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Les conseillers municipaux de Paris sous la Troisième République (1871-1914)

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Nobuhito Nagaï

Introduction

Texte intégral

1Longtemps, les historiens français n'ont pas suffisamment exploré la capitale. Cela est particulièrement vrai pour la période contemporaine. Le constat pourrait être paradoxal, quand nous pensons au poids de la ville-capitale dans l'Hexagone.

  • 1 Pour l'état de recherches de l'histoire urbaine en France, voir Pinol Jean-Luc, « L'histoire urbai (...)
  • 2 Jacquemet Gérard, Belleville au xixe siècle. Du faubourg à la ville. J. Touzot-Éd. EHESS, 1984, 45 (...)
  • 3 Gaillard Jeanne, Paris, la ville (1852-1870), Honoré Champion, 1976, 687 p.
  • 4 Notamment les travaux de Roger-Henri Guenand et de François Loyer.

2Certes, grâce à l'importance croissante des recherches urbaines en France, qui avaient été pendant longtemps laissées aux sociologues, nous avons vu se multiplier les monographies de villes1. Paris aussi a fait l'objet d'études, et nous possédons entre autres la thèse de Gérard Jacquemet sur Belleville au xixe siècle2, et celle de Jeanne Gaillard consacrée au Paris de l'époque de Napoléon III3, sans parler des nombreuses études faites par des historiens de l'architecture4. Mais, l'histoire du Paris des xixe-xxe siècles reste relativement mal connue, d'autant plus que c'est précisément au xixe siècle que la capitale a connu un essor démographique sans précédent et des mutations sociales qui en résultent, et qu'elle a été le théâtre de révolutions et d'autres grands événements de la nation.

  • 5 Giard Louis, Les élections de Paris sous la Troisième République, thèse de 3e cycle, Université de (...)
  • 6 Offerlé Michel, Les socialistes et Paris, 1881-1900. Des communards aux conseillers municipaux, th (...)

3La lacune historiographique concerne d'abord la vie politique. Peu de travaux ont été réalisés sur Paris, en dehors de la thèse de sociologie de Louis Giard sur les élections législatives à Paris sous la Troisième République5, et de la thèse de science politique de Michel Offerlé sur les socialistes à l'assemblée municipale6.

  • 7 La formation de la population parisienne au xixe siècle, PUF, 1950, 312 p. ; Classes laborieuses e (...)
  • 8 La bourgeoisie parisienne de 1815 à 1848, SEVPEN, 1963, XXXVII-661 p.
  • 9 Berlanstein Lenard R., The Working People of Paris, 1871-1914, Baltimore / Londres, The Johns Hopk (...)

4La population parisienne et ses caractéristiques ont été éclaircies par les travaux précurseurs de Louis Chevalier7, tandis que divers groupes sociaux ont fait l'objet d'études : la bourgeoisie de l'époque censitaire qu'a analysée Adeline Daumard8, et les classes ouvrières dont la composition et le comportement ont été examinés notamment par Lenard Berlanstein et Jean-Louis Robert9.

  • 10 Parmi les nombreux ouvrages pourtant sur le régime administratif de la capitale, nous citons L'adm (...)
  • 11 Pour les travaux portant sur la politique municipale en général, nous pouvons signaler : Zanetto P (...)

5En ce qui concerne l'administration, les aspects institutionnels sont relativement bien connus. Aussi bien des historiens de l'administration que des juristes ont consacré des travaux au régime administratif exceptionnel de la capitale10. Mais la politique de la municipalité ou de l'État dans différentes sphères reste un domaine à défricher, tout comme la question des acteurs politiques et sociaux et de leur rôle dans chacun de ces champs11.

  • 12 Jean-Paul Brunet fait un constat analogue dans son introduction à Un demi-siècle d'action municipa (...)

6Cette lacune relative provient de plusieurs facteurs. Sur le plan proprement historiographique, la stagnation de l'histoire urbaine, et le manque de dimension municipale dans l'optique des études historiques, ont fait obstacle, jusqu'à la fin des années 1970, au développement de recherches sur Paris12.

