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Le rêve d’une paternité solitaire ou comment exclure les femmes de la reproduction

p. 23-24

Texte intégral

1Des mythes théogoniques aux mythes d’autochthonie – c’est ainsi qu’on appelle les mythes dans lesquels un homme, le plus souvent de grande taille ou anguipède, naît du sol, tel une plante ; dans la plupart des cas il est présenté comme le premier homme ou du moins le premier à avoir habité la contrée où il est né1 –, d’Homère à l’époque hellénistique, le rêve d’une paternité solitaire semble circuler, manifeste ou sous-jacent, dans la pensée grecque.

2Partant de l’étude de quelques-uns de ces mythes, dont certains, parmi les plus connus, ont joué un rôle considérable dans l’imaginaire grec, pour aboutir à celle de la métaphore la plus courante de l’union des sexes en Grèce ancienne, celle de la femme-sillon, tentons de comprendre comment des (les ?) Grecs ont cherché à exclure les femmes de la reproduction, dans leur représentation du monde divin comme dans celle de l’origine de tel ou tel groupe humain, voire de l’humanité en général.

Notes de bas de page

1 Nous orthographions autochthonie et autochthone avec deux h lorsque nous désignons la réalité à laquelle renvoient ces mythes pour mieux marquer la distinction avec les sens modernes du mot autochtone.

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