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    Plan détaillé Texte intégral Rythme d’occupation de l’hôtel ducal Les résidants de l’hôtel ducal Les chambres ducales La chambre de parement Le cérémonial du lever de Charles le Téméraire Origine et influences Conclusion Notes de bas de page Auteur

    Modèles, réseaux et échanges curiaux au Moyen Âge

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    Table des matières

    Un bâtiment et son usage

    Logement et cortège cérémoniel dans l’hôtel ducal de Dijon (xive-xve siècle)

    Hervé Mouillebouche

    p. 85-104

    Texte intégral Rythme d’occupation de l’hôtel ducal Les résidants de l’hôtel ducal Les chambres ducales La chambre de parement Le cérémonial du lever de Charles le Téméraire Origine et influences Conclusion Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1L’hôtel ducal de Dijon, connu localement sous l’appellation anachronique de « palais des ducs », n’était la résidence ni la plus luxueuse, ni la plus fréquentée des quatre ducs Valois de Bourgogne, mais elle en est incontestablement aujourd’hui la mieux conservée et celle qui présente les plus importants vestiges. Derrière une façade reconstruite du xviie au xixe siècle, l’ensemble monumental qui contient la mairie et le musée des Beaux-Arts renferme encore plusieurs éléments majeurs de l’hôtel médiéval : la tour de Bar (1366-1377), les cuisines ducales (1436-1439) et le logis neuf de Philippe le Bon (1450-1456) (figure 1). En outre, ce bâtiment dispose d’une documentation archivistique pléthorique (aujourd’hui en grande partie éditée1), qui permet non seulement de connaître la fonction de chaque pièce, mais aussi de reconstituer de manière assez précise l’ensemble des bâtiments qui entouraient les éléments conservés et de suivre leur évolution2 Les archives de la Chambre des comptes de Dijon permettent aussi d’avoir une bonne idée du taux d’occupation de l’hôtel, du nombre de personnes qui y vivaient et de l’usage qu’elles en faisaient. Enfin, en croisant les archives de la Chambre des comptes avec des sources normatives plus générales sur la vie curiale, notamment les fameuses ordonnances de l’hôtel des ducs de Bourgogne3, on arrive à comprendre comment le cérémonial de cour se déployait dans l’architecture, et comment on adaptait la seconde au premier.

    Rythme d’occupation de l’hôtel ducal

    2La cour de Bourgogne étant fondamentalement itinérante, l’occupation de l’hôtel de Dijon était irrégulière et discontinue. Son usage et sa fréquentation évoluèrent considérablement sous les principats des quatre ducs Valois. Philippe le Hardi (1363-1404) qui, jusqu’en 1385, n’avait que le seul duché pour toute seigneurie, résidait alternativement en Bourgogne et à Paris, auprès de son frère le roi. Quand il était dans son duché, il voyageait souvent de château en château, avec une concentration sur trois sites : Argilly pour la chasse, Rouvres pour les jardins et Dijon pour la politique. C’est dans cette dernière ville en effet que s’étaient installés la Chambre des comptes, le Trésor des chartes et la chancellerie. Après son mariage en 1369, son épouse Marguerite de Flandre résida quasiment constamment en Bourgogne, dont elle exerçait le gouvernement quand son mari devait voyager loin du duché. L’hôtel ducal de Dijon bénéficiait alors souvent de la présence de la duchesse et de celle de ses nombreux enfants (dix, dont six atteignirent l’âge adulte). L’hôtel était alors rarement vide. Quand elle partait à Argilly ou à Germolles, la duchesse laissait souvent à Dijon un ou deux enfants, vraisemblablement pour servir de gage et pour honorer les bourgeois de la ville.

    3Avec Jean sans Peur (1404-1419), le partage des tâches entre un duc retenu auprès du roi et une duchesse résidant en Bourgogne se perpétua. Le duc Jean fit peu de séjours dans son duché. En revanche, la duchesse Marguerite de Bavière s’éloigna rarement de Dijon. La cour de la duchesse était sans doute moins prestigieuse et moins pléthorique que celle de son mari, mais la duchesse fut bientôt rejointe à Dijon par sa belle-sœur la duchesse Catherine d’Autriche, puis par sa fille la dauphine Marguerite, duchesse de Guyenne. Cette cour de duchesses se continua après le meurtre de Montereau, jusqu’à la mort de Marguerite de Bavière, à Dijon, en janvier 1424.

    4Sous le principat de Philippe le Bon (1419-1467), la présence ducale à Dijon devint plus rare. Du vivant de son père, alors qu’il était seulement comte de Charolais, le jeune Philippe avait assuré le gouvernement des Pays-Bas bourguignons et il avait ses habitudes entre Arras, Lille, Bruges et Gand. Après son deuxième mariage, avec sa tante Bonne d’Artois en décembre 1424, il semble avoir eu le désir de continuer le type de gouvernance de ses ancêtres en installant sa nouvelle épouse à Dijon. Mais celle-ci y mourut neuf mois après le mariage en septembre 1425, et ce fut la dernière duchesse résidant à Dijon. Par la suite, Philippe le Bon s’installa de plus en plus souvent à Bruxelles. Il venait en Bourgogne, généralement accompagné de sa troisième épouse Isabelle de Portugal, environ tous les cinq ou six ans, pour un séjour d’un ou deux ans. Lorsqu’ils étaient au duché, le duc et la duchesse se déplaçaient assez peu ; l’hôtel de Dijon, mieux adapté à la taille de la cour, avait clairement leur préférence sur les autres résidences bourguignonnes.

    5Avec Charles le Téméraire (1467-1477), les séjours au duché se firent encore plus rares. Le dernier Bourgogne-Valois occupa l’hôtel de Dijon pendant deux semaines, en tant que comte de Charolais, en octobre 1461, puis pendant un mois, en tant que duc, en janvier et février 1474. Ce dernier séjour n’est d’ailleurs pas le moins intéressant. Il est particulièrement bien documenté et le duc Charles promulgua au cours de ce séjour une importante ordonnance de l’hôtel.

    Les résidants de l’hôtel ducal

    6Entre deux visites ducales, l’hôtel de Dijon est quasi vide. Seul y réside le concierge (qui assume les mêmes fonctions que les châtelains dans les châteaux ducaux). De nombreux serviteurs de la famille ducale ont leur logement en ville et ne suivent pas le prince dans ses pérégrinations. Leur service est d’ailleurs plus ou moins honorifique. Il leur permet en particulier, en tant que « commensaux » du duc, d’échapper aux impôts municipaux.

