• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15550 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15550 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses de l’Inalco
  • ›
  • TransAireS
  • ›
  • Énergies nouvelles, territoires autonome...
  • ›
  • Entre centralisation de l’énergie et éme...
  • Presses de l’Inalco
  • Presses de l’Inalco
    Presses de l’Inalco
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral La complexité et les tensions des relations entre villes et État Gouvernance horizontale et politique de différentiation Conclusion Notes de bas de page Auteur

    Énergies nouvelles, territoires autonomes ?

    Ce livre est recensé par

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Entre centralisation de l’énergie et émergence de nouveaux modèles énergétiques locaux. Le cas d’Aberdeen.

    Rachel Guyet

    p. 137-153

    Texte intégral La complexité et les tensions des relations entre villes et État Dévolution : entre pouvoirs décentralisés et recentralisation Les relations complexes entre l’exécutif écossais et les autorités locales Une forme d’empowerment des acteurs locaux Gouvernance horizontale et politique de différentiation L’originalité de la politique d’énergie durable de la ville Une pluralisation des acteurs locaux Un partenariat public‑privé de longue date Une gouvernance entre inclusion et exclusion Conclusion Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Pour atteindre les objectifs climatiques et renouvelables définis au niveau européen et déclinés au niveau national, les États centraux doivent mobiliser l’ensemble des ressources et s’appuyer sur les niveaux infranationaux pour conduire leur politique de décarbonisation et de transition énergétique. Ces termes embrassent toutefois des sources énergétiques et des réalités bien différentes selon les villes et peuvent comprendre un large éventail d’actions qui dépend des contraintes et des ressources locales. Les villes peuvent en effet choisir de réduire leurs consommations et leurs flux énergétiques, améliorer l’efficacité des systèmes énergétiques existants, produire et utiliser des énergies renouvelables sur la base du potentiel local, réaliser une politique plus globale qui inclut, entre autres, transport et logement, ou encore créer de nouvelles filières industrielles, sources de nouveaux revenus et d’emplois. Elles peuvent choisir de développer des sources 100 % renouvelables ou moins émettrices en carbone. Il existe ainsi autant d’interprétations du concept de transition énergétique que de stratégies locales. La ville d’Aberdeen, quant à elle, mise sur la réduction de ses émissions de carbone et sur le déploiement des énergies renouvelables autant pour atteindre les objectifs climatiques que pour développer de nouvelles niches industrielles et commerciales et fournir une chaleur bas carbone abordable aux populations locales démunies.

    2Certes, le niveau et les formes d’engagement varient mais les acteurs locaux disposent de ressources pour devenir moteurs d’une forme décentralisée de transition énergétique bas carbone. Tel est le consensus qui semble être partagé par une partie des États européens. Ce processus interroge la manière dont les acteurs locaux, publics et privés, construisent une capacité d’action locale (capacity building) et participent d’une redéfinition des gouvernances et des hiérarchies verticales, horizontales et sectorielles (Hooghe and Marks, 2003 ; Szarka et al., 2012, Jaglin and Rutherford, 2015). Le progrès technologique, l’ouverture des marchés à la concurrence, les modèles de financement des renouvelables autorisent les acteurs locaux à réinvestir un secteur dont ils ont été longtemps exclus au Royaume‑Uni. Si les municipalités ont été des acteurs essentiels de l’électrification au xixe siècle, le processus de nationalisation d’après‑guerre suivie par les restructurations et la privatisation des firmes dans les années 1980 ont durablement exclu les autorités locales du secteur électrique. Elles sont toutefois restées actives dans le secteur du chauffage. Pour autant, les trajectoires locales vers la transition énergétique sont loin d’être uniformes et à chaque ville correspondent un agenda local et une réponse locale. Aberdeen est l’exemple même d’une ville dont la trajectoire de transition énergétique témoigne de l’enchevêtrement des héritages et des représentations de l’avenir, de la dynamique et des contradictions de la démarche, de l’inclusion – exclusion d’acteurs locaux, des rapports de force avec les niveaux supérieurs de gouvernance et des incertitudes liées au contexte national et local (Nadaï et al., 2015). Mais c’est aussi cet ensemble d’interactions et d’aléas complexes qui a conduit la ville à structurer une démarche collaborative afin d’élaborer une stratégie énergétique durable partagée.

    3Aberdeen démontre ainsi la capacité d’une ville à agir sur un secteur, celui de l’énergie, qui n’est pas, a priori, un domaine de compétences des autorités locales. La dévolution1 ainsi que les changements législatifs, qui ont cours depuis la fin des années 1990, ont modifié la relation entre l’Écosse et le gouvernement britannique et entre les villes et l’exécutif écossais et contribué à un retour graduel des villes sur la scène énergétique, comme nous le verrons dans la première partie de ce chapitre comme nous le verrons. Après avoir examiné les relations entre les différents niveaux de gouvernance, nous étudions la manière dont les acteurs publics et privés coopèrent au niveau de la ville pour développer une stratégie énergétique globale. Le moteur de l’engagement de la ville d’Aberdeen dans un plan d’action en faveur de l’énergie durable tient à la signature de la Convention des Maires et à sa volonté de transformer son image de capitale gazière et pétrolière en capitale européenne de l’énergie. À ce titre, la situation économique difficile du secteur pétrolier et gazier représente une importante incitation pour que la ville, en coopération avec les acteurs économiques, soutienne la diversification des filières énergétiques locales afin de conserver compétences et revenus localement. Ce faisant, Aberdeen illustre, si nécessaire, que la notion de transition énergétique est comprise et mise en œuvre en fonction des ressources et des héritages locaux. La stratégie qui en résulte ne peut être que spécifique et « place based » (Rutherford, Coutard, 2014). L’étude du déploiement d’une stratégie énergétique à Aberdeen permet ainsi d’envisager la manière dont les questions énergétiques imprègnent les choix de gouvernance et de politique locale, et permettent une stratégie de différenciation locale (Pinson, 2009).

    4Les hypothèses développées ici sont tirées d’une trentaine d’entretiens conduits entre 2014 et 2016 auprès d’acteurs locaux de la ville et s’inscrivent dans une réflexion sur la forme que peut prendre un certain « localisme à l’écossaise » en matière énergétique2.

    La complexité et les tensions des relations entre villes et État

    5Le retour des villes écossaises dans le paysage énergétique est à appréhender dans le cadre de la gouvernance multiniveaux, telle que définie par Hooghe et Marks (2003), comme un système de négociation continue et d’interdépendance entre plusieurs niveaux de gouvernements et différentes catégories d’acteurs. Loin de s’inscrire dans des formes de coordination stabilisées, les interactions entre les différents niveaux de la gouvernance britannique évoluent au gré des intérêts et des rapports de force entre gouvernements central et écossais (Cole, 2007 ; Pasquier et al., 2011). Il suffit de citer ici le référendum écossais pour l’indépendance conduit et perdu en 2014 et le vote britannique en faveur du Brexit en 2016 pour comprendre que les relations britannico‑écossaises sont devenues particulièrement complexes. Le secteur énergétique illustre les enjeux politiques entre ces deux premiers niveaux de gouvernance. Le gouvernement britannique reste stratège dans la définition des orientations énergétiques et dans l’élaboration des mécanismes financiers, le Parlement britannique, quant à lui, est responsable de l’adoption des lois qui touchent à l’énergie et configurent le cadre d’action des entreprises, des autorités locales et des citoyens. De son côté, le gouvernement écossais dispose de marges de liberté pour déterminer ses choix en matière climatique et d’énergies renouvelables et orienter les règles d’aménagement du territoire. Le processus de dévolution a placé le gouvernement et le parlement écossais au cœur de la définition des politiques énergétiques renouvelables. Ils s’appuient à leur tour sur la mobilisation des collectivités locales écossaises pour atteindre leurs objectifs. Ce faisant, les gouvernements britannique et écossais ont autorisé, voire stimulé, une forme d’empowerment des villes pour répondre aux enjeux énergétiques et climatiques (Energy Cities, 2013).

