Parcours 1. L’enjeu de l’accès aux ressources documentaires en ligne en situation de crise
p. 19-36
Texte intégral
1Le 17 mars 2020 marque le début d’un confinement général pour cause de crise sanitaire qui s’étendra jusqu’au 11 mai 2020. Si ce dispositif est amené à être répété au cours des mois suivants, cette période demeure spécifique par la sidération1 qu’entraîne l’annonce d’un confinement de la population et par l’absence de préparation qui saisit les bibliothèques universitaires (BU). Comme pour tous les autres établissements recevant du public (ERP), les locaux sont fermés, les documents qu’ils contiennent ne sont plus communicables ni consultables, et les personnels ont pour consigne de rester chez eux, à l’instar des chercheurs. Pour continuer leurs recherches, se pose alors d’emblée pour ces derniers la question de l’accès à la documentation, tandis que les personnels de bibliothèques s’efforcent, une fois les premières semaines de réorganisation passées, de communiquer sur l’offre à distance et de plaider pour une ouverture plus large des ressources accessibles en ligne.
2Ce parcours vise donc à esquisser le contexte éditorial dans lequel se forme l’« expérience » de La Bibliothèque Solidaire du confinement (BSc) et à interroger les apports de celle-ci aux bibliothèques universitaires. Nous nous centrerons sur la période du premier confinement qui est celui qui a fait bouger – temporairement – les lignes politiques de certains éditeurs, et sur les ressources en ligne que représentent les publications scientifiques, à l’image du périmètre documentaire de la Bibliothèque Solidaire du confinement2.
Avec le premier confinement : l’apparition d’un « état d’urgence » documentaire
Sur place : des BU fermées, des ouvrages inaccessibles
3La période du premier confinement demeure aujourd’hui la seule où les bibliothèques universitaires ont été fermées au public3. Les enseignements tirés de cette première expérience les font plaider, à l’annonce du deuxième confinement (29 octobre 2020), pour un maintien de leur ouverture au public, ce qu’elles obtiennent pour les périodes de confinement suivantes, sous condition du respect d’un protocole sanitaire strict (réservations préalables, dispositifs liés aux gestes barrières, jauge limitée à 50 % des capacités d’accueil maximales).
4En regard du peu d’anticipation des BU à l’annonce du confinement à la mi-mars, cette évolution témoigne de leur capacité d’adaptation. Notons tout de même que les jours précédant l’entrée en vigueur du premier confinement, de nombreuses BU ont invité leurs utilisateurs à venir emprunter les ouvrages dont ils auraient besoin tout en assouplissant les règles de prêts (nombre de prêts parfois illimités, période de prêt étendue et reconduite automatiquement jusqu’à la fin de l’année universitaire par exemple).
5Rappelons que les librairies étaient également fermées puisqu’elles ne figuraient alors pas sur la liste des commerces dits de première nécessité. À la difficulté des déplacements vers les collections physiques se sont ajoutées de fortes interrogations sur le vecteur de contagiosité que pouvaient constituer les supports que sont les livres, susceptibles de véhiculer le virus du SARS-CoV-2.
6Cependant, les pratiques actuelles de recherche montrent depuis de nombreuses années un transfert de la consultation d’ouvrages et de revues imprimés vers celle des ressources électroniques. Les données de l’enquête statistique générale des bibliothèques universitaires (ESGBU) pour 2019 indiquent qu’au niveau national le nombre de prêts par usagers est en moyenne de six par an tandis que le nombre de consultations de livres électroniques est de 22 (et de 32 pour les articles électroniques). Ce mouvement fait suite au passage progressif de la plupart des revues scientifiques au support numérique (en maintenant parfois une version imprimée).
7Ces nouvelles pratiques ont un impact sur le système de diffusion de l’édition scientifique et sur la façon d’utiliser ces ressources : l’accès aux articles scientifiques s’effectue aujourd’hui presque uniquement à distance, en les consultant et/ou en les téléchargeant via des plateformes en ligne de natures très diverses.
En ligne : des ressources documentaires aux conditions d’accès variables
8L’accès à la documentation physique étant entravé par le confinement, l’accès aux ressources documentaires en ligne devient un enjeu d’autant plus primordial pour le monde de la recherche. En effet, si l’offre est foisonnante, son accès est souvent soumis à des conditions restrictives. Le paysage peut être divisé en trois catégories : les ressources documentaires en accès ouvert, accessibles sans barrière, les ressources documentaires accessibles sous conditions constituant l’offre légale payante, et enfin les réservoirs pirates composant l’offre illégale.
9Les ressources documentaires en accès ouvert sont accessibles sans barrière (gratuitement, sans embargo, sans authentification requise…). Elles sont accessibles via des archives ouvertes (comme HAL4 qui est l’archive pluridisciplinaire de la recherche française), des plateformes de revues en accès ouvert5 (tel OpenEdition Journals6 pour les sciences humaines et sociales – SHS), des plateformes de prépublications (en économie, par exemple, RePEc7 met à disposition des documents de travail qui ne sont pas encore publiés), des bases recensant les thèses ou les travaux académiques (tel Dart-Europe8, portail européen des thèses). Des moteurs de recherche spécialisés (tel Core9) ou des extensions de navigateur (tel Unpaywall10) permettent d’accéder plus facilement à ces ressources en libre accès (revues, monographies ou données issues de la recherche). Selon leur licence de diffusion, celles-ci peuvent être partageables et réutilisables (ressources libres).
