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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral 1. De la démarche empirique à l’organisation 2. Organiser l’annuaire de sites 3. Positionnement par rapport aux encyclopédies et aux cybersdocumentalistes 4. Travail en coopération 5. Élaborer une stratégie de collecte de site ou perfectionner notre méthodologie de recherche ? Bibliographie Auteur

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    Ce livre est recensé par

    • Jean-Charles Depaule, Gradhiva, mis en ligne le 13 décembre 2012. URL : https://journals.openedition.org/gradhiva/2536 ; DOI : https://doi.org/10.4000/gradhiva.2536
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    Table des matières

    E. Stratégie de collecte de sites

    Georgette Marguin

    p. 71-85

    Texte intégral 1. De la démarche empirique à l’organisation 2. Organiser l’annuaire de sites • Choix de sites classés par thèmes a) Les documents primaires • Usuels • Textes officiels • Presse • Bibliothèque électronique : balbutiements ou utopie ? b) Les documents secondaires • Bases de données • Répertoires de ressources 3. Positionnement par rapport aux encyclopédies et aux cybersdocumentalistes 3.1. Encyclopédistes 3.2. Cyberdocumentalistes 4. Travail en coopération 4.1. Des exemples de coopération déjà mis en œuvre 4.2. Des projets de coopération 5. Élaborer une stratégie de collecte de site ou perfectionner notre méthodologie de recherche ? Bibliographie Références bibliographiques Auteur

    Texte intégral

    1. De la démarche empirique à l’organisation

    1En juin 1995, la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu à Lyon a ouvert un accès Internet au public, sur un poste du département Sciences et techniques. Préalablement à la mise en place de ce nouveau service, un travail de sélection de sites avait été effectué par une bibliothécaire. La politique de sélection était orientée vers la recherche documentaire. Par conséquent, seuls les services Telnet et Web ont été proposés, sous la forme d’une page d’accueil avec menus déroulants et adresses en lien hypertexte.

    2Un grand nombre de catalogues de bibliothèques disponibles via Telnet ont été répertoriés en Rhône-Alpes (intérêt de connaître les ressources documentaires disponibles à proximité), en France et dans le monde entier.

    3La sélection de sites Web par thèmes alors s’est heurtée aux dilemmes suivants :

    • proposer une sélection représentative d’un thème en dépit du fait que 90 % des sites sont en anglais, ou bien privilégier les sites en langue française au risque d’avoir une sélection très partielle autour d’un thème ;
    • proposer les sites en fonction de leur qualité quelle que soit leur origine (particulier, entreprise, organisme public), ou bien privilégier les sites d’institutions « reconnues sérieuses ».

    4Le souci de faciliter la découverte d’Internet au public a orienté la sélection d’une part d’une majorité de sites francophones et, d’autre part, d’institutions « reconnues sérieuses ». En effet, le public ne disposait alors d’aucune aide de la part du personnel et devait d’abord apprivoiser de façon autonome le fonctionnement du navigateur Netscape, des liens hypertexte, et les difficultés de saisir correctement une adresse URL (copiée approximativement sur une feuille volante).

    5Au total, une cinquantaine de sites avait alors été collectés et classés par thèmes. Quelques adresses de journaux électroniques et d’outils de recherche complétaient cette première collecte.

    6Si, avec le recul actuel, cela semble bien maigre et loin d’être représentatif d’un fonds encyclopédique, il n’en reste pas moins que cette page de sélection de sites semble avoir facilité le cheminement des premiers internautes dans le labyrinthe de l’Internet.

    7Très vite, la mise à jour de la sélection de sites s’est révélée très gourmande en temps : vérification systématique de toutes les adresses, recherche des nouvelles adresses, suppression des sites disparus. Si une seule personne avait suffi pour la première collecte et parvenait à assurer la mise à jour, le travail de veille ne pouvait se poursuivre qu’avec la collaboration de tous les bibliothécaires.

    2. Organiser l’annuaire de sites

    8Le chemin a été long pour passer d’une démarche artisanale et empirique à un travail de coopération entre bibliothécaires. Il a d’abord fallu que les collègues soient formés à l’Internet, se familiarisent avec cet outil et l’introduisent petit à petit dans leurs recherches documentaires pour le public. Le plus long ne fut pas tant l’apprentissage de la technique et de la connaissance des ressources disponibles, qui permettent de compléter les documents traditionnels (papier, cédérom), que l’évolution des mentalités. En effet, l’aspect parfois ludique d’Internet a eu tendance à culpabiliser les bibliothécaires qui, en « surfant », avaient l’impression de passer beaucoup plus de temps pour aboutir à leur recherche documentaire avec le Web qu’avec les outils bibliographiques classiques. Beaucoup se sont laissés entraîner malgré eux vers un site Web correspondant à leur passion personnelle, en oubliant le fil de leur recherche bibliographique, mais renforçant ainsi leur motivation pour la découverte de la Toile.

