Les Castaing, des « aristocrates de couleur » entre la France et Saint-Domingue (fin xviiie siècle-début xixe siècle)
p. 505-514
Texte intégral
1L’étude de la « plantocratie » a le plus souvent privilégié les familles de grands Blancs, pour n’explorer que récemment les parcours de libres de couleur portés par une carrière d’exception. Nous avions, dans un article publié en 1995 par le Centre d’histoire des espaces atlantiques (CHEA), analysé « l’insolite ascension d’une famille des Isles », en l’occurrence les Castaing, découverts fortuitement dans l’union restée longtemps méconnue entre une cousine germaine par alliance de Joséphine, Marie-Françoise de Beauharnais, et un « libre de couleur », Charles Guillaume Castaing1. Ce qui nous avait paru un cas isolé s’est depuis avéré plus répandu qu’il n’y paraissait, des historiens comme Jacques de Cauna ayant révélé, dans le sud-ouest en particulier, d’autres cas de mariages mixtes2. L’exceptionnalité pourrait résider, à ce niveau de la société, dans la légitimité d’une union attestée par les tables des actes, conservées aux Archives de la Seine, d’un état civil parisien disparu en 1871. Si les fonds privés de la famille Beauharnais déposés au CARAN n’en portent pas trace, une publication ancienne d’André Gavoty3 a permis de retrouver cette alliance célébrée le 22 octobre 1797 dans le 1er arrondissement à Paris4.
2L’intérêt de revenir sur cette famille n’est pas tant d’ordre généalogique que sociologique, même si l’un et l’autre aspect ont bénéficié d’éléments neufs, issus de recherches menées dans les fonds de la Police des Noirs comme de la Police impériale, ainsi que de compléments de filiation rapportés dans Généalogie et Histoire de la Caraïbe. On s’attardera sur le chef de la lignée, Guillaume Castaing, et son épouse Catherine Champy, pour comprendre le sens de leurs pérégrinations entre Saint-Domingue et la métropole, avant de voir, dans le cheminement de leurs enfants et petits-enfants, le signe de comportements spécifiques, questionnant la démographie créole. Si la Révolution marque un tournant dans le parcours de la famille, les retournements qui suivent interrogent, jusqu’au sommet de l’État, sur les possibles issues pour d’anciens planteurs de couleur à l’heure du retour aux normes de l’Ancien Régime.
Des « grands mulâtres »
3André Gavoty avait suggéré une origine des plus fréquentes chez les libres de couleur : celle du colon blanc qui, d’une esclave noire, aurait eu des enfants mulâtres, dont l’époux de Marie-Françoise de Beauharnais. Or ceci s’est avéré inexact, ainsi qu’on a pu s’en rendre compte à travers une affaire évoquée le 21 août 1780 devant l’Amirauté de France à Paris, lorsque Guillaume Castaing, le chef de la lignée, a été admis par la chambre à faire assigner devant la Table de Marbre Me Georges Guérin de Beaumont, auquel il avait acheté le 22 octobre 1772 le mulâtre Pierre, dit Jean-Pierre, pour un montant de 3 000 livres5. À cette occasion, qui paraît l’avoir amené de Saint-Domingue en métropole, il a en effet été qualifié de « mulâtre libre » et habitant de La Grande-Rivière, paroisse Sainte-Rose au Cap-Français. Inquiété par les héritiers Métois, Guillaume Castaing a pu faire valoir le 11 septembre sa défense auprès des juges, et le 20 octobre obtenir la condamnation de Guérin, « procureur syndic de la ville et communauté de Nantes », tenu de lui remettre une compensation équivalente au prix de son achat. Le 31 juillet 1782, la sentence rendue par l’Amirauté confirmait le montant de 3 000 livres des colonies, soit 2 000 livres tournois6. Au-delà de la précision sur la couleur du plaignant, l’affaire offre l’intérêt de montrer, en pleine guerre d’Amérique et au lendemain d’une Déclaration royale de 1777 qui avait considérablement réduit la marge d’action des libres de couleur, qu’un mulâtre était capable d’obtenir gain de cause aux dépens d’une figure importante de la capitale de la traite : le condamné, lui-même avocat au parlement, devait devenir en 1786 maire de Nantes, avant de mourir, en charge, le 1er février de l’année suivante7.
