de la masculinité.
7À rebours de la détermination affichée à lutter contre la guerre, le ralliement des socialistes dans leur immense majorité à la défense nationale en 1914 aura des conséquences profondes sur les engagements antimilitaristes. Avec l’inscription dans la durée du conflit, dans des conditions d’une dureté extrême, insupportables pour beaucoup de soldats, avec des conditions de vie particulièrement difficiles en Allemagne, qui connaît l’insuffisance alimentaire et ses conséquences, une opposition à la guerre se structure notamment autour de cercles intellectuels (Gustav Landauer ou Kurt Hiller) et de l’aile gauche du parti socialiste, qui finit par en sortir (USPD, 1917), en particulier les spartakistes, derrière Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht. Le jeune Wilhelm Eildermann, militant socialiste de Brême qui s’y rallie, se veut ainsi partie prenante d’une « jeunesse révolutionnaire et antimilitariste » en opposition à la direction du parti réformiste et « social-impérialiste7 ». Mais pour les spartakistes, la lutte révolutionnaire amène aussi à justifier l’armement du prolétariat. La violence qui s’exerce contre lui justifie le recours aux armes pour se défendre, explique Wilhelm Pieck, qui a déserté en 1918.
8Au front, en Allemagne, comme partout ailleurs, les conditions du conflit amènent à un rejet de sa violence et de l’institution militaire qui les porte. Parmi les milliers de déserteurs, seule une petite minorité, dont Pieck, s’inscrit dans un projet politique, mais beaucoup expriment un rejet du cadre militaire8. Dans la marine, en particulier en 1917, les rébellions se multiplient contre l’arbitraire des officiers et le mauvais approvisionnement. La Révolution russe contribue à politiser de nombreux marins, qui appellent à la paix et à la transformation sociale. C’est d’ailleurs la révolte des marins à Kiel contre les choix jusqu’au-boutistes et l’arbitraire du commandement qui conduit au renversement de l’Empire et à la proclamation de la république.
9Après la Grande Guerre, partout dans le monde s’affirment de nouveaux mouvements anti-guerre, certains en soutien à la SDN, d’autres plus radicaux. Partout aussi après l’hécatombe, l’antimilitarisme connaît une légitimité nouvelle : de nombreux anciens combattants revenus du front dénoncent non seulement la guerre en soi mais aussi le cadre de l’armée qui les a asservis dans de telles conditions. Certains se regroupent dans la Friedensbund der Kriegsteilnehmer (Ligue des anciens combattants pour la paix, FdK, 1919), radicalement antimilitariste. Même dans l’Allemagne vaincue se développe un mouvement d’hostilité à l’armée et à la conscription (qui n’est pas instituée sous Weimar, abolie par l’article 173 du traité de Versailles). Le refus du service militaire, promu par la FdK, et la dénonciation de toute conscription gagnent en légitimité et en radicalité, et le militantisme en force. Une Ligue des opposants au service militaire (Bund der Kriegsdienstgegner) est fondée dès 1919, en relation avec le mouvement international des Résistants à la guerre (War Resisters’ International), pour la « dissolution de toutes les institutions militaires ». Mais elle reste d’influence modeste9. De multiples tentatives essayent de fédérer les efforts anti-guerre, avec un Cartel de la paix et, au début des années 1920, un mouvement très actif : « Plus jamais de guerre » (Nie-Wieder-Krieg-Bewegung). Comme dans les autres pays, les conceptions du pacifisme et le rapport aux institutions militaires suscitent de forts clivages.
10Dans les engagements antimilitaristes, comme dans le pacifisme au sens large, l’éducation de la jeunesse, dès les débuts de la socialisation scolaire, est une préoccupation constante. L’anarchiste Ernst Friedrich illustre une pédagogie antimilitariste particulièrement offensive après 14‑18. Soucieux d’utiliser les images des horreurs passées pour convaincre, le militant fonde à Berlin un Musée anti-guerre (Anti-Kriegsmuseum), qui expose des photos terribles du conflit et des dessins de Käthe Kollwitz. Il publie un volume quadrilingue : Guerre à la Guerre (1924-1926), qui connaît un retentissement certain, où les mêmes images du conflit, de ses violences et des exactions alors commises sont mises en regard des grands discours propagandistes, pour les démasquer par l’évidence du réel10. Tout un ensemble d’intellectuels se dressent contre le militarisme et le réarmement (clandestin), comme Kurt Tucholsky, Carl von Ossietzky ou le poète anarchiste Erich Mühsam, qui trouveront un nouvel écho dans l’Allemagne des années 1960‑1980.
