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Itinéraires du savoir de l’Italie à la Scandinavie (Xe-XVIe siècle)

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Corinne Péneau

Le monde universitaire au Moyen Âge

Autour de quelques diplômes de l'université d’Orléans au Moyen Âge et dans ses prolongements : la « diplomatique » des diplômes universitaires

Charles Vulliez

Volltext

  • 1 Signalons par exemple, parmi d’autres, le groupe de diplômes (16 items) conservés sous la côte 2J 5 (...)
  • 2 Sources de l’histoire des universités françaises du Moyen Âge. Université d’Orléans, Paris, INRP, 1 (...)

1À la différence des productions scolaires des maîtres des universités médiévales, les diplômes décernés par celles-ci ont assez peu attiré l’attention des historiens. Il est vrai que ce type de document n’est conservé qu’en nombre restreint, parfois semble même pratiquement inexistant pour les périodes anciennes : c’est le cas notamment, de manière surprenante, pour l’alma mater parisienne. Paradoxalement, malgré les pertes subies par les Archives départementales du Loiret en 1940, il en subsiste un certain nombre de spécimens pour l’université d’Orléans, surtout pour les deux derniers siècles de l’Ancien Régime certes1, mais aussi se rapportant à l’époque du Moyen Âge ou de la Renaissance : nous avons ainsi pu en recenser une demi-douzaine antérieurement au milieu du xvie siècle, soit transmis par des formulaires, soit parvenus jusqu’à nous en original – effectif modeste assurément, sans prétention aucune à une quelconque exhaustivité et qui n’est que le résultat de nos propres recherches complétant plus ou moins l’inventorisation effectuée il y a quelques années par Madame Marie-Henriette Jullien de Pommerol2. C’est donc à la présentation de ce petit ensemble documentaire que nous avons voulu nous attacher dans cette petite contribution, en en replaçant les éléments dans leur cadre chronologique et prosopographique, et en en commentant très succinctement le contenu à travers le formulaire des pièces concernées, en relation avec la législation universitaire locale en matière de collation des grades. À cet ensemble, nous avons pris le parti, aux fins de permettre une approche comparative sur le long terme des traits de permanence ou d’évolution, d’ajouter deux ou trois spécimens de la fin de l’époque moderne.

  • 3 Cf., par exemple, la série de lettres de ce type conservée dans le ms. Paris, BnF fr. 20591 (24 ite (...)
  • 4 Cf ainsi, s’agissant d’un étudiant à l’université d’Orléans, le certificat des Rector et Collegium (...)
  • 5 Ms. BnF P.O. 2294, Plaisance, no 8.

2Un bref préalable typologique n’est peut-être pas inutile avant de passer en revue successivement les différentes pièces de notre corpus de diplômes universitaires. Il convient en effet de différencier ceux-ci d’autres documents voisins, telles les lettres testimoniales ou les attestations d’études ou de grades, avec lesquels ils sont parfois confondus dans la terminologie médiévale, souvent imprécise, quand elle n’est pas muette en la matière, voire lors des aléas de la conservation archivistique. Les lettres testimoniales, conservées en particulier en nombre non négligeable pour l’université de Paris (à la différence des diplômes)3, ont une finalité différente de ces derniers : ce sont en fait de véritables certificats de scolarité délivrés par le recteur de l’université, voire plus rarement un simple docteur, attestant l’assiduité scolaire du récipiendaire pendant une durée déterminée4. Quant aux attestations de grades ou d’inceptio, elles se distinguent des diplômes proprement dits par leur présentation au style indirect, telle cette annonce d’inceptio d’un certain Jean de Touars, du diocèse du Mans, au 3 août 1453, qui figure dans les Pièces originales du Département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France et dont nous donnons l’édition en Annexe II5.

3Parmi nos diplômes Orléanais, plusieurs sont conservés dans des formulaires ou des recueils de documents assimilables à eux, d’autres sont des pièces isolées. Quatre sont des diplômes de licence, deux sont des diplômes de baccalauréat.

  • 6 Sources 71.4.02 ; ms. Bruges, Bibl. publ. 418, no CCCXCVII, éd. citée (Bruxelles, 1875), p. 220, no(...)
  • 7 Cf. C. Vulliez, Des écoles de l’Orléanais à l’université d’Orléans (xe-début xive siècle), thèse de (...)
  • 8 C. Vulliez, op. cit., p. 1389 (notice 69). Nous n’avons pas retrouvé de chantre ni de professeur Or (...)

4Le texte le plus précoce est celui contenu dans le recueil de pièces connu sous le nom de Codex Dunensis, gros ensemble de quelque 939 actes ou lettres intéressant les abbayes cisterciennes flamandes de Thosan et des Dunes qui occupe la majeure partie du manuscrit 418 de la bibliothèque publique de Bruges. Un certain nombre des documents qu’il renferme sont datés, s’étageant, au vu de l’édition non exhaustive qui en a été donnée par J. B. M. C. Kervyn de Lettenhove, du xiiie siècle à 1325. Notre diplôme Orléanais6 ne compte pas parmi ces derniers, mais ce que nous savons de la biographie du scolastique qui l’a octroyé permet de le « situer » chronologiquement avant la reconnaissance officielle de l’université d’Orléans du 27 janvier 1306. Le scolastique Helyas, au nom duquel ce diplôme de licence en lois est concédé – il s’agit d’un certain Helyas Mortes, voire Martes, Morterii ou Mortays –, nous est attesté en effet à plusieurs reprises dans cette fonction de 1286 à 13017, mais il était décédé ou n’occupait plus cette dernière à la date du 6 décembre 1303, où celle-ci est tenue par Milon de Chailly, le futur évêque d’Orléans (au 17 janvier 1312). Nous ignorons l’identité de l’impétrant dont le nom a été remplacé, ce qui n’est pas pour surprendre dans un formulaire, par l’indéfini talis. Quant au professeur qui a présenté ce dernier à la licence, dénommé Johannes de Bus (co) selon le texte, il reste difficile à identifier en raison de la fréquence du patronyme8.

  • 9 Sources 63.37.01, C. Thurot éd., « Documents relatifs à l’université d’Orléans », BEC, 33 (1872), p (...)
  • 10 Jacobus Mercerii, Jacques Le Mercier, est attesté comme scolastique à partir du milieu du xive sièc (...)
  • 11 F. Autrand, Naissance d’un grand corps de l’État, Paris, Publications de la Sorbonne, 1981, p. 185 (...)
  • 12 M. Fournier, Statuts, t. 1, p. 105-107, no 121 (ind. Sources 17.14). Cf. sur le personnage la notic (...)

5Un deuxième diplôme de licence (en droit civil), édité lui aussi, provient d’un recueil de pièces d’un procès qui était conservé dans le manuscrit 1189 de la bibliothèque municipale de Tours, détruit lors de la Seconde Guerre mondiale9. Daté quanta lui du 22 novembre 1350, il est au nom du scolastique Jacobus Mercerii, qualifié aussi de legum doctor10. L’impétrant est un certain magister Stephanus de Grangia, qui est peut-être le même que le futur conseiller puis président du Parlement de Paris dont Françoise Autrand nous apprend que jusqu’en 1370, avant son anoblissement, il porte toujours dans les registres du Conseil le titre de « maître11 ». Quant à son présentateur, Walter de Coventre, il était sans doute originaire d’Écosse : il est attesté dans un statut du 24 mars 1338 (n. st.) comme procurator nationis Scocie in studio Aurelianensis12, avant de devenir professeur à l’université d’Orléans.

  • 13 Cf. C. Vulliez, « L’ars dictaminis, survivances et déclin dans la moitié nord de l’espace français (...)
  • 14 Cf. R. Gane, Le chapitre de Notre-Dame de Paris au xive siècle, Saint-Étienne, CERCOR, 1999, p. 328 (...)
  • 15 C. Vulliez, « Les maîtres Orléanais (doctores) au service de l’Université, de l’Église et des pouvo (...)
  • 16 Sources 22.83 (1388, 6 avril-13 mai).
  • 17 P. Desportes et H. Millet, 1, Diocèse d’Amiens, p. 114 (notice 149) ; P. Desportes, 3, Diocèse de R (...)
  • 18 Sources 22.89 (1394, 19 au 19 octobre).

