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Offrir aux publics un catalogue en ligne

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Éliane Bernhart

F. Nouvelles technologies au service de l’accès en ligne : quelle amélioration pour le public ?

Eliane Bernhart

Texte intégral

1Il est fait grand cas de nouvelles technologies dans le développement des catalogues en ligne. Nous pouvons esquisser quelques réflexions autour de quatre d’entre elles : un écran unique pour plusieurs applications, les catalogues sur CD-Rom, l’outil Internet, les bornes interactives.

1. TOUT sur un seul écran

2Offrir des sources d’information différentes (en interne et "hors les murs") sur un même écran a été évoqué dans le chapitre traitant de l’ergonomie des catalogues en ligne. Malgré les difficultés liées au "tout sur le même écran" nous pouvons cependant retenir l’hypothèse que dans les années à venir les produits évolueront et que les bibliothécaires auront une totale maîtrise des écrans d’accueil grâce à des interfaces. Ces interfaces, qui devront être faciles à installer sur les postes destinés au public, seront faites à la demande soit par des sociétés de service soit par des informaticiens des établissements, des universités ou des collectivités locales. Elles permettront une gestion "à la carte" de nos écrans de présentation. Il sera nécessaire auparavant, de bien définir les besoins du public et de rédiger un document détaillé, qui servira de base de travail pour l’élaboration du produit et aidera les différents partenaires à se comprendre.

3Les usagers pourront alors distinguer sans ambiguïté ce qui se trouve à la bibliothèque de ce qui est ressource extérieure. Le logiciel parlera "tout public" (chercheurs ou grand public) : voulez-vous chercher un livre ou une revue dans la bibliothèque, localiser un document dans un autre établissement, consulter une bibliographie ou...? Ceci avec un menu simple où le choix sera de type 1, 2, 3

4ex. :

  • 1. cherchez-vous un livre de la bibliothèque ?

  • 2. voulez-vous trouver une revue dans une autre bibliothèque ?

  • Etc.

5A ce moment-là, il sera nécessaire de bien évaluer le nombre potentiel de recherches des usagers et de mettre à leur disposition un nombre suffisant d’écrans (cf. le chapitre Ergonomie).

2. Un catalogue sur CD-ROM : une solution ergonomique

6Les différentes études ont toutes souligné le décalage entre les usages théoriques prévus par les constructeurs et les pratiques réelles des utilisateurs et mis en évidence leurs difficultés (cf. le chapitre les utilisateurs et l’OPAC).

7En prenant l’exemple d’un catalogue multimédia sur CD-ROM, nous verrons comment certaines de ces difficultés sont contournées et comment un catalogue offert à la consultation du public peut tendre vers plus d’ergonomie..

  • 1 publiée dans LE MAREC, Joëlle. Dialogue ou labyrinthe ? : la consultation des catalogues informatis (...)

8Il ne sera question ici ni des difficultés liées à l’indexation ni de l’offre fixe que constitue une liste de termes indexés, offre à laquelle doit s’adapter la demande du lecteur, mais de la façon dont certaines attentes du public ont pu être satisfaites par la conception et les modifications du produit proposé. Une étude1 sous forme d’enquête avait permis de prendre connaissance de ces attentes d’une façon assez précise.

9• La fonction démarrage a été simplifiée :

10il suffit d’appuyer sur n’importe quelle touche. La première version proposait d’entrer dans le système par une touche fonction qui donnait accès à une présentation générale puis d’actionner une autre touche fonction pour passer à la page suivante, celle-ci présentait, enfin, le menu de choix de recherches.

11• L’utilisation des claviers a été facilitée :

12un choix définitif a été fait entre les touches fonctions et les instructions inscrites sur l’écran que l’utilisateur doit saisir pour activer les commandes, pour ne garder que les touches fonctions. Cette indication se trouve en bas de l’écran pour gagner de la place. Rappelons, en effet, que les lecteurs sont bien souvent déroutés par les systèmes qui proposent à la fois d’actionner une touche (F1 par ex.) et de taper une commande (AUT par ex.) pour une même recherche.

13• Les déplacements :

14la succession des écrans dans un catalogue en ligne est rarement un feuilletage comme dans les catalogues imprimés. Ils offrent aux usagers des niveaux d’information différents. Les commandes de type "AVA" et "ARR" ont été bannies au profit de touches fonctions proposant "en clair" : Etape précédente, Ecran précédent, Ecran suivant, Fiche précédente, etc.