7Mais la raison essentielle, nous semble-t-il, tient aux caractères de Paris comme ville. Dans un pays comme la France, la capitale est souvent considérée comme synonyme de l'État, ou du « centre », qui déciderait en quelque sorte du sort de la nation. Certes, ce poids de la capitale est réel. En effet, dans l'histoire de la France depuis la Révolution, les vicissitudes politiques sont plus ou moins liées aux événements survenus à Paris. Mais, à l'évidence, l'État ne représente pas l'ensemble de Paris, qui est une ville dont l'importance démographique et économique est sans commune mesure avec aucune autre ville française, et qui est aussi le lieu où les forces politiques contestataires viennent affronter l'État et ses représentants. Cette spécificité de Paris où s'enchevêtrent le local et le national, rend difficile d'établir une monographie ayant Paris comme cadre géographique. Cela est résumé dans les termes suivants de Michel Offerlé, qui, pour sa thèse portant sur les socialistes parisiens, a dû étudier lui-même la composition sociale et professionnelle des arrondissements à partir de documents de première main.

  • 13 Offerlé Michel, Les socialistes et Paris, op. cit., p. 14.

« À force d'avoir été considéré comme le seul lieu véritable de création de l'histoire contemporaine française - notamment en matière sociale - l'histoire de Paris connaît de singulières zones d'ombres. Elle a été soit abusivement assimilée par certains historiens - qui n'en saisissaient que l'aspect le plus extérieur - à l'histoire de France, soit elle a été rejetée par d'autres qui ont cherché en province à remettre sur ses pieds une histoire par trop “politique” »13.

  • 14 Pour les études sur le phénomène périurbain, voir notamment Froucaut Annie (dir.). Un siècle de ba (...)

8Dans l'état actuel des recherches, c'est plutôt la banlieue qui constitue une sorte de laboratoire de l'histoire urbaine. Le nombre important des monographies réalisées depuis vingt ans sur les communes de la banlieue parisienne contraste avec le peu de travaux consacrés à Paris, encore que nous devions nous abstenir de mettre trop simplement en parallèle ces deux tendances de recherches, puisque les études sur la banlieue ont leur propre problématique14.

  • 15 Aux Archives de Paris, la série VD1 comprend quelques documents émanant du Conseil municipal antér (...)

9Enfin, une autre raison explique la lacune relative d'études sur Paris : les incendies de 1871. La destruction au cours de la Semaine sanglante de l'ancien Hôtel de Ville et d'autres dépôts d'archives a fait disparaître d'innombrables documents d'administration et de police, dont les historiens d'aujourd'hui sont privés15.

10Le travail que nous présentons ici porte sur les conseillers municipaux de Paris de 1871 à 1914. Il s'agit d'une étude prosopographique des 452 individus ayant siégé au Conseil municipal de Paris entre août 1871, date de la mise en place à Paris d'une assemblée municipale élue au suffrage universel, et août 1914, au moment du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Ce travail, en analysant différents aspects - tant politiques que sociologiques - des édiles de la capitale, souhaite s'inscrire dans deux courants de recherches historiques : études sur Paris, et études sur les personnels politiques.

  • 16 Pour l'historiographie, voir Andreau J., « Prosopographie », in Burguière André (dir.). Dictionnai (...)

11Les historiens portent de plus en plus d'intérêt aux élus, locaux ou nationaux : les élus, non pas comme individus anonymes et abstraits composant une autorité, ou comme simples acteurs de la lutte politique ou porte-parole des courants d'opinion ; mais les élus en tant que représentants de la société, personnifiant les rapports de forces politiques et sociales dans l'espace en question. Dès lors, les études réalisées sur les personnels politiques prennent plus ou moins la forme de recherches prosopographiques, chères aux historiens de l'Antiquité16, qui élucident les caractéristiques sociales d'un groupe, et les mettent en regard de ses aspects politiques. Ainsi, cette approche se situe à la charnière de l'histoire politique et de l'histoire sociale.

  • 17 Girard Louis, Prost Antoine et ossez Rémi, Les conseillers généraux en 1870, PUF, 1967, 211 p. ; T (...)
  • 18 On peut apercevoir cette tendance dans la thèse de Jean Estèbe consacrée aux ministres de la Trois (...)
  • 19 Nous avons énuméré les principaux travaux dans notre bibliographie. Sur les élus locaux, deux gran (...)
  • 20 Mayeur Jean-Marie et Corbin Alain (dir.), avec le concours d'Ariette Schweitz, Les Immortels du Sé (...)