10Les ressources documentaires accessibles sous conditions le sont, quant à elles, par abonnement et par authentification notamment. Celles-ci constituent l’offre légale payante. Ces barrières financières et techniques sont souvent cumulatives, leur accès est donc restrictif et généralement conditionné pour le chercheur à l’abonnement souscrit par l’établissement ou par les organismes de recherche auxquels il est affilié. Ces ressources sont principalement accessibles sous abonnements via des portails d’éditeurs (comme ScienceDirect11 pour Elsevier ou SpringerLink12 pour Springer) ou via des plateformes de diffusion de revues et/ou d’ouvrages scientifiques (comme JSTOR13 ou Ebsco14).
11Certaines plateformes regroupent, dans un format hybride, des ressources en accès ouvert et des ressources accessibles sous condition. Par exemple, le portail de revues en ligne Cairn.info15 présente des revues scientifiques en accès libre, immédiat et gratuit mais également d’autres revues qui ont des barrières mobiles16 (décidées par l’éditeur et/ou la revue).
12Enfin, il existe une troisième catégorie d’accès aux ressources documentaires en ligne, celle des réservoirs pirates (tel SciHub ou Libgen) qui représentent l’offre illégale (très majoritairement gratuite pour l’utilisateur final, mais dont le coût est bien réel) contournant les barrières d’accès aux articles. Il s’agit de plateformes dont les contenus ont été copiés sans autorisation et qui représentent « un défi pour les bibliothèques universitaires et de recherche »17. Sci-Hub est l’une de ces « bibliothèques de l’ombre » (shadow libraries en anglais), dont l’histoire a déjà « sa propre mythologie »18. Créé en 2011 par une étudiante en neurobiologie, Alexandra Elbakyan, ce réservoir donne accès à l’essentiel des revues scientifiques mondiales en faisant abstraction des questions liées au droit de la propriété intellectuelle. La visibilité et l’utilisation croissante de ce site ont suscité de nombreuses polémiques. Des éditeurs de premier plan, comme Elsevier ou l’American Chemical Society, ont porté l’affaire en justice et obtenu une condamnation du site en 2017. Cela n’a pourtant pas mis fin à son activité : si, en France, les fournisseurs d’accès sont désormais obligés, par voie de justice, d’en bloquer l’accès direct, un accès par des moyens détournés perdure.
13C’est dans ce contexte éditorial fragmenté et sous-tendu par de forts enjeux économiques que BSc va être fondée, dans une logique d’entraide et de facilitation de l’accès aux ressources documentaires numériques. La question du respect du droit de la propriété intellectuelle en est un enjeu central : les modérateurs rappellent régulièrement qu’aucun échange ou envoi de fichier ne doit se faire sur le fil de discussion du groupe. Toute transaction est renvoyée à la possibilité d’un message privé, afin d’impliquer le moins possible la responsabilité du collectif.
14On doit enfin évoquer la « bibliothèque d’urgence » (National Emergency Library) proposée par Internet Archive aux chercheurs et étudiants lors du premier confinement. En effet, Internet Archive avait conçu un système de prêt numérique sous contrôle et proposait 1,3 million d’ouvrages avec la limite d’un emprunteur à la fois par document, sur une période de deux semaines. Ce n’était qu’après ce délai que l’ouvrage pouvait être emprunté par un autre utilisateur. En mars 2020, Internet Archive avait annoncé vouloir modifier cette tentative de transposition de l’autorisation d’emprunt, tel qu’il peut avoir lieu en bibliothèque « physique », en levant toutes les restrictions sur les prêts de livres jusqu’à la fin de cette situation d’urgence. Le 1er juin 2020, Hachette Book Group, HarperCollins Publishers, John Wiley & Sons et Penguin Random House déposaient plainte, et le 16 juin marquait la fermeture de la « bibliothèque d’urgence », deux semaines avant la date initialement prévue. Dans un billet de blog, Internet Archive assurait que son initiative avait pourtant comblé « un vide important pendant la crise »19 et rappelait la nécessité d’un accès à la documentation pour lutter contre la désinformation.
L’accès aux publications scientifiques en ligne, un enjeu identifié politiquement
15La difficulté d’un accès ouvert à la documentation scientifique, et notamment aux articles de recherche liés à la pandémie, a rapidement été identifiée comme un enjeu important. En témoigne la question parlementaire consacrée à ce sujet, publiée au JO le 31 mars 2021. Intitulée « Libre accès à la documentation scientifique », celle-ci porte sur les possibilités de « mise en libre accès de l’ensemble de la documentation scientifique en ligne pour les chercheurs, les enseignants et les étudiants pendant le confinement dû à l’épidémie de Covid-19 »20.