    Dévolution : entre pouvoirs décentralisés et recentralisation

    6La dévolution a autorisé le transfert de compétences à l’Écosse, en particulier en matière de climat et d’énergies renouvelables. Aujourd’hui la politique climatique et renouvelable du gouvernement écossais est indissociable de la rhétorique de l’indépendance et témoigne d’une volonté de la part des autorités écossaises de se distinguer de leurs homologues britanniques. En 2011, le gouvernement écossais a fixé une feuille de route ambitieuse pour le déploiement des énergies renouvelables et du potentiel industriel écossais. Il s’agit d’assurer d’ici 2020, 100 % de la demande brute annuelle d’électricité grâce aux renouvelables. À l’horizon 2020, 11 % de la production de chaleur doit également être issue des renouvelables. Le gouvernement écossais a également adopté une stratégie qui vise à connecter quarante mille logements au chauffage urbain d’ici 2020, soit la production de 1,5 TWh, alors qu’actuellement cette forme de production de chaleur ne représente que 0,3 TWh (The Scottish Government, 2015). La politique énergétique écossaise n’est pourtant pas exempte de paradoxes. Dans la rhétorique de l’indépendance, la sécurité énergétique représente un enjeu clé. Celle‑ci se fonde autant sur le maintien des activités émettrices de carbone que sur le déploiement des énergies propres. Exploitation pétrolière et gazière et énergies renouvelables sont perçues comme des moyens de réindustrialiser l’Écosse et de garantir ses approvisionnements énergétiques (McEwen and Bomberg, 2014).

    7Grâce à la politique de dévolution introduite par Tony Blair à la fin des années 1990, le gouvernement écossais dispose également de compétences en matière d’aménagement du territoire pour faciliter le déploiement des énergies renouvelables, en particulier éoliennes. Des règles favorables à l’implantation locale d’installations renouvelables ont ainsi été établies, contribuant au déploiement massif de turbines sur le territoire et heurtant au passage des populations locales qui subissent la transformation de leur environnement sans en tirer de bénéfices directs (Guyet, 2016). La dévolution fonctionne également en matière d’efficacité énergétique. L’Écosse est libre de fixer les standards d’efficacité énergétique qu’elle souhaite atteindre. En 2015 elle a, par exemple, augmenté le niveau d’exigences des performances thermiques des bâtiments. L’efficacité énergétique est devenue une priorité infrastructurelle nationale (National Infrastructure Priority for Energy Efficiency) afin de renforcer le niveau des performances énergétiques des logements, de la production et de la fourniture de chaleur.

    8Toutefois, les marges de manœuvre de l’Écosse sont encadrées par les régulations britanniques. En effet, bien que les Écossais se soient prononcés contre le nucléaire, ils doivent appliquer les prescriptions britanniques dans ce domaine comme dans celui du gaz et du pétrole. Dans la mesure où une partie des décisions, en particulier celles concernant les mécanismes de financement des renouvelables, sont prises à Westminster, le cadre institutionnel et financier de la transition énergétique écossaise reste donc incertain et maintient l’Écosse dans une relation de dépendance vis‑à‑vis de la régulation britannique. Si la dévolution a permis à l’Écosse d’obtenir des marges d’expérimentation, son budget dépend toujours du Trésor britannique et elle n’a obtenu aucune autonomie en matière de politiques économiques, fiscales et sociales.

    9En outre, la Constitution anglaise n’étant pas écrite, le processus de dévolution reste informel, et évolue au gré des rapports de force entre Westminster et Holyrood (Cole, 2007). Symboliquement, en février 2017, le Parlement écossais a voté contre le projet de loi britannique autorisant Theresa May à lancer la procédure de sortie de l’Union européenne (Le Monde, 07/02/17). Ce vote ne peut être que symbolique puisque la Cour suprême a précisé que seul le Parlement de Westminster devait se prononcer. Ce vote est, cependant, perçu comme un test pour évaluer le poids de la voix écossaise. Le Parlement écossais a par ailleurs gagné de nouveaux pouvoirs depuis que la Commission Smith, organisée suite à l’échec du référendum de 2014, a poursuivi le processus de dévolution. Toutefois les équilibres fondamentaux restent inchangés, en attendant, peut‑être, la conduite du second référendum sur l’indépendance évoqué par Nicola Sturgeon, la Premier ministre de l’Écosse, en réaction au Brexit.

    Les relations complexes entre l’exécutif écossais et les autorités locales

    10Si, au xixe siècle, l’électrification des villes britanniques a eu des origines essentiellement urbaines avec l’appui d’entreprises privées, la nationalisation d’après‑guerre puis la privatisation à la fin des années 1980 ont ensuite privé les villes de leur influence dans le secteur de l’énergie (Chick, 2017). Les compétences en matière de politique énergétique ont été concentrées entre les mains du gouvernement central, d’abord directement grâce aux monopoles publics, puis par le biais de la régulation et de l’orientation des politiques énergétiques depuis la privatisation et la libéralisation du marché. Comment les villes peuvent‑elles alors revenir dans le jeu énergétique ? Le retour des villes comme actrices du secteur énergétique est relativement récent en Grande‑Bretagne et s’explique par une conjonction de plusieurs facteurs qui illustrent des relations complexes entre villes et État. Au‑delà du rapport tendu entre l’Écosse et le gouvernement britannique, la réintroduction d’une forme de politique locale de l’énergie interroge également les modes de relations entre les autorités locales3 et l’exécutif écossais, pris entre contraintes et marges de manœuvre.

    11Le premier facteur permettant le retour des villes sur la scène énergétique est d’ordre législatif. Le gouvernement britannique puis le gouvernement écossais ont respectivement adopté une loi climatique, Climate Change Act 2008 pour la Grande‑Bretagne, Climate Change Act Scotland 2009 pour l’Écosse. Concentrons‑nous sur la loi climatique écossaise. Cette dernière fixe comme objectif contraignant la réduction de 80 % des émissions de carbone d’ici à 2050 par rapport au niveau de 1990 avec un objectif intermédiaire de 42 % en 2016 (The Scottish Government, 2016). Ce texte oblige les collectivités locales à contribuer à l’effort de réduction des gaz à effet de serre et à produire tous les ans les résultats de leurs initiatives. Les autorités locales sont donc obligées de se mobiliser pour contribuer aux efforts de réduction des émissions de carbone décidés à l’échelle écossaise.