12Les premiers travaux prosopographiques sur le personnel politique datent des années 1960, une époque où la méthode quantitative et sérielle régnait sur l'historiographie française17. Le retour de la biographie à partir des années 1970 a donné un nouvel élan à cette approche, en y ajoutant une autre tonalité, celle du qualitatif et du narratif18. Depuis, de nombreux travaux ont été consacrés aux personnels politiques19. Aujourd'hui, une enquête nationale est en cours sur les parlementaires de la Troisième République, dont les premiers résultats sont déjà publiés20.

13A travers une étude sur les conseillers municipaux de Paris, nous avons voulu connaître les traits, aussi bien politiques que sociaux, d'une élite locale d'une grande ville, et aborder, par là, les rapports établis entre les divers groupes sociaux représentés dans l'espace politique communal. Mais ce choix nécessite d'être justifié, car les élus municipaux de Paris se distinguent de leurs homologues des autres communes sur différents points.

  • 21 Une thèse a été consacrée au Conseil municipal de Paris de 1944 à 1977 (Nivet Philippe, Le Conseil (...)
  • 22 Le régime administratif spécial de Paris subsiste après 1977 : le statut de la capitale comme vill (...)

14Si, comme toute autre ville, la capitale est dotée d'une assemblée élective, celle-ci est soumise à un régime spécial. Avant la réforme de l'administration parisienne en 1977, Paris n'avait pas de maire, et dans les faits le préfet de la Seine faisait fonction de maire de Paris. Les attributions du Conseil municipal de Paris avant cette date étaient fort limitées. Certes, il avait pouvoir de décision dans certains domaines. Mais il était souvent à la merci des autorités du préfet, qui contrôlait pratiquement la gestion municipale21. Ainsi, les conseillers municipaux de Paris, s'ils étaient bien des représentants d'une société locale, n'étaient pas les véritables détenteurs du pouvoir municipal22. Dès lors, une étude sur la politique municipale de Paris devrait couvrir l'ensemble des rouages politico-administratifs de la capitale. Sur ce point, notre travail consacré aux conseillers municipaux de Paris pourrait se justifier moins que, par exemple, une enquête sur les parlementaires de la Troisième République, qui, eux, jouaient un rôle décisif dans la vie politique d'un régime qui accordait une place primordiale au Parlement.

  • 23 agulhon Maurice et ai, Les maires en France..., op. cit., p. 8.

15Nous étudions les conseillers municipaux de Paris, non pas en tant que décideurs sans partage de la politique municipale, mais en tant que représentants officiels de la société parisienne. Si, dans la réalité de l'administration parisienne, le Conseil municipal n'avait que peu de poids avant 1977, il a toujours été le lieu où diverses forces politiques et intérêts sociaux venaient s'exprimer ou s'affronter les uns les autres. Comme l'écrivait Maurice Agulhon, un personnel politique local est un « reflet social ou anthropologique au moins autant que politique » de la commune23. Ainsi, nous avons essayé d'aborder quelques aspects de la vie politique et de la société de Paris, à travers un groupe d'élus locaux, dont le pouvoir était plus symbolique que réel. Le but, somme toute modeste, du présent travail sera atteint, s'il peut contribuer, si peu que ce soit, à combler la lacune historiographique sur Paris, et à approfondir la connaissance du personnel politique.

16Il nous reste à préciser le cadre et le procédé de notre recherche.

17La période retenue est celle qui couvre les premiers deux tiers de la Troisième République, de 1871 à 1914. Ces limites chronologiques correspondent, en amont, au moment où une assemblée municipale élue au suffrage universel a été instaurée à Paris pour la première fois depuis la période napoléonienne, et, en aval, au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Plusieurs faits marquent l'histoire de Paris au cours de ces 43 ans : croissance démographique qui continue depuis le début de siècle, changement de régime entraînant des changements d'orientation dans la politique municipale, etc.

  • 24 A ce sujet, voir notamment Gaillard Jeanne, « Conseil municipal de Paris et municipalisme parisien (...)
  • 25 Voir Deyon Pierre. Paris et ses provinces. Le défi de la décentralisation. 1770-1992. Armand Colin (...)