6Le formulaire d’où est extrait le troisième diplôme de licence est moins connu, quoique nous ayons déjà eu l’occasion d’en faire mention13 : il s’agit d’un recueil de pièces émané des milieux de l’officialité archidiaconale de Josas, dans le diocèse de Paris, à l’époque où Garnier Guérout en était le titulaire, c’est-à-dire dans les années 1376-140614 – de nombreuses pièces portent les dates de 1393/1394/-, présentement conservé à la bibliothèque municipale de Vendôme (no 207). Placé sous la rubrique générique Littera testimonialis licenciati in legibus, c’est en fait un diplôme de licence en lois délivré à une date non donnée – l’eschatocole se réduit à la formule Datum, etc. – par le maître Orléanais Raoul du Refuge, docteur régent et scolastique de Sainte-Croix, à un bachelier du nom de Guido Marcoul, du diocèse de Soissons. Nous avons naguère évoqué la longue carrière professorale du premier, qui coïncide globalement avec le règne de Charles VI15. Il est plus difficile en revanche de préciser la période exacte durant laquelle il exerça les fonctions de scolastique de Sainte-Croix d’Orléans, il figure cependant avec cette qualité dans les rotuli de suppliques de l’université d’Orléans à partir de 138816. Quant au Soissonais Guido Marcoul, deux notices lui sont consacrées dans les volumes des Fasti Ecclesiae Gallicanae relatifs aux diocèses d’Amiens et de Reims dont il fut chanoine17. La présence d’une supplique à son nom parmi les licenciati absentes dans le rotulus de 1394 de l’université d’Orléans18 fixe un terminus ante quem pour l’obtention de sa licence. Aucun nom de maître « présentateur » n’est donné dans le présent spécimen.

  • 19 Hugo Bertheloti, clerc du diocèse de Mâcon, figure comme bachelier en lois sur le rotulus de l’univ (...)
  • 20 Cf. C. Vulliez, « Les maîtres Orléanais... », op. cit., passim.

7Avec le diplôme délivré le 28 juillet 1409 par les « recteur et collège » de l’université d’Orléans, sans spécification nominale, à l’étudiant Hugo Bertheloti, du diocèse de Mâcon19, on se trouve en présence du premier original conservé pour ce grade pour cette université (éd. Annexe III/A). Il y avait été présenté par le professeur Orléanais Mathieu de Darou, lui aussi contemporain, comme Raoul du Refuge, du Grand Schisme et du règne du roi Charles VI20.

  • 21 Cf. C. Cuissard, « Les chanoines... », p. 99.
  • 22 Op. cit., p. 224. Cf. aussi C. M. Ridderikhoff, Jean Pyrrhus d’Anglebermes, Leyde-La Haye, 1981, p. (...)

8Le plus ancien diplôme de licence que nous ayons retrouvé en pièce isolée est celui octroyé par le scolastique d’Orléans Aymeri Chambetin à un bachelier en droit civil originaire du diocèse du Mans, Michel Tillier, alias Flory. Il est daté du 24 mars 1464 (1465 en nouveau style) et se présente sous la forme d’une copie notariée du notaire apostolique et de l’université d’Orléans, Pierre Bernard, clerc du diocèse de Chartres, copie trouvée dans une reliure d’un censier du xvie siècle d’après la petite notice qui accompagne la pièce aux Archives départementales du Loiret où elle est conservée sous la côte D Supplément 2 (éd. Annexe IV/B). Le scolastique Aymeri Chambetin semble avoir exercé ses fonctions pendant une assez longue période, de 1449 jusqu’à sa mort en 1474 apparemment. Il était par ailleurs docteur-régent de l’université et fut grand vicaire pendant la vacance du siège épiscopal en 147321. Si nous n’en savons guère plus sur l’impétrant, en revanche son présentateur, Pierre Trunel est relativement bien connu : chanoine de Sainte-Croix et de Saint-Aignan, dont il fut aussi chantre, il fait partie de ce groupe de docteurs-régents qui nous sont attestés à partir de l’année 1462. Il n’est pas exclu de penser qu’il ait exercé jusqu’à sa mort en 150522.

  • 23 Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France – Departements, t. 30, Lyon (...)

9Il faut attendre le début du xvie siècle pour trouver un deuxième diplôme de baccalauréat, en l’occurrence celui délivré le 18 janvier 1517 (a. st. [?]) par les « recteur et collège » de l’université d’Orléans à un certain Guillaume Mellier du diocèse de Lyon (éd. Annexe III/C). Nous connaissons ce personnage essentiellement par les pièces rassemblées dans un des dossiers de famille conservés à la bibliothèque municipale de Lyon, parmi lesquelles figurent, outre notre spécimen, un deuxième diplôme à son nom, diplôme de doctorat in utroque jure de l’université d’Avignon de l’année 1522, et d’autres documents qui « pointent » sur une carrière judiciaire : il fut notamment « juge des “appeaulx” » dans plusieurs seigneuries de la région (attestations en 1547, en 1560)23.

  • 24 Pierre Bailly de Montarant, né à Orléans le 24 septembre 1694 et docteur de Sorbonne, exerça les fo (...)
  • 25 On possède pour P.-F. Dumuys, sous la cote 2J 569, à la fois son diplôme de baccalauréat et celui d (...)
  • 26 AD Loiret 2J 569. J.-E. Bimbenet, Histoire de l’université de lois d’Orléans, Paris-Orléans, 1853, (...)

10Quant aux spécimens du xviie siècle que nous avons retenus aux fins de comparaison avec les précédents, il s’agit d’un diplôme de licence in utroque jure délivré par le scolastique d’Orléans et chancelier de l’université de cette ville Pierre Bailly de Montarant à un certain Pierre Simon Étienne Toussaint Alix le 24 août 175324 (éd. Annexe IV/C), et d’autre part d’un diplôme de baccalauréat octroyé par les « recteur et collège »de l’université le 31 décembre 1789 – c’est effectivement un des derniers connus – à Pierre-François Dumuys25 (éd. Annexe III/C). Nous avons ajouté à ces deux pièces, à titre de curiosité, la lettre de remise des insignia doctoralia par le recteur Pierre, Jean, Jacques, Guillaume Guyot à un dénommé Étienne-Michel Le Blond, professeur de philosophie et licencié dans les deux droits, en date du 17 mars 1766, seul exemple de ce type que nous possédions26 (éd. Annexe V).

11Une double constatation s’impose à l’examen de l’ensemble des textes de ce corpus, la formalisation rigoureuse de ce type de documents, analogue dans ses grandes lignes à celle des productions de la diplomatique classique, chartes ou lettres publiques et, si l’on se place dans le long terme en prenant en compte les quelques spécimens de la fin de l’époque moderne que nous avons cru bon d’examiner, la relative pérennité au cours des âges de l’économie et du formulaire de ces diplômes universitaires. C’est ainsi que l’on retrouve dans ceux-ci les principaux éléments qui composent usuellement les textes de nature diplomatique, chacun d’eux remplissant une fonction particulière en relation avec la collation du grade correspondant. Le protocole initial, qui s’ouvre par une adresse générale à valeur universelle, spécifie le nom et la titulature (diplômes de licence) ou le titre (baccalauréat) de l’autorité qui délivre le diplôme. Suit un préambule circonstancié axé sur une thématique qui est généralement, sous une forme plus ou moins développée, celle de la nécessaire récompense des sujets méritants (diplômes de licence), ou la notion plus « passe-partout » de la nécessité du témoignage apporté à la vérité (baccalauréat) – l’expression veritati testimonium perhibere revient comme un leitmotiv ; ledit préambule tend à s’alléger de plus en plus à l’époque moderne. Un exposé des motifs (plus ou moins assimilable à la narratio des productions épistolaires) parfois contracté, voire réduit jusqu’à ne faire qu’un, à l’intérieur d’une même phrase, avec le dispositif, rappelle les qualités décisives de l’impétrant et son examen par les instances universitaires, se complétant éventuellement par l’évocation de sa présentation par son maître propre. Partie essentielle, comme dans les chartes, le dispositif, toujours présent, exprime la concession du grade ou le constat de son obtention, ajoutant éventuellement l’énonciation des prérogatives académiques qui y sont attachées. Enfin, un eschatocole plus ou moins développé, voire au contraire tronqué dans les diplômes conservés dans des formulaires et souvent précédé d’une formule de corroboration, authentifie au niveau de l’écrit et situe éventuellement dans l’espace et le temps la délivrance du diplôme.