    7Quand la cour arrive à Dijon, la très grande majorité des curiaux loge en ville. Cette surpopulation récurrente est très supportable sous le principat de Philippe le Hardi, alors que la plupart des officiers et serviteurs ducaux possèdent un hôtel personnel en ville. Le problème est beaucoup plus sensible lorsque, au lendemain de la paix d’Arras de 1414, Jean sans Peur veut revenir « avec son commun » dans une ville qui est déjà occupée par les trois duchesses. La large boucle qu’il décrit autour de Dijon, par Beaune et Argilly, avant de rejoindre son épouse, est sans doute destinée à disperser son commun et ses troupes dans des bourgs périphériques, avant d’entrer dans la capitale du duché. Sous Philippe le Bon, l’annonce de l’arrivée du duc met régulièrement la ville en émoi. Diplomatiquement, la municipalité envoie au duc des lettres le suppliant de l’honorer de sa présence et lui prépare des entrées de plus en plus théâtrales. Mais, pratiquement, elle promulgue des ordonnances pour interdire aux commerçants d’augmenter le prix des denrées alimentaires et elle soudoie les fourriers du duc pour qu’ils assignent les cantonnements des curiaux dans les villages de la banlieue plutôt que dans la ville même. Avec Charles le Téméraire, l’installation de la cour dans la ville est réglée par les ordonnances de l’hôtel, sur le modèle des ordonnances militaires.

    8Dans les dépendances de l’hôtel ducal, des bâtiments sont affectés de manière plus ou moins stricte et pérenne aux différents « mestiers » de l’« ostel » ducal : chapelle, paneterie, échansonnerie, fruiterie, cuisine, fourrerie, écurie. Les différentes résidences ducales sont plus ou moins bien configurées pour recevoir ces services de cour, dont le personnel et les attributions sont très rigoureusement définis (figure 2). Les locaux de la fourrerie (ou fourrière) sont assez pérennes, car on y entrepose les meubles et le bois de chauffage, y compris quand l’hôtel est vide. La cuisine réclame des installations spécifiques, qui forcent l’affectation de locaux dédiés à ce service. Néanmoins, les sous-services de la cuisine du duc et de celle de la duchesse peuvent occuper soit des espaces plus ou moins cloisonnés à l’intérieur de la grande cuisine, soit des bâtiments annexes, parfois construits en hâte pour l’occasion. En revanche, le service de la paneterie, qui s’occupe plus d’acheter les pains que de les produire, et celui de la fruiterie, dont la principale mission est de fournir l’éclairage de l’hôtel, s’installent dans des locaux polyvalents, sans continuité d’un séjour à l’autre. Lors des séjours de la cour, ces lieux de service servent à entreposer le matériel technique et à abriter les activités nécessaires pour subvenir aux besoins vitaux du prince. Mais en aucun cas ils ne servent de lieux de logement. Les nombreux écuyers attachés à « l’ostel » du duc et de la duchesse, les sommeliers qui dirigent les services et les serviteurs qui effectuent la réalité des tâches techniques sont logés en ville, jamais dans l’hôtel ducal.

    9Avoir une « chambre » dans l’hôtel de Monseigneur n’est pas une opportunité pratique, mais un privilège honorifique, qui semble de plus en plus contrôlé. Sous Philippe le Hardi, au moins quatre chambellans disposent d’une chambre sous le même toit que leur maître. Trois sont situées au rez-de-chaussée (Guy de La Tremoille, Guillaume de La Tremoille et Jean de Poissy), en dessous des chambres princières, et une dans les combles (Philippe d’Artois)4 (figure 3). Les enfants ducaux disposent aussi parfois de leur chambre attitrée. En 1377, la tour Neuve (future tour de Bar), construite initialement pour installer la Chambre des comptes, est modifiée et agrandie pour y installer les enfants de Philippe le Hardi et de Marguerite de Flandre5 Sous Jean sans Peur, l’hôtel est réparti entre les trois duchesses : Marguerite de Bavière occupe les appartements ducaux, qu’elle fait agrandir par une galerie. Sa belle-sœur, Catherine d’Autriche, est installée dans la tour de Bar et sa fille Marguerite, duchesse de Guyenne, loge avec son commun dans le pavillon des étuves, construit dans la « basse cour » de l’hôtel6.

    10Les ordonnances de Philippe le Bon sur l’hôtel distinguent soigneusement les officiers qui « dînent en salle », donc collectivement, et ceux qui « dînent en chambre », ce qui sous-entend qu’ils disposent d’une chambre dans l’hôtel ducal. L’ordonnance de 1449 signale six nobles pouvant dîner en chambre : le premier chambellan (Antoine de Croÿ), le garde des joyaux (Jean Coustant), l’épicier (Pierre Michel) ainsi que son fils et ses neveux de Nevers7 Or, dans le logis neuf construit de 1450 à 1455, on peut assez facilement repérer six appartements (accordons ce nom anachronique à six ensembles comprenant chambre, garde-robe et retraits), en plus des appartements ducaux, ce qui peut correspondre à une mise en conformité de l’espace avec le cérémoniel de cour (pour deux officiers au moins, on trouve confirmation d’une occupation réelle de ces chambres lors du séjour de 1455-1455)8 (figure 4). Mais l’occupation pratique de l’hôtel ne correspond pas toujours à la définition théorique des ordonnances. Ainsi, Antoine de Croÿ semble avoir un logement dans l’hôtel auxiliaire de Chancey9, alors que son titre de premier chambellan lui donne droit à une chambre sous le même toit que le duc. Les suivantes d’Isabelle de Portugal semblent également moins soumises aux règles protocolaires qui régissent les logements. En 1433, la première demoiselle de la duchesse, Marguerite de Mornay, est logée dans les Allées rouges ; la femme de Philippe de Courcelle, Guymard Rodrigues, loge – et accouche – au dernier étage de la tour de Bar, et la nourrice de la duchesse, Mor Gonçalves, a également une chambre dans l’hôtel ducal10.

    11En juillet 1418, quelques mois avant d’être assassiné à Montereau, Jean sans Peur écrit à la Chambre des comptes de Dijon pour lui demander d’acheter les maisons mitoyennes de son hôtel, afin d’y construire un nouveau bâtiment dont il se réservera l’usage :

    Quoy qu’il y ait un assez grand et spacieux hostel, toutefois ne l’est-il pas assez pour y mettre surement en garde ses joyaux de chapelle et de son corps, non plus que ses armeures, sa librairie etc, sans embarrasser le logis et l’appartement des dames d’honneur, demoiselles etc de la duchesse et de ses enfants11.

    12Enfin, en 1448, pour obtenir de la Chambre des comptes les fonds nécessaires à la reconstruction de l’hôtel, Philippe le Bon avance le même type d’argument :

    Puis nagueres nous ayons conclû et deliberé de faire faire et ediffier en nos hostels à Dijon plusieurs ouvrages et ediffices nouveaulx, lesquels pour nostre aisance et logis quand serons en nos pays de Bourgogne nous sont bien necessaires d’avoir12.

    13Il est très difficile de se faire une juste idée de la « ruche » que constituait cet hôtel quand la cour y résidait. Les ordonnances de l’hôtel sont des textes normatifs qui énoncent un idéal et luttent contre les dérives d’un commun qui s’enfle de profiteurs et de clandestins. Mais on ne sait où placer le curseur entre l’ordre parfait imaginé par les princes et le désordre complet, que laissent parfois deviner les comminations des ordonnances.

