Version classiqueVersion mobile

Dépoldériser en Europe occidentale

 | 
Lydie Goeldner-Gianella

Introduction

Texte intégral

« Les polders sont, pour ainsi dire, une création continue. »
L. Papy, 1941

1En Europe du Nord-Ouest, 15000 km2 de marais maritimes ont été endigués sur les côtes basses et les rives des estuaires depuis le xie siècle. Ce mouvement de poldérisation s’est poursuivi durant un millénaire mais a finalement connu un coup d’arrêt dans les années 1970-1980 en France, au Danemark et aux Pays-Bas, puis dans les années 1990 en Grande-Bretagne et en Allemagne. Dans ces cinq pays, la poldérisation a notamment décliné parallèlement à l’augmentation de la production agricole. Depuis lors, si la politique d’emprise sur la mer n’a pas complètement cessé en Europe, celle-ci ne concerne plus toutefois que les régions portuaires où on opère davantage de remblaiements de vasières que de véritables poldérisations visant à une mise en valeur du sol. Outre cet arrêt des véritables poldérisations, on observe également sur les côtes européennes, depuis une trentaine d’années, un mouvement inverse de « dé-poldérisation », c’est-à-dire de retour volontaire des polders à la mer. Bien que ce processus reste limité, couvrant moins d’une centaine de kilomètres carrés, il pose au chercheur comme à l’aménageur et aux populations littorales, après un millénaire d’avancée sur la mer, des questions fondamentales et paradoxales. Pourquoi, en effet, ne poldérise-t-on plus en Europe et en est-on arrivé à dépoldériser, alors que, par le passé, on a ressenti le besoin de créer 15000 km2 de terres nouvelles, pour des raisons non seulement économiques et démographiques mais aussi défensives ? Répondre à ces questions conduit à analyser les enjeux qui accompagnent la dépoldérisation, sur les plans environnemental, économique, paysager, socio-culturel, défensif et juridique. On s’interrogera ainsi, dans cet essai, sur l’intérêt écologique de la dépoldérisation, c’est-à-dire d’une submersion marine des terres poldérisées, sur l’intérêt économique, a priori paradoxal, de rendre à la mer des terres longtemps exploitées, sur les avantages paysagers et socio-culturels, encore moins aisément concevables, d’un mouvement anéantissant le travail réalisé par l’homme pendant un millénaire et, enfin, sur l’intérêt d’une politique de destruction des digues affaiblissant apparemment la protection des côtes, dans des régions de tempêtes et un contexte d’élévation eustatique. Il faudra également prendre en considération les caractéristiques des acteurs européens capables de mettre en œuvre une politique aussi inattendue et parfois controversée, de même que les réactions de la société confrontée à cet abandon volontaire de terres à la nature, et les conflits d’usage que cela ne peut manquer d’entraîner.

2 Cette réflexion synthétique et comparée sur le processus de dépoldérisation en Europe tient non seulement à la volonté de comprendre une rupture brutale dans l’histoire environnementale de l’Europe, mais aussi au souhait d’aller à l’encontre des idées reçues et des discours de géographes sur l’utilité de la poldérisation et l’impossibilité de toute dé-poldérisation... Ainsi, traiter de la dépoldérisation, c’est-à-dire de la déconstruction des polders, permet aussi de déconstruire un discours ancré dans la culture géographique et ayant érigé le polder en objet géographique. Les caractéristiques de cet objet sont d’être le résultat d’une conquête sur la mer, au moyen d’un isolement physique des eaux marines, mais aussi des eaux continentales. C’est le modèle d’un espace complètement construit et organisé, où, bien souvent, la nature spontanée n’a plus sa place. En conséquence, déconstruire un polder, faire revenir la mer dans un espace conquis à ses dépens par l’érection d’un rempart contre elle, revient non seulement à modifier les caractéristiques de cet objet mais aussi à remettre en question ce qui en a été dit jusqu’alors. Déconstruire l’objet, c’est déconstruire le discours. Or la littérature géographique a traversé plusieurs décennies sans rien perdre de son admiration pour l’objet « polder », parfait exemple de maîtrise humaine de la nature et d’organisation sociale et spatiale. Le polder a été perçu à divers titres par les géographes comme un modèle. Pour J.-L. Lissier, le nouveau discours géographique sur la dépoldérisation constitue de la sorte un « tournant géographique » (comm. pers.), c’est-à-dire un tournant dans l’histoire de la géographie et la culture des géographes.

  • 1 A. Demangeon, La Plaine picarde, thèse de 3e cycle, 1905.
  • 2 R. Blanchard, La Flandre. Étude géographique de la plaine flamande en France, Belgique et Hollande, (...)
  • 3 L. Papy, La Côte atlantique de la Loire à la Gironde, t. 2 : L’Homme et la mer. Étude de géographie (...)
  • 4 F. Verger, « Les conquêtes sur la mer de la Zélande au Jutland », Annales de géographie, n° 65, 195 (...)
  • 5 P. Wagret, « Avant-propos », in Les Polders, Paris, Dunod, 1959, 308 p.
  • 6 P. George, R. Sevrin, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Paris, PUF, coll. « Magellan », 1967, 283 p.
  • 7 E. Juillard, L’Europe rhénane. Géographie d’un grand espace, Paris, A. Colin, 1968, 293 p.