    9Par ailleurs, l’explosion du nombre de sites Web a été telle que le besoin de trier les meilleurs s’est imposé. Les sites francophones sont devenus peu à peu suffisamment nombreux pour figurer dans tous les domaines.

    10Une liste de sites Web n’est pas constituée de la même façon qu’un fonds de documents. Dans une collection de documents d’une médiathèque classique, le fonds est constitué majoritairement de documents primaires (ouvrages, périodiques en texte intégral, disques, vidéos...), alors que les documents secondaires (qui répertorient les documents primaires et les classent sous forme de répertoires, bulletins bibliographiques ou signalétiques, bibliographies) représentent un moindre volume. En revanche, un annuaire de sites Web offre davantage de sources documentaires secondaires que de documents primaires, si l’on considère uniquement la consultation gratuite.

    • Choix de sites classés par thèmes

    11Les bibliothécaires des départements de la bibliothèque municipale de Lyon ont étoffé au fur et à mesure la sélection de sites. Chaque département (Arts et loisirs. Civilisation, Documentation régionale, Fonds ancien, Langues et littératures, Sciences, Société) veille sur les sites intéressants de son domaine et enrichit l’annuaire Internet.

    12Même si l’attrait du Web est d’avoir accès au monde entier, il est souvent plus intéressant de connaître, voire de découvrir, les ressources de proximité. La sélection de sites régionaux est importante dans la mesure où ce qui est proche est plus facile d’accès ; la logique incite à explorer d’abord les serveurs de sa ville ou de sa région, pour ensuite pouvoir se déplacer dans les structures elles-mêmes afin d’obtenir plus d’informations.

    13La difficulté pour une bibliothèque publique, censée proposer un fonds encyclopédique, réside dans l’étendue très vaste des domaines sur lesquels il faut « veiller ». Le bibliothécaire « classique » sélectionne des ouvrages parmi 400 000 livres disponibles en France environ (base Electre), le discothécaire parmi 10 000 disques compacts (base Electre), le vidéothécaire parmi 7 000 vidéos (chiffres du Dépôt légal), le « bibliothécaire internaute » ou « cyberthécaire » parmi 3,6 millions de sites sur la Toile, dont 2,2 millions en libre accès, soit quelque 300 millions de pages (chiffres de Libération).

    a) Les documents primaires

    • Usuels

    14Les usuels ont leurs équivalents électroniques : atlas mondiaux, dictionnaires, manuels et cours universitaires. Le choix de quelques sites de qualité en fonction du public de chaque bibliothèque parmi ce type d’usuels est assez simple, à moins que Ton ait besoin pour un public plus exigeant ou universitaire de répertoires complets de ces usuels, par exemple le répertoire de tous les dictionnaires en ligne dans toutes les langues, Online dictionaries]http://www.yourdictionary. com].

    • Textes officiels

    15Le site officiel Admifrance [http://www.admifrance.gouv.fr] recense en principe tous les textes officiels français. Le premier ministre a insisté sur la nécessité de mettre à disposition sur le Web toutes les informations officielles : « Les informations produites par l’administration constituent une richesse importante qui concourt à l’information des acteurs du marché et à la compétitivité de notre économie. Une politique active de numérisation et de mise en ligne des données publiques constitue donc un enjeu de première importance » (Programme d’action gouvernemental : « Préparer l’entrée de la France dans la société de l’information », 16 janvier 1998).

    16Cependant, il subsiste le problème de la gratuité de l’accès à cette information. Par exemple, le Journal officiel est consultable gratuitement en texte intégral sur Légifrance pour les textes postérieurs à 1998, mais en accès payant sur Jurifrance pour les articles parus entre 1990 et fin 1997.