11Le parti communiste, fondé fin 1918 à partir du spartakisme, entend bien continuer la lutte « antimilitariste », entendue contre le militarisme comme structure centrale du capitalisme et de l’impérialisme, et désormais contre la Reichswehr, instrument de classe, contre son réarmement clandestin. Il s’agit aussi de gagner individuellement les soldats : « Nous devons entretenir l’antimilitarisme parmi les masses », explique Ernst Schneller en 192911. Mais cet « antimilitarisme » central dans les discours et pratiques du KPD a pour pendant une forte militarisation du parti et de ses structures (militärische Abteilung), des appels à la défense armée de la classe ouvrière. Une véritable politique militaire, admirative de l’Armée rouge, se marque par une production théorique avec le journal Octobre (Oktober), une éducation pratique (Wehrerziehung) – qui tire parti des luttes armées des années récentes, depuis 1917 –, la spécialisation de ses militants, tel Ernst Schneller et l’organisation du Front rouge, véritable milice paramilitaire, prête à affronter celles des adversaires. Oktober, ce périodique « politico-militaire », peut donc déclarer la « guerre à la guerre » (août 1926) tout en dénonçant le soi-disant pacifisme, notamment celui des socialistes en 1914. C’est que la question de l’usage de la violence dans les luttes sociales et dans la pratique politique est un enjeu théorique, mais aussi une urgence pratique. Les anarchistes promeuvent ainsi la résistance passive pendant l’occupation de la Ruhr. La montée du fascisme, ses pratiques violentes, conduisent aussi des anarchistes à l’action paramilitaire comme celle des Schwarze Scharen (les « troupes noires »). Certains s’engagent même dans la guerre d’Espagne.
12Avec l’arrivée au pouvoir du nazisme – fondé sur l’exaltation de la force, l’esprit de revanche par les armes, la militarisation du pays –, la répression s’abat sur les pacifistes et les antimilitaristes, souvent liés aux milieux de gauche. Certains continuent le combat en exil. Le musée de Friedrich est d’emblée fermé et des clichés représentent des SA, décidés, devant l’inscription effacée du musée. Il deviendra un de leurs locaux.
13Il est toujours difficile d’évaluer les motivations de ceux qui refusent de se battre pendant un conflit, souvent mêlées, et souvent contingentes aussi, d’autant que les sources sont ici très piégeuses12. Mais, parmi les dizaines de milliers de déserteurs de la Wehrmacht, qui cherchent à échapper à l’enfer du front, les engagements antérieurs contre la guerre et le rejet de l’embrigadement et de la discipline de fer, surtout à la fin du conflit, émergent dans les témoignages13.
14Après 1945, la question de l’antimilitarisme entrecroise trois enjeux majeurs14. Il y a d’abord l’épuisement des populations et le rejet de la violence de la guerre passée. Il y a ensuite la concurrence des camps de la guerre froide, qui invite les militants à des positions qui ne sont pas seulement des affaires internes, mais s’inscrivent dans une lutte mondiale bipolaire. Enfin la question de l’unité allemande interfère. Les trois configurations se nouent autour du très impopulaire réarmement de l’Allemagne de l’Ouest15. Jusque dans les années 1960, la lutte contre le communisme affaiblit ou isole les engagements antimilitaristes et pacifistes, souvent accusés d’être favorables ou trop proches de l’Est, qui se veut le camp de la paix, et certaines organisations d’être des suppôts masqués du Parti communiste est-allemand (SED).