16L’argumentaire est le suivant :
Pendant cette période de confinement, qui peut durer plusieurs semaines, les bibliothèques universitaires et les centres de recherche sont fermés. Les chercheurs n’ont donc accès qu’à la documentation scientifique en ligne. [...] Que ce soit pour travailler à la mise au point de traitements et de vaccins ou pour aider au diagnostic et à la prise en charge des patients, médecins et chercheurs ont un besoin crucial d’accéder à l’ensemble de la littérature scientifique disponible. Des cellules de veille scientifique et bibliographique sont d’ores et déjà mises en place. Or cet accès est trop souvent soumis à des abonnements payants. L’accès à toutes les ressources académiques, et non seulement celles en santé, est également impacté par la crise sanitaire et nécessiterait d’être également ouvert, qu’il s’agisse des sciences exactes ou appliquées, des sciences humaines et sociales ou des disciplines transverses. Les accès à la littérature scientifique sont aussi essentiels à d’autres publics en proie aux fausses informations sur le virus21.
17L’accès à l’ensemble de la littérature scientifique des différents domaines relatifs à la pandémie est donc estimé essentiel, non seulement dans les disciplines de santé mais également pour l’ensemble du monde académique. Par répercussion, cet accès est aussi jugé primordial pour délivrer à l’ensemble de la société une information fiable en période de crise sanitaire. Ainsi, le député Christophe Euzet demande si « le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation [MESRI] prévoit d’intervenir auprès de l’ensemble des éditeurs pour qu’ils mettent de manière immédiate, transparente et totale à la disposition de toute la communauté scientifique la totalité des ressources documentaires numériques »22.
18À cet appel implicite à une prise de position en faveur de l’accès ouvert des ressources documentaires numériques, le MESRI répond qu’« une des premières conditions [pour lutter contre l’épidémie] est la facilitation de la circulation de toutes les informations scientifiques »23 et rappelle les actions menées, notamment le communiqué de presse commun24 avec le ministre des Solidarités et de la Santé pour demander l’accès libre aux publications mais aussi aux données issues de la recherche en lien avec l’épidémie de Covid-19 en France25.
Démarche des associations professionnelles et mobilisation d’éditeurs
Un communiqué conjoint ADBU-COUPERIN-EPRIST pour l’ouverture de l’accès aux publications scientifiques
19La question parlementaire et la réponse apportée appuient l’appel commun lancé le 19 mars 2020 par Couperin.org26, l’ADBU27 et EPRIST28 aux éditeurs académiques. Intitulé « Ouvrez l’accès aux publications scientifiques ! »29, il insiste sur « la nécessité de l’ouverture globale des publications, trop souvent soumises à des abonnements payants ». Cette démarche rejoint celle de l’association internationale ICOLC30 qui, dans un communiqué, demande « aux éditeurs d’ouvrir, dans ces circonstances exceptionnelles, leurs publications à tous, afin de faire face, unis, à une crise sanitaire mondiale sans précédent »31. Lors du premier confinement, la première action commune des associations professionnelles du monde des bibliothèques universitaires et de l’information scientifique et technique a donc été de plaider en faveur de l’ouverture de l’accès aux publications scientifiques, identifiée comme un enjeu majeur, tant pour accélérer la recherche liée au Covid-19 que pour favoriser l’accès à une information fiable pour la société civile32.
20Cette prise de position est appuyée symboliquement par le MESRI qui indique avoir « mis en œuvre un dialogue avec les universités et les organismes de recherche, ainsi qu’avec tous les acteurs concernés par la diffusion en accès ouvert des travaux de recherche, dont bien entendu les éditeurs publics et les éditeurs privés, les plateformes de diffusion, les bibliothèques universitaires et les professionnels de l’information scientifique »33. Cette démarche s’inscrit dans la ligne du Plan national pour la science ouverte, lancé par Frédérique Vidal le 4 juillet 2018.
La réponse des éditeurs
21Face à cette crise sanitaire d’une ampleur inédite, de nombreux éditeurs vont prendre des mesures pour élargir temporairement, et à un certain public, l’accès aux publications scientifiques dont ils détiennent les droits. Temporairement, car cet élargissement est d’emblée conçu comme coïncidant avec la crise sanitaire, voire avec la période de confinement. À un certain public, car il est prioritairement adressé aux membres de la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche.
22Ces initiatives sont saluées par le MESRI ainsi que par Couperin.org, l’ADBU et EPRIST dans leur communiqué commun, tout en rappelant que cette démarche n’a pas encore été réalisée par l’ensemble des éditeurs : « Certains éditeurs, faisant preuve d’un vrai sens du service public et de la solidarité, s’y sont déjà engagés. Il est primordial que tous leur emboîtent le pas. »34 Pour les signataires, en effet, couvrir la variété des champs disciplinaires et la pluralité des débats et des recherches scientifiques, nécessite que cette démarche d’ouverture soit suivie par un maximum d’éditeurs et ce au plus tôt, afin d’améliorer le plus rapidement possible les connaissances sur cette pandémie.