4Était-ce là son premier voyage métropolitain ? Les registres paroissiaux analysés dans le sud-ouest ont permis de découvrir que, dès le 18 mai 1771 sous le nom de Catherine Champy-Castaing, la femme de Guillaume était passée à Montauban où elle portait sur les fonts baptismaux de Saint-Jacques le premier enfant de leur fille Marthe-Guillemette, arrivée deux ans plus tôt et mariée, le 22 mai 1770 dans la même paroisse, à un officier de marine de Montréal, Pierre Vital Lamothe8. Elle était encore en Guyenne le 7 avril 1773, portée dans les registres de l’Amirauté de Bordeaux sous le nom de Catherine Lacroix-Champy, originaire du quartier de Limonade, près du Cap, et sur le point de repartir à bord du Cantabre pour Saint-Domingue. Âgée de 43 ans, l’épouse de Guillaume Castaing était alors qualifiée de « mulâtresse » et capable de signer « Champy-Castaing9 ». Le même jour, toutefois, c’est sous le nom de « dame Catherine Champuy » qu’elle était rapportée dans les doubles envoyés au bureau des colonies à Paris10, parée d’une épithète déjà donnée paroisse Saint-Jacques, mais d’ordinaire peu usitée dans sa catégorie11. La marque de la couleur disparaissait d’ailleurs, peut-être omise par le scribe qui a recopié le registre bordelais. Il n’en reste pas moins que c’est de l’union de mulâtres, et non d’un colon blanc et d’une esclave noire, qu’est issue la fratrie appelée à connaître, à la faveur de la Révolution, un destin hors du commun.
Entre la France et la plaine du Cap
5Le couple Castaing a ainsi ancré ses intérêts en France autant qu’à Saint-Domingue, où en l’absence de son mari, Catherine Champy n’a, semble-t-il, cessé de demeurer, tenue d’assurer le bon fonctionnement de leur habitation malmenée par la guerre d’Amérique – qui isolait alors la colonie. Le 9 novembre 1779 en particulier, c’est comme marraine d’une enfant naturelle de son fils, Charles Guillaume Castaing, qu’elle réapparaissait paroisse de La Grande-Rivière où elle portait sur les fonts sa petite-fille, Catherine Charlotte Hervée Joséphine. Ce qui en métropole aurait semblé un acte singulier renvoie en fait à un comportement répandu, aux Antilles, parmi les libres pour lesquels le mariage était loin d’être systématique. C’est ainsi que la compagne de Charles Guillaume, Marie Anne Laporte, veuve de Gaspard Ardisson, a mis au monde en mars 1781 un deuxième enfant naturel, qualifié de « mulâtre » et baptisé seulement le 26 janvier 1782, sous le nom de Charles Louis Alexandre, même paroisse de La Grande-Rivière12. Le couple n’a finalement convolé en justes noces que le 8 novembre 1783, paroisse de Limonade, en légitimant par la même occasion deux nouvelles filles13 ! Seul le dernier enfant connu du ménage, Charles Guillaume Arnault, né en octobre 1787 au quartier des Perches, dépendant du Terrier-Rouge14, paraît en fin de compte être venu au monde en légitime mariage.
6Or, Charles Guillaume Castaing, élevé en partie en France15 et servi sans doute par cette union dans la « puissante famille des Laporte16 », reconstituée par Stewart King17, a bientôt su se frayer une entrée dans la société du marquis de Rouvray, devenu propriétaire au Terrier-Rouge de l’ancienne sucrerie des jésuites et surtout « colonel des chasseurs volontaires de couleur » – à la cause desquels il s’est intéressé quand s’est trouvée posée la question, cruciale à l’aube de la Révolution, de l’accès des libres à la citoyenneté18. En 1791, il devenait secrétaire général du marquis, signe de confiance notoire alors que la correspondance de celui qui était depuis peu passé maréchal de camp rendait compte d’une dégradation sans précédent de la situation autour du Cap-Français. Et en juin 1792, il se voyait nommé, alors que venait d’être votée la loi donnant le droit de vote aux libres, membre de la commission intermédiaire de la colonie19 où étaient attendus les délégués de l’Assemblée, Sonthonax et Polverel, chargés de faire appliquer le décret.