    • Presse

    17Si les journaux électroniques spécialisés, tels que les périodiques scientifiques, sont depuis quelques années incontournables, il n’en est pas de même des périodiques des bibliothèques publiques. En plus de la sélection de quelques répertoires de journaux électroniques, par exemple la Bibliothèque virtuelle de périodiques [http://biblio.ntic.org/biblio], une stratégie judicieuse consiste à sélectionner d’une part les « e-zines » (qui n’existent que sous forme électronique), d’autre part les périodiques en texte intégral (par exemple, pour la presse nationale : L’Humanité, Le Canard enchainé, La Tribune, Le Monde diplomatique et, pour la presse régionale : Les Dernières nouvelles d’Alsace, Le Républicain Lorrain, Le Télégramme de Brest), et enfin ceux qui proposent un réel contenu informatif : la Une, dossiers d’actualité, archives, débats et forums... (exemples : Le Monde, Libération, Les Échos). Malheureusement, les périodiques disponibles gratuitement en texte intégral sur l’Internet restent trop peu nombreux en France. Pourtant, la diffusion sur l’Internet par les Américains de la majorité de leurs périodiques en texte intégral n’a pas eu pour conséquence une chute des ventes de la forme papier, et l’exemple devrait inciter les Français à en faire autant.

    • Bibliothèque électronique : balbutiements ou utopie ?

    18En 1988, François Mitterrand lançait le projet de la Bibliothèque nationale de France et d’une « très grande bibliothèque d’un genre nouveau ». Après quatre siècles marqués par l’imprimé, l’apparition du numérique ouvrait des horizons et des rêves nouveaux. Désormais, une bibliothèque électronique de plusieurs millions de volumes serait-elle accessible à distance, à partir de n’importe quel ordinateur dans le monde entier ? Il suffirait de numériser les documents originaux, puis de rendre accessible la bibliothèque électronique via l’Internet : utopie ou futur proche ?

    19En dix ans, de nombreux projets ont vu le jour. Ils sont d’envergure nationale, comme celui de la BnF, régionale comme pour les bibliothèques municipales ou dus aux initiatives de passionnés. La collecte du maximum de bibliothèques numériques est d’autant plus importante qu’elle offre ainsi aux bibliothèques dotées de faibles moyens et à toutes les bibliothèques disséminées en France un accroissement phénoménal de leur richesse documentaire.

    20La bibliothèque numérique Association des bibliophiles universels, mise en service au Conservatoire national des arts et métiers en octobre 1993, a été le premier service Web permettant la consultation et le téléchargement d’ouvrages du domaine public français. Le nombre de textes s’est progressivement accru et atteint maintenant 263 textes électroniques de 89 auteurs [hrtp ://cedric. cnam.fr/ABU/].

    21La création d’une bibliothèque électronique encyclopédique a été un élément essentiel de la stratégie de la BnF. Le programme de numérisation a été lancé en 1992. Ouverte au public en 1998, la collection numérisée comprend aujourd’hui 86 000 ouvrages numérisés en mode image, 3000 en mode texte et 240 000 images fixes accessibles sur place.

    22En octobre 1997, la BnF a ouvert sur son site Web Gallica un premier échantillon de cette bibliothèque numérique constituée d’ouvrages français du XIXe siècle : 2 500 ouvrages en mode image, 300 titres en mode texte et 7 000 images fixes. Les ressources offertes ont, depuis, considérablement augmenté et concernent la totalité des documents numérisés par la BnF appartenant au domaine public. Gallica 2000 compte aujourd’hui 35 000 ouvrages en mode image et 1500 en mode texte [http://bnffr].

    23La Bibliothèque municipale de Lyon propose depuis 1997 une bibliothèque d’environ 5 000 enluminures sur son site Web. La possibilité de consulter ces images est exceptionnelle dans la mesure où ces documents fragiles n’étaient accessibles auparavant qu’à quelques chercheurs. La base de données d’articles de presse numérisés sur la région Rhône-Alpes, consultable sur place, n’a pas encore pu être mise à disposition sur le Web pour des raisons juridiques, mais ce serait une source précieuse pour tous [<http://www.bm-lyon.fr].

    24Olivier Bogros a lancé en 1996 à la Bibliothèque municipale de Lisieux une bibliothèque électronique « artisanale ». Elle offre aujourd’hui 135 textes littéraires et documentaires de langue française du domaine public, ainsi que 50 textes du fonds local. Les textes sont saisis au clavier par une secrétaire, puis relus, corrigés et transformés en langage HTML par un logiciel d’édition HTML]http://bm ! isieux.com].

    b) Les documents secondaires

    • Bases de données

    25Aujourd’hui, il existe environ 400 bases de données bibliographiques et factuelles gratuites sur l’Internet. Bien qu’elles soient gratuites, ces bases sont protégées par le copyright ; un deuxième niveau de protection sur la récupération d’éléments partiels de ces bases de données est actuellement à l’étude. Certaines de ces bases fournissent le document primaire, mais le plus souvent celui-ci est payant.