    12Mais leur autonomie pour y parvenir est limitée par le gouvernement écossais qui ne cesse d’imposer des objectifs, des lignes directrices, des audits et obligations de reporting. En même temps, la loi écossaise sur le climat prévoit que le gouvernement écossais peut prendre le contrepied d’une décision locale dès lors que cette dernière contreviendrait aux efforts de lutte contre le changement climatique. Il privilégie ainsi l’efficacité de la mise en œuvre de sa politique énergétique au détriment de la démocratie locale (Pasquier et al., 2011). Ce faisant, l’exécutif écossais dispose d’une palette d’outils pour orienter l’action des pouvoirs publics locaux vers les domaines qu’il considère comme prioritaires, sans toujours prévoir de sanctions en cas de non-respect.

    13Parallèlement à ces obligations, le gouvernement écossais a donné une large marge d’interprétation aux aménageurs locaux responsables de l’octroi des permis de construire pour les installations éoliennes inférieures à 50 MW. La distance qui doit séparer l’infrastructure éolienne et les habitations a été étendue à 2‑2,5 km, sur la pression des conservateurs. Mais le gouvernement écossais précise également que cette distance doit être évaluée à l’aune de la réalité locale. Si d’un côté il laisse une liberté décisionnelle importante aux autorités locales, de l’autre, il s’est également arrogé un droit d’interférence.

    14En effet, en cas de refus d’un permis de construire pour un projet d’énergie renouvelable par le niveau local, le gouvernement écossais peut être saisi par le développeur. En dernier recours, c’est l’exécutif écossais qui tranche. Ce dispositif a été essentiellement mobilisé pour des projets éoliens qui se sont heurtés à la résistance des populations locales (Guyet, 2016). Dans la majorité des cas où l’autorité locale a refusé un permis de construire, le gouvernement écossais a pris le contrepied de la décision locale4, s’assurant de la poursuite de ses objectifs énergétiques et climatiques, parfois au détriment des communautés locales (Pasquier et al., 2011 ; McGarvey, 2012).

    15Par ailleurs, la limite budgétaire représente un véritable frein à la capacité d’action des villes. Le budget de l’Écosse dépend du Trésor britannique. L’indépendance fiscale n’est pas garantie à l’Écosse et les villes sont par ailleurs soumises à un contrôle budgétaire centralisé. La crise financière et économique a encore réduit les marges de liberté des pouvoirs locaux qui subissent une pression budgétaire croissante. Ces derniers sont ainsi contraints de fournir des services dans les domaines de compétences autorisés par leurs statuts tels que le logement, l’urbanisme, le transport et la gestion des déchets, par exemple, et se contenter d’expérimentations dans les autres secteurs (Cole, 2007).

    Une forme d’empowerment des acteurs locaux

    16Malgré la complexité des relations entre les différents niveaux de gouvernance, les villes britanniques et écossaises investissent de plus en plus le champ de l’énergie grâce aux évolutions législatives. Il en va ainsi de la loi adoptée par le Parlement britannique sur le gouvernement local en 2010 qui annule une clause figurant dans la version de 1976 du même texte. Ce dernier autorisait les pouvoirs locaux à vendre uniquement l’électricité produite par les centrales de cogénération mais leur interdisait de vendre au réseau national (National Grid) le surplus d’électricité renouvelable produite par leurs installations. L’amendement de cette clause en 2010 leur permet dorénavant de bénéficier des dispositifs financiers (tarifs d’achat) pour les installations EnR de petite et grande taille pour l’électricité renouvelable produite localement. En outre, un mécanisme financier de soutien à la chaleur renouvelable (Renewable Heat Incentive) lancé à partir de 2011 les incite à se lancer dans la production et la fourniture de chaleur bas carbone (Bale et al., 2012).

    17Au niveau réglementaire, l’étape suivante a consisté à autoriser les autorités locales à vendre l’électricité renouvelable produite directement aux consommateurs. Le régulateur (Ofgem) a introduit des formes de licences spécifiques (licence lite5) qui servent à lever les barrières à l’entrée du marché pour de nouveaux petits fournisseurs. Elles permettent ainsi aux autorités locales de créer une entité dédiée ou de s’associer à une structure qui bénéficie d’une telle licence. Londres est pionnière. Aberdeen y réfléchit. Des modalités de rachat de licences sont également possibles. D’autres autorités locales, comme Nottingham, ont opté pour la création de leur propre entreprise d’approvisionnement énergétique sous licence classique. Si les initiatives locales visant la création d’une entreprise locale d’énergie restent, à ce jour, relativement marginales, elles démontrent une volonté des gouvernements d’ouvrir le jeu énergétique à de nouveaux entrants. Il est toutefois prématuré de parler d’un changement de paradigme sectoriel car le secteur énergétique reste dominé par les grands groupes multinationaux, notamment les Big Six6.

    18En outre, l’application temporaire des programmes de financement, la révision à la baisse des tarifs d’achat, le manque de régulation pour les nouvelles formes d’entreprises constituent des freins importants à une véritable démocratisation de la structure de propriété des capacités de production électrique (Reynolds, 2015). Pour autant, un mouvement local et citoyen est en marche avec la création de nouvelles entreprises de services énergétiques (Esco) ou de coopératives (Webb, 2015 ; Hannon and Bolton, 2015 ; Willis and Willis, 2012). Depuis 1997, sept mille individus ont acquis des parts dans des coopératives énergétiques, représentant un investissement de 16 millions de livres en 2012.

    19En 2014, deux mille initiatives communautaires, dont cinquantecoopératives, ont reçu des tarifs d’achat (Willis and Willis, 2012 ; DECC, 2014). Bien qu’elle n’atteigne pas l’ampleur de l’investissement citoyen allemand, l’accélération de l’engagement citoyen en Grande‑Bretagne a été soutenue par l’introduction des tarifs d’achat pour les petites installations (jusqu’à 5 MW) en 2010. En 2015, les installations renouvelables individuelles ont connu une hausse de 41 % par rapport à 2014 (Energy Saving Trust, 2015). La même année, la capacité de production détenue par des acteurs locaux et communautaires en Écosse est estimée à 508 MW et dépasse l’objectif de 500 MW fixé par le gouvernement écossais. Mais comparée aux 7,4 GWh de capacité renouvelable installée, la part communautaire reste faible. Des projets locaux et communautaires à hauteur de 609 MW sont à différents stades de développement (Energy Saving Trust, 2015).

    20Pour soutenir le déploiement de projets locaux et communautaires, le gouvernement écossais a mis en place un fonds dédié à la transformation de la structure de propriété des installations renouvelables, le fonds Cares (Community Energy Strategy Scotland – Cares7). Relayé par les autorités locales, ce fonds a également pour objectif de favoriser l’acceptation sociale de la population, notamment en ce qui concerne l’éolien terrestre, au cœur de la politique énergétique écossaise8. Les agriculteurs sont les premiers propriétaires d’installations renouvelables individuelles (42 % de la capacité installée). Les autres détenteurs de ces installations sont les autorités locales (17 %), les communautés (13 %) et les organismes de logements sociaux (7 %) (Energy Saving Trust, 2015). À l’échelle de la ville d’Aberdeen, neuf cents panneaux solaires photovoltaïques ont été installés sur les bâtiments publics dans le cadre du programme « Rent a roof9 » (« louer un toit »). Ce même programme a permis à l’organisme privé de logements sociaux Grampian Housing Association d’équiper 432 de ses propriétés de panneaux solaires PV (entretien octobre 2016). Ni la municipalité ni le bailleur social ne sont fournisseurs d’électricité, en revanche tous deux ont signé des contrats avec des installateurs pour bénéficier d’une électricité moins chère et réduire leurs factures ou celles de leurs locataires. Des projets communautaires d’énergie éolienne et hydroélectrique sont par ailleurs développés ou en voie de développement à Aberdeen et dans la région du Aberdeenshire (entretien octobre 2016).