7Au même moment, Marthe-Guillemette ou Guillemette, épouse Lamothe, connaissait un parcours non moins remarquable. Repassée peu avant la guerre d’Amérique aux côtés de son frère aîné aux Antilles, la « demoiselle Castin », devenue « dame Lamothe », perdait d’abord ses épithètes honorifiques – comme d’ailleurs Charles Guillaume lui-même – après que son mari a été inhumé le 26 novembre 1781 à Saint-François de Basse-Terre. Signe des temps, la sœur et le frère étaient ensemble rabaissés à leur seul état de « mulâtre » et de « mulâtresse » lorsqu’ils portaient, le 26 janvier 1782 sur les fonts de La Grande-Rivière, la fille de leur sœur puînée, Françoise Marguerite Laure, épouse de l’arpenteur Dallier. Détail significatif, l’enfant âgée de près d’un an et demi et prénommée Marthe Charlotte Alexandrine Bathilde était expressément désignée comme « quarteronne » et de mère « libre20 ». Si la politique ségrégative du dernier tiers du siècle trouvait sans doute là une de ses expressions les plus fortes, l’ascension sociale n’en était pas pour autant contrariée ainsi que l’indique, en 179221, le remariage de Marthe-Guillemette avec l’avocat Pierre Nicolas Garnot, venu de Paris et promu greffier en chef de l’amirauté du Cap-Français. La notice biographique qu’a consacrée Perraud de Thoury au conventionnel, acquis aux réformes, dit bien son rang et sa personnalité22 : fils d’un notaire de Sézanne, en Champagne23, et d’une demoiselle Royer, elle-même sœur du subdélégué et premier secrétaire de l’intendant de Rouen, Garnot s’était érigé en défenseur des droits des gens de couleur à l’heure où, Le Cap en proie à la réaction des colons qui traitaient avec les Anglais, il se voyait élu représentant du nord de la colonie d’où, ses esclaves émancipés, il faisait par sûreté passer en métropole sa famille et sa belle-famille créole24.
8L’évolution de la benjamine du clan, Françoise Marguerite Laure, conforte cette impression d’alliances résolument tournées vers des Blancs depuis peu émigrés de France, selon un schéma observé à la Martinique par Jessica Pierre-Louis qui a montré comment, à la même époque chez les Larcher, enfants d’un planteur et d’une mulâtresse libre, l’aînée épousait un Corrent de Ribère, écuyer gascon, alors que ses frères ne parvenaient localement à s’allier que dans des familles métissées25 – qui les cantonnaient dans la catégorie des sang-mêlé. Après avoir évolué avec les siens à Montauban, Françoise Marguerite Laure revenait à Saint-Domingue pour épouser, le 18 octobre 1777 à La Grande-Rivière, un nouveau venu béarnais, Jean-Joseph Balthazar d’Allier, alias Dallier, qui lui donnait au moins deux enfants. Or, un veuvage précoce l’amenait à se remarier, le 22 mars 1793, avec un militaire de carrière, Pierre Charles Éléonor Robequin26, natif de Paris et passé aux Îles à l’occasion de la guerre d’Amérique, où il se distinguait à la bataille des Saintes avant de poursuivre sa carrière en métropole pour ne revenir qu’en 1792, chargé de commander le régiment du Cap-Français. Et tandis que Garnot rejoignait, non sans mal, Brest où il arrivait en juin 179427, Robequin restait dans la colonie qu’il ne quittait qu’à la paix28.
9En somme, les Castaing ont tiré parti des débuts de la Révolution – qui servait les libres en levant l’obstacle de la couleur – pour poursuivre une remarquable ascension, quand bientôt les événements les privaient, à l’instar des colons blancs, de leurs moyens de subsistance.