15Dans un pays toujours marqué par le sombre héritage du militarisme et du nazisme, l’antimilitarisme s’incarne dans les mouvements contre l’arme atomique et pour le désarmement inscrits dans une perspective internationale (avec les marches de Pâques dans les années 1960, qui rassemblent jusqu’à 300 000 personnes) et les luttes contre la conscription dès les années 1950 : le refus du service militaire atteint jusqu’à 10 % d’une classe d’âge mobilisable dans les années 1980. Les jeunesses socialistes, Falken et Jusos, y sont particulièrement actives, souvent en décalage avec un parti soucieux de positions de gouvernement. La mobilisation, faite de sensibilités variées, est particulièrement imposante contre l’implantation des euromissiles au début des années 1980.
16En RDA, l’antimilitarisme est une valeur politique centrale, qui devient un enjeu de lutte symbolique dans les années 1970 entre le régime et ses opposants. Le discours officiel de l’Allemagne de l’Est, toujours en référence à Liebknecht, s’inscrit dans la perspective « antimilitariste » communiste. Contre la violence de l’impérialisme, ses manigances, pour préserver un pays qui a éradiqué les fondements d’un militarisme particulièrement dangereux – tandis qu’il triomphe à l’Ouest – il faut se défendre, d’où l’importance des forces armées socialistes et en particulier de l’armée nationale populaire16. C’est au nom du même concept d’antimilitarisme, mais construit bien différemment, que les opposants critiquent au contraire la militarisation de la société est-allemande, en particulier avec l’éducation militaire obligatoire instituée en RDA en 1978. L’héritage anti-guerre, né de l’après-1945, irrigue la société à l’Est aussi, indépendamment même des injonctions du SED, et il se heurte à lui en de multiples occasions, chez les artistes, comme chez les parents d’élèves. La RDA a prévu un service militaire de substitution pour ceux qui refusent de porter les armes, accompli de plus en plus par de jeunes opposants à cette militarisation, et non pas seulement par des objecteurs religieux17.
17À travers la violence des ruptures, les continuités militantes se marquent aussi en Allemagne. C’est ainsi que Georg Jungclas (1902-1975), socialiste puis communiste, résistant, organise le mouvement trotskiste engagé dans le « travail » antimilitariste face au réarmement de l’Allemagne puis au développement des forces nucléaires18. Le marin rebelle de 1917 Hans Beckers (1892-1971), qui échappa de peu au peloton d’exécution, participe aux mouvements pacifistes et de refus du service militaire, de soutien aux objecteurs en Rhénanie dans les années 195019.
18Le double héritage du militarisme et du nazisme dans l’Allemagne contemporaine a produit un habitus national qui fait de l’institution militaire une question qui ne peut se penser et se gérer dans le simple présent, dans un cadre strictement national et apologétique. La lutte antimilitariste doit alors s’inscrire dans ce contexte propre.
Notes de bas de page
1Voir pour ce paragraphe, Bernd Ulrich, Jakob Vogel, Benjamin Ziemann, Untertan in Uniform. Militär und Militarismus im Kaiserreich, 1871-1914. Quellen und Dokumente, Francfort, Fischer, 2001. Merci à Olaf Müller et Benjamin Ziemann pour leur relecture et discussion de ce texte.
2Pour tous les personnages de cette notice et au-delà, un dictionnaire toujours très précis et pratique, Helmut Donat, Karl Holl (dir.), Die Friedensbewegung. Organisierter Pazifismus in Deutschland, Österreich und in der Schweiz, Düsseldorf, ECON Taschenbuch, 1983.
3Voir Nicholas Stargardt, The German Idea of Militarism. Radical and Socialist Critics, 1866-1914, Cambridge, Cambridge University Press, 1994.
4Voir les documents rassemblés dans Rosa Luxemburg im Kampf gegen den deutschen Militarismus, Berlin, Dietz, 1960.
5Pour un point de vue comparé synthétique, voir l’introduction d’Ulrich Bröckling à Nieder mit der Disziplin! Hoch die Rebellion! Anarchistische Soldaten-Agitation im Deutschen Kaiserreich, Berlin, Kater, 1988, p. 5‑37.
