2. Expérimentations

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Texte intégral

1Les trois essais qui suivent reprennent et adaptent à leur compte disciplinaire les préalables précédents, puisqu’écrire du côté des animaux implique auparavant ou en même temps d’étudier de leur côté, avant d’arriver à des propositions de rendu, chacun à sa manière, où « décrire » veut dire aussi « écrire ».

2Ainsi, se demandant comment bien, c’est-à-dire mieux ou plus, « d-écrire » une limule, Véronique Servais, psychologue, évoque en premier lieu les nombreux changements de regard, de dispositif et d’attitude que le chercheur doit adopter, et propose en second lieu un récit augmenté en dimensions, différent des habituels dans le fond et la forme. Florent Kohler, anthropologue, présente une autre approche à propos des échanges de voisinage entre oiseaux et d’autres vivants : il ne transcrit pas le sonore mais le traduit, en raison de mondes trop différents ; il insiste sur d’autres communications, par le geste ou le regard ; il écrit un récit particulier pour lequel le chercheur doit être imbibé du lieu. Jérémy Clément, historien, expose une troisième manière à propos du cheval Bucéphale. Le rendu n’est pas livré à la fin ou mêlé aux préalables, mais placé au premier plan, tandis que le reste est à l’arrière-plan. L’écriture-récit adopte le mode d’une biographie où le style, les tournures, les expressions, les mots permettent de tendre du côté de cheval.


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