23En retour, certains éditeurs communiquent sur leurs actions visant à élargir l’accès aux publications scientifiques. Ainsi, OpenEditions indique qu’« en réponse à des demandes de lecteur·ices et à l’appel lancé par de nombreuses institutions universitaires35,OpenEdition a contacté les éditeur·ices de revues et de livres de ces deux plateformes pour leur demander l’autorisation d’ouvrir ou d’élargir les accès à leurs contenus durant la période de confinement liée à la pandémie. Plusieurs ont rapidement répondu pour donner leur accord et nous les en remercions chaleureusement ! Les accès seront progressivement ouverts sur les sites »36.
24Dans son communiqué du 9 avril 2020, le Syndicat national de l’édition (SNE) déclare que « les éditeurs n’ont pas attendu cette annonce [du MESRI] pour contribuer à l’effort commun, aux côtés des chercheurs et des entreprises avec lesquels ils travaillent déjà au quotidien »37 et indique ne pas être opposé au maintien à plus long terme de cette ouverture élargie à condition qu’elle soit accompagnée de moyens financiers de l’État : « Bien entendu, ces entreprises sont prêtes à aller plus loin encore, avec un soutien de l’État, au même titre que celui qui sera apporté aux autres structures économiques impliquées dans la lutte contre la pandémie. »38
25Pour donner plus de visibilité à ces efforts d’ouverture des accès, Couperin a effectué un recensement39 des facilités offertes par les éditeurs du fait de la pandémie40, disponible sur son site. À l’aide des informations fournies par son réseau de correspondants, Couperin référence dans un tableau les 154 ressources à accès facilité, les décrit et en présente les modalités d’accès. De nombreuses BU s’appuieront sur ce travail pour médiatiser cette ouverture en direction de leurs communautés universitaires.
26Toutefois, un accès facilité ne signifie pas forcément un accès à des ressources utiles, et notamment récentes. Certains se sont interrogés sur l’aspect éventuellement symbolique de cette ouverture, qui a pu être adoptée par certains éditeurs en particulier pour valoriser leur image auprès de la communauté scientifique. Une étude approfondie sur la typologie des productions libérées à cette occasion permettrait sans doute de mieux évaluer le fondement d’une telle démarche. Par exemple, la description des ressources libérées par Springer Nature indique la « mise à disposition gratuitement de toutes les recherches pertinentes »41, ce qui ne laisse pas d’interroger sur les critères amenant à cette évaluation.
Valoriser et échanger autour des ressources documentaires en ligne
Le travail de médiation des BU autour d’une offre élargie de ressources documentaires en ligne
27La période du premier confinement marque un déplacement total de l’activité générale des BU vers des activités en ligne. La principale d’entre elles concerne la médiatisation et la valorisation des ressources électroniques mises à la disposition de leur communauté universitaire. En effet, rendre visibles des ressources adaptées aux différents profils, souvent noyées dans une offre jugée pléthorique de prime abord, est un enjeu fort pour les BU. Cela s’effectue en temps normal par de nombreuses formations à destination des étudiants et des chercheurs, afin de les aider à trouver et à utiliser au mieux ces ressources. Enjeu d’autant plus fort que la médiation et la formation à ces ressources et à leur accès doivent s’apprécier au regard du montant des dépenses d’acquisition consacrées à la documentation de niveau recherche qui représentent 62,78 % de leur budget en 2019. Les dépenses d’acquisition consacrées à la documentation électronique en représentent quant à elles 57,35 %42.
28La fiche no 9 des ressources liées à la continuité pédagogique mises à disposition par la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle aux établissements universitaires lors du premier confinement est dédiée à la question des ressources documentaires en ligne et à distance. S’appuyant sur les initiatives prises par les BU, elle définit cinq pistes d’action :
- étendre les prêts et élargir les publics ;
- valoriser les ressources électroniques ;
- faciliter leur accès ;
- développer les services numériques à distance ;
- informer et communiquer.
29L’extension des prêts avec l’assouplissement des modalités d’emprunt a été évoquée précédemment. Certaines BU de référence ont également proposé un accès temporaire gracieux à leurs propres collections électroniques par le biais d’une inscription dérogatoire réalisable en ligne. Il s’agit par exemple de la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne (BIS) ou de la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (BULAC). Cette proposition a été relayée par certaines BU comme celle de La Rochelle Université.
30Dans la communication des BU, la valorisation des ressources électroniques est souvent allée de pair avec l’idée de faciliter leur accès43. La plupart du temps, cette médiation consistait en la création d’une page dédiée sur leur site, établissant une liste de ces ressources, régulièrement mise à jour44. Ces dernières étaient accompagnées d’une description sommaire permettant à l’utilisateur de cibler celles susceptibles de l’intéresser. Ont notamment procédé ainsi les BU de l’université Sorbonne Paris Nord45, de l’université Toulouse-III-Paul-Sabatier46 ou de l’université de Strasbourg47. Le titre de la page est attractif, par exemple celui des BU de l’université Bordeaux-Montaigne était : « Bibliothèques fermées ? Pensez aux ressources numériques ! »48 De même, les BU de La Rochelle Université présentent ce sujet en adoptant la posture de l’utilisateur :
Vous êtes sans doute nombreuses et nombreux à ne pas avoir eu le temps de profiter des dernières heures d’ouverture de la bibliothèque universitaire pour emprunter tout ce dont vous auriez aujourd’hui besoin dans le cadre de vos activités pédagogiques et de recherche. C’est le moment de (re)découvrir toutes les ressources en ligne proposées par La Rochelle Université et les services offerts par éditeurs et autres bibliothèques pour cette période de confinement49.