15Pour les déplacements, l’utilisation des flèches est préconisée. Afin de permettre une plus grande lisibilité, les flèches apparaissent à l’écran après le message "Déplacements : utiliser les flèches".

16• La ponctuation :

17le lecteur qui s’applique à reproduire la ponctuation figurant dans les vedettes obtient dans la plupart des OPAC 0 réponse. L’option de ne garder aucune hiérarchie entre les séparateurs a été prise et il a été décidé que le signe de ponctuation serait la virgule.

18• Les différents types de recherche ont été plus ou moins modifiés pour faciliter les requêtes des utilisateurs :

19le choix a été fait de ne pas conserver les deux possibilités de recherche par auteurs, titres, sujets et par mots-clés de l’auteur, du titre, du sujet, le lecteur ne saisissant pas toujours la subtile différence. Une autre décision importante a été prise pour aller dans le sens de la simplification : les opérateurs booléens ne sont pas toujours faciles à manier pour un utilisateur, aussi ne sont plus proposés que ET et OU (le ET étant implicite). Un * permet toujours la troncature, son utilisation est expliquée sur l’écran où le lecteur saisit sa recherche.

20Ex. : vous pouvez taper les premières lettres des mots puis ajouter un * à la fin. Ex : homm* ET théâ*= (homme+hommes) ET (théâtral+théâtre+théâtres).

21- La recherche mots de l’auteur :

22des emplacements spécifiques ont été prévus pour la saisie du nom de l’auteur et éventuellement de son prénom. Ces emplacements facilitent non seulement la saisie pour l’utilisateur, mais permettent que la recherche s’effectue dans le bon index. Pour les collectivités, l’usager peut taper un ou plusieurs mots significatifs, l’index correspondant étant conçu comme un index mots.

23- La recherche mots du titre :

24peu importe l’ordre dans lequel l’utilisateur inscrit les mots, la recherche s’effectue en réalité dans un index mots avec opérateurs et / ou, et troncature possible par la saisie du signe *

25- La recherche mot du sujet :

26c’est celle qui a le plus évolué au cours des différentes versions. Le produit respecte plusieurs principes fondamentaux : éviter d’afficher une liste de réponses qui est un simple environnement alphabétique, lorsque le terme de la requête n’y figure pas ; si le système affiche 0 réponse, tenter d’en expliquer la cause (c’est souvent la combinaison de plusieurs termes ; en effet, interrogés un par un ils offrent, souvent, des réponses).

27Si la recherche est infructueuse, le système bascule automatiquement dans un index "anyword", qui comprend à la fois les mots du titre et du sujet. Il faut cependant regretter qu’aucune explication ne s’affiche (les informaticiens parlent joliment de transparence) ; l’utilisateur non prévenu ne pourra donc pas se servir de cette expérience et reproduire la même démarche.

28En cas de véritable recherche infructueuse, le nombre de réponses s’inscrit "en clair" en face de chaque mot et reste sur l’écran : cet affichage devrait permettre à l’usager de choisir un des termes ayant une réponse, et ainsi, de "rebondir" pour effectuer une nouvelle recherche. De toute façon, si l’utilisateur obtient 0 réponse, le système lui propose plusieurs choix : corriger un ou plusieurs termes de la question ou rechercher dans la liste des sujets mais en n’entrant dans cette liste que par un seul mot. Il faut préciser que la consultation de cette liste n’est plus offerte que dans ce cas précis ; en effet, les enquêtes ont révélé qu’en réalité, le lecteur n’avait pas la perception de ce besoin.

29• Les renvois :

30dans la 1ère version, ils n’existaient que dans l’interrogation de la liste des sujets. Un travail important d’analyse et de programmation a été effectué pour permettre que les renvois des termes exclus fonctionnent non seulement sur les vedettes simples mais aussi sur les têtes de vedettes des vedettes composées (vedettes suivies d’un nom de lieu, d’une subdivision de point de vue, de forme, etc.).