18En ce qui concerne le Conseil municipal de Paris, cette période se caractérise par deux faits : l'intensification de la lutte politique et électorale, et l'opposition entre Paris et l'État. L'avènement d'un régime fondé sur le principe du suffrage universel a permis aux diverses forces politiques de s'exprimer pleinement. Pour elles, Paris constituait une scène primordiale du fait de son poids symbolique. Ainsi, la lutte politique dans la capitale reflétait, dans une certaine mesure, celle du pays. D'autre part, les rapports entre Paris et l'État restaient très tendus. Après les événements de 1870-1871, la capitale a été en quelque sorte privée d'autonomie, et mise sous une tutelle étroite de l'autorité centrale. Au cours de la Troisième République, de nombreux conflits portant sur des questions diverses opposaient le Conseil municipal et les deux préfets - préfet de la Seine et préfet de police – représentants de l'État24. Mais ce thème de Paris contre l'État était souvent utilisé comme un moyen de lutte contre le régime en place. En effet, le débat sur la décentralisation en France présente souvent un tel caractère : sous la Troisième République, nombre d'approbateurs du manifeste décentralisateur de Nancy (1865) ne se sont-ils pas retrouvés du côté du pouvoir central, et ne se sont-ils pas montrés fort réticents à l'égard des revendications autonomistes, notamment celles émanant du Conseil municipal de Paris25 ?

19L'objectif de notre travail est d'obtenir des éléments fondamentaux, afin de donner des éclaircissements sur ces points. Quels sont ces acteurs politico-administratifs de Paris ? De quels milieux sociaux viennent-ils ? Quels intérêts représentent-ils ? A quel point les affrontements de formations politiques sont-ils ceux de groupes sociaux ? La diversité sociologique de la ville selon les arrondissements et les quartiers se retrouve-t-elle dans le personnel politique municipal ? Que ces élus locaux deviennent-ils ensuite ? Se battent-ils toujours pour les intérêts de la ville ? Ou bien attendent-ils une belle carrière au sein de l'État ?

  • 26 « Représentations de Paris », numéro spécial. Politix, n° 21, 1993. Voir également les travaux de (...)
  • 27 Un excellent travail ayant utilisé cette approche a été réalisé : Haegki. Florence, Un maire à Par (...)

20Pour tout historien qui s'y intéresse, Paris est un objet d'études d'une dimension exceptionnelle, et à facettes multiples. Mythes et légendes couvrent la ville, et c'est probablement cela qui a fait de Paris la scène principale - non pas unique, bien évidemment - de l'histoire de France depuis la Révolution. Concernant notre problématique, différents sujets restent à étudier, dont le plus important serait l'image de Paris dans la vie politique française - Paris comme ville-capitale, et Paris comme municipalité26. De quelle manière l'image de la ville est-elle utilisée par les hommes politiques ou les responsables du régime ? Quelle est la réception de cette mise en scène par la nation ? De quelle façon Paris influence-t-il l'orientation politique du reste du pays ? Nous regrettons de ne pas avoir traité ces aspects, que nous devrons aborder un jour27.

  • 28 Il s'agit de la thèse d'État de Claude Pennetier portant sur les conseillers municipaux du départe (...)
  • 29 Alors que pour les conseillers élus avant 1914, aucune dérogation n'a été nécessaire.

21D'autre part, il aurait été souhaitable d'étudier la période d'entre-deux-guerres. En effet, pour notre problématique, la coupure de 1914 est moins nette que celle de 1939-1945. Nous avons opté pour 1914 pour des raisons pratiques. D'abord, la prolongation de la période jusqu'en 1939 aurait considérablement augmenté le nombre des individus à traiter : il y a 452 conseillers entre 1871 et 1914, qui constituent un corpus déjà très important pour un chercheur isolé. De plus, les conseillers municipaux de 1919 à 1939 font l'objet d'une étude en cours28. D'autre part, la loi sur les archives soumet à autorisation la consultation des dossiers individuels pour les personnes nées il y a moins de cent ans, ce qui est le cas de nombreux élus de l'entre-deux-guerres29.

22De même, les conseillers généraux de la Seine élus en banlieue auraient pu être incorporés dans l'objet de ce travail. Tous les conseillers municipaux de Paris étant en même temps membres du Conseil général de la Seine, la comparaison avec les représentants des communes périphériques nous aurait permis de mieux dégager les caractéristiques des élus parisiens.