31Certaines BU créent des biblioguides spécifiques à ce sujet et riches d’informations. C’est le cas de la bibliothèque de l’École nationale des travaux publics de l’État (ENTPE), dont le biblioguide répertorie les ressources temporairement ouvertes en accès gratuit, les accès étendus ou simplifiés, les bases de données courantes auxquelles celle-ci est abonnée mais également les ressources pédagogiques ouvertes ou les plateformes de films en accès libre temporaire (ou permanent). Il est fait mention de la démarche des associations professionnelles de BU comme d’une démarche militante : « Les bibliothèques et leurs associations professionnelles sont mobilisées, avec la communauté scientifique, pour souligner le besoin d’une communication scientifique sans entrave – dans cette période de crise plus encore qu’à l’ordinaire – et dire aux éditeurs réticents : “Ouvrez l’accès aux publications scientifiques !” »50
32La structure propose également d’appuyer l’utilisateur en cas de besoin lié à un accès : « La bibliothèque de l’ENTPE recense sur cette page dédiée les offres les plus pertinentes pour l’école et intervient pour obtenir des accès lorsqu’une démarche est nécessaire. »51 En effet, certaines BU proposent leur aide à distance pour conseiller ou accompagner les usagers dans leurs recherches documentaires à l’aide de guides, de tutoriels mais aussi via des solutions du type « question/réponse » par tchat, comme Ubib52. Les bibliothécaires de l’université de Limoges indiquent ainsi que « si nous ne sommes pas présents physiquement, nous sommes à votre disposition en télétravail pour répondre à vos demandes d’assistance. Nous pouvons vous aider [pour vos] recherches documentaires toutes disciplines »53.
33Certaines BU ont également pris le parti de valoriser des ressources documentaires de loisir, en complément de l’offre scientifique. Ainsi, celle de l’université de Limoges propose « quelques idées en Culture et Loisirs »54 et celle de l’université Paris-8 des « bibliothèques en lignes & lectures »55 : des programmes vidéos, radiophoniques, la lecture de la presse, des expositions virtuelles, des jeux thématiques via Gallica…
34Enfin, dans la présentation de ces nouvelles ressources accessibles aux chercheurs, certaines bibliothèques font référence à la démarche de BSc. L’université Bordeaux-Montaigne, par exemple, la mentionne dans un encart :
La Bibliothèque Solidaire (#BiblioSolidaire et #BibliSolidaire) connaît un grand succès aussi bien sur Zotero56 que sur Twitter57 et Facebook58. S’y partagent les références de sa bibliothèque personnelle ou celles des livres empruntés dans les bibliothèques, facilitant ainsi le travail de tou·te·s les étudiant·e·s et chercheur·e·s confiné·e·s à domicile ou qui ne peuvent pas accéder aux bibliothèques universitaires en raison des mesures sanitaires actuelles59…
35Citons également la BIS qui salue, dans un tweet du 18 mars 2021, « la création du groupe public “La Bibliothèque Solidaire du confinement” sur Facebook »60.
36Il reste à s’interroger sur le niveau d’accroissement de la consultation des ressources documentaires en ligne pendant la période ainsi que sur la part qu’ont représentée les ressources alors rendues disponibles : les ressources dont l’accès a été ouvert lors de cette période ont-elles connu une hausse de consultation ? Qu’en est-il des ressources déjà en accès ouvert, notamment pour celles qui n’ont pas d’équivalent imprimé ? Ce sujet nécessiterait davantage de recherches, tout en sachant que la démarche risque de se heurter à un manque de données disponibles car certains outils n’auront sans doute pas eu de consultations statistiques spécifiques liées à cette période.
37Cette question est, pour partie, liée à la capacité, plus ou moins grande, des BU à valoriser leurs ressources électroniques. Cet enjeu reste aujourd’hui important comme en témoignent les résultats de l’enquête « La vie d’étudiant confiné »61, menée par l’Observatoire national de la vie étudiante, sur leurs conditions de vie pendant la crise sanitaire. Le volet axé sur la continuité pédagogique évalue la difficulté rencontrée dans l’accès à la documentation comme assez importante puisque 20 % des étudiants déclarent avoir rencontré des problèmes dans ce domaine. Les critères sociaux, de sexe ou de nationalité influent peu sur la réponse, contrairement à la filière de l’étudiant : en université, ils sont 21,2 % à avoir eu des difficultés d’accès à la documentation, alors qu’il s’agit de 13,4 % pour les étudiants de classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), 9,5 % pour les ingénieurs et jusqu’à 26,2 % pour les autres filières. Ces chiffres doivent, bien entendu, être considérés avec un certain recul puisqu’ils ne sont pas distingués en fonction des différents cycles de licence-master-doctorat et intègrent à la notion de documentation les cours en ligne et autres ressources pédagogiques.