  • 27 Sur la licentia docendi et l’écolâtre au xiie siècle, cf. entre autres, P. Delhaye, « L’organisatio (...)
  • 28 La série D des Archives départementales du Loiret renfermait, pour la période moderne, un certain n (...)

12Dans le détail du continuum chronologique et en fonction du type d’examen concerné, des différences se font jour, sans modifier toutefois l’économie d’ensemble ci-dessus décrite. Nous ferons un sort particulier à deux ou trois éléments de cette approche « diplomatique » de nos diplômes universitaires, la suscription (ainsi que, dans une certaine mesure, l’« exposé des motifs »), ce qui nous conduira à poser la question du rôle du scolastique dans la délivrance de ces pièces académiques, le dispositif d’autre part avec pour thème principal l’analyse de la concession/signification du grade en lui-même qui est son objet propre. Examinons d’abord les diplômes de licence, les plus significatifs et dont on peut penser qu’ils ont influencé les autres. La licence, héritière on le sait de la licentia docendi, étymologiquement parlant, l’« autorisation », la « permission d’enseigner », qui a connu sa première institutionnalisation dans les écoles de la « renaissance du xiie siècle » est, en effet, le grade le plus ancien, délivré traditionnellement par l'« écolâtre », au sens générique du terme27, qu’il s’agisse d’un « chancelier », comme à Paris ou à Chartres, ou qu’il porte le titre de magister scolarum puis, à partir du troisième quart du xiiie siècle, de scolasticus, comme c’est le cas à Orléans. Ce dernier, qui était dans cette ville un dignitaire du chapitre cathédral, celui de Sainte-Croix, y apparaît comme une sorte de « délégué » intellectuel de l’évêque du diocèse, préposé aux affaires scolaires et, à ce titre, il détenait le monopole de la collation de la licence. Ce monopole, l’examen de la suscription des spécimens de notre corpus, nous montre – et c’est là un fait digne d’être relevé – qu’il l’a conservé bien au-delà de la reconnaissance officielle de l’université d’Orléans par les bulles constitutives du pape Clément V du 27 janvier 1306, qu’il l’a gardé en fait jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Certes, à l’époque moderne, le « scolastique » ajoute à sa titulature dans nos diplômes le titre de chancelier de l’université (almae universitatis Aurelianensis cancellarius) – le fait semble remonter au xvie siècle et cette dernière qualité paraît avoir été plus ou moins annexée à la dignité du scolasticat, même si elle supposait une procédure de réception et d’installation en cet office du titulaire du scolasticat par la communauté universitaire28. Malgré cela, une réalité nous paraît s’imposer ici : jusqu’à la veille de la Révolution française, c’est au nom d’une personnalité qui n’était pas un élu de l’universitas magistrorum et scolarium (comme l’était le recteur), mais dont la nomination dépendait de l’évêque – la dignité de scolastique était en effet à sa collation-, donc extérieure ès qualités à l’alma mater, qu’était délivrée à Orléans la licence. On peut se demander s’il ne faut pas voir là l’indice de la volonté de l’Église – volonté toujours active ou simple survivance d’une tradition obsolète ? – de conserver la mainmise sur le grade le plus important, celui qui donnait accès dans l’université à l’enseignement dit « ordinaire » – l’enseignement de plein titre –, la licence.

  • 29 Sources 32.4.09 (1444, n. st., 9 mars) et 32.4.16 (1476, n. st., 28 mars), à partir de R. Bossuat, (...)

13Dans la réalité cependant et par-delà le symbole d’une autorité dispensatrice nominalement des précieuses « peaux d’âne », le rôle du scolastique dans l’examen qui débouchait sur le grade de licencié semble avoir été sans doute assez tôt limité. L’« exposé des motifs » des diplômes de licence conservés souligne en la matière, même pour les plus anciens – nous y avons déjà fait allusion-, le rôle dévolu aux professeurs en titre dans l’examen rigoureux (districti rigor examinis, cum rigore examinis, post rigorum certamen examinis, etc.) du candidat et celui du docteur qui le présente pour ce grade. Deux documents de la pratique judiciaire, des procès entre les docteurs-régents de l’université et les scolastiques d’Orléans Aymeri Chambetin et Michel Gaillard, respectivement en 1444 et 1476, font corollairement état des protestations des premiers contre les velléités des seconds, pourtant eux-mêmes aussi docteurs-régents, d’examiner personnellement les candidats à la licence29.

  • 30 M. Fournier, Statuts, t. 1, p. 92-93, no 109 (ind. Sources 17.09).

14Dans l’examen des aspirants au baccalauréat, le rôle du scolastique paraît avoir été encore plus ténu. Le seul texte de la législation universitaire qui en fasse spécifiquement mention est un règlement du 13 mai 1336 arbitrant un différend précisément entre ce dignitaire du chapitre cathédral et les « recteur et collège » de l’université concernant l’assigmtio loci et legis..., c’est-à-dire la fixation du lieu et des thèmes d’interrogation des candidats30. Allusion y est faite à la possibilité pour lui d’argumenter à l’occasion de celle-ci. En fut-il de même postérieurement ? Nous ne saurions le dire. Quoi qu’il en soit, les diplômes de bachelier que nous avons retrouvés, lesquels ne remontent pas, il est vrai, antérieurement au début du xve siècle, ignorent totalement le scolastique. Son nom ne figure jamais en particulier dans la suscription de ces documents qui sont invariablement placés sous l’autorité anonyme des « recteur et collège » de l’université. Pour le reste et d’une manière générale, la diplomatique en est plus simple que pour les lettres de licence, spécialement en ce qui concerne le préambule qui devient très succinct. On notera par ailleurs que la mention d’un maître présentateur du candidat ne semble pas revêtir pour le baccalauréat la même importance que pour la licence, même pour la période médiévale.

  • 31 Pour ce qui concerne le dispositif, les deux diplômes de Raoul du Refuge (fin xive siècle) et Aymer (...)

15Tel que, le formulaire de ces pièces académiques nous fait connaître ici les collateurs nominaux ou collégiaux de ces deux grades, ainsi que les intervenants dans les examens – qui permettent leur obtention. Le dispositif rappelle, quant à lui, à travers leur formulation écrite, les fondements et le contenu plus ou moins explicite du grade octroyé. Cela se vérifie tout particulièrement s’agissant de la licence. Un tableau synoptique de cette partie du « discours » diplomatique, à partir des trois exemples des diplômes décernés par le scolastique Helyas (fin xiiie siècle), par son homologue Jacques Mercier en 1350, le plus ancien connu postérieurement à l’élection du Studium Orléanais en université31, et par Pierre Bailly de Montarant en 1753, permettra de donner pour ce grade universitaire plus de lisibilité à ces réalités, dans leur essence intemporelle et à travers leur évolution dans le temps.

16Ce tableau « parle » en quelque sorte de lui-même. Nous nous bornerons donc à un tout petit nombre de remarques relatives aux auteurs proclamés de ces diplômes, à leur action signifiée et dans une deuxième approche à l’explicitation du grade décerné. Nous le ferons aussi en comparant à ces données celles similaires offertes pareillement par les diplômes de baccalauréat.

  • 32 Précisons qu’il ne s’agit pas d’une « coquille » ponctuelle, car cette leçon est donnée par d’autre (...)