3En l’occurrence durant soixante-dix ans, du début du xxe siècle à la fin des années 1960, les géographes français ont écrit sur les polders des pages étrangement redondantes, autant par le contenu que par le style, n’ayant de cesse de les magnifier, notamment en Europe. Ainsi, en 1905, A. Demangeon décrivait en ces termes les renclôtures des Bas-Champs picards et du Marquenterre : « Des mollières rencloses et des marais desséchés, on tira des champs féconds et de plantureuses prairies » (p. 202) ; « ceux qui l’habitent en parlent avec fierté comme d’un territoire riche, fécondé par le travail, auquel ils doivent l’aisance » (p. 201)1. À la même époque, R. Blanchard décrivait avec la même admiration le travail des paysans dans les polders de Flandre : « Avant de commencer à exploiter leur terre, les habitants de la plaine ont dû se mettre à la débarrasser des eaux. Ailleurs l’homme se contente de labourer, de tirer parti de son sol ; ici il est le sauveur du champ qu’il exploite ; il le protège de la mer, contre les rivières et contre l’eau d’en dessus et d’en dessous. Aujourd’hui s’il ne le préserve pas “héroïquement” en allant porter de la terre à la digue, il contribue à son salut en payant [...] la taxe de la Wateringue. Il faut que ce sol soit bien riche pour mériter de pareils sacrifices » (p. 204)2. Et L. Papy de poursuivre en 1941 : « Les terres nouvellement conquises sur la mer ou le marécage ont une proverbiale réputation de fécondité3 » ; « Moines du Moyen Âge et ingénieurs des temps modernes se sont heurtés à beaucoup d’obstacles : ici, les vagues ; ailleurs, l’invasion des vases, ou des eaux douces, souvent aussi les émanations malsaines et les fièvres. Et toujours les éléments sont prêts à reprendre l’offensive » (p. 354) ; ou encore : « Les marais qui restent à l’abandon sont rares. Les marais d’entre Loire et Gironde, où longtemps rôda la fièvre, sont devenus presque tous d’opulents polders de culture et d’élevage » (p. 402). En 1956, F. Verger considère les polders comme « un des témoignages les plus remarquables de la puissance de l’homme sur l’aspect physique de la terre4 ». Quelques années plus tard, P. Wagret rédige un ouvrage entièrement dédié aux polders, en des termes tout aussi élogieux : « C’est cette conquête humaine incessante, cette épopée renouvelée sans trêve ni merci qui constitue le drame souvent poignant de l’histoire des polders. Car là réside toute la différence : de marais offerts tels quels par la Nature, l’Homme a fait des polders fertiles. [...] Une nation n’est vraiment civilisée, a-t-on dit, que lorsqu’elle a acquis les qualités que la Nature lui avait refusées. Le récit de cette “création continue” que sont les polders et les marais assainis constitue l’un des plus passionnants chapitres de la géographie humaine et de l’histoire de la civilisation5. » Et il conclut dans la même veine : « L’on n’est pas en droit de ménager son admiration à l’égard de ceux qui, depuis des siècles, ont osé entreprendre et voulu persévérer : ces fabricants de terre arable comme disait Jean Brunhes, les créateurs de polders » (p. 308). En 1967, P. George et R. Sevrin montrent aussi leur admiration pour cet objet, en déclarant que « le paysage hollandais et zélandais est un paysage humanisé. La campagne est, plus qu’ailleurs en Europe, une création. Elle ne procède pas d’un simple défrichement et d’un simple partage ; elle a fait l’objet de véritables opérations d’aménagement, avant la lettre6 ». À la fin des années 1960, E. Juillard continue de vanter « l’énormité du travail et des investissements qu’a représentée la création des polders », considérant lui aussi l’agriculture hollandaise comme « une agriculture pilote, qui fait honneur à l’acharnement de ses promoteurs et [...] démontre jusqu’où peut être poussée la transformation de la nature et l’intensification7 ». Par conséquent, l’intérêt de cet essai sur la dépoldérisation – aujourd’hui volontairement pratiquée par des sociétés jusqu’alors conquérantes – tient aussi à l’évolution récente de la pensée et de la perception géographiques des polders.

  • 8 A. Ciattoni, Y. Veyret (éd), Les Fondamentaux de la géographie, Paris, A. Colin, 2007,2e édition, 3 (...)
  • 9 Conférence d’Y. Veyret, in M. Galochet, j. Longuepee, V. Morel, O. Petit, « L’environnement et l’in (...)
  • 10 Cf. L. Goeldner-Gianella, Dépoldériser en Europe occidentale. Les Apports d’une géographie sociale (...)

