La reconstitution de la puissance temporelle d’Étienne de Bar, évêque de Metz (1120-1163)
p. 367-380
Texte intégral
1La Lorraine a beaucoup souffert de la Querelle des Investitures, comme le manifeste notamment l’instabilité des sièges épiscopaux1. En 1090, à la mort de l’évêque Hériman2, Poppon est élu par le chapitre et consacré en 1093 à Lyon par le légat du pape. Quatre ans plus tard, Henri IV chasse Poppon et nomme Adalbéron IV, son parent, alors chancelier d’Empire. Les messins et le chapitre l’accueillent dans une alliance entre chanoines et bourgeois qui entraîne une vive critique de la ville pour sa position anti-grégorienne3. Le pape excommunie Adalbéron IV4 qui est déposé au concile de Reims de 1115. En 1117, Theotger, abbé de Saint-Georges en Forêt noire, nommé évêque par le pape, est accueilli par l’abbé Theodwin de Gorze, mais la population se soulève5 et une commune se met en place à Metz. Theotger, repoussé aux portes de la cité, s’exile à Cluny où il meurt.
2En 1120, Calixte II fit élire son neveu Étienne de Bar, en lui accordant la dignité d’archevêque et le faisant cardinal. Étienne reste deux ans près de lui avant d’entrer à Metz, où les bourgeois refusent de l’accueillir. En 1122, le concordat de Worms apaise la situation. Étienne6 réorganise le pouvoir épiscopal en s’appuyant notamment sur les établissements religieux. Son action est bien connue par les Gesta dont il commandite la rédaction7 et ses efforts pour retrouver son pouvoir, territorial, politique et idéologique sont documentés par les diplômes épiscopaux conservés8 ; il consolide son diocèse, au moment de l’apparition des nouveaux ordres et de l’émancipation de la moyenne aristocratie. Il n’y a de fondations épiscopales que dans la cité alors que le reste du diocèse révèle surtout un accompagnement des initiatives aristocratiques. C’est pourquoi nous envisagerons d’abord la politique urbaine d’Étienne en dépit du fait que, chronologiquement, celle-ci corresponde à la fin de son épiscopat quand il est sans doute plus sûr de son autorité.
« Épiscopalisation de la ville »
3Il lui faut d’abord reprendre en main les chapitres de la cité. Les soixante chanoines de la cathédrale forment le chapitre Saint-Paul. En 1130, Étienne érige en collégiale9 la chapelle de Notre-Dame-la-Ronde devant la cathédrale, y fonde six prébendes canoniales. Ce sanctuaire, complétement restauré, est consacré en 1148 par Eugène III10 à la demande d’Adalbéron de Trêves, qui gouvernait le diocèse, Étienne étant à la croisade11.
4Étienne réorganise aussi la collégiale Saint-Pierre-aux-Images12, en y imposant l’égalité des prébendes entre les quatre chanoines et la reprise d’offices religieux réguliers. Mais ce fut insuffisant et l’un de ses successeurs, Bertram, utilisa les mêmes raisons (pauvreté et nécessité de la régularité) pour enrichir le chapitre13. Étienne déclare que ce lieu a été fondé sur l’ordre de Dieu, que des reliques de saint Pierre et de plusieurs autres saints l’illustrent par des miracles14. Saint-Pierre est réputée avoir été fondée par le premier évêque, saint Clément, et passe donc pour la première cathédrale15. Chrodegang l’avait embellie et elle occupait une grande place dans la liturgie épiscopale16. Hériman y fut notamment enterré. De quels miracles insignes est-il question ? Certes, l’évêque Goëry recouvre la vue à la suite de la fondation de cet établissement par le miracle du « caillou de saint Étienne » mais c’est une relique de la cathédrale. Comme il est question ici d’une relique de saint Pierre, ce ne peut être que le bâton qui ressuscita saint Materne, relique majeure de l’identité épiscopale17.
5Comme Étienne a sans doute été chanoine à Besançon, il a pu trouver là l’idée de magnifier son siège en doublant le chapitre cathédral. C’est aussi un moyen d’enrichir les chanoines qui cumulent fréquemment plusieurs charges – ainsi le princier de la cathédrale est-il aussi prévôt de Saint-Pierre. Mais une crise éclate en 1136 : le successeur du princier Adalbéron de Montreuil – devenu archevêque de Trèves – est Adalbéron de Chiny, lui-même élu à Liège en 1135. Or le choix du nouveau princier devait revenir aux chanoines : ce privilège est cité dans deux diplômes d’Henri III de 105618 qui font référence à une charte perdue d’Adalbéron III ; une fausse bulle de Léon IX fut confectionnée et ce droit reconnu par une bulle de 112819. Cependant, avec l’accord du pape, Étienne casse l’élection des chanoines, ce dont s’indigne saint Bernard :
par quel mérite de la sainteté de son sacerdoce ou de l’honneur épiscopal, l’évêque de Metz a-t-il obtenu que l’élection faite par les chanoines soit brisée sur un signe de sa part en même temps que la liberté de l’Église, et que le princier soit élu sur sa décision contre les privilèges de cette église.
6Le princier imposé par le prélat est son neveu Thierry de Bar, qui lui succéda en 1163.