    Gouvernance horizontale et politique de différentiation

    21On l’a vu, en matière énergétique et climatique, les autorités locales sont confrontées à des contraintes et incitations qui sont autant de soutiens et de freins à leur action. D’une part, elles doivent contribuer aux efforts climatiques, respecter les diverses obligations de reporting que leur impose le gouvernement écossais et se voir parfois privées de leur pouvoir de décision en raison du droit d’interférence que s’est arrogé ce dernier. D’autre part, les municipalités disposent de moyens financiers fournis par le gouvernement écossais, britannique et par l’Union européenne pour mettre en œuvre leurs programmes, défendre leurs intérêts et porter des initiatives qui répondent aux ressources et aux besoins locaux. Bien qu’aléatoires et temporaires, les outils de financement peuvent leur permettre d’expérimenter de nouveaux projets.

    L’originalité de la politique d’énergie durable de la ville

    22La volonté de la ville d’Aberdeen de s’impliquer dans la transition énergétique relève d’autres motivations que d’une recherche d’autosuffisance énergétique, comme c’est le cas d’autres initiatives en Europe, notamment en Allemagne. À ce titre, il convient de distinguer entre la fourniture d’électricité et celle de chaleur. Au niveau électrique, l’autosuffisance est difficile à envisager dans le contexte britannique dans la mesure où les réseaux de distribution électrique sont la propriété d’opérateurs régionaux dont dépendent tous les producteurs et consommateurs. Rien n’empêche toutefois la création d’entreprises locales de fourniture d’électricité. Ce n’est pas le cas actuellement à Aberdeen bien que la mairie réfléchisse à cette option (entretien Aberdeen 2014). La municipalité envisage plutôt le déploiement des énergies renouvelables comme un moyen de développer des innovations technologiques, d’exploiter de nouvelles niches économiques, de diminuer sa propre facture énergétique et de réduire ses émissions de carbone, objectif dont elle doit rendre compte auprès du gouvernement écossais.

    23Le secteur de la chaleur est organisé différemment. Les villes peuvent financer et gérer – directement ou en partenariat avec des firmes énergétiques – des réseaux de chaleur et décider de la source de chaleur distribuée ainsi que de son prix. C’est la démarche qu’a suivie Aberdeen en soutenant en 2002 la création d’une entreprise de services énergétiques (Esco) à visée sociale. Le prix de la chaleur, produite en cogénération, et distribuée aux logements sociaux de la ville, est décidé par le conseil d’administration de l’entreprise sur une base forfaitaire. Fournir des services énergétiques propres à un prix abordable à une population socialement polarisée représente l’un des moteurs de l’engagement de la ville en faveur d’une forme de transition énergétique. Mais dans un contexte national centralisateur et dans un secteur dominé par de grands groupes, l’émergence de nouveaux business models locaux correspond à un développement parallèle, peu régulé, qui ne remet aucunement en cause l’équilibre du marché de l’énergie (Hawkey, Webb, 2014 ; Webb, 2015 ; Hannon and Bolton, 2015).

    24Une autre motivation de la ville d’Aberdeen de se lancer dans un plan d’action pour les énergies durables tient à sa situation particulière de dépendance économique à l’égard de la filière gazière et pétrolière et à sa volonté de diversifier son économie et de réduire ses émissions de carbone. La signature de la Convention des Maires en 2009 a permis aux services de la ville de suivre une méthodologie éprouvée pour parvenir à la rédaction d’un document stratégique sur son avenir décarboné, incluant le déploiement d’énergies renouvelables dans le secteur électrique, du chauffage et du transport et la mise en œuvre de mesures d’efficacité énergétique y compris dans le logement (Sustainable Scotland Network, 2014).

    Une pluralisation des acteurs locaux

    25Grâce aux évolutions législatives précitées, les territoires retrouvent petit à petit une place dans le secteur énergétique et connaissent une recomposition de l’action collective caractérisée par une pluralisation des parties prenantes. Au sein des villes, et en particulier à Aberdeen, l’administration locale ainsi que les politiques locaux cherchent à impliquer une grande variété d’acteurs, publics et privés, qui disposent de ressources et de représentations cognitives mobilisables au service de la stratégie de transition énergétique locale. L’élaboration d’un agenda bas carbone commun repose alors sur un apprentissage commun, sur l’organisation de relations fondées sur la coopération, la coordination, la responsabilité partagée et la recherche de consensus, ou du moins de compromis temporaire, qui vaut aussi longtemps que la constellation d’acteurs prévaut. Les villes innovent ainsi autant dans le choix des politiques locales que dans l’animation de l’action collective locale afin de tendre vers un objectif partagé, celui de la décarbonisation du modèle économique local dans le cas d’Aberdeen. En introduisant de nouvelles arènes de dialogue autour de la question énergétique, les municipalités contribuent à construire une nouvelle élite urbaine susceptible de mettre à disposition de l’agenda commun de nouvelles ressources et expertises en matière énergétique afin d’élaborer des choix en fonction des contraintes et potentiels locaux (Bulkeley and Kern, 2006 ; Betsill and Bulkeley, 2006 ; Rutherford and Coutard, 2014).

    26Le gouvernement local à Aberdeen dispose de ressources énergétiques importantes grâce à sa situation géographique et climatique et d’une expertise éprouvée grâce à ses centres de recherche reconnus et aux compétences acquises par les entreprises spécialisées dans l’exploitation pétrolière et gazière qui peuvent être transférées au secteur renouvelable. Ces atouts ont conduit les acteurs locaux à chercher à valoriser ce potentiel en misant sur le développement de quelques secteurs clés : l’éolien offshore, l’énergie marine, l’hydrogène, le solaire, la biomasse et la cogénération. Une telle stratégie requiert la mobilisation de toutes les forces vives au niveau local et structure la gouvernance territoriale.

    27Pour y parvenir, la ville s’est équipée d’un service « développement durable » dédié à la concrétisation de cette stratégie. Il anime le dialogue local autour de la question de la transition vers un modèle énergétique durable incluant davantage de sources renouvelables, une réduction de la consommation d’énergie et la limitation des émissions de CO2. Il veille à ce que le souci du développement bas carbone soit inscrit dans tous les documents de programmation des autres départements de la ville, qu’il s’agisse de la politique économique, du logement ou de l’urbanisme. Le maire de la ville et ses conseillers jouent un rôle central de leadership politique dans ce processus. Sans l’implication du maire et de son conseil local, la stratégie bas carbone ne serait pas tenable. La question des mandats électoraux est cependant posée pour le maintien de la vision à long terme de la transformation de la ville.

