Parcours 4. Étudier la Bibliothèque Solidaire du confinement : à l’ombre de Facebook
p. 59-68
Texte intégral
1On l’aura compris des différentes citations faites dans le parcours précédent, notre présentation et notre analyse s’appuient en grande part sur les messages publiés au sein du groupe Facebook La Bibliothèque Solidaire du confinement #BiblioSolidaire (BSc).
2BSc, c’est en effet, d’abord, un groupe Facebook, c’est-à-dire un espace virtuel conçu et développé par Facebook selon sa logique propre. La caractéristique essentielle d’un groupe, sa matérialité, est l’échange de messages entre ses membres1. Appréhender un groupe, en faire un objet d’étude comme nous avons tenté de le faire, c’est donc en saisir les messages qui s’y échangent. Plusieurs obstacles s’opposent toutefois à une telle saisie. Tout d’abord, des obstacles fonctionnels : dans le cadre d’un groupe privé (au sens de Facebook) comme BSc, le fil des messages n’est accessible qu’aux seuls membres. Il nous a donc fallu devenir membre du groupe pour y accéder2. Par construction, et c’est le second obstacle fonctionnel, les messages échangés de manière privée entre membres nous sont restés inaccessibles. Or, BSc, ce sont aussi tous ces messages privés (les « MP ») via lesquels se concluent les transactions entre une demande et une offre de référence bibliographique et dont nul, sinon les agents de ces messages (et sans doute aussi Facebook), ne sait rien. Combien de messages privés ont-ils été échangés entre membres ? Quelle en était la teneur ? Combien de transactions effectives ont conclu les demandes émises par les membres ? Autant de questions auxquelles nous n’avons pas la moindre réponse.
3Outre ces obstacles fonctionnels, il existe aussi un obstacle structurel lié à la dimension temporelle des groupes Facebook dont le fil de discussion – l’enchaînement des messages – s’enrichit de façon continuelle, au rythme des nouvelles publications produites par les membres. Et il n’est pas seulement question d’additions : des messages sont également supprimés. Et si de nouveaux membres rejoignent le groupe, d’autres le quittent. Le groupe est en perpétuelle évolution. En faire un objet d’étude suppose de le figer dans un état donné, à une date donnée. Ici également, il se rencontre des obstacles pour arrêter le temps et photographier le groupe. Aucun outil n’est disponible côté Facebook pour permettre de récupérer l’ensemble des éléments constituant le groupe3. Nous avons donc dû développer par nous-mêmes des outils de moissonnage et d’archivage des éléments auxquels nous pouvions avoir accès en tant que membre ordinaire du groupe, c’est-à-dire les éléments toujours visibles sur la page du groupe lors de la moisson. De la sorte, nous avons « reconstruit », sous la forme d’une base de données autonome, une image statique du groupe BSc. Avec ses limites qu’on détaille ci-après, cette archive nous a permis d’observer au plus près la fabrication du fil de discussion dans le groupe BSc et son évolution dans le temps.
Homologation de la démarche par les membres du groupe BSc
4La première étape est déontologique. Il nous a semblé indispensable avant toute chose d’obtenir l’agrément des membres du groupe pour mener à bien nos analyses. Ceux-ci ont été consultés par le biais d’un sondage mis en ligne sur la page du groupe par les administrateurs.
5Le sondage est diffusé sur le groupe BSc via un message de la modération le 12 janvier 2021. Il y est resté actif une semaine, jusqu’au 19 janvier. Le message de la modération rappelle les objectifs du projet À l’ombre des bibliothèques, et les ramasse sous la forme de deux demandes d’autorisation : (a) d’accès à des données quantitatives d’usage anonymisées ; (b) d’accès à des données qualitatives issues d’entretiens menées avec des membres (volontaires) du groupe. Quatre options sont alors soumises au vote des membres, selon qu’ils accèdent ou non aux deux demandes précédentes (oui aux deux ; oui à l’une des deux seulement ; non aux deux).
