1L’auteur tient à remercier particulièrement MM. Jean Chapelot et Jean-Luc Sarrazin pour l’aide apportée lors de la préparation de cette contribution et tout particulièrement pour lui avoir communiqué leurs récentes – et parfois inédites – contributions aux travaux de la fédération des sociétés savantes de Charente-Maritime et du colloque EGLITERRE organisé par la Maison des sciences de l’homme de Bretagne. Jean-Claude Hocquet, « Vivre et travailler au Marais de Guérande », dans L’Europe et l’océan au Moyen Âge. Contribution à l’histoire de la navigation, Nantes, Cid, 1988, p. 181.

2Cartulaire de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon, éd. par Aurélien de Courson, Paris, Imprimerie impériale, n^os XII, XXV, LX, LXXII, LXXXIV, XCIV, XCVIII, CIII, CLXIX, CLXX, CCXXXIV, p. 19, 21, 48, 57, 64, 71, 74, 78, 130, 131, 181-182.

3Ermold le Noir, Poème sur Louis le Pieux et épitres au Roi Pépin, éd. et trad. par Edmond Faral, Paris, Les Belles Lettres, 1964, III, p. 114-116 : Veneda cui nomem Galli dixere priores, / Pisce repleta, salis est quoque dives ope.

4Jean-Christophe Cassard, Les Bretons de Nominoë, Brasparts, Beltan, 1990, p. 128.

5Michel Mollat, Le rôle du sel dans l’histoire, Paris, Presses universitaires de France, 1968, p. 13-14.

6Pierre Toubert, Les structures du Latium médiéval. Le Latium méridional et la Sabine du ix^e à la fin du xii^e siècle, Rome, Publications de l’École française de Rome, 1973, p. 645-646.

7Charles Heigel, « Le sel en Lorraine, du viii^e aux xiii^e siècle », Annales de l’Est, 1, 1981, p. 3-48.

8Jean-Claude Hocquet, « Sedes et effusio : métrologie et histoire religieuse durant la “phase ecclésiastique” de la production du sel », Cahiers de civilisation médiévale, 27/105-106, janvier-juin 1984, p. 57-69, ici p. 57 ; Id., Le sel et le pouvoir. De l’An Mil à la Révolution française, Paris, Albin Michel, 1985, p. 58-59 ; Id., Les moines, producteurs ou rentiers du sel, dans Charles Hetzlen, René de Vosc (éd.), Monachisme et technologie dans la société médiévale du x^e au xiii^e siècle, Cluny, École nationale supérieure d’arts et métiers, 1994, p. 197-212.

9Cécile Treffort, « Entre Sèvre niortaise et Seudre : pour une histoire du littoral charentais à l’époque carolingienne (ix^e-xi^e siècle) », dans Éric Normand, Alain Champagne, David Aoustin et al. (dir.), Projet collectif de recherche « Les marais charentais au Moyen Âge et à l’époque moderne : peuplement, environnement et économie ». Rapport d’activité, programme triennal, 2012-2014, Poitiers, Service régional d’archéologie, 2014, p. 60-72 (https://shs.hal.science/halshs-01800671, consulté le 10 mai 2023) ; Jean Chapelot, « Les marais salants de l’Aunis aux ix^e-x^e siècles : aux origines d’une croissance économique », Revue de la Saintonge et de l’Aunis, 44, 2019 [2020], p. 39-85.

10Sur cette question on peut citer les travaux de Tim Soens, Dries Tys et Erik Thoen, « Landscape Transformation and Social Change in the North Sea Polders, the Example of Flanders (1000–1800 AD) », Siedlungsforschung. Archäologie, Geschichte, Geographie, 31, 2014, p. 133-160, ainsi que : Alban Gautier, Christer Westerdahl, « Faire communauté par l’eau ou malgré l’eau », dans Alban Gautier, Lucie Malbos (dir.), Communautés maritimes et insulaires du premier Moyen Âge, Turnhout, Brepols, 2020, p. 5-21.