17Leur mise en parallèle conforte les constatations faites à propos de la suscription de ces différents textes académiques. En ce qui concerne les lettres de licence, la situation est simple. Le dispositif est au nom du collateur de celle-ci, le scolastique, représenté en l’occurrence dans le dispositif par un pluriel de majesté : il reprend à son compte, dans une première démarche, les résultats de l’examen des candidats opéré par la communauté des docteurs de l’université (sufficienter... reputamus, en 1350, idoneum... censemus, en 1789) et dans un second temps, il concède le grade : damus et concedimus... licentiam. On relèvera la pérennité de la formulation, identique de la fin du xiiie siècle à la fin du xviiie – symbole d’un pouvoir qui se perpétue pareil à lui-même pendant près d’un demi-millénaire, ou volonté d’en faire accroire en ce domaine, on hésitera à se prononcer. C’est en tout cas en vertu de l’autorité liée à sa charge (auctoritate scolastica dans le texte de 1350) qu’il octroie la licence – on notera toutefois que, dans celui du milieu du xviiie siècle, le scolastique croit nécessaire de se référer ainsi à l’autorité « apostolique » à lui concédée, peut-être parce que celle qu’il détenait en tant que dignitaire de l’église-cathédrale d’Orléans avait perdu de son poids. Toutefois, la sainte Croix, victoriosissima au Moyen Âge, devenue curieusement virtuosa (sic)32 en 1753, figure toujours parmi les répondants spirituels dont il se réclame – sans qu’il soit facile de déterminer s’il s’agit là d’une référence au symbole religieux chrétien ou à l’église particulière à laquelle il appartenait de par sa dignité.

ANALYSE SYNOPTIQUE DU DISPOSITIF DES DIPLÔMES DE LICENCE

D. du scol. Helyas (fin xiiie-début xive)

D. du scol. Jacobus Mercier (1350)

D. du scol. Pierre Bailly de Montarant (1753)

Eidem igitur...

Idcirco nos volentes ei dare pro angustias scolarium, pro certamine victoriam et requiem pro labore.
ejusque merita licet nequeamus secundum sui sufficiencium premiare,
ipsum dignum, sufficientem et bene meritum ad obtinendum dictam licentiam reputamus

idcirco volentes eidem Alix post angustias solamen, post certamen victoriam et requiem post labores elargiri,
tametsi ejus merita nequeamus ad sufficientiam honorare, idoneum tarnen ad dictam licentiam censemus,
atque post examinis publici rigorem contulimus

In nomine sancte et individue Trinitatis, ac victorissime (sic) (s) ancte Crucis
damus et concedimus

et ad honorem omnipotentes Dei, gloriosissimique Virginis, matris ejus, et victoriosissime (s)ancte Crucis, omnipotente Dei nomine invocato,
auctoritate nostra scolastica
damus et concedimus sibi

invocato Jesu-Christi nomine, ejusque intactae Matris, ac virtuosae Sanctae Crucis,
auctoritate Apostolica nobis concessa et qua fungimur in hoc negotio,
damus atque concedimus eidem Alix praesenti et acceptante

licentiam legende et regende ordinarie in legibus
et cetera omnia faciendi qua ad professoriam pertinent dignitatem,

licentiam et auctoritatem regende, legendi ordinarie, docendi publice disputandi determinandi, dubia declarandi et interpretandi in jure civili
ceteraque omnia et singula faciendi que ad juris civilis doctoratum pertinere noscuntur

licentiam et autoritatem legende, regende ordinarie, dicendi publice, disputandi, dubia declarandi et interpretandi in utroque jure canonico et civili

Aureliani(s) et quocumque terrarum se duxerit transferendum

hic Aurelianis et ubique terrarum se duxerit transferendum

hic et ubilibet locorum.

18Face à cette autorité « collatrice » (au sens plein du terme) d’un grade, qui est celle du scolastique pour la licence, la place des « recteur et collège » de l’université dans la concession des diplômes de baccalauréat apparaît au vu du formulaire de ce dernier et spécialement en ce qui concerne la période médiévale, plus réduite, en tout état de cause plus indirecte. En effet, une lettre comme celle accordée à Hugo Bertheloti (ou celle de Guillaume Mellier également) ne se présente pas sous la forme d’un acte de collation (stricto sensu) d’un grade, mais sous celle d’un constat de l’obtention par l’impétrant de celui-là : on relève ainsi que, par-delà la notification par les autorités universitaires, c’est ledit impétrant qui est le sujet, au nominatif (Hugo Bertheloti), du verbe à la troisième personne de la proposition faisant le constat du succès (approbatus extitit... et admissus). Il faut attendre un spécimen comme celui de P.-F. Dumuys en 1789 – plus généralement, en fait, ceux des xviie et xviiie siècles – pour qu’il soit fait état, dans le texte, d’un acte créateur (eumdem... baccalaureum fecimus et creavimus) de la part de l’autorité nominale dispensatrice du diplôme – encore celle-ci, c’est-à-dire les « recteur et collège » de l’université, reste-telle collective. À la différence du « nous » de majesté, donc personnel, du scolastique, le « nous » implicite de ces derniers est un « nous » collégial.

  • 33 Sur le sens précis de tous ces termes techniques, cf. O. Weijers, Terminologie des universités au x (...)
  • 34 On notera, non sans intérêt, que la lettre de remise des insignia doctoralia de 1766 que nous avons (...)

19Ces grades concédés, que signifiaient-ils ? Quel contenu précis revêtaient-ils ? Les diplômes de licence dès le Moyen Âge, ceux du baccalauréat à l’époque moderne seulement, prennent soin de l’expliciter. Pour les premiers, on retrouve invariablement, d’un bout à l’autre du champ chronologique couvert par nos trois spécimens, les gérondifs de legere (« lire », c’est-à-dire enseigner), regere et le prédicat adverbial ordinarie, spécifique de l’enseignement du maître à plein titre. À partir du diplôme de 1350 et dans les autres textes de la période médiévale ou moderne, la liste se complète : à côté de docere – référence faite à la licentia docendi originelle-, remplacé curieusement à l’époque moderne par dicere, figurent toute une série de verbes exprimant les différentes activités pédagogiques magistrales, la disputatio, la determinatio, l’interprétation des dubia (notations obscures ou ambiguës exigeant une explication). Pour les bacheliers, l’énumération est plus courte, se réduisant aux trois seuls verbes disputare, c’est-à-dire, dans le cas de ces assistants du maître, participer à une disputatio, legere – bien que le texte ne le précise pas, il faut penser qu’il s’agit ici de « lectures » dites « extraordinaires », faites à d’autres moments que la « leçon » magistrale –, repetere (faire une repetitio, c’est-à-dire le commentaire approfondi d’un point particulier de cette dernière)33. On le voit, on a là tout un tableau de l’enseignement médiéval et/ou moderne modulé en fonction des grades qui y donnaient accès34 – signalons enfin dans cette « mise à plat » des prérogatives associées à l’obtention de ces derniers, la définition, s’agissant de la licence, du champ géographique d’application, définition qui soulève au demeurant un problème, car elle semble reconnaître aux diplômes de ce type décernés par l’université d’Orléans une valeur universelle (licentia ubique docendi), ce dont ne fait pas explicitement état la législation académique afférente.

  • 35 AD Loiret D. 40 (détruit), analysé dans C. Bloch, J. Soyer, Inventaire..., p. 31-34.
  • 36 Cf. supra, n. 31.