6À la clôture du sondage, après une semaine de mise en ligne, on enregistre 1 748 votes4 dont 1 555 (soit 89 % des votes) valident l’option autorisant le collectif À l’ombre des bibliothèques d’accéder à des données à la fois quantitatives et qualitatives sur les usages du groupe5.
Reconstitution d’un artefact statique du groupe BSc
7Pour mener à bien notre analyse quantitative, nous avons exploité deux sources d’information. La première nous a été fournie par les administrateurs du groupe, qui nous ont remis diverses données statistiques compilées par les outils que Facebook met à disposition des administrateurs de groupes6. La seconde a fait l’objet d’un développement informatique ad hoc de notre part visant à récupérer le contenu du groupe (le fil des messages publiés par les membres dans la page « Discussion ») tel qu’il s’affiche sur la page Facebook.
8Le traitement de récupération nous a permis de structurer finement chaque information présente sur la page et de stocker cette donnée structurée dans une base de données. Nous avons ainsi reconstitué pour nos besoins une archive des échanges tels qu’ils étaient observables sur la page du groupe le jour où nous avons exécuté notre programme de collecte.
Éléments quantitatifs de source Facebook
9Le jeu de données que nous ont remis les administrateurs prend la forme d’un fichier Excel récapitulant les données accumulées depuis le premier jour d’activité du groupe (16 mars 2020) jusqu’à la date d’extraction par les administrateurs (le 19 janvier 2021). Ce fichier comprend six onglets dédiés chacun à un type d’informations spécifique, dont le descriptif n’est pas fourni et que nous interprétons à partir des libellés des feuilles, colonnes et lignes du fichier :
Tableau. Variables quantitatives de source Facebook
Feuille Excel | Contenu des colonnes et/ou lignes |
Chiffres quotidiens | Nombre de membres, de membres actifs, de demandes d’adhésion, d’adhésions approuvées ou refusées, de publications, de commentaires, de réactions. |
Jours d’affluence | Nombre cumulé de publications, de commentaires, de réactions par jour de la semaine. (Facebook ne précise pas sur quelle période sont collectées les données.) |
Horaires d’affluence | Nombre cumulé de publications, de commentaires, de réactions par jour de la semaine. (C’est une supposition : Facebook ne précise pas ce qui est quantifié dans cet onglet, ni sur quelle période sont collectées les données ; le total est très proche du total de l’onglet précédent, sans être exactement le même.) |
Membres – Âge et genre | Ventilation des membres par genre et classes d’âge. |
Membres – Villes | Ventilation des membres par ville (sur les 99 premières « principales villes »). |
Membres – Pays | Ventilation des membres par pays (sur les 99 premiers « principaux pays »). |
10Ces informations donnent des indications agrégées sur la composition et l’activité quotidienne du groupe. Cette première description démographique permet de décrire la population du groupe en fonction de données déclaratives comme l’âge, le sexe ou la ville et le pays des membres. D’autres données d’activité, produites par Facebook, retracent sur une base quotidienne le nombre d’inscriptions de nouveaux membres ou le nombre de messages publiés. Ces données permettent d'évaluer les périodes d’affluence dans le groupe selon le jour de la semaine et selon l’heure dans la journée, à l’image de statistiques d’affluence dans une bibliothèque.
11Selon ce jeu de données de source Facebook, au 18 janvier 2021 (dernier jour comptabilisé dans ces données), on dénombrait 66 395 membres dans le groupe BSc et un total cumulé de 218 933 publications et commentaires sur l’ensemble de la période.