23Sur tous ces points, nous devons reconnaître les insuffisances de notre travail. Nous espérons pouvoir aborder à l'avenir ces questions laissées de côté.

24En ce qui concerne les sources, aucun fonds de dossiers personnels n'existe pour les conseillers municipaux de Paris. Nous avons donc été obligé d'avoir recours à des sources de différentes natures. Les sources imprimées utilisées sont pour la plupart des documents biographiques : notices biographiques ou nécrologiques, publiées dans des dictionnaires, des revues ou des journaux de l'époque. Le fichier « documentation biographique » de la Bibliothèque administrative de la ville de Paris nous a permis de couvrir un éventail assez large de publications contemporaines. Les sources manuscrites se composent essentiellement de dossiers personnels : dossiers de la Légion d'honneur, dossiers personnels de fonctionnaires, rapports de police sur des militants et hommes politiques. La documentation ainsi constituée étant forcément hétérogène, nous avons essayé de la compléter en consultant d'autres documents, qui existent en principe pour tous les éléments de notre corpus. Des dépouillements systématiques ont été effectués dans plusieurs annuaires. Des actes d'état civil ont été consultés, avec l'accord du procureur de la République pour ceux datant de moins de cent ans. Nous avons également utilisé les archives fiscales, pour étudier la fortune au décès des conseillers.

25Il y a toutefois inégalité de renseignements. Sur certains individus, nous possédons presque toutes les informations nécessaires, alors que sur d'autres nous n'avons que des données d'état civil fondamentales. Mais l'approche prosopographique permettra, espérons-nous, de présenter des résultats suffisamment significatifs.

Notes

1 Pour l'état de recherches de l'histoire urbaine en France, voir Pinol Jean-Luc, « L'histoire urbaine contemporaine en France », in Biget Jean-Louis et Hervé Jean-Claude (éd.), Panoramas urbains. Situation de l'histoire des villes, ENS Éditions, 1995, pp. 209-232 ; Pinol Jean-Luc, Le monde des villes au xixe siècle, Hachette, 1991, 230 p. ; la synthèse de l'historiographie urbaine en France faite par Bernard Lepetit et Jean-Luc Pinol, in Rodger Richard (éd.), European Urban History. Prospect and Retrospect, Leicester/Londres, Leicester University Press, 1993, XI-198 p., pp. 76-108 ; Topalov Christian. « A History of Urban Research : the French Experience since 1965 ». International Journal of Urban and Regional Research, vol. 13, n° 4, 1989, pp. 625-651.

2 Jacquemet Gérard, Belleville au xixe siècle. Du faubourg à la ville. J. Touzot-Éd. EHESS, 1984, 454 p.

3 Gaillard Jeanne, Paris, la ville (1852-1870), Honoré Champion, 1976, 687 p.

4 Notamment les travaux de Roger-Henri Guenand et de François Loyer.

5 Giard Louis, Les élections de Paris sous la Troisième République, thèse de 3e cycle, Université de Dakar, 1968, 3 vol, (consultable à la Bibliothèque administrative de la ville de Paris, à l'Hôtel de ville)

6 Offerlé Michel, Les socialistes et Paris, 1881-1900. Des communards aux conseillers municipaux, thèse de doctorat d'État, Université Paris I (sous la direction de Marcel David), 1979, 760 p. À part ces deux thèses citées, il existe quelques mémoires de maîtrise restés inédits, et certains d'entre eux sont recensés dans Pennetier Claude et Viet-Depaul Nathalie, « Bibliographie de la banlieue parisienne », numéro hors série de la revue Villes en parallèle, juin 1991, 124 p.

7 La formation de la population parisienne au xixe siècle, PUF, 1950, 312 p. ; Classes laborieuses et classes dangereuses à Paris pendant la première moitié du xixe siècle, Plon, 1958 (rééd. Hachette, 1984, 729 p.) ; Les Parisiens, Hachette, 1967 (rééd. 1985, 452 p.).