    Les chambres ducales

    14Au centre symbolique de l’hôtel se trouvent les « chambres du duc » et « de la duchesse » (figures 2 et 5). L’historiographie, qui a imaginé des suites parallèles et immuables, avec les appartements de Madame au rez-de-chaussée et ceux de Monsieur au premier étage, s’appuie souvent sur des mentions isolées, témérairement extrapolées à tous les temps et tous les lieux. À Dijon, la continuité de la documentation montre que les emplacements respectifs des chambres du duc et de la duchesse varient quasiment à chaque séjour. Dans le logis primitif de Dijon (1350-1450), la chambre à côté de la chapelle est attribuée successivement aux « chevaliers », à la Chambre des comptes, à la duchesse, au duc, puis devient la chambre du poêle. Et dans le logis neuf, construit à partir de 1450, la pièce appelée « chambre de la duchesse » dans les comptes de construction et de réparation n’a jamais accueilli aucune duchesse de Bourgogne (figure 5).

    15Dès l’époque de Philippe de Rouvres (1349-1361), les appartements ducaux comprennent déjà une chambre et une garde-robe. Cette dernière, décorée de lambris, de vitraux, et ouverte sur le préau, n’est pas un vestiaire, mais une pièce à vivre, peut-être déjà la chambre à dormir. Au fil des générations, la suite ducale se complexifie. Sous Philipe le Hardi, les comptes évoquent souvent « les trois chambres de Monseigneur », qui s’étendent au premier étage de la travée sud d’un logis double en profondeur. Philippe le Bon fait construire une vis d’escalier en bois dans la « chambre de Monseigneur » pour y annexer une seconde pièce, aménagée dans les combles du logis vieux. Au hasard des comptes, on apprend qu’il dort dans cette chambre haute, et non dans la « première chambre de Monseigneur ».

    16Le logis neuf, construit à partir de 1450 (figures 1, 4 et 5), reprend grosso modo l’emprise et la distribution du logis vieux, en y ajoutant un second étage. La vis d’escalier construite au droit de la chambre de Monseigneur, qui dessert le deuxième étage et l’étage de combles, permet de penser que le duc occupe non plus un duplex, mais un triplex. D’ailleurs, lors de son séjour de 1454-1455, il peut également occuper les appartements dits de la duchesse, ce qui lui assure la jouissance d’un bon tiers du logis neuf.

    La chambre de parement

    17À l’interface de l’espace public de la salle et de l’espace privé de la chambre ducale, se trouve la « chambre de parement ». Les indices sont peu explicites pour comprendre le rôle de cette pièce, et l’historiographie de cet espace a peut-être été un peu vite en besogne en la confondant avec la première chambre ducale, équipée du lit de parement. D’après quelques romans courtois (notamment Jehan de Saintré13), il semblerait que cette chambre soit en fait la pièce où se réunissent les courtisans pour attendre le lever du prince, et où ils le laissent le soir quand ils le raccompagnent à ses appartements. À Dijon, la chambre de parement commande les premières chambres du duc et de la duchesse (figure 2). Elle est équipée de bancs de cérémonie, et peut-être d’une sorte de siège ducal, d’où son autre nom de « chambre es sièges ». Le lit de parement y est monté en quelques occasions, notamment pour les mariages et les naissances. Mais, à Dijon, la place normale de ce meuble est dans la première chambre de Monseigneur, qui devient alors un espace d’accueil privilégié.

    18La chambre de parement permet donc de percevoir les premiers linéaments d’un cérémonial de cour, qui n’est peut-être encore qu’une coutume courtoise assez peu formalisée. En outre, lors de la reconstruction de 1450, la chambre de parement disparaît au profit d’une seconde grande salle, sur laquelle s’ouvre directement la chambre du duc (figure 5). Cette disposition est curieuse, voire paradoxale, et va à l’encontre de l’idée selon laquelle l’espace privé du prince s’éloignerait de l’espace public de la salle. À vrai dire, les ordonnances de l’hôtel de Philippe le Bon sont muettes sur les modalités de l’accès à la chambre ducale, et les témoignages de sa mise en œuvre sont rares. Le plus connu est celui du duc de Bohème, Léon de Rozmital, en 1466. Schaseck, le rédacteur du voyage, raconte que, dans l’hôtel de Bruxelles, le « vieux duc » Philippe est venu à la rencontre de son maître « jusqu’à la troisième chambre », avant de le conduire dans sa propre chambre. Quelques jours plus tard, alors que Léon de Rozmital, accompagné de Charles de Charolais, vient saluer le duc dans l’atrium, Philippe le prend par la main et « l’emmène dans sa propre chambre à travers neuf autres chambres ; dans le vestibulum de chacune se tenait une garde de cent hommes d’armes14 ». Pourtant, rien, ni dans la distribution de l’hôtel du Coudenberg à Bruxelles, ni dans celle de l’hôtel de Dijon, ne permet d’imaginer ces neuf chambres d’enfilade entre la salle ou chambre de parement et la chambre du duc. Dès lors, on peut se demander si ce curieux témoignage ne serait pas la transposition imaginaire dans le duché de Brabant d’une coutume de Bohème ; à moins qu’il ne s’agisse d’une erreur de traduction.

    19Un autre cérémonial apparaît précocement autour de la chambre de gésine et de la naissance des princes. Les dispositions très spéciales de ces chambres, traditionnellement décorées de parures de lits et de tentures murales de couleur verte15, sont bien connues dans la seconde moitié du xve siècle, grâce au témoignage de la duchesse Marguerite de Guienne (après son remariage avec Arthur de Richemont) et à celui d’Éléonore de Poitiers16 À Dijon, les premières chambres de gésine (pour les couches de Marguerite de Flandre en 1371) sont aménagées dans la chambre de parement, qui est pour l’occasion coupée en deux par une cloison provisoire, de manière à y déterminer l’anté-chambre, avec lit de parement, et la chambre verte, avec double lit et couchette17 À partir de 1393 et du premier accouchement de Marguerite de Bavière, la chambre de gésine est transférée au premier étage du pavillon des étuves, dans la basse-cour. À cette occasion, la duchesse mère fait construire un escalier droit fermé, le long du pignon de ce pavillon, alors que l’étage était déjà accessible par une vis hors-œuvre en façade18 (figure 2, escalier A). La construction de ce nouveau « degré » ne peut avoir qu’une seule justification (qui n’est néanmoins jamais spécifiée par les sources) : laisser passer la procession de baptême qui amène le nouveau-né jusqu’à la « chapelle le Duc » (future Sainte-Chapelle de Dijon). Ces escaliers droits pourraient donc être une adaptation architecturale au cérémonial de cour. Dès lors, on ne s’étonnera pas d’en trouver un pour monter à la vieille salle du logis (qui donne accès à la salle neuve) (figures 2 et 3, escalier B). Mais il faut aussi considérer avec attention celui que Philippe le Bon a fait construire au nord de la tour de Bar, pour descendre de la vieille salle à la Chapelle-le-Duc, en 1454 (figure 5, escalier C). Cet escalier est le seul élément antérieur à l’ordonnance de 1469 qui nous laisse percevoir l’existence d’une procession entre la chambre du duc et la chapelle, donc peut-être pour accompagner le duc entre son lever et sa messe du matin.

