Piano
p. 31-32
Texte intégral
1Une fois franchi le pas de me consacrer à la musique, j’ai repris mes études de piano, que j’avais laissées en veilleuse pendant une demi-douzaine d’années environ. Enfant et adolescent, j’avais acquis un bon niveau, grâce à mes professeurs Marthe Nalet et Victoria Melki, ce qui m’avait permis de jouer en public comme soliste plusieurs concertos pour piano et orchestre, dont le triple de Bach en ré mineur, les 17e et 23e de Mozart, les 1er et 2e de Beethoven, le Concerto de Grieg. À la Hochschule de Berlin, je garde un excellent souvenir des cours de piano que m’a donnés Pascal Devoyon, un grand pianiste. Un très bon souvenir également des cours d’accompagnement au piano (déchiffrage, réduction d’orchestre, réduction de chœur, transposition, etc.) que j’ai pris auprès de Mario Bertoncini, un compositeur qui croyait dur comme fer au progrès en art mais dont les goûts personnels étaient extrêmement divers. Nous partagions par ailleurs une passion commune pour Ravel.
2En 1999, en même temps qu’en classe de composition, je suis entré au CNSMDP dans la classe d’accompagnement vocal d’Anne Grappotte. J’ai aussi suivi la classe de Lied et Mélodie de Jeff Cohen. Un an plus tard, j’ai passé le concours d’entrée de la classe d’improvisation au piano nouvellement créée, l’une des classes les plus formatrices que j’aie suivies. Les cours étaient dispensés par quatre professeurs : Thierry Escaich, Philippe Lefebvre, Loïc Mallié et Jean-François Zygel (trois organistes et un pianiste). On nous demandait d’improviser une variation de choral dans le style de Bach, une fugue à trois ou quatre voix, une passacaille, des variations sur un thème romantique donné. Un autre exercice consistait à improviser la suite d’une vingtaine de mesures d’une partition qu’on découvrait sur le pupitre du piano, en en respectant le style (Schumann, Grieg, Ravel…), ou à tenir une métrique à cinq temps en essayant de ne pas brider notre imagination, ou encore à accompagner un film muet. Cette classe d’improvisation m’a ainsi appris à inscrire l’imagination dans des formes longues, elle m’a incité à réfléchir à la manière dont on arrive à tenir un discours musical sur la durée.
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