Lecture 5. Le génie du lieu : fragments
p. 108-116
Texte intégral
« Alors, comme dans une étude de marché, on segmente la population en des multiples catégories (jeunes et vieux, actifs et retraités, adolescents, hommes et femmes, chômeurs, niveau de diplôme, origine migratoire, lecteurs faibles, grands ou occasionnels…), ce qui conduit à affiner davantage la segmentation et à en déduire la diversité et la non-homogénéité de ces “publics”. Je pourrais vous dire que tout cela a peu à voir avec le regard du sociologue, ou plutôt, je devrais vous dire que, certes, ces données fournissent des informations indispensables à la mise en œuvre de politiques institutionnelles telle une politique de la lecture publique ; mais elles peuvent nous rendre difficile la tâche de penser le monde qui entoure chaque bibliothèque et sur lequel celle-ci cherche à agir. »
Denis Merklen
1Penser le monde qui entoure la médiathèque Jules-Verne à La Ricamarie (Loire) pour construire un projet collectif ouvert à la complexité et à l’expérimentation.
Portes, cale-portes, murs et fenêtres
2Commencer par poser des cale-portes pour que les portes restent ouvertes ; enlever toutes les affiches collées sur la porte d’entrée pour que l’on puisse voir à l’intérieur ; démonter les barrières du hall interdisant d’en faire le tour.
3Commencer par interdire les affichettes « Interdit de ».
4Commencer par réduire la taille des codes-barres, des tampons et des étiquettes, et les coller à l’arrière des documents.
5Argumenter pendant cinq ans pour abattre les murs intérieurs, abattre les murs intérieurs.
6Argumenter pour installer des sièges pérennes sur l’esplanade, y installer des fauteuils disposés pour la conversation, des bancs et une table pour les goûters.
7Resserrer les rayonnages et gagner de la place pour les personnes : dégager des circulations, installer des banquettes, aménager des coins de tranquillité, multiplier et laisser pousser les plantes, en prendre soin.
8Accrocher, dans les salles, des œuvres achetées ou données par les artistes exposé·es dans la galerie.
9Rechercher l’harmonie et la fluidité car la beauté dans les espaces publics est aussi un droit.
10Argumenter pour créer une ouverture directe sur le parc, attendre le vote du budget pour que se réalise cet aménagement peu coûteux et entamer une relation plus naturelle avec les familles aux beaux jours.
Statistiques
11Nous parlons d’une ville de 8 000 habitant·es, pauvre et multiculturelle1. D’une ville dont 30 % de la population adulte est employée ou ouvrière, 29 % retraitée, 29 % est sans activité professionnelle, dont 11 % de la population adulte se classe dans les catégories professionnelles intermédiaires et supérieures, artisans ou commerçants.
12Nous parlons d’une ville où 40 % des salariés travaillent à temps partiel et 80 % en dehors de la commune, où deux fois plus de femmes que d’hommes sont sans emploi.
13Nous ne parlons pas de richesse.
14Nous parlons d’une ville où 14,6 % des ménages sont des familles monoparentales, où 36 % sont des personnes seules, où la moitié des personnes âgées vivent seules.
15Nous parlons de solitude.
16Nous d’une ville où 17 % de la population est étrangère.
17Nous parlons d’une ville où 50 % de la population adulte n’a aucun diplôme ou seulement le BEPC, 34 % un CAP ou BEP, 14,5 % le baccalauréat, 6 % le niveau bac+2, 6 % un niveau supérieur.
18Nous ne parlons pas de pratiques lettrées généralisées.
Gratuité
19La métropole met en place un Contrat territoire-lecture, cofinancé par la DRAC2 Auvergne Rhône-Alpes, le département de la Loire et la ville de Saint-Étienne, pour l’expérimentation d’un projet de lecture métropolitain ; 53 communes et 40 médiathèques sont concernées. Notre duo « adjointe à la culture/directrice de la médiathèque » propose une mesure simple, économe en temps et en argent qui garantisse à chaque habitant·e de la métropole l’accès à l’ensemble des établissements du territoire : gratuité de toutes les médiathèques.
20En septembre 2023, le conseil municipal de la ville de La Ricamarie vote unilatéralement et à l’unanimité, moins une abstention, la gratuité d’inscription pour chaque habitant·e de la métropole stéphanoise et cantons environnants, espérant ainsi amorcer une dynamique globale sur le territoire.
Collections, prescription, participation
21Du côté de la littérature, nous naviguons sur les flots surabondants de la production éditoriale.