    Le cérémonial du lever de Charles le Téméraire

    20En 1474, Charles le Téméraire vint passer les mois de janvier et de février à Dijon, notamment pour inhumer à la chartreuse de Champmol les corps de ses père et mère. C’est à l’occasion de ce séjour qu’il promulgua, le 13 février, une nouvelle ordonnance sur l’hôtel19 La justification de ce texte est l’établissement de quarante chambellans ordinaires et l’augmentation de l’effectif de la garde. Mais le dispositif le plus curieux de l’ordonnance est la description du cérémonial du lever du prince. Dès le matin, celui-ci accueille dans sa chambre « le premier chambellan et les douze chambellans ». Vers 9 heures en été et 10 heures en hiver, le duc quitte sa chambre pour entendre sa messe et traverse successivement trois chambres :

    • la première, « la plus prochaine de celle du corps de mondict seigneur », est réservée aux chambellans des termes et aux nouveaux quarante chambellans perpétuels ;

    • la deuxième est occupée par les « gentilzhommes des quatre estas » (cinquante-et-un panetiers, autant d’échansons, d’écuyers tranchants et d’écuyers d’écurie). Ils sont surveillés par un maître d’hôtel « pour mectre et tenir lesdictz gentizhommes en ordre et veoir lesquelx y defauldront » ;

    • dans la troisième l’attendent « les gentilhommes de la garde qui pour le jour auront le plat et mengeront en l’ostel », c’est-à-dire l’escadre de service, avec le capitaine de la garde ;

    • enfin, les archers de service se tiennent dans la salle jusqu’au passage du duc.

    21Tous les courtisans qui attendaient en silence le passage du prince le suivent, dans un cortège toujours silencieux et soigneusement ordonné, et l’ordre n’est rompu qu’à l’entrée dans l’église.

    22Une étude attentive des comptes de travaux lors de l’installation du duc dans son hôtel en 1474 permet de déduire que Charles a inauguré, peut-être testé, cet ordonnancement lors de son passage à l’hôtel de Dijon. En effet, en janvier 1474, le duc ne s’est pas installé dans la chambre ducale nominale, qui avait été préparée par son père, ni même dans une partie des appartements du duc et de la duchesse, qui occupaient la travée sud du logis sur trois niveaux, mais dans la garde-robe de l’appartement du maître d’hôtel, au premier étage (figure 6). L’emplacement de cette chambre est déterminable par différents travaux qui ont accompagné l’installation du duc : d’une part, il fallut refaire le plancher de la « chambre des chevaliers », qui se trouvait au premier étage et devant la chambre du duc20 ; d’autre part, Charles fit percer, à grands frais, un couloir à travers le pan de la tour et le mur romain adjacent, pour doter les retraits de sa chambre d’une issue privative21 Or, ce petit couloir est toujours conservé et permet d’identifier à coup sûr l’ensemble « garde-robe/retrait » occupé par le Téméraire en janvier-février 1474. Le choix de cette chambre, excessivement petite et de peu de prestige, mais disposée à l’opposé de la Chapelle-le-Duc, ne pouvait avoir qu’une seule justification : Charles le Téméraire voulait pouvoir traverser trois chambres puis la grande salle pour rejoindre la chapelle. Même si les chambres n’étaient pas en stricte enfilade, la configuration de l’hôtel permettait, sans trop de détours, de disposer de ces trois chambres (figure 6). On voit donc que Charles a su réinterpréter totalement le logis dessiné pour son père afin de le faire correspondre à ses propres besoins.

    23Le passage creusé à l’arrière des retraits de la chambre où dormait le duc prend dès lors tout son sens. Les quittances de travaux qui en révèlent l’existence n’en précisent pas le but, mais insistent seulement sur la difficulté de percer un mur très résistant (de construction romaine) épais de deux toises. Le relevé archéologique du passage, la reconstitution du plan de l’hôtel et l’identification des autres travaux commandés par le Téméraire et par son maître d’hôtel (Olivier de La Marche, qui signe alors quelques quittances à Dijon) montrent que ce passage permettait d’accéder, depuis la chambre à coucher officielle du duc, dans le préau de l’hôtel, lui-même donnant accès à l’hôtel de Chancey, où le duc avait fait amener plusieurs lits et s’était fait aménager une pièce pour travailler22 Ainsi, Charles n’était pas condamné à passer sa nuit dans la petite garde-robe du premier étage. Cette pièce était une porte, un sas, ouvrant désormais sur un jardin clos et une sorte de palais secret, où le duc pouvait commencer une nouvelle vie après la cérémonie officielle du coucher du prince.

    Origine et influences

    24L’organisation très rationnelle du lever de Charles le Téméraire, qui combine des chambres hiérarchisant les courtisans et un cortège processionnel entre la chambre et la chapelle, ne peut guère être une invention ex nihilo. Pourtant, elle ne se rattache pas non plus à des coutumes très anciennes. Le cortège princier est un élément traditionnel de la vie de cour, mais qui devient sans doute de plus en plus fréquent au cours du xve siècle. Sous Philippe le Hardi, il est déjà mis en œuvre pour les joyeuses entrées et les baptêmes. La construction d’un escalier droit à Dijon entre la vieille salle et la Sainte-Chapelle en 1454 (et hors contexte de baptême) montre que les processions en direction de l’église ont tendance à se multiplier. Il n’est pas interdit d’y voir une influence byzantine, qui aurait pu atteindre la cour de Bourgogne par le truchement des voyageurs, comme Bertrandon de La Broquière, ou par les ambassadeurs byzantins envoyés au grand duc d’Occident.

    25Les chambres de hiérarchie en amont de la chambre du prince sont un élément plus original qu’il n’y paraît. Le récit de Rozmital ne peut guère servir de témoin ni de jalon, d’une part parce qu’il ne semble pas refléter une réalité historique, d’autre part, parce qu’il décrit une enfilade de pièces pour accéder au prince, à la manière des palais de Byzance ou du Caire, et non des antichambres hiérarchisant les courtisans.

    26Un premier système de chambre de hiérarchie, limité à deux niveaux, apparaît dans l’ordonnance de Charles le Téméraire du 1er janvier 1469 :

    Icelluy seigneur veult et ordonne que tous lesditz chambellans […] soient chascun jour au matin devant sa chambre, asçavoir en temps d’iver entre 9 et 10 heures ou au plus tard a 10 heures, et en temps d’esté entre 8 et 9 ou au plus tard a 9 heures, chascun avec le chief de son terme es lieux et chambres qui leur seront ordonnees, asçavoir aux chambellans par ledit premier chambellan et aux gentilz hommes par le premier maistre d’ostel […].
    Quant mondit seigneur partira de sa chambre pour aller a la messe, lesditz chambellans et gentilz hommes l’accompaigneront tous par ordre, chascun avec le chief de son terme, jusques a sa chapelle23.

    27L’ordonnance ne spécifie pas que les chambres sont en enfilade et hiérarchisées, mais cette précision est apportée par le chroniqueur Georges Chastelain, qui semble avoir été témoin de sa mise en œuvre :

    Et à matin et à lever, ordonna tout le monde de l’attendre par distinctes chambres, dont nul n’osoit transgresser ne passer outre, chascun selon la dignité de son estat, les escuyers en une leur chambre premiere, les chevaliers après en une autre chambre seconde, et les grans chambrelans les plus prochains qui entroient en sa chambre : c’estoient les trois gerarcies, et à tous ceux-là, en grand multitude, vuida dehors pour aller à la messe24.