20Nous avons pu mettre en évidence, au long de cette étude, un certain nombre d’évolutions, évolutions vers une plus grande simplification, quelquefois allègement des développements trop sujets à l’amplification rhétorique, comme les préambules de nos spécimens, en particulier ceux de licence, atténuation plus ou moins sensible, surtout à l’époque moderne, du poids du religieux dans le contexte... L’impression qui domine cependant, au terme de cette courte contribution, c’est celle d’un certain primat des éléments de continuité. On le constate au travers d’une nette permanence du formulaire – hérité dans les grandes lignes de son découpage textuel, nous l’avons noté, de la diplomatique classique des chartes et lettres publiques – et tout autant parfois dans le lexique utilisé – nous l’avons vu à propos du vocabulaire employé dans la formulation et l’explicitation du contenu des grades octroyés. On le relève aussi au niveau des collateurs de ces diplômes, spécialement en ce qui concerne la licence et la perpétuation au moins nominale du rôle du scolastique. Doit-on voir dans ces traits un signe de plus dans le constat souvent fait pour l’époque moderne, voire la fin de la période médiévale, d’une certaine sclérose d’une institution universitaire jugée incapable d’évoluer ? Sans prendre position dans ce vieux débat, nous préférerons quant à nous, s’agissant ici, avec nos spécimens de diplômes, de la traduction écrite de décisions académiques sanctionnant l’obtention d’un grade, « pointer » sur le rôle intrinsèquement conservateur des recueils de modèles et des formules utilisés pour la rédaction de ces textes. Des recueils de ce type pour l’université d’Orléans, il en existait encore aux Archives départementales du Loiret à la veille de la Seconde Guerre mondiale, un registre dit Mémorial du tout début du xviiie siècle, mais ayant recueilli des modèles du siècle précédent35. On n’en a pas conservé pour la période du Moyen Âge, mais les similitudes étroites, allant souvent jusqu’au mot à mot, qui existent par exemple entre les trois textes des scolastiques Jacques Mercier, Raoul du Refuge et Aymeri Chambetin, séparés par un peu plus d’un siècle (de 1350 à 1465) – nous y avons fait allusion précédemment36 -, laissent supposer que des recueils semblables ont dû, surtout dans une ville héritière d’une vieille tradition de l’enseignement de l’ars dictaminis comme l’était Orléans, exister aussi avant l’époque moderne, contribuant à pérenniser le formulaire de nos textes académiques.

21Ce formulaire était-il propre à notre alma mater ligérienne ou au contraire était-il partagé par d’autres universités médiévales et/ou modernes ? Des études similaires sur ces productions écrites spécifiques – textes stéréotypés et mineurs sans doute face à ceux de la scolastique, mais témoins aussi, par-delà le formulaire du texte, de certains aspects de la vie de l’université et de la conscience que les maîtres de celle-ci avaient d’eux-mêmes, de leur travail et de leur mission – seraient nécessaires pour le dire. Nous osons croire que ce modeste essai aurait atteint son but s’il pouvait les susciter.

Anhänge

ANNEXES

Annexe I. Lettre testimoniale de Pierre de Dinteville en faveur de Jean Braque, étudiant en l’université d’Orléans (ms. Reims, BM 804, fol. 275v) 37

Universis presentes litteras inspecturis, Petrus de Dintavilla38, utriusque juris professor, rector et collegium doctorum universitatis Aurelianensis studii, salutem in Eo qui est seientie mirificus dispensator. Notum facimus quod nos, conditiones et merita personarum in nostra universitate prefata conversantium oculis debite justitie intuentes, illas laudabilis testimonii commendatione prosequimur, quibus ad id propria virtutum merita laudabiliter suffragantur. Volentes igitur, prout decet (quod nobilis et discretus vir H. de...) et ex debito officii astringimur veritati testimonium perhibere, sinceritati vestre innotescimus per presentes quod nobilis et discretus vir Johannes Braque39, prepositus in ecclesia de Campellis, Parisiensis diocesis, ac Parisiensis ac Sancti Audomari in Sancto Audomaro, Morinensis diocesis, ecclesiarum canonicus, a festo Nativitatis beate Marie Virginis de mense Septembri quod fuit anno Domini m° ccc° lviii° usque nunc, in hoc nostro resedit atque studuit studio in legali licita facultate, sicut adhuc residet et studet honeste et laudabiliter conversando, scolas intrando diebus legibilibus et horis competentibus et lectionibus suis more studentis soliiciti intendendo et est in proposito, prout ipse personaliter asseruit coram nobis, continuandi ulterius, Deo sibi assistente, Studium supradictum. Propter quod, dictus Johannes Braque non inmerito gaudet et gaudere debet et potiri indulgentiis tarn oportet quam aliis, nobis et dicte universitati nostre ac studentibus seu legentibus in ea concessis diucius et indultis quod omnibus quorum interest vel intererit, ad omnem finem debitam tenore presentium intendemus [?]. In cujus rei testimonium, litteris presentibus rectorie nostre sigillum apponi fecimus et appendi. Datum et actum in congregatione nostra in ecclesia beate Marie Boni Nuntii propter hoc celebrata Aurelianis, anno predicto die xvia, mensis Novembris.

Annexe II. Attestation d’inceptio de Jean de Touars du diocèse du Mans, étudiant à Orléans, datée du 3 août 1453 (ms. BnF, P.O. 2294, Plaisance, no 8)

Sub excellentissimo utriusque juris professore, domino suo metuendo domino Stephano Plaisance40, in jure canonico Aurelianis ordinarie actu regente, incepturus est Johannes de Touars, Cenomannensis dyocesis, idem jus in aliqua parte et hoc pro suo primo volumine legendi. Datum die tertia mensis Augusti anno Domini millesimo quadringentesimo quinquagesimo tertio.

Proclamata IIII die mensis Augusti
Anno quo supra
S. Haultin

Annexe III. Diplômes de baccalauréat octroyés par l’université d’Orléans

A. Diplôme de baccalauréat délivré à Hugues Bertheloti, du diocèse de Macon, le 28 juillet 1409 (ms. BnF Baluze 393, no 683)

Universis presentes litteras inspecturis, rector et collegium universitatis venerabilis famosi et fructiferi studii Aurelianensis, salutem in Eo qui est sciencie mirificus dispensator. Quia veritati non amicicie tenetur quilibet testimonium perhibere, idcirco nos qui ipsi veritati sumus obnoxii et pro ipsa ferre testimonium tenemur astricti, omnibus quorum interest et intererit in futurum, innotescimus per presentes quod venerabilis vir Hugo Bertheloti, diocesis Matisconensis, post debitam et statuti temporis audicionem, examinacione solita precedente, per nos in collegio nostro, more solito ordinato congregatos, sub magne circumspeccionis et sciencie viro domino Matheo de Darou, utriusque juris doctore Aurelianensi, in jure canonico ordinarie actu regente, die date presencium, ad gradum baccalariatus in eodem jure canonico obtinendum approbatus extitit, tamquam sufficiens pariter et admissus. In cujus rei testimonium, litteris presentibus sigillum nostre rectorie duximus apponendum. Datum Aurelianis anno Domini quadringentesimo nono mensis Julii die vicesima octava.

B. Diplôme de baccalauréat délivré à Guillaume Mellier, du diocèse de Lyon, le 18 janvier 1517 (a. st. [?]) (ms. Lyon, bibl. mun., fonds Morin-Pons, familles lyonnaises 61, pièce II)

Universis presentes litteras inspecturis, rector et collegium alme universitatis venerabilis famosi ac fructiferi studii Aurelianensis salutem in Domino. Quoniam pium est veritati testimonium perhibere, idcirco nos ipsi veritati sumus obnoxii et pro ipso ferre testimonium tenemur astricti omnibus quorum interest, vel intererit in futurum, per presentes innotescimus quod discretus vir Guillermus Mellier, Lugdunensis diocesis debitant et statuti temporis auditionem, solita examinatione precedente, per nos in congregatione nostra, more solito ordinata, congregatos, sub excellentissimis utriusque juris professoribus et dominis suis dominis metuendissimis Aurelianis in jure civili ordinarie actu regentibus, ad gradum baccalariatus in eodem jure civili obtinendum approbatus extitit tamquam sufficiens pariter et admissus. In cujus rei testimonium, litteris presentibus sigillum nostre rectorie duximus apponendum. Datum anno Domini millesimo quinquagesimo decimo septimo, die decima octava mensis Januarii.

C. Diplôme de baccalauréat délivré à Pierre-François Dumuys d’Orléans, le 31 décembre 1789 (AD Loiret, 2 J 569)41

Universis praesentes litteras inspecturis, rector et collegium almae universitatis venerabilis, famosi ac fructiferi studii Aurelianensis, salutem in Domino. Quoniam pium est veritati testimonium perhibere, idcirco nos qui ipsi veritati sumus obnoxii, et pro ipsa testimonium ferre tenemur adstricti, omnibus quorum interest ac intererit in futurum, notum facimus magistrum Petrum-Franciscum Dumuys, Aurelium post rigidum examen ac publicae disputationis certamen, habilem et idoneum ad suscipiendum in jure tam canonico quam civili baccalaureatus gradum repertum esse ; eumdem igitur juris canonici et civilis baccalaureum fecimus et creavimus, ac per praesentes facimus et creamus, dantes eidem potestatem et autoritatem de utroque jure disputandi, legendi, repetendi, actusque alios exercendi qui ad hunc gradum pertinere dignoscuntur. In cujus rei testimonium has praesentes litteras subscriptione secretarii et appensione sigilli dictae universitatis curavimus communiri. Datum Aureliae, anno Domino millesimo septingentesimo octogesimo nono die vero mensis Decembris trigesima prima.