31Exemple : l’interrogation de la vedette simple « tsiganes » donne 21 réponses, celle de la vedette composée 32 (si le renvoi ne fonctionne que sur la vedette simple, l’usager perd de l’information I). Si cette programmation n’avait pas été faite, il serait impossible de trouver, à partir d’un terme rejeté, les subdivisions qui précisent la vedette : ex religion, ou mœurs et coutumes des « gitans > » (forme non retenue par la liste RAMEAU).

32• La recherche par support :

33c’est un besoin que les usagers expriment mais lorsque cette recherche est offerte, elle suscite chez eux une certaine méfiance (c’est le cas des OPAC qui affiche d’emblée le support du document dans la liste de références après les mentions d’auteur et de titre). Si elle est proposée dans une fonction "affiner" qui croise plusieurs critères, elle paraît trop complexe.

34Le choix du support est donc proposé "en clair" s’il y a plus d’une réponse. Il faut néanmoins regretter que le système n’offre que trois possibilités : revues, livres, autres.

35• La fonction affiner :

36elle a été simplifiée car dans la première version, elle offrait trop de possibilités et le lecteur qui renseignait tous les critères obtenait... 0 réponse.

37Deux possibilités sont cependant proposées à l’utilisateur qui souhaite les exploiter :

  • jusqu’à 12 réponses, élargir par un ou plusieurs mots du titre une recherche dans l’index mots du titre ou par un ou plusieurs mots du sujet dans une recherche dans l’index mots du sujet

  • à partir de 13 réponses, préciser un auteur par un mot du titre ou un titre par un ou plusieurs mots du titre ou un sujet par un ou plusieurs mots du sujet.

38L’affichage de la notice :

39le "jargon" bibliothéconomique a été abandonné au profit de termes tels que "emplacement" pour la cote, "édition" pour l’adresse, etc.

40On peut cependant regretter que la taille de l’écran ne rende pas possible l’affichage des notes explicatives. Ces notes figurent dans les notices d’autorité aussi bien sujet que collectivités et permettent de préciser le sens d’une vedette ou de donner des pistes de recherche selon le point de vue recherché.

41Il n’y a pas eu de nouvelle enquête sur ce produit modifié, mais la bibliothèque conserve, le cas échéant, une certaine maîtrise sur les fonctionnalités de cette base. Il n’est pas invraisemblable de penser qu’une navigation de type hypertexte pourrait être testée sur ce catalogue, à condition d’entrer les renvois génériques, spécifiques et associatifs qui sont présents dans les notices d’autorité.

42Il faut toutefois signaler que ce qui est possible sur un CD-ROM ne l’est pas pour un catalogue en ligne compte tenu de la taille des index, et que cela impliquerait des temps de reconstruction et de mise à jour des index très longs.

43Un autre reproche, justifié, est le manque de "fraîcheur" de l’information. Le coût du produit est un véritable obstacle à des rééditions fréquentes (la diminution des prix promise il y a quelques années ne s’est pas produite). Une combinaison CD-ROM et mises à jour sur disquettes, qui seraient déchargées sur le disque dur de chaque micro-ordinateur de consultation du CD-ROM, peut être envisagée mais il ne faut pas négliger le temps des manipulations, s’il y a un nombre important de postes de consultation.

44Il est bien évident qu’un catalogue sur CD-ROM n’est qu’un outil de consultation et ne peut pas être implanté dans une bibliothèque qui prête et doit donc préciser, à tout moment, la disponibilité des documents. Par contre, c’est un produit qu’il faut peut-être retenir pour les catalogues collectifs des fonds patrimoniaux, des fonds locaux ou pour les fonds morts.

45Cet essai ergonomique d’"OPAC" reste cependant intéressant car il "casse" la présentation habituelle de nos écrans et simplifie les recherches des usagers. C’est une des raisons qui doit attirer l’attention des professionnels des bibliothèques sur les nouveaux produits qui arrivent sur le marché et qui permettent de fabriquer un CD-ROM en interne. Une réserve toutefois, aucun de ces produits n’offre une gestion des autorités ni même des renvois. Ce qui implique, au moins, en amont un traitement des données bibliographiques par des contrôles des autorités.

46Le produit qui préparera les données devra avoir certaines fonctionnalités comme sélectionner les champs à indexer, sélectionner les types de recherches, permettre la recherche multi-critères (avec une indexation des champs et des sous-champs "à la carte"), la consultation des index, définir le format d’affichage (se méfier des affichages style « pavé ISBD »), rendre possible l’affichage "sophistiqué" : gras, couleur ou surbrillance. En l’absence de renvois, il faut prévoir une solution de remplacement : des champs dans la notice bibliographique peuvent contenir les termes exclus.

