5.1. THÈSE : L’UTILITÉ MARGINALE DU REVENU AU SENS DONNE PAR L’AXIOMATIQUE DE LA MAXIMISATION DE L’UTILITÉ EST PAR DÉFINITION DÉCROISSANTE

1DÉMONSTRATION FORMELLE PAR L’ABSURDE

2Rappel de l’axiomatique de la maximisation :

3Soient (X, Y, Z,...) des états du monde - la relation XRY signifie « X est préféré ou indifférent à Y », XPY signifie « X est préféré à Y » et XIY signifie « X est indifférent à Y ».

4Ces définitions permettent de définir le choix maximisateur d’utilité comme étant celui qui sélectionne sous contrainte de budget l’état du monde tel qu’aucun autre état du monde ne lui soit « préféré » (au sens de la relation P).

5Nous pouvons ainsi préciser le sens axiomatique exact de la formule « utilité marginale du revenu décroissante » :

1. dire que l’utilité marginale du revenu est décroissante, croissante ou constante signifie que le dernier bien acheté a une utilité moins grande, plus grande ou égale au premier bien acheté ;
2. dire que le dernier bien acheté a une utilité moins grande, plus grande ou égale au premier bien acheté signifie que le premier bien acheté est « préféré » au second bien acheté, qui est lui-même « préféré » au troisième bien acheté, qui est lui-même etc ;
3. dire que le premier bien acheté est « préféré » au second bien acheté signifie que entre le premier bien acheté et le second bien acheté, l’individu choisi d’abord le premier bien acheté. En effet, la relation de préférence est comme nous l’avons vu définie à partir du choix : APB signifie que face au choix « A ou B », l’individu choisi A ;
4. autrement dit, dire que « l’utilité marginale du revenu est décroissante » signifie que « le premier bien acheté est acheté avant le second bien acheté ». C’est là une affirmation tautologique.

6En conséquence, l’utilité marginale du revenu au sens axiomatique est par définition décroissante (C.Q.F.D.).

7Une critique pourrait être faite à cette démonstration : est-il légitime d’interpréter l’ordre temporel des achats comme la marque d’une « préférence » (au sens micro-économique du concept de « préférence ») entre les biens ?

8En effet, lorsqu’un individu achète d’abord le bien A, puis le bien B, il peut savoir que son revenu lui permettra d’acheter de toutes les façons A et B. Le fait d’acheter d’abord A puis B n’implique donc pas nécessairement que si l’individu devait choisir de manière irréversible entre A et B, alors il choisirait A. Il se peut en effet que dans un tel cas il choisisse B, bien que dans la réalité il ait d’abord acheté A puis B.

9Mais cette critique n’est valable qu’à un niveau très détaillé d’analyse de la séquence temporelle des achats.

10Divisons en effet l’ensemble (0, X0) des biens consommés par un individu en Z sous-ensembles (SE1,..., SEz) de prix p égaux.

11Si l’on fait varier progressivement le revenu de l’individu de 0 à R, alors l’individu achètera d’abord un sous ensemble SEi (mettons SE1) lorsque son revenu atteindra p, puis un autre sous ensemble (mettons SE2) lorsque son revenu atteindra 2p, etc., jusqu’à acheter SEz lorsque son revenu aura atteint Zp = R. S’il existe un ordre temporel des achats de SEi, cela implique que l’utilité marginale des SEi, et donc du revenu, est décroissante puisque le fait que le revenu ne soit pas disponible d’un seul coup contraint l’individu à faire des choix exclusifs les uns par rapport aux autres : si, lorsqu’il dispose de l’individu achète SE1 et non pas SE2 (alors qu’il peut aussi bien acheter SE1 que SE2 puisque par hypothèse ces deux sous-ensembles de biens ont des prix égaux), alors cela signifie qu’il se prive de SE2 au profit de SE1, ce qui signifie par définition que SE1PSE2.