Extraction des informations des pages Facebook par scraping : la base BScSnap
12Pour compléter et confirmer les données précédentes, nous avons reconstitué une archive de la page du groupe permettant des analyses variées tant sur le contenu des publications que sur les relations pouvant exister entre les membres du groupe. Facebook n’offre pas par lui-même une fonction d’archivage, entre autres pour des questions liées au droit à l’oubli7 : si un utilisateur supprime un message qu’il a lui-même publié, ou si un administrateur du groupe supprime ce message8, ce contenu ne sera plus accessible sur la page du groupe. Dans un environnement comme celui de Facebook (et, plus généralement, de tout réseau social), il n’existe donc pas d’archive qu’on pourrait consulter ou interroger ; l’historique d’un groupe Facebook est continuellement en train d’être réécrit – ou plutôt : de n’être pas écrit. Un groupe Facebook n’a pas d’historique.
13Réaliser, comme nous l’avons fait, une archive d’un groupe Facebook passe alors nécessairement par une recopie des données accessibles dans cet espace. Une telle archive est donc la mémorisation des données – en l’espèce, les messages échangés entre les membres du groupe BSc – telles qu’elles étaient accessibles au moment de cette recopie.
14Techniquement parlant, l’archive du groupe a été construite à l’aide d’un traitement informatique dit de scraping9. Le dispositif informatique mis en place simule la consultation de la page du groupe BSc par un utilisateur humain. Il appelle la page du groupe puis parcourt une à une les publications qui y figurent et enregistre les informations qui leur sont associées pour les stocker dans une base de données. Dans ce qui suit, nous désignerons la base de données ainsi construite sous l’appellation « base BScSnap ».
15La base BScSnap a été constituée mi-février 2021 et recense a priori tous les éléments accessibles sur la page du groupe BSc à cette date. Corollaire de la démarche, la base BScSnap est figée et ne rend pas compte des modifications apportées depuis cette date (nouveaux membres, nouvelles publications, données supprimées10…).
16Dans ce corpus, on dénombre au total un peu plus de 140 000 publications (posts, commentaires et réponses) produites par un peu plus de 23 000 membres distincts. Pour ce qui est des publications, la divergence avec les totaux issus des outils d’administration de Facebook est importante (~140 000 vs. ~220 000). On peut sans doute imputer ce moindre nombre de publications dans la base BScSnap aux délais d’affichage des données anciennes du groupe. En effet, plus on remonte le fil de discussion, plus les messages réclament du temps pour être affichés, du fait qu’ils ne sont plus présents dans la mémoire « cache » (la mémoire « immédiate ») de Facebook. Notre programme de scraping n’intègre pas de paramètre de modulation des délais en fonction de l’ancienneté dans le temps des messages mais alloue un délai constant pour l’affichage de tous les messages. Ce délai constant a vraisemblablement été pris en défaut à de nombreuses reprises sur les plus anciens messages du groupe qui n’ont pas pu être tous affichés et donc archivés.
17Toutefois, on verra plus loin que, si les valeurs absolues sont très différentes, les évolutions des chiffres sur la durée (au jour le jour ou au mois le mois) sont en revanche tout à fait cohérentes.
18Le modèle de la base de données alimentée par le programme de scraping s’articule autour de la notion centrale de message. Il existe trois niveaux de messages dans l’univers Facebook. Au premier niveau, on a affaire aux messages de type post (ou publication au sens strict), qui sont les messages publiés spontanément par un membre à l’adresse du groupe tout entier, généralement pour exprimer une demande de référence bibliographique ou une demande sur un sujet donné. Au deuxième niveau, on trouve les messages de type commentaire11, qui sont les messages publiés par des membres du groupe en réponse au post initial et qui lui sont rattachés. Au troisième niveau, on trouve les messages de type réponse, qui sont les messages publiés en « réponse » à un commentaire et qui sont rattachés à ce dernier. Il n’existe pas d’autre niveau : une réponse à une réponse n’est pas typée comme telle et elle est traitée comme une nouvelle réponse au commentaire courant.
19Un schéma typique d’enchaînement post-commentaire-réponse est illustré dans la copie d’écran ci-après. On y voit un post faisant l’objet d’un commentaire (« Je te l’envoie en pdf en mp »12). Ce commentaire fait lui-même l’objet d’une réponse (« trop cool merci ! ») de la part de l’auteur du post initial.
