La barricade
L'histoire de la barricade se heurte, à un réseau de tensions ou, plutôt, de proximités inattendues qui accentuent le mystère de cette histoire sainte et sanglante. La pensée sauvage s'y combine à la science, la barbarie au rêve d'humanité, l'élan des coeurs à l'attente immobile, la surabondance au vide, le fracas au silence. L'espoir d'avènement et l'attente de la mort s'y disent, simultanément. Derrière la barricade, il n'est, souvent, pas d'autre alternative que le triomphe ou la mort. La f...
Éditeur : Éditions de la Sorbonne
Lieu d’édition : Paris
Publication sur OpenEdition Books : 14 mars 2016
ISBN numérique : 978-2-85944-851-6
DOI : 10.4000/books.psorbonne.1143
Collection : Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles
Année d’édition : 1997
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-85944-318-4
Nombre de pages : 522-[XVI]
Alain Corbin
PréfaceL'invention de la barricade
Anne-Marie Cocula
La barricade avant la barricadeMireille Huchon
Petite histoire du mot barricadeAnnie Lauck
Les troubles de la rue Saint-Denis ou le renouveau des barricades à ParisLes 19 et 20 novembre 1827
Mark Traugott
Les barricades dans les insurrections parisiennes : rôles sociaux et modes de fonctionnementFigures (1830-1871)
Marie-Claude Genet-Delacroix
La barricade : donner un corps à l’histoire (1830-1848-1871)Thomas Bouchet
La barricade des MisérablesFrédérique Desbuissons
Gustave Courbet et le frontispice du n° 2 du Salut PublicActeurs, pratiques, représentations (1827-1871)
Jean-Claude Caron
Aux origines du mythe : l’étudiant sur la barricade dans la France romantique (1827-1851)Laurent Clavier et Louis Hincker
La barricade de Juin 1848 : une construction politiqueEmmanuel Fureix
De l’« autel de l’anarchie » au Golgotha : la barricade de juin 1848 en représentationJacques-Olivier Boudon
Baudin et la barricade du 3 décembre 1851 : histoire et représentation de l'Empire à la RépubliqueOlivier Pelletier
« Figures imposées »Pratiques et représentations de la barricade pendant les Journées de décembre 1851
Frédéric Chauvaud
L'élision des traces. L'effacement des marques de la barricade à Paris (1830 - 1871)Autour de la commune : la fin des barricades ?
Éric Bonhomme
Paris assiégé : le transfert des barricadesMarcel Cerf
La barricade de 1871Pierre Gaudin et Claire Reverchon
Une image renversée : les photographies des barricades de la CommuneAlain Dalotel
La barricade des femmesRobert Tombs
La lutte finale des barricades : spontanéité révolutionnaire et organisation militaire en mai 1871La diffusion d'un modèle ?
Ph Dr Kvĕta Mejdřicka
Les barricades à Prague en 1848Gabriele Ranzato
Barcelone, « ville des barricades ».Fonctions et sens des barricades dans un siècle d'insurrections (1835-1937)
Philippe Grandcoing
Les barricades du printemps 1905 à Limoges : la mémoire de la grèveJean-Marie Mayeur
Les inventaires ou les églises barricadées (février-mars 1906)Le jeu des symboles et des références
Stéphane Audoin-Rouzeau
Les tranchées, barricades de la Grande Guerre ?Danielle Tartakowsky
1919-1968 - Des barricades ?Mathias Bernard
Droites et gauches face aux barricades de Février 1934Noëlle Gérôme
Les barricades dans l'usineJacques Frémeaux
Les barricades d'Alger (24 janvier-1er février 1960)L'histoire de la barricade se heurte, à un réseau de tensions ou, plutôt, de proximités inattendues qui accentuent le mystère de cette histoire sainte et sanglante. La pensée sauvage s'y combine à la science, la barbarie au rêve d'humanité, l'élan des coeurs à l'attente immobile, la surabondance au vide, le fracas au silence. L'espoir d'avènement et l'attente de la mort s'y disent, simultanément. Derrière la barricade, il n'est, souvent, pas d'autre alternative que le triomphe ou la mort. La fête, ici, précède de peu l'immolation ; le rêve se mêle vite de désespoir. Le caractère éphémère du combat s'accorde, paradoxalement, à la profondeur de la mémoire ; et l'on pourrait croire, parfois, que la lutte menée n'a guère d'autre visée que la construction du socle sur lequel pourront se fonder les futurs combats. La barricade, jusqu'au milieu du xxe siècle tout au moins, n'a cessé de diviser, de révéler, de définir et d'accentuer les antagonismes. Pour les uns, elle est le lieu du sacrifice, le légitime prélude à la paix civile et à la réalisation du rêve ; pour les autres, elle évoque le paroxysme du désordre des objets et des hommes, le pire théâtre de la violence et de la saturnale. Pour les uns, elle prélude au sacrifice nécessaire ; pour les autres au massacre nécessaire. Pour tous, elle a pour enjeu profond la fondation d'un ordre.
Alain Corbin (dir.)
Jean-Marie Mayeur (dir.)
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