4Enfin, le contenu de cet ouvrage met en exergue d’autres aspects de l’histoire de la géographie, qui seront brièvement évoqués ici. Cette réflexion trouve en effet sa place au sein de la branche discipinaire qu’on qualifie depuis plus d’une quinzaine d’années de « géographie de l’environnement ». Si les géographes de l’environnement s’accordent à peu près aujourd’hui sur le contenu de cette géographie – qui analyse « les relations d’interdépendance qui existent entre l’homme, les sociétés et les composantes naturelles du milieu [...] en incluant également perception et représentations8 »–, ils ne pratiquent pas tous en réalité une géographie aussi intégrée que cette définition le demanderait. Si les recherches effectuées en géographie de l’environnement tentent « de mieux intégrer la nature aux faits de société et inversement, afin de construire un objet hybride9 », une analyse du répertoire des géographes français de 2007 a montré que les géographes de l’environnement ou les spécialistes de milieux naturels particuliers (montagne, littoral, forêt) ne pratiquaient pas systématiquement cette approche intégrée10.

  • 11 Ibid.
  • 12 Le catalogue du Sudoc fait démarrer sa liste de thèses de géographie du littoral en 1941, mais nous (...)

5C’est particulièrement le cas en géographie du littoral : seul un cinquième à un quart des géographes de ce milieu se présentent, en 2007, à travers la fiche qu’ils remplissent pour ce répertoire, comme des géographes de l’environnement littoral, c’est-à-dire des géographes d’interface s’intéressant autant aux aspects physiques que sociaux du littoral11. Cette analyse un peu rapide peut s’enrichir de l’examen des doctorats d’État, habilitations et thèses de géographie explicitement consacrés au littoral d’après le catalogue du Système universitaire de documentation (Sudoc). Si l’on s’intéresse aux travaux soutenus depuis le milieu des années 196012 en France, de façon à recenser l’ensemble des géographes du littoral actuellement en activité, on observe en l’occurrence la même prévalence de cette approche unilatérale du littoral. Ainsi, sur un total de 193 thèses soutenues en trente-sept ans, les trois quarts ont montré une orientation unilatérale (avec 75 thèses de géographie physique et 67 thèses de géographie humaine) et seul un quart du total a porté sur des sujets explicitement plus complets d’environnement littoral.

6De plus, après un équilibre à peu près respecté entre des thèses de géographie du littoral soit strictement physiques soit strictement humaines, entre le milieu des années 1960 et le milieu des années 1980, la géographie physique du littoral va dominer l’ensemble de la période 1986-2007. La géographie humaine du littoral prend néanmoins ponctuellement le dessus entre 1993 et 2005. Quant à la géographie de l’environnement littoral – définie dans notre recensement par le fait que les intitulés des thèses faisaient clairement référence aux deux types d’approche –, elle ne commence à prendre son envol que dans les années 1980 et se développe plus nettement entre 1995 et 2004. Mais cette géographie intégrée du littoral n’a que très rarement dépassé en nombre de thèses les deux autres modes d’analyse, surtout si on les additionne pour mettre face à face l’approche unilatérale et l’approche intégrée : depuis le milieu des années 1990, en effet, le nombre de thèses de géographie intégrée du littoral est resté, selon les années, inférieur de 1,5 fois à 12 fois à celui des approches unilatérales.

7Cette analyse concordante du répertoire des géographes français et du catalogue des thèses du Sudoc demanderait certainement à être confortée par l’examen des articles scientifiques que les géographes du littoral ont rédigés dans les quarante dernières années.

Figure 1 Orientations des thèses, doctorats d’État et habilitations de géographie consacrés au littoral depuis 1964.

Figure 1 Orientations des thèses, doctorats d’État et habilitations de géographie consacrés au littoral depuis 1964.

Sources : thèses soutenues (doctorats d’État, HDR et thèses nouveau régime) et rencensées dans le catalogue général du Sudoc.

  • 13 Y. Luginbühl, T. Muxart, « Place de la géographie dans les recherches sur l’environnement », Lettre (...)
  • 14 L. Goeldner-Gianella, Dépoldériser en Europe occidentale, op. cit.

8 Certains géographes physiciens, comme les biogéographes ou les géomorphologues, se sont toutefois montrés précurseurs et ont contribué dès les années 1990 au rapprochement des géographies physique et humaine, comme l’ont expliqué Y. Luginbühl et T. Muxart dans leur étude de la place de la géographie dans des recherches sur l’environnement13. Ce constat se vérifie effectivement très bien pour les géomorphologues du littoral14. Mais il semblerait que plusieurs éléments, que nous examinerons successivement, aient retardé le choix d’une approche plus intégrée par les géographes littoralistes : la segmentation de la géographie littorale à partir années 1950-1960, la longue influence d’André Guilcher, fondateur de la géographie littorale en France, et la lente évolution des problématiques et des concepts porteurs d’intégration dans le champ littoral.

  • 15 A. Meynier, Histoire de la pensée géographique en France, Paris, PUF, coll. « Sup », 1969, 223 p.