47Si le produit permet aussi de "paramétrer" la consultation du catalogue, il devra laisser le choix d’interroger une ou plusieurs bases, offrir la recherche dans des listes de termes indexés, la recherche multi-critères avec les opérateurs booléens, indiquer les résultats de la recherche (nombre de réponses, liste de références ou notices bibliographiques). L’historique de la recherche pourra s’afficher à la demande. La possibilité d’imprimer sera prévue.

48Il faudra s’assurer que la documentation fournie par la société est suffisamment détaillée pour toutes les opérations et que le produit aboutit bien au pressage du premier disque (master).

3. Internet : un phénomène de mode ou une offre digne d’intérêt ?

49Les avantages du réseau Internet (interactivité, navigation hypertexte, amélioration de la diffusion de l’information) méritent que la question soit posée de l’utilisation de ce réseau pour les catalogues de bibliothèques. En effet, deux possibilités sont offertes : proposer la consultation à distance de son propre catalogue ou permettre à ses usagers, l’interrogation des catalogues des bibliothèques du... monde entier.

  • 2 Un conseil si vous voulez "comprendre Internet", plongez-vous dans la lecture de : LEVINE, John R. (...)
  • 3 Protocole de communication pour connecter des machines hétérogènes sur un réseau. Ce protocole est (...)

50Comment mettre son catalogue sur Internet2 ? Il y a plusieurs solutions : un accès direct par une adresse Telnet ou via un service WWW. Il est nécessaire de se poser un certain nombre de questions et d’obtenir, si possible, l’aide d’un informaticien : la machine sur laquelle est installé votre OPAC a-t-elle un protocole TCP/IP3 ? Sinon il faudra acquérir cette couche TCP/IP pour dialoguer avec l’extérieur. N’oubliez pas de déterminer le nombre d’accès simultanés que vous souhaitez pour l’extérieur et de voir si... votre machine peut le supporter I

51Le catalogue se situera, vraisemblablement dans une logique de présentation plus générale et fera partie d’un ensemble : université, ville, site culturel.

  • 4 fournisseur de moyens d’accès au réseau Internet.

52Il vous faudra obtenir un accès à un réseau de type Renater4 : ce sera sans problème sur un site déjà connecté (c’est le cas des universités) sinon il faudra trouver un site d’accueil ou un prestataire de service (mais attention au coût à supporter).

53Quel est le public visé par une telle consultation ? Les chercheurs d’une université peuvent être intéressés par une consultation à distance de leurs services de documentation, qui peut par exemple leur servir à connaître la disponibilité d’un document. Par contre, les foyers sont plus souvent équipés de Minitel que de microordinateurs (de surcroît connectés sur le réseau Internet), aussi il semble raisonnable de penser que le vidéotex a encore de beaux jours dans les bibliothèques municipales afin de renseigner ses lecteurs inscrits ou potentiels I

54Cet outil permettra-t-il d’offrir une ergonomie plus conviviale que celle que nous connaissons sur nos OPAC ? Les serveurs WWW permettent la diffusion des informations sur les activités des sites, quels qu’ils soient, sur les sources d’information disponibles sur Internet et l’interrogation de bases bibliographiques avec l’ergonomie... que nous connaissons. Des outils de type client-serveur tels que WAIS permettent la consultation des catalogues à travers une interface dont la bibliothèque (ou le site qui accueille le serveur) a la maîtrise.

55L’accès à un catalogue par WAIS implique que la base soit dupliquée sur le serveur. Cette duplication peut être faite avec une commande prévue sur le système ou par déchargement de la base par FTP. L’ensemble de logiciels WAIS, qui permet une indexation plein texte, laisse le choix par exemple de la présentation des données bibliographiques ou des champs à indexer (et ceux à exclure de l’indexation) ou des fonds à offrir à la consultation (certains types de documents peuvent être exclus).