    28C’est cependant un élément exogène, la signature de la Convention des Maires en mars 2009, qui a été le moteur de l’instauration de groupes de travail pour l’élaboration du plan d’action en faveur de l’énergie durable – PAED. En tant que signataire de la Convention des Maires, la mairie s’engage à réduire ses émissions de CO2 de 30 % à l’horizon 2020 et de 50 % d’ici à 2050 sur la base des émissions de 2005 (Aether et Keeping Scotland Beautiful, 2015). Il s’agit d’un engagement formel et volontaire à long terme de la part de la municipalité qui cherche à améliorer l’efficacité énergétique et à augmenter le recours aux énergies renouvelables. L’appartenance à ce réseau européen a permis à la ville d’accéder à des ressources cognitives, à des échanges de bonnes pratiques et à un appui méthodologique qui a aidé les porteurs du projet – essentiellement le service développement durable de la ville – à identifier et mobiliser les acteurs clés dans le cadre de groupes de travail pluralistes. Cette nouvelle configuration de la gouvernance locale a servi à animer un dialogue, entre les services de la ville qui avaient l’habitude de travailler « en silo » et avec d’autres acteurs publics locaux, mais également avec les acteurs privés. Ces arènes plus participatives ont permis d’ouvrir le débat à des idées nouvelles, de faire évoluer les préférences des acteurs vers un discours partagé pour aboutir à un agenda commun qui transcende les zones de compétences habituelles (Lascoumes, 2011 ; Pinson, 2009). Des groupes de travail et un comité de pilotage se sont institutionnalisés afin que les efforts de mobilisation des parties prenantes se poursuivent sur la durée, que ces groupes soient porteurs de propositions, repèrent de nouvelles possibilités de financement et suivent les progrès réalisés vers les objectifs établis (entretien Aberdeen 2015).

    29Pour autant, cette ouverture au dialogue et à la coopération ne va pas sans mal car elle est confrontée à deux grands obstacles. Le premier renvoie au poids historique du secteur gazier et pétrolier dans cette ville, qui peut être un moteur de changement dès lors qu’il s’agit d’ouvrir de nouveaux marchés, mais qui peut aussi constituer une puissante résistance au changement dans la mesure où il continue de défendre ses intérêts. Le second concerne le poids des traditions administratives qui représentent un frein aux évolutions des pratiques transversales. Ces deux héritages combinés ont conduit, par exemple, à la planification d’un nouveau port servant de plate‑forme pour le gaz et le pétrole à l’extérieur de la ville et de nouveaux axes routiers alors même que la ville a signé un plan d’action pour l’énergie durable visant à réduire la dépendance aux énergies fossiles et les émissions de carbone (entretien, Aberdeen 2014). Ces choix locaux illustrent les paradoxes qui transparaissent également dans la stratégie énergétique écossaise qui repose finalement autant sur le secteur gazier et pétrolier que sur le secteur renouvelable pour atteindre son indépendance énergétique.

    Un partenariat public‑privé de longue date

    30L’implication des acteurs privés dans la nouvelle politique conduite par l’acteur public qu’est la ville a été facilitée par une longue tradition de coopération publique et privée à Aberdeen et par l’activité vacillante du secteur gazier et pétrolier. Il s’est agi pour les acteurs privés de s’impliquer dans une politique de transition énergétique qui leur permette d’ouvrir de nouveaux marchés tout en œuvrant à la politique climatique. Aberdeen abrite, certes, quelques grands noms du pétrole et du gaz mais une majorité des entreprises locales sont des PME sous‑traitantes et très dépendantes de la fluctuation du secteur fossile. Ces dernières ont un intérêt bien compris à diversifier leur clientèle et à capitaliser un savoir‑faire acquis dans leurs métiers d’origine pour le transférer dans les technologies renouvelables (entretien Aberdeen 2014). C’est le cas par exemple de la maîtrise des forages en mer qui peut être valorisée dans la filière de l’éolien offshore. C’est pourquoi, dès 2001, la ville a initié un regroupement des entreprises locales dans le cadre d’une forme de fédération d’entreprises travaillant ou susceptibles de travailler dans le secteur des énergies renouvelables, appelée Areg, Aberdeen Renewable Energy Group. En 2015, le groupe Areg compte plus de cent soixante‑dix membres. Loin d’être simples, les rapports mutuels entre acteurs publics et privés sont toutefois facilités par le fait qu’Areg soit hébergé dans les locaux de la mairie et ait un accès direct à l’ensemble des services administratifs. L’inverse est vrai également puisque ces derniers peuvent compter sur la proximité du représentant Areg. Cette coopération entre secteurs public et privé a abouti à la concrétisation de plusieurs projets.

    31Un premier exemple concerne le projet « Hydrogène pour les bus ». Ce projet a visé à introduire six autobus équipés d’un moteur à hydrogène dans la flotte des bus locaux. Animé par les services de la ville et financé dans le cadre du programme européen Fuel Cells and Hydrogen Joint Undertaking (FCH JU), il a également mobilisé plusieurs industriels : les deux compagnies de bus privées d’Aberdeen (Stage Coach et First) ; les spécialistes de l’énergie Scottish Hydro Electric Power Distribution, Scotland Gas Network (SGN) et Element Energy ; le fabricant de bus Van Hool et l’entreprise spécialisée dans la production et l’alimentation en hydrogène BOC. Au secteur privé s’est ajoutée, entre autres acteurs publics, l’agence régionale de développement économique Scottish Enterprise.

    32Un second exemple de collaboration public‑privé réussie concerne la mise en place d’un projet pilote dans l’éolien offshore de 100 MW, « The European Offshore Wind Deployment Centre ». Porté par un joint‑venture composé de Vattenfall à 75 % et d’Areg à 25 %, il est cofinancé par des fonds privés, des fonds publics (le fonds pour l’éolien offshore écossais) et des fonds européens (programme énergétique européen pour la relance – PEER). Outre la production d’électricité, ce projet vise à construire une plate‑forme de recherche pour améliorer l’efficacité des turbines.

    33Ces deux exemples témoignent de la capacité des acteurs locaux à se mobiliser en faveur de l’innovation technologique dans le secteur énergétique ; comme le précise un urbaniste de la ville, « ce n’est pas sexy d’aborder toute la stratégie d’énergie durable par le biais de la protection de l’environnement et réduction de CO2, ça l’est beaucoup plus dès que l’on peut parler d’innovation technologique et de compétitivité économique. C’est cet argument qui nous permettra de gagner le soutien de nos décideurs et des entreprises » (entretien Aberdeen 2014). Ce témoignage montre également la difficulté des municipalités à mobiliser durablement les acteurs pour atteindre des objectifs climatiques et énergétiques à long terme.

    Une gouvernance entre inclusion et exclusion

    34Malgré cette nouvelle dynamique d’ouverture et de coopération, les interlocuteurs rencontrés au cours des entretiens insistent sur le fait qu’il s’agit de compromis temporaires susceptibles d’ajustements en fonction des réussites et échecs des projets mis en œuvre. Ces formes de coopération restent ainsi sujettes à un changement politique ou à un changement de personnel dans les institutions représentées ou à une modification des régulations qui empêchent la réalisation de tel ou tel projet ou encore à la pression des lobbies. Les acteurs de la ville reconnaissent une autre limite à ces instances délibératives : la faible implication de la participation citoyenne. Les citoyens sont sollicités dans le cadre de la politique de communication mais font rarement partie de ces instances délibératives. Cette limite renvoie à la question de savoir si les initiatives locales visant le déploiement d’une stratégie bas carbone sont plus inclusives socialement.