9En premier lieu, en effet, il est certain que « le temps des craquements15 » a joué son rôle dans la séparation entre littoralistes physiciens et littoralistes humains, à partir des décennies 1950 et 1960. À cette période, les liens entre la géographie physique et les sciences de la nature se sont resserrés ; la géographie physique a quitté son approche descriptive et s’est lancée dans des analyses de laboratoire (en sédimentologie par exemple), une plus grande quantification, parfois des campagnes océanographiques. Cette approche plus naturaliste du milieu littoral et marin implique une nécessaire spécialisation, le géographe physicien, obligé de se rapprocher des disciplines voisines, ne pouvant plus alors conserver l’approche unitaire classique de sa discipline. Ainsi, les approches segmentées de la géographie du littoral tiennent en partie aux choix épistémologiques de cette période, qu’André Guilcher a lui-même été tenu de suivre.

  • 16 F. Carre, « André Guilcher (1913-1993), une vie de géographe », Norois, n° 42/165,1995, p. 7-30.
  • 17 R. Regrain, « André Guilcher, géographe des littoraux : une œuvre en son contexte », Norois, n° 42/ (...)
  • 18 J.-P. Pinot, « Géographie des littoraux en France : évolution d’une discipline », in N. Baron-Yelle (...)

10En parallèle, ce dernier a eu une influence considérable sur le devenir de la géographie littorale16, à travers la génération de géographes littoralistes qu’il a formée et des générations suivantes, formées par ses élèves devenus professeurs et directeurs de thèse. Si R. Regrain considère que Guilcher avait « conservé des liens entre la géographie humaine, appliquée et la géographie physique naturelle », pour maintenir « l’unité de sa discipline17 », on peut toutefois remarquer que son manuel de Morphologie littorale et sous-marine ne recèle encore aucune allusion aux aspects sociaux de la vie littorale – alors que tous les manuels de géographie du littoral édités à partir de celui d’Henri Nonn (1974) sont des manuels de géographie globale du littoral. Guilcher n’a encadré que quelques thèses de géographie humaine, représentant environ un quart des vingt-quatre thèses d’État qu’il a dirigées entre 1964 et 1994 et portant essentiellement sur la pêche. Jean-Pierre Pinot retient lui aussi qu’« à travers une claire conscience de l’unité de la géographie de la mer, et un encouragement permanent à ses élèves à la conserver, il y a eu des branches entières de cette discipline qu’il a peu pratiquées, et certaines même qu’il se refusait sciemment à pratiquer18 ». André Guilcher, par son influence remarquable sur la géographie du littoral, a sans doute largement contribué à la forte segmentation que nous avons notée jusqu’à la fin des années 1990.

  • 19 Philosophie nouvelle de la gestion du littoral-remontant néanmoins à la conférence de Rio de 1992 – (...)
  • 20 Lorsque le gouvernement a annoncé la mise en œuvre de cette recommandation, la création d’un Consei (...)
  • 21 A. Miossec, « De l’aménagement des littoraux à la gestion intégrée des zones côtières », in A. Gamb (...)
  • 22 Celui de l’étang de Thau remonte à 1995 et celui du bassin d’Arcachon à 2004.

11Enfin, il paraît évident, par ailleurs, que de nombreuses problématiques porteuses d’intégration ne se sont déployées que dans les dernières années, expliquant l’intérêt tardif des géographes humains pour une approche globale de l’environnement. C’est valable de façon générale en géographie de l’environnement, pour des thèmes relatifs au développement durable, à la biodiversité ou au changement climatique, mais c’est tout particulièrement le cas en géographie du littoral. Le concept de développement durable, par exemple, largement répandu depuis 1987, n’a ainsi fait son entrée officielle dans la politique française qu’en 2003 (stratégie nationale de développement durable) et les directives territoriales d’aménagement, qui fixent depuis 1995 les orientations de l’État concernant l’aménagement et l’équilibre d’un territoire dans une optique de développement durable, viennent à peine d’être signées sur le littoral : 2003, pour celle des Alpes maritimes ; 2006, dans les estuaires de la Seine et de la Loire et 2007, dans les Bouches-du-Rhône. Le concept de biodiversité, mis à l’honneur en 1992, n’a lui aussi été que tardivement introduit dans la politique française, avec la publication en 2004 de la stratégie nationale pour la biodiversité, dont le plan d’action « Mer » vise à mettre en œuvre des projets de développement équilibré du littoral et à créer des parcs naturels marins. Le premier d’entre eux, celui de la mer d’Iroise, a été créé par décret en octobre 2007... L’on peut enfin se référer à la nouvelle démarche de Gestion intégrée de la zone côtière (GIZC), devenue incontournable sur le littoral19. La mondialisation de ce concept remonte également à la conférence de Rio de 1992 et son approbation par l’Europe en 1994, avec le lancement d’un programme expérimental sur le littoral européen dès 1995. Pourtant, la GIZC n’est devenue une référence officielle pour la politique française qu’en 200420. Sur le littoral, très peu de schémas de mise en valeur de la mer (SMVM), qui s’efforcent justement de mettre en application les idées véhiculées par la GIZC21, ont été approuvés à ce jour22. Au final, il nous semble que ces atermoiements expliquent eux aussi la frilosité générale des géographes du littoral à l’égard d’une approche plus globale de leur milieu d’étude.