12Il en résulte bien que l’utilité marginale du revenu est décroissante (si l’ordre temporel des achats n’est pas aléatoire) ou constante (si l’ordre temporel des achats est aléatoire). Elle ne peut en aucun cas être croissante.

13On pourra objecter qu’il ne s’agit là que d’un raisonnement hypothétique, puisque dans la réalité les individus reçoivent leur salaire en un seul moment, et non pas de manière échelonnée dans le temps comme dans le raisonnement précédent. Mais on peut répondre à cette objection en faisant remarquer qu’une telle augmentation progressive du revenu se rencontre effectivement dans la réalité lorsqu’un salarié bénéficie d’une augmentation de salaire dS. Dans un tel cas, le salarié achète de nouveaux biens qu’il « ne pouvait pas acheter » auparavant, expression qui signifie, non pas qu’il ne pouvait pas les acheter (ce qu’il pouvait faire en prélevant dS sur son salaire antérieur), mais qu’il ne voulait pas les acheter (tout simplement parce qu’il préférait utiliser cette somme pour d’autres achats jugés prioritaires - i.e. procurant une utilité supérieure aux nouveaux biens achetés grâce à l’augmentation de salaire dS).

14On peut donc affirmer que lorsqu’un consommateur ne fait pas ses achats de manière aléatoire, alors cela signifie que l’utilité marginale de son revenu au sens micro-économique est décroissante (si l’ordre des achats est aléatoire, l’utilité marginale du revenu est alors constante).

15Cette loi étant tautologique, nous ne pouvons pas espérer expliquer quoi que ce soit avec elle. Par contre, en dotant le concept d’utilité marginal du revenu d’un sens autonome indépendant, alors un usage explicatif du concept redevient possible. C’est ce que nous allons faire maintenant.

5.2. L’UTILITÉ MARGINALE DU REVENU DÉFINITION D’UN SENS COMMUN NON AXIOMATIQUE

16Tentons de redonner un sens concret au concept d’utilité marginale du revenu. Ce sens est celui que - de facto - les microéconomistes qui utilisent ce concept ont spontanément en tête. Il est obtenu en dotant le mot « utilité » d’un sens commun : l’utilité relative d’un bien est « l’importance » (ou la « valeur ») relative que l’on accorde à ce bien. Ces mots « importance » et « valeur » - pris ici comme synonymes – sont évidemment des mots flous et peu précis puisqu’ils ne proviennent pas d’une axiomatique précise : leur imprécision est celle de nombreux mots du langage commun. C’est là un défaut dont on est obligé de s’accommoder si l’on veut échapper à la tautologie, sachant que ce défaut s’accompagne d’une qualité capitale qui est que ces mots - même flous - possèdent une signification : tout le monde comprends une phrase du type « mon appartement a plus d’importance (ou de valeur) pour moi que ma voiture », ou « lorsque je choisis une voiture je donne plus de valeur (ou d’importance) aux performances qu’à l’esthétique ».

17Ceci posé, tentons de répondre à la question suivante : quelle est l’ampleur concrète de la décroissance de l’utilité marginale du revenu ?

18Avertissement : il est évident que l’on ne peut pas s’attendre ici à un degré de rigueur logique comparable à la rigueur logique d’une démonstration formelle, par exemple à la rigueur logique de la démonstration de Hanemann. Le raisonnement qui suit est avant tout spéculatif, ce qui ne signifie pas qu’il est illogique, mais simplement qu’il relève d’un mode de raisonnement inductif et non pas hypothético-déductif.

19Ce raisonnement est le suivant :

20Les individus considèrent généralement qu’il existe certains biens marchands indispensables à leur équilibre physique et moral. La définition de ces biens peut varier d’un individu à l’autre, mais il existe au delà de ces variations une certaine base assez commune qui regroupe schématiquement une certaine quantité minimale de nourriture et de vêtements, une certaine surface minimale de logement, un accès minimal aux soins élémentaires, une possibilité minimale de divertissement, etc. Peu importe d’ailleurs la définition de ces biens marchands considérés comme indispensables, et peu importe également de savoir si l’individu a « tort » ou « raison » de les considérer comme indispensables. La seule chose importante du point de vue de la question qui nous intéresse est de constater que les individus reconnaissent l’existence de ce type de biens. Nous les appellerons « bien essentiels ».