Une intégration aux élites ?
10Les événements de l’été 1793, en consacrant la victoire des esclaves venus au secours de la République pour sauver Saint-Domingue, poussaient vers la métropole les Castaing et leurs alliés. Charles Guillaume, chef du clan29 appelé par Sonthonax lui-même à quitter le 31 juillet la colonie pour mettre à l’abri sa compagne Eugénie, parvenait via Philadelphie à rejoindre Paris où il se retrouvait logé, comme locataire de la Nation, dans le ci-devant hôtel des Beauharnais, rue Neuve-des-Mathurins. Or, si l’épouse divorcée du marquis François VIII émigré, Marie-Françoise30, était admise à sa sortie de la prison de Port-Libre à réintégrer, le 9 octobre 1794, l’immeuble où elle retrouvait sa fille Émilie, l’une et l’autre demeuraient confinées dans l’entresol de l’hôtel, matériellement démunies. Charles Guillaume se serait alors disposé, selon André Gavoty, à « débrouiller leurs affaires », tandis que Marie-Françoise l’aidait, en 1795, à trouver un emploi « à la correspondance générale dans l’une des divisions de l’administration des convois de l’intérieur31 ». L’idylle qui naissait de cette relation aboutissait ainsi, le 22 octobre 1797, à ce mariage que le chancelier Pasquier aurait plus tard qualifié de « folie32 ».
11La situation des Castaing s’en trouvait-elle pour autant changée ? Garnot dont la famille était également logée à l’hôtel des Beauharnais avait pu rejoindre, peu après la proclamation de l’abolition, ses collègues de Saint-Domingue à la Convention. Porté à la mairie du 1er arrondissement, puis maintenu de l’Assemblée au Corps législatif où il siégeait jusqu’au 20 mai 1797, il obtenait ensuite un poste d’administrateur de la loterie jusqu’à la Restauration33. Affecté en 1807 à Bordeaux34, il se retrouvait ainsi dans la ville où la femme de Robequin était elle-même venue s’établir aux côtés de ses filles, pensionnaires sur place, avant que son mari ne rentre de la colonie pour poursuivre, à Bourges, une carrière dans la gendarmerie. Robequin gratifié de la Légion d’honneur était encore, par suite de son engagement dans les campagnes impériales, de la Prusse à la Pologne, encore décoré en 1814 d’une croix de Saint-Louis35.
12Il reste que Charles Guillaume lui-même a connu un destin plus ordinaire. Certes signataire, le 21 avril 1798 devant Me Bonnomet à Paris, du contrat de mariage de sa belle-fille Émilie de Beauharnais avec le capitaine d’infanterie Antoine Chamant, futur comte de La Vallette, aux côtés du général Bonaparte et de Joséphine eux-mêmes36, il n’en a pas moins été tenu par la suite à l’écart du pouvoir. Nommé en février 1800 « commissaire du gouvernement dans l’administration des équipages militaires », il s’est en effet vu affecté dès 1801 comme directeur du parc de Sampigny, dans la Meuse où son nom a été retrouvé dans le cadre du recensement organisé en 1807 par Fouché : « mulâtre âgé de 53 ans », Charles Guillaume demeurait à Sampigny avec son unique enfant à l’avoir suivi du Cap en France, Charles Guillaume Arnault ou Amand, pour sa part « mulâtre » et sans état37. Marie-Françoise paraît avoir suivi son mari, qui lui a survécu quand le ménage a migré, sous la Restauration, à Sézanne où Garnot, originaire du lieu, a choisi avec Robequin et leurs épouses respectives de se retirer. Rien n’indique en fin de compte une promotion significative des Castaing, père et fils, qui semblent avoir surtout pâti de cet arrêté par lequel, le 29 mai 1802, les anciens militaires de couleur étaient invités à jouir de leur traitement hors de la première division, correspondant à Paris et aux départements proches. Le 8 janvier 1810, Charles Guillaume Arnault faisait à Sampigny un médiocre mariage avec une demoiselle Bélin, orpheline et nièce d’un garde-magasin. Le testament laissé par Marie-Françoise indique clairement que c’est par une rente constituée de 1500 francs et la jouissance de sa maison située au 23, rue de l’Hôpital, que Charles Guillaume pouvait continuer à lui survivre38. C’est ainsi que ce dernier s’est éteint, le 15 avril 1829, dans cette même demeure qui devait revenir à Émilie. La descendance Castaing se perpétuait dans le village, sans relief particulier, jusqu’à la fin du siècle.