8 La bourgeoisie parisienne de 1815 à 1848, SEVPEN, 1963, XXXVII-661 p.

9 Berlanstein Lenard R., The Working People of Paris, 1871-1914, Baltimore / Londres, The Johns Hopkins University Press, 1984, xvii-274 p. ; robert Jean-Louis, Ouvriers et mouvement ouvrier parisien pendant la Grande guerre et l'immédiat après-guerre. Histoire et anthropologie, thèse de doctorat d'État, Université Paris I (Antoine Prost), 1989, 9 vol., 2511 p. Signalons que le Centre de recherches d'histoire des mouvements sociaux et du syndicalisme de l'Université Paris I a organisé à partir de 1995 un séminaire de recherches sur « le Peuple de Paris, fin xixe-xxe siècles » ; le bilan de ce séminaire est publié : Robert Jean-Louis et Tartakowsky Danielle (dir.), Paris le peuple, xviiie-xxe siècle, Publications de la Sorbonne, 1999, 233 p.

10 Parmi les nombreux ouvrages pourtant sur le régime administratif de la capitale, nous citons L'administration de Paris (1789-1977), actes du colloque tenu au Conseil d'État, 6 mai 1978, Genève-Paris, Droz-Champion, 1979, ix-147 p. ; Thuillier Guy et Tulard Jean, « Pour une histoire de l'administration de Paris », Revue internationale des sciences administratives, vol 44. n° 3. 1978, pp. 240-242 ; Tulard Jean, Paris et son administration (1800-1830), Imprimerie municipale, 1976, 574 p. ; Association française de science politique. Les problèmes administratifs de la Région parisienne, Actes de la table ronde, 29-30 avril 1966, dact. Guy Thuillier et Jean Tulard évoquaient précisément l'ignorance relative des historiens sur la façon dont le rouage administratif de la capitale fonctionnait (« Pour une histoire de l'administration de Paris », art. cit.).

11 Pour les travaux portant sur la politique municipale en général, nous pouvons signaler : Zanetto Pierre, Étude sur la politique du Conseil municipal de Paris de 1871 à 1879, thèse de 3e cycle d'histoire, Université Paris I (Louis Girard), 1966, 201 p. ; Nivet Philippe, Le Conseil municipal de Paris de 1944 à 1977, thèse de doctorat d'histoire contemporaine. Université Paris I (Antoine Prost), 1992, 3 vol., 599 et 331 p.
Concernant la politique culturelle de la municipalité, Marie Anne-Laure, La politique culturelle du Conseil municipal de Paris au début de la Troisième République, 1874-1884, mémoire de maîtrise, Université Paris X (Alain Plessis), 1991. 147 p. ; Quand Paris dansait avec Marianne, 1879-1889, catalogue d'exposition, Musée du Petit Palais, 1989, Éditions Paris-Musées, 1989, 299 p.
En matière d'enseignement, il existe une série de travaux de Pierre Bousquet sur l'enseignement primaire à Paris au xixe siècle (entre autres : « Une tentative de municipalisme scolaire : l'enseignement primaire parisienne sous la Monarchie de Juillet », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 29, janvier-mars 1982, pp. 70-95 ; « Structures administratives et politique scolaire dans l'enseignement primaire urbain : l'exemple de Paris au xixe siècle », in Frijhoff Willem (dir.). L'offre d'école. Éléments pour une étude comparée des politiques éducatives au xixe siècle. Publications de la Sorbonne, 1983, pp. 309-315). Par ailleurs, un chercheur aborde la politique éducative du point de vue architectural (Chatelet Anne-Marie, Les Écoles primaires à Paris. 1870-1914. Définition et élaboration d'un équipement, thèse de doctorat. Université de Strasbourg (François Loyer). 1991, 4 vol., 1018 p.).
Pour la question de la bienfaisance et de l'assistance, voir Fuchs Rachel, « Legislation. Poverty and Child-abandonment in the Nineteenth-Century Paris », Journal of Interdisciplinary History, vol. 18, n° 1, 1987, pp. 55-80 ; Id., « Morality and Poverty : Public Welfare for Mothers in Paris. 1870-1900 », French History, vol. 2, n° 3, 1988, pp. 288-311 ; Imbert Jean, « L'assistance publique à Paris de la Révolution à 1977 », in L'administration de Paris, op. cit.. pp. 79-107.
Par ailleurs, le Centre de recherches sur l'histoire du xixe siècle de l'Université Paris I a adopté pour son programme de recherches le sujet « Paris, capitale du xixe siècle ». Le projet couvre des thèmes divers, allant du rôle de Paris comme destructeur et créateur de régimes politiques, au Paris comme capitale symbolique et capitale de la « classe de loisir » internationale (voir Bulletin du Centre de recherches sur l'histoire du xixe siècle, mai 1996).

