Organiser des résidences artistiques et littéraires en bibliothèque
| ,Partie 2. Enjeux et aventures
Une histoire d’envies : l’implication des bibliothèques dans les résidences d’artistes à l’université de Tours
Texte intégral
Les résidences d’artistes : genèse et expérience
- 1 Nicole Denoit et Catherine Douzou (dir.) La résidence d’artiste : enjeux et pratiques, Tours, Pres (...)
1À partir de l’année 2002-2003, l’université de Tours s’est résolument engagée, à l’initiative de son président, Michel Lussault, dans une politique d’accueil d’artistes en résidence avec le soutien de la DRAC Centre et du Conseil départemental d’Indre-et-Loire. Au fil des années, ces résidences ont évolué, favorisant des formes d’implication diverses, adaptées aux artistes et à leurs projets et permettant la participation directe ou indirecte des étudiants et de la communauté universitaire à une création partagée. Une journée d’étude sur « L’autorité de l’artiste en résidence » organisée à Tours en mai 2014 à l’initiative de la filière de formation « Culture et médiation des arts du spectacle » et de l’équipe de recherche « Interactions culturelles et discursives » a permis un bilan d’étape sur plus de dix ans d’expériences artistiques, sensibles et humaines. La plupart des interventions sont réunies dans un ouvrage paru aux Presses universitaires François-Rabelais, La résidence d’artiste. Enjeux et pratiques1. Un film documentaire d’une dizaine de minutes intitulé Retour sur résidences a également été réalisé par les étudiants du master en Arts du spectacle et peut être visionné sur le site du service culturel : < https://www.univ-tours.fr/les-residences-d-artistes/retour-en-images-les-residences-d-artistes-414973.kjsp >.
- 2 Michel Lussault, « Légitimer la résidence d’artiste à l’université : un projet intellectuel fondat (...)
2Michel Lussault, président de l’université entre 2002 et 2008 explique que le développement des résidences d’artistes était une réponse à un moment d’interrogation sur l’identité de l’université, sur son projet intellectuel : « Ce choix procède d’une imagination particulière de ce que doit être une université. Les résidences ne sont pas là pour jouer les utilités. Les résidences ne peuvent pas être le supplément d’âme d’une formation. […] La résidence est conçue dès le départ comme une expérience de vie et de pensée, irréductible à toute autre chose, qui vient déranger, bouger, troubler. »2 Ces résidences, si elles ont toutes leurs spécificités, sont articulées autour de quelques constantes : un travail sur une année impliquant un projet de création partagé avec des étudiants et un ou des enseignants-chercheurs ; des interventions de l’artiste dans différents cursus ; des manifestations, y compris une sortie de résidence*, ouvertes au grand public et un accompagnement de l’artiste pendant sa résidence par la chargée d’action culturelle, Cécile Thomas-Grouhan. Le budget de ces résidences est d’environ 30 000 € par an, grâce à un financement conséquent du département d’Indre-et-Loire et au soutien de la DRAC. Ce budget permet de couvrir l’ensemble de dépenses qui varient d’un projet artistique à un autre : rémunération de l’artiste, déplacements et hébergement de l’artiste et de ses éventuels invités, organisation des manifestations, achat des matériaux nécessaires, frais techniques, captation vidéo, production et diffusion d’un « objet-trace » (catalogue, livre, DVD, support numérique, etc.) de la résidence qui permet de la valoriser et d’en garder, littéralement, trace. Ces résidences, si elles sont mises en œuvre et le plus souvent initiées par le service culturel avec l’appui de chercheurs et/ou de structures culturelles partenaires ont, au fil des années, permis une implication des BU sur laquelle la présente contribution entend mettre l’accent.
La construction du partenariat : service culturel et bibliothèque
Une implication qui ne va pas toujours de soi
3Les universités sont des organisations complexes et même si cela peut paraître surprenant, les bibliothèques peuvent ne pas être identifiées par tous comme des acteurs à part entière de l’action culturelle.
Il a fallu du temps pour que le service culturel et la direction des bibliothèques prennent l’habitude de se concerter et de collaborer plutôt que de mener en parallèle des projets distincts. |
4Pour avoir envie de travailler ensemble encore faut-il se connaître, et l’implication des bibliothèques dans les résidences a été grandement facilitée par l’inclusion d’un représentant des BU au conseil culturel de l’université, l’instance qui définit les orientations de la politique culturelle de l’établissement. Ce lieu privilégié de présentation et d’échange sur les projets culturels en cours ou en gestation a permis un rapprochement entre le personnel du service culturel, notamment Cécile Thomas-Grouhan, chargée du suivi des résidences et les représentants du réseau BU. De cette connaissance mutuelle sont nées l’envie et la possibilité de faire ensemble puisque la bibliothèque était ainsi clairement et officiellement identifiée comme un partenaire naturel et légitime de l’action culturelle en général et des résidences en particulier.