*
13L’évolution des Castaing, grands mulâtres à Saint-Domingue et proches du pouvoir en métropole, s’avère donc étroitement liée aux événements qui ont été pour eux à double tranchant. La promotion des libres de couleur les aidait dans un premier temps, par suite de la loi d’émancipation de 1792, quand la réaction consécutive à la perte de la colonie, annoncée dès 1802, leur fermait par la suite l’accès à des postes-clés. Malmenés par la politique du Consulat, les citoyens de la République redevenaient sous l’Empire de simples mulâtres.
Notes de bas de page
1Érick Noël, « Le sang noir des Castaing, ou l’insolite ascension d’une famille des Isles (milieu xviiie-fin xixe siècle) », Bulletin du Centre d’histoire des espaces atlantiques, 7, 1995, p. 171-182.
2Jacques de Cauna, L’Eldorado des Aquitains. Gascons, Basques, Béarnais aux Îles d’Amérique (xviie-xviiie siècles), Biarritz, Atlantica, 1998.
3André Gavoty, « Le beau-frère de couleur de l’impératrice Joséphine », La Revue des Deux mondes, 1, 1956, p. 95-116.
4Archives départementales (AD) 75, V 10 E 2, Mariages célébrés à Paris entre 1793 et 1802.
5Archives nationales (AN), Z1D135.
6AN, Z1D136.
7Guy Saupin, « Graslin et les pouvoirs publics à Nantes à la fin de l’Ancien Régime », dans Philippe le Pichon, Arnaud Orain (dir.), Jean-Joseph-Louis Graslin. Le temps des Lumières à Nantes, Rennes, PUR, 2008, p. 191-228.
8AD 82, R.P.
9AD 33, 6 B 54.
10AN, COL. F5B41.
11Ainsi « La demoiselle Elizabeth Raymond », sœur de Julien, a été enregistrée le 10 juin 1766 à Bordeaux, d’où elle a été appelée à passer à bord du Saint-Louis pour regagner Aquin [AD 33 : 6 B 53], tandis que « le sieur Hugues Montbrun » s’est remarié le 27 juin 1792 à Castres avec une demoiselle Roux de La Brauge [AD 33, R. P.] ; or, dans aucun de ces actes la couleur n’a été renseignée.
12Bernadette et Philippe Rossignol, « Lamothe, Castaing et Champy, croisements à travers l’Atlantique », Généalogie et histoire de la Caraïbe, 339, 2010, p. 6451. Dans le second acte, Marie Anne est portée en marge sous le nom de « Laporte, dit Castaing ».
13Élisabeth Charlotte, née le 18 novembre 1782, et Marguerite Élisabeth, qui ne sera baptisée que le 6 janvier 1784 [Bernadette et Philippe Rossignol, « Compléments », Généalogie et histoire de la Caraïbe, 240, 2010, p. 6489].
14AD 55, E.C. de Sampigny, acte de notoriété rapporté lors de son mariage, le 8 janvier 1810.
15Relevé le 25 novembre 1773 à Saint-Jacques de Montauban comme signataire de l’acte de baptême de son filleul Charles Patrice Lamothe, fils de sa sœur Marthe-Guillemette [AD 82, R. P.], et rembarqué le 2 juin 1775 à Bordeaux sur Le Grand Don de Dieu à destination du Cap-Français [AD 33, 6 B 55].
16Dominique Rogers, « Catherine Françoise Ardisson », dans Érick Noël (dir.), Dictionnaire des gens de couleur dans la France moderne, Genève, Droz, 2013, vol. 2, p. 571.