56Offrir la consultation d’autres catalogues ? Resurgit la nécessité de définir les besoins du public d’une bibliothèque donnée et le problème pour l’usager de comprendre ce qui lui est offert, (problème du « tout sur le même écran ») . Il ne faut pas perdre de vue le fait que l’information électronique évolue sans arrêt et que le public peut avoir besoin d’être formé I

57Une des difficultés que pose ce type de service reste la fourniture des documents primaires que l’usager aura localisé dans une bibliothèque : prêt inter ou photocopies ou...? Dans les établissements se poseront les problèmes d’installation d’imprimantes, éventuellement en libre service, à paiement par cartes ou de déchargement de fichiers sur disquettes, fournies par l’utilisateur ou par la bibliothèque.

58Il semble vraisemblable que pour l’instant, si l’on considère tous les types de bibliothèques, une grande majorité d’entre elles entreront d’abord sur les autoroutes de l’information en tant que consommateurs.

59Le monde Internet évolue très rapidement et n’est pas très compatible avec le papier I Ce texte sera vraisemblablement dépassé lorsque vous le lirez !

4. Installation de bornes interactives d’orientation et d’information : OPAC simplifié ou repérage topographique

60Pour pallier les difficultés des OPAC, des outils d’information complémentaires peuvent être offerts aux usagers. Deux cas se présentent : les lecteurs préfèrent "butiner" et ils ont des difficultés de repérage : le libre-accès engendre pour certains lecteurs bien des complications dans leurs démarches, ou bien ils ont réussi à obtenir le renseignement qu’ils souhaitaient et ils ont bien du mal à se retrouver dans la bibliothèque. La bibliothèque où ils se trouvent peut être sur plusieurs niveaux, faire partie d’un réseau de bibliothèques ou être une bibliothèque de campus.

61Une borne d’orientation peut aider l’usager à localiser les documents signalés dans l’OPAC ou à comprendre la logique du classement topographique.

62Bien souvent la terminologie n’est pas uniformisée entre les différents outils proposés à l’usager pour qu’il tente de se retrouver dans les espaces qui lui sont réservés : libellés des cotes lorsqu’ils existent sur l’OPAC, signalétique primaire, secondaire, tertiaire, documents à l’usage du public, etc.

63Nous examinerons l’exemple des bornes de la B.P. I. Pour plus de convivialité et de lisibilité elles font appel à l’image, au graphisme, au son et permettent l’impression automatique de tickets. En dehors des données techniques, ce qui est intéressant dans cette application ce sont les données contenues dans la borne.

64Dans un premier temps, l’architecture du contenu a été étudié et les informations ont été préparées par des bibliothécaires : récupération des plans existants, repérage de la signalétique primaire à tous les étages, rédaction des itinéraires, liste des thèmes "best-sellers". Un effort a été fait pour que les mêmes mots soient employés pour les informations contenues dans les bornes d’orientation et pour la signalétique. Pour une plus grande facilité d’usage le choix technique s’est porté sur un écran tactile. Il a été décidé d’offrir un produit bilingue (français-anglais) au public. Les deux bornes d’orientation ont été installées en octobre 1993.

65Ces bornes d’orientation offrent 5 choix principaux (qui sont reproductibles dans d’autres bibliothèques) :

  • découverte de la BPI

  • vous cherchez une info sur

  • l’actualité de la BPI

  • vous avez besoin de

  • la BPI en bref

66• Le choix « découverte » donne des informations sur les espaces spécialisés, les centres de documentation du Centre Georges Pompidou et offre un accès arborescent à 9 domaines de la connaissance.

67"Info sur" présente 2 choix et permet à l’utilisateur d’effectuer une recherche avec une idée précise ou non.

68• "L’actualité de la BRI" informe l’usager sur les débats, les expositions, etc. de l’établissement.

69• La rubrique "besoin de" donne des renseignements pratiques : emplacement du point Minitel à carte de paiement, du vestiaire, des photocopieurs, etc.

70"La BPI en bref" clarifie une terminologie spécifique à la bibliothèque comme "lustre" (support de la signalétique primaire) ou une autre comme "cote" utilisée dans toutes les bibliothèques.

71Ce produit a pu être étudié grâce à une première enquête qui a eu lieu de février à avril 94 : 300 questionnaires dépouillés ont permis de déterminer que 70 % des utilisateurs interrogés recherchaient une information précise, que 65 % ont trouvé ce qu’ils cherchaient, que 12 % ont découvert un lieu (espace de langues, espace musique, etc.). Parmi les usagers questionnés 38,6 % ont déclaré avoir trouvé directement ce qu’ils cherchaient et 14,3 % avoir trouvé en tâtonnant. Une personne sur trois a demandé l’impression d’un ticket.