12 Jean-Paul Brunet fait un constat analogue dans son introduction à Un demi-siècle d'action municipale à Saint-Denis, 1890-1939 (Editions Cujas, 1981, VIII-252 p.), où il déplore surtout le manque d'études sur la gestion municipale et, plus largement, la vie politique au niveau communal.

13 Offerlé Michel, Les socialistes et Paris, op. cit., p. 14.

14 Pour les études sur le phénomène périurbain, voir notamment Froucaut Annie (dir.). Un siècle de banlieue parisienne, 1859-1964, L'Harmattan. 1988, 320 p.

15 Aux Archives de Paris, la série VD1 comprend quelques documents émanant du Conseil municipal antérieur à 1871 ; la série V quater rassemble certaines des archives des communes annexées à Paris en 1860. Concernant les registres d'état civil, ceux qui sont antérieurs à 1860 ont tous été perdus, mais une partie, estimée environ au tiers de l'ensemble, a été reconstituée.

16 Pour l'historiographie, voir Andreau J., « Prosopographie », in Burguière André (dir.). Dictionnaire des sciences historiques, PUF. 1986. pp. 546-548. Sur la méthode et les sources, voir Pour une prosopographie des élites françaises, xvie-xxe siècles, table ronde. Paris. 27 octobre 1979. IHMC, 1979, 41 p. ; Prosopographie des élites françaises (xvie-xxe siècles). Guide de recherche, CNRS-IHMC. 1980. 178 p. : Piétri Charles. « La prosopographie ; problèmes et méthodes », Mélanges de l'École française de Rome, série Moyen Âge et Temps modernes, t. 100, vol. I. 1988. pp. 7-9 ; Mayeur Jean-Marie. « La prosopographie des élites : état de la question », in Guillaume Sylvie (éd.). Les élites fins de siècles, xixe et xxe siècles, Actes de la journée d'études du 31 janvier 1992. Bordeaux, Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine, 1992, pp. 123-125.

17 Girard Louis, Prost Antoine et ossez Rémi, Les conseillers généraux en 1870, PUF, 1967, 211 p. ; Tudesq André-Jean, Les conseillers généraux en France au temps de Guizot : 1840-1848, Armand Colin, 1967, 292 p. ; Girard Louis. Serman William, Cadet Edouard et gossez Rémi, La Chambre des députés en 1837-1839, Publications de la Sorbonne, 1976, 239 p. Des groupes de hauts fonctionnaires ont également fait l'objet d'études : Wright Vincent. Le Conseil d'État sous le Second Empire, Armand Colin, 1972, 273 p. ; Le Clère Bernard et Wright Vincent, Les préfets du Second Empire, Armand Colin-FNSP, 1973, 411 p. Mais l'initiative dans ce domaine vient de sociologues et de politologues (dogan Mattei, « L'origine sociale du personnel parlementaire français élu en 1951 ». in Duverger Maurice (éd.), Partis politiques et classes sociales en France, Armand Colin. 1955, pp. 291-329 ; Id.. « Les filières de la carrière politique en France », Revue française de sociologie, t. VIII, 1967, pp. 468-492).

18 On peut apercevoir cette tendance dans la thèse de Jean Estèbe consacrée aux ministres de la Troisième République : Estèbe Jean. Les ministres de la République, 1871-1914, thèse de doctorat d'État, Université de Toulouse-le-Mirail, 1978, 3 vol., 894 p. Cette thèse a été publiée en 1982, sous le même titre, aux Presses de la FNSP Désormais, nous citons la version originale comme thèse, et la version publiée comme Les ministres de la République.

19 Nous avons énuméré les principaux travaux dans notre bibliographie. Sur les élus locaux, deux grandes enquêtes collectives ont été menées : Agulhon Maurice, Girard Louis, Robert Jean-Louis, Serman William et ai, Les maires en France du Consulat à nos jours, Publications de la Sorbonne, 1986, 462 p. : Le Béguec Gilles et Peschanski Denis (dir.), Les élites locales dans la tourmante. Du Front populaire aux années cinquante, CNRS Éditions. 2000, 460 p.