Annexe IV. Diplômes de licence octroyés par l’université d’Orléans

A. Diplôme de licence délivré par le scolastique Elie (ms. Bruges, bibl. publ. 418, no CCCXCVII, éd. J.B.M.C. Kervyn de Lettenhove, Codex Dunensis..., Bruxelles, 1875, p. 220, no CXXXVII)42

Universis presentes litteras inspecturis Helyas, Aurelianensis scolasticus, salutem in Eo qui est omnium vera salus. Virtutum premia merentibus tribui convenit, et ut laboriosi studii laudabiliter conversantis condigna remuneratio ceteris sit exemplum, quatenus ceteri ad Studium, ceteraque virtutum opera fortius invalescentes, que digne postulant, assequantur. Cum igitur vir discretus talis, diu laudabiliter conversando, studendo ferventer ac cum labore summo multisque temporibus audiendo, legendo Aureliani[s] per ordinem volumina legalia, semper cum venerabili comitativa profecerit cum effectu, quern jam fama testatur publica litterarum peritia et factorum experientia multipliciter merito commendandum, prout, ut etiam dicitur, districti rigor examinis omnium professorum legum Aurelianis ordinarie legentium, quem laudabiliter transiit privatim et publice cum honore, nobis hoc certius patefecit, restat, immo cogit necessitas non quantis deceret talem sed quibus possumus premiis attollamus. Eidem igitur presentato nobis per Johannem de Bus[co], cantorem, Aureliani[s] legum venerabilem professorem, pro licentia legendi obtinenda, in nomine Sancte et Individue Trinitatis ac victoriossime Sancte Crucis damus et concedimus licentiam legendi et regendi ordinarie in legibus et cetera omnia faciendi que ad professoriam pertinent dignitatem Aurelianis et quocunque terrarum se duxerit transferendum, retenta nobis assignatione sedis et loci, si Aurelianis ordinarie legere sibi visum fuerit expedire. In cujus rei testimonium, etc.

B. Diplôme de licence en droit civil délivré par le scolastique Aymeri Chambetin à Michael Tillier du diocèse du Mans, le 24 mars 1465 (n. st.) (AD Loiret, D suppl. II)43

Universis presentes litteras seu presens publicum instrumentum inspecturis, Aymericus Chambetin, utriusque juris doctor in venerabili, florenti et fructifero studio alme universitatis Aurelianensis, ordinarie actu regens, scolasticus et canonicus ecclesie Aurelianensis, salutem in Filio Virginis gloriose, Jhesu Christi, Creatoris et Salvatoris nostre et Ecclesie sponse sue. Multiplicia exempla nos instruunt et informant ut illi pocioribus dignitatum insigniis attolantur, eosque retribucio prosequatur uberior premiorum qui digniores existunt et quos excellencia meritorum ingentior recommandai, et precipue illi qui sacre juris civilis sapientie per quam spiritualia disponantur pariter et terrena, perfodientes agrum, se ipsos exponentes martirio, cura pervigili, laboribus assiduis atque vigiliis thesaurum inestimabilem sciencie collegerunt. Cum igitur venerabilem et discretum virum Michaelem Tillier, alias Flory, Cenomanensis diocesis, in dicto jure civili bacallarium, nobis per magne sciencie circumspectionis et fame virum dominum Petrum Trunelli, utriusque juris excellentessimum professorem, Aurelianis ordinarie actu regentem presentatum, examinatum et per doctores utriusque juris dicte universitatis ac in ea ordinarie actu regentes examinari fecerimus diligenter cum rigore examinis et sicut aurum in fornace repetitum //// explorari dicti doctores post rigorosum certamen examinis et honorabilem et scientificum certaminis agonem reputaverint eundem Michaelem Tillier dignum, sufficientem et ydoneum ac tamquam talem approbaverint nobisque presentaverint ad licenciam in dicto jure civili obtinendam. Cum etiam de suis honestis moribus vite virtute litterarum scientia, famaque persone hic et in aliis studiis multipliciter divulgata per plures fide dignos qui ipsum noverint plenius effecti fuerimus cerciores et quod a puerilibus exordiis per stipendia discipline scolastice concurrendo sic profecit incremento virtutum quod ecclesia Dei resque publica per ipsum illuminari poterunt, pupilli vero vidue alieque miserabiles persone consolari ac nobis constet ex testimonio predictorum doctorum ipsum esse in dicto jure civili et pluribus aliis scienciis sic profundum quod aspera potest in plana convertere nodos dissolvere ac verum sensum ex variis juribus capere veritatis, habeatque docendi peritiam, dicendi facundiam interpretandi subtilitatem et copiam discernendi. Attendentes nichillominus quod per ipsius et aliorum dignorum promotionem totum Aurelianense Studium ubi //// decoratur, tali insuper regendi et docendi licenciam denegare nichil aliud esset quam ignorancie nubilo excecatos in erroris foveam divertere et lumen quod in aperto poni debuit occultare, ut qui scire et videre lumen sapientie cupiunt nequeant intueri. Idcirco nos volentes eidem Michaeli Tillier dare pro angustia solacium, pro certamine victoriam et requiem pro labore, ejusque merita licet nequeamus secundum sui sufficienciam premiare, ipsum tarnen dignum, sufficientem et bene meritum ad dictam licenciam cum rigore examinis obtinendam reputamus eamque cum rigore examinis, ut prefertur, contulimus, et ad honorem Dei omnipotentis, gloriosissimeque Virginis Marie, matris ejus ac victoriosissime sancte Crucis, Christi nomine primitus invocato, auctoritate qua fungimur in hac parte, damus et concedimus eidem Michaeli Tillier, presenti et acceptanti, licenciam et auctoritatem regendi, legendi ordinarie, docendi, publice disputandi, dubia declarandi et interpretandi in jure civili antedicto, ceteraque omnia et singula faciendi que ad doctoratum juris civilis pertinere noscuntur hic Aurelianis et ubicumque terrarum se duxerit transferendum. In quorum omnium et singulorum fidem ac testimonium premissorum, presentes litteras seu presens publicum instrumentum in hanc publicam formam redigi mandavimus per notarium publicum //// ac sigilli nostri scolasterie jussimus et //// apensione muniri signoque subscriptione publicis ipsius notarii signari et subscribi ad majorent roboris firmitatem omnium premissorum. Datum et actum in dicta Aurelianensis ecclesia sub anno Domini millesimo CCCCmo sexagesimo quarto, more gallicano, indicione decima tertia mense vero march, die vicesima quarto, pontificatus sanctissimi in Christo patris et domini nostri domini Pauli, divina providentia pape secundi, anno primo, presentibus nobilibus ac venerabilibus viris dominis et magistris Petro Roulin, dicti domini nostri pape prothonotario, Johanne de Donon, in medicina doctore, Johanne Almarii ////, Corardo de Cardia, in utroque, Johanne Germe, Stephano de Bosco et Johanne Framberge juniori, in legibus licenciatis cum pluribus aliis nobilibus, licenciatis, bacallariis, scolaribus et civibus Aurelianensibus ////. [suit la formule de validation par le notaire apostolique et de l’université d’Orléans, Pierre Bernard, du diocèse de Chartres].