7Étienne accroît également les revenus de Saint-Sauveur20, chapitre fondé en 1070 par Adalbéron III, comme il est toujours rappelé dans les actes d’Étienne. Il souligne que son prédécesseur n’avait pas doté sa fondation de revenus suffisants, aussi lui fait-il des donations dont, en 1137, deux églises21 et des revenus à Marsal. Les chanoines de Saint-Sauveur sont étroitement liés à ceux de la cathédrale, dont le princier confirme le prévôt. Saint-Sauveur suivait la règle d’Aix comme le chapitre cathédral, il existait une association de prière entre ces chapitres.
8Les abbayes bénédictines de la cité défendent leurs privilèges commerciaux. Saint-Arnoul se réclamant d’un diplôme Henri IV22 voit ses droits de la foire du 18 octobre confirmés par Étienne23 ; Saint-Clément en détient également pour celle du 1er mai. Ces abbayes se disputent le contrôle des moulins et des pêcheries de la Seille, le conflit se cristallisant autour de Saint-Pierre-aux-Arènes24 et s’accompagnant de falsification de documents. Étienne arbitre vers 113025. L’évêque Walon avait donné des biens de Saint-Arnoul pour se faire des alliés durant son court passage (1085-1087) sur le siège épiscopal26. Étienne reprend cette politique en soutenant l’extension de l’abbaye qui fonde des prieurés autour de Metz27. En 1130, Étienne restitue à Saint-Symphorien l’église d’Arraye près de Nomeny que détenaient deux milites28, à la suite des donations épiscopales liées à la Querelle des Investitures. Il confirme dix ans plus tard à l’abbaye Saint-Vincent la fondation du prieuré de Châtel-Saint-Germain, où l’abbé est autorisé à mettre des moines. C’est là un important château épiscopal29.
9Il faut souligner le dynamisme de l’abbaye féminine de Sainte-Glossinde ; ainsi, la collégiale Saint-Thiebault30 est fondée sur ses terres en 1161 par deux clercs messins auxquels Étienne impose la vie communautaire31 ; il leur donne le poids de la laine, ce qui est assez important pour être confirmé par le comte de Metz32 et l’empereur33. L’abbesse de Sainte-Glossinde prend la main sur la nomination du prévôt de Saint-Thiebault et l’établissement eut un grand succès auprès des citadins. Notons l’intérêt pour un nouveau culte et un nouveau type de sainteté34. Sainte-Glossinde accueillit aussi à la fin du siècle les Templiers dans une église lui appartenant (Saint-Maurice).
10Deux religieux de l’abbaye de Chezy-sur-Marne près de Château-Thierry apportèrent une image de la Vierge qui est à l’origine du prieuré Notre-Dame-des-Champs35 fondé dès 1122 par l’échanson de l’évêque. Étroitement liée aux familles patriciennes, cette fondation implique l’accord des citadins. Cette place de la cité se marque aussi par les nombreuses références à l’intervention du premier échevin Thierry (env. 1121-1130) dans les actes d’Étienne concernant Metz36.
11Vers 1124, un convers de l’abbaye prémontrée de Belval37 demande à Étienne le lieu appelé Runeiware, près de Metz, et l’obtient avec l’accord de la communauté de la cité. Ce monastère fonde Justemont vers 1120/1124 à la suite d’une donation d’Euphémie de Watronville. À cause d’un site sujet aux inondations, la communauté se transfère près de Buris38 et adopte les coutumes prémontrées vers 1130/1133. L’abbé Zacharie envoie à Buris les moniales restées à Runeiware39, et réunit les hommes à Justemont. Les donateurs messins et les chanoines qui y avaient fait profession se plaignant d’un transfert fait sans l’agrément de l’évêque ni du chapitre de l’ordre, Léhérus, successeur de Zacharie, remit des religieux à Buris. Vers 1160, les Allemands vont à Justemont et les Français à Buris40, cette séparation est confirmée par l’évêque41.
12La tradition ramenait à saint Bernard la fondation du Petit Clairvaux, en remplacement d’un établissement féminin taxé de mauvaises mœurs ; en fait l’évêque Burchard transmit aux Cisterciens le couvent des fratres de penitentia Christi en 1289 ; les Cisterciennes sont installées par Renaud de Bar en 130442.
Hors de la cité
13Si Étienne intervient dans le diocèse de Liège, confirme les biens de Saint-Trond43 et réimpose la prééminence de Waulsort sur Hastière44, cette intervention montre son désir d’affirmer son autorité sur des établissements dépendant de son évêché bien que situés hors du diocèse, sans empêcher pour autant la progressive perte d’influence de l’évêque de Metz au profit de celui de Liège qui lui racheta ses établissements en 1227.
14L’abbé de Gorze Theodwin († 1153) fut un réformateur proche du pape45. Étienne a de bonnes relations avec Gorze qu’il qualifie de « prima camera » et de principale membrum de l’Église de Metz46. Il y fonde son anniversaire par une donation en 115847, confirmée en 1169 par son successeur, Thierry.