  • 23 On trouvera une analyse détaillée de cette évolution in L. Goeldner-Gianella, Dépoldériser en Europ (...)
  • 24 H. Nonn, Géographie des littoraux, Paris, PUF, 1974, 255 p.
  • 25 R. Paskoff, Les Littoraux. Impacts des aménagements sur leur évolution, Paris, Masson, 1994.
  • 26 P.A. Pirazzoli, Les Littoraux : leur évolution, Paris, Nathan, 1993, 191 p.
  • 27 A. Miossec, Les Littoraux entre nature et aménagement, Paris, A. Colin, 1998, 102 p.
  • 28 J.-P. Pinot, La Gestion du littoral, t. 1 : Littoraux tempérés : côtes rocheuses et sableuses, Pari (...)
  • 29 A. Miossec, « L’évolution de la géographie des océans et des littoraux face aux perspectives du dév (...)
  • 30 F. Verger, Marais et wadden du littoral français. Étude de géomorphologie, Caen, Paradigme, 1988, 3(...)
  • 31 On peut citer en guise d’exemples : H. Rey-Valette, P. Carbonnel, S. Roussel, A. Richard, « L’appor (...)
  • 32 A. Meynier, Histoire de la pensée géographique en France, op. cit.

12Mais ces nouveaux concepts se sont clairement déployés au cours des cinq dernières années, ce qui n’a pas manqué de rendre les géographes du littoral plus sensibles aux approches intégrées. En parallèle, la croissance progressive depuis la décennie 1990 du nombre des directeurs de thèses de géographie humaine du littoral23 – comme on l’observe sur la figure 1 –, explique une coexistence renforcée avec les spécialistes de géographie physique du littoral et l’essor d’une certaine symbiose, à travers des thèses d’environnement littoral porteuses d’une approche plus globale. Enfin, si les recherches des géographes littoralistes français n’ont été que tardivement intégrées, ce n’est nullement le cas des manuels successifs de géographie du littoral qu’ils ont publiés et qui ont précocément pris une orientation globale très originale dans la géographie française. Ce souci de liaison entre la géographie physique et la géographie humaine du littoral apparaît dès 1974 dans la Géographie des littoraux de H. Nonn24 et se poursuit ensuite, entre 1985 et 1998, dans les travaux de R. Paskoff25, R Pirazzoli26, A. Miossec27 et J.-P. Pinot28. Il est indéniable qu’une approche globale, du moins sous un angle pédagogique, caractérise la géographie du littoral depuis près de trente-cinq ans. Mais certains littoralistes ont aussi appelé à cette symbiose dans le domaine de la recherche. A. Miossec disait, en évoquant en 2001 l’évolution contemporaine de la géographie littorale : « Il est [...] une piste que l’on souhaiterait voir mieux suivie et mieux construite par les géographes : celle de la relation homme-nature dans les zones côtières. Elle est à l’interface de l’analyse géographique, montrant qu’il n’est de salut pour la discipline que dans le maintien des deux fondements, naturaliste et social, de la géographie29. » Et F. Verger avait écrit dès 1988, en évoquant la poldérisation : « [l’]un des traits majeurs de la face de la terre, la ligne de rivage, dépend donc de la volonté de l’homme, et ses fluctuations sont plus le reflet de l’histoire des sociétés humaines que de variations naturelles. Cette constatation montre l’intérêt de ne pas isoler trop fortement la géographie physique de la géographie humaine et même de l’histoire30 ». Il serait juste aussi d’évoquer la concurrence croissante à laquelle est actuellement soumise la géographie de l’environnement de la part d’autres disciplines des sciences dures ou des SHS et la nécessité pour elle d’acquérir plus de force en se réunifiant. Concernant la Gestion intégrée des zones côtières, cette concurrence vient par exemple des économistes, des spécialistes de gestion de l’environnement ou d’halieutique et même des juristes, qui travaillent eux aussi sur ce nouveau mode de gestion de l’espace côtier31. Cette concurrence et convergence avec des disciplines voisines n’est certes pas nouvelle – André Meynier l’évoquait déjà en 196932 –, mais elle paraît s’être accrue, ne concernant plus la discipline en général, mais chacune de ses branches.

13 C’est au final tout un faisceau de paramètres qui a joué dans la maturation lente, bien que progressive, d’une démarche intégrée en géographie littorale. L’ont sans doute retardée la segmentation de la géographie littorale depuis le « temps des craquements », l’influence remarquable d’André Guilcher et la lente évolution de concepts porteurs d’intégration, alors que se diffusaient dans le même temps des pratiques pédagogiques plus ouvertes, qu’augmentait le nombre de géographes humains du littoral et qu’étaient mises en application des politiques plus intégrées. C’est donc dans la progression désormais affirmée d’une géographie littorale plus soucieuse de globalité, que s’inscrivent ces recherches sur la dépoldérisation en Europe occidentale.