    35En s’appuyant sur la constitution d’une nouvelle élite locale disposant de ressources mobilisables et de schémas cognitifs partagés, ces instances excluent d’autres groupes sociaux pauvres en ressources valorisables (Bacqué et Sintomer, 2011). Pareille situation renvoie à la théorie développée par Putnam (2000) qui montre que deux formes de capital social coexistent. Une première qu’il nomme « bonding social capital » qui renforce les réseaux, les liens et la cohésion sociale entre les individus aux parcours et aux cadres cognitifs comparables, c’est‑à‑dire les parties prenantes traditionnellement membres des groupes de travail et des comités de pilotage. Une seconde forme appelée « bridging social capital » qui permet d’ouvrir les réseaux à une plus grande diversité d’individus aux trajectoires différentes (Putnam, 2000 ; Putnam and Feldstein, 2003). L’enjeu pour Aberdeen, comme pour de nombreuses autres villes, se situe sur cette deuxième forme d’intégration.

    36En effet, la participation des citoyens, au sens large, dans la réflexion et la concrétisation de projets locaux peut en faciliter l’acceptation et réduire la résistance aux installations renouvelables (Wüstenhagen et al,. 2007). Une large participation permet également de diffuser plus facilement les idées concernant par exemple les changements de comportement nécessaires dès lors qu’il s’agit de réduire la consommation d’énergie. Favoriser l’implication citoyenne peut relever de la simple politique de communication ou de l’ouverture de certaines instances de prises de décision à des catégories sociales plus diversifiées. Aberdeen a tenté de développer ces deux volets à travers deux projets : le projet Music (Mitigation in Urban areas: Solutions for Innovative Cities10) cofinancé par Interreg entre 2011 et 2015 et la création de l’entreprise de services énergétiques (Esco) Aberdeen Heat and Power en 200211.

    37Le projet Music a poursuivi trois objectifs : sensibiliser la population à l’investissement financier citoyen dans les énergies propres ; faire se rencontrer les acteurs du secteur académique, énergétique, et celui du transport avec les habitants de la ville pour définir une vision commune d’Aberdeen à l’horizon 2050 ; concrétiser des projets d’information pédagogique. Le projet Music a mis en place des outils de consultation citoyenne par le biais de groupes de travail et de tables rondes. Des idées ont été formalisées et soumises aux décideurs de la ville, des vidéos pédagogiques ont été diffusées, des écoles ont participé, des projets énergétiques communautaires ont été développés. Bref, selon une responsable de ce projet, « le projet Music a servi de catalyseur à de nouvelles idées de développement basé sur les motivations des citoyens […] ; en participant au projet Music, les citoyens se sont rendu compte qu’ils avaient la capacité d’influencer la transition bas carbone à leur niveau mais également au niveau des décisions de la ville […] ; à la fin du projet, ils ont voulu continuer à se rencontrer et à développer de nouvelles initiatives ». Ce projet a contribué à familiariser des populations habituellement exclues des réflexions stratégiques locales aux questions énergétiques durables et à mettre en place un environnement favorable à l’acceptation des projets bas carbone de la ville.

    38Une autre initiative, plus ancienne, a consisté à créer une entreprise de chauffage urbain à but non lucratif, Aberdeen Heat and Power (AH&P). En s’appuyant sur la technique de cogénération au gaz, elle a pour objectif de fournir une chaleur moins émettrice en carbone à un prix abordable aux locataires des logements sociaux municipaux. En 2002, lorsque les services de la ville décident de soutenir la création de l’entreprise de services énergétiques AH&P, ils visent à répondre à la problématique de précarité énergétique de leurs locataires, en réduisant leur facture et en améliorant leur confort thermique, et à contribuer à la réduction des émissions de CO2. Ils tâtonnent dans la démarche mais le processus de décision conduisant à la création de cette entreprise de chauffage urbain a volontairement reposé sur une démarche participative impliquant les locataires des logements sociaux municipaux directement concernés. Dès les premières réflexions, la mairie choisit d’impliquer les locataires dans la recherche de la solution la mieux adaptée à leurs besoins de chauffage et à leur capacité de paiement. Afin qu’ils restent impliqués dans l’activité de l’entreprise de chauffage urbain, les locataires sont par ailleurs représentés dans les instances de décision de l’entreprise. Ils participent par exemple aux décisions concernant la fixation du prix du chauffage qui se fonde actuellement sur un système forfaitaire. Grâce à cette forme de consultation, les projets qui ont suivi le projet pilote ont été rapidement acceptés, voire attendus, par les populations. Les travaux nécessaires et les évolutions de prix sont également mieux compris, d’autant que les factures ont baissé en moyenne de 25 % à 45 % à consommation égale (entretien Aberdeen 2014).

    Conclusion

    39Si les initiatives d’Aberdeen ne transforment pas la ville en fournisseur d’énergie, elles ancrent la problématique de l’énergie bas carbone dans les préoccupations des diverses parties prenantes et transforment l’action collective locale en une gouvernance plus ouverte, plus pluraliste et plus transversale. Elles ont abouti à l’apparition de panneaux solaires, d’éoliennes, de centrales de cogénération, de bus à hydrogène qui transforment le paysage urbain de la ville. Des innovations technologiques ainsi que la valorisation des compétences du secteur pétrolier et gazier en faveur des énergies durables sont également soutenues par un large réseau d’acteurs publics et privés dans la mesure où elles permettent à la ville, comme aux entreprises, de conserver une dynamique économique. C’est grâce à un plan d’action pragmatique en faveur de l’énergie durable que la ville a réussi à structurer la coopération publique‑privée et à rassembler les parties prenantes autour des objectifs de réduction des émissions de CO2 et de déploiement d’énergies renouvelables. Aberdeen s’est ainsi donné les moyens d’animer un large réseau d’acteurs locaux, institutionnels, économiques et académiques afin de valoriser les ressources locales en matière d’énergies propres, envisager un avenir décarboné à l’horizon 2050 et réduire la précarité énergétique. Cette vision est en partie partagée par les citoyens, plus ou moins impliqués dans ces réseaux. Les fonds en faveur des énergies renouvelables mis à disposition par le gouvernement écossais, britannique et par l’Union européenne sont mis à profit par la ville pour financer ses propres initiatives, adaptées aux contraintes et ressources locales.