15Étienne soutient les établissements attachés à la réforme et s’assura, comme l’ont montré Michel Parisse et Adrien Hari, le contrôle des voies de communication, comme à Senones (au diocèse de Toul) et à Marmoutier pour les cols vosgiens. Cet intérêt est ancien et soutenu par une politique de translation de reliques48. Quand il obtint Senones de la main de Charlemagne, l’évêque Angelramn de Metz (768-791) y transféra le corps de l’évêque Syméon de Metz49. Drogon donna à Marmoutier les corps des évêques Céleste et Auctor. Étienne aurait voulu poursuivre cette politique. Ainsi quand le prieur de Lixheim50 lui demanda des reliques, il promit celles de l’évêque Legonce, enterré à Saint-Clément. Mais les moines cachèrent leurs reliques51.
16La réforme de Gorze est aussi un élément d’influence. Plusieurs moines furent abbés de Marmoutier. Ainsi Adelon qui, en 112352, fait consacrer l’église du prieuré de Saint-Quirin par l’évêque de Metz, assisté du légat pontifical, le cardinal Cunon. Il « détermine les limites de l’atrium par des marques visibles, et place le tout sous la protection du droit canonique ». Cette petite fondation de la famille d’Eguisheim-Dabo de la deuxième moitié du xe siècle avait été donnée à Marmoutier mais le prieuré ne fut sans doute fondé que peu avant 1123. À cette date, il déclare posséder le corps de saint Quirin obtenu, d’après la tradition, du pape Léon IX53. À Marmoutier même, Étienne restitue en 1125 des terres aliénées par ses prédécesseurs54. On voit ici le processus de décomposition des marges au profit de l’aristocratie55. L’évêque s’efforce de protéger ses droits à Marmoutier en promulguant un coutumier56. Mais en 1142, c’est le cardinal Theodwin, légat du pape, ancien prieur de Marmoutier et ancien abbé de Gorze, qui consacre l’abbatiale. À cette occasion on remarque que les reliques messines sont délaissées au profit de reliques de la Croix : Theodwin déclare : « J’ai mis ces choses par écrit, afin que la sainte famille, qui habite ces lieux vénère dévotement la mémoire de la vraie Croix et des reliques qu’elle possède ; afin qu’elle éprouve les effets de leur protection57. » Tant sur le plan symbolique que foncier l’influence de l’évêque de Metz s’estompe.
17Antoine de Senones (1087-1136) est un réformateur qui soutient les évêques grégoriens de Metz et entretient donc de bonnes relations avec Étienne. En juin 1124, le siège de Toul étant vacant, Étienne consacre l’abbatiale58. En 1103, Cunégonde donne des terres qui permettent de fonder le prieuré de Xures qu’Étienne confirma en 1129. En 1118/1128, il confirme, « en considération de l’observance de monastère et de la sainteté de l’abbé59 », la fondation du prieuré de Lorquin par Bencelin de Turkestein. En 1126, il fonde le prieuré de Deneuvre (Le Moniet), lui donne la place située au pied de son château, autorise la pêche dans sa rivière, le pâturage dans ses prairies, l’affouage dans ses bois, lui remet 20 sols payés annuellement pour la garde du château et le sel ou l’argent que l’abbaye lui devait pour droit de saline à Vic. Vichard de Parroye s’étant emparé du fief de Bauzemont, l’évêque le récupéra en 1130 et le donna à Senones en présence du comte Herman, avoué de l’abbaye, qu’Étienne avait choisi dans la maison de Salm « tant en considération de l’amitié qu’il avait pour l’abbé Antoine, que de la sainteté des frères qui y vivaient dans l’observance de leur règle60 ». En 1125, Honorius III prend sous sa protection les biens de Senones dont l’église Saint-Hilaire au Pont Remmon à Metz, sur la Seille, qu’Étienne, du consentement de son chapitre, lui avait donnée. En 1135, l’abbé de Senones se plaint du comte Henri de Salm, Adalbéron le cita au concile provincial et il promit de laisser l’abbaye en paix.
18Ce grand intérêt pour la région des salines vient de l’importance des revenus qui en découlent. Étienne détruit le château du duc de Lorraine près de Vic et celui du comte de Hombourg à Marsal61. À partir de 1138, les mentions de concession de places à sel deviennent de plus en plus fréquentes. Étienne accorde plusieurs chartes aux abbayes cisterciennes dans la zone des salines. Un acte de ses actes en faveur de la Crête concernant des places à sel à Moyenvic a été signé par saint Bernard.
19Étienne intervient en faveur des communautés mises à mal par les comtes de Salm. Il rétablit ainsi Vergaville fondé en 966 par l’évêque Thierry Ier « en l’honneur de sainte Marie et de tous les saints et où nous avons placé des religieuses » et dont la dotation venait du comte de Salm62. Agnès, sœur d’Étienne et veuve de Godefroi de Langenstein dont elle a hérité le château de Pierre-Percée, s’était remariée vers 1110 avec Hermann de Salm, vassal du duc de Lorraine. Hermann fit la guerre à la famille de Bar et mourut en 1134/1138. Étienne conquit le château. En 1140, Agnès, à nouveau veuve, fonde avec ses fils dont Henri de Salm, l’abbaye cistercienne d’Alta Silva (Haute-Seille au milieu de forêts, à 11 kilomètres au nord de Pierre-Percée). L’abbé et les religieux venaient de Theuley en Bourgogne. En 1147, Étienne mit fin aux querelles entre Haute-Seille et Agnès et donna quelques terres à l’abbaye ; d’après la Vita Bernardi, l’abbé de Clairvaux joua là un rôle déterminant. Alors qu’il sort de Metz avec Étienne et son frère le comte Renaud, l’évêque désigne Henri de Salm comme un fauteur de troubles : le saint rend l’ouïe à un sourd et le comte se jette à ses pieds63. En 1156, Mathilde de Salm-Hombourg fonde Salival, entre Vic et Marsal ; les chanoines venaient de Justemont. L’établissement possédait une relique de saint Urbice, évêque de Metz, dont le corps était à Saint-Euchaire, qui avait certainement été donnée par Étienne.
