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Tardive mythologie

La cornette et l’imaginaire de la charité des Parisiens

p. 165-180


Extrait

1Barthes aurait pu consacrer l’une de ses mythologies à la cornette des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Il a préféré la soutane de l’abbé Pierre, le prêtre de l’appel de l’hiver 54 et de la couverture de Match dont « le regard bon, la coupe franciscaine, la barbe missionnaire, tout cela complété par la canadienne du prêtre-ouvrier et la canne du pèlerin » fonctionnent comme les signes d’une charité de bonne conscience aux dépens de la réalité de la justice sociale1. On ne devait s’aviser de ce que la cornette, si familière, représentait dans le paysage parisien qu’après sa disparition en 1964. La supérieure générale, Suzanne Guillemin, reconnaît alors, depuis sa maison mère de la rue du Bac, qu’elle réclame un « holocauste » à ses 45 000 religieuses dans le monde2. Cette réduction d’une volumineuse coiffe, à la mode Vatican II si l’on veut, exprimait le désir d’un retour aux sources, à la simplicité supposée des origines de la petite compagnie au temps de Louis XIII, aux « bonnes

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