21Soit un individu bénéficiant d’un revenu mensuel égal à R. Supposons qu’il dépense aR par mois pour acheter le groupe de biens {A} qu’il juge lui-même comme étant des « biens essentiels ». Supposons que a < 1 (cas général). Il reste à notre individu (1-a)R qu’il dépense par hypothèse en achetant le groupe {B} de biens « non essentiels ». Il se peut que la consommation de {B} lui procurent plus de « plaisir » que la consommation de {A} - mais là n’est pas le problème. Ce qui nous intéresse ici est la différence « d’utilité » (et non pas de « plaisir ») entre les deux groupes de biens.

22Or si notre individu doit choisir entre :

23A = posséder {A} mais ne pas posséder {B},

24B = posséder {B} mais ne pas posséder {A},

25il choisira {A} de préférence à {B}, et ce même si la valeur marchande de {B} est très élevée. Les premiers biens achetés, et donc les premiers francs dépensés, parce qu’ils correspondent aux besoins jugés essentiels par l’individu, ont pour l’individu une utilité/importance/valeur très largement - voir infiniment - supérieure aux derniers biens achetés. Autrement dit, l’utilité du revenu est brutalement - voir infiniment - décroissante entre [0, aR] et [(1-a)R, R].

26Un second raisonnement empirique nous permettra d’apprécier concrètement l’influence de la décroissance de l’utilité marginale du revenu sur la divergence entre le consentement à payer et le consentement à recevoir.

5.3. RAISONNEMENT EMPIRIQUE SUR L’INFLUENCE DE LA DÉCROISSANCE DE L’UTILITÉ MARGINALE DU REVENU SUR LA DIVERGENCE ENTRE CAP ET CAR

27DÉTERMINATION DU CONSENTEMENT A PAYER

28Supposons que je veuille déterminer mon consentement à payer maximal pour préserver une forêt dans laquelle j’aime à me promener. Pour cela, je dois établir ma préférence entre l’existence de la forêt et la possession des différents biens marchands que j’obtiens actuellement avec mon revenu. Je décide, par exemple, que je préfère à la forêt la satisfaction d’un certain nombre de besoins essentiels tels que manger, boire, avoir un appartement, etc. Une fois cette première hiérarchisation faite, je soustrais à mon revenu R le coût aR de satisfaction de ces différents besoins que je juge essentiels.

29Si a < 1, il me reste une somme d’argent égale à (1-a)R dont l’allocation est moins évidente. Je me mets donc à réfléchir de manière à compléter la hiérarchie de mes préférences. Par exemple : est-ce que je préfère aller au cinéma (consommation que je juge non essentielle) ou bien est-ce que je préfère que la forêt continue d’exister ? Je peux décider de renoncer à aller au cinéma pour sauver la forêt. Je fais de même avec tous les autres biens et services marchands que j’achète en « temps normal » grâce à mon revenu. Au bout du compte, je me retrouve avec une somme d’argent disponible pour la forêt égale à :

30Revenu - Prix (biens marchands préférés à la forêt) = CAPmax

31Ce CAP est la partie de mon revenu à laquelle je consens à renoncer pour sauver la forêt1.

32Supposons maintenant que je veuille déterminer mon consentement à recevoir pour accepter la disparition de la forêt. Il me faut trouver le montant X minimal tel que je choisisse l’option 2 de préférence à l’option 1, avec

• Option 1 : la forêt existe mais je ne reçois pas X francs.
• Option 2 : la forêt n’existe plus, mais je reçois X francs.