20 Mayeur Jean-Marie et Corbin Alain (dir.), avec le concours d'Ariette Schweitz, Les Immortels du Sénat, 1875-1918. Les cent seize inamovibles de la Troisième République, Publications de la Sorbonne, 1995, 512 p. ; Députés et sénateurs d'Aquitaine sous la Troisième République, 1870-1940. Portrait de groupe, Bordeaux, Éditions de la Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine, 1995, 367 p. Pour la problématique de cette enquête, voir Mayeur Jean-Marie, « Une enquête sur le personnel parlementaire sous la Troisième République », Mélanges de l'École française de Rome, série Moyen Âge et Temps modernes, t. 100, vol. 1, 1988, pp. 175-179 ; Id., « Une enquête sur le personnel parlementaire sous la Troisième République ». Vingtième siècle. Revue d'histoire, n° 11. juillet-septembre 1986, pp. 121-123.

21 Une thèse a été consacrée au Conseil municipal de Paris de 1944 à 1977 (Nivet Philippe, Le Conseil municipal de Paris de 1944 à 1977, op. cit.). Elle étudie trois aspects du Conseil municipal de Paris : les conseillers municipaux, la politique du Conseil, et le rapport entre Paris et l'État. Et sur ce second point, l'auteur a choisi, parmi les différents champs d'action de l'assemblée municipale, la politique urbaine. D'après lui, l'analyse de la politique en matière d'urbanisme montre que l'assemblée municipale jouait un rôle important dans l'administration parisienne, contrairement aux idées reçues. Or, la difficulté de cette thèse réside dans le fait que. pour démontrer le rôle important du Conseil municipal, l'auteur ait choisi un domaine que le régime administratif de la capitale réservait pratiquement aux édiles : la politique urbaine. Si le Conseil municipal jouait un rôle important dans ce domaine, cela provient essentiellement de l'organisation administrative de la capitale. Dans la version publiée de cette thèse, la partie sur la politique du Conseil a été amputée (Publications de la Sorbonne, 1994. Désormais, nous citons la version originale comme thèse, et la version publiée comme Le Conseil municipal de Paris).

22 Le régime administratif spécial de Paris subsiste après 1977 : le statut de la capitale comme ville-département, les attributions en matière de police qui reviennent au préfet de police, etc. Cette question du régime administratif sera abordée dans le chapitre Ier.

23 agulhon Maurice et ai, Les maires en France..., op. cit., p. 8.

24 A ce sujet, voir notamment Gaillard Jeanne, « Conseil municipal de Paris et municipalisme parisien (1871-1890) », Bulletin de la Société d'histoire moderne, n° 13, 1982, pp. 7-16.

25 Voir Deyon Pierre. Paris et ses provinces. Le défi de la décentralisation. 1770-1992. Armand Colin, 1992. 178 p. ; Id., L'État face au pouvoir local. Un autre regard sur l'histoire de France. Éditions locales de France, 1996, 250 p. ; Agulhon Maurice, « L'évolution du phénomène municipal depuis la Révolution française ». Cahiers d'histoire de l'Institut Maurice Thorez, n° 19, 1976, pp. 15-24.

26 « Représentations de Paris », numéro spécial. Politix, n° 21, 1993. Voir également les travaux de Christian Amalvi sur l'image d'Etienne Marcel dans l'histoire de France : « Les métamorphoses révolutionnaires d'Etienne Marcel de Danton à François Mitterand », repris dans son ouvrage De l'art et la manière d'accommoder les héros de l'histoire de France. De Vercingétorix à la Révolution, Albin Michel. 1988. pp. 205-310.

27 Un excellent travail ayant utilisé cette approche a été réalisé : Haegki. Florence, Un maire à Paris. Mise en scène d'un nouveau rôle politique. Presses de la FNSP, 1994, 262 p.

28 Il s'agit de la thèse d'État de Claude Pennetier portant sur les conseillers municipaux du département de la Seine de l'entre-deux-guerres (Université Paris I, sous la direction d'Antoine Prost).

29 Alors que pour les conseillers élus avant 1914, aucune dérogation n'a été nécessaire.

© Éditions de la Sorbonne, 2002

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