URL originale : https://books.openedition.org/psn/3984

L'évolution d'un enjeu et l'essor d'un électorat
p. 97-119
Texte intégral
Poids démographique et cadre législatif
1Au-delà de l'enjeu immigration, l'électorat de couleur - en augmentation - a suscité un intérêt accru de la part des médias, des politiciens et des politologues. Pour mieux le comprendre et l'analyser, il convient, avant d'aborder les élections de 1983, de placer l'enjeu dans une perspective historique.
2La population "de couleur"1 en Grande-Bretagne est en très grande majorité originaire du Nouveau Commonwealth et du Pakistan (NCWP). Quelques chiffres permettent de repérer à grands traits l'évolution de son poids démographique. Elle représente à peine plus de 1 % du total en 1961, dix ans plus tard elle est proche de 2,5 % et en 1981, elle dépasse 4 %. L'accroissement naturel en est la cause principale depuis le milieu des années 1970 avec un courant migratoire devenu très faible.
3La législation relative à l'immigration et aux minorités ethniques de couleur peut également être résumée autour de quelques dates clefs. En 1962 la communauté théorique (du Commonwealth) héritée de l'Empire ne résiste pas à l'afflux des citoyens de couleur et des contrôles sont introduits par un gouvernement Conservateur dans une loi jugée "lamentable, honteuse et méprisable" par le leader Travailliste.
4En 1965 c'est un gouvernement Travailliste qui resserre les mailles du filet protecteur en rendant plus difficile l'obtention d'un permis de travail puis en 1968 en élargissant les contrôles à des catégories qui en étaient jusque là exemptes.
5En 1971 un nouveau gouvernement Conservateur rend plus explicite encore le "filtre de couleur" et les immigrants du Nouveau Commonwealth sont astreints aux mêmes contrôles et limites que les "étrangers". Retenons cependant (ce qui est essentiel pour la suite de l'exposé) qu'ils conservent le droit de vote s'ils peuvent entrer et demeurer sur le territoire britannique.
6Notons que les Travaillistes, tout en s'insérant dans la politique de contrôle instaurée par les Conservateurs et en la développant, déploient un effort législatif certain pour améliorer les relations entre minorités ethniques et population d'accueil. Une première loi anti-discrimination est votée en 1965, elle sera complétée en 1968 et en 1976.
7De retour au pouvoir les Conservateurs font voter une nouvelle loi sur la Nationalité (1981) et les nouvelles dispositions sur le contrôle de l'immigration qui en découlent (1982-83). L'ensemble est critiqué pour sa complexité et la discrimination (raciale et sexuelle) introduite.
Stratégie des partis
8Elle transparait dans le catalogue des mesures législatives. Il fallait prendre en compte : les principes propres du mouvement ; l'opinion publique dans son ensemble avec les implications électorales ; le poids spécifique de l'électorat de couleur. Les deux premiers points ont pesé plus et plus tôt que le troisième.
9L'opinion publique dans sa grande majorité est favorable aux contrôles avant qu'ils ne soient établis et les approuve dans une majorité encore plus nette depuis - 87 % d'approbation lorsque les Travaillistes les renforcent en 19652. La stratégie partisane ne peut ignorer les sondages ni la poussée électorale du Front National. Selon R. Crossman l'immigration est - dans les années soixante - l'enjeu qui peut faire perdre le plus de voix au parti Travailliste3.
10Réalisme électoral et refus de suivre - trop loin - l'opinion par crainte d'être débordé font se rejoindre les deux principaux partis : les Travaillistes par une politique de fermeté dans le contrôle de l'immigration ; les Conservateurs (tout particulièrement dans les prises de position de leur leader E. Heath) dans le refus d'une exploitation électorale de l'enjeu. De telle sorte qu'en 1966 B. Walden, député Travailliste de Birmingham All Saints, a pu dire : "Nous avons enterré l'enjeu racial"4. D. Butler note dans son étude des élections de 19665 que l'enjeu immigration semble avoir influencé les commentateurs plus que les électeurs. Il souligne également un swing6 plus important en faveur des travaillistes dans les circonscriptions à forte concentration d'immigrants.
11On vérifie bien en 1968 le choix électoraliste des Travaillistes lorsque la loi restreignant l'immigration des asiatiques expulsés d'Afrique est votée. Deux mois plus tard le discours d'E. Powell à Birmingham se heurte au refus d'E. Heath d'exploiter l'enjeu7 mais il a pour conséquence, on l'a vu, d'associer durablement dans l'opinion Conservateurs et contrôle de l'immigration malgré la loi Travailliste de 1968. Un sondage effectué au lendemain du discours de Birmingham est révélateur de l'état de l'opinion publique en la matière. 74 % approuvent E. Powell ; 83 % jugent les contrôles insuffisants et 5 % pensent qu'il devrait y avoir des lois anti-discrimination8.
12E. Powell - encore - relance l'enjeu pendant la campagne de 1970. L'impact sur l'électorat blanc est décrit dans l'étude de D. Butler comme "probablement faible" mais il souligne la réticence envers les candidats de couleur (cf. notamment Dr Pitt pour les Travaillistes à Clapham). Il décrit également une mobilisation des électeurs de couleur dans leur soutien pour les Travaillistes (swing plus élevé dans les circonscriptions à forte concentration d'immigrants et recul moindre du taux de participation).