38La capacité des BU à valoriser leurs ressources accessibles à distance a également été impactée par le peu de relais externe, en matière de communication. Sur ce sujet, comme le souligne Tanguy Habrand :
Les bibliothèques ont été ignorées la plupart du temps, sauf à parler des dispositifs prosaïques de protection qu’il conviendrait d’y mettre en place au cours du déconfinement. Tout s’est passé comme si le prisme déformant de la consommation avait gommé le rôle social des bibliothèques en société [...]. Qu’elles soient publiques ou scientifiques, bon nombre d’entre elles avaient pourtant déployé des trésors d’ingéniosité pour organiser des systèmes de retrait, rendre plus de ressources numériques accessibles [...]. De la même manière, on ne peut pas dire que la solidarité des lecteurs en dehors des circuits traditionnels de vente, [...] ait été valorisée ni stimulée – il leur est arrivé d’être interdites62.
39C’est précisément de cette solidarité que témoigne l’expérience de BSc.
L’échange au sein de BSc
40Les ressources documentaires mises en avant par les BU se retrouvent-elles au sein des échanges de BSc ? Une analyse des liens postés sur le fil de discussion lors du premier confinement montre que ceux-ci sont tout d’abord très divers : sur les 2 023 liens qui ont pu être extraits63, 1 321 ont un nom de domaine qui est cité moins de sept fois, ce qui témoigne d’une offre très éclectique.
41Si l’on regarde les adresses dont le nom de domaine est cité au moins dix fois, on observe qu’il s’agit pour près d’un quart de réservoirs pirates (93.174.95.27 est cité 24 fois, gen.lib.rus.ec l’est 20 fois, libgen.li l’est 14 fois) mais qu’il s’agit, pour la grande majorité, de ressources en accès ouvert, notamment books.openedition.org et journals.openedition.org. Le nom de domaine le plus fréquemment cité est classiques.uqac.ca64 avec 117 mentions. Il s’agit de la bibliothèque numérique francophone « Les Classiques des sciences sociales », accessibles en ligne avec la coopération de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), dont la mission est de donner accès gratuitement aux œuvres en sciences humaines et sociales (SHS) de langue française65.
42De nombreux liens redirigent souvent vers des sites personnels ou des blogs de chercheurs qui ont élaboré leur propre bibliothèque, faite d’ouvrages appartenant au domaine public. Cité 17 fois, le site Légions.Romaines.fr66, est tenu par Batiste Gérardin, doctorant et professeur en lycée professionnel, qui indique être « depuis mai 2020 un contributeur régulier de la Bibliothèque solidaire du confinement » et suggère de ne pas hésiter « à [le] contacter si vous avez du mal à trouver certaines ressources. Dans le cas où [il] serai[t] en mesure d’aider, [il] le fer[a] avec grand plaisir »67.
43En termes de ressources proposées via une offre légale payante, 27 liens pointent vers le site de cairn.info, 13 liens vers le catalogue des éditions Gallimard (gallimard.fr). À l’instar de l’ensemble des liens, ils redirigent davantage vers des ressources en SHS, témoignant du profil le plus largement répandu au sein de la communauté BSc.
44Concernant les ressources institutionnelles en accès ouvert et fréquemment citées, le portail theses.fr arrive en tête, suivi du portail Persée (persee.fr), du portail du Sudoc (sudoc.fr) et de la bibliothèque en ligne de la Sociedad Española de Historia de la Construcción. Les sites erudit.org68, mercure.fltr.ucl.ac.be69 et hal.archives-ouvertes.fr70 sont cités moins de dix fois chacun pour cette période, de même que le site expositions.bnf.fr, alors que Gallica71 est mentionné à 13 reprises. Enfin, remarquons que la bibliothèque numérique de la Sorbonne est également citée à de nombreuses reprises via biu.sorbonne.fr72 et bibliotheque.sorbonne.fr73. Cela tend à montrer qu’une fois cité, si un réservoir correspond aux attentes d’un chercheur, celui-ci aura tendance à le repartager avec la communauté en valorisant ses différentes ressources.
45Il convient cependant de garder à l’esprit que le nombre d’occurrences d’un nom de domaine reste une indication et non la représentation exacte de la popularité d’un site au sein de BSc. En effet, dans le cas d’un portail, d’une base de données ou encore d’une bibliothèque numérique, la mention du nom de domaine suffit pour avoir accès à l’ensemble du catalogue et répondre ainsi, par différentes requêtes individuelles, à divers sujets de recherche. En outre, il faut remarquer que l’essentiel des échanges documentaires ayant lieu sur BSc échappent à cette analyse car il s’agit de liens ou de documents qui transitent par messages privés.