    40L’exemple d’Aberdeen montre que la qualité, l’intensité et la durée de l’engagement des acteurs locaux conditionnent la réussite ou l’échec de la trajectoire bas carbone définie au niveau national. Or, les compromis atteints valent tant que la constellation d’acteurs perdure, que les enjeux sont partagés et que les régulations nationales y sont favorables. Mais les rapports de force complexes entre autorités locales, exécutif écossais et gouvernement britannique peuvent aboutir à une révision de règles, moins propices aux niveaux infranationaux. La réforme du marché électrique (Energy Act 2013) en est une illustration. Bien que dans les discours les décideurs nationaux se déclarent favorables aux énergies décentralisées12, dans les faits l’introduction d’un système de financement des énergies renouvelables favorables aux grandes installations (« contrat pour la différence ») au détriment des tarifs d’achat réduit les possibilités d’investissement des villes, des communautés et des citoyens dans les installations renouvelables. Ce faisant, les décisions du gouvernement britannique renforcent le modèle énergétique traditionnellement centralisé. Les villes se heurtent ainsi à des régulations changeantes et à des configurations de gouvernance incertaines sur la durée. Il suffit de citer ici les intérêts de l’Écosse et d’Aberdeen qui ne cessent d’osciller entre le sauvetage de l’industrie gazière et pétrolière et la lutte contre le changement climatique pour comprendre que la concrétisation des objectifs énergétiques bas carbone à long terme reste aléatoire à tous les niveaux de gouvernance.

    Notes de bas de page

    1 Le processus de dévolution lancé par le gouvernement de Blair à la fin des années 1990 a permis de réétablir le Parlement écossais et de transférer certaines compétences au gouvernement écossais dans les domaines de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’administration locale, du logement, de l’environnement, du développement économique, par exemple. Toutefois la fiscalité et le budget écossais continuent de relever du Trésor britannique ; la défense et les affaires étrangères, la politique sociale et économique sont toujours du ressort du gouvernement britannique de même que la politique du gaz, du pétrole et du nucléaire (Cole, 2007).

    2 Nous tenons à remercier Isabelle Laudier, responsable de l’Institut CDC pour la recherche de la Caisse des dépôts, pour le soutien apporté à ces travaux à travers le projet « Décentralisation énergétique et innovations territoriales. Une comparaison européenne dans les secteurs de l’éolien, de la biomasse et du photovoltaïque » (2014‑2016) conduit dans le cadre du Ceri‑Sciences‑Po sous la direction de François Bafoil et Gilles Lepesant.

    3 L’Écosse est constituée de 32 entités administratives territoriales qui ont été créées en 1996 avant la dévolution.

    4 Une procédure d’appel peut être déposée auprès de la direction pour les appels du gouvernement écossais (Directorate for Planning and Environmental Appeals – DPEA). Un rapporteur public est nommé pour étudier les arguments de chaque partie prenante afin de trancher.

    5 https://www.ofgem.gov.uk/licences-codes-and-standards/licences/licence-lite

    6 Il s’agit de Scottish Power, Scottish and Southern Energy, British gas, E.ON, Npower and EDF Energy.

    7 L’énergie communautaire ou locale est définie de la manière suivante : il s’agit de technologies qui produisent de la chaleur et/ou de l’électricité à partir de sources renouvelables dont les propriétaires de l’installation sont un groupe communautaire, ou une entreprise locale écossaise, un agriculteur ou un propriétaire foncier, une autorité locale, un bailleur social ou toute autre organisation du secteur public ou caritatif (Energy Saving Trust, p. 5). Il peut s’agir d’installations détenues en totalité ou en partvie par ces catégories de propriétaires. Dans ce cas, seule la partie détenue par ces groupes est prise en compte dans les statistiques. Une partie des projets sont partagés entre investisseurs locaux et développeurs ou investisseurs privés.

    8 Malgré les oppositions croissantes, selon un sondage réalisé pour le gouvernement (YouGov) conduit en mars 2015, la majorité des Écossais, soit 79 %, soutient la poursuite de la politique d’énergie verte du gouvernement.

    9 https://www.cse.org.uk/advice/renewable-energy/rent-a-roof-pv-schemes

    10 https://www.aberdeencity.gov.uk/services/business-and-licensing/eu-funding-and-projects/previous-projects

    11 http://www.aberdeenheatandpower.co.uk/

    12 Le ministre Greg Barker a même annoncé vouloir passer des « Big Six aux Big 60 000 » https://www.gov.uk/government/news/500000-investment-energises-renewable-energy-community-groups

    Auteur

    • Rachel Guyet

      Centre International de Formation, Nice

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Creative Commons - Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International - CC BY-NC-SA 4.0

    Le texte seul est utilisable sous licence Creative Commons - Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International - CC BY-NC-SA 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Shakespeare a mal aux dents

    Shakespeare a mal aux dents

    (Que traduit-on quand on traduit ?)

    Marie Vrinat-Nikolov et Patrick Maurus

    2018

    Autorité et Pouvoir en perspective comparative

    Autorité et Pouvoir en perspective comparative

    David Gibeault et Stéphane Vibert

    2017

    Énergies nouvelles, territoires autonomes ?

    Énergies nouvelles, territoires autonomes ?

    Gilles Lepesant (dir.)

    2018

    Le Façonnement des ancêtres

    Le Façonnement des ancêtres

    Dimensions sociales, rituelles et politiques de l'ancestralité

    Sophie Chave-Dartoen et Stéphanie Rolland-Traina (dir.)

    2019

    Encyclopédie des historiographies : Afriques, Amériques, Asies

    Encyclopédie des historiographies : Afriques, Amériques, Asies

    Volume 1 : sources et genres historiques (Tome 1 et Tome 2)

    Nathalie Kouamé, Éric P. Meyer et Anne Viguier (dir.)

    2020

    S’émanciper par les armes ?

    S’émanciper par les armes ?

    Sur la violence politique des femmes

    Caroline Guibet Lafaye et Alexandra Frénod (dir.)

    2019

    Manuel pratique du traduire

    Manuel pratique du traduire

    Lire - Écrire - Traduire

    Pauline Fournier et Patrick Maurus

    2019

    Traduction et migration

    Traduction et migration

    Enjeux éthiques et techniques

    Arnold Castelain (dir.)

    2020

    Experts et expertise dans les mandats de la société des nations : figures, champs, outils

    Experts et expertise dans les mandats de la société des nations : figures, champs, outils

    Philippe Bourmaud, Norig Neveu et Chantal Verdeil (dir.)

    2020

    La Prédication existentielle dans les langues naturelles : valeurs et repérages, structures et modalités

    La Prédication existentielle dans les langues naturelles : valeurs et repérages, structures et modalités

    Tatiana Bottineau (dir.)

    2020

    Variation linguistique et enseignement des langues

    Variation linguistique et enseignement des langues

    Le cas des langues moins enseignées

    Gilles Forlot et Louise Ouvrard (dir.)

    2020

    (Ré) Appropriations des savoirs

    (Ré) Appropriations des savoirs

    Acteurs, territoires, processus, enjeux

    Marie Chosson, Marie-Albane de Suremain et Anne Viguier (dir.)

    2021

    Voir plus de livres
    1 / 12
    Shakespeare a mal aux dents

    Shakespeare a mal aux dents

    (Que traduit-on quand on traduit ?)

    Marie Vrinat-Nikolov et Patrick Maurus

    2018

    Autorité et Pouvoir en perspective comparative

    Autorité et Pouvoir en perspective comparative

    David Gibeault et Stéphane Vibert

    2017

    Énergies nouvelles, territoires autonomes ?

    Énergies nouvelles, territoires autonomes ?

    Gilles Lepesant (dir.)