20L’évêque apporte de manière classique son soutien à plusieurs fondations aristocratiques. En 1095, deux clercs messins avaient fondé, avec l’accord de la comtesse Mathilde de Toscane64, une abbaye de chanoines à Standalmont (plus tard Saint-Pierremont) dans la forêt de Briey. Étienne délivre plusieurs actes en sa faveur et lui donne deux cures. À la mort de Mathilde, ses biens passent à la papauté, qui a pu donner les biens lorrains aux évêchés de la région. L’évêque inféode Briey à son frère Renaud de Bar qui favorise les chanoines65. En 1129, Étienne confirme la donation par son familier, Hugues de Norroy, chanoine de la cathédrale, d’un alleu à Norroy(-le-Veneur) où il a construit une cellula dépendant de Saint-Pierremont66. L’évêque consacre l’église et la prend sous sa protection, l’abbé s’engage à y installer au moins quatre chanoines, cela reste donc très modeste. Werry de Walcourt67 fait appel à Saint-Pierremont pour fonder un établissement à Freistroff68. Étienne consacre l’église en 1130. La dotation est modeste et l’abbaye connaît des difficultés. Au début du xiiie siècle, des Cisterciennes remplacent les chanoines. Werry établit à Villers-Bettnach des Cisterciens en faveur desquels Étienne délivre plusieurs actes69. En 1130 toujours, Folmar, comte de Metz70, fonda l’abbaye cistercienne de Beaupré, près de Lunéville sur un fonds appartenant à l’évêque qu’il échangea contre un autre à Puttelange71. Le site proche de la rivière, vulnérable aux inondations de la Meurthe, n’a peut-être pas été choisi par les moines mais fut sans doute imposé par le comte. Bernard de Clairvaux serait venu assister à la consécration de l’abbatiale qui devint la nécropole de plusieurs ducs de Lorraine. En 1155, Étienne confirme aussi la fondation de Sturzelbronn par le duc Simon de Lorraine72.
21À l’ouest, à la limite des diocèses voisins, l’activité est moindre. Saint-Benoît-en-Woëvre fut fondée en 1129 par Airard, fils du comte Hugues de Rinel ; initialement bénédictine, Saint-Benoît devint fille de la Crête en 1132, confirmée par les évêques de Verdun et de Metz73. Étienne soutient la politique d’expansion de son frère Renaud au détriment de l’évêque de Verdun, et lui inféode la région de Commercy. Vers 1124, Renaud de Bar et Gisèle de Vaudémont, son épouse font venir des chanoines de Saint-Pierremont pour fonder Riéval74. Étiennette de Commercy, fille de Renaud, donna la vallée, où s’éleva le monastère Notre-Dame. D’autres seigneurs dont Étienne ajoutèrent des dons.
22Gérard, comte de Vaudémont, donna des terres à Ferrière pour fonder une abbaye cistercienne fille de Béthanie, au comté de Bourgogne. Étienne, de qui Gérard tenait le fief, confirme la donation en 1150. Le toponyme signale l’exploitation du fer. Les terres étaient contestées par le duc de Lorraine : c’est une zone sensible économiquement et politiquement. Mais la vie y était « trop dure et infructueuse pour cause des cœurs de fer de ceux qui demeuraient autour d’eux », ce qui pourrait venir d’un sentiment de concurrence. Les moines demandèrent au duc Mathieu de leur accorder des terres ; ils reçurent, dans la forêt de Haye, un endroit surnommé Ameleu75 où ils édifièrent Clairlieu et où le duc Mathieu fut enterré76. Les raisons du transfert sont difficiles à expliquer, mais à présent c’est le duc qui, conjointement à l’évêque de Toul s’affirme comme le protecteur de ces moines.
23La seule fondation que l’on puisse attribuer à Étienne est celle d’Autrey77 (au diocèse de Toul) confiée aux chanoines d’Arrouaise. On est proche des possessions de l’évêché à Rambervillers et à Deneuvre et, s’il n’y a pas d’acte d’Étienne, les actes suivants le présentent comme un généreux donateur. Étienne n’est pas un grand fondateur si on le compare à Adalbéron de Verdun ou Barthélemy de Joux à Laon, mais ce dernier fut critiqué par ses chanoines pour avoir dilapidé le temporel de la cathédrale au profit de ses fondations : Étienne avait donc peu de marge de manœuvre.