    26Jean-Pierre Lardy (Urfist de Lyon) signale 390 bases de données gratuites à l’adresse [http://urfist.univlyonl.fr/gratuits/index.html], concernant tous les domaines qui vont de la médecine au sport en passant par la culture, les brevets, les normes, les sciences exactes et humaines, les images, etc. Ces ressources n’étant pas signalées par les moteurs de recherche, le travail de recensement effectué par Jean-Pierre Lardy n’en est donc que plus précieux.

    • Répertoires de ressources

    27Étant donné la croissance exponentielle du nombre de sites Web, peut-être devons-nous réfléchir à orienter notre travail non plus vers une sélection de sites, mais vers une collecte de répertoires de ressources. Le ministère de la Culture et de la Communication (un des premiers ministères à avoir réalisé son site Web) propose des répertoires de ressources d’une richesse extraordinaire sur les ressources documentaires des musées, bibliothèques, archives... [http://www.culture.gouv.fr/culture/int/index.html].

    3. Positionnement par rapport aux encyclopédies et aux cybersdocumentalistes

    3.1. Encyclopédistes

    28Prenons deux exemples d’encyclopédies françaises de référence qui offrent un annuaire de sites : l’Encyclopœdia universalis et l’Encyclopédie Hachette multimédia. Pour ces deux encyclopédistes, c’est une seule personne qui sélectionne les sites, sans l’aide des spécialistes ni auteurs de l’encyclopédie.

    29Pour l’Encyclopœdia universalis, les critères de sélection sont la richesse du contenu documentaire ou surtout iconographique, excluant d’emblée les sites « vitrines ». Ces liens ne correspondent pas directement à des liens de l’encyclopédie sur cédérom.

    30Par contre, l’Encyclopédie Hachette multimédia opère sa sélection à partir du contenu de son encyclopédie, en associant à chaque domaine des adresses de sites pertinents, privilégiant les sites officiels ; entre le cédérom et les liens, le souci est d’offrir la plus grande diversité de types de documents : images, vidéos.

    3.2. Cyberdocumentalistes

    31Plutôt que de dépenser une énergie et un temps importants à collecter des sites sur tous les domaines, ou bien à mettre en place un système lourd de coopération, ne devrions-nous pas nous fier aux cyberdocumentalistes ? Car, comme le remarque justement Bertrand Calenge, « on oublie trop souvent que les bibliothèques doivent trouver un intérêt économique immédiat à la coopération, faute de quoi les charges de travail quotidiennes absorbent l’énergie mise dans la coopération ». (1)

    32Le travail des cyberdocumentalistes est de répertorier un ensemble de sites francophones pour Nomade ou La Toile du Québec, par exemple, sauf ceux qui ont trait à la pornographie, aux activités illicites et à la discrimination. Il reste l’éventuel problème des nombreux sites commerciaux répertoriés : entre-t-il dans les missions des bibliothèques d’offrir une telle sélection ? Mais, au risque de choquer certains, quelle est la différence entre cette offre et celle d’ouvrages sur les « meilleurs » restaurants ou magasins, ou encore de magazines tels que 60 millions de consommateurs ?

    33Cyber-documentaliste, Géraldine Gourbin a élaboré l’arborescence de l’annuaire généraliste Nomade. Fonctionnant depuis 1996, Nomade recense actuellement 70 000 sites en français organisés dans un système de classification élaboré. La distinction est faite entre information gratuite et commerciale, la nature du site est mentionnée (entreprise, page personnelle, association..., ) ainsi que sa localisation géographique et le public visé (tous publics, professionnels, enfants...) (2)

    34Nous aurions donc peut-être tout intérêt à tirer le meilleur parti du travail de ces cyber-documentalistes qui travaillent toute la journée à la collecte de sites.

    4. Travail en coopération

    35Si le problème de la nécessité de travailler en coopération nationale se pose depuis longtemps dans les bibliothèques françaises, il s’est souvent heurté à une lenteur de mise en place : catalogage et dépouillement de périodiques partagés, conservation du patrimoine, catalogue collectif.

    36En ce qui concerne la sélection de sites, tous les professionnels des bibliothèques publiques ont commencé vaillamment à trier les sites qui leur semblaient les meilleurs, chacun dans son coin, en s’inspirant de bibliothèques « pilotes » en la matière, telles que la Bibliothèque publique d’information, la BnF ou les bibliothèques québécoises.