    28La cérémonie du lever du prince de 1474 pourrait donc être le simple développement d’une tradition bourguignonne. Dans un premier temps, les courtisans attendent, plus ou moins spontanément, le lever du prince dans la chambre de parement ; en 1454 au plus tard, ils l’accompagnent à sa messe en une procession qui nécessite d’installer des escaliers droits pour descendre de la chambre de parement. En 1469, Charles a l’idée de dédoubler la chambre de parement, pour y hiérarchiser les chambellans et les gentilshommes. Enfin, en 1474 à Dijon, il perfectionne son système avec une troisième chambre et met par écrit ce qui sans doute se pratiquait antérieurement, à savoir que le prince traverse successivement les « trois chambres de hiérarchie ».

    29Le cérémonial bourguignon, aussi prestigieux soit-il, n’eut pas forcément une influence directe sur les cours d’Europe25 Il fut néanmoins privilégié, et parfois imposé, par les Habsbourg, descendants de Marie de Bourgogne, tant à Madrid qu’à Bruxelles26 En 1497, Philippe le Beau, fils de Marie de Bourgogne et Maximilien de Habsbourg, conserve la cérémonie de lever du duc, mais la réduit à une ou deux chambres de hiérarchie :

    Item voulons que ordre soit tenu ès entrées de nos chambres, tant des pensionnaires, chambellans, maitres d’hôtel et gentilshommes, à savoir : qu’il y aura une chambre devant celle où nous coucherons, en laquelle chambre seront les huissiers qui garderont la porte, et y entreront tous pensionnaires, chambellans, maîtres d’hôtel et gentilshommes, et si au lieu où nous serons y ait deux chambres devant la nôtre où nous coucherons, nous voulons qu’en la première entrent les gentilshommes, et en l’autre proche de la nôtre entreront les pensionnaires, chambellans et maîtres d’hôtel, et sinon entreront tous en un27.

    30En 1547, Charles Quint impose le cérémonial bourguignon à la cour de Castille28 et en 1613, le duc Jean-Ernest de Saxe peut encore décrire, à la cour espagnole de Bruxelles, les salons successifs remplis de gardes puis de courtisans qui précèdent la petite chambre du prince :

    [Son altesse le duc de Saxe] fut conduite d’abord par la grande salle au rez-de-chaussée, puis par deux vastes salons où la garde était rangée en armes des deux côtés et où il se trouvait un grand nombre de spectateurs ; après avoir traversé plusieurs autres appartements remplis de seigneurs de la cour, elle arriva enfin dans une petite chambre fort simple. Là se tenait debout, à droite contre le mur, l’infante d’Espagne, épouse de l’archiduc, sous un dais en brocard d’or et sur une estrade élevée de terre de deux degrés et couverte de tapis29.

    31Dans le cérémonial de la cour d’Espagne de 1651, on retrouve deux ou trois chambres de hiérarchie entre la grande salle et la chambre du roi : elles sont désignées comme « la Petite salle », la « petite pièce qui précède l’antichambre [antecámara] », et enfin la prestigieuse « Antichambre ». Et le cérémonial précise à plusieurs reprises que « tous les suivants raccompagnent Sa Majesté jusqu’à la pièce où leurs privilèges les autorisent à entrer30 ».

    32Le cérémonial d’Espagne ne comprend pas à proprement parler de cérémonie du lever. Néanmoins, la sortie de chambre imaginée par le Téméraire se reconnaît assez exactement dans les « sorties de Sa Majesté à la chapelle ordinaire » :

    Le roi quitte son appartement, suivi des Grands et des maîtres d’hôtel. Si les cardinaux se trouvent présents à la Cour, ils attendent Sa Majesté dans sa chambre, où l’on place des chaises brodées de soie, afin qu’ils puissent s’y asseoir.
    Les ambassadeurs patientent dans l’Antichambre, de même que les gentilshommes de la Bouche, les titulaires, les nobles d’Italie et du Saint-Empire […] le Grand écuyer, les pages et leurs gouverneurs, enfin les alcaldes de la Maison et de la Cour.
    Dans la Petite salle attendent les acroyes, les costilleres, les chapelains ordinaires et les massiers. Si, dans cette même pièce, quelque femme de qualité souhaite profiter de l’occasion pour parler à Sa Majesté, elle doit en demander préalablement l’autorisation au maître d’hôtel de semaine.
    Dans la grande salle attendent les archers […]
    Un huissier de la chambre se tient à la porte de l’Antichambre et donne aux maîtres d’hôtel leurs bâtons de commandement. Un autre huissier se tient à la porte de l’Antichambre. Dans la Petite Salle, c’est le portier de la Petite salle et, à la porte de la Grande salle, le portier de la Chambre31.

    33Le cérémonial bourguignon survécut quelque temps aux Habsbourg et, en 1721, Saint-Simon, en ambassade à Madrid, pouvait encore expérimenter le fonctionnement des chambres de hiérarchie32.

    Conclusion

    34Les ducs Valois de Bourgogne, qui étaient de grands mécènes, ne furent pas pour autant de grands constructeurs. Leurs châteaux et palais – à l’exception notoire de l’Aula magna de Bruxelles – furent des projets de taille et de coût fort raisonnables et affichent même une certaine sobriété ornementale (qui était largement compensée par la richesse des tapisseries et de l’orfèvrerie). Parmi toutes les cours européennes, la cour de Bourgogne se distingua sans doute assez tôt par la complexité, la richesse et la rigueur de son étiquette. Le cérémonial bourguignon est en tout cas la réappropriation la plus spectaculaire que les souverains Habsbourg firent de leur héritage Valois. Ce cérémonial est pourtant assez peu explicité avant les dernières ordonnances de Charles le Téméraire et le traité de son maître d’hôtel Olivier de La Marche. Le rituel de Bourgogne, qui se déploie dans l’espace architectural, est pourtant une clef de lecture indispensable pour comprendre la distribution (pour autant qu’elle soit conservée) des hôtels et châteaux des ducs. La complexité de la vie de cour explique la complexité, parfois quasi hermétique, de cette architecture de la fin du Moyen Âge. Mais, paradoxalement, l’architecture est beaucoup plus malléable que la tradition. Seul le logis neuf de Philippe le Bon a pu être conçu et dessiné en fonction des besoins de la cour. Ailleurs, on modifie et on adapte l’espace. Et le cérémoniel bourguignon a pu, sans trop de contorsions, se déployer dans les palais espagnols, où il survécut jusqu’au début du xviiie siècle.