Des lieux, des ressources, des personnes
5Les bibliothèques, notamment mais pas seulement celle de lettres et sciences humaines qui se trouve sur le même site que le service culturel et la salle de spectacle, ont cessé d’être des abstractions et sont devenues des lieux à investir avec des ressources et plus important encore, des personnels qui étaient aussi des passeurs de culture. La construction des résidences est une affaire de longue haleine et les calendriers peuvent vite faire obstacle à des collaborations. Pour que la synergie fonctionne, il est essentiel que les intéressés soient associés très tôt et donc qu’il y ait une bonne communication entre acteurs, une curiosité mutuelle qui permet, autour du projet de résidence, d’échanger très en amont. C’est aussi, bien sûr, une affaire de personnes. Rien ne peut se faire sans l’engagement des conservatrices et conservateurs, de tous les personnels qui doivent se sentir concernés par l’action culturelle menée, et découvrir en quoi une résidence peut relever de leurs missions. Quand, plusieurs semaines avant le début d’une résidence, la bibliothèque a déjà anticipé et commandé les ouvrages utiles pour satisfaire l’artiste attendu ou que le service culturel a déjà sollicité la bibliothèque pour acquérir des livres ou des DVD dont l’artiste souhaite disposer, chacun se sent donc impliqué et la partie est bien engagée !
Des artistes à la BU : opportunités, expériences, enjeux
François Bon et le train fantôme
6L’écrivain François Bon a été accueilli en 2006-2007. Une jeune conservatrice récemment nommée à Tours, Stéphanie Puel, a remplacé au pied levé sa direction pour une réunion de travail autour de la résidence en construction. Rapidement un projet a germé qui s’est ensuite construit avec des enseignantes d’arts du spectacle. Il s’agissait d’investir un espace inhabituel, les magasins de la BU lettres d’habitude inaccessibles au public. François Bon visite les lieux et il est fasciné par les « fantômes », ces petits cartons laissés sur les étagères en lieu et place des livres empruntés. Ces fantômes tangibles vont l’inspirer, tout comme le mode de classement différent, par ordre d’arrivée, entraînant des juxtapositions insolites et fécondes. Le train fantôme pouvait partir ! L’écrivain choisit des textes et avec plusieurs étudiants il se positionne en différents coins et recoins des magasins, attendant l’arrivée d’un wagon de 7 ou 8 voyageurs, séduits et surpris, à qui ils déclament ou lisent les extraits sélectionnés. En une demi-journée, 120 visiteurs inscrits partent toutes les vingt minutes, munis de tickets factices. Ils se trouvent dans une relation de réelle proximité avec l’artiste et en même temps ils vont à la bibliothèque et découvrent ses coulisses, rencontrent ses personnels dans des conditions inédites et bien sympathiques. Ce « train fantôme » reste un excellent souvenir pour tous ceux qui ont pu y participer.
David Christoffel ou « comment sortir de Dewey »
7Invité en résidence à Tours en 2015-2016, l’écrivain et musicien David Christoffel a construit son projet artistique autour de la recherche de textes dans les collections des bibliothèques. La création radiophonique qui allait en résulter s’appuyait sur des textes de thèses ou écrits scientifiques obsolètes, surprenants, décalés que les étudiants et l’artiste allaient découvrir dans les collections de la bibliothèque avec l’aide des personnels. Ce travail d’exploration et de sensibilisation aux méthodes de recherche documentaire s’est effectué dans la BU de Lettres mais aussi, avec la complicité d’une enseignante d’histoire de la médecine et de la conservatrice responsable, dans la BU de médecine : une dizaine d'étudiants en médecine ont travaillé sur la mise en son de textes médicaux qu'ils ont découverts dans des ouvrages du XVIIe au XXe siècle extraits des collections patrimoniales de la BU de médecine. Les étudiants ont choisi les textes, l'intérêt résidant dans le rapport de la langue scientifique au contenu du texte, ancien ou moderne. Les étudiants ont également exploité les sources sonores (disques vinyle) conservées à la bibliothèque. La recherche des documents s’est accompagnée d’une visite du magasin, avec ses 2 000 mètres de linéaires, et d’une formation adaptée à l’utilisation du catalogue. Durant cette résidence, les bibliothèques et leurs collections sont devenues des terrains de jeu propices à des détournements d’usage, avec la complicité du personnel de la bibliothèque. Une rencontre autour de Marc Décimo, bibliophile, a été organisée à la BM de Tours car cette résidence se prêtait à un tel partenariat. La construction de pseudo-thèses mises ultérieurement en voix et en son a permis de changer le point de vue des étudiants impliqués sur ces lieux et leurs agents, de développer un côté ludique. La sortie de résidence s’est orchestrée sur le mode « Ma fausse thèse en 180 secondes ».