22Nos balises : ce que nous repérons et distinguons comme littérature, en donnant à voir particulièrement les démarches éditoriales et littéraires multiples existant hors des flux commerciaux, ce qui sera lu par les personnes qui fréquentent la médiathèque, ce que nous permet notre budget d’acquisition.
23Nos outils : veille sur les critiques, connaissance des éditeurs et des auteurs, offices préparés par les libraires locaux indépendants avec lesquels nous travaillons, cahier de suggestions.
24Le cahier de suggestions, accessoire vieillot par son appellation et son aspect, nous semble un outil simple et efficient de participation des publics à la politique documentaire du lieu. Leur compétence de lecteur·rices est prise en compte, leur veille sur les sorties « mainstream » est remarquable et nous dispense de la mener nous-mêmes, la diversité et l’acuité de leurs intérêts enrichissent le fonds d’ouvrages pointus dans de nombreux domaines.
25Nous refusons très rarement l’achat d’un titre demandé : seuls quelques ouvrages de développement personnel par trop ésotériques et un ouvrage d’Éric Zemmour incitant à la haine contre les « étrangers », les femmes et les homosexuels ont été rejetés3, ce qui a d’ailleurs valu des articles polémiques dans la presse locale. Du côté du fonds documentaire, nous mesurons l’énorme quantité d’information disponible sur Internet et acquérons essentiellement des ouvrages ayant un point de vue critique et/ou une qualité de rédaction, de recherche, d’édition.
26Dans le même temps, nous enrichissons de façon continue les livres utiles à l’apprentissage de la langue française et intégrons le maximum de manuels et dictionnaires de langues présents sur le territoire ainsi qu’un rayon de littérature en langues originales pour lequel nous effectuons des recherches approfondies auprès de divers instituts, organismes, ambassades. La demande d’ouvrages imprimés est encore forte pour la préparation des concours et nous poursuivons, là encore, une politique d’acquisition soutenue.
27Parallèlement, nous accordons beaucoup de place et de budget aux bandes dessinées et aux revues, deux supports favorisant une lecture accessible à de nombreuses personnes – et nous adorons voir un vieux monsieur s’installer sur les banquettes chaque semaine pour lire les bandes dessinées pendant une petite heure. Nous enrichissons aussi régulièrement le fonds de livres en grands caractères, placé avant la littérature générale, car les personnes âgées, avec cannes et déambulateurs, sont nombreuses à se ravitailler à la médiathèque – l’une d’elles, ancienne couturière, disait : « Si je n’avais pas la médiathèque, je mourrais. »
28Notre politique d’acquisition conjugue (ou jongle avec ?) le pragmatisme, le professionnalisme et le militantisme (par le choix du soutien aux libraires et éditeurs indépendants). Elle est un exercice de haute voltige et « d’intelligence de la situation » telle que définie par Denis Merklen. Elle n’existe que par le budget conséquent consacré par la ville à la culture : budget d’acquisitions de 7,40 € annuels par habitant·e. Pour se fonder en service public, rien de plus politique qu’une politique d’acquisition.
Ponts, bretelles, échangeurs
29Nous ne sommes pas un lieu neutre. Nous proposons des choses qui déroutent. La galerie à l’entrée de la médiathèque expose des œuvres qui interrogent, les projections donnent à voir un cinéma méconnu. Nous sommes à la fois suffisamment hors sol pour nourrir les échanges et attentifs au regard des personnes pour coconstruire de nouvelles rencontres, pour réfléchir aux prochaines propositions.
30Sur ce point, les partenariats nous sont vitaux. Ils constituent un agrégat de compétences et de points de vue qui nous permettent d’établir ces nouveaux dialogues, et d’en construire les formes adaptées.
31Avec la résidence autonomie séniors La Récamière par exemple, l’action « Vivement jeudi » propose chaque semaine un rendez-vous alterné à la médiathèque et à la résidence pour des jeux, une lecture, une revue de presse, une visite d’exposition, un escape game ou une projection suivie d’une discussion. Ces rendez-vous annoncés, et ouverts à tou·tes les habitant·es, sont suivis par quelques habitué·es et accrochés au vol par d’autres. Il s’agit patiemment de faire tomber les murs, de mettre en mouvement et de mélanger les genres, les personnes, les générations.