13C'est au début des années 1970 que les partis font une part plus grande dans leur choix stratégique au poids électoral des minorités de couleur et ce pour plusieurs raisons.
- Le recensement de 1971 est plus complet. Il comporte une question sur le lieu de naissance des parents et il montre l'augmentation numérique de ces minorités depuis 1961 (dernier recensement général) et 1966 (recensement sur un échantillon de 10 %).
- L'importance numérique brute est renforcée par la forte concentration géographique de cette population.
- La jeunesse, la sous-inscription sur les listes électorales et un taux de participation inférieur à la moyenne (surtout pour les Antillais) permettent de prévoir une augmentation relative non négligeable.
14En revanche les choix partisans des minorités sont encore peu documentés scientifiquement9 et les problèmes d'ordre méthodologique apparaissent déjà clairement : identification des électeurs de couleur à partir des données du recensement (proportion des moins de dix-huit ans, sous-inscription sur les listes, etc...) et distinction des groupes à l'intérieur de l'étiquette globale "NCWP de couleur".
15Les résultats serrés des deux élections de 1974 encouragent les analyses du vote de couleur (bien que l'enjeu immigration soit très effacé) et l'élection de 1979 sera abordée avec des données et des outils méthodologiques plus nombreux sans qu'ils soient suffisants pour autant10.
16Citons notamment l'enquête, publiée par N.O.P. en 1978 (après les déclarations de M. Thatcher à la télévision)11, auprès d'un échantillon représentatif national et de deux échantillons des minorités (asiatiques et antillais). On y voit que malgré les controverses engendrées (et amplement rapportées dans les médias) par les propos du leader Conservateur, l'immigration vient en quatrième position par ordre d'importance des enjeux (en troisième position pour les échantillons de couleur). Le sondage fait également ressortir l'efficacité des propos tenus (+6 % pour les Conservateurs), il quantifie enfin l'avantage des Travaillistes dans les proportions suivantes pour les intentions de vote :
Ensemble de la population |
Antillais |
Asiatiques |
|
Conservateurs |
50 |
5 |
8 |
Travaillistes |
39 |
92 |
86 |
17La répartition sociale ne suffisant pas à expliquer l'écart comme le montre la part qui revient aux Travaillistes (sur la base 100 pour Conservateurs et Travaillistes).
Classe sociale |
Ensemble de la population |
Antillais |
Asiatiques |
ABC1 |
24 |
90 |
86 |
C2 |
49 |
94 |
93 |
DE |
63 |
99 |
97 |
18Les conclusions politiques tirées par les deux principaux partis s'expriment ainsi : Les Travaillistes connaissent trois craintes principales. Celle d'une érosion au bénéfice de l'extrême-droite ; celle d'une réaction "autonomiste" des minorités s'organisant elles-mêmes dans les circonscriptions à forte densité immigrée - leur faisant perdre l'avantage d'un électorat qui leur est très nettement favorable - et enfin la crainte d'une tentative de récupération d'une partie du vote de couleur par les Conservateurs. Ce faisceau d'inquiétudes débouche sur la "campagne contre le racisme" (en commun avec le T.U.C.). Tony Benn poussera plus loin l'effort en 1980 en proposant l'affiliation d'organisations d'immigrants au parti Travailliste (sur le modèle syndical)12.
19Les Conservateurs quant à eux crèent un Bureau pour les Minorités Ethniques et fondent les Associations Conservatrices Anglo-Antillaise et Anglo-Asiatique et ils ne s'opposent pas au projet de loi anti-discrimination présenté en 1976 par les Travaillistes. Les limites de l'effort sont cependant perceptibles : à la création du Comité contre le Racisme (1977), qui groupe Travaillistes, Libéraux, Conservateurs et diverses associations, il est envisagé de confier une co-présidence à un député Conservateur (John Moore) pour faire pendant à Joan Lester pour les Travaillistes. Cette proposition se heurte à un veto ferme de M. Thatcher qui se concentre ensuite sur l'enjeu immigration. Le parti présente cependant deux candidats de couleur en 1979 pour la première fois. Curtice et Steed notent à nouveau (dans l'étude de D. Butler sur l'élection de 1979) un moindre swing en faveur des Conservateurs là où les immigrés sont nombreux ; pour le reste, ils soulignent "qu'on ne peut rien déduire de précis quant au vote ethnique". Quatre directions à noter cependant : l'avantage Travailliste chez les électeurs de couleur est plus fort encore ; la proportion croissante d'électeurs de couleur fait pencher régulièrement la balance en faveur des Travaillistes ; le nord-est de Londres excepté, les "blancs" à voisins "noirs" n'ont pas répondu particulièrement à l'appel des Conservateurs ; ceux-ci ont progressé en revanche dans les "circonscriptions blanches" proches de "circonscriptions de couleur".
20Rappelons enfin ce qui - depuis les élections de 1979 - a placé l'enjeu sur le devant de la scène, pour l'essentiel et pour mémoire : les nouvelles dispositions législatives de 1981 et 1983 (déjà mentionnées) ; les émeutes dites "raciales" de 1980 et surtout 1981 - notamment à Brixton - ; le succès de nombreux candidats de couleur aux élections locales en 1982 (à Londres 74 conseillers originaires du NCWP élus). Deux points sont à retenir plus particulièrement avant d'aborder les élections de 1983 : les fluctuations dans l'importance de l'enjeu racial en période électorale depuis vingt ans et l'émergence de l'électorat de couleur, quantitativement ainsi que dans l'intérêt corollaire qui lui est porté.