33Pour répondre, je ne dois plus hiérarchiser mes préférences entre l’existence de la forêt et l’ensemble des choses que je consomme déjà grâce à mon revenu, mais entre l’existence de la forêt et l’ensemble des choses que je peux obtenir en plus de ce que j’obtiens déjà avec mon revenu grâce aux X francs supplémentaires qui me seraient versés. On voit intuitivement que mon CAR minimal n’a a priori aucune raison d’être égal à mon CAP maximal.

34Que sera-t-il ? Je peux, par exemple, faire le raisonnement suivant.

35Mon revenu couvre déjà largement mes différents besoins. J’aime bien les forêts en général et celle-ci en particulier. D’autre part, je ne suis pas particulièrement attiré par les gadgets électroménagers, ni par les restaurants de luxe, mais par contre j’aimerai bien posséder un bel appartement. Je peux alors choisir un CAR minimal correspondant au prix d’un grand appartement.

36Le prix du grand appartement est évidemment beaucoup plus élevé que le prix du cinéma et des quelques autres objets de consommation que j’ai « mentalement sacrifiés » au profit de la forêt lors de la détermination de mon CAP. Mon CAR sera donc très largement supérieur à mon CAP.

37Il s’agit là d’un pur effet de la décroissance de l’utilité marginale du revenu : j’accorde une très grande importance à la satisfaction des besoins que je considère comme étant essentiels à ma survie physique et à mon équilibre psychique, ce qui implique que relativement je n’accorde qu’une faible importance à la consommation des autres biens marchands.

38La décroissance de l’utilité marginale du revenu peut donc générer des divergences très importantes entre CAP et CAR du fait de l’existence de besoins essentiels. Cette décroissance de l’utilité marginale du revenu est brutale aux alentours de aR, défini comme étant le revenu minimum nécessaire à la satisfaction des besoins essentiels. Notons que si le revenu total est proche de aR, alors on peut s’attendre à des CAP proches de zéro pour des biens environnementaux qui seront pourtant positivement valorisés via le CAR. Autrement dit, un CAP faible ou nul n’implique pas un CAR faible ou nul.

5.4. ILLUSTRATION EXPÉRIMENTALE : STEEVENS ET ALII (1991)2

39L’expérience de Steevens et alii (1991) déjà citée apporte une confirmation expérimentale des résultats précédents3.

40Ces auteurs ont mené deux études contingentes simultanées réalisées par courrier. L’une a été réalisée sur 1 000 habitants du Massachusetts ; elle portait sur un programme d’évaluation du saumon. L’autre a été réalisée sur 1 500 ménages de la Nouvelle Angleterre qui ont évalué un programme de préservation de certaines espèces sauvages : l’aigle, le vautour et le coyote.

41Pour chaque espèce, les agents ont été confrontés à deux possibilités : l’existence ou la non-existence de l’espèce. Ils devaient ainsi déterminer leur consentement à payer pour l’existence de chaque espèce. Pour cela, ils étaient invités à répondre « oui » ou « non » aux différents montants monétaires proposés par les enquêteurs.

42Un résultat important de cette étude est le suivant :

43« Over 80 % of survey respondents said that bald eagles, wild turkeys and atlantic salmon are either very or somewhat important to them. However, a majority of respondents, approximately 62 %, would not pay any money for the existence of bald eagles or wild turkeys... and 64 % would not pay for salmon restauration. »4

44Ce résultat expérimental confirme notre hypothèse précédente : un CAP faible ou nul n’implique pas une indifférence à la destruction. On peut de plus supposer que de nombreux individus auraient donné des CAR assez élevés (Steevens et alii n’ont malheureusement pas mesuré les CAR), puisque 44 % des sondés ont affirmé être d’accord avec la proposition suivante : « Tant que mon revenu est suffisant pour vivre, la préservation de l’espèce sauvage est plus importante pour moi qu’avoir plus de revenu », tandis que 56 % se déclaraient en désaccord avec la proposition suivante : « la préservation de la vie sauvage et l’argent sont tous les deux importants. Mais quand on doit prendre des décisions, une augmentation de revenu doit permettre de substituer la perte d’une espèce sauvage par un surcroît de consommation ».5