6Voir sur Landauer, le beau catalogue, Michael Matzigkeit (dir.), « … Die beste Sensation ist das Ewige... », Gustav Landauer. Leben, Werk und Wirkung, Düsseldorf, Theatermuseum der Landeshauptstadt Düsseldorf-Dumont-Lindemann-Archiv, 1995.
7Wilhelm Eildermann, Jugend im ersten Weltkrieg. Tagebücher, Briefe, Erinnerungen, Berlin, Dietz, 1972, note du 13 avril 1916, p. 320.
8Christoph Jahr, Gewöhnliche Soldaten. Desertion und Deserteure im deutschen und britischen Heer 1914-1918, Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, 1998, et Benjamin Ziemann, Gewalt im Ersten Weltkrieg. Töten – Überleben – Verweigern, Essen, Klartext, 2013, ici p. 111.
9Guido Grünewald, « Friedenssicherung durch radikale Kriegsdienstgegnerschaft: Der Bund der Kriegsdienstgegner (BdK) 1919 – 1933 », dans Karl Holl, Wolfram Wette (dir.), Pazifismus in der Weimarer Republik, Paderborn, Schöningh, 1981, p. 77‑90, citation p. 77.
10Nicolas Offenstadt, « L’image contre la guerre. Autour d’Ernst Friedrich », dans Voir. Ne pas voir la guerre. Histoire des représentations photographiques de la guerre, Paris, Somogy, éditions d’Art/BDIC, 2001, p. 271‑275.
11Wolfgang Kießling, Ernst Schneller. Lebensbild eines Revolutionärs, Berlin, Dietz, 1972, citation p. 209.
12Pour la Première Guerre mondiale, voir Jahr, Gewöhnliche Soldaten…, op. cit., p. 135‑136, 140‑141.
13Stefanie Reichelt, « Für mich ist der Krieg aus! », Deserteure und Kriegsverweigerer des Zweiten Weltkriegs in München, Munich, Buchendorfer Verlag, 1995, p. 69 et suiv. ; Magnus Koch, Fahnenfluchten: Deserteure der Wehrmacht im Zweiten Weltkrieg–Lebenswege und Entscheidungen, Paderborn, Schöningh, 2008, ici p. 33, 60, 98.
14Pour une discussion historiographique, voir Benjamin Ziemann « German Pacifism in the Nineteenth and Twentieth Centuries », Neue politische Literatur, 2015, p. 427 et suiv.
15Pour le paragraphe qui suit, nombreux éléments dans Benjamin Ziemann (dir.), « Peace Movements in Western Europe, Japan and the USA since 1945 », Mitteilungsblatt des Instituts für soziale Bewegungen, 32, 2004 et en particulier la riche synthèse bibliographique de Wilfried Mausbach.
16Voir par exemple, « Antimilitarismus », dans Kleines politisches Wörterbuch, Berlin, Dietz, 1967, p. 41‑42, et dans Wörterbuch der Geschichte, Berlin, Dietz, 1983, p. 55‑56.
17Bernd Eisenfeld, Peter Schicketanz, Bausoldaten in der DDR. Die “Zusammenführung feindlich-negativer Kräfte” in der NVA, Berlin, Links-Verlag, 2011, p. 207 et suiv.
18Georg Jungclas, 1902-1975. Von der proletarischen Freidenkerjugend im Ersten Weltkrieg zur Linken der siebziger Jahre: eine politische Dokumentation, Hambourg, Junius, 1980.
19Témoignage écrit de Werner Ortmann, militant socialiste et pacifiste, légataire de Hans Beckers, à l’auteur, décembre 2020.
Auteur
Nicolas Offenstadt est maître de conférences habilité à diriger des recherches à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il travaille sur l’histoire de la RDA, ses traces et mémoires et sur l’exploration urbaine comme question de sciences sociales. Derniers travaux parus : Le pays disparu. Sur les traces de la RDA (Gallimard, 2019), Urbex, le phénomène de l’exploration urbaine decrypté (Albin Michel, 2022). Préface à la réédition de Gilbert Badia, Le spartakisme (Otium, 2021) et en co‑direction avec Emmanuel Droit, Das rote Erbe der Front. Der Erste Weltkrieg in der DDR (De Gruyter, 2022).
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