Les élections de juin 1983
La campagne
21L'opinion publique accorde fort peu d'importance à l'enjeu. Gallup ne le cite pas à part dans la liste des problèmes les plus urgents ce qui signifie qu'il a été mentionné par moins d'1 % des personnes interrogées. Dans le sondage de la B.B.C. 1 % mentionnent "les immigrants et les relations entre les races" parmi "les deux enjeux jugés personnellement les plus importants" et en onzième position à égalité avec cinq autres enjeux (les émeutes "raciales" de 1981 semblent loin et/ou l'explication par le chômage retenue). Notons pour référence qu'en 1979 dans le même sondage les immigrants venaient en huitième position avec 5 %13.
22Les manifestes des partis politiques font une part variable à l'immigration. Les Conservateurs y consacrent un passage sous le titre "Immigration : (une politique) ferme et juste" rappelant leur opposition de principe à toute forme de discrimination raciale (religieuse ou idéologique). Ils y affirment que le contrôle de l'immigration doit être maintenu et mettent en avant la baisse obtenue depuis 1979 dans l'immigration en provenance du Commonwealth. La loi sur la Nationalité et l'ensemble de la politique "stricte mais juste" seront maintenus sous un gouvernement Conservateur.
23Les Travaillistes traitent plus longuement de la question. Sous le titre "Egalite des droits" ils mettent l'accent sur les attributions budgétaires spécifiques ; le recours à la "discrimination positive" et l'encouragement de l'inclusion de la variable ethnique dans le recueil des données statistiques ; l'éducation dans la lutte contre les préjugés raciaux et le renforcement des lois anti-discrimination sous l'impulsion d'un ministre chargé de ces questions. Un second passage intitulé "Nationalité et immigration" tout en affirmant la nécessité d'un contrôle de l'immigration, propose l'abrogation des lois de 1971 et 1981 pour les remplacer par une loi exempte de discrimination raciale et sexuelle. La nouvelle législation serait plus libérale et plus compréhensive et les recours individuels seraient facilités.
24Le programme de l'Alliance est moins détaillé sur ce point. Il met en avant des principes généraux. Sous le titre "Promotion des droits individuels" on trouve : la proposition de création d'une Commission britannique des droits de l'homme qui incorporerait la Commission pour l'Egalite des Races ; la mise en avant du caractère fondamental pour la société de l'égalité des races et des sexes ; le recours à des mesures de "discrimination positive" et l'utilisation de la variable ethnique dans les classements statistiques. Sous le titre plus spécifique "Nationalité et immigration" sont réclamé l'abrogation de la loi de 1981 et proclamé le refus de toute forme de discrimination (qu'elle soit fondée sur le sexe, la race ou la couleur), une révision des mesures de contrôle devrait permettre enfin aux familles d'être réunies. On trouve chez les écologistes une référence à la question mais avec une seule et brève mention dans le cadre des libertés individuelles qui doivent être respectées dans la réglementation de l'immigration.
25Le parti Communiste demande l'abrogation des lois sur l'immigration et la nationalité et une intensification de la lutte contre le racisme. Les manifestes du British National Party et du National Front contiennent une section sur "Race et immigration"/"Immigration, race, nationalité britannique" mais l'ensemble de leur programme est traversé par ce qui demeure l'ossature de leur argumentation : un Royaume-Uni - redevenu - blanc (après le "rapatriement" des immigrants de couleur) et entretenant des relations privilégiées avec le Commonwealth blanc.
26Bien plus que la politique en matière d'immigration ce sont les efforts déployés par les deux principaux partis pour convaincre l'électorat de couleur qui ont contribué à placer la dimension raciale sur le devant de la scène.
27Au-delà de l'inventaire des efforts nettement plus importants que dans les élections précédentes notons les problèmes rencontrés. La presse - française même - a fait écho à la campagne spécifique des Conservateurs, 16.000 livres sterling pour s'adresser aux minorités ethniques dans leurs quartiers et dans leurs médias avec en légende d'une photo d'antillais ou d'asiatique : "les Travaillistes disent qu'il est noir, les Conservateurs disent qu'il est britannique". La presse des minorités a été divisée ; les réactions les plus entendues étaient très critiques. L'impact est difficilement mesurable en l'absence de sondages. Notons quand même que les Conservateurs n'affichaient pas une grande fierté de cet élément dans leur campagne. Il est indéniable que la controverse engendrée par cette publicité a dépassé le cadre de la cible visée et a placé artificiellement la politique en matière d'immigration des deux principaux partis sur le devant de la scène.
28Il est significatif que les Conservateurs aient rencontré des difficultés dans la traduction de leurs slogans notamment en pend jabi au point qu'ils ont dû arrêter la distribution du matériel de propagande dans cette langue pour éviter le ridicule d'une ambiguïté fâcheuse du sens dans la langue d'arrivée.
29Les Travaillistes ne faisant guère mieux puisque leurs affiches pour Islington étaient prêtes lorsqu'on a découvert - à la dernière minute - que le texte en goudjerati était imprimé à l'envers. Leur publicité à l'intention des minorités traduite en cinq langues reprend les principaux points du manifeste en accordant une importance particulière aux minorités elles-mêmes dans les deux derniers paragraphes.