  • 33 F. Peron, « Fonctions sociales et dimensions subjectives du littoral », Études rurales, n0133/134,1 (...)
  • 34 J.-P. Corlay, « Géographie sociale, géographie du littoral », Norois, n° 42/165,1995, p. 247-265.
  • 35 Ibid.
  • 36 C. Bertrand, G. Bertrand, Une géographie traversière. LEnvironnementà travers territoires et tempor (...)
  • 37 Ibid. Cf. le chapitre « L’environnement : vers une science diagonale ? », p. 286-291.
  • 38 G. Bertrand, synthèse de l’axe 1 : « Laforêt : du géosystème au(x) territoire(s) », p. 178-179,/n M (...)

14L’essai proposé ci-après mêlera ainsi une réflexion sur des aspects physiques de la question essentiels au traitement du sujet – comme l’élévation du niveau de la mer, le rôle du schorre dans l’atténuation de la houle ou la valeur écologique des sites restaurés, etc. – à des aspects sociaux tout aussi fondamentaux – tels les enjeux socio-économiques et paysagers, les obstacles fonciers ou culturels à l’essor de la dépoldérisation ou les représentations sociales de ce processus – afin de pratiquer, à l’image de F. Péron, une « géographie subjective des littoraux33 ». En cela, ces recherches sur le processus de dépoldérisation s’inscrivent parfaitement dans le sillon creusé par le géographe littoraliste J.-P. Corlay en 199534, lorsqu’il parlait à propos de l’étude du littoral d’une « géographie sociale adaptée » : « L’analyse des sociétés littorales, à quelque échelle d’espace ou de temps que l’on se place, ne peut se mener sans référence à la spécificité de l’environnement physique, tandis que l’étude des milieux côtiers débouche sur des interrogations dont la réponse relève du social, le facteur humain apparaissant comme un agent de la morphogenèse. » Corlay invitait par conséquent la communauté des littoralistes à une démarche globale, « une géographie sociale adaptée prenant en compte la dynamique société-nature35 ». Ces propos étaient en parfaite concordance avec ceux de G. Bertrand, suggérant de « socialiser l’environnement36 en organisant] un renversement de la problématique environnementale » pour « re-situer les mécanismes écologiques au sens large dans les systèmes et les pratiques sociales et économiques, culturelles et identitaires [... et pour] que le fameux seuil épistémologique entre les sciences sociales et les sciences de la nature [soit] abordé et franchi dans les deux sens37 ». Ce que prônait alors G. Bertrand – si on l’adapte en particulier à la géographie – c’est une ouverture de cette discipline dans les deux sens : du versant physique de la géographie de l’environnement vers son versant humain, et inversement. G. Bertrand insiste sur la fait qu’il ne s’agit pas simplement de manifester un léger intérêt pour l’autre versant du champ environnemental, mais qu’il convient de déployer, de chaque côté du seuil et donc aussi du côté social, cet effort d’une démarche globale38.

  • 39 « Les polders sont, pour ainsi dire, une création continue. Que soient abandonnés durant quelques a (...)

15Notre sensibilité et notre parcours de géographe, de même que les particularités du processus étudié, nous inciteront toutefois à privilégier un angle d’attaque social. Cette étude de la dépoldérisation se rattachera de la sorte à une « géographie sociale de l’environnement », c’est-à-dire une géographie de l’environnement qui, au-delà d’une approche globale, souhaite, à dessein, souligner la grande importance des processus sociaux. En effet, il est presque inhérent à la thématique de la dépoldérisation que la participation des populations locales soit examinée, de même que les spécificités culturelles des pays étudiés qui expliquent en partie les avancées ou les retards de certains pays. On peut songer en particulier à l’intérêt des Anglais pour l’avifaune ou, dans un autre registre, à l’importance des submersions marines pour les Néerlandais et les Allemands, induisant autant d’approbations de la dépoldérisation d’un côté que de blocages de l’autre. Par ailleurs, l’histoire millénaire des polders invite aussi à privilégier l’approche humaine de ce sujet. Comme le disait L. Papy, en évoquant les avancées sur la mer mais aussi les reculs réguliers face à elle par manque d’entretien des digues ou du système hydraulique : « Les polders sont, pour ainsi dire, une création continue39. » En l’occurrence, on peut se demander au vu de l’évolution récente de la conjoncture agricole mondiale, si, malgré l’essor de la dépoldérisation en Europe, une phase d’avancée sur la mer ne pourrait pas de nouveau succéder à la phase actuelle de recul... Celle-ci ne marquerait peut-être pas la fin d’un mouvement millénaire de conquête, comme on pouvait a priori le penser.

16Mais avant de nous interroger, en conclusion, sur le devenir de ce mouvement au regard de la conjoncture agricole ou du changement climatique au xxie siècle, nous passerons en revue l’état des recherches géographiques sur la dépoldérisation, les fondements paradoxaux de ce nouveau mode d’aménagement du littoral, les moteurs comme les entraves à ce mouvement – pour mieux en comprendre la diversité géographique –, de même que l’importance de ses représentations sociales et les modalités de participation de la société littorale facilitant son acceptation et son essor.