17Stewart R. King, Blue Coat or Powderded Wig: Free People of Colour in Pre-revolutionary Saint-Domingue, Athens, University of Georgia Press, 2001, p. 275, Appendix One : Family tree of the Laportes of Limonade.
18M. E. McIntosh, Bernerd C Weber, « Une correspondance familiale au temps des troubles de Saint-Domingue (1791-1796). Lettres du marquis et de la marquise de Rouvray à leur fille », Revue d’histoire des colonies, 159, 1958, p. 123.
19Service historique de la Défense (SHD), 4 Yg, Officiers d’administration, dossier de « Castaing (Charles Guillaume) », état des services.
20Bernadette et Philippe Rossignol, « Lamothe, Castaing et Champy », art. cit., p. 6451.
21Pierre Bardin, « Règles d’élections à la Convention et patrimoine des députés des colonies », Généalogie et histoire de la Caraïbe, 45, 2012, p. 2.
22Léonie Perraud de Thoury, Notice biographique sur M. Garnot, Paris, Bureau du Panthéon biographique universel, 1851.
23Auguste Kuscinski, « Garnot », Dictionnaire des conventionnels, Paris, Société de l’histoire de la Révolution française, 1916, p. 281, ajoute « procureur » de son bailliage.
24Léonie Perraud de Thoury, Notice biographique sur M. Garnot, op. cit., p. 3-9.
25Jessica Pierre-Louis, Les libres de couleur face au préjugé. Franchir la barrière à la Martinique aux xviie-xviiie siècles, thèse sous la direction d’Érick Noël, Université des Antilles et de la Guyane, 2015, p. 277.
26Bernadette et Philippe Rossignol, « Compléments », op. cit.
27Récit de l’interception de son navire par des corsaires anglais dans Pierre Bardin, « Règles d’élections à la Convention et patrimoine des députés des colonies », art. cit., p. 4.
28AN, L. H. 2357/17, Dossier Robequin (Pierre Charles Éléonor).
29Son père est mort avant 8 novembre 1783. Voir Bernadette et Philippe Rossignol, « Compléments », art. cit.
30Fille de Claude II de Beauharnais, comte des Roches-Baritaud, et de Marie Anne Françoise Mouchard de Chaban, dite Fanny, Marie-Françoise avait d’abord été mariée à son cousin germain François VIII, marquis de Beauharnais, frère aîné du vicomte Alexandre et de ce fait beau-frère de Marie-Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, son épouse, devenue Joséphine.
31SHD, 4 Yg, Officiers d’administration, dossier de « Castaing (Charles Guillaume) », état des services.
32Sur ces années, voir : Érick Noël, Les Beauharnais, une fortune antillaise, 1756-1796, Genève, Droz, 2003, p. 255-258.
33Léonie Perraud de Thoury, Notice biographique sur M. Garnot, op. cit., p. 9-11.
34Auguste Kuscinski, « Garnot », art. cit., p. 281.
35AN, L. H. 2357/17.
36AN, M.C. ET/XXXVI/636.
37AN, F78075, département de la Meuse, état du 1er septembre 1807.
38AD 51, 4 E 18416, rép. 130, étude Frérot à Sézanne, 5 juin 1829, liquidation de la communauté de M. et Mme Castaing.
Auteur
Érick Noël, agrégé et professeur des universités, enseigne l’histoire moderne à l’université des Antilles, pôle Martinique. Spécialiste des outre-mer à l’époque moderne, il a publié : Les Beauharnais, une fortune antillaise, Genève Droz, 2003 ; Être Noir en France au xviiie siècle, Paris, Tallandier, 2006 et Le goût des Îles sur les tables des Lumières, La Crèche, Presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine/La Geste, 2020). Il a également dirigé : Dictionnaire des gens de couleur dans la France moderne, Genève, Droz, 2011-2017, 3 vol. ; Paris créole, actes du colloque (Paris, 27-28 février 2019), La Crèche, Presses universitaires de Nouvelle-Aquitaine/La Geste, 2020.

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