30On pourrait multiplier les exemples de difficultés rencontrées dans l'effort de communication avec l'électorat de couleur. La relative ignorance de leurs cultures et surtout de leurs spécificités est à retenir parmi les causes principales. Citons l'exemple de Blackburn où les Conservateurs ont envoyé le Major Narindar Saroop (Candidat à Greenwich en 1979, élu local à Kensington et Chelsea et président de la Société Conservatrice Anglo-Asiatique), un hindou, pour soutenir le candidat Conservateur dans une circonscription où l'électorat de couleur, musulman, est originaire en majorité du Pakistan et du Bangladesh !
Candidats et électeurs
31L'effort en direction de l'électorat de couleur peut également être mesuré dans la sélection des candidats. Rappelons que 1979 avait vu le plus grand nombre de candidats de couleur, cinq (2 Conservateurs, 1 Travailliste, 2 Libéraux) et que les deux seuls députés de couleur dans l'histoire du Parlement britannique ont été élus l'un à la fin du XIXe siècle, D. Naorgi (député Libéral de Finsbury Central) et l'autre en 1924, S. Saklatvala (député Communiste de Battersea North qui perdit son siège en 1929).
32Les minorités de couleur sont présentes dans les instances élues des collectivités locales et c'est là un réservoir de candidats à l'investiture du parti pour les élections législatives. Depuis la candidature du Dr Pitt (qui siégeait au G.L.C.) à Wansworth Clapham en 1970 il est encore plus habituel de lire que les candidats de couleur constituent un handicap électoral (il est vrai que le Dr Pitt a perdu le siège avec un swing nettement supérieur - plus du double - à celui des circonscriptions voisines14. Les composantes d'un tel handicap méritent sans doute une analyse plus poussée que les "vérifications" répétées d'un principe dont les remises en cause sont rarement mieux documentées15.
331983 voit un accroissement important du nombre de candidats de couleur avec dix-huit pour les trois principaux partis. Il est certain que l'acceptation commune du principe d'un handicap électoral racial rend plus difficile encore la recherche d'une bonne circonscription marginale et à fortiori d'un siège sûr pour un politicien de couleur.
34Notons pour les Travaillistes que la candidature de R. Profitt (qui n'avait pourtant pas démérité dans la circonscription de City of London and Westminster South en 1979) avait été retenue pour Battersea North que quittait D. Jay. Le redécoupage en réduisant à un siège les deux anciennes circonscriptions Travaillistes c'est le député sortant qui a obtenu l'investiture et non Profitt.
35P. Boateng a eu plus de chance à West Hertfordshire puisqu'il a obtenu l'investiture contre R. Corbett député de l'ancienne circonscription de Hemel Hempstead de 1974 à 1979. Il est le seul candidat de couleur à se présenter dans une circonscription marginale plutôt favorable mais la proportion de la population se trouvant dans des ménages dont le chef est né dans le Nouveau Commonwealth ou au Pakistan* n'est que de 2,5 %.
36Un seul des candidats Travaillistes de couleur se présente dans une circonscription où C est supérieure à 5 % (à Kensington). En revanche trois des quatre candidats Conservateurs se présentant dans des circonscriptions où C est supérieure à 30 %, l'effort de division du vote de couleur apparaît à l'évidence.
37Il est à remarquer que le candidat Conservateur de Bristol East porte un nom qui le désigne comme étant d'origine asiatique et musulmane (J. Sayeed) ce qui confirme son apparence mais la biographie officielle du parti ne le mentionne pas. Seul un complément d'information permet d'établir que son grand-père était Indien. Le problème reste posé du degré de mixité et de l'écart en générations depuis l'établissement pour cesser d'être considéré comme "immigrant", "de couleur", ou "originaire du NCWP".
38Les informations recueillies sur les dix-huit candidats de couleur présentés par les deux principaux partis et l'Alliance permettent de dégager sommairement les caractéristiques suivantes.
39Les asiatiques dominent très largement : quatorze sur dix-huit. La proportion est encore plus forte chez les candidats des petits partis et indépendants. Les quatre candidats Conservateurs sont asiatiques. Deux des quatre Conservateurs sont des femmes (contre 6,3 % dans l'ensemble des candidats !). Ils ont une moyenne d'âge de quarante ans, les Travaillistes étant plus jeunes que les autres.
40Les professions que l'on retrouve dans plusieurs cas sont l'enseignement (trois, ce sont trois des quatre femmes) et les professions juridiques (six), d'autres professions libérales pour l'essentiel viennent compléter (deux médecins, un agent immobilier, un architecte...). Plus d'un tiers d'entre eux se sont déjà présentés aux élections locales. Seul G. Williams (All./Lib.) s'était déjà présenté aux élections législatives (à Birmingham Sparkbrook en 1974 et à Nuneaton en 1979).
41Il convient de citer, parmi les candidats de couleur des petits partis, l'initiative conjointe de la Conférence Permanente des Antillais et de la Fédération des Organisations du Bangladesh de présenter trois candidats des minorités ethniques indépendants des partis et pour revendiquer une meilleure représentation et une politique plus conforme aux intérêts des minorités de la part des grands partis. Un pas est ainsi franchi depuis la démarche du "Manifeste des Noirs" envoyé aux candidats en 1979.
42Parmi les candidatures plus spécifiques et conjoncturelles mentionnons celle de B. Bakhtaura chanteur handicapé physique Indien luttant contre les arrêtés d'expulsion frappant des immigrants. Il se présente à Birmingham Ladywood où le candidat Conservateur est Indien (Madame P. Le Hunte).