72Il ressort de cette enquête que les usagers ne recherchent pas une profusion d’informations. Une borne d’orientation présente des fonctionnalités différentes d’un OPAC mais peut aider les utilisateurs à mieux se repérer dans les bibliothèques, qu’ils consultent le catalogue en ligne ou qu’ils préfèrent "butiner".

73La solution pour toucher tous les usagers ne serait-elle pas d’installer le contenu de ces bornes sur le même écran que le catalogue en ligne ? Se reposera alors le problème du "tout sur un seul écran" traité en début de chapitre et dans le chapitre Ergonomie.

74Ces bornes ne peuvent exister seules, il faut leur adjoindre d’autres outils : des plans de la bibliothèque qui peuvent être remis aux bureaux d’information ou être disponibles à côté des postes de consultation du catalogue, une signalétique secondaire et tertiaire qui complétera la signalétique primaire

Conclusion

75En conclusion, l’attitude à conseiller aux bibliothécaires est celle qui consiste à observer toutes les nouvelles techniques proposées avec circonspection et sans perdre de vue que la recherche par mots-clés est celle qui résout, en partie, les difficultés des usagers. Toute utilisation optimisée des renvois présentera aussi un grand intérêt pour la consultation en ligne des catalogues, renvois choisis parmi les questions des lecteurs restées sans réponse (installation d’un mouchard sur votre logiciel), renvois fonctionnant non seulement sur les têtes de vedettes des vedettes matière mais aussi sur les subdivisions.

76Dans quelle mesure, certaines propositions séduisantes seront-elles une réelle amélioration pour le public ? l’architecture client-serveur nous permettra vraisemblablement une meilleure présentation de nos écrans de recherche, nous offrira de nouvelles fonctionnalités comme l’historique des recherches, la visualisation des notices d’autorité, etc.

77Le langage naturel semble par contre, une notion difficile à cerner et devrait être en fait une adaptation du langage au "dialogue" qui s’instaure entre l’utilisateur et... la machine.

78La correction orthographique de type annuaire électronique semble avoir des possibilités limitées mais l’utilisation des outils de l’intelligence artificielle devrait permettre de proposer des termes phonétiquement proches.

79L’hypertexte permet de naviguer des œuvres d’un auteur aux études critiques, des mots du titre aux mots du sujet, etc. par un réseau de liens entre les notices invisibles pour l’utilisateur, mais il faut avoir une certaine habitude de ce type de navigation pour... ne pas se perdre.

80L’installation de bornes d’orientation semble une bonne solution pour compléter les recherches faites sur le catalogue en ligne. Toute évolution technique qui permettra de mieux gérer les écrans de présentation de nos applications sera intéressante dans ce cas précis.

81Les enquêtes sur les outils comme le CD-ROM ou la borne d’orientation démontrent que l’essentiel pour le lecteur est non pas de disposer du choix le plus exhaustif possible d’opérations, de manipulations ou de documents mais bien d’exploiter au mieux ce qui lui est proposé : opérations ou liste de documents. L’OPAC doit permettre à toute personne quel que soit son niveau intellectuel ou ses motivations d’accéder à l’information qu’elle recherche.

82Les bibliothèques virtuelles deviennent une réalité et leur mise en place ne fait que renforcer l’importance du rôle du bibliothécaire : exploiter l’offre documentaire en effectuant une sélection selon des critères définis à l’avance, informer les usagers, diffuser les documents sous quelque forme que ce soit (papier ou électronique).

Notes

1 publiée dans LE MAREC, Joëlle. Dialogue ou labyrinthe ? : la consultation des catalogues informatisés par les usagers. Paris : Bibliothèque publique d’information 1989.

2 Un conseil si vous voulez "comprendre Internet", plongez-vous dans la lecture de : LEVINE, John R. BAROUDI, Carol. Internet pour les nuls. Paris ; San Francisco, Calif. : Sybex, 1994.

3 Protocole de communication pour connecter des machines hétérogènes sur un réseau. Ce protocole est surtout implanté sur les systèmes Unix.

4 fournisseur de moyens d’accès au réseau Internet.

Table des illustrations

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