    37Il est indéniable qu’un annuaire de sites se construit dans une politique documentaire globale spécifique à chaque bibliothèque. La politique documentaire se définit par rapport à un public, au fonds existant, aux objectifs et aux contraintes budgétaires de chaque bibliothèque.

    38Cependant, il semblerait judicieux d’entreprendre un travail de coopération national, qui aboutirait à une liste de sites de référence que chaque bibliothèque serait libre de compléter à sa guise.

    4.1. Des exemples de coopération déjà mis en œuvre

    39• Sitebib [http://www.abf.asso.fr/sitebib]

    40Sitebib constitue un excellent exemple de coopération pour la sélection de sites dans le domaine des bibliothèques et des sciences de l’information. Dans un message paru sur Biblio-fr le 20 octobre 1997, intitulé « Coopération, partage ou concurrence », Jean-Michel Salaiin regrettait que l’ABF propose sur son Web un annuaire de sites relatifs aux bibliothèques, alors que l’enssib avait développé ce type d’annuaire sur son propre site. Au lieu d’initiatives redondantes, il semblait beaucoup plus judicieux de répartir la veille et le référencement des ressources dans le domaine des bibliothèques, de la bibliothéconomie et des sciences de l’information. Les principes de coopération ont été définis, différentes rubriques ont été établies (bibliothèques, catalogues, institutions, informations professionnelles...). Les partenaires de cette coopération sont d’origines diverses et comportent :

    • associations : ABF, ADBS, ADBDP ;
    • organismes de formation : enssib, INTD, Médiadix, URFIST de Paris ;
    • bibliothèques et établissements documentaires nationaux : BnF, INIST, BPI, Bibliothèque du CHU de Rouen, BU de Lyon 3 ;
    • réseaux documentaires : Redoc, Realis, RéVOdoc, IRIS, Mathdoc ;
    • Ministère de la culture et ABES (sous la tutelle du Ministère de l’éducation nationale)
    • deux sites privés : Biblio on line, Quick-Soft ;
    • Agence universitaire de la francophonie (Géraldine Gourbin).
      Le site comportait 107 liens au 2 juin 1999. (3)

    41• Rime : Ressources sur Internet en management et en économie [http://www. ccip.fr/rime]

    42Le réseau Rime et la banque de données du même nom ont été créés en juin 1996 à partir d’une initiative conjointe de la bibliothèque du Groupe HEC et de I’Urfist de Paris. Il fédère aujourd’hui une vingtaine d’établissements (écoles supérieures de commerce, Chambre de commerce et d’industrie de Paris, BnF, BPI...), qui travaillent en commun à la réalisation d’une banque de données d’expertise des ressources disponibles sur l’Internet dans les domaines de l’économie et de la gestion. RIME est volontairement limitée à environ 500 sites retenus comme le « cœur » de l’information dans les domaines concernés.

    43• CISMeF : Catalogue et index des sites médicaux francophones [http://www. chu-ro uen. fr/ci sm ef]

    44L’initiative du projet est due au Centre hospitalier universitaire de Rouen, mais c’est aussi le fruit d’un travail de partenariat avec d’autres institutions (INSERM, Conférence internationale des doyens de facultés de médecine d’expression française...). CISMeF recense 8 200 sites francophones et constitue un « sitecatalogue » de référence dans la santé francophone. Bien qu’il s’adresse en priorité aux professionnels de la santé, il intéresse aussi les patients et le grand public.

    4.2. Des projets de coopération

    45À travers quelle structure mettre en place une coopération ? Au niveau national, on peut penser à divers organismes : Biblio-fr, les bibliothèques municipales à vocation régionale (BMVR), l’Association pour le développement des documents numériques en bibliothèque (ADDNB).

    46La liste de diffusion Biblio-fr joue déjà un rôle de coopération en signalant dans la rubrique « Infosites » tous les nouveaux sites intéressants.

    47Créée le 29 mars 1996, l’ADDNB [http://www.addnb.org/] est une association regroupant une cinquantaine de bibliothèques. L’ADDNB a pour mission le développement des documents numériques pour le prêt ou la consultation en bibliothèque. Son but est, entre autres, de favoriser la coopération entre les bibliothèques concernées par les documents numériques. La commission Internet pourrait s’orienter vers un travail de coopération pour la réalisation d’un annuaire de sites.