11Henri Pirenne ne mentionne les activités de production et d’échange sur les littoraux atlantiques européens qu’à une seule occasion : « Si la navigation est surtout active en Méditerranée, elle est importante également à Bordeaux et à Nantes, d’où elle se dirige par l’Atlantique vers les îles Britanniques avec lesquelles se fait un commerce d’esclaves saxons et vers la Galice », dans Mahomet et Charlemagne, Paris, Perrin, 2016 [1937], p. 57. La façade océanique n’est guère plus présente dans les synthèses récentes. Ainsi, Richard Hodges (Dark Age Economics: A New Audit, Londres/New York, Bloomsbury, 2012), Chris Wickham (Framing the Early Middle Ages: Europe and the Mediterranean, 400–800, Oxford, Oxford University Press, 2005) ou Michael McCormick (Origins of the European Economy: Communications and Commerce, A.D. 300–900, Cambridge, Cambridge University Press, 2001) n’accordent à cet espace qu’un faible nombre de pages, son rôle étant limité à celui d’annexe du circuit des mers du Nord.

12Cela est principalement le fait des archéologues et des historiens des cultures matérielles, on peut notamment citer : Christopher Loveluck, Northwest Europe in the Early Middle Ages, c. AD 600–1150: A Comparative Archaeology, Cambridge, Cambridge University Press, 2013 ; Maria Duggan, Mark Jackson, Sam Turner (dir.), Ceramics and Atlantic Connections: Late Roman and Early Medieval Imported Pottery on the Atlantic Seaboard, Oxford, Archaeopress Archaeology, 2020 ; Gautier, Malbos (dir.), Communautés maritimes et insulaires du premier Moyen Âge, op. cit.

13Marie-Yvane Daire, Le sel des Gaulois, Paris, Errance, 2003 ; Vivien Mathé, Vincent Ard (dir.), Projet collectif de recherche. Dynamiques d’occupation et d’exploitation du sel dans les golfes charentais, du Néolithique à l’Âge du Fer, 2015, p. 114.

14Philippe Duprat, Frédérique Juchauld-Zinsner, « État de l’occupation du territoire pour les périodes antérieures aux périodes médiévales et modernes », dans Normand, Champagne, Aoustin et al. (dir.), Projet collectif de recherche, op. cit., p. 43-59.

15Luc Laporte (dir.), L’estuaire de la Charente de la Préhistoire au Moyen Âge, Paris, 1998, p. 167.

16Duprat, Juchauld-Zinsner, « État de l’occupation du territoire », art. cité, p. 49 ; A. Champagne, É. Normand, A. Aoustin et al. (dir.), PCR. Les marais charentais au Moyen Âge et à l’époque moderne. Peuplement, environnement et économie. Rapport d’activités 2018, Poitiers, 2018, https://hal.science/hal-03305273v1/file/Rapport%20PCR%202019.pdf, p. 143.

17Hocquet, Le sel et le pouvoir, op. cit., p. 140-141.

18Noël-Yves Tonnerre, « La presqu’île guérandaise aux premiers siècles du Moyen Âge », dans Gwennolé Le Menn, Jean-Yves Le Moing, Bretagne et pays celtiques. Langues, histoire, civilisation. Mélanges offerts à la mémoire de Léon Fleuriot (1923-1987), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1992, p. 297-306.

19Rutilius Namatianus, Sur son retour, éd. et trad. par Jules Vessereau, François Préchac, Paris, Les Belles Lettres, 1933, v. 1961.

20Noël-Yves Tonnerre, Naissance de la Bretagne. Les structures territoriales, économiques et sociales de la Bretagne méridionale, Nantais, Vannetais de la fin du viii^e à la fin du xii^e siècle, Angers, Presses universitaires d’Angers, 2003, p. 142-146.

21Sarah Réault-Mille, « Paysages et techniques salicoles : essai de lecture géo-ethno-historique de paysages de marais salants (littoral de la Charente-Maritime, France) », dans Jean-Claude Hocquet, Jean-Luc Sarrazin (dir.), Le sel de la Baie. Histoire, archéologie, ethnologie des sels atlantiques, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2006, p. 165-178, ici p. 170. Sur cette question on peut également sur référer à Ead., Les marais charentais, géohistoire des paysages du sel, Rennes, Presses universitaire de Rennes, 2003.