20La page « Discussion » du groupe BSc, telle qu’elle s’affiche par défaut, est une suite de messages de premier niveau, autrement dit une suite de messages de type posts. Chaque post dispose d’un identifiant Facebook unique qu’on retrouve dans son URL. Le programme de scraping a exploré la page « Discussion » en mode DFS13, en s’interrogeant à chaque post sur l’existence de commentaires associés et à chaque commentaire sur l’existence de réponses associées. Chaque message identifié a été typé selon son statut et a reçu un identifiant interne unique. Par commodité, la hiérarchie des trois niveaux de messages a été ramenée à deux : commentaires et réponses ont tous été rattachés au post dont ils dépendent.
21Quel que soit son type, un message se caractérise par un auteur, une date de publication et un contenu textuel formant le corps du message. Un message est toujours rédigé par un et un seul auteur. Un même auteur peut être l’auteur de plusieurs messages d’un même type ou de types différents. Un auteur se caractérise par son nom (très souvent un pseudonyme), par une image d’avatar et par une page de profil Facebook. Les contenus textuels des messages ont fait l’objet d’une indexation automatique par mots-clés. Parmi ces mots-clés, un traitement spécifique a été consacré aux mots-dièses14.
Caractéristiques et limitations des informations collectées
22Nous l’avons évoqué : entre les données statistiques de Facebook et les comptages issus de la base BscSnap, tous les chiffres ne concordent pas. Ce n’est ni une surprise ni un frein à la démarche, mais c’est l’occasion de préciser certaines caractéristiques de notre étude et ses limitations. Si nous ne sommes pas en mesure d’apprécier au fond la qualité des données de source Facebook qui nous ont été transmises, nous pouvons en revanche relever quelques aspects des données collectées dans la base BScSnap.
23Le scraping de la page BSc a eu lieu à une date donnée. Il n’existe aucun moyen d’attester l’état du groupe à cette date ni donc d’évaluer la qualité de notre travail de récupération. Seul Facebook disposerait éventuellement des moyens de reconstituer cet état, à savoir l’état des membres à cette date (combien, et avec quel statut d’activité ?) et l’état des publications avérées sur la page. De la même façon, quel qu'ait été l’état du groupe, nous ne pouvons pas non plus garantir que le scraping de la page BSc effectué à cette date a été complet et qu’il a permis de collecter tout ce qui était accessible sur la page15.
24Au-delà de l’aspect strictement quantitatif, le point mérite d’être relevé, en ce qu’il illustre une spécificité de l’objet numérique étudié ici (un groupe Facebook) : il n’en existe pas une référence définie, identifiée, localisée quelque part – par exemple à l’aide d’un localisateur uniforme de ressource16 –, avec la garantie que deux observateurs différents en obtiennent chacun une représentation identique. Et la remarque ne vaut pas seulement pour les seuls chercheurs enquêtant sur ce groupe ; elle vaut de fait pour tout internaute, et plus particulièrement pour les membres du groupe : a priori, aucun d’entre eux n’a exactement la même vision du groupe qu’un autre, et ce d’autant moins que l’accès aux publications du groupe se fait avant tout via les notifications que chaque membre reçoit sur sa page personnelle et que les notifications ne sont jamais identiques d’un utilisateur à un autre17. On gardera cet avertissement à l’esprit en considérant les données quantitatives relatives au groupe BSc présentées ici même (y compris celles issues de Facebook) : aucune ne donne la description du groupe, elles en donnent à chaque fois une description possible.
25Parmi les limitations inhérentes aux données collectées et exploitées, on peut mentionner au moins les deux suivantes.