32Au-delà de la mise en commun de compétences, il est aussi question d’engagement : le CCAS (Centre communal d’action sociale) et son dispositif de réussite éducative (DRE) sont pleinement impliqués. Ils utilisent et partagent les lieux, les ateliers, et les possibilités que nous offrons. Ils y invitent les familles, organisent des réunions avec les partenaires extérieurs comme l’Éducation nationale, la Caf (Caisse d’allocations familiales) et la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie) et habitent la médiathèque comme un lieu de travail quotidien avec les enfants qu’ils accompagnent. Là encore, il s’agit de mobiliser une intelligence collective qui meut la ville et sa population dans des flux variés dont la médiathèque fait partie. Au-delà de ces rapprochements professionnels, les associations, qui sont porteuses d’un regard et d’une parole légitimes sur les habitus et les cultures des habitant·es, constituent l’autre pilier de ces partenariats et sociabilités.
33Nous sommes une île, nous construisons un archipel. Il nous incombe de ne cesser de l’inventer, au seul profit de la vie du territoire.
Va voir Sylvain !
34« J’ai sonné à beaucoup de portes et la vôtre est la première à s’ouvrir. » Quand les verrous sont bloqués, la médiathèque peut tenir le rôle de dégrippant. Elle fluidifie les rapports sociaux, elle désengorge les flots d’inquiétudes, elle relance certains rouages.
35Manipulation de la souris, familiarisation avec le clavier, repérage dans les labyrinthes des sites administratifs, découverte d’un World Wide Web, toile d’araignée mondiale qui parfois emprisonne et étouffe. Une boîte mail ? Pour en faire quoi ? « J’ai honte, mon français n’est pas bon », « je fais trop de fautes », « je tape trop lentement », « j’ai une adresse mais c’est mon fils qui la gère », « le mot de passe ? Il faut que je demande à mon mari ! ».
36Le monde 2.0 n’est pas l’utopie promise, mais une excroissance d’une réalité sociale qui s’enraye. C’est un territoire violent, excluant ou frustrant pour qui ne sent pas de légitimité à le fréquenter, et c’est au contraire un paysage accueillant quand on y est guidé et assuré dans sa pratique.
37Apprendre, découvrir, s’amuser, prendre confiance, jouer, cliquer, surfer, se balader, s’entraider. La première roue s’enclenche par nos forces conjuguées.
38La médiathèque est l’impulsion. Celle qui met à disposition les outils, qui accompagne dans les démarches et les échanges par l’intermédiaire de « l’écrivain public », dispositif simple qui accueille et rassure les personnes dans leurs usages. C’est de confiance et d’énergie mutuelles dont nous avons besoin. Celles qui nous permettront d’enclencher la seconde roue, puisque c’est en avançant conjointement, en identifiant les problèmes, en soulageant, que le verrou se débloque petit à petit.
39Et après tout, s’il le faut, faisons à la place, car l’autonomie est une exigence que nous n’avons pas le droit d’avoir dans le combat à mener contre l’illectronisme. Se faire habiliter en tant qu’« Aidants Connect »4 est une formalité si simple !
40Pas de rendez-vous, être sincère dans les possibilités et la disponibilité, se parler, mesurer ce qui peut être fait.
41Connaître les outils est une chose, se les approprier en est une autre. Pour cela, des modules de formation, des rencontres avec les partenaires sociaux, des éclairages sur des sujets précis, des échanges encore. Il faut proposer, agréger les savoirs, faire boule de neige.
42Quand les portes ne s’ouvrent que lentement, celles de la médiathèque sont des sas bienvenus dans des parcours bloqués. L’absurdité consisterait à se tenir à distance, à nous sortir, donc, comme médiathèque, de ce qui fait société. Et ainsi de nous consumer.
Un endroit où aller
43Traversant la ville de La Ricamarie, on est frappé par la proportion de l’espace occupé par la part masculine de la société. Presque tous les cafés sont des « amicales » turques ou arabes où les femmes ne se montrent pas. Dans les deux cafés tenus par des « Français d’origine » (terme hasardeux en ce qui concerne La Ricamarie et son histoire migratoire) dans « les amicales laïques » et dans les équipements sportifs, les hommes sont également très majoritaires. Sur les trottoirs stationnent des groupes d’hommes jeunes ou âgés qui discutent, fraternellement. Sur la chaussée, les conducteurs stoppent leur véhicule pour en faire autant. La rue principale et l’espace sonore sont régulièrement occupés par les rodéos. Sur les places, les groupes de vendeurs de shit travaillent dur.
44Les femmes se trouvent à la sortie des écoles, aux commerces, marché et arrêts de bus.