24Dans cet effort constant de reprise en main de son diocèse, les Gesta ne parlent que d’actions militaires. Or c’est dans le même souci d’imposer son autorité que l’évêque agit envers les communautés ; il doit composer avec les chanoines, la cité, l’aristocratie : les Folmar, les Salm, le duc, sa famille et profite de l’essor des nouveaux ordres. On remarque que dans un premier temps, il intervient dans les zones périphériques, réaffirme la position de l’évêque dans la marge orientale où sont les principaux châteaux épiscopaux et surtout dans le saulnois, source de grande richesse. Pour administrer son temporel, l’évêque accorde les territoires lointains à des vassaux, ce qui entraîne l’apparition de pouvoirs tendant à l’autonomie et qui soutiennent les nouveaux ordres pour se légitimer. Ce n’est que dans un second temps que l’évêque, son pouvoir plus assuré, intervient dans sa cité et que, peut-être, il fonde Autrey.
Discussion
25Cécile Caby : Que tirer de l’attitude plus ou moins déterminée d’Étienne de Bar (1120-1163) ? Peut-on en conclure des choses à propos de son action réformatrice (ou de son absence d’action réformatrice) ou bien sommes-nous dépendants de sources qui sont plus ou moins nombreuses et plus ou moins explicites, pour documenter sa capacité à intervenir dans la cité, dans le diocèse ?
26Anne Wagner : Étienne de Bar n’introduit pas de réforme de la vie régulière. Il soutient Saint-Clément, Gorze, Senones qui sont des établissements déjà acquis à la réforme grégorienne, mais il ne leur fait pas de donation importante. Il n’y a pas de discours de la réforme comme chez Jean de Thérouanne. Il parle de l’éminence de sa fonction, il semble avoir insisté sur l’importance de la vie commune dans un texte perdu mais on n’en sait pas plus. Il semble soutenir les fondations de son entourage mais ne fonde pas beaucoup lui-même. Toutefois, il reconstitue le temporel de sa cité. Il détruit les châteaux qui le gênent, même s’ils appartiennent à ses alliés.
27C. C. : Il fait son travail d’évêque.
28A. W. : Oui, un travail d’évêque où la charge de chef temporel l’emporterait, même s’il mène aussi les actions spirituelles qui sont nécessaires.
Notes de bas de page
1 M. Parisse, « L’évêque d’Empire au xie siècle. L’exemple lorrain », dans L’Église et le siècle de l’an mil au début du siècle. Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public, 14e Congrès, Poitiers, 1983, Cahiers de civilisation médiévale, 27/1-2, 1984, p. 95-105.
2 F. Ruperti, G. Hocquard, « Hériman, évêque de Metz (1073-1090) », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de la Lorraine, t. 39, 1930, p. 503-578.
3 J. Schneider, La ville de Metz aux xiiie et xive siècles, Nancy, Imprimerie Thomas, 1950, p. 70-73 ; E. Dummler (dir.), Libelli de lite imperatorum et pontificum saeculis XI et XII conscripti, MGH, III, Hanovre, Hahn, 1897, p. 618-621.
4 G. Pertz (dir.), Gesta Alberonis, MGH SS, VIII, Hanovre, Hahn, 1848, p. 292-94.
5 G. Pertz (dir.), Vita Theotgeri, MGH SS, XII, Hanovre, Hahn, 1858, p. 477.
6 F. Ruperti, « Bischof Stephan von Metz (1120-1162) », Jarhbuch der Geselllschaft für Lothringische Geschichte und Altertumskunde, 22 (1910), p. 1-96.
7 G. Waitz (dir.), MGH SS, X, Hanovre, Hahn, 1852, p. 534-551. Voir A. Hari, Écrire l’histoire des évêques de Metz au Moyen Âge. Les Gesta episcoporum de la fin du viiie à la fin du xive siècle, thèse de doctorat en histoire, dirigée par Mireille Chazan, université de Metz, 2010, en ligne http://docnum.univ-lorraine.fr/public/UPVM/Theses/2010/Hari_Arnaud_1_LMZ1007.pdf
8 M. Parisse, Actes des princes lorrains. 2e sér. Princes ecclésiastiques, t. 1, Les évêques de Metz. B. Étienne de Bar 1120-1162, Nancy, UER de recherche régionale, 1979 ; Id., « Importance et richesse des chartes épiscopales. Les exemples de Metz et de Toul, des origines à 1200 », dans À propos des actes des évêques. Hommage à Lucie Fossier, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1991, p. 19-43.
9 AD Meuse, G 1192 : capellam beate Dei genitricis Marie specialiter nostram in monasterio sancti prothomartiris Stephani sitam, que per negligentiam tam in ordine ecclesiastico quam in temporali beneficio attenuata est, ad honorem omnipotentis Dei et utilitatem ejusdem ecclesie melius ordinare et providere Domino auxiliante disposuimus…
10 Le pape cistercien Eugène III (1145-1153), passant par Metz en allant à Trèves pour le concile, donne plusieurs bulles en faveur d’abbayes messines : voir M. Parisse, « Bullaire de la Lorraine (jusqu’en 1198) », Annuaire de la société d’histoire et d’archéologie de la Lorraine, 69, 1969, p. 5-98 nos 198, 199, 200, 201, 203.
11 Ce riche chapitre se fait reconstruire, dans la cathédrale gothique, comme une imitation de la Sainte-Chapelle, C. Brachmann, « Les recherches sur l’architecture médiévale messine au cours des soixante dernières années », dans Écrire l’histoire de Metz, à paraître.