C. Diplôme de licence in utroque jure délivré par le scolastique et chancelier de l’université Pierre Bailly de Montarant à Pierre, Simon, Étienne, Toussaint Alix, bachelier in utroque jure d’Orléans le 24 août 1753 (AD Loiret, 2 J 569)44

Universis praesentes litteras inspecturis, Petrus Bailly de Montarant, presbyter, sacrae Facultatis Parisiensis doctor theologus, canonicus et scholasticus insignis ecclesiae Aurelianensis, necnon almae universitatis Aurelianensis cancellarius. Plurima sunt quae nos movent ut illi praemiis dignitatum insignibus extollantur qui se viros fortes praebent ac strenuos, et maxime qui sacri utriusque juris canonici et civilis scientia per quam spiritualia disponuntur pariter ac terrena, assiduo labore et curiosa vigilia agrum perfodientes, scientiae thesaurum collegerunt. Cum igitur eruditum virum magistrum Petrum-Simonem-Stephanum-Tussanum-AlixAurelium in utroquejure bacalaureum, bonis moribus imbutum, nec-non religionis catholicae, apostolicae et romanae actuali professione commendatum, ut nobis ex legitimo testimonio constitit ; per magnae scientiae, sagacis diligentiae, et per optimae famae viros juris utriusque professores in dicta universitate actu regentes oblatum examinaverimus, et per alios doctores ipsum explorari cum rigore fecerimus, qui post rigidum publici examinis certamen uno ore offerebant eumdem Alix dignum ac sufficientem, ac talem approbantes nobis obtulerunt ad titulum licentiae in utroque jure obtinendum : nosque ipsi de ejus probitate vitae, litterarumque scientia per plures qui ipsum noverunt ad plenum fuerimus certiores facti, et quod a puerilibus exordiis per studia disciplinae scholasticae currendo sic profecerit ut jam per eum veluti duris consuetum Athletam Ecclesia Dei, resque publica Christiana adjuravi possit : pupilli vero, viduae, caeteraeque miserabiles personae deffendi ; idcirco volentes eidem Alix post angustias solamen, post certamen victoriam et requiem post labores elargiri, tametsi ejus merita nequeamus ad sufficientiam honorare, idoneum tarnen ad dictam licentiam censemus, atque post examinis publici rigorem contulimus, invocato Jesu-Christi nomine, ejusque intactae Matris, ac virtuosae Sanctae Crucis, auctoritate Apostolica nobis concessa et qua fungimur in hoc negotio, damus atque concedimus eidem Alix praesenti et acceptanti licentiam et autoritatem legendi, regendi ordinarie, dicendi publice, disputandi, dubia declarandi et interpretandi in utroque jure canonico et civili hic et ubilibet locorum. Datum Aureliae, sub sigillo nostro et secretarii hujusce universitatis subscriptione, anno Domini millesimo septingentesimo quinquagesimo tertio, die vero mensis augusti vigesima quarta.

Annexe V. Lettre de remise des insignia doctoralia à Étienne-Michel Le Blond, licencié in utroque jure, datée du 17 mars 1766 (AD Loiret, 2 J 569)45

Universis presentes litteras inspecturis, Petrus, Joannes, Jacobus, Guillelmus Guyot, consiliarius regis, antecessor et rector, caeterique antecessores almae universitatis venerabilis famosi ac fructiferi studii Aurelianensis, salutem in Domino. Nos, veritati testimonium perhibere cupientes, explorata ac plane perspecta juris utriusque peritia dicti nostri clarissimi viri Stephani Michaelis Le Blond Aurelii, philosophiae professons necnon in utroque jure licentiati ejus scientiae, facundiae, morum gravitatis et experientiae habita simul ratione, eumdem Le Blond pene peractam ab eo solemnem de jure utroque disputationem nobis per excellentissimum virum dominum Vallet antecessorem in hac universitate actu regentem praesentatum utriusque juris canonici et civilis doctorem optime meritum sufficientem et idoneum per praesentes creamus et instituimus eidem Le Blond praesenti et acceptanti insignia doctoralia solemniter conferimus et donamus, per doctorum jurium libri clausi apperturam, biretti seu pilei rotundi, annulique aurei ejus digito appositi traditionem, ex cinguli seu zonae praecinctionem, nostrumque cujuslibet doctorum regentium pacis ausculum [?], dantes et concedentes eidem potestatem et authorisationem legendi, docendi, consulendi publice, causas in omni foro agendi, dubia declarandi et interpretandi et omnia denique privilegia, omnes honores, dignitates et immunitates huic ordini concessa. In quorum omnium et singulorum testimonium ac fidem, has praesentes litteras secretarii nostri subscriptione et sigilli dicte universitatis appensione, firmavimus communiri. Actum in nostra congregatione solemniter celebrata, anno Domini millesimo septingentesimo sexagesimo sexto, die mensis aprilis decima septima.

Anmerkungen

1 Signalons par exemple, parmi d’autres, le groupe de diplômes (16 items) conservés sous la côte 2J 569 du fonds Jarry des Archives départementales du Loiret (dorénavant AD Loiret).

2 Sources de l’histoire des universités françaises du Moyen Âge. Université d’Orléans, Paris, INRP, 1978 (dorénavant Sources). La découverte fortuite de nouveaux diplômes reste toujours possible dans des fonds français ou étrangers ayant recueilli les papiers de leurs impétrants médiévaux.

3 Cf., par exemple, la série de lettres de ce type conservée dans le ms. Paris, BnF fr. 20591 (24 items). D’autres ont fait l’objet d’éditions ponctuelles, telle cette lettre du recteur de l’université de Paris, Johannes de Gomonte, en faveur d’un certain magister Johannes de Fossato, magister in artibus et in utroque jure baccallarius, qui avait été trois ans à Paris étudiant en Décret sous maître Jean Hubert, docteur en cette discipline (ms. BnF fr. 26052, pièce 1108, datée du 20 juin 1429, J. Quicherat éd. « Certificat d’étudiant en l’université de Paris au quinzième siècle », Cabinet historique, 26 (1880), p. 20-22).

4 Cf ainsi, s’agissant d’un étudiant à l’université d’Orléans, le certificat des Rector et Collegium Universitatis accordé en date du 19 décembre 1367 à Johannes Behucheti, chanoine et prévôt d’Ingré en l’église-cathédrale de Chartres, qui avait étudié dans le Studium Orléanais pendant deux ans et demi (A. Clerval éd., Les écoles de Chartres au Moyen Âge du ve au xvie siècle, Paris, 1895, p. 392, n. 3, à partir de ms. BM Chartres 1008/1, fol. 212V – document détruit). Cf aussi la lettre testimoniale du recteur Pierre de Dinteville en faveur du scolaris Jean Braque, en date du 16 novembre 1358, qui a été transcrite au bas du fol. 275V du ms. BM Reims 804 et dont nous donnons l’édition en Annexe I, à titre d’exemple.

5 Ms. BnF P.O. 2294, Plaisance, no 8.

6 Sources 71.4.02 ; ms. Bruges, Bibl. publ. 418, no CCCXCVII, éd. citée (Bruxelles, 1875), p. 220, no CXXXVII, reprise dans M. Fournier, Les statuts et privilèges des universités françaises depuis leur fondation jusqu'en 1789, t. 1, Paris, 1890, p. 8, no 13 (dorénavant Statuts). Éd. Annexe IV/A.

7 Cf. C. Vulliez, Des écoles de l’Orléanais à l’université d’Orléans (xe-début xive siècle), thèse de doctorat d’État, dact., Nanterre, 1993, t. 3, p. 1053-1055.

8 C. Vulliez, op. cit., p. 1389 (notice 69). Nous n’avons pas retrouvé de chantre ni de professeur Orléanais de ce nom et les rapprochements avec les anthroponymes voisins, notamment Bosco (= du Bois) restent très hypothétiques.

9 Sources 63.37.01, C. Thurot éd., « Documents relatifs à l’université d’Orléans », BEC, 33 (1872), p. 635-636 ; encore M. Fournier, Statuts, t. 1, p. 116-117, no 151.

10 Jacobus Mercerii, Jacques Le Mercier, est attesté comme scolastique à partir du milieu du xive siècle (cf. C. Cuissard, « Les chanoines et les dignitaires de la cathédrale d’Orléans d’après les nécrologes de Sainte-Croix », Mémoires de la Société archéologique et historique de l’Orléanais, 28 (1902), p. 178 (dorénavant, « Les chanoines... »)). Il est décédé antérieurement au 16 mars 1360 (n. st.), date à laquelle sa succession dans la charge de scolastique fait l’objet d’un procès au Parlement de Paris (ind. Sources 32.2.22).