45La mixité se perd à l’âge adulte. De jour comme de nuit, la ville est le domaine des hommes, les femmes n’y font que passer.
46Certaines se sont cependant organisées en une association, « Vivre ensemble », qui leur offre un espace-temps bien à elles et en font des actrices actives de la vie municipale. D’autres cultivent au grand jour un jardin associatif dans un quartier peu enclin à leur accorder la visibilité.
47Et puis il y a le parc où les petites filles, les jeunes filles et les femmes adultes se retrouvent.
48Et il y a la médiathèque où elles « passent un moment », souvent pour accompagner les enfants. Un endroit paisible où la sécurité est garantie, associée à la liberté d’usage. Faire ses devoirs et plus tard étudier, préparer concours et examens, lire aux enfants, ne rien faire, parler, participer aux ateliers, entreprendre démarches et recherches sur Internet, emprunter. Être dans une parenthèse de sociabilité paisible (et pour certaines, autorisée). Les ateliers parents-enfants sont aussi pensés pour inviter à ces temps de loisirs/partage dans un lieu public mixte.
49Pour les femmes plus âgées, la médiathèque est le lieu de rencontre entre copines. Avant ou après le marché, elles s’y retrouvent pour échanger informations, réconfort, fous rires et peines, et quand même avant de repartir, faire provision de livres.
50Alors, la médiathèque est un parc, avec ses allées et ses bancs, son musée où voir des œuvres « inimaginées », son cinéma où échanger après le film, son thé ou café du samedi matin servi en hiver par la maison, son calme et son temps libre.
Les enfants
51Ceux qui, pendant longtemps, n’ont pas de carte. Parce que c’est compliqué de trouver un papier qui justifie l’adresse. Parce que les parents ne comprennent pas la démarche, ou ses obligations ou son intérêt. Les enfants qui sont dehors quand il n’y a pas école. Ceux qui ne vont pas au centre de loisirs ni à l’école intercommunale des arts, qui n’ont pas sport ou théâtre ou orthophoniste le mercredi.
52Ceux qui, au début, embarquent tous les documents, flyers présentés dans le hall. Puisqu’ils n’ont pas de cartes et ne peuvent emporter de livres ou disques ou films. Les enfants qui sont là tout le temps.
53Ceux qui, au début, tapent à la vitre pour entrer avant l’ouverture. Ceux qui nous injurient dans leur langue si nous les mettons dehors quand ils sont décidément impossibles aujourd’hui. Les enfants qui ont leur petite sœur ou leur petit frère à « garder » toute la journée.
54Ceux qui n’ouvrent pas les livres. Les enfants qui nous demandent des coloriages, qui colorient, presque toute la journée. Qui nous demandent s’ils peuvent emporter un coloriage chez eux. Ceux qui sont ravis d’en avoir le droit.
55Ceux pour lesquels il faut sans cesse interroger en réunion d’équipe le rôle de la médiathèque dans une ville comme celle-ci.
56Les enfants qui finissent par réussir à se faire établir une carte. Qui emportent le maximum de livres et DVD à la maison. Tous les jours. Qui ne les rapportent pas tous, qui rendent les DVD plutôt sales.
57Ceux qui au bout d’un temps ne perdent plus les livres, n’abîment plus les DVD. Ceux qui nous demandent de les aider pour leurs devoirs, qui nous récitent leur poésie. Ceux qui participent aux ateliers.
58Ceux qui nous font des tours de magie.
59Ceux qui continuent régulièrement à déborder et aller se rafraîchir les idées dans le parc. Les enfants qui ont besoin des ordinateurs de la médiathèque pour aller sur la plateforme Éducation nationale.
60Ceux qui nous aident à mettre sous enveloppe et demandent si c’est bientôt qu’ils auront l’âge de venir faire un stage. Ceux qui traduisent à leurs parents.
61Ceux qui grandissent.
Petits miracles
62L’autre jour, c’était atelier d’écriture pour les adultes, en lien avec l’exposition autour des problématiques féministes. Sujet : « si j’étais un homme ». L’atelier se tient au rez-de-chaussée au milieu des rayonnages. Une jeune fille se rapproche, d’une banquette à l’autre. Elle nous regarde, fascinée. Nous lui proposons de nous rejoindre pour écrire, ce qu’elle accepte avec enthousiasme. Ajar a 12 ans, elle se met à écrire à toute vitesse, et quand vient son tour, nous lit un texte très vif et abouti sur ce que « doit ou ne doit pas être une fille dans la cour du collège, ce qui court sur les réseaux sociaux, ce qu’elle en pense »… En poursuivant l’échange, elle nous dit qu’elle voudrait être plus tard « un peu écrivaine ». Nous l’invitons à revenir et regrettons qu’elle ait cours sur ce créneau horaire, car sa présence est due à la grève des enseignants.