Notes

1 A. Demangeon, La Plaine picarde, thèse de 3e cycle, 1905.

2 R. Blanchard, La Flandre. Étude géographique de la plaine flamande en France, Belgique et Hollande, Paris, A. Colin, 1906, 530 p.

3 L. Papy, La Côte atlantique de la Loire à la Gironde, t. 2 : L’Homme et la mer. Étude de géographie humaine, Publications de l’université de Bordeaux, n° 4, Delmas, 1941, 529 p.

4 F. Verger, « Les conquêtes sur la mer de la Zélande au Jutland », Annales de géographie, n° 65, 1956, p. 286-287.

5 P. Wagret, « Avant-propos », in Les Polders, Paris, Dunod, 1959, 308 p.

6 P. George, R. Sevrin, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Paris, PUF, coll. « Magellan », 1967, 283 p.

7 E. Juillard, L’Europe rhénane. Géographie d’un grand espace, Paris, A. Colin, 1968, 293 p.

8 A. Ciattoni, Y. Veyret (éd), Les Fondamentaux de la géographie, Paris, A. Colin, 2007,2e édition, 301 p. (chap. 3 : Y. Veyret).

9 Conférence d’Y. Veyret, in M. Galochet, j. Longuepee, V. Morel, O. Petit, « L’environnement et l’interdisciplinarité en débat », Développement durable et territoires, 6 janvier 2006, http://developpementdurable.revue.org/document1688.html.

10 Cf. L. Goeldner-Gianella, Dépoldériser en Europe occidentale. Les Apports d’une géographie sociale de l’environnement à l’étude du milieu littoral, HDR de géographie, université de Nantes, 2008, 349 p.

11 Ibid.

12 Le catalogue du Sudoc fait démarrer sa liste de thèses de géographie du littoral en 1941, mais nous avons préféré nous limiter aux enseignants-chercheurs encore en exercice actuellement, ayant donc rédigé des travaux majeurs de recherche au plus tôt vers 1965-1970. Il s’agit des thèses de doctorat d’État puis des HDR et des thèses nouveau régime.

13 Y. Luginbühl, T. Muxart, « Place de la géographie dans les recherches sur l’environnement », Lettre PIREVS, 17,1998, n.s., p. 44-63.

14 L. Goeldner-Gianella, Dépoldériser en Europe occidentale, op. cit.

15 A. Meynier, Histoire de la pensée géographique en France, Paris, PUF, coll. « Sup », 1969, 223 p.

16 F. Carre, « André Guilcher (1913-1993), une vie de géographe », Norois, n° 42/165,1995, p. 7-30.

17 R. Regrain, « André Guilcher, géographe des littoraux : une œuvre en son contexte », Norois, n° 42/165, 1995, p. 31-35.

18 J.-P. Pinot, « Géographie des littoraux en France : évolution d’une discipline », in N. Baron-Yelles, L. Goeldner-Gianella, S. Velut (éd.), Le Littoral. Regards, pratiques et savoirs. Études offertes à Fernand Verger, Paris, Éditions Rue d’Ulm, 2002, p. 27-58.

19 Philosophie nouvelle de la gestion du littoral-remontant néanmoins à la conférence de Rio de 1992 –, la Gestion intégrée de la zone côtière (ou GIZC) n’a été officialisée en France qu’en 2004 et mise en œuvre à l’échelle nationale qu’à partir de 2005, dans le cadre de vingt-cinq projets expérimentaux financés par l’État. La définition suivante de cette philosophie d’action nous semble des plus pertinentes : la GIZC est « un processus dynamique qui réunit gouvernement et société, science et décideurs, intérêts publics et privés en vue de la préparation et de l’exécution d’un plan de protection et de développement des systèmes et ressources côtières. [...] La GIZC apparaît ainsi comme l’instrument privilégié du développement durable [...] en réconciliant développement et équilibre biologique des ressources sur le long terme et en liant définitivement les questions environnementales et sociales ». L’avènement de cette nouvelle forme de gestion du littoral a été clairement justifié par la DIACT, qui souligne que « devant la surcharge croissante d’un espace [littoral] réduit, il devient impossible de se satisfaire de l’approche sectorielle classique, où chaque instrument réglementaire ou chaque action ne prend en compte que les objectifs d’un seul acteur, négligeant les impacts croisés sur les autres secteurs d’activité. Même les approches classiques de gestion de l’espace ne permettent plus de gérer de manière satisfaisante un espace trop rare et trop disputé, qu’il faut partager faute de pouvoir encore le diviser ». Sans entrer dans le détail des fondements et des modalités de ce nouveau processus, amplement analysés par C. Meur-Férec dans son HDR, on peut rappeler ses grandes composantes. La GIZC pousse à favoriser un traitement simultané des parties terrestre et marine du littoral, un traitement plus dynamique des problèmes, une prise en compte globale des enjeux et des acteurs concernés, le tout à une échelle locale – plus adaptée aux efforts de concertation que cela suppose. En l’occurrence, l’un des éléments majeurs de la GIZC consiste en l’intégration des populations à la définition des objectifs nouvellement envisagés, ce qui suppose une information des habitants, de même qu’une possible participation de leur part aux décisions prises.