22Camille Gabet, « Le Dunkerquien sur le littoral d’Aunis et Saintonge », Norois, 50, avril-juin 1966. p. 215-219 ; Pierre Stéphan, Jérôme Goslin, « Évolution du niveau marin relatif à l’Holocène le long des côtes françaises de l’Atlantique et de la Manche : réactualisation des données par la méthode des “sea-level index points” », Quaternaire, 25/4, 2014, p. 295-312.

23Stéphane Lebecq, « L’homme au péril de l’eau dans les plaines littorales des anciens Pays-Bas au début du Moyen Âge », dans Bartholomé Bennassar (dir.), L’Europe médiévale et moderne, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 1996, p. 27-42.

24Theodosiani libri XVI cum constitutionibus sirmondianis, éd. par Theodor Mommsen et Paul Meyer, Berlin, 1905, NOV. XX [= brev. X], De Adluvionibus et paludibus (440 Sept. 21).

25Olivier Bruand, « Diffusion du sel de l’Atlantique et circulation monétaire au haut Moyen Âge », dans Hocquet, Sarrazin (dir.), Le sel de la Baie, op. cit., p. 197-221 ; Id., « Pénétration et circulation du sel de l’Atlantique en France septentrionale (viii^e-xi^e siècles), Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 115/3, 2008, p. 7-32 ; Jean-François Boyer, Pouvoirs et territoires en Aquitaine du vii^e au x^e siècle. Enquête sur l’administration locale, Stuttgart, Franz Steiner, 2018, p. 529-536 et 551.

26Sylvie Dinet-Refalo, « Comtes, moines et aristocrates : les prieurés charentais des Abbayes poitevines », dans Cécile Treffort (éd.), Pascale Brudy, Anne Autissier (collab.), Monastères entre Loire et Charente. Histoire, archéologie et patrimoine monastique dans le Centre-Ouest (pays de la Charente et de la Loire). Actes du colloque de Saintes et Saint-Amant-de-Boixe (1^er-3 avril 2005), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013, p. 41-63.

27Gesta Dagoberti, éd. par Bruno Krusch, Monumenta Germaniae Historica, Scriptores rerum Merovingicarum, Hanovre, 1888, t. 2, p. 396-425, ici p. 413-414.

28Jacques Doublet, Histoire de l’abbaye de St Denys en France, contenant les antiquités d’icelle, les fondations, prérogatives et privilèges, Paris, 1625, 2 vol., p. 212 et 415-416 ; Léon Levillain, « Études sur l’abbaye de Saint-Denis à l’époque mérovingienne », Bibliothèque de l’École des chartes, 82, 1921, p. 5-116, ici p. 71-72, 104-106 ; Id., Recueil des actes de Pépin I^er et de Pépin II, rois d’Aquitaine (814-848), dir. par Maurice Prou, Paris, 1921, Gesta Dagoberti, ibid., p. 396-399 ; Laurent Morelle, « La mise en “œuvre” des actes diplomatiques. L’Auctoritas des chartes chez quelques historiographes monastiques (ix^e-xi^e siècles) », dans Michel Zimmermann (dir.), Auctor & auctoritas, Paris, École des chartes, 2001, p. 73-96, ici p. 83-85 ; Chapelot, « Les marais salants de l’Aunis aux ix^e-x^e siècles », art. cité, p. 41-47.

29Capitula missorum 821, éd. par Alfred Boretius, Monumenta Germaniae Historica, Leges, Capitularia regum Francorum , t. 1, n^o 148, c. 8, Hanovre, 1883, p. 300.

30Cécile Treffort, « Entre Sèvre niortaise et Seudre : pour une histoire du littoral charentais à l’époque carolingienne (ix^e-xi^e siècle) », dans Duprat, Juchauld-Zinsner, État de l’occupation du territoire, op. cit., p. 71.

31Léon Levillain, Recueil des actes de Pépin I^er et de Pépin II : rois d’Aquitaine (814-848), Paris, Imprimerie nationale, 1926 p. 170, n^o XLI.

32Olivier Jeanne-Rose, « L’histoire économique du Centre-Ouest Atlantique d’après la littérature hagiographique (viii^e‐xii^e siècle) », Revue historique du Centre-Ouest, 6, 2007, p. 137‐164.