43Les efforts des grands partis en direction des immigrants de couleur ont été amplement relayés par les médias. Sans qu'il s'agisse d'une analyse de contenu rigoureuse et à titre indicatif, le dépouillement pour documentation du Times, du Guardian et du Daily Telegraph pendant les trois semaines précédant l'élection a produit une bonne vingtaine d'articles traitant spécifiquement des minorités ethniques de couleur dans l'élection et ce sans compter les descriptions de circonscriptions mettant l'accent sur cet aspect (une douzaine dans le Times seulement). Les journaux du dimanche ont comporté au moins un article de fond sur ce thème. La télévision y a consacré une émission, du programme des minorités il est vrai16. La découverte du passé militant au National Front du candidat Conservateur à Stockton South a également suscité un regain d'attention pour le vote des immigrants.
44Il apparaît bien que partis politiques, politologues et journalistes accordent une attention grandissante à l'électorat de couleur. Essayons maintenant d'en analyser les principales caractéristiques en 1983.
45La population de couleur est plus nombreuse et elle demeure très concentrée, essentiellement dans les grandes conurbations anglaises (du Grand Londres, des Midlands de l'Ouest, du Yorkshire de l'Ouest et du Sud, de Merseyside et du Lancashire) mais elle est devenue plus difficile encore à identifier sur le plan statistique. En effet la question posée dans le recensement de 1971 sur le lieu de naissance des parents a été abandonnée en 1981 et seul demeure le critère lieu de naissance du chef de ménage ; ce qui ne permet pas d'isoler statistiquement la population de couleur.
46Le passage de la population totale à l'électorat ne va pas sans problèmes non plus. Le taux d'inscription sur les listes électorales demeure très inférieur pour les immigrants de 69 à 88 % d'inscrits par rapport à près de 94 % pour l'ensemble de la population (née au Royaume-Uni, en Irlande ou dans le Vieux Commonwealth)17. La proportion peut varier considérablement d'une circonscription à l'autre, des efforts ont été faits - notamment à Bradford - pour présenter les procédures d'inscription dans les langues des différentes minorités ethniques et le taux d'inscription est en amélioration. Il faut également prendre en compte le fait que la population de couleur est structurellement plus jeune que la population d'accueil (les moins de dix-huit ans constituent un groupe relativement plus important).
47Difficile à cerner statistiquement l'électorat de couleur est aussi peu étudié par sondages (on s'est référé à l'enquête N.O.P. en 1978), qu'en est-il en 1983 ? On dispose d'un sondage réalisé par Harris pour l'émission de télévision Black on Black/Eastern Eye18. Il fait ressortir un meilleur taux d'inscription sur les listes électorales (Q1). Les réponses à la question sur l'intention de prendre part au vote (Q2) confirment la participation plus grande des asiatiques. Les 21 % qui n'iront probablement pas voter et les 22 % qui n'iront pas ne pouvaient pas manquer d'inquiéter les Travaillistes puisque les intentions de vote (Q3) leur sont très nettement favorables19.
48Donnons pour référence, puisque hélas ce précieux sondage ne comporte pas de groupe de référence "blanc", la fourchette des sondages pour l'ensemble de la population pendant la même période (24-30 mai). Pour comparaison les pourcentages pour les asiatiques et les noirs ont été repris sur la base 100 en excluant les indécis et les refus.
Fourchette nationale |
Asiatiques |
Noirs (en %) |
|
Conservateurs |
46 - 49,5 |
8,7 |
6,5 |
Travaillistes |
28 - 33 |
81,2 |
88,1 |
Alliance |
18 - 23 |
8,7 |
5,2 |
Autres |
0,5 - 2 |
1,2 |
0 |
49Les réponses relatives à l'inscription, aux intentions de vote, au choix partisan, au choix des enjeux ou encore au choix de politique sur ces différents enjeux font apparaître la spécificité des minorités de couleur par rapport à la population totale mais aussi les différences entre les deux grands groupes retenus sans préjuger des différences internes à ces agrégats. Signalons également (Q9) que parmi les électeurs Travaillistes la répartition en fonction des motifs est la suivante :
Asiatiques |
Noirs |
|
Soutien de la classe ouvrière |
64 |
76 |
Soutien des asiatiques et des noirs |
31 |
7 |
50L'écart mériterait sans doute d'être exploré plus avant.
51Le sondage de la B.B.C. isole les membres des minorités ethniques dans l'échantillon mais les effectifs sont trop réduits (sous-échantillon de 99 personnes) pour une exploitation spécifique.
52Plusieurs "sondages" non scientifiques ont été cités ici ou là par certains journaux des minorités20. Citons dans une catégorie intermédiaire sans doute le sondage de The Voice repris par le parti Travailliste et la presse nationale21. À souligner surtout la recherche (et l'obtention) d'une caution par The Voice pour cette enquête "toilettée" à posteriori par le Centre for Contemporary Studies. Sur un "échantillon représentatif de 497 londoniens noirs" - non définis - le message journalistique est que 63 % voteront selon la répartition suivante - Travaillistes : 71 %, Alliance : 8 %, Conservateurs : 3 %.
53En dépit des difficultés statistiques rencontrées et malgré la pauvreté en sondages, les tentatives de définition du vote de couleur attestent bien également de l'importance qui lui est accordée.