    Figure 1 – L’hôtel ducal de Dijon en 1688. Dessin de Jules Hardouin-Mansart, Bibliothèque de la Sorbonne, ms 1501, pièce 3

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    Cliché Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne-BIS

    Figure 2 – Plan de l’hôtel ducal de Dijon à la fin du principat de Philippe le Hardi. Reconstitution d’après les comptes de réparation et les vestiges archéologiques (A : escalier A ; B : escalier B)

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    © Hervé Mouillebouche

    Figure 3 – Reconstitution de la façade sud du logis seigneurial de l’hôtel, sous Philippe le Hardi, et attribution des chambres (B : escalier B)

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    © Hervé Mouillebouche

    Figure 4 – Hypothèse pour l’emplacement des appartements des six officiers et pensionnaires logeant en chambre, dans le logis neuf de Philippe le Bon

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    © Hervé Mouillebouche

    Figure 5 – Plan de l’hôtel ducal de Dijon à la fin du principat de Philippe le Bon (vers 1455-1467). Reconstitution d’après les comptes de réparation et les vestiges archéologiques (A : escalier A ; B : escalier B ; C : escalier C)

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    © Hervé Mouillebouche

    Figure 6 – Emplacement de la chambre de Charles le Téméraire dans le logis neuf en 1474, et hypothèse pour l’emplacement des trois chambres de hiérarchie et du cortège ducal

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    © Hervé Mouillebouche

    Notes de bas de page

    1 Hervé Mouillebouche, L’hôtel des ducs de Bourgogne à Dijon, d’Eudes IV à Charles le Téméraire, mémoire inédit d’HDR, 2019, t. 3 en ligne : https://fr.calameo.com/books/001524270b464831b98e9.

    2 La principale source d’information se trouve dans les rubriques d’« œuvres » des comptes du bailliage de Dijon : Archives départementales de la Côte-d’Or (désormais ADCO) B 1394 à B 1424, puis B 4418 à B 4515. Hervé Mouillebouche, Palais ducal de Dijon. Le logis de Philippe le Bon, Chagny, CeCaB, 2014 ; Id., L’hôtel des ducs de Bourgogne à Dijon, op. cit.

    3 Notamment Die Hofordnungen der Herzöge von Burgund, t. 1, Herzog Philippe der Gute, 1407-1467, éd. par Holger Kruse, Werner Paravicini Ostfildern, Thorbecke, 2005 ; Die Hofordnungen der Herzöge von Burgund, t. 2, Die Hofordnungen Herzog Karls des Kühnen, 1467-1477, éd. par Valérie Bessey, Sonja Dünnebeil, Werner Paravicini, Berlin, Peter Lang, 2021.

    4 D’après les comptes de construction et d’entretien du bailliage, notamment ADCO, B 4424, B 4426 et B 4429.

    5 ADCO, B 4423 et B 4424.

    6 ADCO, B 4466 et B 4471.

    7 Die Hofordnungen der Herzöge von Burgund, t. 1, op. cit., p. 262-336.

    8 Détail dans Hervé Mouillebouche, « Occupation des étages et des combles dans le “logis neuf” de Philippe le Bon à Dijon », dans Id., Delphine Gautier, Nicolas Faucherre (dir.), Le château de fond en comble. Hiérarchisation verticale des espaces dans les châteaux médiévaux et modernes, Chagny, CeCaB, 2020, p. 432-450.

    9 ADCO, B 341, fol. 39r.

    10 Marguerite de Mornay : ADCO, B 4484, fol. 61v, 71v, 72r, 74r-v. Guymard Rodrigues : B 4484, fol. 65v, 67v, 68r. Mor Gonçalves : B 4485, fol. 51r et 60r.

    11 Ibid., fol. 50v.

    12 Autun, Arch. de la société éduenne, K11, t. IX.

    13 Antoine de la Sale, Jehan de Saintré, éd. par Joël Blanchard et Michel Quereuil, Paris, LGF, 1995, notamment § 24, p. 102 ; § 29, p. 118, § 42, p. 160, etc.

    14 Léon de Rozmital, Itineris a Leone de Rosmital nobili Bohemo annis 1465-1467 per Germaniam, Angliam, Franciam, Hispaniam, Portugalliam atque Italiam confecti, commentarii coaevi duo, Stuttgart, gedruckt auf Kosten des literarischen Vereins, 1843, p. 24-25 : A prandio, deductus est dominus ad seniorem ducem Burgundiae qui ei in tertium usque conclave obviam progressus est, apprehensaque domini manu, in proprium eum conclave deduxit. […] Atque ita utriusque manum tenens, medius eos in conclave proprium deduxit, per novem alia conclavia, in quorum singulorum vestibulo circiter centeni armati excubabant. Le texte latin est une traduction d’un original perdu, rédigé en langue slave, et contient peut-être des interprétations hasardeuses.

    15 Victor Gay, Glossaire archéologique du Moyen Âge et de la Renaissance, Paris, Société bibliographique puis Picard, 1883-1928, article « Gésine », et Thalia Brero, « Le mystère de la chambre verte. Les influences françaises dans le cérémonial baptismal des cours de Savoie et de Bourgogne », dans Muriel Gaude-Ferragu, Bruno Laurioux, Jacques Paviot (dir.), La cour du prince. Cour de France, cour d’Europe, xiie-xve siècle, Paris, Champion, 2011, p. 195-208.

    16 Jacques Paviot (éd.), « Éléonore de Poitiers, “Les etats de France” », Annuaire-bulletin de la société de l’histoire de France, 1996, p. 119-125 ; Monique Sommé, La correspondance d’Isabelle de Portugal, duchesse de Bourgogne (1430-1471), Ostfildern, Thorbecke, 2009, nº 2.

    17 ADCO, B 4425, fol. 24r.

    18 BnF, coll. Bourgogne, t. 21, fol. 24r.

    19 Die Hofordnungen der Herzöge von Burgund, t. 2, op. cit., p. 213-418, ici p. 395-399.

    20 ADCO, B 311, Ouvrages, fol. 7r.

    21 Ibid., fol. 1r.

    22 Ibid., fol. 2v : « une chambre estant au darriere de l’ostel neuf de mondit seigneur, dicte “la chambre de la vieille espicerie”, laquelle mondit seigneur avoit ordonné refaire tant de maçonnerie, charpenterie que autrement, pour y aler besoignier ». Voir également Hervé Mouillebouche, « Le studiolo dans l’espace bourguignon », dans Id., Châteaux et palais de la Bourgogne médiévale, Chagny, CeCaB, 2019, p. 568-585.

    23 Die Hofordnungen der Herzöge von Burgund, t. 2, op. cit., p. 95. Nous soulignons.

    24 Georges Chastellain, Chronique, chap. xl (éd. par Kervyn de Lettenhove, Bruxelles, F. Heussner puis Victor Devaux, 1863-1866, t. 5, p. 371). Nous soulignons.

    25 Werner Paravicini (dir.), La cour de Bourgogne et l’Europe. Le rayonnement et les limites d’un modèle culturel. Actes du colloque international tenu à Paris les 9, 10 et 11 octobre 2007 (Beihefte der Francia ; Herausgegeben vom Deutschen Historischen Institut Paris, Band 73), Ostfildern, Thorbecke, 2013 ; Id., « The Court of the Dukes of Burgundy. A Model for Europe? » dans Ronald Ash, Adolf M. Birke (dir.), Princes, Patronage and the Nobility. The Court at the Beginning of the Modern Age, c. 1450-1650, Oxford, Oxford University Press, 1991, p. 69-102. Quand, en 1576, Catherine de Médicis conseille à Henri III de se faire accompagner à la messe par tous ses courtisans et non par ses seuls archers, elle préconise peut-être de suivre le cérémoniel bourguignon mis en place en 1474. Monique Chatenet, La cour de France au xvie siècle. Vie sociale et architecture, Paris, Picard, 2002, p 113.