20 Lorsque le gouvernement a annoncé la mise en œuvre de cette recommandation, la création d’un Conseil national du littoral – voué à l’aménagement du littoral, sa protection et sa mise en valeur et à la GIZC –, de même que le financement de vingt-cinq projets expérimentaux.

21 A. Miossec, « De l’aménagement des littoraux à la gestion intégrée des zones côtières », in A. Gamblin (éd.), Les Littoraux, espaces de vie, Paris, SEDES, 1998, p. 231-266.

22 Celui de l’étang de Thau remonte à 1995 et celui du bassin d’Arcachon à 2004.

23 On trouvera une analyse détaillée de cette évolution in L. Goeldner-Gianella, Dépoldériser en Europe occidentale, op. cit.

24 H. Nonn, Géographie des littoraux, Paris, PUF, 1974, 255 p.

25 R. Paskoff, Les Littoraux. Impacts des aménagements sur leur évolution, Paris, Masson, 1994.

26 P.A. Pirazzoli, Les Littoraux : leur évolution, Paris, Nathan, 1993, 191 p.

27 A. Miossec, Les Littoraux entre nature et aménagement, Paris, A. Colin, 1998, 102 p.

28 J.-P. Pinot, La Gestion du littoral, t. 1 : Littoraux tempérés : côtes rocheuses et sableuses, Paris, Institut géographique, 1998, 399 p. et t. 2 : Littoraux tempérés : littoraux vaseux et embouchures, Paris, Institut géographique, p. 409-759.

29 A. Miossec, « L’évolution de la géographie des océans et des littoraux face aux perspectives du développement durable au xxie siècle. Quelles hypothèses envisager ? », Annales de géographie, n0621, 2001, p. 509-526.

30 F. Verger, Marais et wadden du littoral français. Étude de géomorphologie, Caen, Paradigme, 1988, 3e éd„ 549 p.

31 On peut citer en guise d’exemples : H. Rey-Valette, P. Carbonnel, S. Roussel, A. Richard, « L’apport de la gestion intégrée des zones côtières à la gestion de l’érosion : intérêt et exemple en Méditerranée française », VertigO, vol. 7/3,2006 ; R. Billé, « Gestion intégrée des zones côtières ; quatre illusions bien ancrées », VertigO, vol. 7/3,2006 ; S. Pennanguer, Incertitude et concertation dans la gestion de la zone côtière, thèse de doctorat halieutique, Ensa-Rennes, 2005 ; O. Lozachmeur, « Le concept de GIZC en droit international, communautaire et national », Droit maritimefrançais, n° 657, 2005, p. 2L>9-277.

32 A. Meynier, Histoire de la pensée géographique en France, op. cit.

33 F. Peron, « Fonctions sociales et dimensions subjectives du littoral », Études rurales, n0133/134,1994, p. 31-43.

34 J.-P. Corlay, « Géographie sociale, géographie du littoral », Norois, n° 42/165,1995, p. 247-265.

35 Ibid.

36 C. Bertrand, G. Bertrand, Une géographie traversière. LEnvironnementà travers territoires et temporalités, Paris, Arguments, 2002, 311 p. Cf. le chapitre « Territorialiser l’environnement/Un objectif pour la géographie », p. 154-165.

37 Ibid. Cf. le chapitre « L’environnement : vers une science diagonale ? », p. 286-291.

38 G. Bertrand, synthèse de l’axe 1 : « Laforêt : du géosystème au(x) territoire(s) », p. 178-179,/n M. Taabni (coord.), La Forêt : enjeux comparés des formes d’appropriation, de gestion et d’exploitation dans les politiques environnementales et le contexte d’urbanisation généralisé, colloque international organisé par la MSHS, l’université de Poitiers et le laboratoire ICOTEM EA 2252, Poitiers, région Poitou-Charentes, 2003, 361 p.

39 « Les polders sont, pour ainsi dire, une création continue. Que soient abandonnés durant quelques années les travaux de défense, que digues et chenaux ne soient plus entretenus..., et c’est de nouveau l’invasion des eaux et la ruine », in L. Papy, La Côte atlantique de la Loire à la Gironde, op. cil, p. 345.

Table des illustrations

Titre Figure 1 Orientations des thèses, doctorats d’État et habilitations de géographie consacrés au littoral depuis 1964.
Crédits Sources : thèses soutenues (doctorats d’État, HDR et thèses nouveau régime) et rencensées dans le catalogue général du Sudoc.
URL http://books.openedition.org/psorbonne/docannexe/image/104215/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 51k

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Cette publication numérique est issue d’un traitement automatique par reconnaissance optique de caractères.
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search