54La variable ethnique (sous la forme de la proportion des enfants de 0 à 4 ans dont les parents sont nés dans le Nouveau Commonwealth pour 100 ménages) est incluse dans l'établissement d'une typologie des circonscriptions par l'Office du Recensement22 et R. Waller dans son Almanach de la Politique Britannique23 fournit le pourcentage de "noirs et d'asiatiques" sur la base de la variable C.
55Malgré la complication supplémentaire du nouveau découpage des circonscriptions les politologues cherchent à (re)définir le poids électoral des minorités de couleur en mettant en évidence les marginales dites "ethniques". On pourrait fournir une demi-douzaine de listes de telles marginales24. Les variables utilisées sont la proportion C ; le "résultat théorique" qu'on aurait obtenu en 1979 avec le découpage des circonscriptions de 198325 et les résultats des élections locales et partielles depuis 1979.
56Les critères et modes de calcul sont plus ou moins explicités et jamais totalement convaincants. Signalons un problème touchant à l'utilisation des sources disponibles : l'Almanach de Waller publié en avril 1983 ne cite pas toujours pour la variable C les chiffres du Recensement (publiés en mai 1983)26. Les écarts sont parfois importants et inexpliqués dans la note méthodologique introductive. Les chiffres de Waller sont repris, notamment par le Times dans ses profils de circonscriptions alors que l'Economist par exemple utilise les données du recensement. Notons que pour passer de C (il s'agit, rappelons-le, du pourcentage de la population vivant dans un ménage dont le chef est né dans le Nouveau Commonwealth ou au Pakistan) au pourcentage de couleur dans l'électorat il conviendrait de franchir les obstacles statistiques suivants :
57C contient environ un-cinquième de blancs, en revanche la population appartenant à un ménage dont le chef est né au Royaume-Uni contient environ 0,3 % de gens de couleur27. Les coefficients bruts de correction ne peuvent être utilisés au plan local dans la mesure où la concentration de la population immigrée est forte (0,3 % dissimule des proportions beaucoup plus élevées et une quasi absence ailleurs. Il en va de même pour la proportion d'un cinquième, les blancs nés dans le Nouveau Commonwealth ne se trouvant généralement pas dans les zones de forte concentration des immigrés).
58Quelle que soit la solution adoptée on en voit bien les limites. Reste encore à résoudre ensuite trois difficultés dans l'inadaptation des données : les changements intervenus depuis le dernier recensement ; la proportion de jeunes n'ayant pas encore atteint l'âge requis pour voter - dix-huit ans - (environ un tiers) ; le taux d'inscription sur les listes électorales (environ un quart de non inscrits). Ces ordres de grandeur dissimulent encore des disparités locales plus ou moins grandes. On voit bien qu'une prudence sceptique est de mise devant toute liste de marginales de couleur.
Résultats
59Notre interrogation des résultats de 1983 ne peut qu'espérer préciser l'intérêt de l'approche et l'angle d'attaque. Les méthodes d'approximation statistique à partir des données du recensement nous semblent insuffisantes - on l'a vu - pour l'utilisation, aux fins d'une analyse détaillée, qui en est souvent faite.
60Nous avons opéré le choix - arbitraire - suivant. L'information fournie par le recensement (variable C) offre un indicateur grossier de la présence de minorités ethniques de couleur. En tenant compte de la concentration de telles minorités mise en évidence par le recensement précédent (en 1971 et qui incluait on s'en souvient une question sur le lieu de naissance des parents) ainsi que par les enquêtes sur échantillon important (Labour Force Survey notamment) on peut retenir ce critère pour fixer des seuils approximatifs de présence de l'électorat de couleur.
61La nature de l'instrument nous interdira à l'évidence des conclusions précises quant au poids relatif de cet électorat. Il devrait permettre de dégager les grandes tendances et de se pencher plus en détail sur certains cas.
62Si l'on considère le "résultat théorique" calculé pour le nouveau découpage électoral on observe que, parmi les cinquante circonscriptions les plus marginales des deux principaux partis, treize ont C supérieure ou égale à 5 % pour les Conservateurs et dix-neuf pour les Travaillistes. Notons que les circonscriptions ainsi définies sont relativement concentrées parmi les marginales, surtout pour les Travaillistes. Les Conservateurs ont perdu quatre sièges sur les cinquante dont un seul parmi les treize C supérieure ou égale à 5 % (Birmingham Erdington avec un écart de 231 voix seulement). Quant aux Travaillistes ils ont perdu trente-huit sièges sur les cinquante dont quatorze parmi les dix-neuf C supérieure ou égale à 5 %.
63La marginalité issue de l'élection de 1983 est également instructive en la matière. Parmi les onze circonscriptions les plus marginales pour les Conservateurs on en trouve trois avec C supérieure ou égale à 5 %.
64Leicester South avec un écart de 7 voix
65Leicester East avec un écart de 870 voix 1,9 %
66Batley and Spen avec un écart de 933 voix 1,6 %.
67Sur les soixante-dix sept circonscriptions les plus marginales vingt-et-une ont C supérieure ou égale à 5 %. Chez les Travaillistes sept des onze circonscriptions les plus marginales ont C supérieure ou égale à 5 % et sur les soixante-deux sièges les plus marginaux il y en a vingt avec C supérieure ou égale à 5 %.