11 F. Autrand, Naissance d’un grand corps de l’État, Paris, Publications de la Sorbonne, 1981, p. 185 et n. 159 (« maître » Étienne de La Grange).

12 M. Fournier, Statuts, t. 1, p. 105-107, no 121 (ind. Sources 17.14). Cf. sur le personnage la notice de D. E. R. Watt, A Biographical Dictionary of Scottish Graduate to a. d. 1910, Oxford, 1977 (p. 114-115).

13 Cf. C. Vulliez, « L’ars dictaminis, survivances et déclin dans la moitié nord de l’espace français dans le Moyen Âge tardif (mil. xiiie-mil. xve) », Rhetorica, 19/2 (2001), p. 148-149.

14 Cf. R. Gane, Le chapitre de Notre-Dame de Paris au xive siècle, Saint-Étienne, CERCOR, 1999, p. 328 (notice 305) ; P. Desportes et H. Millet, Fasti Ecclesiae Gallicanae, 1, Diocèse d’Amiens, Turnhout, Brepols, 1996, p. 107 (notice 542).

15 C. Vulliez, « Les maîtres Orléanais (doctores) au service de l’Université, de l’Église et des pouvoirs séculiers au temps de Charles VI », dans Saint-Denis et la royauté. Études offertes à Bernard Guenée, F. Autrand, C. Gauvard et J.-M. Moeglin éd., Paris, Publications de la Sorbonne, 1999, p. 77-90 (passim).

16 Sources 22.83 (1388, 6 avril-13 mai).

17 P. Desportes et H. Millet, 1, Diocèse d’Amiens, p. 114 (notice 149) ; P. Desportes, 3, Diocèse de Reims, Turnhout, Brepols, 1998, p. 291 (notice 776).

18 Sources 22.89 (1394, 19 au 19 octobre).

19 Hugo Bertheloti, clerc du diocèse de Mâcon, figure comme bachelier en lois sur le rotulus de l’université d’Orléans de 1403 (Sources 22. 97/1403, 19 au 19 octobre). S’il ne s’agit pas d’un homonyme, on doit donc penser que notre impétrant de 1409 a dû entreprendre des études de droit canonique après celles de droit civil.

20 Cf. C. Vulliez, « Les maîtres Orléanais... », op. cit., passim.

21 Cf. C. Cuissard, « Les chanoines... », p. 99.

22 Op. cit., p. 224. Cf. aussi C. M. Ridderikhoff, Jean Pyrrhus d’Anglebermes, Leyde-La Haye, 1981, p. 126 et n. 17.

23 Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France – Departements, t. 30, Lyon (Paris, 1900). Fonds Morin-Pons 61, carton LXXXIX, Mellier, p. 1196-1201. Cf. sur ce personnage : V. L. Saulnier, « Sur diverses amitiés de Maurice Scève », Bibliothèque d’Humanisme et de Renaissance, 12 (1950), p. 228-236.

24 Pierre Bailly de Montarant, né à Orléans le 24 septembre 1694 et docteur de Sorbonne, exerça les fonctions de scolastique et de chancelier de l’université d’Orléans de 1741 à 1774 (cf C. Cuissard, « Les chanoines... », p. 75). Le diplôme de P. S. E. T. Alix est conservé aux AD Loiret sous la cote 2J 569.

25 On possède pour P.-F. Dumuys, sous la cote 2J 569, à la fois son diplôme de baccalauréat et celui de licence, ce dernier délivré le 20 mars 1790 aussi à Orléans par le scolastique et chancelier Nicolas-Joseph d’Anglebermes.

26 AD Loiret 2J 569. J.-E. Bimbenet, Histoire de l’université de lois d’Orléans, Paris-Orléans, 1853, a donné une petite notice sur P. J. J. G. Guyot qui fut un élève puis un collègue du grand jurisconsulte Orléanais Joseph-Robert Pothier (p. 389-392).

27 Sur la licentia docendi et l’écolâtre au xiie siècle, cf. entre autres, P. Delhaye, « L’organisation scolaire au xiie siècle », Traditio, 5 (1947), p. 211-268, repris dans Enseignement et morale au xiie siècle, Fribourg-Paris, 1988. Cf. encore, parmi les multiples ouvrages de J. Verger sur le sujet, son « classique », Les universités au Moyen Âge, 1re éd., Paris, PUF, 1973.

28 La série D des Archives départementales du Loiret renfermait, pour la période moderne, un certain nombre de procès-verbaux de ce type, par exemple sous l’ancienne cote D 53, ceux des scolastiques François Mareau le 20 février 1669 ou Germain Groyg au 30 octobre 1687 (documents aujourd’hui perdus). Cf. C. Bloch, J. Soyer, Inventaire sommaire des archives départementales anterieures à 1790. Loiret. Archiues civiles. Serie D. Instruction publique, sciences et arts, Orléans, 1917, p. 37 (dorénavant Inventaire).

29 Sources 32.4.09 (1444, n. st., 9 mars) et 32.4.16 (1476, n. st., 28 mars), à partir de R. Bossuat, « L’université d’Orléans devant le Parlement de Paris », Cahiers d’histoire (univ. Clermont-Lyon-Grenoble), 11 (1966), p. 17-35, spécialement p. 23-26.

30 M. Fournier, Statuts, t. 1, p. 92-93, no 109 (ind. Sources 17.09).

31 Pour ce qui concerne le dispositif, les deux diplômes de Raoul du Refuge (fin xive siècle) et Aymeri Chambetin (1465) sont, exception faite de quelques redondances supplémentaires, pratiquement identiques à la lettre de Jacques Le Mercier.

32 Précisons qu’il ne s’agit pas d’une « coquille » ponctuelle, car cette leçon est donnée par d’autres spécimens du xviiie siècle. Au xviie siècle, on utilisait plutôt le prédicat victoriosa.

33 Sur le sens précis de tous ces termes techniques, cf. O. Weijers, Terminologie des universités au xiiie siècle, Rome, éd. dell’Ateneo, 1987, passim.

34 On notera, non sans intérêt, que la lettre de remise des insignia doctoralia de 1766 que nous avons souhaité adjoindre en annexe à notre petit corpus, mais que nous ne commenterons pas ici en raison du caractère tardif de l’unique témoin que nous en ayons retrouvé, comporte aussi une petite explicitation des prérogatives académiques auxquelles donnait lieu l’accès à la dignité doctorale et l’on ne s’étonnera pas de trouver présents là encore des verbes ou locutions techniques comme legere, docere, consulere, dubia dedarare et interpretare, etc.

35 AD Loiret D. 40 (détruit), analysé dans C. Bloch, J. Soyer, Inventaire..., p. 31-34.

36 Cf. supra, n. 31.

37 Le texte de cette lettre testimoniale, placée au bas d’un feuillet en petits caractères, comporte certaines difficultés de lecture que nous n’avons pas toujours pu résoudre.

38 Pierre de Dinteville-Jaucourt, docteur in utroque jure, professeur à l’université d’Orléans du milieu du xive siècle jusqu’à son accession à l’épiscopat de Nevers en 1375.

39 Sur Jean Braque, cf. R. Gane, Le chapitre de Notre-Dame de Paris..., notice 111 (p. 291-292).

40 Étienne de Plaisance, docteur in utroque jure, professeur à l’université d’Orléans des années 1440 à sa mort en 1479.

41 Nous avons respecté l’orthographe (diphtongues développées) de ce diplôme du xviiie siècle, au demeurant imprimé sauf les noms et prénoms de l’impétrant.

42 Nous avons collationné l’édition du xixe siècle avec le microfilm du manuscrit brugeois et rétabli l’orthographe médiévale originelle (suppression des diphtongues ajoutées en 1875).

43 Le parchemin sur lequel est transcrit ce diplôme provient d’une reliure et est passablement abîmé (plis, coupures). Aussi certains mots, voire portions de lignes, restent illisibles.

44 Même remarque que dans la note 41.

45 Même remarque que dans la note 41.

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