46Lors du premier confinement, parmi les multiples ressources documentaires signalées sur le fil de discussion de BSc, nombreuses sont en accès ouvert, accessibles sans barrière et reflètent une démarche d’entraide qui prend la forme d’une facilitation d’accès aux publications scientifiques. Toutefois, cette démarche témoigne également des difficultés d’accès rencontrées par les chercheurs avec l’offre éditoriale scientifique sous barrières, notamment payantes, comme l’indique le recours à des réservoirs pirates. En tant que professionnels de l’information, les bibliothécaires œuvrent pour un accès licite aux ressources documentaires qui bénéficierait au plus grand nombre. Or, ce recours à des réservoirs pirates signale, en creux, les besoins non couverts, sur lesquels il importe que les bibliothécaires se penchent. Comme le relevait le rapport sur L’avenir de l’édition scientifique en France et la science ouverte, il manque aujourd’hui « des données publiques sur des usages des chercheurs : comment accèdent-ils à des articles ou à des livres ? Quel rôle pour les réseaux sociaux, les plateformes, les archives publiques, les sites des éditeurs ? »74. L’étude des pratiques des chercheurs au sein de BSc peut y contribuer.
Notes de bas de page
1 Mentionnée à plusieurs reprises lors de la journée Enssib « Télétravail : quels impacts sur les pratiques managériales, le travail en équipe, les compétences et les organisations ? » du 29 mars 2021. Voir : < https://www.enssib.fr/actualites/videos-de-la-journee-teletravail-quels-impacts-sur-les-pratiques-manageriales >.
2 En regard du groupe « Lectures de confiné.e.s » ou de la démarche #culturecheznous (< https://www.culture.gouv.fr/Nouveau-site-dedie-culturecheznous >) pilotée par le ministère de la Culture, où l’ouverture de diverses ressources a aussi pu être réalisée par certains éditeurs.
3 Pour le détail chronologique de ce premier confinement, voir l’encadré 1 en fin de parcours.
4 < https://hal.archives-ouvertes.fr/ >.
5 Le Directory of Open Access Journals (DOAJ) recense 16 431 revues en accès ouvert, soit plus de 6 154 600 articles (début juin 2021) : < https://doaj.org/ >.
6 < https://journals.openedition.org/ >.
7 < http://repec.org/ >.
8 < https://www.dart-europe.org/basic-search.php >.
9 < https://core.ac.uk/ >.
10 < https://unpaywall.org/ >.
11 < https://www.sciencedirect.com/ >.
12 < https://link.springer.com/ >.
13 < https://www.jstor.org/ >.
14 < https://www.ebsco.com/fr-fr >.
15 < https://www.openedition.org/ >.
16 Période après laquelle une publication initialement accessible par abonnement devient accessible gratuitement.
17 Llarina GONZÁLEZ-SOLAR et Viviana FERNÁNDEZ-MARCIAL, « Sci-Hub, a challenge for academic and research libraries », Profesional de la Información, 2019, vol. 28, no 1. [En ligne] < https://doi.org/10.3145/epi.2019.ene.12 >.
18 Ibid., p. 2.
19 < https://blog.archive.org/2020/06/10/temporary-national-emergency-library-to-close-2-weeks-early-returning-to-traditional-controlled-digital-lending/ >.
20 Question no 27899, adressée à la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation par le député Christophe Euzet (La République en Marche, Hérault). [En ligne] < https://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-27899QE.htm >.
21 Ibid.
22 Ibid.
23 Ibid. « Texte de la réponse ».
24 En date du 30 mars 2020.
25 Notons que la réponse du MESRI a été publiée après le premier confinement, à la rentrée universitaire, le 8 septembre 2020.
26 Consortium unifié des établissements universitaires et de recherche pour l’accès aux publications numériques : < http://www.couperin.org >.
27 Association des directeurs et personnels de direction des bibliothèques universitaires et de la documentation : < http://www.adbu.fr >.
28 Association des responsables de l’information scientifique et technique des organismes de recherche français : < http://www.eprist.fr >.
29 ADBU, Couperin.org, EPRIST, communiqué « Ouvrez l’accès aux publications scientifiques ! », 19 mars 2020. [En ligne] < https://adbu.fr/communique/covid-19-quotouvrez-lacces-aux-publications-scientifiquesquot-open-access-to-scientific-publications-appel-adbu-couperin-eprist-aux-editeurs-academiques >.
30 International Coalition of Library Consortia
31 < https://icolc.net/statements/statement-global-covid-19-pandemic-and-its-impact-library-services-and-resources >.
32 Ce communiqué a d’ailleurs été relayé sur BSc le 30 mars 2020.
33 Texte de la réponse à la Question no 27899, adressée à la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation par le député Christophe Euzet (La République en Marche, Hérault). [En ligne] < https://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-27899QE.htm >.
34 ADBU, Couperin.org, EPRIST, communiqué cité (voir note 29).
35 Ibid.
36 < https://leo.hypotheses.org/16941 >. Le site renvoie ensuite vers le recensement établi par Couperin.
37 Syndicat national de l’édition, « Les éditeurs scientifiques se mobilisent pour permettre un accès le plus large possible aux contenus scientifiques et aider à la lutte contre le virus COVID-19 », communiqué du 9 avril 2020. [En ligne] < https://www.sne.fr/actu/les-editeurs-scientifiques-se-mobilisent-pour-permettre-un-acces-le-plus-large-possible-aux-contenus-scientifiques-et-aider-la-lutte-contre-le-virus-covid-19/ >.