    2018

    Le Façonnement des ancêtres

    Le Façonnement des ancêtres

    Dimensions sociales, rituelles et politiques de l'ancestralité

    Sophie Chave-Dartoen et Stéphanie Rolland-Traina (dir.)

    2019

    Encyclopédie des historiographies : Afriques, Amériques, Asies

    Encyclopédie des historiographies : Afriques, Amériques, Asies

    Volume 1 : sources et genres historiques (Tome 1 et Tome 2)

    Nathalie Kouamé, Éric P. Meyer et Anne Viguier (dir.)

    2020

    S’émanciper par les armes ?

    S’émanciper par les armes ?

    Sur la violence politique des femmes

    Caroline Guibet Lafaye et Alexandra Frénod (dir.)

    2019

    Manuel pratique du traduire

    Manuel pratique du traduire

    Lire - Écrire - Traduire

    Pauline Fournier et Patrick Maurus

    2019

    Traduction et migration

    Traduction et migration

    Enjeux éthiques et techniques

    Arnold Castelain (dir.)

    2020

    Experts et expertise dans les mandats de la société des nations : figures, champs, outils

    Experts et expertise dans les mandats de la société des nations : figures, champs, outils

    Philippe Bourmaud, Norig Neveu et Chantal Verdeil (dir.)

    2020

    La Prédication existentielle dans les langues naturelles : valeurs et repérages, structures et modalités

    La Prédication existentielle dans les langues naturelles : valeurs et repérages, structures et modalités

    Tatiana Bottineau (dir.)

    2020

    Variation linguistique et enseignement des langues

    Variation linguistique et enseignement des langues

    Le cas des langues moins enseignées

    Gilles Forlot et Louise Ouvrard (dir.)

    2020

    (Ré) Appropriations des savoirs

    (Ré) Appropriations des savoirs

    Acteurs, territoires, processus, enjeux

    Marie Chosson, Marie-Albane de Suremain et Anne Viguier (dir.)

    2021

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    • amazon.fr
    • decitre.fr
    • mollat.com
    • i6doc.fr
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    ePub / PDF

    1 Le processus de dévolution lancé par le gouvernement de Blair à la fin des années 1990 a permis de réétablir le Parlement écossais et de transférer certaines compétences au gouvernement écossais dans les domaines de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’administration locale, du logement, de l’environnement, du développement économique, par exemple. Toutefois la fiscalité et le budget écossais continuent de relever du Trésor britannique ; la défense et les affaires étrangères, la politique sociale et économique sont toujours du ressort du gouvernement britannique de même que la politique du gaz, du pétrole et du nucléaire (Cole, 2007).

    2 Nous tenons à remercier Isabelle Laudier, responsable de l’Institut CDC pour la recherche de la Caisse des dépôts, pour le soutien apporté à ces travaux à travers le projet « Décentralisation énergétique et innovations territoriales. Une comparaison européenne dans les secteurs de l’éolien, de la biomasse et du photovoltaïque » (2014‑2016) conduit dans le cadre du Ceri‑Sciences‑Po sous la direction de François Bafoil et Gilles Lepesant.

    3 L’Écosse est constituée de 32 entités administratives territoriales qui ont été créées en 1996 avant la dévolution.

    4 Une procédure d’appel peut être déposée auprès de la direction pour les appels du gouvernement écossais (Directorate for Planning and Environmental Appeals – DPEA). Un rapporteur public est nommé pour étudier les arguments de chaque partie prenante afin de trancher.

    5 https://www.ofgem.gov.uk/licences-codes-and-standards/licences/licence-lite

    6 Il s’agit de Scottish Power, Scottish and Southern Energy, British gas, E.ON, Npower and EDF Energy.

    7 L’énergie communautaire ou locale est définie de la manière suivante : il s’agit de technologies qui produisent de la chaleur et/ou de l’électricité à partir de sources renouvelables dont les propriétaires de l’installation sont un groupe communautaire, ou une entreprise locale écossaise, un agriculteur ou un propriétaire foncier, une autorité locale, un bailleur social ou toute autre organisation du secteur public ou caritatif (Energy Saving Trust, p. 5). Il peut s’agir d’installations détenues en totalité ou en partvie par ces catégories de propriétaires. Dans ce cas, seule la partie détenue par ces groupes est prise en compte dans les statistiques. Une partie des projets sont partagés entre investisseurs locaux et développeurs ou investisseurs privés.

    8 Malgré les oppositions croissantes, selon un sondage réalisé pour le gouvernement (YouGov) conduit en mars 2015, la majorité des Écossais, soit 79 %, soutient la poursuite de la politique d’énergie verte du gouvernement.

    9 https://www.cse.org.uk/advice/renewable-energy/rent-a-roof-pv-schemes

    10 https://www.aberdeencity.gov.uk/services/business-and-licensing/eu-funding-and-projects/previous-projects

    11 http://www.aberdeenheatandpower.co.uk/

    12 Le ministre Greg Barker a même annoncé vouloir passer des « Big Six aux Big 60 000 » https://www.gov.uk/government/news/500000-investment-energises-renewable-energy-community-groups

    Énergies nouvelles, territoires autonomes ?

    X Facebook Email

    Énergies nouvelles, territoires autonomes ?

    Ce livre est cité par

    • (2022) Energy Autonomy. DOI: 10.1002/9781394164080.refs

    Énergies nouvelles, territoires autonomes ?

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Énergies nouvelles, territoires autonomes ?

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Guyet, R. (2018). Entre centralisation de l’énergie et émergence de nouveaux modèles énergétiques locaux. Le cas d’Aberdeen. In G. Lepesant (éd.), Énergies nouvelles, territoires autonomes ? (1‑). Presses de l’Inalco. https://doi.org/10.4000/books.pressesinalco.17508
    Guyet, Rachel. « Entre centralisation de l’énergie et émergence de nouveaux modèles énergétiques locaux. Le cas d’Aberdeen ». In Énergies nouvelles, territoires autonomes ?, édité par Gilles Lepesant. Paris: Presses de l’Inalco, 2018. https://doi.org/10.4000/books.pressesinalco.17508.
    Guyet, Rachel. « Entre centralisation de l’énergie et émergence de nouveaux modèles énergétiques locaux. Le cas d’Aberdeen ». Énergies nouvelles, territoires autonomes ?, édité par Gilles Lepesant, Presses de l’Inalco, 2018, https://doi.org/10.4000/books.pressesinalco.17508.

    Référence numérique du livre

    Format

    Lepesant, G. (éd.). (2018). Énergies nouvelles, territoires autonomes ? (1‑). Presses de l’Inalco. https://doi.org/10.4000/books.pressesinalco.17363
    Lepesant, Gilles, éd. Énergies nouvelles, territoires autonomes ?. Paris: Presses de l’Inalco, 2018. https://doi.org/10.4000/books.pressesinalco.17363.
    Lepesant, Gilles, éditeur. Énergies nouvelles, territoires autonomes ?. Presses de l’Inalco, 2018, https://doi.org/10.4000/books.pressesinalco.17363.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses de l’Inalco

    Presses de l’Inalco

    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Flux RSS

    URL : http://www.inalco.fr/presses-inalco

    Email : presses-inalco@inalco.fr

    Adresse :

    2, rue de Lille

    75007

    Paris

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement