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Du CD-Rom à la numérisation

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Christian Ducharme

Mode d’emploi

Christian Ducharme

Texte intégral

1Le document numérique n’est pas seulement un type de document de plus à gérer dans la bibliothèque. Son introduction a un impact réel sur le fonctionnement de l’établissement et le force à revoir sa politique globale. Le cédérom par exemple, à la différence de son ancêtre, le disque compact audio, demande beaucoup plus de soins et de compétences dans sa mise en euvre et dans sa mise en service au public.

2La réflexion autour de l’introduction des documents numériques en bibliothèque s’effectue autour de deux axes :

  • le lien étroit entre le document numérique et l’informatique : impact direct sur la gestion de l’informatique de l’établissement ;
  • l’impact sur l’organisation des services : sur la collection, l’organisation de l’espace, la formation du personnel.

3Ce cinquième numéro de la Boîte à outils aborde les documents numériques de deux manières différentes : la bibliothèque en tant que consommatrice et en tant que productrice de documents numériques. Il englobe plusieurs aspects du document numérique tout en insistant sur les problèmes de mise en place de services de consultation auprès du public.

4La consultation des réseaux tel qu’Internet n’est pas oubliée, mais nous semblait trop vaste pour s’ajouter aux deux problématiques offertes par le cédérom et les documents numérisés. Ce volet ferait plutôt l’objet d’une autre étude dans la même collection.

5Ce volume est divisé en trois parties : la première aborde les problèmes sous un angle plus général. Trois professionnels nous livrent leur réflexion, fruit de leur expérience dans l’implantation et la gestion de documents numériques dans trois bibliothèques de types différents : publique, universitaire et de recherche. La deuxième partie aborde l’édition électronique et les cédéroms en particulier. Et la troisième partie traite de la conception de bases de documents numérisés.

6A – Dans cette première partie, trois articles montrent bien la difficulté d’introduire des documents numériques en bibliothèque. Difficultés qui tiennent à plusieurs réalités : il y a souvent contradiction entre les objectifs d’un service et les besoins du public ; déviation entre l’utilisation prévue et les usages réels du service par le public et même par le bibliothécaire, nous livre Emmanuel Colin. Difficultés dues à la nature des documents eux-mêmes : crise de lisibilité, crise d’identité, nous dit Annie Coisy. Difficultés dues à l’évolution rapide des documents numériques et des techniques de consultation qui y sont associées, évoque Pierrette Casseyre en écrivant : la recherche plonge dans le numérique.

7B – La deuxième partie s’intéresse aux cédéroms. Ce support, dont la popularité ne fait que grandir, contient toute sorte de « documents ». En effet, quel est le rapport entre une base de données bibliographiques comme BN-Opale et une euvre audiovisuelle comme Le Louvre, peintures et palais ? La diversité des contenus trouvés sur ce support éditorial entraîne des usages différents en bibliothèque qui ne sont pas faciles à harmoniser au sein d’un même service. A ce propos, le texte de Jean-Jacques Donard brosse le tableau du marché de l’édition électronique et du multimédia. Il nous indique aussi comment effectuer un choix parmi les différents produits et comment les introduire dans des collections. Le texte de Joëlle Pinard prouve qu’il est possible d’offrir des services de consultation de cédéroms dans de petits établissements, pour autant que les bibliothécaires en amont veillent au bon déroulement du projet ainsi qu’à la formation du personnel. Puis, Dominique Rouillard expose les articles du code de la propriété intellectuelle qui s’appliquent particulièrement aux cédéroms en bibliothèque. Le texte n’est pas d’un abord facile : le lecteur doit faire un effort particulier pour surmonter les difficultés inhérentes au langage juridique. Mais ce texte renferme des éléments qui peuvent être très utiles dans la mise en place de projet de consultation de cédéroms au public.

8C – La troisième partie aborde le problème sous un autre angle : la bibliothèque productrice de documents numériques. Les bibliothèques possèdent de riches collections de documents dont souvent une partie est sous-exploitée. Les techniques de numérisation, de stockage et de diffusion de l’information offrent maintenant la possibilité de mieux exploiter le contenu des documents. L’utilisation de ces techniques permet de proposer de nouveaux services au public que l’on pourrait qualifier de services à valeur ajoutée. On retrouve quatre grandes applications de la numérisation en bibliothèque :

  • banques d’images (qui présentent des collections iconographiques)
  • bases de documents à valeur patrimoniale (qui regroupent les documents d’un département, d’une région, etc.)
  • dossiers de presse et d’actualité
  • bases de documents anciens (livres anciens ou illustrations, enluminures, etc.).

9Cette partie commence avec un texte de Marie-Luce Albigès qui passe en revue les différentes étapes de la conception d’une banque d’images. Elle met en lumière le lien entre la définition d’un « produit » et les aspects techniques. Elle signale aussi l’aspect pédagogique et les précautions à prendre pour faciliter la consultation de la banque d’images, en particulier si elle est destinée à un public non spécialisé. Dans sa deuxième contribution, Joëlle Pinard montre que la bibliothèque peut aussi accueillir une application multimédia réalisée par un partenaire extérieur. L’intégration du produit ne peut se faire que par l’amorce d’un dialogue entre la bibliothèque et l’organisme producteur dont résulteront les conditions d’implantation et d’exploitation de l’application en bibliothèque. Puis, Yvette Weber résume les principales étapes d’un projet de numérisation des dossiers de presse. Elle analyse les avantages de la numérisation des documents en terme d’accès, de sécurité et de disponibilité de l’information, ainsi que des types d’applications en fonction des besoins du public.

10Dans l’ensemble des textes, on retrouve une variété de services et d’usages des documents numériques mais le lecteur ne manquera pas de remarquer une constante prédominante : le rôle de médiateur du bibliothécaire. Ce rôle est non seulement maintenu, mais est renforcé avec l’apparition des documents numériques : qui d’autre peut repérer, trier et analyser l’information numérique afin de la rendre accessible au public – qui d’autre peut assister voire former le public à la lecture de ces nouveaux documents ?

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