8L’ensemble des réalisations de cette résidence est visible en ligne : < https://www.univ-tours.fr/les-residences-d-artistes/residence-d-artiste-2015-2016-br-david-christoffel-poete-et-designer-sonore-589806.kjsp >. David Christoffel a renouvelé ce type d’expérience à Paris Diderot < http://lesdiscrets.fr/chevauchee/41-50/45_chevauchee_para-academique.mp3 >et dans les deux cas il a été sensible à l’envie des personnels de bibliothèque de se mettre à l’écoute des attentes de l’artiste, du projet. Il a perçu la difficulté d’un exercice qui implique de changer de posture, de se décentrer par rapport à ses missions et compétences habituelles pour arriver à « sortir de Dewey ». Il y a un risque de malentendu car l’enthousiasme des bibliothécaires pour répondre à la sollicitation artistique peut parfois nuire à la créativité nécessaire. David Christoffel rappelle que « dans le contexte d'ateliers de créations radiophoniques, les participants aiment vagabonder dans les rayonnages des BU comme on farfouille dans une brocante » ; cette recherche des perles rares qui se prêteront à l’exploitation radiophonique doit rester prioritaire par rapport à la technicité, la maîtrise de Dewey, de Zotero ou des astuces du catalogage informatique. Il s’agit bien pour tous d’une transformation du rôle, du lieu, des pratiques et des compétences à travers le processus artistique en jeu.
Faire découvrir et valoriser des lieux et collections
9D’autres résidences ont permis des collaborations différentes et renforcé l’envie de travailler ensemble autour de la présence artistique. Ainsi, la résidence du bédéiste Marc-Antoine Mathieu a permis de nouvelles pratiques d’acquisition dans le domaine du roman graphique et de la BD, grâce aux conseils éclairés de l’enseignant-chercheur en charge de la résidence, Laurent Gerbier, qui menait parallèlement des conférences grand public sur le sujet. De manière plus anecdotique, l’atelier hebdomadaire se déroulait dans une salle au-dessus de la BU de lettres et ainsi les étudiants (dont certains venaient d’autres sites universitaires) et l’artiste traversaient les locaux de la BU tous les jeudis pour se retrouver… Il y a fort à parier que certains ont pris l’habitude de s’y arrêter à cette occasion.
Un guitariste, un traducteur, une plasticienne…
10Pendant sa résidence en 2004-2005, le guitariste Marc Ducret a découvert les collections de la bibliothèque musicale de Touraine, lieu dont il ignorait l’existence avant sa venue à Tours et dont les collections ont su le séduire. La résidence du traducteur André Markowicz s’est déroulée en partie dans les locaux du Centre d’études supérieures de la Renaissance (CESR) et les étudiants ont ainsi pu découvrir la bibliothèque de ce lieu un peu excentré que peu d’étudiants de licence connaissent et fréquentent. Pour le plasticien Florent Lamouroux, en résidence en 2016-2017, l’implication de la BU s’est faite via la demande d’exposer les photos réalisées pour la sortie de résidence dans les locaux de la BU. L’exposition a très bien fonctionné < https://www.univ-tours.fr/culture/retour-sur-la-residence-d-artiste-2016-2017-br-florent-lamouroux-plasticien-576415.kjsp > et de nombreux visiteurs ont fréquenté la BU à cette occasion. L’accueil en résidence de deux plasticiens, Florent Lamouroux et Carole Marchais, a aussi permis un rapprochement avec la bibliothèque spécialisée de l’École des Beaux-Arts, favorisant la circulation des étudiants entre ces lieux et collections mais aussi la rencontre des conservateurs avec une meilleure connaissance de leurs fonds respectifs.
La résidence d’artiste, une opportunité pour changer le regard de la BU et sur la BU
11Ce qui ressort de nos diverses expériences à l’université de Tours ces dernières années c’est bien la possibilité offerte par les résidences d’investir des lieux, d’impliquer des personnes et de faire évoluer le regard des étudiants et des personnels sur la BU. Ceci passe par une appropriation partagée de ces résidences et une envie d’aller plus loin ensemble.
Changer le regard sur la BU
12Depuis quelques années, l’action culturelle est devenue une mission pour des bibliothèques qui œuvrent à changer leur image parfois un peu « classique » pour devenir des lieux de convivialité mieux identifiés par les usagers. Du point de vue de la dynamique interne, travailler autour d’une résidence avec l’artiste, les étudiants, les enseignants-chercheurs et d’autres services ou acteurs culturels locaux peut permettre l’expression de la créativité de tous les personnels, toutes catégories confondues et ainsi renforcer la cohésion de l’équipe. Ce sont des projets atypiques et motivants sur lesquels on peut se mobiliser avec plaisir et qui donnent régulièrement lieu à des retours positifs des usagers.