12 AD Moselle, G 1501 : ne tanquam prelati inutiles et ab opere debito torpentes de negligentia commissi nobis regiminis arguamur […] noster Adalbero, cum in ecclesia jam dicta prepositus esset […] quoniam locum sacrum divina revelatione fundatum beati Petri apostoli et multis aliorum sanctorum reliquiis insignitum, evidentibus miraculorum argumentis auctorizatum, officio divino defraudari nimis indignum videbatur, fratres majoris ecclesie cum abbatibus et religiosis viris, quid super hoc statuendum esset, consuluimus.
13 AD Moselle, G 1500, 4 : stipendia necessaria ibidem non sufficerent. URL : http://www.cn-telma.fr//originaux2/charte267740/ ; M. Chrétien, Actes de Bertram, évêque de Metz (1180-1212), mémoire de maîtrise, université de Nancy, 1996, no 21.
14 AD Moselle, G 1501 : quoniam locum sacrum divina revelatione fundatum beati Petri apostoli et multis aliorum sanctorum reliquiis insignitum, evidentibus miraculorum argumentis auctorizatum, officio divino defraudari nimis indignum videbatur, fratres majoris ecclesie cum abbatibus et religiosis viris, quid super hoc statuendum esset, consuluimus.
15 La Vita IIIa sancti Clementis rédigée dans les années 1130-1140 dit : caput urbis et totius pontificatus dominam (dans M. Goullet [coord.], « Les saints du diocèse de Metz [SHG X] », dans M. Goullet, M. Heinzelmann [dir.], Miracles, Vies et réécritures dans l’Occident médiéval, Ostfildern, Thorbecke [Beihefte der Francia, 65], 2006, p. 149-317, ici p. 152-190).
16 AD Moselle, H 1501 ; M. Parisse, Actes des princes, op. cit., no 26, p. 57. Saint-Pierre-aux-Images, malgré son attribution à Goëry, a sans doute réoccupé un bâtiment antique ; elle est neuf fois « station » pendant la quadragésime.
17 T. Bauer, « Lotharingien als historischer Raum, Raumbildung und Raumbewusstsein im Mittelalter », Rheinisches Archiv, 136, 1997, p. 430-37.
18 H. Bresslau, P. Kehr (dir.), Henrici III Diplomata, MGH Diplomata imperatorum germaniae, Berlin, 1931, Munich, rééd. 1993, nos 368 et 369, p. 500-502.
19 M. Parisse, « Bullaire », art. cité., no 147.
20 L’évêque Wala († 882) y était inhumé. Vers 1170, Gérard, légat du pape, réduisit à vingt le nombre de prébendes de Saint-Sauveur ce qui fut confirmé par l’évêque Thierry III.
21 Les églises Saint-Jacques et Sainte-Marie-hors-les-murs, AD Moselle, G 1544 ; M. Parisse, Actes des princes, op. cit., no 39.
22 M. Gaillard, M. Goullet, M. Parisse (dir.), Le souvenir des carolingiens à Metz au Moyen Âge. Le petit cartulaire de Saint-Arnoul, Paris, Publications de la Sorbonne, 2006, no 48, p. 84-85.
23 M. Parisse, Actes des princes, op. cit., no 17, AD Moselle, H 6, 5 : annale mercatum quod in festo dedicationis ecclesie beati Arnulfi habetur, quod scilicet ab apostolico sancto Leone nono preceptum et a venerandis predecessoribus nostris, Adelberone tercio et Herimanno confirmatum fuit.
24 Saint-Clément interpole la charte d’Hériman pour se réserver le ban de Saint-Pierre-aux-Arènes. En 1130, Étienne de Bar s’y réfère et confirme les biens de Saint-Clément, dont Saint-Pierre-aux-Arènes que l’abbaye tenta vainement de faire ériger en paroisse, AD Moselle, H 494. M. Goullet (coord.), « Les saints du diocèse de Metz », art. cité, p. 179-180.
25 A. Hari, Écrire l’histoire, op. cit., p. 420-24 ; AD Moselle, H 6.
26 Les biens de Saint-Arnoul qui avaient été cédés furent reconfirmés par Calixte II, AD Moselle H 5, deux bulles de 1123, U. Robert (dir.), Bullaire du pape Calixte II, 1119-1124. Essai de restitution, t. 2, Paris, Imprimerie nationale, 1891, p. 158-159 : quicquid etiam Guialo abbas preposito episcopi et fratrum Deum timentium consilio a prebenda fratrum alienuit et in feudum dedit, totum ad comunem usum fratrum reuocari precepimus. Cette dilapidation explique la reconfirmation des biens par Henri V, AD Moselle, H 3, 4.
27 M. Parisse, Actes des princes, op. cit., no 16, AD Moselle, H 6, fondation de Faux (Vittoncourt), acte douteux.
28 AD Moselle, H 1340 : ecclesiam de Areis quam cenobium vestrum per multos annos juste et tranquille possederat, sed per discordiam que inter regnum et sacerdotium olim fuerat, tyrannorum jam amiserat invasione, nostris quoque temporibus sinodali juditio predicto cenobio ad prebendam vestram redintegramus et a manibus Theoderici de Loveniaco et Raineri de Avio qui injuste et violenter eam occupaverant.