63Nous racontons l’épisode le lendemain à la collègue du secteur jeunesse et lui faisons part de notre admiration devant la vive intelligence et la qualité d’écriture de cette toute jeune fille. Elle nous indique alors que depuis deux ou trois jours, elle est renvoyée du collège et qu’elle vient à la médiathèque à ses heures de cours habituelles, certainement à l’insu de ses parents. Elle nous dit aussi qu’en groupe au secteur jeunesse, elle peut être très pénible. Nous avions été au contraire étonnés par la maturité de son comportement et la finesse de sa relation aux autres. Ce matin, elle est de nouveau là sur la banquette, et elle écrit. Nous lui proposons de faire lire son texte. Elle préfère nous le lire directement. Elle démarre alors une histoire où se répondent le monde réel et un monde imaginaire et où se dessinent ses difficultés et ses efforts pour les dépasser. Elle use de procédés narratifs qui fonctionnent parfaitement. C’est l’essence même de la littérature : le besoin de comprendre et d’exprimer, l’usage de la langue.
Le génie du lieu : kaléidoscope sans fin
64La chaise du petit trafiquant, l’escalier extérieur ou la défense du territoire
65« Bonjour ma chérie, que je suis contente de te voir » ou la beauté des cultures
66« Tu iras rechercher ta chaise dans le bureau de Monsieur le Maire » ou le dialogue avec les élus
67« Je voudrais un livre de fantômes mais vrai » ou rien n’est impossible
68La côte ligure en 1 500 pièces ou passer les vacances à la médiathèque
69Marie-Bernadette Dupuy - Marguerite Duras ou les joies de l’ordre alphabétique
70« Merci d’avoir refusé le contrôle du pass sanitaire pour les enfants » ou le dialogue avec les élus encore
71« Quand j’ai eu fini de fabriquer mon livre, je suis tombée en dépression à l’hôpital » ou l’art c’est la vie
72« Est-ce que je peux installer mon tapis de prière dans un coin où on ne me voit pas ? » ou les vertiges de la laïcité
73Une bibliothèque bleue ou ne pas choisir entre l’art et la démocratie culturelle
74Écrire un texte et apporter une nourriture ou le sens de la fête
75…/…
Notes de bas de page
1 Insee, Statistiques et études, « Dossier complet Commune de La Ricamarie », 25 août 2023 : < https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=COM-42183 > ; « Dossier complet Région d’Auvergne-Rhône-Alpes », 25 août 2023 : < https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=REG-84 > ; « Saint-Étienne métropole : la précarité concentrée dans les centres villes », 19 février 2015 : < https://www.insee.fr/fr/statistiques/1285702 > : « La Ricamarie, en particulier, est la commune où les indicateurs de précarité sont les plus élevés, aussi bien en matière de pauvreté monétaire que de sous-emploi ou de concentration de familles en difficulté. »
2 Direction régionale des affaires culturelles.
3 En s’appuyant sur le fait que l’incitation à la haine est une infraction à la loi. Code pénal, section 3, article R625-7, modifié par Décret no 2017-1230 du 3 août 2017 - art. 1 : < https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGIARTI000035376958/2017-08-06 > : « La provocation non publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une reli-gion déterminée est punie de l’amende prévue pour les contraventions de la 5e classe. Est punie de la même peine la provocation non publique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou identité de genre, ou de leur handicap, ainsi que la provocation non publique, à l’égard de ces mêmes personnes, aux discriminations prévues par les articles 225-2 et 432-7. » La personne ayant suggéré l’achat était candidate sur la liste Rassemblement National aux éléctions municipales ; en qualité de directrice, je lui ai fait la même réponse.
4 Aidants Connect est un dispositif national qui permet à des aidant·es professionnel·les de réaliser des démarches administratives à la place d’un·e usager·ère, et ce, de façon sécurisée : < https://aidantsconnect.beta.gouv.fr/faq/ >.
Auteurs
Directrice de la médiathèque Jules-Verne à La Ricamarie (Loire)
Responsable numérique et cinéma, médiathèque Jules-Verne à La Ricamarie (Loire)
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