26Première limitation : nous ne disposons d’aucune information quantitative portant sur les activités de consultation des informations du groupe par ses membres. La variable « membres actifs » de Facebook qualifie les membres ayant été « exposés » à un contenu du groupe, y compris les membres n’ayant fait que voir une notification du groupe sur leur page personnelle. Mais il ne nous est pas possible de déterminer parmi ces membres dits « actifs » celles et ceux n’ayant fait que lire (ou pas) une notification, celles et ceux ayant cliqué sur une notification (par exemple pour lire les commentaires associés), celles et ceux ayant réagi à un post (par une émoticône ou par un commentaire), celles et ceux ayant publié un post. De ce fait, la notion de « membre actif » nous paraît un indicateur doté d’un pouvoir descriptif vague et ne nous permet pas de quantifier la part des membres ne faisant que consulter les informations publiées dans le groupe. Au vu de la part relativement réduite des membres contribuant activement à la vie du groupe par la publication de leurs messages, on peut toutefois supposer que la part des membres « passifs » est largement majoritaire.
27La seconde limitation à signaler est que nous n’avons pas pris en compte le type d’interaction avec les messages connue sous l’appellation de « réaction » mais plus généralement désignée comme un « like ». Il s’agit de la possibilité offerte aux lecteurs d’un message d’y réagir en sélectionnant une émoticône dans une liste arrêtée par Facebook. Ladite émoticône s’affiche alors sous la forme d’une petite pastille associée à un compteur au pied du message concerné.
28Si l’on se fie aux données de source Facebook que nous ont remises les administrateurs du groupe, les réactions sont de loin le moyen le plus utilisé pour interagir avec un message publié. Sur toute la période d’activité du groupe, Facebook comptabilise près de 400 000 réactions, à comparer aux 191 000 commentaires et aux 27 000 posts. On peut sans doute attribuer ce succès à l’extrême facilité d’emploi du mécanisme de réaction et la faible implication qu’elle induit pour le membre réacteur. C’est justement pour ces motifs que nous avons délibérément exclu les réactions de nos analyses : nous aurions été bien en peine d’en proposer des interprétations signifiantes (sous quelle forme rencontre-t-on un équivalent du pouce levé dans une bibliothèque publique ?). Et il ne nous semble pas que ce soient les libellés explicatifs accolés à ces sept émoticônes qui puissent nous aider dans la démarche18.
29Les observations qui suivent dans le parcours 5 s’appuient donc sur cet artefact que constitue la base de données BScSnap dont nous venons de souligner les limitations. Il n’en reste pas moins que cette archive reconstituée peut à tout moment être confrontée à la page « réelle » du groupe pour vérifier la conformité des données archivées aux données accessibles en ligne. Nous n’avons pas noté de divergence significative sur les données. Les observations qui suivent nous paraissent rendre compte fidèlement de ce qu’il en a été dans le groupe BSc au cours de l’année 2020.
Notes de bas de page
1 « Les groupes sont des endroits qui permettent de communiquer sur des centres d’intérêt communs avec certaines personnes. » (< https://www.facebook.com/help/1629740080681586 >).
2 Par souci déontologique, nous avons demandé aux administrateurs du groupe – et obtenu de leur part – la possibilité d’observer la teneur des messages échangés. Il était entendu que cette observation serait limitée dans le temps et préserverait l’identité des membres du groupe.
3 Il existe certes une API officielle proposée par Facebook pour accéder aux contenus d’un groupe, mais celle-ci est limitée de manière draconienne. En particulier, l’accès est limité aux données des seuls 90 derniers jours. Cela signifie aussi que, au-delà du cas particulier de notre étude, les créateurs et administrateurs d’un groupe Facebook ne disposent d’aucune « sauvegarde » en propre de leur groupe. Ils ne disposent en fait d’aucun accès à la totalité des contenus échangés dans leur groupe. Les seuls éléments sur lesquels ils peuvent s’appuyer sont les éléments statistiques que Facebook veut bien leur fournir et qu’ils ne seront pas en mesure de vérifier indépendamment.