68La concentration relative des circonscriptions qui renferment un électorat de couleur est encore plus nette et toujours davantage pour les Travaillistes. Le tableau ci-contre permet de comparer l'écart entre le vainqueur et le deuxième aux seuils de la variable C. Sur un total de cent trente circonscriptions où C est supérieure ou égale a 5 %, les Conservateurs en emportent soixante-treize, l'Alliance trois et les Travaillistes cinquante-quatre.
69La colonne total fait bien apparaître que les Conservateurs ont un avantage relatif beaucoup plus important dans les circonscriptions où C est plus faible. Si l'on fixait le seuil à 10 % on aurait 33 sièges pour les Conservateurs contre 43 pour les Travaillistes. En outre, l'avantage relatif des Travaillistes augmente de façon continue avec C. Ajoutons que les deux circonscriptions désignées par un astérisque sont Leicester East et South déjà mentionnées pour l'écart très faible entre le vainqueur et le deuxième.
70Notons également que les victoires avec un écart réduit sont plus nombreuses chez les Conservateurs et que les majorités écrasantes (ou sièges sûrs) des Conservateurs se situent dans les circonscriptions à faible C au contraire des Travaillistes (avec plus de la moitié de leurs majorités supérieures à 20 % dans les circonscriptions à C supérieure ou égale à 30 %).
71Il conviendrait de prolonger l'approche pour examiner plus avant la notion de "marginalité ethnique". Elle me semble probablement fondée mais il faudrait se donner les moyens de l'étudier notamment par sondages et par croisement systématique avec les variables fortement corrélées avec le vote. Les partis s'y emploient sans doute et publieront peut-être leurs résultats !
72L'appel lancé à l'électorat de couleur fait courir un risque d'aliénation d'une partie de l'électorat blanc. Notons brièvement que l'extrême-droite (N.F.-B.N.P.) a obtenu en général des résultats médiocres dans l'absolu et relativement aux consultations antérieures (et ce tant dans les circonscriptions à C supérieure ou égale à 5 % que dans les autres). Signalons également que Stockton South (où le passé militant au National Front du candidat Conservateur a été découvert pendant la campagne on s'en souvient) a été perdu avec un écart de 102 voix seulement et un recul des Conservateurs de 6,7 %.
73Qu'en est-il enfin du "handicap racial" des candidats ? Il est difficile à mesurer en l'absence de sondages et ce tout particulièrement avec le redécoupage des circonscriptions et surtout l'émergence de l'Alliance. On ne peut cependant exclure l'hypothèse d'un recul au moins partiellement dû à la couleur dans la plupart des cas. Les résultats obtenus par M. Le Lohe pour l'émission de télévision Eastern Eye méritent qu'on se penche sur les critères de sélection des "sièges de référence". Il trouve une avance de 5 % dans les circonscriptions où l'Alliance présente des asiatiques contre une progression de 13 % dans les groupes de référence. Les proportions - à la baisse ! - laissent apparaître un écart équivalent (13 % et 4 %) chez les Travaillistes et l'écart est très faible pour les Conservateurs.
74Il ressort clairement que les deux candidats victimes du recul le plus important par rapport au score antérieur de leur parti sont ceux-là même qui ont le plus retenu l'attention des médias en tant que candidats de couleur pendant la campagne. Paul Boateng, candidat Travailliste à West Hertfordshire, était présenté comme le seul pouvant gagner (dans une circonscription marginale où le résultat théorique était favorable à son parti mais où sa sélection avait divisé les militants). Pramila Le Hunte, candidate Conservatrice à Birmingham Ladywood a fait l'objet d'une couverture relativement privilégiée dans les médias au point qu'elle représentait la candidate des minorités ethniques "par excellence" selon M. Fitzgerald qui voit dans le résultat la conséquence du renversement de priorités perçues entre l'appartenance partisane et la couleur28.
Conclusions
75Le poids de l'électorat de couleur demeure, on l'a vu, très difficile à mesurer. On peut faire ressortir au moins son importance grandissante à plusieurs égards :
- la place faite par les deux grands partis aux efforts pour encadrer les minorités de couleur (dans la sélection des candidats aux élections locales et législatives et dans le développement des campagnes spécifiques) ;
- la revendication d'une participation plus grande dans le processus politique avec la présentation de candidats des minorités de couleur en tant que tels (c'est-à-dire de responsables de leurs propres associations) ; ou encore l'appel de l'Asian Post à ne pas voter pour le candidat Travailliste à Southall alors que le parti n'a pas sélectionné un candidat de couleur dans une circonscription où C est égale à 43,7 %29.
76L'ensemble de ces points étant repris par les organes des minorités et par les grands médias.
77Enfin les Travaillistes ne manqueront sans doute pas d'inclure la variable électorat de couleur dans leur réflexion sur les circonscriptions marginales où le combat fut le plus serré (notamment à Leicester East avec une majorité Conservatrice de 933 voix et 970 voix au candidat des minorités ethniques).
78Fidéliser et s'assurer de la participation d'un électorat qui leur est aussi nettement favorable mérite sans doute un effort supplémentaire. D'autant qu'il leur est plus facile de concilier intérêt électoraliste et principes généraux. En effet alors que le taux d'abstentions élevé demeure de l'intérêt des Conservateurs, l'évolution démocratique vers une société multi-raciale en harmonie (souhaitée par les principaux partis) passe à l'évidence par une participation plus grande de l'électorat de couleur.
Annexe
Annexe

Notes de bas de page
* Cette proportion qu'on utilisera tout au long du texte sera dorénavant désignée par la lettre C.