Il y a là également une forme de reconnaissance métier bienvenue. La collaboration avec des chercheurs et la proximité des étudiants participe aussi d’une dynamique vertueuse rendue nécessaire par l’éloignement croissant de ces publics qui souvent fréquentent la BU « virtuellement », via ses ressources en ligne plus que physiquement, par l’investissement des espaces et l’échange avec les personnels. |
Faire venir de nouveaux visiteurs
13Rencontres artistiques, expositions, manifestations culturelles sont autant de moyens pour ouvrir la bibliothèque à de nouveaux publics. L’habitude prise par la BU de Lettres à Tours de proposer systématiquement des expositions d’ouvrages et de documents en lien avec les résidences d’artistes contribue à faire rayonner les résidences. Nous avons également pris le parti d’associer chaque fois que possible l’artiste en résidence au programme du Printemps des poètes. Ainsi, Stéphane Bouquet s’est-il prêté à un jeu de questions-réponses pendant sa résidence en 2014-2015. Le public du Printemps des poètes a désormais, chaque année au moins, une rencontre prévue dans les locaux de la BU, souvent préparée par des étudiants offrant une médiation originale.
Créer de nouvelles envies
14L’habitude de collaboration facilite l’élaboration conjointe de projets multiples et ce, au-delà des résidences mêmes. Ainsi travaillons-nous à l’organisation d’un cycle de rencontres littéraires avec un partenariat service culturel, département de lettres et BU, avec l’aide de l’Agence régionale Ciclic. Cela permet aussi d’aller vers des collaborations sur des projets plus inattendus, des expositions comme celle née de la résidence de Florent Lamouroux ou la participation de Carole Marchais au projet associant jardin partagé et art recyclé. La créativité des personnels de la BU peut s’exprimer dans le cadre des résidences et autres projets culturels, comme l’initiative de Katrina Kalda, conservatrice de la BU Lettres, de présenter dans le hall de la bibliothèque des cintres portant les programmes papier de la saison culturelle dont les étudiants se sont plus volontiers saisis que des exemplaires sagement présentés dans les lieux et sous des formes plus traditionnelles. Quand l’université de Tours a souhaité célébrer les 20 ans de sa carte culture, le Passeport culturel étudiant, la directrice adjointe de la BU, Anne Azanza, a volontiers accepté de travailler avec des étudiants du master Patrimoine culturel immatériel sur des entretiens qui ont rejoint une collection d’archives sonores consultables sur < https://patrimoine.univ-tours.fr/collections-sonores/culture-a-l-universite/ >. Quant aux œuvres du 1 % artistique*, elles ont fait l’objet d’un beau travail commun visible sur < https://patrimoine.univ-tours.fr/patrimoine-artistique/ >.
- 3 Je remercie celles et ceux qui ont accepté de répondre à mes questions et de témoigner de leurs ex (...)
15Les résidences d’artistes à l’université permettent d’investir les lieux, y compris les bibliothèques, sur un mode informel, de faciliter les rencontres, de faire venir de nouveaux visiteurs et de faire travailler ensemble des équipes, des services et des personnes qui sans ce dispositif ne seraient pas en contact aussi étroit. Les bibliothèques sont des lieux riches et potentiellement inspirants pour des artistes, et pas seulement les écrivains comme nous l’avons vu. Les bibliothèques sont fréquentées par un public passionné qui ne demande qu’à se laisser séduire et surprendre par des propositions variées parmi lesquelles on doit retrouver des rencontres et propositions artistiques qui ancrent la bibliothèque au cœur de l’université mais aussi dans un territoire. Les collaborations existantes sont riches à l’université de Tours grâce à l’engagement de nombre de personnes impliquées et il ne faut pas relâcher nos efforts. Au fil des années, les BU sont devenues des espaces de plus en plus ouverts à de nouveaux usages, des lieux de vie, de rencontre que les étudiants s’approprient avec enthousiasme. Il faut donc continuer de construire ensemble des projets et résidences de création artistique impliquant des BU riches de leurs collections et des compétences de leurs personnels, avec une médiation adaptée pour un public en renouvellement constant3.
Notes
1 Nicole Denoit et Catherine Douzou (dir.) La résidence d’artiste : enjeux et pratiques, Tours, Presses universitaires François Rabelais, 2016.
2 Michel Lussault, « Légitimer la résidence d’artiste à l’université : un projet intellectuel fondateur », in La résidence d’artiste, op. cit., p. 43-44.
3 Je remercie celles et ceux qui ont accepté de répondre à mes questions et de témoigner de leurs expériences, notamment David Christoffel, Cécile Thomas-Grouhan (service culturel), Anne Azanza (directrice adjointe de la BU), Anne Chaillot, Katrina Kalda et Stéphanie Puel (BU lettres) ainsi que Sandrine Leturcq (BU médecine).
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