45Manifestement, les 56 % des personnes en désaccord avec la seconde proposition auraient donc déclaré des CAR élevés ou infinis. Notons à l’appui de cette affirmation que 70 % des personnes interrogées ont déclaré qu’ils reconnaissaient une sorte de « droit » des espèces à vivre, et qu’ils se refusaient donc à les traiter comme de simples biens marchands.

46Bien qu’un résultat expérimental, surtout en matière d’évaluation, puisse toujours être interprété de mille façons différentes et contradictoires, nous pouvons voir que ces résultats expérimentaux confirment ou pour le moins ne falsifient pas notre loi théorique précédente postulant une relation entre la décroissance de l’utilité marginale et la divergence CAR - CAP du type : CAR-CAP = t (U0-U1) avec t = taux de décroissance de l’utilité marginale du revenu et (U0-U1) = valeur du bien environnemental.

47Nous voyons que d’après cette loi, lorsqu’un individu :

1. valorise fortement un bien environnemental (forte différence U0-U1) ;
2. valorise peu les biens et services marchands qu’il pourrait acquérir grâce à un surplus de revenu (t élevé) ;

48alors on doit s’attendre à un fort écart entre le CAP et le CAR.

49La figure 9 illustre graphiquement ces deux effets.

50Plus U1-U0 est « grand » et/ou plus l’utilité marginale décroît, alors plus CAR-CAP est grand.

5.5. REMARQUE : LA DÉCROISSANCE DE L’UTILITÉ MARGINALE DU REVENU ET LE PROBLÈME DE LA VALEUR DE L’UNITE DE MESURE DE LA VALEUR

51Une des implications majeures de la décroissance de l’utilité marginale du revenu est que l’unité de mesure de la valeur - à savoir la monnaie - ne vaut pas toujours la même chose. Cela réduit considérablement l’intérêt des mesures monétaires de la valeur comme instruments de connaissance de la valeur des biens non marchands. En effet, pour un individu pauvre, un CAP très faible pourra signifier un don d’une valeur très élevée, alors qu’à l’inverse, pour un individu riche, un CAP très élevé pourra signifier une valeur très faible. En d’autres termes, un smicard qui donne 500 F pour préserver l’environnement réalise un don sans commune mesure avec le don réalisé par un individu à salaire élevé donnant la même somme : ce qui sert à mesurer le premier don n’est pas comparable à ce qui sert à mesurer le second don.

52Notons qu’il y a 2 000 ans, Jésus mettait déjà en garde contre les erreurs d’évaluation qui résulteraient de l’oubli de la décroissance de l’utilité marginale du revenu :

53« S’étant assis face au Trésor, il regardait la foule mettre de la petite monnaie dans le Trésor, et beaucoup de riches en mettaient abondamment. Survint une veuve pauvre qui y mit deux piécettes, soit un quart d’as. Alors il appela à lui ses disciples et leurs dit : « En vérité, je vous le dis, cette veuve, qui est pauvre, a mis plus que tous ceux qui mettent dans le Trésor. Car tous ont mis de leur superflu, mais elle, de son indigence, a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. » (Marc, 12 41-44).

54Tout ceci pose un problème fondamental : la règle de la maximisation de la valeur monétaire totale de la richesse conduit, dès lors que nous sommes en présence d’individus dotés de revenus très différents, à donner un poids décisionnel plus grand aux gens dotés de forts revenus qu’aux gens dotés de faibles revenus. Or une telle disparité des poids décisionnels n’est pas toujours acceptable, en particulier en matière de prise de décision publique où très souvent les individus doivent être dotés de poids décisionnel égaux entre eux.