29 W. Fortin, J. Guillaume, C. Lefebvre, Le site archéologique du Mont Saint-Germain. Châtel-Saint-Germain, Moselle, Metz, Éditions Serpenoise, 2003 ; M. Parisse, Actes des princes, op. cit., no 107, AD Moselle H 2155 /1.
30 M. Fournier, Le cartulaire de la collégiale Saint-Thiébaut de Metz, mémoire de DES, université de Nancy, 1956 ; J.-L. Fray, Villes et bourgs de Lorraine. Réseaux urbains et centralité au Moyen Âge, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2006, p. 358.
31 M. Meurisse, Histoire des Evesques de l’Eglise de Metz, Metz, s.n., 1634, p. 400-401 ; dom A. Calmet, Histoire ecclésiastique et civile de Lorraine, Nancy, Cusson, 1728, t. 1, p. 492. Le texte était au début du nécrologe, il a disparu durant la dernière guerre.
32 AD Moselle, 2 G 65.
33 AD Moselle, G 1805.
34 C. Vincent, « L’image de saint Thibaut de Provins dans l’hagiographie médiévale française (xiiie-xve siècle) : ermite, moine ou prêtre ? », dans Teobaldo di Provins. Un « convertito » tra Francia e Italia nell’età di Gregorio VII, Rome, Viella, 2013, p. 65-88.
35 Le récit provient d’une charte de Bertram : M. Parisse, « Remarques sur les fondations monastiques de Metz au Moyen Âge », Annales de l’Est, 31,1979, p. 193-223, ici p. 207.
36 J. Schneider, Metz, op. cit. : son rôle est celui de l’ancien judex auquel l’évêque avait délégué les prérogatives comtales.
37 Cette fondation de l’évêque de Verdun Adalbéron de Chiny pour les Prémontrés reçut des dons de Renaud de Bar. Une charte de Bertram de 1193 rappelle les circonstances de la fondation : AD Moselle, H 3853, no 3. URL : http://www.cn-telma.fr//originaux2/charte267889/
38 Comm. de La Maxe, au nord de Metz.
39 Vers 1154/1184, la communauté envoya les femmes à Hamevillers. En 1153, l’abbaye Saint-Hubert donna cette grange à Justemont qui y transféra ses moniales entre 1154 et 1184 ; elles disparaissent après 1204.
40 M. Parisse, « Les chanoines réguliers en Lorraine. Fondations, expansion (xie-xiie siècle) », Annales de l’Est, 20, 1968, p. 365-371 ; B. Ardura, Abbayes, prieurés et monastères de l’ordre de Prémontré en France des origines à nos jours, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1993, p. 311-315. Buris reçut après 1161 le nom de Sainte-Croix, du fait d’une relique apportée de Terre sainte.
41 M. Meurisse, Histoire des évêques, op. cit., p. 409-413. L’évêque confirme à l’abbé de Sainte-Croix les biens qui lui sont échus. L’abbaye paiera à l’Église de Metz un sou d’or ou douze sous messins. L’abbé recevra le bâton pastoral des mains du princier.
42 G. Thiriot, « Obituaire du couvent des dames du Petit-Clairvaux de Metz », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de la Lorraine, 36, 1927, p. 247.
43 M. Meurisse, Histoire des évêques, op. cit., p. 407-408.
44 Otton Ier donna Waulsort à Thierry Ier en 969. Thierry II lui donne Hastière ; Waulsort et Hastière forment une seule communauté, or les moines d’Hastière élisent leur propre abbé et demandent à Étienne de le consacrer. Mais en 1152, Étienne reconnaît la dépendance d’Hastière envers Waulsort. M. Parisse, Actes des princes, op. cit., nos 76, 78, 79. L’évêque Henri de Liège lui rappelle alors que c’est à lui de consacrer l’élu, J.-L. Kupper, Liège et l’Église impériale (xie-xiie siècle), Paris, Les Belles Lettres, 1981.
45 Vers 1136, Innocent III le fit évêque de Porto, cardinal de Sainte Ruffine et légat pour la Germanie.
46 A. D’Herbomez, « Cartulaire de l’abbaye de Gorze. MS. 826 de la bibliothèque de Metz », Mémoires et Documents publiés par la Société Nationale des Antiquaires de France (Mettensia II), 1898, acte no 154.
47 A. D’Herbomez, « Cartulaire de l’abbaye de Gorze », art. cité, acte no 171.
48 M. Parisse, Actes des princes, op. cit. ; A. Hari, Écrire l’histoire, op. cit., p. 219.
49 G. Waitz (dir.), Gesta Senonensis Ecclesiae, MGH SS, XXV, Hanovre, Hahn, 1880, p. 269-271 ; G. Waitz (dir.), Gesta Episcoporum Mettensium, MGH SS, X, Hanovre, Hahn, 1852, p. 536.
50 Lixheim fut fondé en 1107 par le comte de Metz Folmar et confié à Saint-Georges en forêt noire, dont Theotger était l’abbé.
51 M. Parisse, Actes des princes, op. cit., no 56, dom A. Calmet, Histoire de Lorraine, op. cit., t. 2, « Preuves », col. 82.