    26 José Martínez Millán « The Triumph of the Burgundian Household in the Monarchy of Spain: from Philip the Handsome (1502) to Ferdinand VI (1749) », dans Paravicini (dir.), La cour de Bourgogne et l’Europe, op. cit., p. 745-773.

    27 Baron de Reiffenberg (éd.), « État de l’hôtel de Philippe le Bel, duc de Bourgogne, en l’an 1496, à Bruxelles », Compte-rendu des séances de la commission royale d’histoire, ou recueil de ses bulletins, 1re série, t. 2, 1845-1846, p. 677-718, ici p. 716.

    28 Santiago Fernandez Conti, « La introducción de la etiqueta borgoñona y el viaje de 1548-1551 », dans José Martínez Millán (dir.), La corte de Carlos V, Madrid, Sociedad estatal para la conmemoración de los centenarios de Felipe II y Carlos V, 2000, vol. 2, p. 210-225. Sur le cérémonial bourguignon à la cour d’Espagne, Ignacio Ezquerra Revilla, « Casa y cámara en el marco de la cultura cortesana franco-borgoñona », dans José Martínez Millán, Santiago Fernández Conti (dir.), La monarquía de Felipe II : la casa del rey, Madrid, Fundacion Mapfre, 2005, vol. 1, p. 141-142, et Charles C. Noel, « La etiqueta borgoñona en la corte de España (1547-1800) », Manuscrits: Revista d’història moderna, 22, 2004, p. 139-158.

    29 Johann Wilhelm Neumayr von Ramssla, Des Durchlauchtigen Hochgebornen Fürsten und Herrn, Herrn Johann Ernsten des Jüngern, Herzogen zu Sachsen, Gülich, Clefve und Berg, landgraffen in Düringen, Marggraffen zu Meissen, Grafen zu der Margk und Ravenspurg, Herren zu Ravenstein: Reise in Franckreich, Engelland und Niederland, Leipzig, Henning Grossen dem Jüngern, 1620, p. 264 : « I. F. G. wurden anfangs durch den grossen Saal unten, dann durch zwey grossen Gemacht, darinn die Guardia zu beyden Seiten, in Ordnung mit viel Bolcks stunde geführet, ferner noch durch etlische Gemarch dorinn viel Herren waren, und endlichen in ein klein nidrig Gemacht, in selchem stunde auff der rechten Hand an der Wand des Erzherzogen Gemahlin die Infata auß Hispanien, unter einem Himmel von Güldenen Stück, de Ort war zwo Stuffen von der Erden erhöhet, und mit Tappezereyen belegt ». Traduction : Antoine-Guillaume-Bernard Schayes, « Voyages de Jean-Ernest, duc de Saxe, en France, en Angleterre et en Belgique en 1613 », dans Trésor national. Recueil historique, littéraire, scientifique, artistique, commercial et industriel, t. 3 (deuxième série), Bruxelles, Wouters et cie, 1843, p. 168-254, ici p. 225.

    30 Hugo Coniez (éd.), Le cérémonial de la cour d’Espagne au xviie siècle, Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2009, p. 27, p. 147.

    31 Ibid., p. 171.

    32 Mémoires de Saint-Simon, éd. par Yves Coirault, Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1983-1988, t. 8, p. 14 : « Nous arrivâmes au palais comme le roi était sur le point de revenir de la messe, et nous l’attendîmes dans le petit salon qui est entre le salon des Grande et celui des Miroirs, dans lequel personne n’entre que mandé. »

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    • Hervé Mouillebouche
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    1 Hervé Mouillebouche, L’hôtel des ducs de Bourgogne à Dijon, d’Eudes IV à Charles le Téméraire, mémoire inédit d’HDR, 2019, t. 3 en ligne : https://fr.calameo.com/books/001524270b464831b98e9.

    2 La principale source d’information se trouve dans les rubriques d’« œuvres » des comptes du bailliage de Dijon : Archives départementales de la Côte-d’Or (désormais ADCO) B 1394 à B 1424, puis B 4418 à B 4515. Hervé Mouillebouche, Palais ducal de Dijon. Le logis de Philippe le Bon, Chagny, CeCaB, 2014 ; Id., L’hôtel des ducs de Bourgogne à Dijon, op. cit.

    3 Notamment Die Hofordnungen der Herzöge von Burgund, t. 1, Herzog Philippe der Gute, 1407-1467, éd. par Holger Kruse, Werner Paravicini Ostfildern, Thorbecke, 2005 ; Die Hofordnungen der Herzöge von Burgund, t. 2, Die Hofordnungen Herzog Karls des Kühnen, 1467-1477, éd. par Valérie Bessey, Sonja Dünnebeil, Werner Paravicini, Berlin, Peter Lang, 2021.

    4 D’après les comptes de construction et d’entretien du bailliage, notamment ADCO, B 4424, B 4426 et B 4429.

    5 ADCO, B 4423 et B 4424.

    6 ADCO, B 4466 et B 4471.

    7 Die Hofordnungen der Herzöge von Burgund, t. 1, op. cit., p. 262-336.

    8 Détail dans Hervé Mouillebouche, « Occupation des étages et des combles dans le “logis neuf” de Philippe le Bon à Dijon », dans Id., Delphine Gautier, Nicolas Faucherre (dir.), Le château de fond en comble. Hiérarchisation verticale des espaces dans les châteaux médiévaux et modernes, Chagny, CeCaB, 2020, p. 432-450.

    9 ADCO, B 341, fol. 39r.

    10 Marguerite de Mornay : ADCO, B 4484, fol. 61v, 71v, 72r, 74r-v. Guymard Rodrigues : B 4484, fol. 65v, 67v, 68r. Mor Gonçalves : B 4485, fol. 51r et 60r.

    11 Ibid., fol. 50v.

    12 Autun, Arch. de la société éduenne, K11, t. IX.

    13 Antoine de la Sale, Jehan de Saintré, éd. par Joël Blanchard et Michel Quereuil, Paris, LGF, 1995, notamment § 24, p. 102 ; § 29, p. 118, § 42, p. 160, etc.

    14 Léon de Rozmital, Itineris a Leone de Rosmital nobili Bohemo annis 1465-1467 per Germaniam, Angliam, Franciam, Hispaniam, Portugalliam atque Italiam confecti, commentarii coaevi duo, Stuttgart, gedruckt auf Kosten des literarischen Vereins, 1843, p. 24-25 : A prandio, deductus est dominus ad seniorem ducem Burgundiae qui ei in tertium usque conclave obviam progressus est, apprehensaque domini manu, in proprium eum conclave deduxit. […] Atque ita utriusque manum tenens, medius eos in conclave proprium deduxit, per novem alia conclavia, in quorum singulorum vestibulo circiter centeni armati excubabant. Le texte latin est une traduction d’un original perdu, rédigé en langue slave, et contient peut-être des interprétations hasardeuses.