    48Les bibliothèques publiques gagneraient certainement aussi à coopérer avec les bibliothèques universitaires. Les Centres d’acquisition et de diffusion de l’information scientifique et technique, gérés par des bibliothèques universitaires ou par de grands établissements de recherche, ont entre autres comme mission la veille documentaire dans un secteur spécialisé. Cette mission devrait s’élargir, à mon avis, au recensement des sites les plus pertinents dans leur secteur. Par exemple, le Cadist de chimie offre déjà sur son serveur Web un panorama des ressources disponibles sur l’Internet.

    5. Élaborer une stratégie de collecte de site ou perfectionner notre méthodologie de recherche ?

    49Une réflexion sur la stratégie de collecte de sites semble incontournable aujourd’hui, alors que n’importe qui peut facilement créer un site Web (mais qui n’intéressera peut-être personne d’autre que son auteur...), que la vie du Web est trépidante : naissance, mort, évolution du contenu et de la forme des sites. Si nul bibliothécaire n’ose nier la complémentarité des ressources d’Internet par rapport aux autres supports, plusieurs questions restent en suspens.

    50• Est-il bien nécessaire de mettre en place une coopération pour sélectionner des liens sur un fonds encyclopédique, alors que des professionnels tels que les cyber-documentalistes peuvent nous faire bénéficier de leur expérience ?

    51• La croissance exponentielle du nombre de sites Web dans le monde entier et, d’autre part, l’augmentation d’utilisateurs d’Internet (6 millions d’internautes en France) ne vont-elles pas nous obliger à limiter, voire à abandonner, l’élaboration d’annuaires de sites, la tâche devenant titanesque ? De plus, le catalogage des sites et l’intégration dans le catalogue de la bibliothèque va remettre en question la sélection de sites.

    52• Il serait peut-être plus judicieux que les bibliothécaires perfectionnent leur méthodologie de recherche. La maîtrise des répertoires thématiques, des moteurs de recherche, des métamoteurs permet en effet d’aboutir rapidement et de manière performante (en limitant le bruit) aux recherches documentaires. L’utilisation des agents intelligents semble encore souvent ignorée par de nombreux bibliothécaires. Si les professionnels parviennent à cette maîtrise, il faudra envisager ensuite la formation du public à cette méthodologie « pointue ».

    Bibliographie

    Références bibliographiques

    1. Bertrand Calenge, « Conduire une politique documentaire », Electre-Ed. du Cercle de la Librairie, 1999.
    2. Géraldine Gourbin, « Line nouvelle profession : cyberdocumentaliste », Documentaliste sciences de l’information, 1998, vol. 35, n° 3.
    3. [http://www. abfasso.fr/sitebib].

    Auteur

    Georgette Marguin

    Bibliothèque municipale de Lyon

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    Dominique Coq (dir.)

    2012

    Développer la médiation documentaire numérique

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    Xavier Galaup (dir.)

    2012

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      Ce livre est cité par

      • Dupourqué, Laurence. (2015) Le catalogage des sites web : vers une organisation structurée du web. Documentation et bibliothèques, 49. DOI: 10.7202/1030239ar

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      Marguin, G. (2000). E. Stratégie de collecte de sites. In A. Caraco (éd.), Intégrer les ressources d’internet dans la collection (1‑). Presses de l’enssib. https://doi.org/10.4000/books.pressesenssib.15488
      Marguin, Georgette. « E. Stratégie de collecte de sites ». In Intégrer les ressources d’internet dans la collection, édité par Alain Caraco. Villeurbanne: Presses de l’enssib, 2000. https://doi.org/10.4000/books.pressesenssib.15488.
      Marguin, Georgette. « E. Stratégie de collecte de sites ». Intégrer les ressources d’internet dans la collection, édité par Alain Caraco, Presses de l’enssib, 2000, https://doi.org/10.4000/books.pressesenssib.15488.

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      Caraco, A. (éd.). (2000). Intégrer les ressources d’internet dans la collection (1‑). Presses de l’enssib. https://doi.org/10.4000/books.pressesenssib.15398
      Caraco, Alain, éd. Intégrer les ressources d’internet dans la collection. Villeurbanne: Presses de l’enssib, 2000. https://doi.org/10.4000/books.pressesenssib.15398.
      Caraco, Alain, éditeur. Intégrer les ressources d’internet dans la collection. Presses de l’enssib, 2000, https://doi.org/10.4000/books.pressesenssib.15398.
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