Notes de fin
1 Nous emploierons l'expression "de couleur" sans reprendre les guillemets tout au long du texte pour désigner la population "non blanche" originaire du Nouveau Commonwealth et du Pakistan.
2 Attitudes towards Coloured People in Great-Britain 1958-1982, Gallup, Londres, 1982.
3 Cité dans LAYTON-HENRY (Z.), "Race, Electoral Strategy and the Major Parties", Parliamentary Affairs, vol. XXXI, no 3, 1978, pp. 268-281.
4 Ibid.
5 La classique étude de Nuffield, The British General Election of...
6 Déplacement des voix (gain, par rapport à la précédente consultation du vainqueur plus perte par rapport à la dernière consultation du perdant divisé par deux).
7 E. Powell est même exclu du Cabinet Fantôme.
8 Cf. Supra, note 2.
9 Cf. notamment DEAKIN (N.), ed. Colour and the British Electorate, 1964. Londres : F. Praeger, 1965.
R. SPENCER dans Race Today. Juillet 1970, ainsi que les sondages Harris cités dans Participation of Ethnic Minorities in the General Election, October 1974. Londres : Community Relations Commission, 1975.
10 Cf. Community Relations Commission, Op. cit., pp. 3-32.
- LAYTON-HENRY (Z.) et TAYLOR (S.), "Race at the Polls", New Society, 25 août 1977.
- Political Social and Economic Review, N.O.P., Immigration and Race Relations, no 14, avril 1978.
- CREWE (I.), "The Black, Brown and Green Votes", New Society, 12 avril 1979. Ce dernier article offre une critique méthodologique intéressante bien que son propre "outil" ne soit pas totalement irréprochable.
11 Granada Television, World in Action, 30 janvier 1978.
12 Cf. The Times, 10 novembre 1980.
13 Cf. Gallup Political Index et B.B.C. Election Survey.
14 Voir sur la réticence envers les candidats de couleur : Community Relations Commission, Op. cit., pp. 5-9.
15 Cf. ANWAR (M.). Votes and Policies - Ethnic Minorities and the General Election of 1979. Londres: C.R.E. Publications, 1980.
16 "Black on Black"/Eastern Eye, Channel 4, 7 juin 1983.
17 Cf. BUTCHER (B.), DODD (P.), "The Electoral Register - Two Surveys", Population Trends 31, 1983 : pp. 15-19.
18 Enquête « Black on Black »/Eastern Eye, London Weekend Television et Harris Research Centre, réalisée sur un échantillon urbain de 527 asiatiques et 469 afro-antillais entre le 24 et le 30 mai 1983. Q1. “Are you registered to vote in the forthcoming General Election?”
base = All | Asian (527) | Black (469) % |
Yes | 94 | 82 |
No | 3 | 11 |
Not sure/Don’t Know | 3 | 6 |
Q2. When the Election is held on June 9th, how likely is it that you will go and vote? Please use one of the phrases on this card".
% | % | |
Absolutely certain to vote | 61 | 33 |
Certain to vote | 23 | 18 |
Probably will vote | 10 | 21 |
Probably will not vote | 1 | 9 |
Certainly will not vote | 2 | 13 |
Don't Know | 3 | 6 |
19 On peut signaler la présentation inexacte donnée par le Times de ce sondage (le 7 juin). Ce qui n'est qu'un exemple du traitement inadéquat des sondages par les journalistes (Cf. GOLDING (P.), MURDOCK (G.), "The Soaraway Polls", New Society, 26 mai 1983).
20 Cf. notamment The Caribbean Times, 10-16 juin 1983.
21 Labour Party News Release, 7 juin (réf. GE 282) et Daily Telegraph, 7 juin. Le sondage lui-même est publié dans The Voice, no 39, 4-11 juin 1983.
22 WEBSTER (R.). Parliamentary Constituencies - A Socio-Economic Classification. Londres : O.P.C.S.
23 WALLER (R.). The Almanac of British Politics. Londres : Croom Helm, 1983, 608 p. Occasional Paper 13, 1978.
24 Cf. notamment FITZGERALD (M.). Ethnic Minorities and the 1983 General Election. Londres : the Runnymede Trust, mai 1983, 15 p.
LAYTON-HENRY (Z.), "The importance of the Black Electorate", Shakti, juin 1983, pp. 13-16.
The Voice, 4-11 juin 1983.
The Economist, 4 juin 1983, etc...
25 Cf. B.B.C./I.T.N. Guide to the New Parliamentary Constituencies. Chichester : Parliamentary Research Services, 1983, 247 p.
26 Parliamentary Constituency Monitors, 1983 Boundaries. Londres : O.P.C.S., Government Statistical Services, 1983.
27 Obtenu à partir des résultats de la Labour Force Survey. O.P.C.S. Monitor LFS 82/1.
28 Le candidat d'un parti donné qui se trouve être noir devient le candidat noir qui se trouve être candidat d'un parti donné. Cf. FITZGERALD (M.), "Are Blacks an Electoral Liability?", New Society, 8 décembre 1983.
29 Repris complaisamment par le Daily Telegraph du 8 juin 1983.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Les Élections législatives britanniques du 9 juin 1983
Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks
Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org
Les Élections législatives britanniques du 9 juin 1983
Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.
Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org
Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.
Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.
La syntaxe de l’email est incorrecte.
Référence numérique du chapitre
Format
Référence numérique du livre
Format
1 / 3