    15 Victor Gay, Glossaire archéologique du Moyen Âge et de la Renaissance, Paris, Société bibliographique puis Picard, 1883-1928, article « Gésine », et Thalia Brero, « Le mystère de la chambre verte. Les influences françaises dans le cérémonial baptismal des cours de Savoie et de Bourgogne », dans Muriel Gaude-Ferragu, Bruno Laurioux, Jacques Paviot (dir.), La cour du prince. Cour de France, cour d’Europe, xiie-xve siècle, Paris, Champion, 2011, p. 195-208.

    16 Jacques Paviot (éd.), « Éléonore de Poitiers, “Les etats de France” », Annuaire-bulletin de la société de l’histoire de France, 1996, p. 119-125 ; Monique Sommé, La correspondance d’Isabelle de Portugal, duchesse de Bourgogne (1430-1471), Ostfildern, Thorbecke, 2009, nº 2.

    17 ADCO, B 4425, fol. 24r.

    18 BnF, coll. Bourgogne, t. 21, fol. 24r.

    19 Die Hofordnungen der Herzöge von Burgund, t. 2, op. cit., p. 213-418, ici p. 395-399.

    20 ADCO, B 311, Ouvrages, fol. 7r.

    21 Ibid., fol. 1r.

    22 Ibid., fol. 2v : « une chambre estant au darriere de l’ostel neuf de mondit seigneur, dicte “la chambre de la vieille espicerie”, laquelle mondit seigneur avoit ordonné refaire tant de maçonnerie, charpenterie que autrement, pour y aler besoignier ». Voir également Hervé Mouillebouche, « Le studiolo dans l’espace bourguignon », dans Id., Châteaux et palais de la Bourgogne médiévale, Chagny, CeCaB, 2019, p. 568-585.

    23 Die Hofordnungen der Herzöge von Burgund, t. 2, op. cit., p. 95. Nous soulignons.

    24 Georges Chastellain, Chronique, chap. xl (éd. par Kervyn de Lettenhove, Bruxelles, F. Heussner puis Victor Devaux, 1863-1866, t. 5, p. 371). Nous soulignons.

    25 Werner Paravicini (dir.), La cour de Bourgogne et l’Europe. Le rayonnement et les limites d’un modèle culturel. Actes du colloque international tenu à Paris les 9, 10 et 11 octobre 2007 (Beihefte der Francia ; Herausgegeben vom Deutschen Historischen Institut Paris, Band 73), Ostfildern, Thorbecke, 2013 ; Id., « The Court of the Dukes of Burgundy. A Model for Europe? » dans Ronald Ash, Adolf M. Birke (dir.), Princes, Patronage and the Nobility. The Court at the Beginning of the Modern Age, c. 1450-1650, Oxford, Oxford University Press, 1991, p. 69-102. Quand, en 1576, Catherine de Médicis conseille à Henri III de se faire accompagner à la messe par tous ses courtisans et non par ses seuls archers, elle préconise peut-être de suivre le cérémoniel bourguignon mis en place en 1474. Monique Chatenet, La cour de France au xvie siècle. Vie sociale et architecture, Paris, Picard, 2002, p 113.

    26 José Martínez Millán « The Triumph of the Burgundian Household in the Monarchy of Spain: from Philip the Handsome (1502) to Ferdinand VI (1749) », dans Paravicini (dir.), La cour de Bourgogne et l’Europe, op. cit., p. 745-773.

    27 Baron de Reiffenberg (éd.), « État de l’hôtel de Philippe le Bel, duc de Bourgogne, en l’an 1496, à Bruxelles », Compte-rendu des séances de la commission royale d’histoire, ou recueil de ses bulletins, 1re série, t. 2, 1845-1846, p. 677-718, ici p. 716.

    28 Santiago Fernandez Conti, « La introducción de la etiqueta borgoñona y el viaje de 1548-1551 », dans José Martínez Millán (dir.), La corte de Carlos V, Madrid, Sociedad estatal para la conmemoración de los centenarios de Felipe II y Carlos V, 2000, vol. 2, p. 210-225. Sur le cérémonial bourguignon à la cour d’Espagne, Ignacio Ezquerra Revilla, « Casa y cámara en el marco de la cultura cortesana franco-borgoñona », dans José Martínez Millán, Santiago Fernández Conti (dir.), La monarquía de Felipe II : la casa del rey, Madrid, Fundacion Mapfre, 2005, vol. 1, p. 141-142, et Charles C. Noel, « La etiqueta borgoñona en la corte de España (1547-1800) », Manuscrits: Revista d’història moderna, 22, 2004, p. 139-158.

    29 Johann Wilhelm Neumayr von Ramssla, Des Durchlauchtigen Hochgebornen Fürsten und Herrn, Herrn Johann Ernsten des Jüngern, Herzogen zu Sachsen, Gülich, Clefve und Berg, landgraffen in Düringen, Marggraffen zu Meissen, Grafen zu der Margk und Ravenspurg, Herren zu Ravenstein: Reise in Franckreich, Engelland und Niederland, Leipzig, Henning Grossen dem Jüngern, 1620, p. 264 : « I. F. G. wurden anfangs durch den grossen Saal unten, dann durch zwey grossen Gemacht, darinn die Guardia zu beyden Seiten, in Ordnung mit viel Bolcks stunde geführet, ferner noch durch etlische Gemarch dorinn viel Herren waren, und endlichen in ein klein nidrig Gemacht, in selchem stunde auff der rechten Hand an der Wand des Erzherzogen Gemahlin die Infata auß Hispanien, unter einem Himmel von Güldenen Stück, de Ort war zwo Stuffen von der Erden erhöhet, und mit Tappezereyen belegt ». Traduction : Antoine-Guillaume-Bernard Schayes, « Voyages de Jean-Ernest, duc de Saxe, en France, en Angleterre et en Belgique en 1613 », dans Trésor national. Recueil historique, littéraire, scientifique, artistique, commercial et industriel, t. 3 (deuxième série), Bruxelles, Wouters et cie, 1843, p. 168-254, ici p. 225.

    30 Hugo Coniez (éd.), Le cérémonial de la cour d’Espagne au xviie siècle, Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2009, p. 27, p. 147.

    31 Ibid., p. 171.

    32 Mémoires de Saint-Simon, éd. par Yves Coirault, Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1983-1988, t. 8, p. 14 : « Nous arrivâmes au palais comme le roi était sur le point de revenir de la messe, et nous l’attendîmes dans le petit salon qui est entre le salon des Grande et celui des Miroirs, dans lequel personne n’entre que mandé. »

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    Mouillebouche, Hervé. « Un bâtiment et son usage ». Modèles, réseaux et échanges curiaux au Moyen Âge, édité par Société des historiens médiévistes de l’Enseignement supérieur public, Éditions de la Sorbonne, 2022, https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.111120.

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    Société des historiens médiévistes de l’Enseignement supérieur public (éd.). (2022). Modèles, réseaux et échanges curiaux au Moyen Âge (1‑). Éditions de la Sorbonne. https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.111066
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