Sources
p. 267-270
Texte intégral
Pour mener à bien mon enquête, j’ai dû me laisser guider par mes sources, sans chercher à leur trouver a priori une cohérence interne. À vrai dire, face à leur hétérogénéité, je n’ai pas eu d’autre choix. Les généalogies du Cabinet des Titres de la Bibliothèque Nationale, qui ne méritent pas le discrédit dans lequel elles sont tombées – à condition de les critiquer avec soin – ont fourni une grande masse de renseignements, touchant bien sûr aux parentés et aux alliances, mais aussi aux charges militaires de beaucoup d’individus. En particulier, la collection des Pièces Originales recèle des séries de quittances parfois si complètes qu’il est possible de suivre les méandres de certaines carrières année après année. Il est ainsi permis, en particulier, de compléter dans le détail les indications fournies par les rôles de montres qui sont conservés dans les collections des Nouvelles Acquisitions Françaises et Clairambault. Le fonds des Manuscrits français de la B.N. est une mine irremplaçable de correspondances et de rapports militaires. Pour établir cet état des sources, j’ai longtemps hésité à faire un choix : donner pour chaque document sa date et sa teneur ou bien me contenter d’en indiquer la cote. J’ai finalement opté pour la deuxième solution, non par facilité, mais parce que cette liste aurait considérablement grossi cet ouvrage sans rien apporter de plus aux renseignements que je donne déjà dans les chapitres qui précèdent.
Les aveux et dénombrements des séries Ρ et Q1 des Archives Nationales sont bien évidemment d’un inégal intérêt : certains sont trop lapidaires pour être exploitables, d’autres ne sont que la copie d’actes précédents. Malgré leurs défauts, je ne regrette pas d’y avoir consacré du temps. En respectant la chronologie lors du dépouillement, il est possible d’en éviter quelques pièges et de recueillir des indications très précieuses sur l’état des domaines fonciers.
Dans les fonds départementaux, j’ai focalisé la recherche sur les séries Ε (Archives familiales), sauf en Haute-Marne, où c’est la série J qui m’a le plus intéressé. J’ai donc négligé les fonds notariaux proprement dits, car ils sont tous dépourvus d’un inventaire détaillé qui m’aurait permis de localiser rapidement les familles nobles. Bien sûr, les archives des quatre départements qui constituent la région actuelle de Champagne-Ardenne sont les plus riches, même celles de Charleville-Mézières, où les bombardements de 1940 ont épargné la série 1 E. En revanche, je n’ai pas trouvé grand chose dans les fonds de Seine-et-Marne, Yonne et Meuse. Seule la collection de Nettancourt des Archives de Bar-le-Duc, cotée anciennement J 761-100 et maintenant PL 10711-10717 (P), présente un intérêt de premier ordre pour mon propos, mais la plupart de ses pièces sont conservées à l’état de copies aux Archives Nationales, sous la cote 253 AP.
Comme d’autres régions, la Champagne a eu ses érudits du xixe siècle, qui ont recopié et publié des mémoires et des lettres qui leur semblaient dignes d’attention : G. Hérelle, É. Jadart et O. de Gourjault en particulier. Dans certains cas, il serait pourtant souhaitable de revenir aux manuscrits originaux, car certains de ces historiens n’avaient pas les mêmes centres d’intérêt que les nôtres. Du coup, ils ont négligé certains passages qui nous auraient pourtant été précieux. En écrivant cela, je pense bien sûr à l’édition critique des Mémoires de Claude Haton par F. Bourquelot, mais pas seulement. C’est aussi le cas des lettres de Dinteville conservées à la bibliothèque de la Sorbonne, dont É. de Barthélémy n’a donné que quelques rapides résumés dans un long article publié en extraits dans la Revue de Champagne et de Brie (t. IV à VIII).
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