52 AD Bas-Rhin, H 609, no 2.
53 R. Bornert, Les Monastères d’Alsace, t. 3, Strasbourg, Éditions du Signe, 2010, p. 227-41.
54 AD Bas-Rhin, H 609/ 3 : antecessores etenim nostri res ȩcclesiasticas ad secularia negocia transtulerunt.
55 J.-L. Fray, Villes et bourgs, op. cit., p. 430-431.
56 C.-E. Perrin, Essai sur la fortune immobilière de l’abbaye alsacienne de Marmoutier, Strasbourg, Heitz et Cie, 1935, p. 16.
57 U. Kleine, « La terre vue par les moines. Construction et perception de l’espace dans les représentations figurées de la propriété monastique : Marmoutier (Alsace) et Zwettl (xiie-xive siècle) », dans M. Lauwers (dir.), Monastères et espace social. Genèse et transformation d’un système de lieux dans l’Occident médiéval, Turnhout, Brepols (Collection d’études médiévales de Nice, 15), 2014, p. 147-184, ici p. 168-169.
58 O. Holder-Egger (dir.), Consecratio Ecclesiae Senonensis, MGH SS, XV, 2, Hanovre, Hahn, 1888, p. 984.
59 Dom A. Calmet, Histoire de Lorraine, op. cit., t. 2, « Preuves », col. 285.
60 M. Parisse, Actes des princes, op. cit., no 31.
61 A. Hari, Écrire l’histoire, op. cit., p. 211-250 ; M. Parisse, Actes des princes, op. cit., no 14, p. 31-33, il s’agit peut-être du comte Folmar de Metz dont une charte d’Étienne de 1130 mentionne la repentance pour ses usurpations à Marsal, ibid., no 28, p. 63.
62 M. Parisse, Actes des princes, op. cit., no 67 : il parle des destructions : tam in spiritualibus quam in temporalibus.
63 Livre 4, § 49, PL, 186, col. 349 ; traduction : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/bernard/tome08/vie01/tome8005.htm ; M. Parisse, « Les relations avec l’Empire », dans Bernard de Clairvaux. Histoire, mentalités, spiritualité, Paris, Cerf (Sources chrétiennes, 380), 1992, p. 401-427.
64 En 1095, Albert de Briey, représentant en Lorraine des intérêts de la comtesse Mathilde, abandonne ses droits d’avoué sur la nouvelle communauté. R. Dehlinger, Répertoire archéologique et cartulaire analytique de la prévôté de Briey. Des origines à 1115, Briey, J.-C. Gillet, 1971, no 78.
65 M. Meurisse, Histoire des évêques, op. cit., p. 402 ; M. Parisse, « Les chanoines », art. cité ; B. Ardura, Abbayes, op. cit., p. 484-86.
66 M. Parisse, Actes des princes, op. cit., no 25.
67 Albert de Briey et Werri de Walcourt sont dit persécuteurs de l’Église dans les Miracula sancti Clementis. Étienne prend les châteaux de Vatimont et de Thicourt, Arnoul de Thicourt étant le gendre de Werri et le frère d’Adalbéron de Montreuil ; J. R. Müller, Vir religiosus ac strenuus, Albero von Montreuil, Erzbischof von Trier (1132-1152), Trèves, Kliomedia (Trierer Historische Forschungen, 56), 2006, p. 47-48 et 65-67 ; A. Hari, Écrire l’histoire, op. cit., p. 429-30 ; M. Goullet (coord.), « Les saints du diocèse de Metz », art. cité, p. 179-180.
68 M. Parisse, « L’abbaye de Freistroff au xiie siècle », Les Cahiers lorrains, 1, 2000, p. 29-46. Les chanoines rédigèrent un faux pour se débarrasser de la tutelle de Saint-Pierremont, AD Meurthe et Moselle, B 483, no 58.
69 M. Parisse, Actes des princes, op. cit., nos 40, 66, 70, 92, 117 ; Id., « Les chanoines », art. cité, p. 347-388 ; Henri, fils du comte de Carinthie et abbé de Morimond, est envoyé fonder Villers. Le duc Simon donna la forêt qui occupait les sources de la Canner. En 1144, Henri devint évêque de Troyes.
70 T. Martine, « Les mouvements de réforme monastique en Lotharingie méridionale au xe siècle : quelles conséquences spatiales pour les familles comtales », Annales de l’Est, no spécial, 2016, p. 19-32.
71 M. Meurisse, Histoire des évêques, op. cit., p. 405-406 ; M. Parisse, Actes des princes, op. cit., no 14, AD Meurthe et Moselle H 332 / 2.
72 M. Parisse, Actes des princes, op. cit., no 88.
73 Acte de 1138, M. Parisse, Actes des princes, op. cit., no 42, AD Meuse 19 H 1.
74 B. Ardura, Abbayes, op. cit., p. 461-464.
75 La charte du duc Mathieu de 1159 est mentionnée par Pierre de Brixey évêque de Toul, en 1176, dom A. Calmet, Histoire de Lorraine, op. cit., t. 2, col. 12 : locum illum qui quondam vocabatur Amelum, nunc autem nuncupatur Clarus locus.
76 http://metreya.blog.lemonde.fr/les-abbayes-cisterciennes-de-lorraine-3-les-transferts-de-sites-et-situations/
77 A. Hari, Écrire l’histoire, op. cit., p. 236.
Auteur
-
Anne Wagner
Université de Besançon, Centre Lucien-Febvre
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