38 Ibid.
39 < https://www.couperin.org/site-content/261-a-la-une/1413-covid19-recensement-des-facilites-offertes-par-les-editeurs-du-fait-de-la-pandemie >. La dernière mise à jour de ce référencement date du 25 mai 2020.
40 Dans le domaine des sciences de l’information et des bibliothèques, l’Enssib annonce ainsi le 13 avril 2020 qu’elle « s’associe pleinement au mouvement d’ouverture des contenus à l’œuvre durant la période de confinement et met en place l’accès, sur inscription gratuite, jusqu’au 31 mai 2020, à un ensemble de ressources en ligne : des contenus de formations, le catalogue des publications numériques des Presses de l’Enssib, les ressources numériques acquises sur abonnement par sa bibliothèque. Cette offre vient compléter les ressources déjà librement accessibles ». < https://www.enssib.fr/actualites/ouverture-des-ressources-et-des-contenus-de-formation >.
41 Couperin, ibid.
42 Enquête statistique générale auprès des bibliothèques universitaires (ESGBU) 2019. [En ligne] < https://esgbu.esr.gouv.fr/broadcast/indicators >.
43 La majorité de ces initiatives sont recensées par l’offre de service de la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGESIP) : < https://services.dgesip.fr/I19/T17/ >.
44 Ce travail de valorisation s’est également effectué sur les réseaux sociaux, en présentant ponctuellement une ressource spécifique par exemple.
45 < https://www.univ-paris13.fr/ressources-electroniques-proposees-editeurs-scientifiques-a-communaute-universitaire/ >.
46 < https://bibliotheques.univ-tlse3.fr/toutes-les-actualites/covid-19-acces-facilites-par-les-editeurs >.
47 < https://bu.unistra.fr/opac/news/documentation-en-ligne-exceptionnellement-accessible-durant-la-crise-sanitaire/936 >.
48 < https://www.u-bordeaux-montaigne.fr/fr/actualites/bibliotheques/annee-2020-2021/bibliotheques-fermees-pensez-aux-ressources-numeriques.html >.
49 < https://bu.univ-larochelle.fr/actualites/la-bu-est-fermee-mais-il-vous-reste-la-documentation-en-ligne/ >.
50 < https://biblioguides.entpe.fr/covid19 >.
51 Ibid.
52 < http://www.ubib.fr/ >.
53 < https://www.unilim.fr/scd/2020/04/17/poursuite-des-services-pendant-le-confinement/ >.
54 Ibid.
55 < https://www.univ-paris8.fr/Bibliotheque-en-ligne-lectures >.
56 < https://www.zotero.org/groups/2466386/bibliothque_solidaire_du_confinement/library >.
57 < https://twitter.com/hashtag/bibliosolidaire >.
58 < https://www.facebook.com/groups/bibliothequesolidaire >.
59 <
https://www.u-bordeaux-montaigne.fr/fr/actualites/bibliotheques/ressources-en-ligne-temporairement-disponibles.html
> [lien aujourd’hui inactif, consulté le 9 juin 2021].60 < https://twitter.com/bis_sorbonne/status/1240309178821902338 >.
61 Feres BELGHITH, Odile FERRY, Théo PATROS et Élise TENRET, « La vie étudiante au temps de la pandémie de COVID-19 : incertitudes, transformations et fragilités », OVE Infos, septembre 2020, no 42. [En ligne] < http://www.ove-national.education.fr/wp-content/uploads/2020/09/OVE-INFOS-42-La-vie-etudiante-au-temps-du-COVID-19.pdf >.
62 Tanguy HABRAND, Le livre au temps du confinement, Bruxelles (Belgique), Les Impressions nouvelles, 2020, p. 117-118.
63 Par conséquent, les chiffres que nous indiquons représentent le nombre minimal de liens pour chaque nom de domaine que nous avons dénombré (certaines occurrences n’ayant pu être collectées, voir le parcours 4).
64 < http://classiques.uqac.ca/ >.
65 Il s’agit des publications récentes dont les auteurs (ou leurs ayants droit) et/ou les éditeurs ont donné leur accord pour qu’elles soient diffusées, des publications du domaine public au Canada et des œuvres inédites.
66 < http://www.legions-romaines.fr/blog/ >.
67 < http://www.legions-romaines.fr/blog/ego/ >.
68 < https://www.erudit.org >.
69 < http://mercure.fltr.ucl.ac.be >.
70 < https://hal.archives-ouvertes.fr/ >.
71 < https://gallica.bnf.fr >.
72 < http://www.biu.sorbonne.fr >.
73 < http://www.bibliotheque.sorbonne.fr >.
74 Jean-Yves MÉRINDOL, Rapport remis à Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Éducation, L’avenir de l’édition scientifique en France et la science ouverte – Comment favoriser le dialogue ? Comment organiser la consultation ?, novembre 2019. [En ligne] < https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid148896/www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid148896/les-pouvoirs-publics-et-l-edition-scientifique-en-france.html >, p. 52-53.
Auteur
Chargée d’études/conservatrice des bibliothèques – Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation
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