33Dom Pierre de Monsabert (éd.), Chartes et documents pour servir à l’histoire de l’abbaye de Charroux, Poitiers, Société française d’imprimerie et de librairie, 1910, p. 19.

34Levillain, Recueil des actes de Pépin I^er et de Pépin II, op. cit., p. 174 et 248-249, n^o XLIV et n^o LXI.

35Ibid., p. 19-21, n^o VI.

36Hocquet, « Sedes et effusio », art. cité, p. 61-62 et 69 ; Chapelot, « Les marais salants de l’Aunis aux ix^e-x^e siècles », art. cité, p. 61.

37Sont rédigés vers 1009 un ensemble de deux brefs, un censier, ainsi qu’une notice complémentaire, recensant un total de 3 988 aires, réparties dans seulement une dizaine de marais localisés dans le sud de l’Aunis : Cartulaire de Saint-Jean-d’Angély, dans les archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis, XXX, éd. par G Musset, Paris, Picard, 1901, vol. 2, p. 15-24, CCCLI-CCCLIX, p. 44-45, CCCLXXVIII, p. 80-81, CCCCXVIII, p. 84-85, CCCCXXIII, p. 126-127, CCCCLXVII, p. 158-159, CCCCXCII.

38Principalement issus des fonds des abbayes de Bourgueil, de Cluny, de Déols, de Saint-Martial de Limoges, de Maillezais, de Nouaillé, de Saint-Cyprien de Poitiers, de Saint-Jean-d’Angély, de Saint-Maixent et de la Trinité de Vendôme. Cependant, les patrimoines salicoles de Saint-Jean-d’Angély, Saint-Maixent, ainsi que celui présent dans le cartulaire saintongeais de la Trinité de Vendôme sont les plus importants et seront les seuls envisagés dans le présent article.

39Jean-Luc Sarrazin, « La constitution d’un patrimoine salicole dans les temporels monastiques sur la côte atlantique française jusque vers l’an mille », dans Cédric Jeanneau, Philippe Jarnoux (dir.), La propriété ecclésiastique dans l’Europe atlantique au Moyen Âge et à l’Époque moderne, ix^e-xix^e siècle, Brest, Éditions du CRBC/université de Bretagne occidentale, 2023, p. 169-204.

40Adrien Bayard, « Estimation de la valeur et de la production du sel en Aquitaine (ix^e-xi^e siècles) », Médiévales, dossier Expertise judiciaire et la valeur des biens au Moyen Âge, à paraître.

41Alfred Richard (éd.), Chartes et documents pour servir à l’histoire de l’abbaye de Saint-Maixent, Poitiers, 1886-1887, vol. 1, n^o VI, p. 17.

42Hocquet, Le sel et le pouvoir, op. cit., p. 16-24 ; Réault-Mille, « Paysages et techniques salicoles », art. cité, p. 169.

43Cartulaire de Saint-Jean-d’Angély, op. cit., vol. 2, CCCLI, p. 15.

44Réault-Mille, « Paysages et techniques salicoles », art. cité, p. 173.

45Adrien Bayard, « Communautés de travail, communautés au travail. Moines et sauniers de l’Atlantique (ix^e-xi^e siècle) », dans Vito Loré, Geneviève Bührer-Thierry, Régine Le Jan (dir.), Agir en commun dans les sociétés du haut Moyen Âge, Turnhout, Brepols, 2024, p. 15.

46Cartulaire saintongeais de la Trinité de Vendôme, op. cit., n^o 48, p. 83-84.

47Chartes et documents pour servir à l’histoire de l’abbaye de Saint-Maixent, op. cit., vol. 1, n^os 39 et 14, p. 55-56 et 26-27.

48Le chiffre d’une cinquantaine d’aires correspond à la surface traditionnellement exploitable par une cellule familiale (de trois individus actifs) : Hocquet, Le sel et le pouvoir, op. cit., p. 30 ; Id., « Vivre et travailler au marais de Guérande », art. cité, p. 196-197.

49Sarrazin, « La constitution d’un patrimoine salicole », art. cité, p. 200.

50Hocquet, Le sel et le pouvoir, op. cit., p. 30 ; Id., « Vivre et travailler au marais de Guérande », art. cité, p. 196-197.