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Mariano Fortuny y Marsal et la fabrique de l’histoire de l’art espagnol

p. 149-171


Extrait

Davillier et Fortuny, une amitié interrompue

J’ai eu le rare bonheur d’être l’ami intime d’un des plus grands artistes de notre temps, frappé inopinément à l’âge de trente-six ans, au moment où son merveilleux talent allait prendre un développement nouveau1.

1La rencontre entre le baron Davillier et Mariano Fortuny y Marsal à la fin des années 1860 est déterminante dans l’essor d’une communauté marchande et savante transnationale définie par son intérêt pour les arts décoratifs espagnols. Davillier fait probablement la connaissance de Fortuny par l’intermédiaire d’Henri Regnault en 1869, alors que le peintre espagnol réside à Paris. Il travaille dans l’atelier de Gérôme où il termine La Vicaría, tableau au succès retentissant, exposé chez le marchand Adolphe Goupil au printemps 18702. À cette époque, Fortuny est un jeune artiste renommé. Il a remporté le prix de Rome en 1857 et commence à travailler avec Goupil en 18663. De son côté, Davillier a déjà publié une étude sur la faïence

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