4 Ces votants représentent 2,6 % des 66 400 membres du groupe.
5 Les aspects quantitatifs sont abordés plus en détail dans le parcours 5. Pour les aspects plus qualitatifs, voir les portraits de membres interrogés dans le parcours 17 et les annexes C1 et C2.
6 Cf. < https://fr-fr.facebook.com/help/312362745877176/ >.
7 Le droit à l’oubli ou droit à l’effacement est l’un des éléments constitutifs du règlement général sur la protection des données (RGPD) offrant à chacun, sous certaines conditions, la possibilité d’exiger la suppression de données stockées en ligne le concernant. Cf. le texte de référence disponible sur le site de la CNIL : < https://www.cnil.fr/fr/reglement-europeen-protection-donnees >, chapitre III, article 17, et sa synthèse : < https://www.cnil.fr/fr/le-droit-leffacement-supprimer-vos-donnees-en-ligne >.
8 Par exemple, parce qu’il contreviendrait aux règles du groupe. On en trouve plusieurs exemples dans les discussions du groupe BSc, lorsque celles-ci prennent un tour polémique.
9 Le mot scraping en anglais signifie gratter. Le terme désigne l’ensemble des techniques mises en œuvre pour simuler de façon programmatique la consultation d’une page Web par un utilisateur humain. Le programme appelle une page, collecte (gratte) les informations présentes sur la page (texte, image, structuration logique et typographique) et interagit avec celles-ci lorsque le cas se présente (parcours des liens présents sur la page, soumission de formulaires ou activation des scripts).
10 Nous avons relevé plusieurs exemples de publications que nous avions récoltées dans la base BscSnap et qui n’étaient plus accessibles sur la page du groupe, vraisemblablement parce qu’elles avaient été supprimées par leurs auteurs ou par les modérateurs.
11 Commentaire est à prendre en un sens générique : c’est l’appellation utilisée par défaut dans Facebook.
12 mp : message privé.
13 Parcours en profondeur (en anglais Depth-First Search). Tactique d’exploration d’une arborescence qui consiste à parcourir chaque branche jusqu’à son terme ultime avant de parcourir une autre branche. Voir l’article Wikipédia correspondant : < https://fr.wikipedia.org/wiki/Algorithme_de_parcours_en_profondeur >.
14 Précisons que toutes les informations collectées dans le cadre de ce projet de recherche sur le groupe BSc – en particulier la base de données BscSnap – ont été détruites à l’issue de notre travail d’analyse.
15 Nous pouvons même garantir que les opérations de scraping ont « oublié » certains éléments. Nous avons évoqué le cas des messages très anciens qui exigeaient des délais trop importants pour être récupérés. C’est aussi le cas des commentaires et des réponses pour la période du 16 août au 15 septembre 2020 qui n’ont pas été récupérés pour des raisons qui n’ont pas pu être élucidées.
16 C’est-à-dire une « adresse » sur le Web (en anglais : Uniform Resource Locator [URL]).
17 Nous ne disposons d’aucune donnée quantitative permettant d’apprécier les modes de consommation des messages par les membres du groupe (il est très vraisemblable que cette consultation se fasse majoritairement par le biais des notifications reçues par les membres sur leur page personnelle). Nous ne disposons pas non plus d’informations sur le type d’appareils utilisés par les membres du groupe, mais, en supposant que ces derniers s’alignent sur les comportements majoritaires des utilisateurs Facebook, il est envisageable que les accès se fassent à l’aide de mobiles plutôt qu’à l’aide d’ordinateurs. Ce ne serait pas sans incidence sur les façons d’interagir avec les contenus du groupe.
18 Pour mémoire, les descriptifs textuels associés à ces émoticônes sont, dans la version française de Facebook, respectivement : « J’aime », « J’adore », « Solidaire », « Haha », « Wouah », « Triste », « Grrr ».
Auteur
Consultant en applications de recherche d’information – Autonoia
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